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reportage
« Nous voulons donner des ressources aux Québécois et aux Québécoises pour les aider à agir, et non pas leur faire la morale. Nous souhaitons qu’ils trouvent facilement des réponses à leurs questions et des outils pour changer leurs habitudes, tout en comprenant que ce sont eux qui profiteront d’une gestion plus responsable de l’eau. »
— Margot Pelissier, coordonnatrice technique au secteur de l’eau chez Réseau Environnement
Éditeur et rédacteur en chef
André Dumouchel
adumouchel@maya.cc
Coordonnatrice à la direction de l’édition Eve Matte coordination@maya.cc
Direction artistique MAYA
Designer graphique
Sylvain Malbeuf (SymaPub)
Journalistes et rédactrices
Martine Letarte
Marie-France Létourneau
Chroniqueurs
Clément Cartier
Me Thibaud Daoust
Yasmine Iguer
Mathieu Laneuville
Photos de la page couverture et de l’entrevue
Guy Hamelin pour Ville de Montréal
Samuel Tessier
Réviseures linguistiques
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Emmie Garneau
Espace publicitaire
André Dumouchel
Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc
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INVESTIR POUR ÉCONOMISER
De la petite municipalité à la grande ville, l’eau est au cœur des services de proximité, et chacune fait, depuis de nombreuses années, ses efforts de sensibilisation pour tenter d’inciter ses citoyennes et ses citoyens à réduire leur consommation. Mais, alors que le gouvernement provincial a lancé la campagne Pensez Bleu, propulsée par Réseau Environnement, il est grand temps que tout le monde parle d’une même voix, haut et fort, en véhiculant le même message.
Pour avoir la chance d’évoluer dans le domaine de l’eau depuis plus d’un quart de siècle – ça ne me rajeunit pas ! – j’ai participé ou ai été témoin des différentes campagnes de sensibilisation. L’initiative derrière la campagne Pensez Bleu doit être saluée, car elle témoigne de la prise de conscience du gouvernement provincial quant à la nécessité de communiquer avec la population sur la gestion de l’eau. Juste ça, c’est un grand pas dans la bonne direction.
Un travail d’éducation à faire
Oui, le Québec a de quoi se réjouir. La province possède en effet 3 % des réserves en eau douce renouvelable de la planète, tandis que le Canada en détient 20 %. Nous sommes choyés par la nature !
Nous avons donc beaucoup d’eau, c’est vrai. Mais nous en consommons aussi beaucoup, beaucoup trop. Surtout en été. Entre
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
d’abord être traitée – et cela a un coût. Un coût qui ne cesse d’augmenter, tout comme celui des infrastructures qu’on doit renouveler ou modifier pour suivre le rythme de la consommation estivale. Sans oublier la mise à niveau des équipements pour atteindre les normes rehaussées au fil du temps, et ce, pour notre plus grand bien. Disons simplement que la pression est forte et qu'elle vient de partout !
Mis à part le grand classique « ferme le robinet quand tu te brosses les dents », la plupart des gens sont mal informés sur les petits gestes à poser pour alléger la pression sur les infrastructures. Le problème n’est pas un manque de bonne volonté, mais plutôt un manque d’information. On tient pour acquis que les parents apprennent à leurs enfants qu’il ne faut rien jeter dans la toilette. Mais comment peuvent-ils enseigner ce qu’ils n’ont jamais appris eux-mêmes ?
Je pense aussi à tous les nouveaux arrivants qui ne maîtrisent ni le français ni l’anglais, et qui, de ce fait, n’ont pas accès aux consignes. Sans parler du fait que la plupart viennent de pays où les systèmes collectifs sont peu développés, voire inexistants. Peut-on douter des répercussions que cela peut avoir sur le système, surtout dans les grands centres ? La tâche est titanesque. Et pour qu’elle porte ses fruits, il faut unir nos efforts et diffuser un message clair et cohérent à l’échelle de la province.
Aux grands maux, les grands moyens
J’oserais même aller plus loin : pour se donner une vraie chance collectivement, il faudrait accorder un budget plus élevé à la campagne Pensez Bleu. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, on ne peut plus espérer joindre une majorité de Québécois et de Québécoises d’un seul coup, comme du temps de La petite vie. Le marché publicitaire est fragmenté, et pour atteindre la population là où elle se trouve, il faut des moyens adaptés.
Il ne faut toutefois pas voir ce budget comme une dépense, mais bien comme un investissement. Prévenir et changer des comportements dommageables en matière d’eau permettrait de réaliser des économies directes sur les coûts d’exploitation des installations d’épuration et de distribution d’eau potable. Comme nous l’avons souligné dans notre reportage La toilette n’est pas une poubelle !, publié en 2023, les lingettes humides jetées dans les toilettes coûtent à elles seules entre 8 et 26 millions de dollars par année au Québec.
Des économies, il y en a à faire ! Mais elles ne viendront qu’avec un effort structuré pour mieux éduquer la population québécoise. Il est donc grand temps d’investir massivement, mais surtout de peaufiner notre message et de parler d’une seule voix pour que les choses changent réellement. Allez, tous ensemble ! n
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Le Québec connaît actuellement une forte mobilisation dans le secteur de l’eau, portée par la campagne gouvernementale Pensez Bleu, déployée par Réseau Environnement. En parallèle, l’organisme propose aussi six programmes d’excellence (PEX) qui favorisent la création de communautés de pratique et offrent aux municipalités des outils concrets pour relever leurs défis en gestion de l’eau.
PENSEZ BLEU
L’or bleu. Au Québec, de l’eau, on en consomme beaucoup. Énormément, même ! En 2021, chaque personne utilisait en moyenne 260 litres par jour à domicile – presque deux fois plus qu’en Europe et bien au-delà de la moyenne ontarienne, soit environ les deux tiers. Un effort
collectif est donc nécessaire pour adopter une gestion plus responsable dans la province.
C’est dans cet esprit que la campagne Pensez Bleu a été lancée en 2024 et qu’elle se poursuivra jusqu’en 2026. Financée par le Fonds bleu du gouvernement du Québec, elle est propulsée par Rés eau Environnement, le plus grand
regroupement de spécialistes en environnement au Québec, dont une bonne proportion travaille dans le domaine de l’eau.
