REPORTAGE EXCLUSIF
Pourquoi les redevances sur lâeau promettent de faire parler dâelles en 2023
La floculation lestée pour le traitement des eaux usées
Les composĂ©s perfluorĂ©s : les grands absents de la rĂ©glementation portant sur la qualitĂ© de lâeau potable
Le magazine de lâeau au QuĂ©bec HIVER 2023, vol. 19 n o 1 www.magazinesource.cc Convention de la poste-publications n o 41122591 18
16
24
8
« Mais dans lâensemble, il serait plus intelligent dâĂ©liminer les PFAS Ă la source, donc avec lâautoritĂ© du gouvernement fĂ©dĂ©ral, qui a le pouvoir lĂ©gal dâautoriser ou non ces composĂ©s. Car ceux-ci ne sont pas nĂ©cessaires et leur existence nâest pas justiïŹĂ©e. Dâautant plus quâil existe des produits de remplacement qui sont inoffensifs. Il serait drĂŽlement plus Ă©conomique dâarrĂȘter dâutiliser ces composĂ©s et de dĂ©couvrir les sources de contamination aïŹn de les traiter. »
â Jean Paquin, ing., EESA Vice-prĂ©sident, technologie BĂ©nĂ©vole pour RĂ©seau Environnement
24 LE JURIDIQUE
LES COMPOSĂS PERFLUORĂS : LES GRANDS ABSENTS DE LA RĂGLEMENTATION PORTANT SUR LA QUALITĂ DE LâEAU POTABLE
DâELLES EN 2023 16 20
Le
magazine de lâeau au QuĂ©bec
SOMMAIRE ©Tous droits rĂ©servĂ©s. Droits dâauteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit ĂȘtre acheminĂ©e Ă MAYA communication et marketing aux coordonnĂ©es figurant ci-dessus. Les opinions et les idĂ©es contenues dans les articles nâengagent que leurs auteurs. La publication dâannonc es et de publicitĂ©s ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toutecorrespondance ne pouvant ĂȘtre livrĂ©e au Canada aux coordonnĂ©es figurant ci-dessus. DĂ©pĂŽt lĂ©gal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine SOURCE est publiĂ© trois fois lâan. Ăditeur et rĂ©dacteur en chef AndrĂ© Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice Ă la direction de lâĂ©dition Maude Champagne coordination@maya.cc Direction artistique MAYA Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub) Journaliste et rĂ©dacteur Guy Des Rochers Chroniqueurs Celia Abbas ClĂ©ment Cartier Me Thibaud Daoust Mathieu Laneuville Christian VĂ©zina Photos de la page couverture et de lâentrevue iStock by Getty Images, StĂ©phane Lafrance photographe RĂ©viseure linguistique Ămilie Pelletier Espace publicitaire AndrĂ© Dumouchel TĂ©lĂ©phone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montĂ©e Lesage RosemĂšre (QuĂ©bec) J7A 4S2 TĂ©lĂ©phone
450 508-1515 info@magazinesource.cc
HIVER 2023, vol. 19 n o 1 LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCEVOL. 19 N O 1 HIVER 2023 4 26 LES AMIS DE SOURCE S LESBONS CONTACTS Ce magazine est imprimĂ© sur papier Ă contenu recyclĂ©. TRAITEMENT DES EAUX LE TRAITEMENT DES EAUX RĂSIDUAIRES DâUN SITE DE GESTION DES MATIĂRES RĂSIDUELLES 22 CERIU LâIMPORTANCE DE LâAMĂNAGEMENT DES TERRITOIRES ET DE LA CONSULTATION CITOYENNE POUR UNE GESTION EFFICACE DES EAUX PLUVIALES TRAITEMENT DES EAUX LA FLOCULATION LESTĂE POUR LE TRAITEMENT DES EAUX USĂES 18 RĂSEAU ENVIRONNEMENT POURQUOI LES REDEVANCES SUR LâEAU PROMETTENT DE FAIRE PARLER
chroniques reportage
:
www.magazinesource.cc Impression Carpe diem
NOUVEAUSITE INTERNET
FACE DES PFAS
Pendant que nous respirons et buvons des nanoparticules chimiques quasi indestructibles, il pleut du plastique⊠Un nouveau roman de science-ïŹction tirĂ© par les cheveux?
Dans un article rĂ©cent du magazine europĂ©en UPâ1, lequel citait les rĂ©sultats dâune recherche scientiïŹque de lâUniversitĂ© dâAuckland, en Nouvelle-ZĂ©lande, on apprenait que prĂšs de 5 000 particules de microplastiques se dĂ©posent chaque jour, en moyenne, sur chaque mĂštre carrĂ© des toitures de la ville dâAuckland, par la brume ou par des averses. Il pleut du plastique, que je vous disaisâŠ
Par ailleurs, il y a quelques annĂ©es, une Ă©tude de lâUniversitĂ© McGill sâest intĂ©ressĂ©e Ă une pratique pas aussi innocente quâelle en a lâair : celle de manger de la neige2. Parce que la neige, aussi immaculĂ©e soit-elle, capture quantitĂ© de polluants prĂ©sents dans lâatmosphĂšre et tous les autres types de particules, dont des bactĂ©ries, des poussiĂšres et des PFAS. Câest pourquoi il est fortement recommandĂ© de ne pas en manger. Avouez que vous aussi, vous pensez Ă votre prochaine visite Ă la cabane Ă sucre. Vous rĂ©galerez-vous de sa succulente tire dâĂ©rable sur la neige?
Avec un grand verre dâeau, tout passe, me direz-vous ? Pas si vite⊠Tout comme lâair que lâon respire et le sol dâoĂč sortent nos fruits et lĂ©gumes, lâeau, mĂȘme potable, contient des PFAS, ces satanĂ©s combinĂ©s chimiques qui se retrouvent dans lâenvironnement pour lâĂ©ternitĂ© aprĂšs une vie manufacturiĂšre, industrielle ou domestique souvent de courte durĂ©e.
Certaines de ces substances sont maintenant reconnues en tant que polluants persistants, voire éternels et
ConsĂ©quemment, de plus en plus de rĂ©glementations Ă travers le monde tentent de limiter les dĂ©gĂąts. Pendant ce temps, des PFAS maintenant interdits par des lois, Ă cause de leur perniciositĂ©, sont remplacĂ©s par de nouvelles substances Ă la dangerositĂ© encore mĂ©connue. Il faut admettre que lâindustrie de la chimie a toujours une longueur dâavance sur les restrictions et les interdictions lĂ©gales.
Réglementer et interdire
Les PFAS sont donc des substances dĂ©clinĂ©es en des milliers de molĂ©cules diffĂ©rentes, dont lâindustrie chimique ne cesse de renouveler lâoffre et que le secteur manufacturier utilise dans de nombreux produits du quotidien â en fait, dans plus de 200 produits diffĂ©rents. ExtrĂȘmement persistants, voire quasiment indestructibles, les PFAS contaminent lâenvironnement, les populations et les organismes vivants. Nous respirons de lâair, nous respirons aussi des PFAS. Nous buvons de lâeau, nous buvons aussi des PFAS⊠Notons que mĂȘme si la problĂ©matique des PFAS nâa pas de frontiĂšres, on peut sâinterroger sur lâĂ©tat de la situation au QuĂ©bec.
Un indice : dans le lait maternel des bĂ©lugas du Saint-Laurent, on trouve beaucoup de PFAS. Faut-il sâĂ©tonner que ces mammifĂšres marins voient la plupart de leurs bĂ©bĂ©s mourir dĂšs la naissance et quâen consĂ©quence, cette espĂšce Ă©prouve de la difïŹcultĂ© Ă maintenir une population dĂ©cente, qui la sauverait dâune extinction ?
LâĂ©limination des PFAS des objets du quotidien peut sâavĂ©rer compliquĂ©e. NĂ©anmoins, cette dĂ©marche est absolument primordiale du fait de la persistance de ces forever chemicals (traduit maladroitement en français par « polluants Ă©ternels ») et de leurs graves effets sur la santĂ© humaine et lâenvironnement.
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
Dans notre reportage principal sur les PFAS, deux experts, Jean Paquin et Charles Leclerc, nous brossent un portrait de la situation quĂ©bĂ©coise relativement aux PFAS, en soulignant la difïŹcultĂ© de les rĂ©glementer, mais en insistant sur le fait quâil serait plus efïŹcace dâinterdire Ă la source la crĂ©ation de tels produits que dâen interdire lâusage un Ă un.
Dâautre part, en page 24, notre chroniqueur Me Thibaud Daoust nous fait part de la faiblesse de la rĂ©glementation canadienne concernant lâusage des PFAS, tout en se demandant si ces normes, bien que trĂšs rĂ©centes, sont toujours dâactualitĂ©, alors que les recommandations de lâEnvironmental Protection Agency des ĂtatsUnis, adoptĂ©es cet Ă©tĂ©, sont 10 000 fois plus strictes que celles du gouvernement canadien.
Câest donc dire que pour lâinstant, nos efforts visant Ă les enrayer sont insufïŹsants. Bien que les risques pour lâhumain et la biodiversitĂ© soient bien rĂ©els, en ne mettant pas en place les actions justes, câest comme si nous avions dĂ©cidĂ© de jouer Ă pile ou face avec la vie. Un pari que nous avons bien peu de chances de gagner. n
1 Aget, A. (2022). Il pleut du plastique. Upâ.
https://up-magazine.info/planete/pollutions/110385-il-pleut-du-plastique
2 (s. a.). (2016). Manger de la neige, est-ce dangereux ? Gentside.
https://www.maxisciences.com/neige/manger-de-la-neige-est-ce-dangereux_art37230.html
Ce texte vous fait rĂ©agir ? Faites-nous part de vos commentaires en Ă©crivant Ă
LE PILE
ĂDITORIAL
OU
info@magazinesource.cc
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 6
LES PFAS: DES POLLUANTS « ĂTERNELS » , OMNIPRĂSENTS ET TRĂS PRĂOCCUPANTS
Jean Paquin nâest pas le premier venu dans lâunivers des contaminants Ă©mergents. IngĂ©nieurchimiste et biochimiste de formation, il Ă©volue depuis 45 ans dans le domaine de lâenvironnement. M. Paquin maĂźtrise plusieurs dossiers relatifs aux contaminants Ă©mergents dont font partie les PFAS, et il est une ressource technique hors pair pour RĂ©seau Environnement Ă titre de bĂ©nĂ©vole.
