aboard!Welcome
Bienvenue à bord !
EN While the start of the new school year has arrived and although the children have returned to school, Luxair’s teams are diligently working on the new winter flight plan which, we hope, will make you impatient to travel (again). One thing is certain, we are working relentlessly on the future of our national airline to always offer you the highest quality standards. Between the upcoming fleet renewal, the continuous improvement of your trip thanks to the introduction of the Inflight Entertainment programme (IFE) and flying to Dubai – the trendy destination – for the third consecutive season, no stone is left unturned. Expect developments on all fronts, the Luxair teams promise you a future model that will delight young and old alike!
This autumn 2022, Luxair and LuxairTours will take you on a discovery of fashionable destinations, combining cultural discoveries, tourist getaways, shopping stopovers and sunny breaks. In this edition, relive the highlights of Luxair with the laying of the foundation stone of the new Luxair aircraft maintenance hangar and browse through the lifestyle, cultural and business news of Luxembourg and the Greater Region, which are dear to our hearts.
Have a pleasant trip with us!
FR Les cloches de la rentrée ont sonné, et même si les enfants ont repris le chemin de l’école, les équipes de Luxair planchent assidûment sur le nouveau plan de vol pour l’hiver qui, nous l’espérons, vous rendra impatients de (re)voyager. Une chose est sûre, nous travaillons sans relâche pour le futur de notre compagnie aérienne nationale, afin de toujours vous proposer les plus hauts standards de qualité. Entre le renouvellement prochain de la flotte, l’amélioration continue de votre voyage, notamment grâce à l’introduction du programme de divertissement à bord (IFE), et la desserte de Dubaï – la destination en vogue – pour la troisième saison consécutive, rien n’est laissé au hasard. Attendez-vous à des développements sur tous les fronts, les équipes de Luxair vous promettent un futur modèle qui ravira petits et grands !
Cet automne 2022, Luxair et LuxairTours vous emmènent à la découverte des destinations en vogue, conjuguant découvertes culturelles, escapades touristiques, escales shopping ou encore virées ensoleillées. À travers cette édition, revivez les temps forts de Luxair avec la pose de la première pierre du nouveau hangar de maintenance avions et parcourez l’actualité lifestyle, culturelle et business du Luxembourg et de la Grande Région, chers à notre cœur.
Je vous souhaite un beau voyage en notre compagnie !
GIOVANNI GIALLOMBARDO Chairman of the Board of Directors of LuxairBe a part of The New Equation.
Learn more at www.pwc.lu/careers
Invest in your future by joining a firm that will invest in your skills.
p. 10
The landscapes of Lanzarote are marked by volcanic eruptions that occured in the 1700s. Les paysages de Lanzarote sont marqués par les éruptions volcaniques survenues dans les années 1700. ARAB EMIRATES
p. 36
The new Minister for the Environment, Joëlle Welfring, presents her vision for reconciling ecology and economy. La nouvelle ministre de l’Environnement, Joëlle Welfring, présente sa vision pour concilier écologie et économie.
Luxair of the foundation the EJUP ABDILI party of ANNE BELLINI J’ai pris de FOULDS to NADIA MANZARI la LÖWENBRÜCK for the next years” LUC BRUCHER taille du atout santé de JOËLLE WELFRING cela notre
LuxairWolff,GuyLanzarote,TurismoPhotos 2023, Luxair will have a brand new hangar for the maintenance of its aircraft. En 2023, Luxair se dotera d’un tout nouveau hangar pour la maintenance de ses avions.CAP-FERRATSAINT-JEAN-
EN This former fishing village should be on everyone’s bucket list. Head to the peaceful Fossettes beach at the Pointe de Saint-Hospice or follow one of the hiking trails bordering this green peninsula just 20 minutes from Nice.
FR Ne manquez surtout pas cet ancien village de pêcheurs. Visitez la paisible plage des Fossettes à la pointe de Saint-Hospice ou suivez l’un des chemins de randonnée qui longent cette péninsule verdoyante à 20 minutes à peine de Nice.
www.explorenicecotedazur.com
EN Located in a unique setting by the Mediterra nean Sea, the capital of the French Riviera combines the old town’s baroque architecture with idyllic neighbouring villages and elegant vil las perched on the cliffs.
FRANCE
FR Située dans un envi ronnement unique au bord de la Méditerranée, la capitale de la Côte d’Azur offre une combi naison d’architecture baroque dans sa vieille ville, de villages idyl liques aux alentours et de villas élégantes per chées sur les falaises.
MARCHÉ AUX FLEURS
EN This historical market in Cours Saleya, near the old port, has been selling local flowers since 1987. The market also features street food stalls presenting local flavours such as the socca, a traditional flatbread made with olive oil and chickpea flour.
FR Ce marché historique du cours Saleya, près du vieux port, vend des fleurs de la région depuis 1987. On y trouve également des échoppes de marchands ambulants proposant des spécialités locales, telles que la socca, un pain non levé traditionnel à la farine de pois chiche et à l’huile d’olive.
Open from Tuesday to Sunday from 7 a.m. du mardi dimanche partir
VILLA KÉRYLOS
EN A former Greek residence built by French archaeologist Théodore Reinach in the early 1900s is today a monument devoted to ancient mythology. The interior design com plements its unique location in the seaside village of Beaulieu-sur-Mer.
FR Ancienne résidence grecque construite par l’archéologue français Théodore Reinach au début des années 1900, cette villa est aujourd’hui un monument consacré à la mytholo gie antique. Le design intérieur cadre parfaitement avec son emplacement unique dans le village côtier de Beaulieu-sur-Mer.
MUSÉE NATIONAL MARC CHAGALL
EN The city has the largest public collection of the Belarusian-French modernist artist, including paintings, gouaches, drawings, wash drawings and pastels. Most of the works displayed are inspired by religion, including his famous Biblical Message
TRANS CÔTE D’AZUR
EN The city is a popular departure point to discover highlights of the French Riviera by boat. Spend half a day on a catamaran exploring the bay of Cannes or visit some neighbouring highlights like Saint-Tropez, Monaco or Sainte-Marguerite island.
FR La ville est un point de départ populaire pour découvrir les hauts lieux de la Côte d’Azur en bateau. Explorez la baie de Cannes pendant une demi-journée en catamaran ou visitez certains des fleurons proches de la côte, comme Saint-Tropez, Monaco ou l’île Sainte-Marguerite.
FR La ville possède la plus grande collection publique de cet artiste moderniste franco-biélorusse, y com pris des peintures, des gouaches, des dessins, des dessins au lavis et des pastels. La plupart des œuvres présen tées ici s’inspirent de la religion, y com pris son célèbre Message biblique Côte du Docteur Ménard
EN The Castle Hill gives one of the best panoramic views of the bay. You can reach the top on foot in 30 minutes or take the elevator from the Promenade des Anglais.
FR La Colline du Château offre l’une des meilleures vues panoramiques de la baie. Vous pouvez atteindre le sommet à pied en 30 minutes ou prendre l’ascenseur depuis la promenade des Anglais.
TIP 2
EN Brothers Gaël and Mickaël Tourteaux pres ent a 2-star Michelin culinary experience with a mix of classic recipes and exotic touches from their childhood in Réunion and Guadeloupe.
FR Les frères Gaël et Mickaël Tourteaux présentent une expérience culi naire doublement étoilée au Michelin, avec un mix de recettes classiques et exotiques issues de leur enfance à La Réunion et en Guadeloupe.
TIP 3
EN
TIP 1 12, av. Félix Faure www.hotel-aston.com 25, rue Gubernatis www.restaurant-flaveur.com
FR Idéalement situé à 5 minutes à peine de la plage, l’Hôtel Aston La Scala propose des chambres confor tables et une piscine sur le toit surplombant la vieille ville
Lanzarote
EN This island in the Canaries combines dramatic landscapes listed in the Unesco’s biosphere reserves and a dark volcanic scenery created by the eruptions that occured in the 1700s.
FR Cette île des Canaries allie des paysages époustouflants figurant sur la liste des réserves de biosphère de l’Unesco et un danslesvolcaniqueenvironnementcrééparéruptionssurvenueslesannées1700.
TINAJO
EN Stroll around the streets of this peaceful and picturesque white village and don’t miss the weekly farmer’s market selling local delicacies.
FR Déambulez dans les rues de ce village blanc paisible et pittoresque et ne ratez pas le marché local hebdomadaire, où vous trouverez les délices du cru.
Sundays from 9 a.m. to 2 p.m. Dimanche de 9 h à 14 h
Calle Virgen de los Dolores
PLAYA DEL PAPAGAYO
EN Nestled in a natural protected area in the southern part of the island, this crystal-clear beach surrounded by the volcanic landscape is the best place to take a refreshing dip in the Atlantic ocean.
CÉSARFUNDACIÓNMANRIQUE
EN The former house of the visionary artist and nature activist was built by himself, in traditional architecture, in a lava stream from a volcano eruption.
