ENTREVUE avec
Jean
Lavoie Convention de la poste-publications no 41122591
Faire de la politique pour les bonnes raisons
StratĂ©gie dâĂ©conomie dâeau potable : bilan de lâan 1
14
Mesure des boues dans les étangs : de la roue de vélo au sonar géoréférencé
18
ProblĂ©matiques de la mesure de pH de lâeau pure
24
xclusifr e u n e t n o C diffusé soul.tv
monsouss www.dans
Vo ir p ag e3 0
H IVE R 2013, vol. 8 no 2
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec
www.magazinesource.cc
tĂȘte-Ă -tĂȘte 8
« Jâai un intĂ©rĂȘt pour la politique active, mais je sais aussi que ce nâest pas facile. Cela dit, je trouve quâon doit faire son devoir citoyen; on nâa presque pas le choix de sây intĂ©resser minimalement et mĂȘme de sây impliquer lorsquâon a quelque chose Ă offrir. De mon cĂŽtĂ©, lâĂ©thique et lâintĂ©gritĂ© ont toujours fait partie de ma ligne de conduite. Jâaimerais donc contribuer de façon Ă mettre ces principes en valeur. Maintenant, est-ce que ce serait Ă lâintĂ©rieur dâun parti politique ? Je lâignore pour lâinstant. » â Jean Lavoie
SOMMAIRE
chroniques 14
G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S L E S A M I S D E S O U R C E LES
BONTSS 29
CONT
Lâ E N V E R T D U D Ă C O R
26
AC
30
EAU POTABLE
STRATĂGIE DâĂCONOMIE DâEAU POTABLE : BILAN DE LâAN 1
18
EAUX USĂES
22
SUR LE RADAR
24
INSTRUMENTATION
MESURE DES BOUES DANS LES ĂTANGS : DE LA ROUE DE VĂLO AU SONAR GĂORĂFĂRENCĂ
VOUS AVEZ DIT « INNOVATION » ?
PROBLĂMES AUTOUR DE LA MESURE DU PH DE LâEAU PURE
Ăditeur et rĂ©dacteur en chef : AndrĂ© Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : John Cigana Marc-AndrĂ© Desjardins Dominique Dodier France Gauvreau Mathieu Laneuville
Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : Sylvain Malbeuf (SymaPub) Photos de la page couverture et de lâEntrevue : Alexandre Nadeau dansmonsoussol.tv RĂ©vision linguistique : Annie Talbot
Coordination des ventes : Grégory Pratte Tél. : 450 508-6959 gpratte@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage RosemÚre (QC) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc
Impression : Carpe diem Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé
4
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
© Tous droits réservés.
D r o i t s d â a u t e u r e t d r o i t s d e r e p r o d u c t i o n : t o u t e d e m a n d e d e r e p r o d u c t i o n d o i t ĂȘ t r e a ch e m i n Ă© e Ă M AYA communication et marketing aux coordonnĂ©es ïŹgurant ci-dessus. Les opinions et les idĂ©es contenues dans les articles nâengagent la responsabilitĂ© que de leurs auteurs. La publication dâannonces et de publicitĂ©s ne signifie pas que le magazine SOU R CE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant ĂȘtre livrĂ©e au Canada aux coordonnĂ©es ïŹgurant ci-dessus. DĂ©pĂŽt lĂ©gal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publiĂ© 3 fois lâan.
H IVE R 2013, vol. 8 no 2
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec
adumouchel@maya.cc
éditorial André Dumouchel
Tout petit, jâaimais faire des imitations. Jâaimais particuliĂšrement imiter RenĂ© LĂ©vesque et Jean Drapeau. Mes parents, trĂšs ïŹers de moi, ne rataient jamais la chance de mâoffrir un public. Ainsi donc, chaque fois que lâoccasion se prĂ©sentait, on me demandait dâimiter deux des plus illustres politiciens de lâĂ©poque. Oncles, tantes, amis de la famille, voisins et mĂȘme la serveuse du Miss Laval du boulevard Dagenais sâamusaient de voir un gamin personniïŹer maladroitement ces deux icĂŽnes politiques.
Plus tard, alors que mes bras allongeaient dĂ©mesurĂ©ment et que ma voix muait, je me suis mis Ă mâintĂ©resser Ă la politique pour autre chose que la personniïŹcation de ses principaux acteurs. Jâai admirĂ© le charisme de LĂ©vesque, les stratĂ©gies de Bourassa, le leadership et le courage de Bouchard et lâintelligence de Parizeau. Jâai Ă©tĂ© tentĂ© de les imiter et de devenir Ă mon tour politicien. Jâai beaucoup lu, jâai suivi quelques cours de sciences politiques au cĂ©gep et Ă lâuniversitĂ©. Je me suis impliquĂ© dans les associations Ă©tudiantes des Ă©tablissements scolaires que je frĂ©quentais. Jusquâau jour oĂč jâai travaillĂ© pour lâĂ©quipe de Jean Charest alors quâil tentait de devenir chef du Parti conservateur du Canada. Ă un certain moment, on nous a rĂ©unis dans une salle de confĂ©rence. Nous Ă©tions une vingtaine tout au plus. Puis est entrĂ© monsieur Charest pour distribuer des poignĂ©es de main Ă chacune des personnes dans la salle. Il avait un conseiller en permanence Ă ses cĂŽtĂ©s qui lui prĂ©sentait chacun dâentre nous. Monsieur Charest nous regardait sans vraiment le faire. Il Ă©tait trĂšs souriant, mais avait lâair absent. Comment aurait-il pu en ĂȘtre autrement avec le nombre de personnes quâil rencontrait chaque jour ? Câest alors que la rĂ©alitĂ© mâa frappĂ©. La politique est superïŹcielle, du moins en ce qui a trait aux sorties publiques. Remarquez que je nâen tiens absolument pas rigueur Ă monsieur Charest puisquâil nâavait pas le choix dâagir ainsi, puisque câest ce que les gens veulent; quâil sâintĂ©resse Ă nos vies lâespace dâun instant.
6
Un jour, je serai politicien
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Aujourdâhui, avec le recul, je sais bien que câest lâĂ©vidence mĂȘme. Mais Ă ce moment de ma vie, ce sont mes derniĂšres illusions qui sâenvolaient. Curieusement, cet Ă©pisode de ma vie est restĂ© bien gravĂ© dans ma mĂ©moire. Il a Ă©tĂ© lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur de mon dĂ©sintĂ©ressement face Ă une Ă©ventuelle implication politique. Je sais maintenant que je serais trĂšs mal Ă lâaise de faire le tour des soupers spaghetti des Chevaliers de Colomb aïŹn de serrer la main de gens qui me connaissent sans que je les reconnaisse. Toutefois, câest le cynisme envers les politiciens qui a mis un terme Ă un Ă©ventuel investissement politique de ma part. Je trouve abominable le traitement que nous rĂ©servons Ă nos politiciens. Bien sĂ»r il y en a certains qui ont une facilitĂ© dĂ©concertante Ă manipuler les enveloppes brunes, mais je suis convaincu quâil sâagit dâune minoritĂ© et quâun grand nombre dâentre eux font un travail colossal dans des conditions rarement faciles. Pourtant, les citoyens sont portĂ©s Ă les mettre tous dans le mĂȘme panier. Ăa mâattriste. Câest pourquoi je ne peux mâempĂȘcher dâĂ©prouver une grande admiration pour des gens comme Jean Lavoie qui dĂ©sirent offrir tout leur temps Ă la collectivitĂ© en devenant politiciens. RetraitĂ© de la Ville de Laval, Jean pourrait proïŹter dâune qualitĂ© de vie enviable en jouant aux cartes avec des amis, en jardinant ou en regardant des clips vidĂ©os sur www.dansmonsoussol.tv. Au lieu de ça, il mettra sa vie personnelle en veilleuse au proïŹt de citoyens qui ne lui reconnaĂźtront probablement aucun mĂ©rite. De mon cĂŽtĂ©, je lui lĂšve mon chapeau bien haut pour ce sacriïŹce, mais ne lâenvie nullement. On dit souvent quâen vieillissant on retombe en enfance. Si câest le cas, prĂ©parez mes afïŹches Ă©lectorales. Car qui sait, je me prĂ©senterai peut-ĂȘtre aux Ă©lections de 2043. Reste Ă savoir si je voudrai imiter le maire Drapeau ou Ti-Poil⊠â
ENTREVUE avec
Jean
Lavoie Faire de la politique pour les bonnes raisons
J EAN LAVOIE EST UN LAVALLOIS DANS LâĂME. I L EST NĂ Ă LAVAL, Y A GRANDI ET Y VIT TOUJOURS. I L A ĆUVRĂ EN TANT QUE GESTIONNAIRE DE LâEAU DE CETTE VILLE TOUT AU LONG DE SA CARRIĂRE. DE NATURE PLUTĂT CALME ET PRAGMATIQUE, IL SâENFLAMME TOUTEFOIS LORSQUE VIENT LE TEMPS DE COMMENTER LES PRĂSUMĂS SCANDALES DE CORRUPTION ET DE MALVERSATIONS QUI PĂSENT CONTRE LâHĂTEL DE VILLE DE SA MUNICIPALITĂ. COMME LA PLUPART DES LAVALLOIS, IL TROUVE LA SITUATION TOTALEMENT INACCEPTABLE. AU POINT MĂME OĂ IL SONGE Ă SâINVESTIR EN POLITIQUE POUR DEVENIR UN ACTEUR DE CHANGEMENT. QUEL A ĂTĂ SON PARCOURS PROFESSIONNEL ? QUELLES SONT SES MOTIVATIONS POLITIQUES ? COMMENT ENTEND -IL SâINVESTIR ? LE MAGAZINE SOURCE LâA RENCONTRĂ POUR VOUS.