« Ce que les gens dâanalyse de risques et les toxicologues expriment au sujet des PFAS, câest que ce sont des composĂ©s chimiques pernicieux, dont les milliers de molĂ©cules diffĂ©rentes se retrouvent partout Ă travers le monde, que ce soit sur terre, dans lâair ou dans lâeau, et que ces produits chimiques dits âĂ©ternelsâ ont des effets nocifs sur lâenvironnement et la santĂ© humaine », ajoute-t-il. Et le QuĂ©bec nây Ă©chappe pas...
Mais avant dâaller plus loin, remettons le curseur au dĂ©but et apprenons Ă mieux connaĂźtre cet Ă©trange univers rempli dâacronymes et de mots Ă©tranges.
Des milliers de molécules différentes
« PFAS » â Ă prononcer « pifass » â est lâacronyme anglais de « per- and polyïŹuoroalkyl substances », que lâon traduit en français par « substances perïŹuoroalkyliques et polyïŹuoroalkyliques » et que lâon dĂ©signe par lâacronyme « SPFA ». Toutefois, puisque presque partout dans le monde on utilise lâacronyme anglais « PFAS »
pour parler de cette famille de molĂ©cules chimiques, câest donc ce terme qui sera employĂ© dans ce reportage.
Les PFAS sont des substances chimiques dont les propriĂ©tĂ©s spĂ©ciïŹques expliquent leur utilisation commerciale et industrielle dans plusieurs produits de la vie courante. Des emballages alimentaires jusquâaux vĂȘtements en passant par les ustensiles de cuisine, les textiles, les cosmĂ©tiques, les produits phytosanitaires, les revĂȘtements antiadhĂ©sifs et les mousses anti-incendie, les PFAS jouent un grand rĂŽle dans lâefïŹcacitĂ© de diffĂ©rents produits et sont largement utilisĂ©s Ă travers le monde depuis les annĂ©es 1950.
Toutefois, comme ces milliers de molĂ©cules â diffĂ©rentes, mais appartenant Ă la mĂȘme famille â ne se dĂ©gradent pas dans lâenvironnement (de lĂ leur attribut dâ« Ă©ternels »), les PFAS ïŹnissent par contaminer les organismes vivants, dont les populations humaines qui les ingĂšrent en respirant, en mangeant et en buvant de lâeau, par exemple.
La quasi-indestructibilitĂ© de ces molĂ©cules entraĂźne la contamination de tous les milieux. Ainsi, les sĂ©diments, les sols (dont les terres agricoles vouĂ©es Ă lâalimentation), lâeau et lâair en contiennent tous, dâautant plus quâelles peuvent ĂȘtre transportĂ©es par air et par eau sur de trĂšs longues distances, ce qui explique quâelles polluent mĂȘme des milieux aussi extrĂȘmes que lâArctique et lâAntarctique. Et comme ces substances chimiques sont de surcroĂźt bioaccumulables, lâinquiĂ©tude ne cesse de grandir concernant leurs effets nuisibles
sur la santĂ© des organismes vivants, dont lâhumain fait Ă©videmment partie.
Des substances inquiétantes
Selon un document rĂ©cent de SantĂ© Canada1, les PFAS forment un groupe de plus de 4700 substances synthĂ©tiques utilisĂ©es comme surfactants, lubrifiants et rĂ©pulsifs (pour les poussiĂšres, lâeau et les graisses).
Ă travers le monde, de plus en plus de substances appartenant Ă la famille des PFAS sont interdites, mais lâindustrie chimique les remplace par dâautres substances de la mĂȘme famille, non encore rĂ©glementĂ©es, qui pourraient avoir des effets tout aussi nĂ©fastes, voire toxiques, sur lâenvironnement et sur la santĂ© humaine.
« Nous rĂ©pertorions aujourdâhui plus de 20 000 de ces substances, rĂ©vĂšle Jean Paquin. Par ailleurs, il faut faire attention au mot âtoxiqueâ. On ne parle pas ici dâune toxicitĂ© classique. Par exemple, quand on parle de micropolluants, on les Ă©value en milligrammes par litre dâeau. Pour ce qui est des PFAS, on parle plus souvent de nanogrammes par litre, donc de concentrations beaucoup plus basses. Câest pour cela que les PFAS sont passĂ©s sous le radar, quâil a fallu du temps avant de les dĂ©couvrir. »
M. Paquin souligne que lors des annĂ©es 1970 Ă 1990, et mĂȘme aprĂšs, ces substances Ă©taient utilisĂ©es absolument partout, industriellement et commercialement, parce que leur dĂ©tection Ă©tait
REPORTAGE
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 8 1 Gouvernement du Canada. (2021). Substances perïŹuoroalkyliques et polyïŹuoroalkyliques (SPFA) https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/substances-chimiques/autres-substances-chimiques-interets/substances-perïŹuoroalkyliques-polyïŹuoroalkyliques.html
Les PFAS sont omniprĂ©sents dans notre environnement. On en trouve dans nos maisons, dans nos restaurants, dans les cosmĂ©tiques et dans toutes sortes de produits. Dans les analyses toxicologiques et Ă©cotoxicologiques commandĂ©es par SantĂ© Canada, on dĂ©couvre quâen gĂ©nĂ©ral, lâexposition des Canadiens aux PFAS dĂ©passe les normes de lâacceptabilitĂ©. »
Par Guy Des Rochers
«
passĂ©e Ă travers les mailles du filet. « Ces composĂ©s nâavaient pas Ă©tĂ© identifiĂ©s comme Ă©tant toxiques, ajoute-t-il. Maintenant, le gouvernement du Canada a une dĂ©finition pour ces composĂ©s chimiques, laquelle utilise davantage les mots âdommageableâ ou ânĂ©fasteâ et non plus uniquement le mot âtoxiqueâ, qui est incorrect lorsquâon parle de composĂ©s perturbateurs.
« Dommageables », « nĂ©fastes », « toxiques », « perturbateurs » : les Ă©pithĂštes nĂ©gatives accolĂ©es Ă ces composĂ©s chimiques ont de quoi inquiĂ©ter, dâautant plus que ces molĂ©cules sont bioaccumulables et presque impossibles Ă Ă©liminer dans lâenvironnement. Soulignons que la bioaccumulation se dĂ©finit par lâaccumulation dâun contaminant dans les tissus dâun organisme vivant, absorbĂ© Ă partir de son milieu de vie. Elle survient
quand lâorganisme ne parvient pas Ă Ă©liminer le contaminant.
Selon Jean Paquin, la situation est inquiĂ©tante non seulement concernant les PFAS, mais concernant lâensemble des composĂ©s organohalogĂ©nĂ©s, lesquels reprĂ©sentent une vaste famille de produits qui va des pesticides jusquâĂ des composĂ©s pharmaceutiques, en passant par des composĂ©s persistants et bioaccumulatifs tels les BPC et le DDT.
« Jâai passĂ© 35 ans de ma carriĂšre Ă lâĂ©limination des BPC, lesquels Ă©taient ciblĂ©s parce que lâon sait quâils sont extrĂȘmement nocifs pour le vivant, dĂ©clare Jean Paquin. Mais ce que jâai trouvĂ© de vraiment choquant, câest que pendant tout ce temps, on a autorisĂ© toutes sortes de composĂ©s similaires qui sont devenus omniprĂ©sents dans
lâenvironnement, ce qui a induit une variĂ©tĂ© de problĂšmes populationnels chez les humains. Plusieurs observations sont actuellement faites au sujet de ces substances en rapport avec certains cancers, des dĂ©rĂšglements hormonaux et des consĂ©quences neurologiques, et maintenant que lâon dĂ©couvre ces effets, eh bien, comme sociĂ©tĂ©, on devrait rĂ©agir promptement pour corriger ces problĂšmes, pour sâattaquer Ă ces erreurs du passĂ©. »
Pourtant, lâurgence dâagir ne semble pas encore exister, puisque les restrictions Ă lâutilisation de certains PFAS dans le monde ont conduit Ă lâexploitation de substances de substitution issues de lâindustrie chimique appartenant, elles aussi, aux PFAS.
DES PFAS AU QUĂBEC, MĂME DANS LâEAU POTABLE
Les PFAS utilisent lâair que lâon respire, les sols que lâon foule (dont ceux qui soutiennent lâagriculture), ainsi que lâeau, quâelle soit brute ou potable, pour contaminer lâenvironnement. Et au QuĂ©bec, il nâest pas rare dâen retrouver en faibles concentrations dans lâeau potable et dans les eaux usĂ©es, et parfois en concentrations plus fortes dans les biosolides, connus sous les noms de « boues municipales » et « boues industrielles ».
Des PFAS dans lâeau potable ?
« MĂȘme si lâeau potable en contient, ce nâest pas tellement par elle que lâexposition aux PFAS se fait, explique lâingĂ©nieur et biochimiste Jean Paquin. En gĂ©nĂ©ral, câest Ă travers lâalimentation que les contaminations sâexercent. Câest au contact de produits de tous les jours. Par exemple, si vous mettez un sac de popcorn au micro-ondes, puisquâun enduit dans le sac contient des PFAS, des particules sâĂ©chapperont de ce sac et vous en consommerez. Votre
exposition aux PFAS sera pas mal plus Ă©levĂ©e si vous mangez ce popcorn que si vous buvez de lâeau. »
Heureusement, le type dâindustrie qui produit des PFAS nâexiste pas sur le territoire quĂ©bĂ©cois. Comme le constate une Ă©tude du gouvernement quĂ©bĂ©cois basĂ©e sur des suivis rĂ©alisĂ©s de 2016 Ă 2021 sur les composĂ©s perfluorĂ©s dans lâeau potable du QuĂ©bec :
REPORTAGE
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 9
« [...] ces substances, lorsquâelles sont dĂ©tectĂ©es, le sont Ă de faibles concentrations dans lâeau des installations de production dâeau potable. Les concentrations maximales mesurĂ©es sont infĂ©rieures aux valeurs recommandĂ©es par SantĂ© Canada et aux critĂšres provisoires proposĂ©s par lâAgence de protection de lâenvironnement des Ătats-Unis (EPA) pour la qualitĂ© de lâeau potable ;
Comme les traitements conventionnels de lâeau potable sont inefïŹcaces pour Ă©liminer les composĂ©s perïŹuorĂ©s, les concentrations
mesurĂ©es dans lâeau traitĂ©e sont essentiellement les mĂȘmes que dans lâeau brute2. »
« Toutefois, ajoute Jean Paquin, on utilise des PFAS dans plusieurs endroits au QuĂ©bec, avec un potentiel de contamination pour lâenvironnement, et ce sont ces comportements quâil est important dâĂ©radiquer Ă la source le plus tĂŽt possible. »
Contaminations croisées
Alors, si le QuĂ©bec ne possĂšde pas sur son territoire dâusines Ă fabriquer des PFAS, de quelle
façon ces substances nocives parviennent-elles Ă contaminer lâeau ?