FR Blottie dans une zone protégée naturelle de la partie méridionale de l’île, cette plage aux eaux cristallines entourée de coteaux volcaniques est l’endroit rêvé pour un plongeon rafraî chissant dans l’océan Atlantique. +34 928 84 31 38 www.fcmanrique.orgwww.turismolanzarote.com
FR L’ancienne maison de cet artiste visionnaire et militant pour la nature a été construite de ses propres mains, dans une architecture traditionnelle, sur une coulée de lave engendrée par une éruption volcanique.
KAMEZÍ DELI & BISTRÓ
EN This gastronomic project located by the sea presents an honest kitchen concept featuring creative dishes and locally sourced products.
FR Situé en bord de mer, ce projet gastronomique présente un concept de cuisine unique avec des plats créa tifs et des produits d’origine locale.
Playa Blanca, Yaiza www.kamezidelibistro.com
TIP 1
EN The beach of Famara in La Caleta is at the foot of an impressive mass of 600-metre cliffs. It is also a meeting point for surfer lovers.
FR La plage de Famara, à La Caleta, se trouve au pied de falaises impression nantes de 600 mètres de haut. C’est aussi un lieu de rencontre pour les ama teurs de surf.
TIP 2
EN Hotel Costa Calero
Thalasso & Spa is a 4-star beachfront resort overlook ing Puerto Calero Marina.
FR Hotel Costa Calero Thalasso & Spa est un domaine 4 étoiles en bord de mer surplombant la marina de Puerto Calero. +34 928 84 95 95 www.hotelcostacalero.com
PINK LAKE
EN This unique and colourful water for mation located 30km from the capital is one of the world’s saltiest lakes and a precious source of this mineral.
FR Ce plan d’eau coloré unique, situé à 30 km de la capitale, est l’un des lacs les plus salés au monde et une source précieuse de ce minéral.
tentativelists/2080/https://whc.unesco.org/en/
LOMAN ART GALLERY
EN The Senegalese capital is home to contemporary African art. Loman Pawlitschek exhibits her own artwork and others from locals artists.
FR La capitale sénégalaise est le berceau de l’art africain contemporain. Loman Pawlitschek expose ses propres créations et d’autres œuvres réalisées par des artistes locaux.
Travelblog*Visit
LAMANTIN BEACH HOTEL
EN Enjoy a charming stay in this modern accommodation in Saly, the largest seaside resort in West Africa.
FR Profitez d’un séjour enchanteur dans cet hôtel moderne situé à Saly, la plus grande station balnéaire d’Afrique occidentale.
TIP 1
EN Founded in 1994, the national museum hosts exhibitions giving voice to Senegalese women in rural and urban communities.
FR Fondé en 1994, le musée national accueille des expositions qui donnent une voix aux Sénégalaises des communautés rurales et
TIP urbaines.2
+221 77 848 15 79 www.lomanart.com + 221 33 957 07 77 www.lelamantin.com
EN Head to Carnoules (Cœur du Var) and discover a conservation centre for the protection of turtles in danger of extinction.
FR À Carnoules (Cœur du Var), découvrez un centre de conservation des tortues menacées d’extinction.
www.mufem.orgwww.tortupole.com
ISLAND OF GORÉE
EN Nestled opposite Dakar as a sanctuary for reconciliation, this archipelago was once the largest slave-trading centre on the African coast. The House of Slaves, built in 1776, is nowadays a museum.
FR Sanctuaire pour la réconciliation situé juste au large de Dakar, cet archipel fut autrefois le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine. Construite en 1776, la Maison des esclaves est aujourd’hui un musée.
www.visitezlesenegal.com
EN The capital of Senegal is a diverse and multicultural seaside metropolis surrounded by the desert and home to idyllic beaches and a booming cultural and music scene
FR Située entre le désert et des plages de rêve, la capitale du Sénégal est une métro pole côtière multicultu relle connue pour sa vie culturelle et musicale en plein essor.
Porto
LIVRARIA LELLO
EN The Art Nouveau style red staircase and the wooden walls make this book sanctuary one of the most beautiful bookshops in the world. It has an extensive catalogue of publications written by Portuguese and international authors.
FR L’escalier rouge dans le style art nouveau et les murs en bois font de ce sanctuaire du livre l’une des plus belles librairies au monde. Elle propose un catalogue complet de publications d’auteurs portugais et internationaux.
Rua das Carmelitas 144 www.livrarialello.pt
POÇAS WINERY
EN This family-owned winery produces the world-famous port wine since 1918. It is possible to visit the cellar and have a tasting in Vila Nova de Gaia.
FR Ce domaine vinicole familial produit un porto renommé dans le monde entier depuis 1918. Vous pouvez visiter la cave et participer à une dégustation à la Vila Nova de Gaia.
Rua Visconde das Devesas 168 +351 223 203 257 www.pocas.pt
Travelblog*Visit
EN The Portuguese city captives the visitor with a charming medieval town by the banks of the Douro river, a lively cul tural and heritage scene and a historical relation with wine production.
FR Cette ville portugaise séduit les visiteurs par le charme de sa vieille ville médiévale sur les rives du Douro, une offre culturelle et patri moniale riche et ses liens historiques avec la production vinicole.
CASA DA MÚSICA
EN The city’s concert hall is also an architectural landmark by itself. Join a guided tour or enjoy a concert from the National Orchestra of Porto.
FR La salle de concert de la ville est un monument architectural en elle-même. Participez à une visite guidée ou assistez à un concert de l’Orchestre national de Porto.
Av. da Boavista 604-610 www.casadamusica.com
TIP 1
EN The metal arch bridge of Dom Luís I is perched 40 metres above the Douro and offers beautiful views of the city.
FR Perchée à 40 mètres au-dessus du Douro, l’arche métallique du pont de Dom Luís I offre de magni fiques vues sur la ville.
REAL BY CASA DA CALÇADA
EN Chef Hugo Rocha prepares casual dishes that blend traditional Portuguese recipes with seasonal Mediterranean flavours.
FR Le chef Hugo Rocha prépare des plats sans chichis associant des recettes portugaises traditionnelles à des saveurs méditerranéennes de saison.
Rúa do Bonjardim 185 +351 912 551 909 www.restaurantereal.pt
TIP 2
EN Enjoy a comfortable and contemporary stay in PortoBay Teatro Hotel located in the heart of the theatre district.
FR Profitez d’un séjour confortable et contempo rain au PortoBay Teatro Hotel, situé au cœur du quartier des théâtres.
Rua de Sá da Bandeira 84 +351 22 040 9620 www.portobay.com
Our attorneys are experienced practitioners in the Luxembourg legal environment and present a unique combination of expertise allowing us to deliver unrivalled legal solutions in one of Europe’s leading
BONN & SCHMITT IS ONE OF THE LEADING
LAW FIRMS COMMITTED TO PERSONALISED LEGAL SERVICES IN A GLOBAL SETTING
BONN & SCHMITT has established strong working Europe and in the international community with whom we interact closely and collaboratively to provide our clients with innovative and integrated solutions to multijurisdictional matters.
Our global client base stretches through Europe, to Russia, the U.S., South America, South Africa and Asia.
We are the trusted legal partner of leading international governments as well as media companies, pharmaceutical groups and food and beverage groups listed on the Forbes The Global 2000 List.
BONN & SCHMITT’s lawyers are registered with the Luxembourg Bar and many are members of several international legal organisations, including the International Bar Association, the Union Internationale des Avocats and the International Fiscal Association.
PRACT IC E AREA S
BONN & SCHMITT pects of business law, with expertise in :
Company Law - Mergers & Acquisitions - Commercial Law Banking & Finance
Capital markets, Securities Law and Regulation Investment Funds & Asset Management Private Equity
Insolvency & Restructuring Litigation & Dispute Resolution Labour Law & Social Law Insurance Law & Reinsurance Law
Real Estate Law - Construction Law - Urbanism Law
Corporate and International Tax Advisory & Tax Litigation
Administrative Law & Administrative Litigation
EU Law - Competition Law & Antitrust
Economic Criminal Law & International Criminal Law TMT & IP
Data Protection
For more information, please browse through our website www.bonnschmitt.net or contact us at contact@bonnschmitt.net Follow us on
MUSEUM OF THE FUTURE
EN How will the planet change in 50 years’ time? Inside this new iconic building in the financial district we can learn more about the city’s vision of the future using innovation, robot ics and artificial intelligence tools.
FR Comment la planète va-t-elle évoluer durant les 50 prochaines années ? À l’in térieur de ce nouvel immeuble emblé matique du quartier de la finance, nous en découvrons plus sur la vision d’avenir de la ville grâce à l’innovation, à la robo tique et à l’intelligence artificielle.
www.museumofthefuture.ae
DUBAI CREEK
GALAXY BAR
EN This high-end designed cocktail venue proposes a stellar mixology trip through constellations and Greek mythology.
FR Ce bar à cocktails huppé propose un voyage étoilé dans la mixologie au travers des constellations et de la mythologie grecque.
OSSIANO
EN Michelin chef Grégoire Berger cooks a 9-wave tasting menu inspired by the ocean and the seas in a unique setting surrounded by aquarium walls.
FR Grégoire Berger, chef étoilé au Michelin, vous prépare un menu dégustation en neuf vagues inspiré de l’océan et des mers dans un cadre unique entouré de parois d’aquarium.