« Les sommes disponibles dans le Fonds bleu proviennent principalement des redevances sur l’eau payées par les entreprises québécoises, explique Mathieu Laneuville, président-directeur
Collaboration spéciale Martine Letarte
« Une première campagne, menée dans le cadre du premier plan d’action, s’est achevée en 2021 avec des résultats positifs. »
— Véronique Turmel, directrice principale de la gestion des ressources en eau et de l’aménagement, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
général de Réseau Environnement. Il est important que cet argent puisse servir en partie à sensibiliser la population à une consommation plus responsable de cette ressource extrêmement précieuse – et coûteuse. »
La campagne Pensez Bleu s’inscrit dans le cadre du Plan national de l’eau : une richesse collective à préserver, qui constitue le deuxième plan d’action de la Stratégie québécoise de l’eau (2018-2030).
« Une première campagne, menée dans le cadre du premier plan d’action, s’est achevée en 2021 avec des résultats positifs, indique Véronique Turmel, directrice principale de la gestion des ressources en eau et de l’aménagement au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Nous avons donc souhaité poursuivre nos efforts pour ancrer un changement de comportement dans la population. »
Le gouvernement du Québec a donc reconduit les partenariats établis lors de la campagne précédente avec, en plus de Réseau Environnement, le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) et le Centre d’interprétation de l’eau (C.I.EAU).
« Nous pouvons compter sur un nouveau partenaire, EnviroCompétences, pour travailler sur le thème qui s’est ajouté cette année : Découvrir les métiers de l’eau », précise Véronique Turmel.
Photo : Guy Hamelin pour Ville de Montréal
Découvrir les métiers de l’eau
Pensez Bleu intègre effectivement cette année le volet Découvrir les métiers de l’eau à ses efforts de sensibilisation. « On a un gros enjeu de pénurie de main-d’œuvre au Québec dans le secteur de l’eau, notamment pour les opérateurs et les techniciens en traitement de l’eau potable et en assainissement des eaux, affirme Mathieu Laneuville. Nous n’en formons pas assez pour remplacer tous ceux qui partent à la retraite. Beaucoup de jeunes s’intéressent à l’environnement, mais souvent, ils ne connaissent pas bien les carrières liées à l’eau. Ce sont pourtant des métiers qui entraînent des retombées sur le terrain et qui gagneraient à être mieux connus. »
Le site pensezbleu.com présente donc ces carrières et quelques autres ainsi que les formations requises pour occuper ce type de poste.
« Nous réalisons aussi de courtes vidéos, indique Margot Pelissier, coordonnatrice technique au secteur de l’eau à Réseau Environnement. Par exemple, nous allons à la rencontre de travailleurs qui nous parlent de leur métier. L’une de ces vidéos met en lumière la Régie d’aqueduc intermunicipale des Moulins (RAIM), qui explique ce qu’est le chemin de l’eau. C’est important de connaître les différentes étapes pour comprendre les métiers liés à l’eau. »
Économiser l’eau
Comme la campagne précédente, Pensez Bleu met l’accent sur l’importance de réduire sa consommation d’eau potable. La ressource n’est pas inépuisable, et sa production engendre des coûts de plus en plus élevés. Et, même si l’eau est abondante au Québec, toutes les municipalités ne sont pas aussi choyées. Plusieurs commencent à avoir de la difficulté à répondre à la demande croissante.
Parmi les gestes simples pour moins consommer, on parle notamment de réparer sa toilette si elle fuit et de prendre des douches de courte durée plutôt que des bains, ou encore de trouver des solutions de rechange à l’utilisation de l'eau potable pour l’extérieur.
« On a tendance à pointer du doigt les municipalités pour les fuites dans le réseau, les entreprises pour leur forte consommation ou certains citoyens pour leur gaspillage, illustre Mathieu Laneuville. Mais, en fait, c’est en unissant nos efforts qu'on pourra améliorer le bilan. On assurera ainsi la pérennité du service public, qui a un coût et dont on oublie trop souvent la valeur. »
Protégez l’eau
Autre thème repris de la dernière campagne : Protégez l’eau . « Les gens ne pensent pas nécessairement aux effets que leurs habitudes ont sur la qualité de l’eau, affirme Véronique Turmel. Par exemple, certains ont le réflexe de jeter leurs restes de médicaments dans la toilette, mais ces substances sont très difficiles à éliminer complètement lors du traitement des eaux. Elles finissent donc par se retrouver dans les cours d’eau et ont des effets sur les écosystèmes. Il faut en arriver à une prise de conscience. »
Margot Pelissier mentionne aussi l’importance de ne pas jeter de l’huile dans les canalisations. « L’huile crée des problèmes dans les réseaux. Elle s’accumule, se mélange aux produits hygiéniques, aux lingettes jetables et à d’autres déchets, formant ainsi de gros blocs qu’il faut retirer à l’aide d’une machinerie spécialisée, voire manuellement dans certains cas, explique-t-elle. En changeant ce comportement, on peut éviter ces interventions coûteuses, qui sont financées par la population à travers les taxes. »
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Comité d’experts
La campagne Pensez bleu évolue grâce à l’apport d’un comité d’experts qui enrichissent les contenus et les stratégies. Formé d’une quarantaine de spécialistes de différents ministères, entreprises et organismes, ce comité se réunit trois fois par année pour réfléchir, proposer des améliorations et mettre en commun des ressources afin de bonifier la campagne.
« Ces personnes ont beaucoup de connaissances et veillent à ce que la campagne soit conçue selon les meilleures pratiques basées sur la science, se réjouit Mathieu Laneuville. Ainsi, on arrive à développer des stratégies de communication plus justes, plus ciblées et plus efficaces. »
Par exemple, le site pensezbleu.com propose quatre jeux-questionnaires, qui permettent de tester ses connaissances sur des sujets liés à l’eau. « Nous sommes en train d’en développer deux nouveaux, et c’est le genre de projet pour lequel nous sollicitons beaucoup les connaissances du comité d’experts, raconte Margot Pelissier. Ils enrichissent le contenu et, si nous faisons fausse route, ils nous le disent. Leurs contributions sont très précieuses. »
Plusieurs moyens utilisés pour rejoindre les gens
Toute l’information et les différentes initiatives de la campagne sont regroupées sur pensezbleu.com . L’objectif des différentes stratégies de communication est d’attirer les gens vers le site.
Par exemple, à l’automne 2024, des panneaux d’affichage ont été utilisés pour faire connaître la campagne. Des publications sont régulièrement diffusées sur Facebook et Instagram. Pour capter l’attention d’un public encore plus jeune, TikTok fait désormais partie des canaux de communication. Le porte-parole Jean-Philippe Dion a aussi contribué à accroître la notoriété de la campagne.
Pensez Bleu propose même un balado dans lequel on peut notamment découvrir comment le chef Danny Saint-Pierre lave sa vaisselle et se débarrasse de l’huile de cuisson de façon responsable.