Pour rĂ©pondre Ă cette question, pensons Ă la maniĂšre dont se faisaient autrefois les exercices de lutte contre les incendies, qui dĂ©montre Ă quel point on se souciait Ă lâĂ©poque trĂšs peu des consĂ©quences pernicieuses de ces activitĂ©s sur lâenvironnement. Faut-il sâĂ©tonner que ces entraĂźnements insouciants aient propagĂ© autant de PFAS dans la nature ?
« Prenons lâexemple classique des mousses antiincendie utilisĂ©es sur les bases militaires et dans plusieurs aĂ©roports, explique Jean Paquin. Chez les militaires, on faisait un trou dans le sol, on y mettait de lâeau, et Ă sa surface, on dĂ©posait de lâessence et du diesel pour finalement mettre le feu lĂ -dedans. Cela produisait une grosse fumĂ©e noire, puis les gens sâentraĂźnaient Ă Ă©teindre diffĂ©rents types dâincendies avec des mousses contenant des PFAS... Par consĂ©quent, les hydrocarbures et les PFAS sâinïŹltraient dans le sol et contaminaient les eaux souterraines. On retrouve dans ces Ă©vĂ©nements une source classique de contamination, ayant lieu surtout sur des bases
REPORTAGE
BĂTIR NOS RELATIONS SUR LA FRANCHISE AGIR AVEC RIGUEUR MAINTENIR NOTRE INDĂPENDANCE TECHNOLOGIQUE PROMOUVOIR LA CRĂATIVITĂ Contribuer Ă la pĂ©rennitĂ© de lâor bleu du QuĂ©bec fait partie de ta vision de lâavenir? NOUS AUSSI! QWATRO.CA INFO@QWATRO.CA NOS SOLUTIONS INTĂGRĂES VALORISENT CHAQUE GOUTTE. .CA INFO QWATRO ATRO.CAQWAT .CA INFO@ LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 10 Jean Paquin, ing., EESA Vice-prĂ©sident,
« On utilise des PFAS dans plusieurs endroits au QuĂ©bec, avec un potentiel de contamination pour lâenvironnement, et ce sont ces comportements quâil est important dâĂ©radiquer Ă la source le plus tĂŽt possible. » 2 MinistĂšre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. (2022). ComposĂ©s perïŹuorĂ©s dans l'eau potable au QuĂ©bec. Suivis rĂ©alisĂ©s de 2016 Ă 2021 https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/potable/composes-perïŹuores/rapport-composes-perïŹuores-eau-potable-2016-2021.pdf
technologie Bénévole pour Réseau Environnement
militaires, mais aussi dans dâautres endroits, comme les aĂ©roports. »
Dâautre part, Jean Paquin souligne quâune contamination provient aussi dâautres sources, comme des enduits. En effet, beaucoup dâenduits antitaches contenant des PFAS ont Ă©tĂ© utilisĂ©s sur des meubles, des tapis, des rideaux et toutes sortes de produits dâutilisation domestique.
« Les usines oĂč se pratique ce genre de traitement sont susceptibles de rejeter dans la nature des efïŹuents contenant des PFAS, avance M. Paquin. Prenons un autre exemple, celui des enduits contenant des PFAS appliquĂ©s sur diffĂ©rents types de papier que lâon retrouve dans des papetiĂšres qui recyclent des papiers. Dans les boues de ces papetiĂšres, on retrouve aussi des concentrations de PFAS. »
Selon une Ă©tude rĂ©cente de lâĂtat du Michigan, 13 sources communes de contamination aux PFAS ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es 3. Ce sont la galvanoplastie et la ïŹnition des mĂ©taux (chromage), les dĂ©charges (ordures et dĂ©combres de surface), les installations centralisĂ©es de gestion des dĂ©chets, les aĂ©rodromes (commerciaux, privĂ©s et militaires), les
installations du ministĂšre de la DĂ©fense, les installations de formation du service dâincendie, les blanchisseries industrielles, les sites de pĂ©trole et de pĂ©trochimie, les fabricants de produits chimiques, les fabricants de plastiques, les installations de textiles et de cuir, les fabricants de peinture, et les installations de pĂątes et papiers.
Ces rejets industriels pouvant contenir des PFAS et capables de se rendre aux stations dâĂ©puration sont, selon Jean Paquin, les mĂȘmes que lâon retrouve au QuĂ©bec.
Des solutions ?
Selon Jean Paquin, SantĂ© Canada Ă©dicte des normes pour lâacide perfluorooctanoĂŻque (le PFOA) et pour le perflurooctane sulfonate (le PFOS) dans lâeau potable, lesquels sont dâautres types de molĂ©cules appartenant Ă la famille des PFAS. « Cependant, ces critĂšres ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s il y a presque une dizaine dâannĂ©es et ils sont actuellement en rĂ©vision. »
De nos jours, comme les traitements conventionnels de lâeau potable sont inefïŹcaces pour Ă©liminer les composĂ©s perïŹuorĂ©s, il nâexiste
pas au QuĂ©bec de pratiques systĂ©matiques visant Ă Ă©liminer les PFAS. « Une solution intermĂ©diaire subsiste quand mĂȘme : lâutilisation du charbon activĂ© en poudre pour amĂ©liorer lâeau potable, explique Jean Paquin. Ce procĂ©dĂ© est employĂ© en Ă©tĂ© pour agir contre dâautres problĂšmes, mais il a aussi la capacitĂ© dâenlever la plus grande partie des PFAS dans lâeau. »
Selon M. Paquin, les municipalitĂ©s du QuĂ©bec savent maintenant que lâenjeu des PFAS nĂ©cessitera probablement une amĂ©lioration des mĂ©thodes dâexploitation, dâautant plus que la plupart dâentre elles sont Ă©quipĂ©es pour faire un dosage de charbon activĂ© lors du traitement habituel de lâeau dans le but dâĂ©liminer ce genre de contaminant.
« Mais dans lâensemble, ajoute Jean Paquin, il serait plus intelligent dâĂ©liminer les PFAS Ă la source, donc avec lâautoritĂ© du gouvernement fĂ©dĂ©ral, qui a le pouvoir lĂ©gal dâautoriser ou non ces composĂ©s. Car ceux-ci ne sont pas nĂ©cessaires et leur existence nâest pas justiïŹĂ©e. Dâautant plus quâil existe des produits de remplacement qui sont inoffensifs. Il serait drĂŽlement plus Ă©conomique dâarrĂȘter dâutiliser ces composĂ©s et de dĂ©couvrir les sources de contamination afin de les traiter. »
3 Michigan Department of Environment, Great Lakes, and Energy. (2021). Land Application of Biosolids Containing PFAS: Interim Strategy https://www.michigan.gov/-/media/Project/Websites/egle/Documents/Programs/WRD/Biosolids/PFAS-Biosolids-Strategy.pdf?rev=c81c006 4150d4f45bece88efcf304e3f
Améliorez la performance de vos filtres
La filtration sur mĂ©dia granulaire est un procĂ©dĂ© spĂ©cialisĂ© et chaque systĂšme de filtration est unique. Lâapproche dâoptimisation des filtres dâAWI est spĂ©cifique Ă chaque site afin dâassurer une amĂ©lioration de la performance de vos filtres, de simplifier les procĂ©dures dâopĂ©ration et de maintenir vos filtres dans des conditions optimales grĂące Ă nos services de formation et de soutien technique.
Contactez lâun de nos experts en filtration et dĂ©couvrez comment lâapproche dâoptimisation de filtres dâAWI peut vous aider Ă atteindre vos objectifs de
Représenté au Québec par :
Tél. : 450 904-1824 info@braultmaxtech.com
REPORTAGE
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 11
SystĂšme de panneaux Phoenix avec lavage Ă lâair Ăvaluation de filtres et Ă©tudes pilotes Conception et fourniture de mĂ©dias filtrants
performance de filtration.
Plancher Ă profil bas Phoenix Canada 403-255-7377 USA 801-566-1700 awiïŹlter.com
PFAS, ĂPANDAGE ET ĂCONOMIE CIRCULAIREâŠ
Les propriĂ©tĂ©s chimiques des PFAS font que ceux-ci sont trĂšs difïŹciles Ă Ă©liminer non seulement de lâeau potable, mais aussi des eaux usĂ©es. De surcroĂźt, les boues municipales (ou biosolides), lesquelles sont des dĂ©chets issus du processus dâĂ©puration des eaux usĂ©es, peuvent contenir des concentrations Ă©levĂ©es de PFAS.
En dĂ©cembre dernier, des reportages diffusĂ©s Ă Radio-Canada dans le cadre des Ă©missions La semaine verte et EnquĂȘte ont rĂ©vĂ©lĂ© que des boues municipales et industrielles contaminĂ©es aux PFAS Ă©taient utilisĂ©es pour amender des sols en agriculture. On apprenait Ă©galement que le QuĂ©bec achetait mĂȘme des biosolides de lâĂtat du Maine, lequel a dâailleurs lĂ©gifĂ©rĂ© pour interdire toute forme de valorisation des boues dâĂ©puration des eaux usĂ©es sur son territoire Ă cause de leur concentration Ă©levĂ©e en PFAS.
Les rĂ©actions ne se sont pas fait attendre. Du fumier humain contenant des PFAS ? Il y avait de quoi alarmer tout citoyen ordinaire⊠Dans le grand public, câest donc avec une certaine inquiĂ©tude, allant jusquâĂ une forme de dĂ©goĂ»t, que lâon apprit que ces biosolides Ă©taient Ă©pandus sur des terres agricoles et que ces dĂ©jections humaines Ă©taient mĂȘme importĂ©es.
Les rĂ©actions ont Ă©tĂ© vives, Ă un point tel que le ministre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette, a rapidement dĂ©clarĂ© que le QuĂ©bec resserrera la rĂ©glementation concernant lâĂ©pandage de biosolides dans les champs et interdira lâimportation de dĂ©jections en provenance des Ătats-Unis4
ArrĂȘter les Ă©pandages de biosolides ?
Face Ă cette situation, les milieux agricole et industriel se sont publiquement questionnĂ©s sur « lâincidence nĂ©gative » que ces reportages ont pu avoir, provoquant mĂȘme une prise de position plutĂŽt rapide du ministre Charette Ă ce sujet. En effet, on peut sâinterroger sur ce quâil adviendrait des boues municipales si le gouvernement en interdisait lâĂ©pandage.