TIP 1
EN Enjoy breathtaking views from Aura, the world’s highest 360° suspended infinity pool.
FR Découvrez la vue époustouflante à 360° depuis Aura, la plus haute piscine à débordement au
TIP monde.2
Ranked 43 of The World’s 50 Best Bars Classé 43e dans la liste des 50 meilleurs bars du monde (The World’s 50 Best Bars) www.galaxy-bar.com
EN The natural seawater inlet between Deira and Bur Dubai is the best place to admire the skyline. It is especially popular during sunset.
FR Cette crique naturelle d’eau salée entre Deira et Bur Dubai est le meilleur endroit pour admirer l’horizon. Elle est particulièrement appréciée au coucher du soleil.
Atlantis, The Palm www.atlantis.com
EN The City of Gold is a blend of ultra-luxury, opulent and rofbringsdiningandarchitecture,modernhistoryaboomingfinescenethattogethersometheworld’smostenownedchefs.
EN Hotel Riu Dubai offers an all-inclusive experience by the Deira Islands beach front with themed restau rants and a water park.
FR Hotel Riu Dubai propose une expérience tout com pris sur les îles Deira, en bord de plage, avec des restaurants thématiques et un parc aquatique.
The Palm Tower, Palm Jumeirah www.riu.comwww.auraskypool.com
FR La Cité d’or est un mélange de luxe extrême, d’architecture opulente et moderne et d’histoire, mais aussi un haut lieu de la gastro nomie qui réunit certains des chefs les plus renommés au monde.
Laying of the foundation stone of the new Luxair maintenance hangar Un nouveau hangar de maintenance pour les avions de Luxair
EN In 2023, Luxair will have a brand new hangar for the maintenance of its aircraft. This state-of-the-art facility will be able to accommodate up to three Boeing 737 at the same time, as well as the potential future aircraft types, with sufficient storage space and new offices for the Luxair Technics teams. At the end of 2023, we will salute the Hal Nennig, an incredible Luxembourg heritage building, the current Luxair mainte nance hangar, which has hosted the teams that have been guaranteeing the maintenance of Luxair aircraft and your safety for over 60 years.
The kick-off for this project, which the Luxair teams had been waiting for for a long time, was given on 14 July 2022, when Luxair and Lux-Airport laid together the first stone of this new aircraft maintenance hangar.
A real milestone in the shared history of the two companies, this event symbolises a first step towards the future and the upcoming renewal of the Luxair fleet. In the presence of Mr François Bausch, deputy prime minister and minister of mobility
and public works, Mrs Simone Massard-Stitz, mayor of Sandweiler, Mr Alexander Flassak, CEO of LuxAirport, and Mr Gilles Feith, CEO of Luxair, the official ceremony was celebrated with the laying of the foundation stone and the integration of a time capsule into the building wall. This capsule was sealed with, inside, among other things, a letter to the future, signed by the repre sentatives of this project.
FR En 2023, Luxair se dotera d’un tout nouveau hangar pour la maintenance de ses avions. Celui-ci, à la pointe de la modernité, pourra accueillir jusqu’à trois Boeing 737 en même temps, ainsi que les futurs types d’avions potentiels, avec suffi samment d’espace de stockage et de nouveaux bureaux pour les équipes de Luxair Technics. Fin 2023, nous saluerons le Hal Nennig, cet incroyable bâtiment du patri moine luxembourgeois, le hangar de maintenance actuel de Luxair, qui a accueilli les équipes qui assurent la maintenance des avions
de la compagnie et votre sécurité depuis plus de 60 ans.
Le coup d’envoi de ce projet, que les équipes de Luxair attendaient depuis longtemps, a été donné le 14 juillet 2022, quand Luxair et Lux-Airport ont posé la première pierre de ce nouveau hangar de maintenance pour les avions.
Véritable jalon dans l’histoire commune des deux entreprises, cet événement symbolise un pre mier pas vers l’avenir et le renouvel lement prochain de la flotte Luxair. En présence de M. François Bausch, vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Mme Simone Massard-Stitz, bourg mestre de Sandweiler, M. Alexander Flassak, CEO de Lux-Airport, et M. Gilles Feith, CEO de Luxair, la cérémonie officielle a été célébrée par la pose de la première pierre et par l’intégration d’une capsule temporelle dans le mur de construc tion. Cette capsule a été scellée avec, à l’intérieur, entre autres, une lettre au futur, signée par les repré sentants de ce projet.
EN On 28 February, Luxair unveiled its new livery specially designed by Luxembourg artist Marco Weiten to mark the 60th anniversary of the airline’s inaugural flight to Paris-Le Bourget. To celebrate this event, Luxair is delighted to offer all its young passengers aged 3 to 11, travelling on LuxairTours flights, a small Pixi book entitled Flying Forward, in limited edition. Through this book, which is currently available on board, young travellers will be able to discover the artist’s career path as well as the story of the new livery from the Flying is an Art concept, imagined with the help of his friends Karl the lion cub and the raven. A beautiful artistic creation combining illus trations by Marco Weiten and texts by his wife, Mireille Weiten-de Waha, which will keep children amused during and after their trip!
FR Le 28 février dernier, Luxair dévoilait sa nouvelle livrée spécialement dessinée par l’artiste luxembourgeois Marco Weiten à l’occasion du 60e anniversaire du vol inaugural de la compagnie aérienne vers Paris-Le Bourget. Afin de célébrer cet événe ment, Luxair est ravie d’offrir à tous ses petits passagers âgés de 3 à 11 ans, voyageant à bord des vols LuxairTours, un petit livre Pixi intitulé Flying Forward, en édition limitée. À travers celui-ci, actuellement distribué à bord, les petits voyageurs pourront découvrir le parcours de l’artiste, mais aussi l’histoire de la nouvelle livrée issue du concept Flying is an Art, imaginée avec l’aide de ses amis Karl, le lionceau, et le corbeau. Une belle réalisation artistique, mêlant des illustrations signées Marco Weiten et des textes de sa femme, Mireille Weiten-de Waha, qui ravira les enfants pendant et après leur voyage !
Luxair delights its young passengers with its new book “Flying Forward”
Luxair ravit ses petits passagers avec son nouveau livre « Flying Forward »
SpottedByTravellers: share with us your unforgettable memories of travel! SpottedByTravellers : partagez avec nous vos plus beaux souvenirs de voyage !
EN Luxair’s destinations are full of hidden places to explore, of unknown beauties and lost treasures... Are you passionate about travelling and exploring secret and original places? Now it’s your turn to reveal them! Join the Luxair Spotters community and share your unforgettable experiences while travelling with Luxair!
In just three steps you may see your memories published: Identify the unique places of your trip and find your secret spot. Capture the moment using your phone or your camera. Upload your most beautiful picture on the SpottedbyTravellers platform and tell more about this spot.
Share with the other spotters your impressions, great places to visit and tips. Without even knowing it, you may be about to inspire hundreds of other travellers.
FR Les destinations de Luxair regorgent d’endroits cachés à explorer, de beautés inconnues et de trésors à découvrir… Vous êtes passionné(e) par les voyages et aimez explorer des lieux secrets et originaux ? C’est maintenant à votre tour de les révéler ! Rejoignez la communauté des Luxair Spotters et partagez vos expériences inoubliables à l’occasion d’un voyage avec Luxair !
Trois étapes seulement suffisent pour peut-être voir vos souvenirs
Repérezpubliés :leslieux uniques de votre voyage et dénichez votre endroit secret. Capturez ce moment à l’aide de votre téléphone ou appareil photo.
Ajoutez votre plus belle photo sur la plateforme SpottedbyTravellers et racontez-en davantage sur cet endroit.
Partagez avec les autres membres vos impressions, adresses et bons plans.
Sans même le savoir, vous êtes peut-être sur le point d’inspirer des centaines d’autres voyageurs.
Discover SpottedByTravellers on our dedicated website, share and get inspired! https://www.luxairspottedbytravellers.lu/en/ Découvrez SpottedByTravellers sur notre site dédié, partagez et inspirez-vous ! https://www.luxairspottedbytravellers.lu/fr/
EN Upgrading the customer experience on board is at the heart of Luxair’s concerns. This is why we have launched our Inflight Entertainment platform to offer you the best possible flight experience. For the entertainment of young and old alike, this new offer includes a wide range of free audiovisual content for all ages such as movies, daily news, sitcoms, cartoons and games, as well as Luxair and LuxairTours brochures.
All these contents dedicated to entertainment are currently available on our wifi equipped Boeing flights.
Gradually, we will extend this new Inflight Entertainment platform to all the Boeing aircraft of our fleet.
When travelling on flights equipped with the Bring Your Own Device (BOYD), you will be able to connect to the platform using your own electronic devices (laptop, tablet, smartphone) and benefit from the various contents free of charge. To allow everyone to be entertained, our Inflight Entertainment platform is availa ble in three languages: French, English and German.