Ce printemps, la formation des patrouilles Pensez Bleu sera offerte gratuitement aux employés municipaux responsables de la sensibilisation citoyenne sur l’eau. « Nous offrons cette formation depuis quelques années dans le cadre du Programme de reconnaissance et d’échanges sur l’économie d’eau Municipalité Écon’Eau, mais nous la révisons pour l’offrir à l’échelle de la province, précise Nicolas Fabre, coordonnateur PEX à Réseau Environnement. Elle vise celles et ceux qui portent le message sur le terrain : élus, techniciens, employés saisonniers, etc. »
Développée sur deux jours, la formation porte sur l’historique de l’eau et sa réglementation, sur les étapes nécessaires à la production et à la distribution de l’eau potable au Québec, sur les gestes simples que la population peut adopter
pour économiser l’eau ainsi que sur les différentes stratégies de communication pour sensibiliser les gens.
Les actions de la campagne Pensez Bleu se déploient donc sous différentes formes et à travers différents types d’initiatives, mais toutes ont le même objectif. « Nous voulons donner des ressources aux Québécois et aux Québécoises pour les aider à agir, et non pas leur faire la morale, affirme Margot Pelissier. Nous souhaitons qu’ils trouvent facilement des réponses à leurs questions et des outils pour changer leurs habitudes, tout en comprenant que ce sont eux qui profiteront d’une gestion plus responsable de l’eau. »
PROGRAMMES D’EXCELLENCE EN EAU
Pour permettre aux gestionnaires municipaux d’échanger leurs bons coups et leurs défis, Réseau Environnement a créé dix programmes d’excellence (PEX), dont six dans le domaine de l'eau. Signe de leur pertinence, le premier, qui porte sur le traitement de l’eau potable, a été lancé il y a 25 ans et existe toujours. Il rassemble de nombreuses municipalités, dont les vingt plus grandes villes du Québec.
« Souvent, dans le cadre de leur travail, les gens parlent à leurs homologues des villes voisines, remarque Nicolas Fabre. Mais, grâce aux PEX, ils ont accès à des collègues de différentes régions du Québec. Par exemple, il peut arriver que la municipalité de Baie-Comeau soit confrontée au même enjeu que Chambly. Ces gens n’auraient jamais eu d’occasion d’échanger. Avec le PEX, ces discussions sont possibles et, souvent, se poursuivent au-delà des rencontres. »
Après le programme sur le traitement de l’eau, Réseau Environnement a créé le PEX sur les stations d’eaux usées mécanisées et celui sur les réseaux d’aqueduc. Plus récemment, trois nouveaux programmes ont été ajoutés : étangs aérés, gestion des eaux pluviales et économie d’eau. Chaque groupe réunit des gens qui travaillent dans des domaines très ciblés de l’eau.
« Si des gens des différentes municipalités du Québec se joignent aux PEX, c’est d’abord et avant tout parce que c’est un lieu où ils partagent leur expérience, remarque Nicolas Fabre. Chaque rencontre commence par un tour de table où chacun expose ses projets et ses enjeux. Dans ces partages d’expérience, ils ont accès à beaucoup d’informations qu’il n’est pas possible de trouver ailleurs. »
Un autre avantage des PEX : la possibilité de faire appel à ses collègues des autres villes. « Si un membre a un besoin, nous envoyons une question sur un sujet précis à l’ensemble du groupe, et ceux qui ont vécu la situation ou ont les connaissances peuvent répondre, indique Nicolas Fabre. C’est important pour les membres de savoir qu’ils peuvent obtenir ce soutien au moment opportun. »
Avec trois à cinq rencontres par année, les PEX fonctionnent comme de réelles communautés de
pratique, estime Mathieu Laneuville. « Les professionnels discutent de questions très pointues dans leur domaine. Certaines municipalités sont plus avancées que d’autres. Les plus petites ont souvent moins d’expertise et d’outils à leur disposition. Alors, nous les accompagnons. C’est une expérience très bénéfique pour les municipalités. »
Partage d’expertise
Au-delà des échanges, les PEX favorisent aussi un partage d’expertise. Souvent, des formations ou des conférences sont données par des gens de l’externe. « Par exemple, on va demander à un expert de présenter une technique ou une avancée technologique », indique Nicolas Fabre.
Une municipalité peut, au terme d’un projet, partager son expérience. « La personne explique
Lauréats des programmes d’excellence lors de la journée du Symposium de l’eau, Oct. 2024
Photo : Samuel Tessier, Photographe
« Les municipalités qui joignent les PEX peuvent non seulement bénéficier d’un partage d’expérience et d’expertise, mais elles ont aussi la chance de faire du réseautage avec les municipalités québécoises qui se distinguent par la qualité de leurs infrastructures en eau et par leur gestion. »
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Le Centre d’interprétation de l’eau (C.I.EAU) est un fier partenaire de la campagne nationale Pensez Bleu propulsée par Réseau
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aboration avec le Regroupem
Environnement en collaboration avec le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec. cieau.org a reçu la atrousse se a contribution financière du m
— Nicolas Fabre, coordonnateur PEX chez Réseau Environnement
quels ont été les bons coups et les moins bons aux différentes étapes du projet, indique Nicolas Fabre. L’objectif est de permettre à d’autres municipalités d’apprendre de cette expertise et d’éviter de faire les mêmes erreurs. Les participants peuvent poser des questions et ont l’occasion de repenser leurs pratiques. Ça permet de gagner du temps, d’être plus efficaces. »
Certaines municipalités l’ont très bien compris. C’est le cas de Québec, notamment. « L’an dernier, elle est devenue la première ville à se joindre à l’ensemble des PEX, se réjouit Mathieu Laneuville. C’est formidable, parce qu’elle est en contact avec d’autres municipalités du Québec dans tous ces domaines d’expertise. »
Grâce à sa connaissance approfondie de ce qui se passe dans les différentes municipalités de la province, Réseau Environnement joue souvent les entremetteurs. Il l’a fait par exemple avec le PEX sur les stations mécanisées. C’est ainsi que la Ville de Québec a été invitée à expliquer comment elle formait ses opérateurs à l’interne. « Tout un modèle de formation a été développé à Québec, avec beaucoup de documentation, explique Nicolas Fabre. J’avais déjà rencontré les équipes de formation de la Ville de Montréal et je savais
que cela pouvait les intéresser. Même si elles n’étaient pas membres de ce PEX, je les ai invitées à la rencontre. Elles ont été extrêmement impressionnées par la démarche de Québec. Cette rencontre les a même amenées à travailler en partenariat. Chaque fois qu’un échange mène à une collaboration concrète, c’est une victoire pour nous. »
Programme de reconnaissance
Les PEX proposent différents niveaux d’engagement aux municipalités. Si elles peuvent se contenter d’assister aux rencontres et de grandir grâce aux témoignages et aux formations, elles peuvent aussi s’engager dans un processus d’amélioration continue.