« Ce serait un problĂšme, explique lâingĂ©nieur et biochimiste Jean Paquin. Bien sĂ»r, ces biosolides pourraient aller dans un site dâenfouissement ou Ă lâincinĂ©ration, mais ces deux façons de faire Ă©mettraient beaucoup de gaz Ă effet de serre. »
Charles Leclerc, un diplĂŽmĂ© en environnement de lâUniversitĂ© de Sherbrooke qui occupe actuellement les fonctions de directeur de lâĂ©quipe technique chez RĂ©seau Environnement, ne voit pas dâun bon Ćil lâarrĂȘt total des Ă©pandages de biosolides sur des terres du QuĂ©bec.
« Chez RĂ©seau, nous travaillons en faveur dâune Ă©conomie verte. Cesser lâĂ©pandage des biosolides serait contraire aux principes importants de
REPORTAGE LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 12
Consultez la version numérique et les éditions précédentes magazinesource.cc
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 13
Leclerc Directeur de lâĂ©quipe technique chez RĂ©seau Environnement
lâĂ©conomie circulaire, explique-t-il. Ce qui est produit doit ĂȘtre rĂ©utilisĂ©. Le pire modĂšle, en lâoccurrence, câest de gĂ©nĂ©rer des matiĂšres rĂ©siduelles que lâon enfouit ou Ă©limine par incinĂ©ration. Notre Ă©poque doit Ă tout prix combattre cette Ă©conomie linĂ©aire. »
Dans les faits, les reportages de Radio-Canada ont quelque peu « choquĂ© » des membres de RĂ©seau Environnement. « MĂȘme sâil y a un fond de vĂ©ritĂ© dans ces documentaires, câest prĂ©sentĂ© dâune maniĂšre un peu sensationnaliste, constate Charles Leclerc. Les PFAS sont dangereux pour la santĂ©, câest un fait, mais lâĂ©pandage de biosolides, ce nâest pas une pratique risquĂ©e en soi. Il faut dĂ©mĂȘler cet amalgame que les reportages ont fait entre les PFAS et les Ă©pandages. Il y a une part de nuances scientiïŹques Ă mieux transmettre dans ce type de reportage. »
Travailler à mieux réglementer les PFAS et les biosolides
RĂ©seau Environnement nâa pas manquĂ© de prendre rapidement position dans ce dossier. Il a publiquement exprimĂ© son point de vue dans une publication officielle le 15 dĂ©cembre 20225. « Essentiellement, notre message est quâil faut que les choses accĂ©lĂšrent concernant ce dossier, rĂ©vĂšle Charles Leclerc. Chez RĂ©seau, nous avions dĂ©jĂ un comitĂ© dâexperts qui se penchait
sur la question depuis lâĂ©tĂ© dernier. Nous avons aussi envoyĂ© des lettres aux ministres de lâEnvironnement du QuĂ©bec et du Canada pour leur dire que des PFAS, il y en a partout, quâil sâagit dâun enjeu crucial et important, et quâil faut rapidement les rĂ©glementer, les encadrer et rĂ©duire leur propagation Ă la source. Comme Jean Paquin le mentionnait, ce qui est le plus viable Ă©conomiquement, câest dâĂ©liminer Ă la source la production des PFAS. »
Charles Leclerc prĂ©cise que concernant la question des biosolides, son Ă©quipe continue de collaborer avec le MELCCFP afin de dĂ©terminer le plus rapidement possible des seuils temporaires qui pourraient permettre au QuĂ©bec dâĂ©viter les catastrophes ayant eu lieu dans le Maine et qui Ă©taient dues Ă des concentrations trĂšs Ă©levĂ©es de PFAS.
« Il sâagit donc dâĂ©tablir des seuils qui indiquent quâĂ partir de telle limite, on nâĂ©pand pas de biosolides Ă cause du danger inhĂ©rent. Et de le faire trĂšs rapidement pour Ă©viter que toute la chaĂźne dâĂ©conomie circulaire de lâĂ©pandage soit paralysĂ©e et sacrifiĂ©e, stipule Charles Leclerc. Au QuĂ©bec, il y a des milliers de tonnes de biosolides, et au lieu de prendre le chemin des champs, celles-ci risquent dĂ©sormais de prendre la route de lâincinĂ©ration, ce qui occasionnera des coĂ»ts substantiels pour les municipalitĂ©s, donc des coĂ»ts pour les citoyens, ainsi que quantitĂ© de gaz Ă effet de serre. » n
4 Lecomte, A. M. (2022). QuĂ©bec resserrera la rĂ©glementation sur lâĂ©pandage des biosolides dans les champs. Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1938090/quebec-resserrer-reglement-epandage-boue-biosolide-terre-agricole
5 RĂ©seau Environnement. (2022, 15 dĂ©cembre). Position de RĂ©seau Environnement concernant la prĂ©sence de SPFA dans les biosolides destinĂ©s Ă lâĂ©pandage https://reseau-environnement.com/position-de-reseau-environnement-concernant-la-presence-de-spfa-dans-les-biosolides-destines-a-lepandage/
REPORTAGE
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 14
Charles
Plateforme collaborative en santĂ© publique et protection de lâenvironnement
orme c Platef ollaborative prot et tection enlâ t
p environnement emps
Données de qualité en temps réel
SimpliïŹe rĂ©sident omprc eprenezlec
S SimpliiïŹ ïŹ r réésside ïŹe y co n nt t om m mp p pr r Re ezzlle
ez vot ie e ellle e tre gees ris l s e et t d s le e es s r ré é e es s suulltta trÎ Î Île e N Ne
er votr ielles et des ris les résulta ontrÎleavecNerr z le c
ystĂšmess os obli v especte emps e z du t e Gagne oulem qui survit au r
Facilite
onnttr i ptiiqquuees ec c e et onns e ela souussvo m meenttddep nezzuun s la r réggl onnnel oire
Reprenez le contrĂŽle avec Nerri.
ec Nerr a ontrÎle a vot septiques sous v es à la régle tiv r tions r iga t r z une mémoir e ene et maint ment de personnel.
sur z et as Facilite tions a ommunica os c v ens grùc oy os cit v tion sécurisés. ommunica de c e et r Transparenc surés. sont as
surez vec e à nos outils apidité
t tiioon d syyttÚ Ú e es s e ea at m me e es s u s d de e lab e abo o ora Gérez lees s t
tion des eau t ytÚmes t r ts labor ri ztouslesty Gér
t . e juurriddic us s le eo nt t tioonnppr onnss. sa onnnnelle ciale
é ée e es s s x u ussé errttiiai t a e o oiire e
ri. ous les ty ti z t Gére e juridictions. tr ovinciale. tion pr ementa organisationnelle e or
yppes s
ux ertiairres, r oir ypes d de e p enne Ressp t tÚÚmmes c agne d z o osso li s vit a auur m mpps e em ca nerri.
SimpliïŹez eaux usĂ©es rĂ©sidentielles sytĂšmes tertiaires, nerri.ca
Centr Centr des donnĂ©es r lors dâ et de rĂ©par septiques.
entralise ensemble z lâ entralise ecensĂ©es etiens, dâinspections entr ystĂšmes tions de s a tĂšmes
Optimise
z et optimise Oriente action c tĂ©gies dâ tra os s v tion de la ges la rĂ©glementa qui usĂ©es eaux des x ar e .22). P Q-2, r ( apidement les s tiïŹant r
z oncernant tion vigueur en est , en iden- xemple ystĂšmes
tion Une applica z-la part Amene xible et mobile ïŹe omme sur le t eau c out, au bur ous qui v errain.
ïŹexible et mobile simpliïŹe
hors normes. la vie
Mathieu Laneuville Ing., M. Sc. A. Président-directeur général Réseau Environnement mlaneuville@reseau-environnement.com
n dĂ©posant le projet de loi 42 en juin dernier, le gouvernement du QuĂ©bec faisait un pas en avant dans la protection de notre richesse collective en eau potable. Il sâavançait alors sur une demande de longue date du milieu environnemental relativement Ă la nĂ©cessitĂ© de revoir les redevances tirĂ©es de lâutilisation de grandes quantitĂ©s dâeau par des entreprises privĂ©es Ă©tablies au QuĂ©bec. Le projet de loi 42 prĂ©voyait une rĂ©vision tous les trois ans des redevances perçues pour lâutilisation dâeau et le dĂ©voilement au public des mesures financĂ©es par ces mĂȘmes redevances.
MotivĂ© par lâintime conviction que nos ressources en eau doivent ĂȘtre pĂ©rennisĂ©es ainsi que par lâintĂ©rĂȘt avĂ©rĂ© du gouvernement pour la question, RĂ©seau Environnement a mobilisĂ© ses membres pour rĂ©flĂ©chir Ă la bonification du systĂšme de redevances sur le prĂ©lĂšvement dâeau. Pour lâoccasion, un comitĂ© de spĂ©cialistes composĂ© de gestionnaires dâinfrastructures municipales et de reprĂ©sentantes et reprĂ©sentants de municipalitĂ©s, du milieu universitaire, de la sociĂ©tĂ© civile et du secteur privĂ© sâest rĂ©uni afin de discuter des dispositions du rĂšglement en vigueur et des recommandations Ă mettre de lâavant pour lâamĂ©liorer. Dans les prochains paragraphes, jâen reprends les grandes lignes afin de vous prĂ©senter cet enjeu qui promet de revenir au programme lĂ©gislatif dans la nouvelle annĂ©e.
Lâabondance de lâeau est un mythe qui doit ĂȘtre dĂ©boulonnĂ©. Tant en matiĂšre de quantitĂ© que sur le plan de la qualitĂ©, cette ressource collective se trouve sous pression. Il sâagit dâune ressource limitĂ©e, non renouvelable, sur laquelle repose notre prospĂ©ritĂ© Ă©conomique, mais qui est aussi Ă la source de la santĂ© de nos collectivitĂ©s et de la durabilitĂ© de nos Ă©cosystĂšmes. Les spĂ©cialistes du consortium scientifique Ouranos nous avertissent mĂȘme des risques grandissants de pĂ©nurie dâeau potable au QuĂ©bec dans les prochaines dĂ©cennies1. Lâeau doit ĂȘtre protĂ©gĂ©e : câest un devoir dictĂ© par la Loi sur lâeau
La Loi sur lâeau Ă©tablit quatre principes directeurs devant guider le gouvernement dans ses efforts de gestion de lâeau, dont celui de lâutilisateurpayeur. Ce principe vient soutenir le dĂ©veloppement dâinstruments Ă©conomiques pour rendre redevables les usagers au sujet de leur utilisation de lâeau et de lâĂ©ventuelle dĂ©tĂ©rioration quâils occasionnent. Les redevances visent Ă internaliser les coĂ»ts supportĂ©s par lâenvironnement dus au prĂ©lĂšvement et Ă la pollution des ressources en eau. Ce systĂšme incitatif
est destinĂ© Ă envoyer un signal de prix aux usagĂšres et usagers pour dĂ©montrer la valeur de la ressource et les amener Ă modifier leurs comportements. Les recettes perçues par les redevances sont ensuite redistribuĂ©es sous forme dâaides financiĂšres aux actrices et acteurs qui agissent pour la protection et la restauration de lâeau et des milieux aquatiques. Elles peuvent aussi financer les politiques liĂ©es Ă lâeau, notamment pour soutenir lâacquisition de connaissances sur la quantitĂ© et la qualitĂ© des rĂ©serves dâeau et des Ă©cosystĂšmes aquatiques.