FR Développer l’expérience client est au cœur des préoccupations de Luxair. C’est pourquoi nous avons lancé notre service de divertissement à bord, afin de vous offrir la meilleure expé rience de vol possible. Pour le plaisir des petits comme des grands, cette nouvelle offre est composée d’une bibliothèque gratuite de musique, d’émis sions de télévision RTL adaptées à tous les âges et de brochures Luxair et LuxairTours, le tout disponible à bord des Boeing équipés du wifi. Progressivement, nous étendrons notre nouvelle plateforme
Quand vous voyagerez à bord des vols équipés du système PAP (Prenez vos appa reils personnels), vous pourrez vous connecter à la plateforme en utilisant vos propres appa reils électroniques (ordinateur portable, tablette, smartphone) et bénéficier des différents contenus, tous accessibles gratuitement. Pour permettre à chacun de se divertir, notre plateforme IFE (Inflight Enter tainment) est disponible en trois langues : français, anglais et allemand.
New content available for free on board on your personal devices. De nouveaux contenus disponibles gratuitement à bord sur vos appareils personnels.“The party ‘capital’ of Luxembourg switches”
Ejup Abdili, who owns four venues--including Konrad and one of Luxembourg’s oldest bars, Steiler--shares his thoughts on nightlife and how residents’ desire for fun has been rekindled by covid.
Where in Luxembourg can be considered the party ‘capital’?
I’d say the party ‘capital’ of Luxembourg switches from one place to the other based on two seasons.
In wintertime, the capital for parties is more in Luxem bourg City. And then, in summertime--because of the weather, more spaces with terraces and so on--I would say it’s Luxembourg City but also other cities, as they offer very interesting activities.
In summer, there are several opportunities for open-air parties, and normally, this is what people want. For example, if we consider the south, we have Esch-surAlzette as the European Capital of Culture this year and the music festival [Fête de la Musique] happening in Dudelange. I also know friends organising events by the Moselle… there are different options.
In one word, I think Luxembourg has a lot to offer--but this will improve over the next few years as more and more people decide to live here. Every year, I see more interesting offers from the horeca sector, with more entrepreneurs entering the Luxembourg market and opening new venues.
Did people’s interest in nightlife pick up after the ease of covid restrictions?
I think that these two years of the pandemic brought opportunities and [increased] people’s will to enjoy life a bit more. There is still some fear because covid has not completely disappeared, and I see people still fear that it may come back. And, because of this, there’s the will to enjoy the freedom and tranquillity that we have right now. So the pan demic has changed many things in our attitude towards social life and going out. I see that people are more eager to spend time with their friends, to spend time in the cafes, to go out and just enjoy life more.
How about older people? Is there a vibrant nightlife scene for older clubbers, for example?
In Luxembourg, you see a lot of young people who go to study abroad, but then you have people between the ages of 26 to 30 years entering the job market. And, well, there is that saying that once you reach around 30, you tend not to enjoy clubbing like in other moments of your life--and maybe because of this, there’s a lack of places for older people in Luxembourg. Neverthe less, I’ve seen some changes and improvements just
after the pandemic. People around their 30s started having the will to go clubbing, and so you see a few people who are not bar or club owners launching some projects to invite DJs and organising parties in different venues.
Clubbing for people in their 30s or older is interesting because, I think, these sorts of people want something more in the sense that they don’t want a normal club… For the moment here in Luxembourg, we need to work a bit more on that offer.
What kind of new offers would you like to see?
I would like to see more original and new ideas coming to Luxembourg. There is a lot going on, and you have the traditional shows… but I would like to see more creativ ity and interesting things coming up. For entrepreneurs, events are useful to bring in profit, but we also need to remember that beyond profit, we are here to contribute to the development of society and to give something in terms of culture and life in the city of Luxem bourg. Open mics and jam sessions are great, [as] they give people the chance to express their talents, but let’s try to go beyond that.
Together with his brother, Ejup Abdili runs Konrad, Steiler, Lady Jane MontChalet.and
Interview ABIGAIL OKORODUS Photo MATIC ZORMANLet’s fly towards perfection.
We look beyond the horizon to help you plan today for tomorrow’s challenges.
A founding member of
« … J’ai pris de nouvelles responsabilités à l’international »
En charge de la formation en arrivant il y a 20 ans au sein d’EY, Anne Bellini s’est progressivement investie dans des projets internationaux en matière de gestion des talents, se rapprochant du business pour mieux répondre aux enjeux actuels et à venir.
Ce sont des rencontres, le plus souvent, qui m’ont amenée à relever régulièrement de nouveaux chal lenges au fil de ma carrière. J’ai rejoint les équipes d’EY il y a plus de 20 ans déjà, après deux premières expériences professionnelles au sein de l’INFPC et du groupe Match / Courthéoux. La formation, et plus généralement la gestion des talents, constitue le fil rouge de mon action depuis toujours.
Au moment où j’ai rejoint le réseau EY, c’était pour contribuer à la mise en œuvre du départe ment Formation à Luxembourg, avec la volonté de mieux accompagner chacun dans sa carrière, tout en répondant mieux aux besoins du Poursecteur.soutenir l’activité de nos clients, nos collaborateurs forment un réseau puissant.
Pour rester à la pointe, il est important de faire évoluer les compétences en perma nence en fonction des attentes du marché. Cela m’a toujours passionnée.
Un jour, l’opportunité de prendre part à un projet international s’est présentée, et je l’ai saisie. Elle visait à créer une formation dédiée aux seniors qui intégraient le groupe à l’échelle de plusieurs pays. À la suite de cette expérience, on m’a proposé de prendre plus de responsabilités dans le domaine de la forma tion et de la gestion des talents à l’international. À chaque fois, j’ai considéré les possibilités qui s’offraient à moi comme un moyen de me challenger, de sortir de ma zone de confort pour continuer à apprendre, envisager d’autres perspectives. J’ai découvert la richesse qu’il y avait à travailler à l’international, avec des personnes de divers horizons, pouvant considérer un même problème sous des angles parfois très différents.
Dans ma fonction d’Europe West Tax Talent director, je travaille en étroite collaboration avec les responsables du business, ainsi qu’avec les respon sables des talents des diverses entités de ce vaste terri toire. Un enjeu a été de créer du lien, de faciliter les échanges, pour permettre de mieux évoluer ensemble à l’échelle du groupe.
La gestion des talents est devenue une préoccupation majeure des dirigeants et constitue un élément essentiel de la stratégie. À travers mes fonctions, j’ai eu à cœur de me rapprocher des métiers, dans le domaine fiscal, et, depuis peu, des fonctions support (comme la finance, la gestion des talents, le marketing et le développement commercial), pour les aider à résoudre les problématiques actuelles et anticiper les défis à venir en matière de talents. Dans un monde qui évolue de plus en plus vite, avec des enjeux générationnels,
de nouvelles aspirations qui émanent des équipes, notamment pour plus de flexibilité, il est indispensable de faire évoluer les compétences et d’explorer de nouvelles idées pour détecter de nouveaux talents et améliorer l’expérience des collaborateurs. À cela s’ajoutent évidemment les transformations du métier. Par exemple, la durabilité est un sujet important dans le domaine fiscal, qui nécessite plus que jamais d’anticiper les besoins en compétences à venir.
La gestion des talents touche à beaucoup d’éléments. Au-delà des défis en matière de montée en puissance des compétences et d’accélération de carrière, il y a des considérations relatives à la mobilité, à la diversité et à l’inclu sion, qu’il faut pouvoir bien appré hender. En travaillant à l’international, en élargissant sa perception, on peut identifier des points de conver gence contribuant à renforcer la cohé sion à l’échelle du réseau. Cela implique de créer des liens, de générer de la confiance, en faisant notamment preuve d’authenticité. À travers les échanges, on crée un cercle vertueux qui permet à chacun de continuer à apprendre. Notre rôle consiste, d’une part, à comprendre la stratégie de l’entreprise pour mieux la soutenir, et, d’autre part, à l’influencer au regard des tendances et évolutions identifiées aux niveaux sociétal, démographique et technologique. Plus que jamais, en partant d’une meilleure gestion des talents, nous pouvons avoir un impact direct sur l’activité. Pouvoir apprécier les répercussions de nos actions est évidemment extrêmement gratifiant. Cela répond à un autre défi-clé, qui est celui de donner du sens à chacun dans l’exercice de sa fonction.
Pour Anne Bellini, talents est devenue une ungeantspréoccupationetconstitueélémentessentiel
SÉBASTIEN LAMBOTTE MARIE RUSSILLO (MAISON MODERNE)“You have to declare your worldwide income”
There are several ways to cut your tax bill in Luxembourg.
Laura Foulds, managing director of Analie Tax & Consulting, which specialises in expat and personal tax advice, shared these tips.
What can you deduct from your personal taxes here?
In Luxembourg, the main deductions that you can reclaim are mortgage interest, if you own the house that you live in here.
The maximum deduction for mortgage interest is €2,000 per person in your household. Interest on private debt like student or car loans, and life, death, disability, third-party liability and medical insurance can also be claimed up to €672 per member of a household. But it’s €672 altogether, not by type of insurance or loan, correct?
It’s not per type. This is one combined deduction. So if somebody has a car loan and medi cal insurance, maybe they’re already at the limit. Then there are private pensions. This is €3,200 per year; both spouses can deduct this.