« On leur remet alors une grille d’indicateurs alignés à la réglementation en vigueur pour qu’elles puissent évaluer la performance de leurs infrastructures, explique Nicolas Fabre. Ensuite, elles peuvent produire un rapport d’exploitation de leurs installations, et nous assurons le suivi de l’évolution d’année en année. Nous attribuons aussi des étoiles en fonction de la performance des installations. »
Pour Mathieu Laneuville, c’est une façon intéressante d’amener les gens à se dépasser. « C’est l’fun pour les élus et les employés des municipalités, affirme-t-il. C’est une compétition amicale qui pousse les employés municipaux à adopter les bonnes pratiques. Lorsqu’ils veulent obtenir une étoile de plus, ils cherchent des solutions pour y arriver. Le programme de reconnaissance aide d’ailleurs à faire débloquer des budgets. »
Pour les PEX sur le traitement, la distribution et les stations mécanisées, les critères de reconnaissance sont basés sur les guides de l’American Water Works Association (AWWA), la plus grande organisation internationale en eau, qui compte plus de 50 000 membres. « Les guides ont vraiment une belle crédibilité et offrent une solide base pour l’analyse comparative des municipalités », affirme Mathieu Laneuville.
« Ainsi, les municipalités qui joignent les PEX peuvent non seulement bénéficier d’un partage d’expérience et d’expertise, mais elles ont aussi la chance de faire du réseautage avec les municipalités québécoises qui se distinguent par la qualité de leurs infrastructures en eau et par leur gestion, affirme Nicolas Fabre. Ces rencontres encouragent chacune à se fixer des objectifs et à s’améliorer. » n
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Représenté par:
Mathieu Laneuville ing., M. Sc. A. Président-directeur général
eau est l’or bleu de notre siècle. Pourtant, le Québec ne gère pas encore son eau comme une richesse devrait être gérée. Malgré une diminution notable de la quantité d’eau distribuée ces 20 dernières années, le Québec trône toujours au sommet du classement canadien, et même mondial, pour sa distribution d’eau par habitant.
L’eau potable est un service essentiel auquel doit avoir accès l’entièreté de la population. Toutefois, sous nos chaussées, nos infrastructures d’eau potable et d’assainissement des eaux usées se rapprochent de plus en plus du point de non-retour.
UN PORTRAIT PRÉOCCUPANT POUR L’AVENIR
Nous le voyons à plusieurs endroits au Québec, le déficit chronique de financement de nos infrastructures d’eau expose non seulement la population à un risque croissant de ruptures de service, mais il entrave aussi le développement de plus en plus de municipalités ainsi que la rénovation et la construction d’infrastructures publiques pour lesquelles les besoins sont criants. La logique d’investissement vaut aussi pour assurer la qualité des rejets de nos ouvrages d’assainissement des eaux usées dans l’environnement, sans compter les dommages causés par une gestion inadéquate des eaux pluviales, les précipitations étant de plus en plus fréquentes et intenses chaque année.
Actuellement, seulement 42 % des coûts des services d’eau sont recouvrés par les municipalités, ce qui fragilise leur capacité à entretenir leurs infrastructures et qui remet en question la viabilité de nos services d’eau sur le long terme, alors que le déficit de maintien des actifs (DMA) qui les concerne atteint désormais 18,2 milliards de dollars.
DES PROPOSITIONS CONCRÈTES POUR REMÉDIER À LA SITUATION
Un investissement soutenu dans nos infrastructures d’eau et une révision de leurs mécanismes de financement sont plus que jamais essentiels pour assurer la résilience des services d’eau du Québec face à une demande croissante couplée aux conséquences des changements climatiques.
C’est pourquoi Réseau Environnement a fait appel à l’expertise de ses membres, spécialistes en eau issus des secteurs publics, privés et académiques, afin de soumettre des propositions concrètes à nos décideurs pour éponger le DMA et assurer la durabilité financière de nos services d’eau. Voici un résumé de nos cinq recommandations.
VISER L’AUTOFINANCEMENT DES SERVICES D’EAU MUNICIPAUX D’ICI 2032
Il est primordial d’établir un mode de financement qui prend en compte le coût intégral des services d’eau, incluant la maintenance et le renouvellement des infrastructures. Nous recommandons que les municipalités mettent en place des réserves financières dédiées aux infrastructures d’eau et des seuils minimums d’investissement pour financer
le maintien d’actifs. Ainsi, on pourrait éviter les déficits à long terme et les paiements d’intérêts sur la dette contractée, lisser les revenus pour faire face aux pointes d’investissement sans surcharger les contribuables et garantir un financement prévisible et stable.
FINANCER LE DÉFICIT ET LA MISE AUX NORMES PAR LES GOUVERNEMENTS
Nous recommandons également que les gouvernements du Québec et du Canada financent le DMA actuel et la mise aux normes des infrastructures. Toutefois, cet investissement devrait être conditionnel à un engagement des municipalités vers le modèle d’autofinancement progressif. Une fois le DMA comblé et que les municipalités auront atteint une certaine autonomie financière, les gouvernements supérieurs n’auront plus à compenser pour le financement de ces dépenses courantes.
ASSURER UN ACCÈS ÉQUITABLE À DES SERVICES D’EAU DE QUALITÉ AUX MÉNAGES À FAIBLE REVENU
Il sera essentiel de bonifier les aides financières octroyées aux ménages à faible revenu afin de les aider à faire face aux augmentations de coûts engendrées par un juste recouvrement des coûts des services d’eau. Ces bonifications permettront aux ménages les plus vulnérables d’obtenir le soutien nécessaire pour s’acquitter de leurs factures de services municipaux sans empirer leur situation financière.
IMPLANTER UNE TARIFICATION VOLUMÉTRIQUE POUR LES INDUSTRIES, COMMERCES ET ÉTABLISSEMENTS (ICI)
Les ICI doivent contribuer équitablement au financement des services d’eau par une tarification basée sur leur consommation réelle. Cette approche favoriserait une utilisation plus responsable de la ressource tout en permettant aux entreprises de mieux contrôler le coût de leur facture municipale.