Entrevue réalisée par André Dumouchel
Ă quel endroit avez-vous grandi ? Ma famille a emmĂ©nagĂ© dans la maison oĂč je demeure encore aujourdâhui, un mois avant que je vienne au monde, en avril 1952. Tout comme mes trois frĂšres et mes huit sĆurs, je suis nĂ© dans la maison de mes parents. Câest ma grand-mĂšre qui venait aider ma mĂšre Ă accoucher. Quelle Ă©tait lâoccupation de vos parents ? Mon pĂšre Ă©tait postier. Ma mĂšre Ă©tait aussi liĂ©e aux postes. Nous avions un petit local Ă la maison oĂč elle travaillait. Elle aimait beaucoup recevoir les gens, notamment les Ă©trangers qui arrivaient au village. Le bureau Ă©tait souvent le premier endroit oĂč ces gens passaient. CâĂ©tait une autre Ă©poque ! Votre famille Ă©tait trĂšs liĂ©e Ă Postes Canada. Avez-vous eu lâidĂ©e dây faire carriĂšre ? Pas vraiment. Ce nâĂ©tait probablement pas non plus le premier choix de mon pĂšre, car il Ă©tait agriculteur dans lâĂąme et avait Ă©tĂ© Ă©levĂ© sur une terre. Au dĂ©but de leur mariage, mes parents ont possĂ©dĂ© une terre, mais ils ont Ă©tĂ© trĂšs malchanceux. Il y a eu des intempĂ©ries incroyables et ils ont perdu toutes leurs rĂ©coltes. Mon pĂšre aurait aimĂ© continuer en agriculture, mais il devait gagner sa vie. Il a eu lâoccasion de se prĂ©senter au service des postes, a obtenu lâemploi et sâest rendu ainsi jusquâĂ la retraite. Quel mĂ©tier souhaitiez-vous faire lorsque vous Ă©tiez enfant ? Ă un moment, j'ai Ă©tĂ© tentĂ© par le journalisme. Jâaurais aussi souhaitĂ© ĂȘtre professeur. Comme tous les enfants, jâai changĂ© plusieurs fois dâidĂ©e. Jâai toujours Ă©tĂ© trĂšs curieux. Encore aujourdâhui, tout mâintĂ©resse. Quel genre dâenfant Ă©tiez-vous ? Il sâest Ă©coulĂ© quatre ans et demi entre ma sĆur â lâavant-derniĂšre â et moi. Alors Ă©videmment, mes sĆurs ont jouĂ© Ă la mĂšre avec moi. Mes frĂšres Ă©taient beaucoup plus vieux et jâĂ©tais moins proche dâeux que de mes sĆurs. Elles mâont beaucoup gĂątĂ©. Je dirais que ça mâa donnĂ© une Ă©coute diffĂ©rente Ă lâĂ©gard des femmes, une sensibilitĂ© pour la cause fĂ©ministe, par exemple, et qui me marque encore aujourdâhui.
8
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Ătiez-vous un bon Ă©tudiant ? Mes parents trouvaient que jâavais un certain talent et ils ont dĂ©cidĂ© de mâenvoyer faire des Ă©tudes classiques Ă lâĂ©cole Mont-de-La Salle. Jây ai fait ma huitiĂšme classique, mais ce nâĂ©tait pas tout Ă fait ma branche. AprĂšs, jâai fait ma 9e annĂ©e en sciences et mathĂ©matiques et ma 10e en sciences et lettres. Pour la 11e, jâai fait la « gĂ©nĂ©rale ». Pour les gens de ma gĂ©nĂ©ration, cela voulait dire que je ne pouvais pas descendre plus bas, je devais faire autre chose ou quitter lâĂ©cole. Comment expliquez-vous ces difïŹcultĂ©s ? Jâavais beaucoup de plaisir Ă lâĂ©cole. Jâai Ă©tĂ© couvĂ© par la famille longtemps, alors quand jâai dĂ©couvert le monde extĂ©rieur, les amis, les possibilitĂ©s de rĂ©alisation, jâen ai beaucoup proïŹtĂ©. En classe, jâĂ©tais trĂšs indisciplinĂ©. Finalement, jâai remontĂ© et jâai fait ma 12e annĂ©e prĂ©paratoire aux Ă©tudes supĂ©rieures. AprĂšs le secondaire, jâai poursuivi mes Ă©tudes au CĂ©gep de Saint-Laurent en assainissement de lâeau. Comment aviez-vous entendu parler de ce programme ? En 10e annĂ©e, il y avait eu une journĂ©e « carriĂšres » oĂč je m'Ă©tais rendu Ă reculons. Je dĂ©couvrais alors que le CĂ©gep de Saint-Laurent Ă©tait le seul au QuĂ©bec Ă offrir le programme en assainissement de lâeau et jâĂ©tais tombĂ© en amour avec ça. Quâest-ce qui vous avait sĂ©duit ? Je me voyais sur un lac en train de pagayer. Ăa correspondait Ă des valeurs profondes de proximitĂ© avec la nature. Ce jour-lĂ , je me suis dit : « Câest lĂ dedans que je me vois faire carriĂšre. » Jâavais aussi besoin dâĂȘtre rassurĂ©, je me disais que je ne manquerais pas de travail dans le domaine de lâeau. Il y avait un trĂšs vaste Ă©ventail de possibilitĂ©s : lâĂ©chantillonnage, lâĂ©tude des puits, lâĂ©coulement, lâhydrologie, etc. Avez-vous eu des professeurs marquants au CĂ©gep de Saint-Laurent ? AssurĂ©ment Jean-Paul Beaudry. Je ne crois pas ĂȘtre le seul. Il enseignait des matiĂšres comme lâhydrologie et le traitement de lâeau. Il nous transmettait un amour de lâeau et nous amenait Ă la connaĂźtre dâune façon plus pointue. Il avait une approche rigoureuse, mais trĂšs ludique en mĂȘme temps.
Avez-vous effectuĂ© des stages ? Oui, Ă lâusine-Ă©cole de la Commission scolaire des Trois-Lacs Ă Vaudreuil. Une fois diplĂŽmĂ©, quel a Ă©tĂ© votre premier emploi ? Jâai eu le choix entre trois emplois; lâun des employeurs Ă©tait le gouvernement du QuĂ©bec qui mâoffrait 6 054 $ par annĂ©e, un autre Ă©tait lâInstitut ArmandFrappier qui mâoffrait un salaire similaire et il y avait la Ville de Noranda qui offrait 9 000 $ pour un poste dâopĂ©rateur. CâĂ©tait un Ă©cart considĂ©rable pour lâĂ©poque. De plus, ma femme et moi Ă©tions sur le point de nous marier. LâidĂ©e dâaller vivre ensemble et de sortir des jupons de nos parents nous attirait beaucoup, il faut lâavouer. On a fait le saut et jâai travaillĂ© un an Ă Noranda. Pourquoi ĂȘtre revenu aprĂšs seulement un an ? Dâune part, le logement du haut du duplex de mes parents se libĂ©rait. Dâautre part, jâavais la possibilitĂ© dâobtenir un emploi payant Ă la CommunautĂ© urbaine de MontrĂ©al. Emploi que jâai obtenu. De plus, ma femme et moi, on sâennuyait un peu de la famille et des amis quâon avait dans la rĂ©gion. Quel Ă©tait votre poste ? Jâai occupĂ© le poste dâaide technique durant trois ans. Je mâoccupais de caractĂ©riser les eaux usĂ©es dans les rĂ©seaux dâĂ©gout aïŹn de dĂ©terminer la qualitĂ© de lâeau que chacun des intercepteurs vĂ©hiculait en vue dâun contrĂŽle des surverses. Il fallait caractĂ©riser les eaux de telle sorte que lâon sache, quand il pleut, quelles sont les eaux quâon devrait intercepter et envoyer Ă la station dâĂ©puration et quelles sont celles qui auraient une qualitĂ© sufïŹsante pour continuer vers la riviĂšre. Aimiez-vous votre emploi ? Sur le plan technique, oui. Ăvidemment, sur le plan sanitaire, dans les Ă©gouts, câĂ©tait moins agrĂ©able. CâĂ©tait dangereux et trĂšs glissant Ă cause du limon au fond. Il y avait peu dâeau, mais il fallait toujours sâattacher. Contrairement Ă ce que lâon pense, il nây avait pas vraiment dâodeurs ni mĂȘme dâodeurs de lessive. Qui Ă©tait votre supĂ©rieur ? Mon patron Ă©tait Alain Jodoin. Lui et moi formions une petite Ă©quipe, on partait
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
9
en camionnette avec lâĂ©quipement. Alain Ă©tait un gars ïŹer, bien organisĂ© et avec qui câĂ©tait trĂšs agrĂ©able de travailler. On a inventĂ© toutes sortes de petits bidules pour dĂ©clencher les Ă©chantillonneurs. Pourquoi avoir quittĂ© cet emploi ? Depuis la ïŹn de mon cĂ©gep, je souhaitais travailler pour la Ville de Laval sans pour autant en avoir eu la chance. Ă un moment, on mâavait envoyĂ© une lettre Ă mon ancienne adresse Ă Noranda pour mâoffrir une entrevue pour la Ville de Laval. En raison dâun problĂšme liĂ© au changement dâadresse, je nâavais pu mettre la main sur la lettre Ă temps et câest un de mes amis, Michel Leclerc, qui avait Ă©tĂ© embauchĂ©. Câest pourquoi je nâai pas manquĂ© ma chance lorsquâun autre poste a Ă©tĂ© annoncĂ©. Quel Ă©tait votre poste ? Je faisais de la recherche de fuites dans le rĂ©seau de distribution. Il y avait donc de la recherche de fuites dans le rĂ©seau Ă cette pĂ©riode ? Nous en Ă©tions au tout dĂ©but, parce quâen 1976, mon patron, Guy Courchesne, avait en quelque sorte dĂ©marrĂ© le programme avec la ïŹrme Gendron Lefebvre. Quand je suis arrivĂ©, il y avait encore beaucoup de dĂ©veloppements Ă faire, des chambres de mesure Ă installer. Jâai donc contribuĂ© Ă cela. Jâai par la suite occupĂ© diffĂ©rentes fonctions, toujours pour la Ville de Laval. Que pensez-vous de la situation politique Ă Laval. Ătes-vous surpris ? Les rumeurs comme quoi quelque chose de croche se passait Ă©taient persistantes depuis plusieurs annĂ©es. Personnellement, ça me blesse au plus haut point dâentendre quâon associe la ville de Laval Ă la corruption. Je suis un Lavallois pure laine, mes racines sont ici, je suis ancrĂ© Ă cette ville et je crois que les Lavallois mĂ©ritent mieux que ça. Ils doivent retrouver la ïŹertĂ© de leur ville sur le plan politique. Avez-vous Ă©tĂ© tĂ©moin de rumeurs qui se sont avĂ©rĂ©es ? Peut-ĂȘtre une fois, et jâen ai fait part Ă mes patrons, mais autrement, non. Avez-vous vĂ©cu des situations durant lesquelles des gens ont tentĂ© de vous corrompre ou ont laissĂ© entendre que lâon pourrait vous corrompre ? Non. Comme jâĂ©tais opĂ©rateur, jâavais la chance de ne pas ĂȘtre liĂ© aux travaux. On constate aujourdâhui que câest lĂ que ça se passait. Je pouvais participer en partie aux travaux, effectuer des suivis, mais je nâavais pas de pouvoir dĂ©cisionnel sur des tractations qui pouvaient attirer les gens malhonnĂȘtes. De lâintĂ©rieur, comment vos collĂšgues vivaient-ils avec ces rumeurs ? Ăa ne les empĂȘchait pas de travailler, mais beaucoup dâentre eux souhaitaient quâil y ait des changements positifs. Il y avait un engagement trĂšs profond Ă la municipalitĂ©, des gens trĂšs compĂ©tents qui travaillaient fort, qui excellaient, alors de penser que leur travail pouvait ĂȘtre entachĂ© par des approches malhonnĂȘtes, ça les rendait tristes. Comme contribuable, comment rĂ©agissez-vous relativement Ă ces allĂ©gations ? Je trouve que câest malheureux. Quand on pense que ça peut nous avoir coĂ»tĂ© 25 Ă 30 % de plus que la valeur du marchĂ©, alors que tout le monde dit quâil faut augmenter les taxes et diminuer les dĂ©penses, on mĂ©rite mieux que ça. Pour moi, câest tolĂ©rance zĂ©ro, ça mâoffusque et me dĂ©range.