What are some common tax declaration mistakes?
What is really, really important in Luxembourg is you have to declare your worldwide income. So if you have a rental property in Greece, or you have investment income in Spain, you have to declare it in Luxembourg. And this is what a lot of people forget to do.
Is that just to calculate what tax band you go into?
You have to look at the different types of income. Normally something like interest will be taxable here in Luxembourg, because it’s the country of residence, whereas the rental income is taxed where the property is situated. And then, Luxembourg is just using that information to work out the tax rate to apply to your income. But you have to be very careful. You have to look at the different types of income and the tax treaty that exists between the countries you’re looking at, because some of them have different terms.
Because you might get a tax deduction from the other country?
Yes. For example, bank interest is normally taxable in your country of residence. However, the treaty with Poland says Poland can tax it, but only up to 10%, and Luxembourg must give a credit for the 10%.
So it can be very specific?
It can be very specific.... but in the majority of treaties: interest, country of residence; rental, country where the property is situated; dividends, generally split, actually.
What other advice would you give to expats about the Luxembourg tax system?
Where we get a lot of questions is tax class and what tax class applies to them. And, if they’re both working and they have tax taken from salary, why do they still owe at the end of the year? So understanding the system is really key for expats.
You’re talking about married couples? Is it not always beneficial to do a joint filing if you’re both working?
I would say that in 98% of cases, the joint filing is still beneficial. There are situations when an individual filing can be better, but you have to work a little to find those situa tions. Joint filing is normally still the most ben eficial solution. What people have to understand is that what they pay through payroll is not the final tax.
So if you’re married, is the withholding a little bit lower?
It’s just not enough. This is how the system is designed, that withholding is not enough. And therefore you owe at the end of the year. When you’re new to Luxembourg, and if you’ve come from a country like the UK, for example, where the withholding is accurate almost to the penny, it’s really a surprise to have this huge bill at the end of the year.
Interview AARON GRUNWALD Photo ROMAIN GAMBA Laura TaxfoundedFouldsAnalie&Consultingin2013.Growing Together
Investing sustainably means choosing responsible discretionary management
After receiving a large inheritance, Lea wanted to invest in a sustainable and responsible manner while delegating the day-to-day management of her assets to experts, with complete peace of mind. This is why we suggested our discretionary management mandate, which is sustainable by default and complies with European SFDR regulations. The ideal solution to reconcile profitability and responsible investment.
Banque Degroof Petercam Luxembourg Eugène Ruppert, L-2453
Lea a young heiress, has two priorities: her sons and her profession as an architect.
Jean-François manages her assets on a investmentdiscretionarybasis.
« Le règlement Mica confirme la posture luxembourgeoise »
Associée chez Schiltz & Schiltz, Nadia Manzari estime que le Luxembourg a été précurseur dans la réglementation des crypto-actifs.
Comment décrivez-vous l’évolution de la digitalisation des services financiers ?
Tout a commencé avec la directive PSD1 (Payment Services Directive) arrivée en 2007 pour accompagner les débuts du commerce électronique. Au détour de la crise financière de 2008, il a également été démontré que la digitalisation des paiements et les données des clients permettaient de retra cer plus facilement les transactions. La PSD2, adoptée en 2015, a, quant à elle, ouvert la porte à l’open banking. Après les paiements, la com pliance et la gouvernance ont aussi connu une phase de digitalisation. Maintenant, c’est au tour de l’industrie des fonds.
Le secteur des paiements a amorcé la digitalisation de la finance. Quelle évolution apporte désormais l’émergence de presta taires de monnaies virtuelles ?
Ce n’est pas si nouveau pour le Luxembourg. Déjà en février 2014, la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier) publiait un communiqué de presse annonçant que les activi tés opérées par ces acteurs relevaient des services financiers. Indépendamment de l’usage de nou velles technologies, la CSSF avait alors considéré que ces services étaient naturellement soumis à la réglementation financière.
Qu’est-ce qui a motivé une prise de position si précoce par la CSSF ?
De premiers acteurs avaient commencé à s’intéresser au Luxembourg. La question n’était alors pas de savoir s’il fallait les accueillir, mais bien s’il fallait les laisser opérer sans licence. En l’absence de licence, cela aurait créé un déséquilibre sur le marché. Il a donc fallu identifier les services offerts par ces plate formes pour ensuite les soumettre de façon adaptée à la réglementation.
Quel poids a été donné aux aspects liés à l’anti-blanchiment d’argent dans cette démarche de la CSSF ?
Il était hors de question de laisser de tels acteurs opérer sur la Place sans licence, en raison, notam ment, du risque de blanchiment. Ce risque était trop important. Après analyse des modèles d’affaires des professionnels offrant des services liés aux crypto-actifs, la CSSF avait constaté qu’ils s’apparentaient principalement à des services de paiement, soit un secteur déjà réglementé. L’accès aux crypto-actifs pour les consommateurs
concurrentiel.
passe donc par les mêmes exigences de connais sance de la clientèle et de contrôle des transactions que pour les banques.
La posture luxembourgeoise a-t-elle inspiré l’approche adoptée au niveau international ?
L’approche du Luxembourg a été suivie par la Commission européenne et le Groupe d’action financière (Gafi), qui ont soumis les prestataires de monnaies virtuelles à un régime d’anti-blanchiment.
L’Union européenne a abouti à un accord, le 30 juin dernier, sur le règlement Mica (Markets in Crypto-Assets). Qu’apporte-t-il de neuf ?
Le règlement Mica confirme que, si des crypto-actifs se qualifient comme des instru ments financiers, ils tombent sous la régle mentation existante. Par contre, si des crypto-actifs ne peuvent être qualifiés comme tels, ils sont alors soumis au Mica.
Cela veut dire que certains acteurs échappaient encore à toute réglementation ?
Notamment dans le cadre d’une ICO initial coin offering), certains acteurs, encore au tout début de leur phase de dévelop pement, ne possèdent pas encore de statut légal. Il est donc difficile d’appliquer une réglementation si celle-ci exige, par exemple, d’avoir une person nalité juridique.
Le Mica ne servirait donc qu’à combler un vide juridique ?
Le Mica confirme certaines interprétations et donne une assurance aux professionnels, ainsi qu’aux régulateurs. De la sorte, le règlement réplique les exigences de la réglementation finan cière en matière d’autorisations, de bonne gou vernance, de supervision et d’anti-blanchiment.
Si le Mica met tous les États membres au même niveau, quels leviers concurrentiels auront encore les Places européennes les unes par rapport aux autres ?
L’avantage concurrentiel sera dans la rapidité à accorder les futures licences.
Interview BENOÎT THEUNISSEN Photo EVA KRINS (ARCHIVES)
“Germany will be an engine for the next years”
Luxembourg alternative funds have huge potential in Germany, and assets under management for German investors grew over 10% from 2016-2022, says Maria Löwenbrück, vice chair of the Association of the Luxembourg Fund Industry (Alfi).
You lead Alfi’s Frankfurt roadshow [which took place on 27 June] working group. Why are you participating?
Events, like the Frankfurt roadshow, that are organ ised by Alfi are the perfect opportunity to connect and exchange and to create new opportunities with different stakeholders, especially with investors. That’s my thinking.I hear this also from other stakeholders.
Who comes to these roadshows?
That’s a mix of asset managers, service providers, lawyers, big four, but also investors. In the workshops, very often you have German investors investing in Luxembourg fund structures. And this year, we also had some startups on a panel, and I think it’s very important. We had one panel with the ideas of the younger generation, what the younger generation is thinking about the financial industry and the future of the financial industry.
It’s fair to say that Germany is one of the Luxembourg fund sector’s most important markets?
Large German asset managers and thirdparty mancos [management companies] have recognised the importance of Luxem bourg and have implemented branches in Luxembourg over the years. At the end of March, 14.7% of fund initiators originated from a German group.
You gave me some figures indicating that Luxembourg-based Ucits retail funds have represented about 42% of all public market funds distributed in Germany steadily since 2016, with assets under management rising by 60%. At the same time, the share for alternative funds is much lower. Luxembourg funds only have 4% of assets under management in German Spezialfonds (special funds). Why is there such a huge gap between public market and private market funds?
Ucits have been very successful the last five to 10 years.... the German market is dominated by institu tional investors--73% are institutional and 27% are retail investors. What we will see in the next years is a high demand for private market funds. But when we look at the past, the typical German Spezialfond is not the same as the typical private equity fund in Luxembourg. The typical German Spezialfond has one client and
one investment. It’s not so easy to compare both. The figure of 4% is special. The Spezialfond is a very domestic product in Germany.... that’s not negative
I think the local expertise in private equity struc tures and for diverse structuring possibilities that the financial centre offers is not yet fully exploited by German-based firms. And that is an oppor tunity from which both markets could strongly benefit. You’ll see that with the Reserved Alter native Investment Fund. Luxembourg man cos and service providers, as well as the regulator, must stay innovative and lean to enable swift implementation of regulatory structures. A positive example for this is the recent evolution of unregulated alter native funds and the successful introduc tion of Raif schemes.
Will Germany remain one of the main engines of Luxembourg’s funds sector?