SE DIRIGER VERS UNE APPROCHE VOLONTAIRE POUR LES COMPTEURS D’EAU ET LA TARIFICATION VOLUMÉTRIQUE RÉSIDENTIELLE
Pour favoriser une gestion durable de l’eau, il est important que les citoyennes et les citoyens prennent d’abord conscience de l’ampleur de leur propre consommation et des coûts qu’elle engendre à la société. Afin de recueillir davantage de données de consommation que ce qu’il est possible d’obtenir actuellement, nous recommandons l’installation de compteurs d’eau résidentiels par les municipalités sur une base volontaire et individuelle dans les résidences existantes et de manière obligatoire dans les nouvelles résidences. À moyen terme, nous recommandons que les citoyennes et les citoyens aient la possibilité, toujours sur une base volontaire, d’opter pour une tarification volumétrique de leur consommation d’eau1
UN APPEL À L’ACTION
Face au DMA des infrastructures en eau qui se creuse, on pourrait baisser les bras et se dire que ça fait longtemps que c’est comme ça et qu’on ne peut rien y faire, mais ce serait mal connaître les membres de Réseau Environnement !
Le statu quo en eau n’est plus une option au Québec. Notre eau est une richesse collective. C’est maintenant à nos décideurs – municipaux, provinciaux et fédéraux – de s’engager dans cette réforme cruciale. Réseau Environnement sera présent pour les accompagner dans leur passage à l’action. n
1 Inciter à une consommation responsable devient d’autant plus pressant pour les municipalités dont la capacité des infrastructures est en voie d’être atteinte que celles ou la ressource en eau est à risque. La mise en place de compteurs d’eau permet de diminuer le risque de dépasser ces capacités et ainsi d’éviter des coûts substantiels à l’ensemble de la population. C’est pourquoi nous recommandons que les municipalités qui ont atteint 90 % ou plus de leur capacité instaurent une tarification volumétrique de l’eau pour tous leurs résidents
Représenté au Québec par :
Yasmine Iguer
ing., M. Ing.
Directrice adjointe, Gestion des actifs municipaux du Québec (GA) yasmine.iguer@ceriu.qc.ca
l’automne 2023, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec (MAMH) a invité les municipalités québécoises à s’engager dans une démarche de gestion des actifs en eau et à élaborer et à mettre à jour un premier plan de gestion des actifs en eau (PGA-Eau). En partenariat avec le MAMH, le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) a publié les outils pour la réalisation d’un plan de gestion des actifs municipaux en eau1. Ceux-ci permettent aux municipalités d’améliorer la connaissance de leurs actifs et de réaliser une planification à long terme pour assurer un financement adéquat et durable.
OUTILS GÉNÉRAUX
OUTILS SPÉCIFIQUES
AUX ACTIFS EN EAU
Chaque webinaire aborde une thématique spécifique du PGA-Eau, permettant aux participants de remplir progressivement les documents suivants :
= Document type Démarche de gestion des actifs municipaux (en eau);
= Chiffrier Excel pour l’élaboration d’un plan de gestion des actifs en eau ;
= Plan type Plan de gestion des actifs en eau.
Un aide-mémoire résumant les points clés abordés lors du webinaire est transmis aux participants. De plus, dans les semaines suivant chaque webinaire, une période de questions et réponses est organisée pour échanger et discuter des enjeux rencontrés et des pistes de solutions.
À ce jour, des représentants de plus de 100 municipalités ont déjà participé à au moins un des webinaires de la série. Les prochains webinaires se dérouleront tout au long de l’année 2025 et l’inscription est gratuite et ouverte à tous
Site web Inframunicipal4
Capsule vidéo sur les outils
Guide d’élaboration d’un plan de gestion d’actifs municipaux
Document type Démarche de gestion des actifs municipaux
DATES À RETENIR
Fiches techniques adaptées aux infrastructures en eau
Chiffrier Excel pour l’élaboration d’un plan de gestion des actifs en eau
Développé par le CERIU à partir des données obtenues du Portrait des infrastructures en eau des municipalités du Québec (PIEMQ), ce site permet aux municipalités de visualiser le portrait de leurs infrastructures en eau et de simuler les investissements futurs en renouvellement sur le cycle de vie de ces actifs. Les données sont disponibles pour plus de 900 municipalités québécoises.
Document type Plan de gestion des actifs municipaux en eau
Pour profiter des majorations prévues au Programme d’infrastructures municipales d’eau 2023 (PRIMEAU) et de la bonification prévue dans le programme TECQ 2024-2028, les municipalités devront avoir réalisé les actions suivantes :
= À partir du 1er avril 2024, s’être engagées dans la démarche PGAEau, un engagement qui se traduit par la préparation d’un document sur la démarche de gestion des actifs municipaux en eau et qui doit faire l’objet d’une résolution adoptée par le conseil municipal et transmise au MAMH.
= À partir du 1er janvier 2027, avoir réalisé leur PGA-Eau, lequel doit également faire l’objet d’une résolution adoptée par le conseil municipal et transmise au MAMH.
POUR VOUS AIDER TOUT AU LONG DU PROCESSUS
Le CERIU a conçu divers outils, disponibles gratuitement, pour soutenir les municipalités dans la réalisation de leur PGA-Eau. Offerts dans une variété de formats, ces outils répondent à une multitude de questions concernant la réalisation d’un PGA-Eau et permettent de comprendre les concepts clés de gestion des actifs.
Fiche Mémo 1 - Lien entre les outils de gestion des actifs de l’eau et le PGA-Eau2
Comment certains outils actuels de gestion d’actifs s’intègrent-ils dans le PGA-Eau ? La réponse se trouve dans cette fiche qui présente les outils actuels de gestion d’actifs en eau (plan d’intervention, Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, etc.) en mettant en lumière leur complémentarité avec le PGA-Eau.
Série de webinaires PGA pas-à-pas3
La série de webinaires PGApas-à-pas accompagne les municipalités dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre de leur PGA-Eau. Ces rendezvous virtuels allient théorie, pratique et périodes de questions et réponses.
Nouveauté ! Données PGA-Eau
L’aide Données PGA-Eau regroupe toutes les informations nécessaires pour réaliser le portrait des actifs en eau, première étape dans la réalisation d’un PGA-Eau. Ces données sont prêtes à être utilisées directement dans le chiffrier Excel et le plan type.
Plus de 400 municipalités utilisent déjà Inframunicipal. Joignez-vous à elles en vous inscrivant gratuitement sur www.inframunicipal.ca.
Foires aux questions (FAQ)5
Les FAQ, mises à jour régulièrement, répondent aux questions fréquemment posées par les municipalités, recueillies par l’entremise de la ligne de soutien directe et lors des webinaires. Deux FAQ sont disponibles à ce jour :
= FAQ sur le document type Démarche de gestion des actifs municipaux (en eau);
= FAQ sur les outils à remplir pour la réalisation du PGA-Eau : chiffrier Excel et plan type.