10
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Votre exaspĂ©ration vous conduirait-elle Ă vous impliquer en politique ? Jâai un intĂ©rĂȘt pour la politique active, mais je sais aussi que ce nâest pas facile. Cela dit, je trouve quâon doit faire son devoir citoyen; on nâa presque pas le choix de sây intĂ©resser minimalement et mĂȘme de sây impliquer lorsquâon a quelque chose Ă offrir. De mon cĂŽtĂ©, lâĂ©thique et lâintĂ©gritĂ© ont toujours fait partie de ma ligne de conduite. Jâaimerais donc contribuer de façon Ă mettre ces principes en valeur. Maintenant, est-ce que ce serait Ă lâintĂ©rieur dâun parti politique ? Je lâignore pour lâinstant. Croyez-vous quâil sâagisse dâun bon moment pour sâimpliquer en politique ? Ă mon avis câest le meilleur moment ! Câest comme acheter des actions au moment oĂč elles sont les plus basses. Et Ă mon avis, lâĂ©thique et lâintĂ©gritĂ© sont des valeurs sĂ»res.
Lâenvironnement, par exemple, que ce soit lâagriculture ou la protection du territoire; la nature est si prĂšs de nous, câest une richesse extraordinaire ! Je pense aussi Ă la fonction publique; il y a beaucoup de fonctionnaires qui sont prĂȘts Ă travailler Ă lâamĂ©lioration des pratiques. Et que peut-on souhaiter Ă Jean Lavoie ? DâĂȘtre heureux. Alors, Jean, câest ce que nous vous souhaitons. Merci beaucoup ! â
Quâest-ce qui ferait que vous feriez le saut en politique ? Si jâai le sentiment de pouvoir changer fondamentalement les choses, dâavoir de lâimpact, câest-Ă -dire avec une vision qui risque dâavoir un aboutissement intĂ©ressant sur le plan de lâintĂ©gritĂ© et de lâĂ©thique. Dans ces circonstances-lĂ , oui, peut-ĂȘtre. Chose certaine, je serai prĂšs des gens qui voudront ĂȘtre des acteurs de changement. Combien de temps vous donnez-vous pour y rĂ©ïŹĂ©chir ? Je dois peser les pour et les contre aïŹn de prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e. Mais je suis bien conscient que je ne pourrai pas attendre des mois si je veux mâimpliquer dâune façon plus engagĂ©e. Faut-il avoir le proïŹl du politicien de carriĂšre pour sâimpliquer ? Surtout pas ! Je prĂ©fĂšre voir arriver des gens de lâextĂ©rieur. Des hommes et des femmes qui ont un bagage diversiïŹĂ©. Par contre, je suis contre le « double dip », câest-Ă -dire des professionnels qui se prĂ©sentent Ă un poste Ă©lectif pour augmenter leur salaire. Renonceriez-vous Ă la source de revenus associĂ©e Ă la fonction politique ? Absolument ! Je ne conçois pas de mâimpliquer en politique pour lâargent. Si je fais le saut, ça ne sera pas pour faire de lâargent, mais bien pour faire changer les choses. La croyance populaire veut quâil soit difïŹcile de faire de la politique sans se faire corrompre. Auriez-vous peur dâĂȘtre corrompu ? Je nâaurais pas peur dâĂȘtre corrompu, par contre jâaurais peur que des gens tentent de faire de la corruption. Câest tellement prĂ©sent et universel, aujourdâhui ! Câest pourquoi je mettrais certainement en place des mĂ©canismes pour contrer cela. Avez-vous conïŹance que les nuages se dissipent au-dessus de Laval ? Oui, jâai conïŹance. Bien que lâopposition soit absente de lâhĂŽtel de ville, je pense que sa dĂ©marche est honnĂȘte et intĂšgre. Il y a aussi beaucoup dâautres personnes qui sont actives et qui ne sont pas identiïŹĂ©es aux partis politiques. Que souhaitez-vous pour lâavenir de votre ville ? Dâabord, un changement profond de culture en ce qui concerne la façon de faire de la politique. On peut faire beaucoup mieux dans plusieurs dossiers.
APPEL DâINTĂRĂT DE LA VILLE DE LAVAL BIOMĂTHANISATION ET COMPOSTAGE - DEMANDE DâINFORMATION La Ville de Laval (400 000 hab.) projette de construire deux installations de traitement biologique des matiĂšres organiques : âą Une installation de biomĂ©thanisation (capacitĂ© de 65 000 t/an) pour y traiter principalement des boues dâĂ©puration et accessoirement des rĂ©sidus organiques triĂ©s Ă la source en provenance des secteurs rĂ©sidentiel et commercial. âą Une installation de compostage (capacitĂ© de 50 000 t/an) pour y traiter des rĂ©sidus organiques triĂ©s Ă la source en provenance des secteurs rĂ©sidentiel et commercial. Le biogaz produit pourrait ĂȘtre utilisĂ© pour sĂ©cher les boues, pour utilisation sur place ou ĂȘtre injectĂ© dans le rĂ©seau de gaz naturel (GAZ METRO).
12
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
AïŹn de parfaire ses connaissances, la Ville invite les entreprises spĂ©cialisĂ©es dans ces domaines et les domaines connexes Ă lui faire parvenir de la documentation concernant lâentreprise, ses partenaires et ses rĂ©alisations.
BUREAU DU GREFFIER DE LA VILLE DE LAVAL 1, place du Souvenir Laval, QC H7V 1W7
Pour obtenir les documents dâappel dâintĂ©rĂȘt no. QF-00004 comprenant lâexplication dĂ©taillĂ©e des besoins de la Ville, vous devez vous rendre sur un des deux sites suivants : www.seao.ca ou www.merx.com.
Ces documents demeureront conïŹdentiels et sous la garde de la Ville.
Les rĂ©ponses des fournisseurs intĂ©ressĂ©s devront ĂȘtre transmises en français ou en anglais, avant le 12 fĂ©vrier 2013, Ă lâadresse suivante :
De plus, le projet de Plan de gestion des matiĂšres rĂ©siduelles 2012-2017 est publiĂ© sur le site Web de la Ville de Laval sous lâonglet Environnement. http://www.ville.laval.qc.ca/wlav3/index.php?pid=3009 On y trouvera le projet de PGMR ainsi que les Ă©tudes prĂ©alables qui ont menĂ© Ă son Ă©laboration.
E A U P OTA B LE
STR ATĂG I E DâĂC O N O M I E DâE A U P OTA B LE : B I L A N D E LâA N 1!
Mathieu Laneuville Ingénieur MinistÚre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire m a t h i e u . l a n e u v i l l e @ m a m ro t . g o u v . q c . c a
âą âą
G
rĂące Ă la collaboration de prĂšs de 600 municipalitĂ©s, qui reprĂ©sentent plus de 90 % de la population quĂ©bĂ©coise desservie par un rĂ©seau de distribution dâeau potable, il est maintenant possible de dresser le premier bilan de la StratĂ©gie quĂ©bĂ©coise dâĂ©conomie dâeau potable qui a Ă©tĂ© annoncĂ©e en mars 2011. Une baisse importante de la quantitĂ© dâeau distribuĂ©e par personne a Ă©tĂ© constatĂ©e, mais lorsquâon regarde la tendance canadienne et les taux Ă©levĂ©s de pertes dâeau potentielles, il reste encore beaucoup Ă faire.