If you have a look at both countries, they are very close economically and culturally, and Germany has always been a crucial market for Luxembourg’s fund sector. Assets under management for German investors grew by more than 10% from 2016 to 2021, and Germany is the largest investment capital pool invested in the EU.... and the Luxembourg market share of total foreign funds registered for sale in Germany is approximately 55%. It’s a lot. I think Germany will be an engine for the next years in Ucits, but also in alternatives. I will say a
AARON GRUNWALD MATIC ZORMAN« La taille du pays, un atout pour la santé de demain »
L’approche value-based care était au centre de la 10e conférence de Deloitte sur la santé. Luc Brucher, associé et public sector & healthcare leader au sein du cabinet, en détaille les bénéfices potentiels pour le pays.
L’approche value-based care, soit le rapport entre les résultats bénéfiques pour le patient et le coût par patient pour atteindre ces résultats, était au centre de votre conférence annuelle, organisée le 14 juin avec la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL). Pourquoi avoir choisi de mettre en avant cette approche ?
Nous sommes persuadés qu’elle est utile et néces saire pour le futur du système de santé au Luxem bourg si nous voulons, d’une part, améliorer la prise en charge globale des patients, et, d’autre part, utiliser de façon efficiente les moyens financiers à l’aune des enjeux sociétaux comme le vieillissement de la population. L’objet de la conférence était donc de cerner comment le Luxembourg pourrait prendre ce chemin.
Comment entamer ce cheminement ?
On peut parler d’un changement structurel et organisationnel dont les étapes mèneraient vers un parcours de soins intégré. L’une des conditions préalables est de faire évoluer l’état d’esprit : aborder la santé comme une approche centrée sur les résultats escomp tés, en impliquant l’ensemble des parties prenantes, y compris le patient, plutôt que comme un « paiement contre un service ».
Quel bénéfice peut en retirer l’État pour les finances publiques ?
L’approche en question conduit à une meilleure utilisation de l’argent public, avec comme prére quis une gestion optimale de l’information pour mesurer les investissements consentis, les retours obtenus, et effectuer des ajustements si nécessaire. Cette approche aboutit aussi à une création de valeur économique en activant des leviers d’innova tion technologique et en impliquant différents acteurs, publics et privés, dans la chaîne de valeur.
Quels sont les premiers enseignements sur la gestion de la santé publique au Luxembourg, à la lumière de la pandémie de Covid-19 ?
La pandémie a permis de constater les atouts d’une gou vernance unique de la santé qui repose sur le domaine public. La France et l’Allemagne, dont les systèmes de santé reposent en partie sur des acteurs privés, ont éprouvé plus de difficultés à surmonter les obstacles imposés par la crise. La cohésion des institutions de santé et la solidarité entre les différents acteurs luxembourgeois pour raient servir de fondations pour prendre le chemin d’une approche de type value-based care
Faut-il revoir le maillage territorial des soins de santé ?
L’accès aux soins primaires s’est révélé primordial durant la crise, et il restera probablement un sujet de réflexion dans les mois à venir, notamment autour de l’idée de regroupements de professionnels de santé dans des maisons médicales.
Quid de la cartographie des hôpitaux ?
La cartographie me semble adéquate à l’heure actuelle. En revanche, dans l’optique d’une nouvelle façon de considérer la santé, il conviendra de mettre à plat l’ensemble du parcours du patient afin d’assurer une qualité continue des soins, avant, pendant et après la prise en charge en milieu hospitalier.
Quels sont les atouts du pays pour se préparer à la santé de demain ?
Sa taille adaptée à la réalisation de preuves de concept novatrices, la gouvernance du secteur et le nombre réduit d’acteurs sont autant d’atouts pour transposer de nouveaux modèles directement à l’échelle du pays tout entier. Il s’agit d’un atout considérable en com paraison avec les autres pays à l’international qui n’opèrent ce type de changement que sur certains pôles ou dans certaines régions.
À l’inverse, quels sont ses défis particuliers ? L’un des défis du Luxembourg est véritablement l’attractivité des métiers concernés, à la fois pour disposer de suffisamment de personnel et pour continuer à viser l’excellence. La volonté de digitaliser le secteur, et surtout le parcours du patient, représente un autre défi. Sans digitalisa tion du secteur, il sera délicat d’aborder le principe value-based care
Dans 10 ans, de quoi parlera-t-on à votre conférence ?
Si le consensus se porte sur le value-based care, j’aimerais faire un premier bilan de son application autour de projets pilotes, et que le pays figure entre-temps parmi les pays matures sur le sujet.
Retrouvez la version in extenso de cette interview sur paperjam.lu
L’attractivité des métiers de la santé, un impératif pour l’avenir, souligne Luc Brucher.
Interview THIERRY RAIZER Photo ROMAIN GAMBA« Si nous donnons une image austère de l’avenir, cela ne fera pas avancer notre société d’un iota »
En récupérant en cours de mandat le portefeuille de l’Environnement, Joëlle Welfring est en « mission » pour réaliser la transition écologique du pays.
Celle-ci devra se faire en bons termes avec les entreprises, sans les décourager avec des perspectives austères.
Mais en prenant bien en considération l’environnement du pays et ses ressources limitées.
Votre prédécesseur au ministère de l’Environnement, Carole Dieschbourg (déi Gréng), avait, dans les milieux entrepreneuriaux, la réputation de ne pas être business-friendly. Voulez-vous développer une image plus favorable auprès des entreprises ?
Je ne veux pas dire que c’est une image que je soigne. Mais j’ai mon vécu professionnel. J’ai commencé à travailler au Luxembourg avec des PME du secteur de l’artisanat – des artisans qui travaillaient le bois ou le métal. Je devais les aider à recourir à des technologies plus respec tueuses de l’environnement, à comprendre les difficultés de mise en œuvre de la loi commodo de l’époque, à trouver des solutions techniques pour qu’ils puissent faire leur métier tout en res pectant la législation environnementale.
Vous avez aussi travaillé auprès du Centre de recherche public Henri Tudor… Pendant 15 ans. Nous menions des projets de recherche et d’innovation avec les entreprises, qu’elles soient du secteur de l’industrie manu facturière, des technologies de l’information ou de la mobilité. Et c’est un travail que j’aime beaucoup : essayer de trouver de bons match makings entre les chercheurs et les besoins des entreprises, les mettre en contact et démarrer les projets de recherche qui sont utiles. C’est comme cela que je travaillais, et j’espère conti nuer dans cette veine.
Ces dernières années, des projets d’installations d’entreprises industrielles – Knauf, Fage – se sont conclus par des échecs (voir encadré). Auriez-vous été plus favorable à leur installation ?
Ce n’est pas un manque de volonté d’accueillir des entreprises. La réalité est que nous sommes dans un pays qui a des ressources limitées au niveau hydrique. Nous sommes sur une ligne de partage entre deux bassins versants de la Meuse et du Rhin. Par conséquent, à part les quelques kilomètres de la Moselle, nous avons des ruisseaux de petite taille et des ressources hydriques très limitées. Il n’y a donc pas beau coup de marge pour absorber des intrants im portants, que ce soit au niveau des eaux usées ou de la température. Les ressources au niveau de l’eau potable sont limitées aussi. Cela fait quelques années que, tous les ans, nous sommes presque dans une situation de sécheresse. Or, la Fedil sait tout cela.
BIO EXPRESS
Joëlle Welfring est née le 22 juin 1974 à Esch-sur-Alzette.
L’environnement à l’étude
Après une maîtrise en biochimie, elle obtient en 1998 un master en sciences environnementales à l’Université Brunel, à Londres.
De l’administration…
Directrice du département Business development au Centre de recherche public Henri Tudor de 2010 à 2014, elle devient ensuite directrice adjointe, puis, pendant un mois, directrice de l’Administration de l’environnement au sein du ministère du même nom.
… au poste de ministre
Après la démission de Carole Dieschbourg, elle rejoint le parti déi Gréng et devient, le 2 mai 2022, ministre de l’Environnement.
environnementale. Plus elles sont ouvertes à réutiliser certaines matières, à être extrême ment efficientes en énergie et à miser sur des énergies renouvelables, plus ce sera facile, et plus nous serons flexibles dans le choix de l’endroit où elles pourront s’implanter.
Comment l’État peut-il améliorer ce proces sus d’accueil et permettre aux entreprises de bien connaître les exigences environne mentales auxquelles elles doivent répondre ?
Les émissions dans l’air ne sont-elles pas aussi plafonnées par une directive européenne ?
Oui. Et nous sommes juste au-dessous pour la plupart des seuils qui existent. Ainsi, un seul nouvel arrivant peut nous placer si proches de la limite que nous n’aurions à l’avenir plus le droit à aucun écart. Même les entreprises déjà présentes dans notre pays, qui pourraient vouloir développer leur production, seraient alors limitées. C’est une réalité à laquelle nous devons faire face.
Sachant cela, accueillir de nouvelles entre prises sur notre territoire reste-t-il possible ?
Cela ne veut pas dire que rien n’est possible. Mais nous ne pouvons pas imaginer déployer un site de production fortement consommateur en res sources. Nous devons faire des efforts supplé mentaires, car, à ce niveau, nous sommes plus limités que d’autres pays plus grands.