Ligne de soutien directe6
L’équipe de soutien en gestion d’actifs du CERIU a pour mission d’accompagner les municipalités dans l’utilisation des outils mis à leur disposition et de répondre aux questions concernant leur utilisation en guidant les utilisateurs vers les ressources appropriées. Pour toute question, cette équipe est joignable par téléphone au 514 360-6599 ou par courriel à l’adresse gamunicipal@ceriu.qc.ca. n
Les outils présentés ci-dessus sont réalisés avec le soutien du gouvernement du Québec dans le cadre du Programme d’infrastructures municipales d’eau 2023.
1 Les outils sont accessibles à la page suivante : ceriu.qc.ca/article/outils-realisationplan-gestion-actifs-municipaux-eau-pga-eau.
2 Pour consulter la fiche : ceriu.qc.ca/bibliotheque/fiche-memo-1-lien-entre-outilsgestion-actifs-eau-pga-eau
3 Pour écouter les webinaires : ceriu.qc.ca/article/serie-webinaires-pga-pas-pas
4 Pour s’inscrire : inframunicipal.ca/
5 Pour consulter les FAQ : ceriu.qc.ca/article/serie-webinaires-pga-pas-pas
Directeur des ventes chez Brault Maxtech inc. clement.cartier@braultmaxtech.com
es besoins énergétiques au Québec continuent d’augmenter, et ce, tant du côté des industries que dans le secteur résidentiel, mettant à rude épreuve la capacité du réseau hydroélectrique. Depuis des années, le gouvernement mise sur des mesures d’économie d’énergie et sur le développement d’autres sources énergétiques, comme l’énergie éolienne ou le gaz naturel renouvelable. Toutefois, une autre source d’énergie demeure méconnue et, malheureusement, sous-exploitée : l’énergie thermique des eaux usées.
LA VALORISATION DES REJETS THERMIQUES AU QUÉBEC
Depuis quelques années, la valorisation des rejets thermiques (VRT) s’impose comme une approche privilégiée par le gouvernement, offrant un potentiel énergétique inexploité au Québec. Plusieurs projets ont déjà vu le jour au Québec, dont le parc agrothermique de Saint-Félicien, où la chaleur excédentaire de la centrale de cogénération de Produits forestiers Résolu alimente un réseau de chaleur pour chauffer des serres de concombres. De la même façon, des complexes résidentiels, comme l’écoquartier Zibi, exploitent la chaleur résiduelle d’industries voisines pour chauffer les bâtiments en hiver ou utilisent l’eau de rivière dans des systèmes de refroidissement en été.
D’autres initiatives prometteuses sont en cours de développement, comme le stockage géothermique de la chaleur transférée par des conduites d’égout et l’intégration de systèmes de chauffage (résidentiels ou agricoles) qui récupèrent l’énergie thermique des centres de données.
CHALEUR DANS LES EAUX USÉES
L’énergie idéale serait à la fois simple à produire, renouvelable et stable. Parmi les sources répondant le mieux à ces critères : les eaux usées de nos égouts. Cette approche s’avère particulièrement pertinente en milieu nordique, où le contraste marqué entre la température extérieure et celle des eaux usées en hiver crée des conditions optimales.
Ces dernières années, plusieurs projets ont vu le jour autour de cette approche, dont l’installation de tubes d’échange de chaleur dans les bassins pour capter l’énergie des eaux usées. Simple, cette technologie a déjà été mise en place au Québec pour de petites installations.
Cependant, la récupération de chaleur dans des procédés biologiques, comme les lagunes, présente des limites. En hiver, le long temps de séjour de l’eau dans ces bassins entraîne un refroidissement de l’eau, ce qui réduit l’efficacité du processus. De plus, la formation de dépôts, comme du biofilm, sur les conduites peut nuire au transfert de chaleur.
L’eau usée la plus chaude se trouve directement dans les égouts. Pour optimiser la récupération de chaleur, il faut la capter au plus près possible de la source d’eau usée. Cette approche pose différents défis :
= La récupération de chaleur des eaux usées peut devenir un enjeu dans un environnement urbain dense où des conduites souterraines profondes sont à proximité des bâtiments.
Gamme de produits de contrôle des eaux de Fontaine-Aquanox
• Vannes murales – Étanchéité sur les quatre côtés, acier inoxydable
Vannes murales en acier inoxydable
• Vannes de canal – Étanchéité sur trois côtés, acier inoxydable
• Vannes déversoirs – Étanchéité sur trois ou quatre côtés, acier inoxydable
• Vannes d’arrêt – Étanchéité sur trois côtés, acier inoxydable ou aluminium
• Poutrelles de vannage – Acier inoxydable ou aluminium
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Multiples configurations disponibles
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Notre équipe de représentants et d’ingénieurs ont une connaissance approfondie des vannes murales et peuvent vous aider à concevoir
Fontaine-Aquanox le service sur chantier et l’inspection des lieux que la mise en service.
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Fièrement fabriqué au Canada
= Sans prétraitement, les eaux peuvent être fortement chargées en solides susceptibles d’obstruer les échangeurs de chaleur. Les eaux usées doivent donc être tamisées pour assurer le bon fonctionnement du système.
= Il est important d’utiliser des échangeurs de chaleur efficaces en tout temps pour éviter les risques de blocage par les dépôts.
Dans ce contexte, les échangeurs de chaleur « shell-and-tube », utilisés pour des boues, sont fortement contre-indiqués. Bien que leur conception soit simple, ils présentent un risque accru de fissuration avec le temps, particulièrement en présence de filasses ou de biofilm.
Pour maximiser la surface de contact et éviter les risques d’obstruction, il est recommandé d’utiliser des échangeurs de chaleur à tubes caloporteurs équipés d’un système de nettoyage automatique par raclage. Ces échangeurs peuvent être installés dans une cuve d’eau usée équipée d’une vis qui évacue la matière raclée en même temps que les refus tamisés. Ils peuvent aussi être directement installés dans un canal d’eau usée, par exemple au point de rejet d’une station d’épuration. Les essais réalisés montrent que les échangeurs à tubes caloporteurs offrent la conception la mieux adaptée à ce type d’application.
PROJETS EXEMPLAIRES À TORONTO ET À MARKHAM
Deux initiatives récentes en Ontario illustrent le potentiel de la récupération de chaleur des eaux usées grâce à des échangeurs thermiques.