BILAN DE LA QUANTITĂ DâEAU DISTRIBUĂE PAR PERSONNE En ce qui concerne la quantitĂ© dâeau distribuĂ©e par personne par jour, il semble que lâobjectif de passer de 777 Ă 622 litres soit presque atteint avec un rĂ©sultat de 623 litres. Toutefois, certains facteurs, qui sont Ă lâorigine de cette baisse importante, pourraient inverser la situation et crĂ©er un rebondissement dans les prochaines annĂ©es. âą Les donnĂ©es du bilan 2011 de la StratĂ©gie sont plus complĂštes et plus prĂ©cises que les donnĂ©es de rĂ©fĂ©rence dâEnvironnement Canada 2001. Dâailleurs, une mise Ă jour des donnĂ©es sera publiĂ©e lorsque toutes les donnĂ©es 2011 auront Ă©tĂ© approuvĂ©es. âą La rĂ©cession Ă©conomique a occasionnĂ© une rĂ©duction de la consommation causĂ©e, notamment, par les ralentissements de production et les fermetures d'usines. Il y aura donc un risque de rebondissement lors de la reprise Ă©conomique. âą La vĂ©riïŹcation de la prĂ©cision des instruments de mesure nâa pu
14
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
âą âą
ĂȘtre effectuĂ©e que tardivement. Il y a donc un risque de variation si les instruments nâĂ©taient pas prĂ©cis en 2011. Les investissements majeurs des derniĂšres annĂ©es dans la rĂ©habilitation et le remplacement de conduites ont entraĂźnĂ© une rĂ©duction des fuites dâeau. LâĂ©tĂ© humide de 2011 a sĂ»rement entraĂźnĂ© moins dâarrosage extĂ©rieur que lâĂ©tĂ© sec de 2001. Il risque dây avoir un rebondissement au prochain bilan attribuable Ă lâĂ©tĂ© sec de 2012. Sur une dizaine dâannĂ©es, les nouveaux Ă©quipements de plomberie Ă©conomes en eau et les nouveaux rĂ©seaux de distribution commencent Ă avoir des rĂ©percussions positives. Les campagnes de sensibilisation ont probablement eu un impact qui est cependant difïŹcile Ă quantiïŹer. Un risque de rebondissement est Ă prĂ©voir si les campagnes ne sont pas maintenues.
COMPARAISON AVEC LE RESTE DU CANADA Tout en Ă©tant au fait que la quantitĂ© dâeau distribuĂ©e par personne par jour tend vers la bonne direction, il est intĂ©ressant de rappeler que lâobjectif quĂ©bĂ©cois Ă©tait dâatteindre la moyenne canadienne de 622 litres (Environnement Canada, 2001). Or, la moyenne canadienne a baissĂ© Ă 510 litres et la moyenne ontarienne Ă 409 litres (Environnement Canada, 2009). Avec ces rĂ©sultats, on rĂ©alise que la situation quĂ©bĂ©coise sâamĂ©liore, mais quâil faut aussi suivre la tendance gĂ©nĂ©rale.
BILAN DES PERTES DâEAU POTENTIELLES Les taux de pertes dâeau potentielles (qui comprennent les pertes dâeau et les consommations de nuit non mesurĂ©es des usagers majeurs) sont de : âą 27 % par rapport Ă la quantitĂ© dâeau distribuĂ©e, soit 7 % de plus que lâobjectif de la StratĂ©gie; âą 31 mĂštres cubes par jour par kilomĂštre de conduite [m3/(d-km)], soit 16 m3/(d-km) de plus que lâobjectif de la StratĂ©gie.
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.magazinesource.cc, sous l'onglet contact, ou envoyez-nous un courriel à info@magazinesource.cc
S T R AT Ă G I E D â Ă C O N O M I E D â E A U P O TA B L E : B I L A N D E Lâ A N 1 En lâabsence de compteurs dâeau, lâapproche par dĂ©bits de nuit a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour calculer ces taux. Cependant, cette approche peut provoquer une surestimation des rĂ©sultats. âą Si tous les dĂ©bits de nuit distribuĂ©s dans la municipalitĂ© ne sont pas connus, il est difïŹcile de cibler le minimum de lâannĂ©e. Câest ce qui arrive lorsque la municipalitĂ© effectue quelques mesures manuelles pour connaĂźtre le dĂ©bit de nuit minimum. AïŹn de remĂ©dier Ă la situation, des municipalitĂ©s ont installĂ© des enregistreurs de donnĂ©es pour obtenir le dĂ©bit de nuit minimum rĂ©el de lâannĂ©e. âą Des consommations de nuit non mesurĂ©es des usagers majeurs augmentent le taux de pertes dâeau potentielles. Pour obtenir un taux plus rĂ©aliste, plusieurs municipalitĂ©s procĂšdent actuellement Ă lâinstallation de compteurs dâeau permanents ou temporaires chez les grands consommateurs dâeau.
ACTIONS MISES EN PLACE Toutes les municipalitĂ©s participant Ă la StratĂ©gie se sont engagĂ©es Ă poursuivre ou Ă mettre en place les actions suivantes : 1. Installer les instruments de mesure nĂ©cessaires pour quantiïŹer lâeau distribuĂ©e dans la municipalitĂ©. 2. VĂ©riïŹer la prĂ©cision des instruments de mesure et les Ă©talonner au besoin. 3. Instaurer un programme de dĂ©tection et de rĂ©paration de fuites si les pertes dâeau potentielles dĂ©passent les objectifs de la StratĂ©gie. 4. Adopter une rĂ©glementation municipale sur lâutilisation de lâeau potable similaire au modĂšle du ministĂšre du DĂ©veloppement durable, de lâEnvironnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) pour Ă©liminer le gaspillage.
5. Effectuer des activitĂ©s de sensibilisation et de promotion Ă lâĂ©conomie dâeau.
PROCHAINES ĂTAPES
Maintenant que le premier bilan est dressĂ© et que des actions ciblĂ©es sont en cours dans chaque municipalitĂ© participante, on sâaperçoit quâun mouvement de bon augure est amorcĂ©, mais que la route reste longue pour atteindre la moyenne canadienne et lâensemble des objectifs de la StratĂ©gie. Ă cet effet, le MDDEFP poursuit son accompagnement par la production de documents techniques et la prĂ©paration de journĂ©es de formation.
Pour beaucoup de municipalitĂ©s, la premiĂšre solution consiste Ă rechercher et Ă rĂ©parer les fuites dâeau. Par ailleurs, lâoptimisation des interventions municipales passera par une meilleure connaissance des dĂ©bits distribuĂ©s, notamment de nuit. Pour beaucoup de municipalitĂ©s, la premiĂšre solution consiste Ă rechercher et Ă rĂ©parer les fuites dâeau. Dâautres outils, comme la gestion de la pression de lâeau, sont aussi utilisĂ©s pour rendre les rĂ©seaux de distribution plus performants. Lorsque cela ne sufïŹt pas, dâautres solutions sont envisagĂ©es. Par exemple, lâinstallation de compteurs dâeau pour contrĂŽler les consommations excessives. En ce sens, plus de la moitiĂ© des municipalitĂ©s ont eu recours aux compteurs de façon partielle ou complĂšte. Dâailleurs, la dĂ©marche progressive de la StratĂ©gie prĂ©voit lâinstallation de compteurs dâeau dans le secteur non rĂ©sidentiel si les objectifs ne sont pas atteints dâici 2014. â
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.magazinesource.cc, sous l'onglet contact, ou envoyez-nous un courriel à info@magazinesource.cc
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
15
Le jeudi 6 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale de Mirabel la 8e Ă©dition du tournoi annuel de votre magazine SOURCE. Les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques annonçaient une journĂ©e pluvieuse. Mais fort heureusement, les participants de cette classique ont pu fouler le magnifique parcours Ălite du Glendale sous un soleil radieux. Les traditionnels chapelets sur la corde Ă linge ont assurĂ©ment fait le travail ! Câest donc avec un soupir de soulagement que les organisateurs ont accueilli les nombreux participants de ce tournoi qui comportait une multitude de concours et dâactivitĂ©s. Par la suite, un cocktail haut en couleurs attendait les golfeurs. Ils ont Ă©galement eu la chance dâadmirer de prĂšs la performance sans failles dâun dynamique duo de nageuses synchronisĂ©es. La soirĂ©e sâest poursuivie avec un succulent repas arrosĂ© de vin et ponctuĂ© de nombreux prix de prĂ©sence de valeur. Les participants ont de plus eu droit Ă un spectacle du chanteur Jamil. Il est Ă noter quâencore une fois, le tournoi sâest dĂ©roulĂ© Ă guichet fermĂ©. La prochaine Ă©dition de votre tournoi se tiendra le jeudi 5 septembre 2013. Serez-vous des nĂŽtres ? Pour voir ou revoir le Vox Pop et la vidĂ©o rĂ©sumant la journĂ©e, visitez le www.dansmonsoussol.tv Ă la section spĂ©ciale ou balayez ce code QR.
AndrĂ© et Gregory ont appliquĂ© une vieille lĂ©gende brĂ©silienne en dessinant un soleil Ă lâaide de sel la veille du tournoi. Quel rĂ©sultat !
Un ensemble de cidre de glace et de feu de la cidrerie Union Libre a été offert à tous les participants pour leur plus grand bonheur !
La représentante de la cidrerie Union Libre ne tarissait pas d'éloges pour ses produits de grande qualité.
Simon et Ăric Ă©taient fin prĂȘts pour capter de bonnes images pour le rĂ©sumĂ©-vidĂ©o de la journĂ©e diffusĂ© sur www.dansmonsoussol.tv.