Mais quels types d’industries pourraient convenir à ces critères très exigeants ? Ce n’est pas à moi de décider quels types d’en treprises s’installent ici. Mais n’importe quelle entreprise qui arrive ici doit tenir compte des ressources dont nous disposons. On peut aus si en faire une opportunité pour dire « inno vons ». Les entreprises qui veulent s’établir au Luxembourg doivent innover et aller audelà des standards. La question à se poser est donc : l’entreprise a-t-elle un projet de ges tion énergétique qui est bien pensé ? Les en treprises qui veulent s’implanter au Luxem bourg doivent être prêtes à aller au-delà du strict minimum au niveau de la performance
Il y a une prise de conscience beaucoup plus accrue depuis quelques années, du fait, peutêtre aussi, de projets comme Knauf ou Fage. Du travail a été effectué entre les différents dépar tements étatiques. Car c’est à nous d’être trans parents là-dessus, c’est très important: les en treprises qui veulent s’installer ici doivent être attentives à notre réalité, et ceci très en amont de leur processus de décision. En parallèle, c’est à nous, avec le ministre de l’Économie, de les motiver à s’adapter à ces contraintes.
Justement, comment motiver ces entreprises ?
Il faut que le changement fasse envie. Si nous es sayons d’imposer, de donner une image austère de l’avenir, cela ne donnera envie à personne et ne fera pas avancer notre société d’un iota. Nous déployons donc un cadre qui encourage les bonnes habitudes et qui favorise l’adoption de ces bonnes pratiques de la manière la plus facile et la plus agréable possible.
Mais de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer les procédures trop longues et trop complexes auxquelles doivent faire face les entreprises qui veulent s’installer au Luxembourg. Envisagez-vous de les simplifier ?
C’est un travail continu que j’avais déjà entamé avec mon équipe à l’Administration de l’en vironnement. Si on prend l’exemple de la loi commodo, elle s’accompagne d’un règlement grand-ducal sur la nomenclature – c’est une liste d’activités pour lesquelles on doit disposer d’autorisations et respecter certaines règles. Cette liste compte environ 700 entrées – c’est très long. Nous avions déjà essayé d’alléger cette liste, en nous demandant : quelles sont les activités qui nécessitent d’être soumises à un régime d’autorisation individuelle ? Estce quelque chose d’onéreux non seulement pour les entreprises, mais aussi pour l’équipe qui doit gérer ces dossiers, étant donné que nous avons aussi des ressources limitées dans les administrations ? Donc nous avons enlevé de cette liste les activités pour lesquelles une autorisation individuelle ne nous apparaissait pas nécessaire. Et nous les avons encadrées par des règles plus générales. Avec mon équipe, nous essayons de construire cette démarche à partir de cette expérience et de l’étendre à d’autres domaines.
« N’importe quelle entreprise qui arrive ici doit tenir compte des ressources dont nous disposons. »
Le data center de Google vous paraît-il être un projet adapté au Luxembourg ?
Dans l’absolu, pourquoi pas ? Il y avait du po tentiel pour développer des concepts énergé tiques efficaces. Mais ce n’était pas défini jusque dans les moindres détails. Nous n’avons pas été confrontés à un dossier de demandes que nous aurions pu évaluer correctement.
Le risque n’est-il pas, en refusant l’implan tation de certaines industries, que celles-ci s’installent aux frontières du Luxembourg et que l’impact environnemental soit similaire, mais sans gain économique ?
C’est un risque qui existe. Mais, si l’on regarde les deux derniers projets, ce ne serait pas cor rect de dire que c’est à cause de l’État, qui au rait refusé de donner une autorisation. Que ce soit Knauf ou Fage, aucun des deux n’a jamais dépassé le stade de l’instruction de la demande. Ce ne sont donc pas des refus explicites qui ont été décidés. Ces projets se sont arrêtés à des étapes de procédure bien plus en amont.
Le Luxembourg, malgré ses efforts et l’argent investi dans les infrastructures, ne parvient pas à rattraper les impacts négatifs que la croissance économique et démographique a sur l’environnement et le climat (voir encadré). Poursuivre avec un tel modèle économique n’est-il pas une fuite en avant ? C’est une question très intéressante. Il y a du vrai là-dedans. Il faut continuer à développer des idées. Mais c’est un projet sociétal, culturel, qui doit être développé non seulement au niveau gouvernemental, mais aussi avec les communes, la population, la société dans son ensemble.
Mais quels sont les éléments mis en place pour évoluer d’une manière plus holistique ? De nouveaux plans sur la gestion de l’aména gement du territoire sont en développement avec mon collègue, le ministre Claude Turmes (déi Gréng). Ce sont des projets très importants qui permettent d’imaginer notre territoire, nos centres-villes, nos villes, nos villages, nos déve loppements urbains dans les 10 ou 20 prochaines années. Et il faut trouver des solutions sur les concepts de mobilité, ce que nous faisons avec le ministre François Bausch (déi Gréng). Car la mobilité n’est pas un besoin en soi, elle vient des distances entre l’endroit où l’on vit et celui où l’on travaille. Il faut donc essayer d’organiser notre territoire le mieux possible pour pouvoir concilier les deux. Enfin, à l’avenir, freiner les émissions polluantes ne suffira pas. Il faut les capter, donc organiser des puits de carbone. En développant une loi sur la protection des forêts, l’idée est de protéger cette ressource dont nous aurons cruellement besoin à l’avenir.
Nous essayons ainsi de travailler par petits pas, en faisant le nécessaire en matière de sen sibilisation et de communication pour que les
gens aient envie de se projeter. Ce sont des changements auxquels nous devons faire face, mais qui peuvent et qui doivent faire envie.
Gardez-vous l’espoir d’atteindre les objectifs fixés dans l’accord de Paris, à savoir une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ?
Ah oui, il faut ! Si je n’avais pas bon espoir, je ne devrais pas faire ce travail. Je suis d’ail leurs très contente de la décision qui a été prise au niveau du Conseil européen des mi nistres de l’Environnement (sur la fin de la vente des voitures thermiques, ndlr), car ce sont des instruments qui vont au-delà de nos pe tites frontières luxembourgeoises et qui nous responsabilisent tous sur ce continent. Les émissions provenant du secteur de la mobilité sont les plus importantes au Luxembourg, et nous avons besoin de moyens européens pour contrer cette problématique, car ce n’est pas notre petit pays qui va pouvoir faire changer les normes : nous ne pouvons pas influencer nous-mêmes la façon dont seront construits les voitures et les camions à l’avenir. Donc nous avons besoin de nos partenaires euro péens. Désormais, cette collaboration, nous l’avons. C’est très important. Ce qui donne espoir, ce sont ces décisions.
La démission de votre prédécesseur, Carole Dieschbourg, a été soudaine. Vous avez dû reprendre le portefeuille au pied levé, sans expérience préalable en politique. Mais l’opposition ne vous a apparemment pas laissé de répit à votre arrivée. Vos débuts ont été sans transition ?
En effet, j’ai eu des dossiers comme la SuperDrecksKëscht (SDK), qui n’était pas un héritage des plus faciles. C’est un dossier contro versé. Mais je vois clairement quel chemin em prunter. C’est notre devoir d’apporter la trans parence nécessaire dans les limites du cadre législatif dont nous disposons. Nous avons une to-do list énorme qui sort de l’audit qui a été fait, avec de nombreux aspects à amélio rer. D’un autre côté, il faut, à un moment don né, dire « maintenant, on met en œuvre plutôt que de creuser, et de creuser, et de creuser… »
Vous voulez dire que la saisine du Parquet par le Piratepartei va trop loin ? J’ai contacté le député Sven Clement (Pirate partei) pour obtenir leur avis juridique. Je me suis fait conseiller, entre autres, par un péna liste. Or, il paraît clair qu’il n’y a pas de faits nouveaux – ils sont connus depuis des décen nies – permettant de poursuivre quelqu’un en justice. Donc, en quoi serait-ce, à l’heure ac tuelle, quelque chose d’utile dans cette affaire ?
Un nouvel appel d’offres, comme réclamé par l’opposition, ne vous paraît pas non plus envisageable ?
LES DÉFIS ENVIRONNEMENTAUX DU LUXEMBOURG
Des émissions de gaz à effet de serre élevées
En 2020, en tonnes par habitant Luxembourg 11,9 Belgique 7,2 Allemagne 7 France 3,8
Un quart des espèces sont menacées Espèces menacées, en pourcentage des espèces connues, Luxembourg, 2019
En danger critique En danger
En 2021, moins de 4 % des eaux de surface naturelles du Luxembourg étaient classées en « bon état écologique » (contre plus de 35 % en moyenne dans l’UE, selon l’OCDE).