= L’hôpital Western de Toronto
Ce projet utilise les eaux usées de la ville par un collecteur principal
pour couvrir 90 % des besoins en chauffage et en climatisation de l’hôpital. Avec une capacité de 19 MW, ce système réduit les émissions de CO2 de l’établissement de 8 400 tonnes par an. De plus, il génère des économies d’eau annuelles de 95 000 m3. La sécurité environnementale et publique étant primordiale, il intègre un processus avancé de tamisage des eaux usées éliminant les solides et les odeurs. Son mécanisme d’autonettoyage réduit au minimum les besoins d’entretien.
= La communauté de Markham
En 2024, Markham District Energy (MDE) a annoncé le lancement du plus grand projet de transfert d’énergie des eaux usées à l’échelle mondiale. Ce système servira à chauffer et à climatiser les maisons et les entreprises du centre-ville de Markham, tout en réduisant de 30 000 tonnes les émissions de CO2 par an.
L’ÉNERGIE THERMIQUE DES EAUX USÉES : UNE VOIE D’AVENIR
La valorisation de l’énergie thermique des eaux usées représente une solution innovante pour répondre à la demande énergétique croissante tout en réduisant l’empreinte carbone. En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, cette approche améliore l’efficacité énergétique et stimule l’économie verte.
Le succès de ces projets repose sur un partenariat étroit entre les secteurs public et privé pour assurer une mise en œuvre efficace et rapide. L’expérience montre que l’énergie thermique cachée dans les eaux usées pourrait devenir un élément clé dans la transition énergétique du Québec au cours des prochaines années. n
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Marie-France Létourneau Collaboration spéciale
LA PLATEFORME NERRI MUNICIPAL RETOMBÉES POSITIVES À RIGAUD
Après avoir pratiquement révolutionné la gestion des installations septiques de la Ville de Rigaud, la plateforme Nerri Municipal, créée par OClair Environnement, est en voie d'être implantée dans la municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard.
intérêt pour Nerri Municipal est grandissant, confirme Isabelle Mongeon, vice-présidente exécutive de l’entreprise spécialisée dans le développement de plateformes Web et mobiles visant à protéger la santé publique et l’environnement.
Plusieurs municipalités ne disposent pas d’outils adaptés à la gestion des systèmes septiques de leur territoire afin d’appliquer de façon optimale les réglementations en vigueur, fait valoir Mme Mongeon.
L’avantage de la plateforme Nerri Municipal, c’est qu’elle permet de réunir les différents intervenants impliqués dans la gestion des eaux usées : les employés municipaux, les employés des entreprises d’entretien des systèmes septiques et les citoyens propriétaires de ces installations.
La Ville de Rigaud, dont l’inspectrice en urbanisme et en environnement, Marianna Pelosse, avait fort à faire avec la gestion des systèmes septiques, a contribué au développement de Nerri Municipal avec OClair Environnement.
Après une année de tests réalisés avec une partie du territoire, Mme Pelosse assure qu’elle ne retournerait pas en arrière.
Avec Nerri Municipal, explique-t-elle, terminés, les innombrables rapports et résultats d'analyses d’échantillons à inclure de façon manuelle dans les dossiers des quelque 2000 fosses septiques et 700 systèmes septiques performants de la municipalité.
Terminés également les rapports à transmettre à la demande des citoyens qui souhaitent prouver que leurs installations sont conformes, par exemple pour la vente de leur propriété.
Auparavant, la gestion des systèmes septiques occupait pratiquement tout le temps de l’inspectrice municipale de Rigaud et lui en laissait bien trop peu pour le reste de ses tâches. Les tiroirs de son bureau étaient remplis de fiches avec des données à compiler, illustre Marianna Pelosse.
« Mon tiroir est actuellement vide, lance-t-elle. Pourquoi ? Parce que toutes les données ont été rentrées automatiquement le jour de l’intervention, via Nerri. »
« Et je n’ai plus rien à envoyer aux citoyens quand ils le demandent parce que ceux qui ont activé leur portail Nerri ont accès à toutes les informations, en plus des photos maintenant incluses au dossier », ajoute M me Pelosse.
Résultat : le travail qui lui prenait une trentaine d’heures en prend maintenant moins de trois.
« Pour moi, le but, c’était de me décharger de beaucoup de travail de bureau, mais aussi que d’autres inspecteurs puissent en profiter », souligne-t-elle.
COMMUNICATION
SIMPLIFIÉE
Sitôt mise en place, la plateforme Nerri Municipal a d’ailleurs prouvé sa polyvalence. Car, comme décidé par les élus de Rigaud, les citoyens ont, à compter de cette année, la responsabilité de la vidange de leurs systèmes septiques.
La plateforme a ainsi été ajustée afin que les citoyens puissent sélectionner l’un des fournisseurs de service accrédités par la Ville et lui donner un « code de vidange ».Ce code offre à l’entrepreneur un accès limité à la fiche du client.
« À partir de là, ce sont les mêmes étapes que si on avait un mandataire (un seul fournisseur), explique Mme Pelosse. Tout rentre en temps réel. Je suis capable de voir les rendez-vous et de voir mon tableau de bord changer. »
La Ville de Rigaud a communiqué cette année par écrit avec ses citoyens pour rappeler aux propriétaires d’activer leur espace Nerri sur la plateforme et leur indiquer comment trouver leur code de vidange.
« L’an prochain, on va intégrer un module de communication à Nerri et les gens vont tout recevoir par courriel, précise cependant l’inspectrice. Il n’y aura même plus de lettres à envoyer. »
Selon la vice-présidente exécutive d’OClair Environnement, Isabelle Mongeon, en réunissant tous les intervenants (vidangeurs, fabricants, laboratoires et autorités municipales), la plateforme livre pleinement ses promesses.
ENJEU
Les installations septiques représentent un enjeu environnemental et de santé publique, rappelle M me Mongeon. « Il y a quand même près de 18 000 Québécois victimes chaque année de gastro-entérites liées à des installations septiques non conforme, comme l'indique un rapport remis au MELCCFP en 2021. », dit-elle.
Il y aurait également au Québec entre 1,5 et 2 millions d'installations septiques résidentielles à inspecter et à vidanger annuellement, la majorité ayant été aménagées dans les années 1970 et 1980.