Le costume du chef MAYA a fait toute une impression Ă Chantal Morasse.
Maryse et AndrĂ© accueillaient les golfeurs au premier trou avec cigares, chocolats et le succulent cidre de feu dâUnion Libre.
Raynald a eu beaucoup de plaisir. Two thumbs up!
Les golfeurs passaient et repassaient au trou #14 tout au long de la journĂ©e. Ătait-ce uniquement en raison quâon y servait de la biĂšre ?
Certaines personnes ont tenu Ă prendre une photo avec le chef MAYA. Câest le cas dâYvan Savoie.
Câest aussi le cas de Michel Carbonneau qui sâest transformĂ© en grand chef MAYA lâespace dâun moment.
Mais ne devient pas grand chef qui veut. Nicolas Minel lâa appris Ă ses dĂ©pens.
François NoĂ«l a beau avoir parcouru la planĂšte derniĂšrement, il nâavait jamais vu un MAYA de si prĂšs. Il a tenu Ă immortaliser lâĂ©vĂšnement.
16
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Marc LariviÚre est-il fùché ? La réponse est sur www.dansmonsoussol.tv.
Pour Marcel Brault, lâĂ©vĂ©nement marquant de lâannĂ©e 2012 est le tournoi de golf annuel du magazine SOURCE.
Pour Germain Thibault, 2012 a été la meilleure année de sa vie
Pour France Gauvreau, 2012 a été une année chaotique.
Un GRAND MERCI à nos précieux commanditaires
Et pour Nicolas Minel⊠nous vous laissons deviner.
Les participants au tournoi étaient par la suite conviés à un agréable cocktail rempli de surprises.
La premiÚre surprise a laissé les invités bouche bée. Un duo de nageuses synchronisées a fait une superbe démonstration dans une eau non chauffée. Brrrr !
Encore une fois cette année, notre trio jazz préféré a agrémenté cette magnifique fin d'aprÚs-midi.
De charmantes bénévoles ont contribué à amasser prÚs de 10 000$ pour l'association de la sclérose en plaques.
Notons la prĂ©sence de lâactrice Delphine Monroe.
Le chanteur Jamil a offert une performance remarquée.
Nicolas Minel a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© pour son grand sens de lâhumour au cours de la journĂ©e lorsquâil a remportĂ© un sac complet avec bĂątons de marque Ping.
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
17
M E S U R E D E S B O U E S D A N S LE S ĂTA N G S : D E L A R O U E D E VĂLO A U S O N A R GĂO RĂFĂR E N CĂ
EAUX USĂES
des boues dans les Ă©tangs dâĂ©puration (MAMROT, 2010), qui est publiĂ© sur le site Internet du ministĂšre. Parmi ceux-ci, on note la roue de vĂ©lo (aussi appelĂ©e « disque lĂ©ger »), qui est un appareil de confection artisanale, peu coĂ»teux, dont les rĂ©sultats sont relativement prĂ©cis. Cet appareil peut ĂȘtre adĂ©quat pour des Ă©tangs de petites dimensions. Par contre, il nâest pas bien adaptĂ© pour effectuer des mesures dans les pentes des digues oĂč les accumulations de boues sont souvent importantes.
Marc-André Desjardins ing., Ph.D. vice-président, division Environnement AXOR Experts-Conseils inc. m d e s j a rd i n s @ a x o r . c o m
A
u QuĂ©bec, selon les plus rĂ©centes statistiques, prĂšs de 80 % des stations dâĂ©puration sont des Ă©tangs aĂ©rĂ©s, Ă rĂ©tention rĂ©duite, ou non aĂ©rĂ©s (599 stations sur 758 stations au total en 2010). AïŹn de suivre lâĂ©volution de lâaccumulation des boues dans les Ă©tangs, il est nĂ©cessaire de procĂ©der Ă la mesure de la hauteur des boues aprĂšs un certain nombre dâannĂ©es dâexploitation. Le ministĂšre des Affaires municipales, des RĂ©gions et de lâOccupation du territoire (MAMROT) recommande de rĂ©aliser cette mesure dans chaque bassin Ă tous les trois ans pour les Ă©tangs aĂ©rĂ©s, et Ă tous les cinq ans pour les Ă©tangs non aĂ©rĂ©s. Lorsque le volume occupĂ© par les boues excĂšde 10 % du volume liquide du bassin (et lorsque le niveau des boues se situe Ă moins dâun mĂštre sous le radier de la conduite de sortie pour le dernier bassin), la mesure de la hauteur des boues doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e annuellement.
Les principaux types dâappareils de mesure Plusieurs appareils permettent de mesurer la hauteur des boues dans un Ă©tang. Les principaux types dâappareils utilisĂ©s sont dĂ©crits dans un document du MAMROT intitulĂ© Guide pratique de mesure
18
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Plus prĂ©cise que la roue de vĂ©lo, mais aussi plus coĂ»teuse, la sonde Ă cellule photoĂ©lectrique peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e pour mesurer la hauteur des boues dans un Ă©tang. Lâappareil comporte une source dâondes infrarouges situĂ©e dâun cĂŽtĂ© de la sonde et une cellule photoĂ©lectrique placĂ©e de lâautre cĂŽtĂ©. Lâappareil Ă©met des signaux sonores ou visuels qui changent lorsque la sonde atteint le voile des boues. Simple dâutilisation, la sonde Ă cellule photoĂ©lectrique convient pour des Ă©tangs de petites Ă moyennes dimensions. Lorsquâon veut trouver la mesure de la hauteur des boues dans des Ă©tangs de grandes dimensions ou lorsquâune prĂ©cision accrue est nĂ©cessaire, lâappareil le plus appropriĂ© est le sonar (ou Ă©chosondeur). Ce type dâappareil permet dâobtenir le proïŹl du niveau des boues, dâoĂč une meilleure prĂ©cision pour la dĂ©termination du volume occupĂ© par ces derniĂšres. Ătant donnĂ© que cet appareil est beaucoup plus coĂ»teux que les autres et que son utilisation requiert une expertise particuliĂšre, les municipalitĂ©s qui souhaitent obtenir ce genre de relevĂ©s doivent recourir aux services de ïŹrmes spĂ©cialisĂ©es.
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.magazinesource.cc, sous l'onglet contact, ou envoyez-nous un courriel à info@magazinesource.cc
M E S U R E D E S B O U E S D A N S L E S Ă TA N G S : D E L A R O U E D E V Ă L O A U S O N A R G Ă O R Ă F Ă R E N C Ă
Le principe dâutilisation du sonar
Le sonar géoréférencé : le nec plus ultra !
La majoritĂ© des sonars utilisĂ©s pour la mesure des boues sont Ă©quipĂ©s dâune sonde Ă spectre large. La sonde, ïŹxĂ©e Ă une embarcation, Ă©met un signal haute frĂ©quence qui est rĂ©ïŹĂ©chi par le voile des boues. La profondeur du voile des boues est calculĂ©e Ă partir du temps nĂ©cessaire au signal pour effectuer le trajet aller-retour de la sonde au voile des boues.
Afin de simplifier la mĂ©thode dâutilisation du sonar et dâaugmenter la rapiditĂ© dâexĂ©cution des relevĂ©s, ainsi que leur prĂ©cision, on a eu lâidĂ©e de coupler le sonar avec un GPS haute prĂ©cision. Avec cet appareil, il nâest plus requis de dĂ©placer le sonar en ligne droite. Lâembarcation Ă laquelle est fixĂ© le sonar nâa quâĂ balayer la surface de lâĂ©tang (incluant les pentes) et lâappareil enregistre en continu les hauteurs des boues situĂ©es dans lâespace X-Y sur tout le parcours (voir la figure 1). Pour le relevĂ©, les donnĂ©es enregistrĂ©es font lâobjet dâun traitement numĂ©rique et le volume des boues accumulĂ©es dans lâĂ©tang est calculĂ© avec prĂ©cision.
La mĂ©thode la plus courante dâutilisation du sonar consiste Ă effectuer plusieurs coupes transversales de lâĂ©tang oĂč lâon veut mesurer lâaccumulation des boues. En combinant les diffĂ©rents proïŹls de boues ainsi obtenus, on peut reproduire la surface des boues Ă la grandeur de lâĂ©tang et dĂ©terminer le volume des boues accumulĂ©es. Avec cette mĂ©thode, il importe gĂ©nĂ©ralement que lâembarcation, oĂč la sonde est ïŹxĂ©e, se dĂ©place en ligne droite et Ă vitesse constante, ce qui nâest pas toujours Ă©vident, surtout lorsque les dimensions de lâĂ©tang sont importantes.