Quelques-unes des recommandations de RĂ©seau Environnement portent sur un Ă©lĂ©ment critique pour lâefficacitĂ© de notre systĂšme de gestion de lâeau : la transparence.
La base dâune bonne gestion passe par la maĂźtrise des donnĂ©es. Il est primordial dâĂ©quiper nos industries dâinstruments de mesure afin de connaĂźtre les volumes dâeau prĂ©levĂ©s et ainsi de mieux gĂ©rer lâutilisation de la ressource Ă lâĂ©chelle du bassin versant. RĂ©seau Environnement recommande de demander Ă toute industrie prĂ©levant plus de 10 mÂł dâeau par jour de dĂ©clarer ses prĂ©lĂšvements, puis de compiler cette information dans un registre dont un bilan rĂ©gional pourrait ĂȘtre rendu public. Sans que la redevance sâapplique aux plus petits consommateurs, la collecte et lâutilisation de donnĂ©es doivent se faire dans lâobjectif de pĂ©renniser la ressource.
Il est Ă©galement important de rendre publique lâutilisation faite des fonds tirĂ©s de la redevance. PrivilĂ©gier le rĂ©investissement dans des projets de protection de la ressource favoriserait la mise en place de solutions concrĂštes aux problĂšmes de conservation auxquels nous faisons face.
Dans les semaines et les mois Ă venir, vous pourrez compter sur RĂ©seau Environnement pour continuer ses efforts de sensibilisation autour de la gestion durable de notre eau potable. GrĂące Ă notre fine expertise et Ă un brin de volontĂ©, nous pourrons faire de lâannĂ©e 2023 celle de lâexcellence en gestion de lâeau ! n
https://changingclimate.ca/site/assets/uploads/sites/4/2020/11/QC_CHAPITRE_FR_v7.pdf
info@magazinesource.cc LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 16
E
Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant
Ă
1 Alberti-Dufort, A., Bourduas Crouhen, V., Demers-Bouffard, D., Hennigs, R., Legault, S., Cunningham, J., Larrivée, C. et Ouranos. (2022). Québec ; Chapitre 2. Dans F.J. Warren, N. Lulham, D.L. Dupuis et D.S. Lemmen (éd.), Le Canada dans un climat en changement : le rapport sur les perspectives régionales . Gouvernement du Canada.
RĂSEAU ENVIRONNEMENT POURQUOI
PROMETTENT DE
LES REDEVANCES SUR LâEAU
FAIRE PARLER DâELLES EN 2023
rĂ©seaux cellulaires dâaujourdâhui sont plus sĂ©curisĂ©s et plus fiables que jamais, ce qui rend les dĂ©ploiements de systĂšme de lecture Ă distance sans infrastructure faciles, flexibles et qui sâadaptent parfaitement au marchĂ© quĂ©bĂ©cois.
Lecomte âą 1 800-263-3406 âą compteurlecomte.com
âą
âą
âą Antennes garanties
âą Application pour contribuable
utiliser
Les
⹠Solution clé-en-main à un prix fixe et prévisible ⹠Intervalle de lectures aux 15 minutes, 4 transmissions par jour
Analyse de donnĂ©es pour une gestion optimale de votre consommation dâeau
Déploiement rapide
20 ans
unique et agrĂ©able Ă
LES INFRASTRUCTURES. Logiciel BEACONÂź en tant que service (Saas) avec lâapplication pour contribuable EyeOnWaterÂź Compteur Ă disque Ă nutation avec antenne cellulaire ORIONÂź Compteur ultrasonique E-SeriesÂź avec antenne cellulaire ORIONÂź
TOUS LES AVANTAGES. SANS
Clément Cartier Ing., Ph. D. Représentant technique Brault Maxtech
inc. clement.cartier@braultmaxtech.com
epuis les annĂ©es 1990, la floculation lestĂ©e est une rĂ©volution dans le domaine du traitement de lâeau potable, augmentant significativement la capacitĂ© des usines de traitement. Cette technologie venue dâEurope permet dâaccroĂźtre de façon importante la charge superficielle et de diminuer dâautant lâespace requis pour les dĂ©canteurs. Ces gains dâespace compensent facilement les hausses de coĂ»ts en produits chimiques et en Ă©nergie, particuliĂšrement en zone urbaine.
La floculation lestĂ©e a fait ses preuves et est maintenant de plus en plus utilisĂ©e pour traiter les eaux usĂ©es : elle est dĂ©sormais assez bien maĂźtrisĂ©e pour ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme technologie conventionnelle du Guide pour lâĂ©tude des technologies conventionnelles de traitement des eaux usĂ©es dâorigine domestique du ministĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
En rĂ©sumĂ©, la dĂ©cantation avec floculation lestĂ©e est un procĂ©dĂ© de sĂ©paration physico-chimique consistant Ă fixer des particules de flocs sur un agent lestant (plus dense) Ă lâaide dâun conditionnement chimique incluant du coagulant et/ou du polymĂšre. En combinant ces produits Ă une optimisation de la dĂ©cantation lamellaire, il est possible dâaccĂ©lĂ©rer la dĂ©cantation des particules et dâatteindre des charges superficielles de cinq Ă dix fois plus grandes que des dĂ©canteurs conventionnels.
USĂES
Ă la base, dans le domaine des eaux usĂ©es, on utilise la floculation lestĂ©e pour rĂ©duire la matiĂšre en suspension (« MES »). En fonction de lâapplication, cela peut avoir pour effet :
1-De rĂ©duire la fraction particulaire de la demande biochimique en oxygĂšne ; 2-De coaguler et de dĂ©canter le phosphore dissous et les particules de phosphore dissous ; 3-De floculer et de dĂ©canter plusieurs autres composantes, dont lâazote et les mĂ©taux ; 4-DâaccĂ©lĂ©rer la dĂ©cantation pour des dĂ©canteurs existants.
Par consĂ©quent, la floculation lestĂ©e peut ĂȘtre utilisĂ©e pour toutes les applications nĂ©cessitant un dĂ©canteur, que ce soit en dĂ©cantation primaire, secondaire (dans un traitement Ă boue activĂ©e ou aprĂšs un traitement par biofilm fixĂ©) ou tertiaire (enlĂšvement de MES ou de phosphore), pour des applications de traitement des eaux dâorage ou pour des applications industrielles.
Les avantages de la floculation lestée sont :
= Sa compacitĂ©, avec une emprise au sol qui est une fraction dâune technologie classique ;
= Sa réactivité pour atteindre une pleine efficacité au démarrage ; = Sa capacité à produire un effluent de trÚs bonne qualité avec des concentrations en MES de <10 mg/l et en phosphore de <0,1 mg/l.
Ses désavantages sont les suivants :
= La floculation lestĂ©e nĂ©cessite une utilisation plus importante de produits chimiques, dont le dosage variera en fonction de la qualitĂ© de lâeau ;
= Ce procĂ©dĂ© demande plus dâimplication des opĂ©rateurs et requiert une instrumentation dont la calibration doit ĂȘtre assurĂ©e en tout temps, particuliĂšrement si les caractĂ©ristiques de lâeau sont changeantes ;
D
TRAITEMENT DES EAUX
FLOCULATION
POUR LE TRAITEMENT
EAUX
Ce texte vous fait rĂ©agir ? Faites-nous part de vos commentaires en Ă©crivant Ă info@magazinesource.cc LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 18 magazinesource.cc info@magazinesource.cc
LA
LESTĂE
DES
LA FLOCULATION LESTĂE POUR LE TRAITEMENT DES EAUX USĂES
= La perte dâagent lestant peut causer une dĂ©tĂ©rioration prĂ©maturĂ©e des Ă©quipements en aval, en plus dâentraĂźner des frais de nettoyage des canaux et de la tuyauterie ainsi que des coĂ»ts associĂ©s au mĂ©dia.
DiffĂ©rents supports peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme Ă©lĂ©ment lestant : de la boue recirculĂ©e, du microsable et de la magnĂ©tite.
1)Le premier type de floculation lestĂ©e consiste Ă recirculer une partie des boues densifiĂ©es afin dâatteindre des concentrations trĂšs Ă©levĂ©es en solides (>30 g/l). Les boues densifiĂ©es et recirculĂ©es font alors office dâagent lestant, entraĂźnant les particules avec elles. Du polymĂšre est injectĂ© avec les boues densifiĂ©es pour accĂ©lĂ©rer le processus de floculation. Une zone de coagulation Ă mĂ©lange rapide prĂ©cĂšde lâinjection de floculant et est suivie dâune zone de transition (dĂ©graissage), puis dâune zone de dĂ©cantation lamellaire. Cette technologie a comme avantage de ne requĂ©rir aucun Ă©quipement pour sĂ©parer lâagent lestant.
2)Dans le cas de la floculation assistĂ©e au microsable, lâaffluent est combinĂ© Ă un coagulant â gĂ©nĂ©ralement du chlorure ferrique ou de lâalun â dans un rĂ©servoir de mĂ©lange rapide, oĂč le microsable et le polymĂšre sont ajoutĂ©s. Le microsable multiplie la surface de contact, favorisant lâintĂ©gration des polluants et des particules et agissant comme lest pour accĂ©lĂ©rer la dĂ©cantation du floc, ce qui permet de rĂ©duire de maniĂšre importante lâemprise au sol du dĂ©canteur. Un hydrocyclone est utilisĂ© pour sĂ©parer le sable de la boue captĂ©e. La gravitĂ© entraĂźne le microsable vers les parois de lâhydrocyclone,
oĂč il est rĂ©cupĂ©rĂ© pour ĂȘtre rĂ©injectĂ©. Les particules moins denses sont Ă©vacuĂ©es par le courant Ă lâintĂ©rieur de lâhydrocyclone vers le traitement des boues ou en tĂȘte de traitement, selon la configuration du procĂ©dĂ©.