« On dit que la durée de vie utile est d’environ 25 ans, avance Isabelle Mongeon. La plupart sont dues pour être remplacées. Mais comment une ville peut-elle procéder au remplacement ou à une mise aux normes si elle n’a aucun outil pour savoir ce qu’il y a exactement comme installations sur son territoire ? »
En plus des municipalités, la plateforme Nerri Municipal est également en mesure de desservir les MRC et les régies, relève Mme Mongeon. n
« Avec Nerri Municipal, terminés, les innombrables rapports et résultats d’analyses d’échantillons à inclure de façon manuelle dans les dossiers des quelque 2000 fosses septiques et 700 systèmes septiques performants de la municipalité. »
Marianna Pelosse, inspectrice en urbanisme et en environnement à la Ville de Rigaud
LES GRANDS ACCORDS SUR LES GRANDS LACS AVEC LES ÉTATS-UNIS
Me Thibaud Daoust Avocat associé, LL. B. Daigneault, avocats inc. thibaud.daoust@daigneaultinc.com
epuis 2022, la sécheresse accable le Midwest américain et, malgré une faible amélioration de la situation en 20241, certains politiciens pourraient être tentés de se tourner vers les immenses réservoirs que sont les Grands Lacs pour trouver une solution plus permanente à ce problème récurrent. Alors que la prévisibilité des politiques américaines s’effrite et que les accords internationaux passés semblent plus précaires que jamais, nous nous proposons de faire un retour sur les grands accords avec les États-Unis encadrant la gestion des eaux des Grands Lacs, qui ont façonné les cinquante dernières années.
L’ACCORD CANADA – ÉTATS-UNIS
En 1972, le Canada et les États-Unis signaient la première mouture de l’AccordCanada-États-Unisrelatifàlaqualitédel’eaudanslesGrands Lacs (ci-après « AQEGL »). Dans le cadre de cet accord, les deux pays s’engageaient à améliorer la qualité de l’eau des Grands Lacs, notamment en mettant en place des programmes de surveillance adaptés.
L’AQEGL a été modifié en 1978 pour en élargir le champ d’action. Il ne portait plus seulement sur la qualité de l’eau, mais visait aussi l’intégrité chimique, physique et biologique de l’ensemble des eaux du bassin versant des Grands Lacs avec un objectif clair : éliminer les rejets de substances toxiques. Une nouvelle modification, en 1987, a mis l’accent sur l’assainissement des secteurs gravement dégradés et a élargi les possibles interventions en intégrant des dispositions sur les sédiments, la contamination atmosphérique et les eaux souterraines2
La dernière modification de l’AQEGL a eu lieu en 2012 et a introduit de nouveaux enjeux, dont la lutte contre les espèces envahissantes et les effets des changements climatiques. Elle a également établi des échéances claires, à court et moyen terme, pour la mise en place de mesures par les deux signataires3
L’ENTENTE INTERÉTATS
En parallèle à l’AQEGL, le Québec et l’Ontario et huit États américains – l’Illinois, l’Indiana, le Michigan, le Minnesota, New York, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin – ont signé, en 1985, la Charte des Grands Lacs . Celle-ci visait à maintenir les niveaux et les débits des eaux des Grands Lacs et de leurs tributaires en protégeant les écosystèmes qui les entourent et en encadrant les prélèvements d’eau.
En 2001, face aux inquiétudes suscitées par d’importants projets d’exportation d’eau, les mesures prévues à cette charte ont été renforcées. Puis, en 2005, elle a été complétée par l’Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (ciaprès l’« Entente ») ainsi que par un pacte entièrement américain permettant la mise en place de l’Entente. Les dix gouvernements infranationaux impliqués ont ainsi convenu de mettre en place un cadre rigoureux et harmonisé pour réguler les prélèvements et les dérivations d’eau dans le bassin des Grands Lacs4
COMMENTAIRES
Il ne fait aucun doute que l’AQEGL et l’Entente ont contribué à améliorer globalement la qualité de l’eau des Grands Lacs et à en sécuriser les niveaux. Toutefois, il faut rappeler que ces ententes internationales reposent sur un principe de « bonne foi »; l’atteinte de leurs objectifs dépend de la coopération entre les signataires et de la confiance mutuelle qui les unit. Comment la situation politique pourrait-elle influer sur la mise en place de ces deux accords?
La nouvelle Agence de l’eau du Canada, chargée de coordonner la mise en œuvre des mesures liées à l’AQEGL, devra relever plusieurs défis pour continuer à faire progresser les mesures conjointes. Sous la nouvelle administration américaine5, l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis subit d’importantes restrictions budgétaires, affectant son personnel et son pouvoir de contrôle. Comme lors du premier mandat de l’administration Trump, on peut s’attendre à un relâchement de la conformité aux lois et règlements en matière de qualité de l’eau aux États-Unis, ce qui pourra avoir des répercussions sur la qualité des eaux des Grands Lacs6 Face à ce risque, les autorités canadiennes devront redoubler d’efforts pour éviter une détérioration de cet écosystème.
L’Entente ne devrait toutefois pas être directement affectée par les changements annoncés par le gouvernement américain, bien que le transfert des responsabilités environnementales de l’administration fédérale américaine vers les États pourrait mener à une dilution des fonds consacrés aux Grands Lacs. Dans ce contexte, les États et provinces signataires de l’Entente devront faire preuve de leadership et de résilience au cours des prochaines années pour maintenir le cap. Présenter les objectifs fondamentaux de l’Entente sera essentiel afin d’assurer la pérennité de l’approvisionnement en eau des millions de citoyens américains et canadiens vivant de part et d’autre de ces joyaux limnologiques. n
1 National Integrated Drought Information System. (2024-12-19). Drought Status Update for the Midwest. www.drought.gov/drought-status-updates/drought-status-update-midwest-2024-12-19
2 Agence de l’eau du Canada. Accord Canada-États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans Grands Lacs : aperçu. www.canada.ca/fr/agence-eau-canada/initiatives-ecosystemes-eau-douce/grands-lacs/protection-grands-lacs/accord-canada-etats-unis-qualite-eau/apercu.html
3 Agence de l’eau du Canada. Accord Canada-États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans Grands Lacs. www.canada.ca/fr/agence-eau-canada/initiatives-ecosystemes-eau-douce/grands-lacs/protection-grands-lacs/accord-canada-etats-unis-qualite-eau.html
4 Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. (s. d.). Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. www.environnement.gouv.qc.ca/eau/grandslacs/2005/index.htm
5 M. Hawthorne. (2025-02-10). «Trump, Musk move to oust EPA staff in the Great Lakes region, including dozens responsible for protecting drinking water for 30 million in U.S. and Canada», dans Chicago Tribune www.canada.ca/fr/agence-eau-canada/initiatives-ecosystemes-eau-douce/grands-lacs/protection-grands-lacs/accord-canada-etats-unis-qualite-eau.html
6 Environmental Law and Policy Center. (2020). EPA Region 5 Clean Water Enforcement Declines – Trend Coincides with Increase in Significant Noncompliance. elpc.org/wp-content/uploads/2020/04/ELPC-Region5Report_FINAL.pdf
Animé par Bianca Bernard et Grégory Pratte Bianca Bernard d et Grégory Pratte