Figure 1 : Exemple de balayage dâun Ă©tang avec un sonar gĂ©orĂ©fĂ©rencĂ© (source : Aquatech)
Compte tenu des coĂ»ts importants associĂ©s Ă la vidange des boues dans les Ă©tangs, il est essentiel de pouvoir compter sur des donnĂ©es ïŹables quant aux volumes des boues accumulĂ©es. Lâutilisation dâun sonar pour la mesure des boues dans les Ă©tangs est la mĂ©thode la plus prĂ©cise pour lâĂ©valuation du volume. Le couplage sonar-GPS constitue un rafïŹnement de cette mĂ©thode de mesure permettant une prĂ©cision accrue et surtout une exĂ©cution extrĂȘmement rapide des relevĂ©s. â
20
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.magazinesource.cc, sous l'onglet contact, ou envoyez-nous un courriel à info@magazinesource.cc
SUR LE RADAR
V O U S AV EZ D IT
John Cigana ing., M.Sc. A. vice-prĂ©sident, DĂ©veloppement des affaires et marketing John Meunier inc., ïŹliale de Veolia Water Solutions & Technologies jcigana@johnmeunier.com
La prime Ă lâinnovation
N
ous vivons dans un monde oĂč les choses bougent rapidement et oĂč il y a une prime Ă lâinnovation. Les compagnies qui proposent des innovations technologiques sont adulĂ©es et font lâobjet de livres occupant des bibliothĂšques entiĂšres. On nâa quâĂ penser au succĂšs de la compagnie Apple et de son iPhone. AussitĂŽt une nouvelle version mise en marchĂ©, c'est par milliers que les consommateurs font la ïŹle, mĂȘme de nuit, pour ĂȘtre les premiers Ă possĂ©der le nouveau tĂ©lĂ©phone et ses applications plus innovantes les unes des autres. Steve Jobs Ă©tait considĂ©rĂ© comme un gĂ©nie pour ses idĂ©es crĂ©atives et innovantes. Dans un autre domaine et plus prĂšs de nous, le Cirque du Soleil a entiĂšrement redĂ©ïŹni ce quâest lâexpĂ©rience de la visite au cirque en offrant des spectacles oĂč se mĂ©langent chorĂ©graphies, artistes, musique et Ă©motions. Le Cirque du Soleil a su faire preuve dâaudace et dâimagination en innovant et se trouve rĂ©compensĂ© en Ă©tant maintenant la rĂ©fĂ©rence mondiale dans le domaine. Et dans le domaine environnemental ? Quâadvient-il de lâinnovation ? Sommes-nous dans une dĂ©marche dâinnovation ou dâimitation ? Quelques Ă©lĂ©ments structurels forcent un certain conservatisme dans notre domaine : 1) Le cycle de dĂ©veloppement technologique. Nous sommes loin du domaine de lâĂ©lectronique oĂč, tous les six mois, un nouveau microprocesseur est commercialisĂ©. Dans notre domaine, le cycle technologique peut ĂȘtre supĂ©rieur Ă 20 ans. 2) La santĂ© publique et la protection des citoyens. La distribution dâeau potable, le traitement des eaux usĂ©es et la gestion des eaux pluviales requiĂšrent des technologies offrant des proïŹls de risques minimisĂ©s aïŹn de protĂ©ger les humains aussi bien que la faune et la ïŹore. 3) Les deniers publics. Lâutilisation de fonds publics pour la mise en Ćuvre des technologies force un certain conservatisme technologique. Toutefois, les innovations sont indispensables dans notre domaine. Les performances technologiques qui peuvent ĂȘtre obtenues en 2012 sont sans commune mesure avec ce qui pouvait ĂȘtre obtenu en 1972 ou mĂȘme en 1992. Alors, comment conjuguer innovation technologique et bien public sans tomber dans lâimitation ? Certaines juridictions y sont parvenues; voyons comment.
ĂTATS-UNIS / ONTARIO / ALBERTA / COLOMBIE-BRITANNIQUE
« I N N O VATI O N » ?
Unis. Cette Ă©tape est prĂ©vue dĂšs le dĂ©but du processus de construction ou de rĂ©habilitation des installations. Lâobjectif de ces essais est de tester si les prĂ©tentions de performance des fournisseurs technologiques sont Ă la hauteur des attentes dans les conditions rĂ©elles de fonctionnement. Ces essais dâenvergure peuvent impliquer deux ou trois fournisseurs, installĂ©s sur le site avec le mĂȘme afïŹuent et un protocole dâanalyse identique. Ces essais peuvent parfois sâĂ©tendre sur plusieurs mois, question d'obtenir des rĂ©sultats au ïŹl des saisons (eaux froides, eaux chaudes, etc.). Pour un client, demander des essais pilotes sur le site en « cĂŽte Ă cĂŽte » est une excellente façon de tester et de valider les rendements attendus dâune innovation technologique sans risque dĂ©mesurĂ©. Les rĂ©sultats obtenus lors de ces essais sont factuels et rĂ©els. Ils encouragent Ă dĂ©velopper et Ă proposer des technologies novatrices, ce qui est dans le meilleur intĂ©rĂȘt des clients.
ANGLETERRE LâAngleterre a dĂ©veloppĂ© un systĂšme indĂ©pendant dâanalyse technologique chapeautĂ© par lâUKWIR (United Kingdom Water Industry Research). Cet organisme indĂ©pendant met au point des protocoles et effectue les essais, Ă mĂȘme ses fonds, pour comparer des technologies ayant des objectifs de traitement semblables. LâUKWIR invite les entreprises intĂ©ressĂ©es Ă fournir un exemplaire de la technologie en question, effectue alors des essais exhaustifs en sâappuyant sur un protocole dĂ©ïŹni en accord avec le fournisseur de technologie. Les rĂ©sultats et les performances de toutes les technologies sont ensuite publiĂ©s et reconnus par lâensemble des acteurs du domaine de lâeau en Angleterre comme Ă©tant les performances ofïŹcielles de ladite technologie. Par exemple, dans les essais effectuĂ©s sur les dĂ©grilleurs de station dâĂ©puration, la gamme des performances dâenlĂšvement des solides (Solid Capture Rate ou SCR) pour les dĂ©grilleurs testĂ©s variait entre 35 % et 79 %. Impossible ensuite de faire des comparaisons inĂ©gales entre les technologies. Pour poursuivre avec cet exemple, si un client ne requiert que 35 % dâenlĂšvement des solides, il nâa pas Ă investir dans une technologie afïŹchant un taux de 79 %. A contrario, si la performance dâenlĂšvement des solides exigĂ©e par lâapplication est Ă©levĂ©e, le client pourra choisir parmi les technologies offrant les meilleurs taux. Une telle approche favorise lâinnovation et la diffĂ©rentiation par la performance.
« Le monde que nous avons crĂ©Ă© est le rĂ©sultat de notre niveau de rĂ©ïŹexion, mais les problĂšmes quâil engendre ne sauraient ĂȘtre rĂ©solus Ă ce mĂȘme niveau de rĂ©ïŹexion. » Le domaine environnemental devrait en fait ĂȘtre Ă la ïŹne pointe des dĂ©veloppements technologiques parce que lâinnovation est au cĆur de notre sociĂ©tĂ©. Les dĂ©ïŹs du XXIe siĂšcle, comme les changements climatiques, ne pourront pas ĂȘtre rĂ©solus avec des technologies du XXe siĂšcle. Pour citer le grand Albert Einstein : « Le monde que nous avons crĂ©Ă© est le rĂ©sultat de notre niveau de rĂ©ïŹexion, mais les problĂšmes quâil engendre ne sauraient ĂȘtre rĂ©solus Ă ce mĂȘme niveau de rĂ©ïŹexion. » Ăa ressemble beaucoup Ă un plaidoyer pour plus dâinnovation ! â
Les comparaisons technologiques en « cĂŽte Ă cĂŽte » sont trĂšs frĂ©quentes dans les autres provinces canadiennes et aux Ătats-
22
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.magazinesource.cc, sous l'onglet contact, ou envoyez-nous un courriel à info@magazinesource.cc
I N STR U M E NTATI O N
PR O B LĂM E S AUTO U R D E LA M E S U R E D U PH D E LâEAU PU R E
France Gauvreau B.Sc., directrice générale Hanna Instruments Canada inc. f ra n c e g @ h a n n a c a n . c o m
Câest pourquoi il est gĂ©nĂ©ralement recommandĂ© dâutiliser le KCl Ă faible concentration comme Ă©lectrolyte plutĂŽt que lâAgCl ou la combinaison de KCl et dâAgCl.
I
ndĂ©niablement, le pH est et demeurera le paramĂštre dâanalyse de lâeau le plus utilisĂ©. Il est largement utilisĂ© pour permettre de dĂ©ïŹnir la qualitĂ© de diffĂ©rents types dâeau tels que lâeau potable et lâeau usĂ©e, et ce, gĂ©nĂ©ralement avec aisance. Avec lâĂ©volution des technologies de traitement dâeau potable (ïŹltration, nanoïŹltration, ultraviolets, osmose inverse, etc.), lâeau produite sâavĂšre de plus en plus « pure », ce qui, bien sĂ»r, est souhaitable du point de vue de la santĂ©, mais qui prĂ©sente un rĂ©el dĂ©ïŹ en matiĂšre de mesure de pH. Cette mesure pose des problĂšmes techniques qui sont surtout dus Ă la faible conductivitĂ© (la faible force ionique) de lâeau dite pure. Plus la conductivitĂ© est faible, plus les problĂšmes sont importants.
Pour ïŹn de clartĂ© et aïŹn de reïŹĂ©ter la rĂ©alitĂ© de la puretĂ© de lâeau municipale postïŹltration, la notion dâeau pure tout au long de cet article fera rĂ©fĂ©rence Ă une eau dont la conductivitĂ© Ă©lectrique est infĂ©rieure Ă 200 ĆłS/cm (microsiemens/cm) ou infĂ©rieure Ă 100 ppm (parties par million).