3)Depuis une quinzaine dâannĂ©es, une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâagents lestants a vu le jour : au lieu du sable, de la magnĂ©tite est utilisĂ©e comme lest. Un tambour magnĂ©tique Ă aimant permanent sert alors Ă la rĂ©cupĂ©ration de lâagent lestant. La magnĂ©tite est beaucoup plus simple Ă rĂ©cupĂ©rer et prĂ©sente moins de risques de court-circuitage. Lâinjection de magnĂ©tite peut Ă©galement ĂȘtre intĂ©grĂ©e directement dans un procĂ©dĂ© secondaire en utilisant le bassin de boue activĂ©e pour le mĂ©lange et le dĂ©canteur existant pour la rĂ©cupĂ©ration du mĂ©lange de boue et dâagent lestant sans requĂ©rir de polymĂšre. Cela a pour effet dâaugmenter la charge superficielle admissible au dĂ©canteur et dâutiliser une liqueur mixte plus concentrĂ©e, ce qui permet de traiter une charge plus importante ou dâintĂ©grer des Ă©tapes de traitement des nutriments Ă la filiĂšre de traitement.
La floculation lestĂ©e est un procĂ©dĂ© clef dans le traitement de lâeau au QuĂ©bec. Son application dans le domaine des eaux usĂ©es est une Ă©volution logique dans un contexte dâaccroissement de la population, de resserrement des normes et de dĂ©fis liĂ©s Ă la disponibilitĂ© du territoire. Les applications de cette technologie sont multiples et permettront certainement dâamĂ©liorer la qualitĂ© des effluents municipaux et industriels, un pas de plus pour assurer la qualitĂ© de notre environnement. n
www.daigneaultinc.com
Le cabinet Daigneault, avocats inc. a le plaisir dâannoncer que Me Thibaud Daoust est maintenant associĂ© du cabinet, fondĂ© et dirigĂ© par Me Robert Daigneault, Ad.E. biologiste et Adm.A. Me Thibaud Daoust sâest joint au cabinet en 2018. Ses principaux dossiers touchent aux matiĂšres dangereuses, aux matiĂšres rĂ©siduelles non dangereuses, aux milieux humides et hydriques, aux Ă©missions atmosphĂ©riques (incluant les GES et le SPEDE) ainsi quâaux sols contaminĂ©s. Il termine des Ă©tudes supĂ©rieures spĂ©cialisĂ©es en environnement et dĂ©veloppement durable. Il est Ă©galement formateur au Centre de formation universitaire en environnement (CUFE) de lâUniversitĂ© de Sherbrooke.
Depuis plus de 20 ans, le cabinet Daigneault, avocats inc. des ressources et du territoire et dessert à travers le Québec une clientÚle variée, principalement commerciale, industrielle et institutionnelle.
Ce texte vous fait rĂ©agir ? Faites-nous part de vos commentaires en Ă©crivant Ă info@magazinesource.cc LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 19
Celia Abbas Ing., M. Ing.
LâIMPORTANCE DE LâAMĂNAGEMENT DES TERRITOIRES ET
LA CONSULTATION CITOYENNE POUR UNE GESTION EFFICACE DES EAUX PLUVIALES
Chargée de projets Responsable du conseil permanent Infrastructures souterraines et infrastructures de surface celia.abbas@ceriu.qc.ca
ommençons par le dĂ©but. Le cycle naturel de lâeau, câest une eau de pluie qui tombe et qui sâinïŹltre naturellement dans le sol : cela donne des nappes phrĂ©atiques en meilleure santĂ© et des riviĂšres dont lâeau est de meilleure qualitĂ©. Or, en milieu urbain, la densiïŹcation du territoire entraĂźne souvent une diminution des surfaces permĂ©ables et du potentiel dâinïŹltration du sol. Une fois quâelle a atteint le sol, la goutte dâeau coule dans la premiĂšre bouche dâĂ©gout quâelle croise sur son chemin aïŹn de rejoindre rapidement un rĂ©seau souterrain.
Le problĂšme, câest que la pluie, ne serait-ce que quelques millimĂštres dâeau, tombe sur plusieurs kilomĂštres carrĂ©s qui sont gĂ©nĂ©ralement des surfaces impermĂ©ables. PrĂšs de 80 % de cette eau se rend rapidement aux rĂ©seaux de drainage, ce qui entraĂźne leur dĂ©rĂšglement, câest-Ă -dire quâil y a un trĂšs fort dĂ©bit Ă la suite dâune pluie, mais un trĂšs faible dĂ©bit en pĂ©riode de sĂ©cheresse.
LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Lâaugmentation des prĂ©cipitations est un phĂ©nomĂšne rĂ©el. En effet, une augmentation de 2,5 mm/an a Ă©tĂ© observĂ©e de 1960 Ă 2013 dans le sud du QuĂ©bec1, ce qui implique une croissance de 100 mm des prĂ©cipitations annuelles moyennes sur le territoire, soit lâĂ©quivalent de lâajout dâun treiziĂšme mois de prĂ©cipitations. Cette situation reprĂ©sente un danger pour les infrastructures souterraines, les citoyens et lâenvironnement. Lors de fortes pluies, les rĂ©seaux dâeaux usĂ©es peuvent ne pas avoir la capacitĂ© de transport et de traitement des eaux usĂ©es nĂ©cessaire. Cela peut engendrer plusieurs problĂšmes, comme des refoulements vers les rĂ©sidences, des inondations de surface, des surverses dâeaux usĂ©es partiellement ou non traitĂ©es dans les milieux naturels, ou une perte des usages rĂ©crĂ©otouristiques des plans dâeau contaminĂ©s. Les changements climatiques risquent donc dâaugmenter la vulnĂ©rabilitĂ© des territoires desservis par des rĂ©seaux dâĂ©gout et dâentraĂźner une baisse gĂ©nĂ©ralisĂ©e des niveaux de service de ces rĂ©seaux. Ainsi, les dĂ©cisions concernant lâamĂ©nagement du territoire doivent tenir compte de ce changement de la pluviomĂ©trie.
LES ENJEUX ĂCONOMIQUES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Lâaugmentation des risques et des dommages en lien avec les inondations et les pertes dâusage des plans dâeau ont des rĂ©percussions directes sur les budgets municipaux. Les consĂ©quences ïŹnanciĂšres des changements climatiques et des phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes sont ressenties
Milliards de dollars
partout au Canada. Lâaugmentation des pertes en assurance IARD (incendies, accidents et risques divers) est rĂ©vĂ©latrice de la croissance des coĂ»ts associĂ©s Ă ces Ă©vĂ©nements : ces pertes sont de lâordre de 405 millions de dollars par an de 1983 Ă 2008, et de 1,8 milliard de dollars par an de 2009 Ă 2017. Sur cette derniĂšre pĂ©riode, les indemnitĂ©s dâassurance pour les pertes catastrophiques dĂ©passaient 1 milliard de dollars par annĂ©e (voir ïŹgure 1). Les dommages matĂ©riels liĂ©s aux inondations sont le principal moteur de ces coĂ»ts croissants. Ces derniers sont susceptibles de continuer dâaugmenter au cours des prochaines annĂ©es, en rĂ©ponse aux changements climatiques2
AïŹn de contrer les risques environnementaux et Ă©conomiques liĂ©s aux changements climatiques et Ă lâurbanisation, une conception et un amĂ©nagement des ouvrages hydrauliques visant une gestion durable des eaux pluviales dans le respect des normes et rĂšglements sâavĂšrent essentiels. Un entretien inadĂ©quat et une mauvaise conception de ces ouvrages peuvent mener Ă des dommages environnementaux majeurs qui risquent de toucher les citoyens. Câest pourquoi les dĂ©cisions concernant la planiïŹcation de lâoccupation du territoire doivent minimiser lâajout de surfaces impermĂ©ables et favoriser la prĂ©servation de zones permĂ©ables, lâinïŹltration des eaux dans le sol et la rĂ©tention de la rĂ©gulation des dĂ©bits rejetĂ©s dans lâenvironnement.
Lâimplantation dâouvrages de gestion des eaux pluviales (OGEP) dans lâemprise publique peut ĂȘtre un enjeu, car lâespace y est limitĂ© (prĂ©sence de voies de circulation routiĂšre, cyclable et piĂ©tonne, stationnements, etc.). Il est donc important de trouver un juste Ă©quilibre entre chaque Ă©lĂ©ment et de faire leur intĂ©gration en amont des projets dâamĂ©nagement.
Les OGEP comprennent des infrastructures vertes et naturelles, les bassins de rĂ©tention, et toutes les mesures qui permettent de rĂ©duire le ruissellement le plus prĂšs de sa source. Ce sont des pratiques durables qui viennent soutenir lâamĂ©nagement urbain et le rendre plus rĂ©silient face aux changements climatiques. LâintĂ©gration de ces ouvrages doit ĂȘtre portĂ©e par une vision Ă long terme et dans un souci de bĂ©nĂ©ïŹces collectifs.
Ăvidemment, la consultation et lâintĂ©gration des citoyens dans les diverses Ă©tapes de dĂ©ïŹnition des projets dâamĂ©nagement dâOGEP sont primordiales. Lâimplication des citoyens permettra dâassurer une acceptation et une meilleure intĂ©gration des OGEP dans tout projet dâamĂ©nagement du territoire.