Facteurs affectant la mesure de pH de lâeau pure Bioxyde de carbone. Le CO2, prĂ©sent dans lâair, est rapidement absorbĂ© par lâeau pour former de lâacide carbonique et peut rĂ©duire de 1,1 unitĂ© le pH de lâĂ©chantillon. BĂ©cher dâĂ©chantillonnage. Des traces dâacide ou de base se retrouvant dans le bĂ©cher dâanalyse peuvent contribuer Ă modiïŹer le pH de lâĂ©chantillon. TempĂ©rature. La tempĂ©rature affecte Ă la fois la mesure de pH et le degrĂ© de dissociation de lâeau. Les Ă©chantillons non tamponnĂ©s relativement purs sont particuliĂšrement sensibles Ă ces effets. Types dâĂ©lectrodes. Une eau Ă faible conductivitĂ© Ă©lectrique peut se diffuser dans lâĂ©lectrolyte hautement ionisĂ© de lâĂ©lectrode de rĂ©fĂ©rence, provoquant des rĂ©sultats de pH instables et imprĂ©cis. En outre, de nombreuses Ă©lectrodes de verre se dĂ©gradent aprĂšs une exposition prolongĂ©e Ă de lâeau prĂ©sentant une puretĂ© Ă©levĂ©e, provoquant des rĂ©sultats lents ou des dĂ©rives. Potentiel de diffusion. Un autre problĂšme de la mesure du pH dans lâeau pure est le potentiel de diffusion qui sâĂ©tablit Ă la surface de contact entre lâeau et lâĂ©lectrolyte. Le potentiel de diffusion rĂ©sulte des vitesses de migration diffĂ©rentes des ions impliquĂ©s dans le transport des charges. Lors de la diffusion des ions de lâĂ©lectrolyte de rĂ©fĂ©rence vers lâeau pure, les anions et les cations ne vont pas exactement Ă la mĂȘme vitesse, câest-Ă -dire que lâune des sortes dâions « doublera » lâautre. Par consĂ©quent, il en rĂ©sulte une sĂ©paration de charges qui donne naissance au potentiel de diffusion. La sĂ©paration de charges sâoppose au champ Ă©lectrique Ă©tabli au mĂȘme moment. EnïŹn, un Ă©tat dâĂ©quilibre sâĂ©tablit. GĂ©nĂ©ralement, on utilise du KCl (chlorure de potassium) comme Ă©lectrolyte de rĂ©fĂ©rence Ă©tant donnĂ© que les vitesses de migration des anions et des cations sont trĂšs similaires. Toutefois, mĂȘme dans ce cas, il y a apparition dâun potentiel de diffusion. LâĂ©quation dâHenderson est alors utilisĂ©e pour permettre de calculer lâamplitude du potentiel de diffusion crĂ©Ă© et ainsi dĂ©montrer que dans le cas de lâeau pure, lâamplitude du potentiel de diffusion dĂ©croĂźt lorsque la concentration de lâĂ©lectrolyte de rĂ©fĂ©rence diminue. Il est toutefois important de noter quâon ne peut pas abaisser la concentration de lâĂ©lectrolyte de rĂ©fĂ©rence Ă volontĂ©, sinon on se retrouve devant des erreurs dâĂ©talonnage avec les solutions tampons.
24
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Potentiel de conductivitĂ© Ă©lectrique. Contrairement aux solutions moins pures, les eaux Ă basse conductivitĂ© Ă©lectrique conduisent mal le courant Ă©lectrique. Cela peut gĂ©nĂ©rer des erreurs en raison de la charge statique induite dans la circulation de lâeau Ă puretĂ© Ă©levĂ©e sur une Ă©lectrode de pH en verre. Tampons dâĂ©talonnage des Ă©lectrodes. Lâimmersion de lâĂ©lectrode en alternance dans le tampon de pH, puis dans lâĂ©chantillon, gĂ©nĂšre des erreurs de pH liĂ©es Ă la force ionique nettement supĂ©rieure des tampons. Dans les faits, des traces mĂȘme trĂšs faibles de substances qui inïŹuencent le pH (issues de lâair ambiant ou des alcalis du verre) peuvent faire varier fortement le pH de lâeau pure. Solutions tampons. Pour Ă©talonner les Ă©lectrodes de pH devant ĂȘtre utilisĂ©es dans de lâeau pure, il est recommandĂ© de remplacer les solutions tampons techniques standards par des solutions tampons dites moins concentrĂ©es. Ainsi, lâeffet mĂ©moire de lâĂ©lectrode de rĂ©fĂ©rence se manifeste moins fortement et est rapidement supprimĂ©. Lâutilisation des solutions tampons standards avec des forces ioniques faibles prĂ©sente un autre avantage : les diffĂ©rences de potentiels de diffusion entre lâĂ©lectrolyte de rĂ©fĂ©rence et lâeau pure et entre lâĂ©lectrolyte de rĂ©fĂ©rence et la solution tampon standard sont trĂšs proches. Lâerreur, si on suppose que le potentiel de diffusion lors de lâĂ©talonnage est Ă©gal Ă celui lors de la mesure, est ainsi maintenue faible. Blindage et mise Ă la terre. Ă cause de la faible conductivitĂ© de lâeau pure, les charges Ă©lectrostatiques ne peuvent se dĂ©placer que lentement, câest pourquoi un blindage adĂ©quat et une mise Ă la terre de la solution de mesure sont recommandĂ©s. Dans tout systĂšme en continu, il faut donc ramener toutes les lignes de mise Ă la terre Ă un seul et mĂȘme point.
Comment dĂ©terminer avec prĂ©cision le pH de lâeau pure ? Pour ce qui est des mesures en ligne, il est possible dâenvisager des systĂšmes de mesure avec des Ă©lectrodes de pH spĂ©cialisĂ©es Ă faible impĂ©dance dans des conditions soigneusement contrĂŽlĂ©es, lesquelles offrent le meilleur moyen dâobtenir des rĂ©sultats de pH. Lâutilisation dâune Ă©lectrode de rĂ©fĂ©rence scellĂ©e (demi-cellule), rĂ©sistante Ă la dilution de lâĂ©lectrolyte, et dâune Ă©lectrode de mesure (de pH) avec compensation automatique de tempĂ©rature est privilĂ©giĂ©e Ă lâutilisation dâune Ă©lectrode dite combinĂ©e. Par ailleurs, des Ă©lectrodes de pH conçues pour les eaux Ă faible conductivitĂ© Ă©lectrique sont Ă©galement offertes par certains manufacturiers. Ces Ă©lectrodes spĂ©cialisĂ©es offrent un Ă©coulement de lâĂ©lectrolyte (KCl) plus lent que les Ă©lectrodes conventionnelles, ce qui a pour effet de tamponner les interfĂ©rences. Pour ce qui est des mesures ponctuelles, quâelles soient exĂ©cutĂ©es dans un laboratoire Ă lâaide dâun pH-mĂštre de table ou sur le site au moyen dâun pH-mĂštre de type portatif, les solutions sont plus difïŹcilement accessibles. Plusieurs chercheurs se sont penchĂ©s sur la question et la solution la plus simple et la moins onĂ©reuse, outre les conïŹgurations des Ă©lectrodes recommandĂ©es ainsi que lâutilisation dâĂ©lectrolytes de KCl au proïŹt dâĂ©lectrolytes dâAgCl, semble lâajout dâun additif dans lâĂ©chantillon brut dâeau pure. Typiquement, il est recommandĂ© dâajouter des sels neutres tels que du KCl « pur », ce qui permettra lâaugmentation de la conductivitĂ© de lâeau et, par consĂ©quent, facilitera la mesure du pH, sans toutefois interfĂ©rer avec la prĂ©cision et lâexactitude de celle-ci. Le ratio optimal semble ĂȘtre un ajout de 0,3 ml de solution saturĂ©e de KCl pur pour 100 ml dâeau Ă analyser. Cette solution est de plus en plus rĂ©pandue et est apprĂ©ciĂ©e de plusieurs opĂ©rateurs dâusine de traitement dâeau dâAmĂ©rique du Nord. ConsĂ©quemment, plusieurs manufacturiers proposent dĂ©sormais cette solution pour toute mesure de pH dans lâeau dite pure. â
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.magazinesource.cc, sous l'onglet contact, ou envoyez-nous un courriel à info@magazinesource.cc
G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S
F E U V E RT V E RT Ă LâĂC O N O M I E V E RTE !
Dominique Dodier directrice générale EnviroCompétence d o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i ro c o m p e t e n c e s . o rg
Q
uâelles soient internationales ou locales, les initiatives et contraintes environnementales tendent Ă diriger le modĂšle Ă©conomique actuel vers un modĂšle Ă faible Ă©mission en carbone et Ă©conome en ressources. Sujet principal lors des grands sommets internationaux, lâĂ©conomie verte est considĂ©rĂ©e par certains comme « la nouvelle donne » qui contribuera Ă la relance et Ă la crĂ©ation dâemplois. Encore faut-il sâasseoir pour bien sây prĂ©parer. Par dĂ©ïŹnition, lâĂ©conomie verte est « une Ă©conomie qui contribue au dĂ©veloppement durable en entraĂźnant une amĂ©lioration du bien-ĂȘtre humain et de lâĂ©quitĂ© sociale tout en rĂ©duisant de maniĂšre signiïŹcative les risques environnementaux et la pĂ©nurie des ressources1 ». Cette notion nâimplique plus uniquement les entreprises du secteur de lâenvironnement, mais bien tous les acteurs du marchĂ© quĂ©bĂ©cois. En effet, les entreprises du secteur de lâaviation travaillent sur lâavion vert, celles de la chimie sur la chimie verte, celle du transport sur les autos Ă©lectriques et les bus verts⊠MĂȘme la bourse nĂ©gociera dans quelques mois ses premiĂšres tonnes d'Ă©missions de carbone ! Les mĂ©tiers de lâenvironnement se prĂ©sentent donc de maniĂšre transversale et verticale. Cette « transversalitĂ© » aura aussi des incidences sur la main-dâĆuvre. Plusieurs enjeux sont Ă prĂ©voir avec la direction vers une Ă©conomie verte, notamment avoir en quantitĂ© suffisante et en qualitĂ© de la main-dâĆuvre. De fait, comment pourrons-nous supporter une croissance avec la main-dâĆuvre actuelle ? Est-ce que les programmes de formation actuels sont sufïŹsants pour rĂ©pondre Ă la demande ? Tout changement apporte des questionnements et des problĂšmes Ă rĂ©soudre. Celui-ci nây Ă©chappe pas.
Exemple de la France La France, qui travaille depuis quelques annĂ©es Ă la transition vers lâĂ©conomie verte, a rĂ©pondu Ă cette question. Pour ce faire, tous les secteurs Ă©conomiques ont Ă©tĂ© consultĂ©s pour dĂ©terminer quels emplois sont contraints Ă des normes, des rĂ©glementations et des activitĂ©s de travail environnementales, mais aussi Ă quelle hauteur lâenvironnement est reliĂ© aux emplois. La France a proposĂ© une dĂ©ïŹnition des emplois verts sous deux catĂ©gories : les mĂ©tiers verts et les mĂ©tiers verdissants. Les mĂ©tiers verts sont des mĂ©tiers dont la ïŹnalitĂ© et les compĂ©tences mises en Ćuvre contribuent Ă prĂ©venir, mesurer, corriger et maĂźtriser les impacts nĂ©gatifs et les dommages sur lâenvironnement. En dâautres termes, le secteur vertical. Les mĂ©tiers verdissants sont des mĂ©tiers dont la ïŹnalitĂ© nâest pas environnementale, mais qui intĂšgre des briques de compĂ©tences pour prendre en compte [âŠ]2 la dimension environnementale. Cette notion de « briques de compĂ©tences » est importante, car elle permet de mieux circonscrire les besoins de formation de la main-dâĆuvre. Assurer une transition vers lâĂ©conomie verte pour les mĂ©tiers verdissants impliquera donc lâajout de programmes de formation ou de dĂ©veloppement des compĂ©tences au contenu prĂ©sent dans des mĂ©tiers existants.
26
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Exemple des Ătats-Unis En mars dernier, les Ătats-Unis ont publiĂ© une Ă©tude trĂšs dĂ©taillĂ©e3 de leur marchĂ© de lâemploi en environnement. Le rĂ©sultat est impressionnant ! En dĂ©ïŹnissant un emploi vert comme « un emploi qui produit des biens et services contribuant au bĂ©nĂ©ïŹce environnemental et Ă la conservation des ressources naturelles », les emplois amĂ©ricains reprĂ©sentent actuellement prĂšs de 20 % de la totalitĂ© des emplois. Dans ce cas aussi, la notion de transversalitĂ© a Ă©tĂ© incluse dans la dĂ©ïŹnition. Tout comme la notion de « palette de verts » qui prĂ©sente la teneur environnementale de chaque mĂ©tier. Le secteur de la ïŹliĂšre environnementale nâest pas si facile Ă dĂ©ïŹnir; dâautres secteurs comme le plastique et lâaĂ©ronautique sont clairement circonscrits. Aussi cette absence de clartĂ© a-t-elle des rĂ©percussions sur lâemploi, les programmes de formation et les compĂ©tences recherchĂ©es.
Au QuĂ©bec ? Si le QuĂ©bec dĂ©sire prendre le virage de lâĂ©conomie verte et impliquer le secteur Ă©conomique dans la dĂ©marche, il devra aussi se questionner sur les emplois verts. Si lâon veut que lâĂ©conomie verte puisse sâĂ©tablir efïŹcacement au QuĂ©bec, il faudrait dĂ©terminer quels en seraient les impacts sur la maindâĆuvre. Il serait alors proactif de rĂ©unir tous les acteurs concernĂ©s autour dâune grande table pour en dĂ©battre. Il serait pertinent dâentendre des visions et des expĂ©riences de reprĂ©sentants Ă©trangers pour comprendre comment ces derniers ont implantĂ© lâĂ©conomie verte et comment ils ont rĂ©ussi Ă cerner leur main-dâĆuvre. Ce pourrait aussi ĂȘtre lâoccasion pour les acteurs Ă©conomiques quĂ©bĂ©cois prĂ©curseurs en ce qui a trait Ă lâĂ©conomie verte â car il y en a â de partager leur expertise. Les expĂ©riences des autres pourraient nous permettre de comprendre ce qui a fonctionnĂ© ou non. ConnaĂźtre des histoires Ă succĂšs peut nous aider Ă emboĂźter le pas dans la bonne direction. Ce projet de rassemblement des acteurs de lâĂ©conomie verte au QuĂ©bec pour Ă©valuer les impacts sur la main-dâĆuvre et la formation, EnviroCompĂ©tences souhaite le voir se concrĂ©tiser. Le 18 mars 2013, au Palais des congrĂšs de MontrĂ©al, soit la veille du salon AmĂ©ricana, le ComitĂ© sectoriel de la main-dâĆuvre de lâenvironnement conviera les entreprises et organisations intĂ©ressĂ©es, interpellĂ©es ou qui veulent commencer Ă penser vert Ă une journĂ©e dâĂ©changes et de rĂ©ïŹexion sur les solutions et orientations qui assureront une meilleure formation de la main-dâĆuvre, et par consĂ©quent une meilleure compĂ©titivitĂ© des entreprises sur les marchĂ©s locaux et internationaux. Car peu importe la croissance, le dĂ©veloppement de marchĂ© ou toute nouvelle orientation, il faut des gens pour rĂ©aliser cette croissance, et les travailleurs compĂ©tents ne se bousculent pas aux portes en ce moment. â Pour plus dâinformation : www.envirocompetences.org 1. Vers une Ă©conomie verte : pour un dĂ©veloppement durable et une Ă©radication de la pauvretĂ© PNUE 2011 http://www.unep.org/greeneconomy/Portals/88/documents/ger/GER_synthesis_fr.pdf 2. ActivitĂ©s, emplois et mĂ©tiers liĂ©s Ă la croissance verte : pĂ©rimĂštre et rĂ©sultats, Commissariat gĂ©nĂ©ral du dĂ©veloppement durable, juin 2011. 3. Employment in Green Goods and Services 2010, Bureau of Labour Statistics, USDL12-0495.
SOURCE_HIVER_2013_1C_SOURCE_MAI _2005 V1 2013-01-03 22:48 Page 29
LES
BONTSS
AC CONT
Maryse Goddard / directrice adjointe Secteur infrastructures municipales mgoddard@poly-tech.ca 175, rue Wellington Sud, Sherbrooke (Québec) J1H 5E1 tél. : 819 346-4342 / 1 800 563-2005 / téléc. : 819 346-4112 poly-tech.ca / 5 succursales situées à Sherbrooke / Drummondville / Laval / Granby
usif l c x e u n e t Con diffusé sur
oussol.tv s n o m s n a www.d Vo ir p ag e3 0
LES AMIS DE SOURCE
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
29
Du nouveau pour LâenVert du dĂ©cor. Les courtes nouvelles sont maintenant produites sous forme de capsules vidĂ©o. Vous pouvez les visionner en naviguant sur www.dansmonsoussol.tv ou simplement en utilisant ce code QR.
Si, vous aussi, vous voulez annoncer un bon coup, un nouveau produit, un nouveau service, une nomination, un événement ou une bonne nouvelle, rien de plus facile : rendez-vous à nos studios et placez-vous à votre tour entre notre lentille et notre mur vert ! Contactez-nous en écrivant à info@maya.cc.
Fadi Benmahmoud Fadi Benmahmoud nous fait part de quelques nouvelles et potins liĂ©s Ă lâindustrie de la gestion de lâeau quĂ©bĂ©coise.
30
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec SOURCE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013
Jean Lavoie
Mustapha Ouyed
Le 10 octobre dernier avait lieu la 3 soirĂ©e-bĂ©nĂ©ïŹce du Centre dâinterprĂ©tation de lâeau. GrĂące Ă la contribution de ses partenaires du secteur privĂ©, le C.I.Eau a amassĂ© tout prĂšs de 45 000 $. Cette somme contribuera Ă transmettre la passion de lâeau aux visiteurs du Centre. e
La 10 Ă©dition du salon AmĂ©ricana se tiendra du 19 au 21 mars 2013 au Palais des congrĂšs de MontrĂ©al. Une merveilleuse occasion dâĂ©changer avec des experts en provenance dâune cinquantaine de pays. Un rendez-vous Ă ne pas manquer pour tous ceux qui Ćuvrent dans le domaine de lâenvironnement. e
du décor
L'Ă©quipe de John Meunier
www.dansmonsoussol.tv
Nicolas Minel Ătablie au QuĂ©bec depuis plus de 50 ans, DegrĂ©mont est trĂšs active dans la gestion des eaux municipales. Lâentreprise lâest tout autant en traitement des eaux de mines et en matiĂšre de sĂ©chage des boues, de biomĂ©thanisation et de presse de dĂ©shydratation Ă trĂšs haute performance.
L'équipe de John Meunier présente ses solutions innovantes en matiÚre de biométhanisation. Sous forme humoristique, l'entreprise vous présente sa gamme de produits. Vous pourrez apprécier des performances d'acteur incroyables, surtout celle d'Alain le lutin. Quel régal !
Ăric De la SablonniĂšre La Ville de Blainville est ïŹĂšre de souligner la prĂ©sence sur son territoire dâun banc de bĂ©ton de type Urbania tout prĂšs de la bibliothĂšque municipale. Fait Ă noter : il contient 20% de poudre de verre recyclĂ© en provenance de Tricentris. Une trĂšs belle initiative de dĂ©veloppement durable !
Ăvitez l'improvisation en BiomĂ©thanisation
Boues d'abattoir, d'épuration et résidus alimentaires
122,000 T/année
Qui a autant de rĂ©fĂ©rences? â 1600 projets de biogaz
â Choisie par London (Angleterre) pour ses rĂ©sidus alimentaires
â 200 usines clĂ©-en-main
â Choisie pour le plus grand projet industriel en AmĂ©rique du Nord
â Performances garanties â Ăquipe expĂ©rimentĂ©e
(Kawartha, Ontario) â SpĂ©cialisĂ©e dans le traitement des boues municipales
et rejets alimentaires
â Compagnie canadienne
Traitement des eaux et des résidus organiques Water and Organic Waste Treatment Tratamiento de aguas y residuos orgånicos
2021, rue Halpern St-Laurent (QuĂ©bec) H4S 1S3 Canada TĂ©l. (514) 334-6721 â Fax : (514) 332-1775 E-mail : info@mabarex.com Web : www.mabarex.com