Pour toutes ces raisons, la collaboration et la communication entre les acteurs du milieu (Ă©lus, directeurs, ingĂ©nieurs, urbanistes, citoyens, etc.) sont la clĂ© de la rĂ©ussite de tout projet dâamĂ©nagement du territoire. n
1 MELCC. (2015). PrĂ©cipitations en hausse depuis 1960 â lâĂ©quivalent dâun treiziĂšme mois ajoutĂ© au total annuel. https://www.environnement.gouv.qc.ca/climat/surveillance/1960-2015.htm
2 Moudrak, N., Feltmate, B., Venema, H. et Osman, H. (2018). Combatting Canada's rising ïŹood costs: Natural infrastructure is an underutilized option. Document prĂ©parĂ© pour lâInsurance Bureau of Canada. Intact Centre on Climate Adaptation, UniversitĂ© de Waterloo. http://assets.ibc.ca/Documents/Resources/IBC-Natural-Infrastructure-Report-2018.pdf
Figure 1 : Sinistres catastrophiques assurés au Canada (1983-2017)
(Source : Intact Centre on Climate Adaptation, Université de Waterloo)
Feu de forĂȘt Ă Fort McMurray
TempĂȘte de verglas dans lâest du pays
Inondations au Québec
TempĂȘtes de vent et de pluie en Ontario
Inondations en Alberta et Ă Toronto
5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0 19831985 1987199520031989199720051991199920071993200120092011201320152017
Sinistre + frais de rÚglement de sinistres Tendance estimée
vous fait rĂ©agir ? Faites-nous part de vos commentaires en Ă©crivant Ă
Ce
info@magazinesource.cc LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 20
C
texte
CERIU
DE
est la clĂ© de la rĂ©ussite. Construire humain quâopĂ©rationne plan les entrepris pour les employĂ©s(ees). pas uniquement un avantage les place, talents. Correcteme meilleurs compĂ©titives rester et ainsi osĂ©s aux prop avantages l, le sur le es tant de capital Source pour reprĂ©sentent ne en nt mises les et attirer nouvelles recrues, dans la liste des
est essentielle pour soutenir votre formants et per une équipe de talents, compétents Dominique Dodier,
» voir cruciale. EnviroCompétences ale e génér Directric
compétitif
EnviroCompétences.org Découvrez nos formations en environnement sur Contactez notre conseillÚre EnviroCompétences au 514 384-4999 contact@envirocompetences.org Des questions
Des formations disponibles en ligne et en présentiel Pourquoi former vos employés ? environnement
Envir Séchage restauratif pr Décontamination microbienne (WR EnviroCompétences.or ésentiel g T) ne (WRRT
Formations environnementales en fumée et odeurs (FSR raitement des dégùts liés au feu, T sites Caractérisation et réhabilitation des Halocarbures en ligne Formation en traitement des eaux T-OCT) ée (FSRRT
etc. ligne quoi v ester
R enforcer la performance de vos équipes R Pour os employ quipes és pénurie de
lâapprentissage formations capital humain croissance nseillĂšre s au ocompetences.org
s doivent « Les entreprise inclure et sâadapter
main-dâĆuvre DĂ©velopper de la polyvalence face Ă la ences.or
Christian Vézina
Ing.
Vice-président, développement des affaires QWATRO
christian.vezina@qwatro.ca
a gestion des eaux rĂ©siduaires gĂ©nĂ©rĂ©es par lâexploitation dâun site de gestion des matiĂšres rĂ©siduelles sâavĂšre tout un dĂ©ïŹ technique. La ïŹliĂšre de traitement Ă proposer doit ĂȘtre adaptĂ©e selon trois aspects : les dĂ©bits des diffĂ©rents efïŹuents gĂ©nĂ©rĂ©s, la composition de chacun de ces rejets et les objectifs de rejet Ă atteindre. LâĂ©tude de cas ci-dessous prĂ©sente une solution de ïŹliĂšre de traitement devant gĂ©rer une « soupe » provenant de quatre efïŹuents de nature complĂštement diffĂ©rente.
ORIGINE ET COMPOSITION DES EFFLUENTS
Les efïŹuents produits par lâexploitation du site de gestion des rĂ©sidus solides proviennent des quatre sources suivantes : 1) un lieu dâenfouissement technique (LET) actuellement en exploitation ; 2) un lieu dâenfouissement sanitaire (LES) fermĂ© ; 3) une plate-forme de compostage des matiĂšres rĂ©siduelles fertilisantes ; et 4) le ïŹltrat dâun systĂšme dâĂ©paississement de boues de fosses septiques (BFS).
Ăvidemment, chacun de ces efïŹuents a ses propres caractĂ©ristiques de dĂ©bit et de charge. Le mĂ©lange des quatre se solde par un dĂ©bit maximum quotidien dâenviron 300 m3/j. La concentration en DBO5* est relativement faible, Ă 160 mg/L, les matiĂšres en suspension (MES) sont de lâordre de 500 mg/L, alors que lâazote total (NTK) et lâazote ammoniacal (N-NH4+) sont respectivement de 310 mg/L et de 250 mg/L.
Les objectifs de rejet Ă atteindre sont les suivants :
= DBO5 tot †65 mg/L ;
= MES †35 mg/L ;
= N-NH4+ †10 mg/L ;
= Phosphore total †0,8 mg/L.
PRĂTRAITEMENT â ĂGALISATION ET CHAUFFAGE
La totalitĂ© des efïŹuents est dirigĂ©e vers un rĂ©servoir dâĂ©galisation existant (Ă©tang aĂ©rĂ©) dans lequel une sĂ©rie de trois aĂ©rateurs de surface sont installĂ©s. Ces aĂ©rateurs permettent de maintenir lâhomogĂ©nĂ©itĂ© du mĂ©lange et dâamorcer le traitement biologique.
Un poste de pompage, muni dâune pompe verticale Ă turbine, est amĂ©nagĂ© Ă lâextrĂ©mitĂ© de ce bassin dâĂ©galisation et permet dâalimenter Ă dĂ©bit contrĂŽlĂ© les rĂ©acteurs biologiques. Le refoulement de cette pompe est dirigĂ© vers un Ă©changeur de chaleur qui chauffe lâefïŹuent Ă 20 ÂșC. Cet Ă©changeur de chaleur est couplĂ© soit Ă une bouilloire Ă©lectrique, soit Ă un systĂšme de gĂ©othermie, selon les saisons.
Un systĂšme de dosage dâacide phosphorique est prĂ©vu en aval de lâĂ©changeur de chaleur pour maintenir les ratios stĆchiomĂ©triques en nutriments nĂ©cessaires au traitement biologique.
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
La technologie sĂ©lectionnĂ©e pour le traitement biologique de ces eaux rĂ©siduaires est le rĂ©acteur biologique Ă garnissage en suspension (RBGS). La biomasse qui se dĂ©veloppe sur le garnissage est mise en contact avec le substrat organique, les nutriments et lâoxygĂšne dissous grĂące Ă une aĂ©ration/agitation dans les rĂ©acteurs. La biomasse qui se dĂ©tache du garnissage est Ă©vacuĂ©e au ïŹl de lâeau. Le procĂ©dĂ© ne nĂ©cessite pas de recirculation des
boues et, par consĂ©quent, nâexige pas de contrĂŽle particulier du rapport aliments/micro-organismes (rapport F/M) et de lâĂąge des boues.
Un systĂšme dâaĂ©ration, constituĂ© de trois soufïŹantes alimentant une sĂ©rie de diffuseurs Ă grosses bulles, assure le transfert dâoxygĂšne ainsi que le brassage de la phase liquide et du garnissage, ce qui favorise le dĂ©tachement de la biomasse gĂ©nĂ©rĂ©e au cours du processus de traitement biologique.
La ïŹliĂšre de traitement proposĂ©e permet la combinaison dâune premiĂšre phase dĂ©diĂ©e Ă lâĂ©limination de la DBO5 et dâune deuxiĂšme phase de traitement dimensionnĂ© pour la nitriïŹcation. Deux trains de rĂ©acteurs biologiques installĂ©s en parallĂšle ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s. AïŹn de rĂ©partir le dĂ©bit de façon Ă©gale sur chacun des trains de traitement, une boĂźte de rĂ©partition de dĂ©bit a Ă©tĂ© installĂ©e en amont des RBGS.
Un systĂšme de dosage dâalcalinitĂ©, sous forme de carbonate de sodium, permet de maintenir une concentration optimale en carbonate pour soutenir la nitriïŹcation de lâazote ammoniacal. Le dosage est effectuĂ© dans la boĂźte de distribution et il est contrĂŽlĂ© automatiquement, de façon Ă respecter la concentration maximale prescrite par la Loi sur la qualitĂ© de lâenvironnement conformĂ©ment Ă lâautorisation dĂ©livrĂ©e, ce qui permet de contribuer Ă la nontoxicitĂ© de lâefïŹuent ïŹnal.
Finalement, un systĂšme dâinjection dâantimousse, composĂ© de quatre pompes doseuses, permet dâĂ©viter la formation de mousse, produit indĂ©sirable de lâactivitĂ© biologique, dans chacune des phases du RBGS.
SĂPARATION SOLIDES/LIQUIDE
La biomasse gĂ©nĂ©rĂ©e lors du processus de dĂ©gradation biologique des polluants et qui se desquame du garnissage par le brassage mĂ©canique du mĂ©dia est Ă©vacuĂ©e des RBGS par les deux conduites de sortie. Cette liqueur mixte est dirigĂ©e vers un ïŹottateur Ă air dissous (FAD) qui permet la sĂ©paration des solides de lâefïŹuent traitĂ©.
Trois systĂšmes dâinjection de produits chimiques sont intĂ©grĂ©s Ă la chaĂźne de sĂ©paration solides/liquide. Le premier systĂšme de dosage injecte un coagulant pour lâagrĂ©gation des MES en amont du FAD. Le deuxiĂšme systĂšme injecte un polymĂšre pour la ïŹoculation des boues en amont du FAD. Finalement, le dernier systĂšme de dosage injecte de la soude caustique pour ajuster le pH de lâefïŹuent ïŹnal.
TRAITEMENT TERTIAIRE
Ătant donnĂ© quâune portion de lâefïŹuent global du site provient dâun systĂšme de traitement des boues de fosse septique, un systĂšme de traitement tertiaire par rayonnement aux ultra-violets complĂšte la ïŹliĂšre de traitement. Lorsque le systĂšme dâĂ©paississement des BFS sera en exploitation (pĂ©riode estivale), les rĂ©acteurs UV seront utilisĂ©s pour inactiver les bactĂ©ries coliformes prĂ©sentes dans lâefïŹuent ïŹnal.
DISPOSITION FINALE DES REJETS LIQUIDES ET SOLIDES
LâefïŹuent ïŹnal de la ïŹliĂšre de traitement est disposĂ© par rejet en surface dans un fossĂ© qui est tributaire dâun petit cours dâeau. Il est Ă©galement possible de diriger cet efïŹuent vers lâancien systĂšme de traitement des lixiviats du LES. Ce systĂšme est composĂ© dâune sĂ©rie dâĂ©tangs aĂ©rĂ©s et dâun Ă©tang de polissage.
Les boues ïŹottantes recueillies du FAD peuvent ĂȘtre Ă©vacuĂ©es Ă deux endroits selon la saison. En pĂ©riode estivale, les boues Ă©paissies sont dirigĂ©es vers la cellule du LET qui est en activitĂ©. Pendant la saison hivernale, les boues sont pompĂ©es vers le rĂ©servoir de stockage des BFS, oĂč elles sont Ă©paissies lors de la pĂ©riode dâexploitation estivale. n
*Demande biochimique en oxygĂšne (soit la quantitĂ© dâoxygĂšne consommĂ©e par les microorganismes) sur une pĂ©riode de cinq jours.
Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@magazinesource.cc
L
TRAITEMENT DES EAUX LE TRAITEMENT
EAUX RĂSIDUAIRES DâUN SITE DE GESTION DES MATIĂRES
LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 22
DES
RĂSIDUELLES
Forum sur lâenvironnement et Salon international des technologies environnementales Americana 20 â 22 mars 2023 Palais des congrĂšs de MontrĂ©al Ă lâaction PLUS DE DĂTAILS SUR reseau-environnement.com/evenements/americana OrganisĂ© par participantes et participants + de 7 000 + de 150 + de 100 confĂ©rences
PERFLUORĂS
Me Thibaud
Daoust
Avocat associé, LL. B. Daigneault, avocats inc. thibaud.daoust@daigneaultinc.com
epuis plusieurs annĂ©es, la prĂ©sence des composĂ©s perfluorĂ©s dans lâeau alimente les journaux et la recherche, qui tente de mieux en cerner les effets sur lâhumain et sur lâenvironnement. Plus rĂ©cemment, aux Ătats-Unis, les substances perfluoalkylĂ©es et perfluoroalkylĂ©es (ci-aprĂšs « PFAS ») ont Ă©tĂ© la cible dâune rĂ©glementation de plus en plus sĂ©vĂšre vu leurs effets anticipĂ©s sur la santĂ©, notamment des effets cancĂ©rigĂšnes. Dans ce cadre, nous nous proposons de faire un rapide tour dâhorizon de la rĂ©glementation sur les PFAS au Canada, dont celle portant sur la qualitĂ© de lâeau, et dâessayer dâanticiper les propositions rĂ©glementaires futures.
LES PFAS ET LA RĂGLEMENTATION CANADIENNE
Actuellement, le cĆur du rĂ©gime rĂ©glementaire fĂ©dĂ©ral sur les PFAS se trouve dans le RĂšglement sur certaines substances toxiques interdites1, adoptĂ© en 2012 en vertu de la Loi canadienne sur la protection de lâenvironnement (1999) 2. Ce rĂšglement prĂ©voit essentiellement des interdictions de fabriquer, de vendre, dâutiliser et dâimporter certains composĂ©s de la famille des PFAS et des produits qui en contiennent, sauf exception. Ce rĂšglement de 2012 est vouĂ© Ă ĂȘtre remplacĂ© par un rĂšglement du mĂȘme nom, au cours de lâannĂ©e 2023, car un projet de rĂšglement a dĂ©jĂ Ă©tĂ© mis en circulation au cours du mois de mai 2022 3. Cette nouvelle mouture resserrerait la vis en retirant les exceptions auparavant prĂ©vues, dont celle portant sur les mousses anti-incendie qui contiennent des mousses Ă formation de pellicule aqueuse (aqueous film-forming foam ou AFFF en anglais) 4. Outre cette rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale, les PFAS ne sont gĂ©nĂ©ralement quâindirectement abordĂ©es dans la rĂ©glementation environnementale quĂ©bĂ©coise et canadienne, Ă travers des rĂ©glementations sur la gestion des matiĂšres dangereuses.
LA QUALITĂ DE LâEAU ET LES PFAS
Comme mentionnĂ© plus haut, les PFAS ne sont gĂ©nĂ©ralement pas abordĂ©es dans la rĂ©glementation environnementale canadienne et quĂ©bĂ©coise. Elles brillent donc par leur absence, tout particuliĂšrement dans la rĂ©glementation portant sur la qualitĂ© de lâeau potable. Les PFAS seraient toutefois couvertes de maniĂšre rĂ©siduaire par la norme gĂ©nĂ©rale de toxicitĂ© aiguĂ« pour les efïŹuents des ouvrages municipaux dâeaux usĂ©es 5 .
Il faut cependant noter que les lacunes en matiĂšre de rĂ©glementation ne dĂ©coulent pas dâune absence dâĂ©tudes ou de recommandations sur les
1 DORS 2012-285.
2 L.C. 1999, c. 33.
3 Gazette du Canada, Partie I, vol. 156, no 20, p. 2365.
4 Ibid
5 RĂšglement sur les ouvrages municipaux dâassainissement des eaux usĂ©es, RLRQ, c. Q-2, r. 34.1, art. 7.
6 Berryman, D., Salhi, C., Bolduc, A., Deblois, C. et Tremblay, H. (2012). Les composĂ©s perfluorĂ©s dans les cours dâeau et lâeau potable du QuĂ©bec mĂ©ridional. MinistĂšre du DĂ©veloppement durable, de lâEnvironnement, de la Faune et des Parcs, Direction du suivi de lâĂ©tat de lâenvironnement.
Il faut Ă©galement se demander si ces normes, bien que trĂšs rĂ©centes, sont toujours dâactualitĂ©, alors que les recommandations de lâEnvironmental Protection Agency des Ătats-Unis, adoptĂ©es cet Ă©tĂ©, sont 10 000 fois plus strictes que celles du gouvernement canadien.
PFAS sur le territoire canadien. En effet, dĂšs 2007, le gouvernement du QuĂ©bec procĂ©dait Ă des Ă©chantillonnages de certains composĂ©s de PFAS dans dix cours dâeau du QuĂ©bec et en dĂ©tectait dans la majoritĂ© de ces cours dâeau 6 . Depuis 2018, des recommandations au sujet de normes de concentration de certaines PFAS dans lâeau potable ont Ă©tĂ© promulguĂ©es par le gouvernement fĂ©dĂ©ral 7 . Celles-ci nâont toutefois pas encore Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es au niveau provincial, bien que quatre ans se soient Ă©coulĂ©s depuis leur publication. Il faut Ă©galement se demander si ces normes, bien que trĂšs rĂ©centes, sont toujours dâactualitĂ©, alors que les recommandations de lâEnvironmental Protection Agency des Ătats-Unis, adoptĂ©es cet Ă©tĂ©, sont 10 000 fois plus strictes que celles du gouvernement canadien8
Ă QUOI SâATTENDRE ?
Il est clair que les PFAS feront lâobjet dâune rĂ©glementation environnementale plus stricte, quoique la forme de celle-ci reste encore largement Ă dĂ©finir. Au niveau fĂ©dĂ©ral, lâimposition de restrictions supplĂ©mentaires Ă la fabrication, Ă lâutilisation, Ă la vente et Ă lâimportation de certaines PFAS et de produits qui en contiennent est dĂ©jĂ enclenchĂ©e. Ăgalement, depuis avril 2021, le gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă©tudie la possibilitĂ© de rĂ©glementer les PFAS de maniĂšre globale, bien que les rĂ©sultats complets de cette dĂ©marche restent encore inconnus 9 .
Sur le plan rĂ©glementaire, la réévaluation des normes sur la qualitĂ© de lâeau sera certainement la prioritĂ© des gouvernements canadien et quĂ©bĂ©cois10 De telles normes feront toutefois face Ă un grave constat : la grande majoritĂ© des usines de production dâeau potable et dâassainissement des eaux ne possĂšdent pas dâĂ©quipements pouvant efïŹcacement capter ou traiter les PFAS. Lâimposition de normes strictes devra alors nĂ©cessairement ĂȘtre accompagnĂ©e dâun soutien ïŹnancier important pour permettre une transition technologique Ă grande Ă©chelle, si lâon veut raisonnablement espĂ©rer les atteindre Ă court ou moyen terme. En attendant lâentrĂ©e en vigueur de nouvelles normes rĂ©glementaires sur le sujet, lâamĂ©lioration des procĂ©dĂ©s de traitement visant Ă rĂ©duire les quantitĂ©s de PFAS dans lâeau potable et dans les eaux usĂ©es ne se fera, elle, quâau compte-gouttes. n
7 SantĂ© Canada. (2018). Recommandations pour la qualitĂ© de lâeau potable au Canada : document technique â Le sulfonate de perfluorooctane. Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© environnementale et de la sĂ©curitĂ© des consommateurs, Bureau de la qualitĂ© de lâeau et de lâair ; SantĂ© Canada. (2018). Recommandations pour la qualitĂ© de lâeau potable au Canada : document technique â Lâacide perfluorooctanoĂŻque (APFO) . Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© environnementale et de la sĂ©curitĂ© des consommateurs, Bureau de la qualitĂ© de lâeau et de lâair.
8 United States Environmental Protection Agency. (2022). Questions and Answers: Drinking Water Health Advisories for PFOA, PFOS, GenX Chemicals and PFBS https://www.epa.gov/sdwa/questions-and-answers-drinking-water-health-advisories-pfoa-pfos-genx-chemicals-and-pfbs
9 Gazette du Canada Partie I, vol. 155, no 17, p. 1703.
10 Duhamel, I. (2022, 4 septembre). Faut-il revoir les normes sur les composĂ©s perfluorĂ©s dans les sources dâeau potable ? Le Soleil https://www.lesoleil.com/2022/09/04/faut-il-revoir-les-normes-sur-les-composes-perfluores-dans-les-sourcesdeau-potable-368c56a629095e898c62b3e83ce83be8
LE JURIDIQUE
LES GRANDS ABSENTS DE LA RĂGLEMENTATION
SUR LA QUALITĂ DE LâEAU POTABLE Ce texte vous fait
commentaires en Ă©crivant Ă info@magazinesource.cc LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 24
D LES COMPOSĂS
:
PORTANT
réagir ? Faites-nous part de vos
RENTABILISEZ VOS INVESTISSEMENTS EN RECRUTEMENT RECRUTEZ SUR enviroemplois.org site dâemplois de lâĂ©conomie verte ! MAYA Pour la rĂ©alisation de toutes vos vidĂ©os
450-508-1515 Info@maya.cc vidĂ©o pour votre LES AMIS DE SOURCE gdesrochers@maya.cc www.magazinesource.cc Guy Des Rochers JOURNALISTE ET RĂDACTEUR 450 508-1515 TE E 450508-1515 JOURNALIS ocher Des R CTEUR 5 A T RĂD ochers 1515 4 www.magazinesour gdesrochers@mays@maya.cc Ce texte vous fait rĂ©agir ? Faites-nous part de vos commentaires en Ă©crivant Ă info@magazinesource.cc LE MAGAZINE DE LâEAU AU QUĂBEC SOURCE VOL. 19 N O 1 HIVER 2023 26 COLESBONS CONTACTS
CONTACTEZ-NOUS
DANS SOURCE
POUR ANNONCER 450-508-1515 Info@maya.cc
ANNONCER
les ça change perspectives!