Je n’ai pas les moyens d’interrompre un contrat conclu avec une entreprise privée qui, jusque-là, l’a honoré. Et elle travaille bien, tout le monde en est content. Nous courrions le risque de devoir payer des indemnités pour avoir inter rompu un contrat sans fondement pour le faire. En outre, les missions que gère la SDK doivent être accomplies, et le travail ne serait pas fait. Or, je me sens responsable des moyens publics qui y sont investis. Cela ne veut pas dire que cela restera, à l’avenir, toujours ainsi. Il fau dra, à un moment donné, réfléchir à d’autres
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TROIS PROJETS INDUSTRIELS, DEUX ÉCHECS
modèles de collaboration – ce qui ressort d’ail leurs de l’audit. Mais il me paraît plus utile de tirer les leçons du passé et de nous améliorer pour l’avenir plutôt que de passer notre temps à traduire en justice des personnes ou des en treprises vis-à-vis desquelles, à ce stade, je n’ai pas de faits concrets à reprocher.
Vous arrivez en cours de mandat. Il vous reste un an et demi au sein de ce ministère avant les prochaines élections législatives. Avec quel état d’esprit l’abordez-vous ? Je le vois comme une mission à mener à bien. Il y a un programme de gouvernement et un certain nombre de dossiers à terminer. Mon prédécesseur a fait un travail énorme, j’hérite d’une belle base, mais il reste de grands chan tiers à terminer.
Quels sont ces grands chantiers ? Cela va de la loi sur les forêts à la loi sur la pro tection de l’eau potable, en passant par le plan national énergie et climat, qu’il faut mettre à jour, pour ne nommer que ceux-là. Il y a aussi tout le paquet déchet ressource, avec les cinq lois qui ont été votées au mois d’avril et qu’il s’agit de mettre en œuvre au ministère, non seulement avec nos administrations, mais aussi avec les secteurs concernés – le commerce, la restauration – qui vont être confrontés à des échéances et des changements de leurs habi tudes. Il faudra faire appel à eux pour établir une bonne collaboration, ce qui nous est très cher et qui prend beaucoup de temps. Puis, il y a les plans nationaux concernant la protection de l’eau et de la biodiversité, qui doivent être ré gulièrement revus. Il y a du pain sur la planche pour mener tous ces projets à bien.
Les lois déchets ont été très critiquées par le milieu entrepreneurial. Des critiques justi fiées, ou un simple réflexe conservateur ? Disons que, quand on doit changer des habi tudes, souvent, les gens ne sont pas très en chantés. Mais, avec ce paquet, nous avons une chance de modifier certaines habitudes avec des solutions qui existent. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’interdire à tout-va, mais d’encourager des alternatives qui existent déjà et qui peuvent prendre de l’ampleur. Ce n’est pas difficile de remplacer, dans un restaurant, les assiettes et couverts en plastique par quelque chose qui soit durable. Et nous n’avons pas d’autres moyens de contrer le problème du microplastique : il faut mettre un frein aux produits pour lesquels il y a des alternatives.
Après huit années de mandat de Carole Dieschbourg au ministère de l’Environnement, de quelle empreinte voulez-vous marquer le ministère ? Marquer de mon empreinte le ministère n’est pas un objectif en soi. Mais j’ai une façon de travailler : j’aime beaucoup préparer les dossiers
à fond, effectuer des échanges constants avec mon équipe. J’ai la ferme intention de travail ler sur tous ces dossiers en échange avec les secteurs concernés, c’est une chose à laquelle j’accorde une attention particulière.
Comment définiriez-vous votre approche ? Plus technicienne que politicienne ?
C’est peut-être un défaut de ma part de vouloir me mettre à fond dans les dossiers. Cela prend beaucoup de temps. Mais c’est ainsi que je me sens à l’aise, parce que j’aime mieux parler d’un sujet que je connais plutôt que d’impro viser – par respect pour la matière et pour la fonction. C’est comme ça que je fonctionnais lorsque je travaillais au sein de la direction de l’Administration de l’environnement.
Vous envisagiez depuis longtemps de vous lancer dans la politique ?
On m’a approchée à plusieurs reprises dans ma vie. Mais je ne me sentais pas prête : j’avais des enfants en très bas âge, je venais d’emmé nager, de démarrer un nouvel emploi. Je ne veux pas dire que maintenant je suis complè tement prête – je crois qu’on ne l’est jamais vraiment. Mais j’ai eu certaines expériences dans la vie, et je me sens un peu plus mature pour faire un tel job.
Qu’est-ce qui vous a décidée ?
Un mélange entre une volonté d’être utile, de mener à bien une mission d’utilité publique, et une volonté d’agir modestement, à mon échelle, pour rendre notre société un peu plus durable. C’était une opportunité unique qui s’ouvrait à moi. Mais je n’ai pas non plus été seule pour prendre cette décision : je l’ai prise en famille, parce que ce genre de mission est un travail d’équipe, et pas que d’un point de vue professionnel.
Vous avez aussi dû rejoindre déi Gréng. Ce parti politique était-il une évidence ?
La protection de l’environnement est une pas sion pour moi. Déjà enfant, je participais à des stages écologiques, je faisais des excursions dans la nature avec mon père. Et j’étais révoltée quand je voyais, dans l’actualité, des catastrophes pétrolières en mer. Ce sujet m’est cher depuis déjà très longtemps. J’ai choisi mes études – de la biochimie et de la biologie – en fonction de cela, avec l’idée de pouvoir à un moment donné me rendre utile dans ce domaine. Puis, j’ai fait une spécialisation dans les sciences de l’environnement. Donc, oui, ce parti était une évidence pour moi.
Serez-vous candidate déi Gréng dans la circonscription Sud lors des prochaines législatives ? Oui, bien sûr, cela fait partie de ma décision.
En 2016, le projet d’installation, à Sanem, d’une usine de Knauf Insulation émerge. En jeu : 100 millions d’investissement et 120 emplois. Mais, sur fond de débat autour de la croissance durable, le bourgmestre de Sanem, Georges Engel (LSAP), s’y oppose. En cause, un impact environnemental trop élevé : l’électricité consommée par l’usine de fabrication de laine de roche nécessiterait 40 éoliennes. Sans compter la pollution de l’air émise. En mai 2018, Knauf décide de s’installer de l’autre côté de la frontière, à Illange, en France.
Rebelote avec le groupe Fage. L’ambition est de bâtir, à la frontière entre les communes de Bettembourg et de Dudelange, une usine à même de produire 80.000 tonnes de yaourt par an. Avec 277 millions investis sur place et 300 emplois créés à la clé. Mais, là encore, l’impact environnemental choque, en particulier la consommation d’eau et les rejets d’eaux usées. Si le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana (LSAP), reste favorable au projet, celui de Bettembourg, Laurent Zeimet (CSV), s’y oppose. En septembre 2020, après quatre ans de procédure, Fage finit par renoncer.
Qu’en sera t il du dernier projet en date, celui du data center de Google ? Le géant du numérique a acheté un terrain à Bissen en 2017. Le gouvernement et la commune soutiennent le projet. Mais, là encore, l’impact environnemental pose question. Google n’a pas communiqué les quantités d’électricité et d’eau nécessaires à son fonctionnement, mais le Mouvement écologique craint une installation très énergivore. Le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), a récemment sommé Google de prendre une décision, qui tarde à venir.
En 2017, Google a acheté un terrain à Bissen.« Une réduction du temps de travail au cas par cas »
Débat sur la semaine de 40 h, manque de personnel, tripartite, compétitivité du pays, impact de la guerre en Ukraine : les dossiers chauds ne manquent pas pour Romain Schmit, secrétaire général de la Fédération des artisans.
Pourquoi avoir dénoncé le fait qu’une réduction du temps de travail serait une mesure contre-productive à tous les égards, lors de la dernière assemblée générale de la Fédération des artisans (FDA), qui a eu lieu le 14 juin ?
Une réduction du temps de travail, telle qu’évo quée par le ministre du Travail Georges Engel (LSAP), suscite l’incompréhension des artisans. À une époque où la main-d’œuvre fait défaut dans tous les secteurs de l’économie, où le marché du logement est soumis à une pression massive et où la mobilité en provenance des régions frontalières devient de plus en plus pénible, une réduction du temps de travail serait vraiment contre-productive. Nous sommes tout à fait prêts à mener des discussions, même prêts à conclure des conventions collectives supplémentaires, si tant est que nous en tirions un avantage.
Que souhaiteriez-vous impérativement ?
Nous voudrions que la réduction ou la flexibi lisation du temps de travail soit décidée au niveau de l’entreprise, entre les employés et le patron.
Donc des adaptations prises au cas par cas, selon les entreprises et leur situation ?
Oui. Nous avions mené une enquête en 2018 sur l’organisation du temps de travail, et nous avions deux types de répondants : ceux qui ne voulaient rien changer, et les autres. Vouloir proposer une seule solution pour tous et se retrouver dans un carcan ne nous semble pas être une bonne solution. Nous risquerions d’être rapidement dans l’illégalité.
Pour quelles raisons ?
Prenons un exemple concret : un vendredi à 14 h, un technicien compte déjà au moins 44 h de travail à son actif, mais un important client l’appelle pour un problème urgent. Que doit-il faire ? Il va évidemment réaliser la mission,
mais il sera dans l’illégalité, parce qu’à partir de 18 h il aura accompli ses 48 h légales. Même si son employeur paye les heures supplémen taires, il est en infraction par rapport à la loi.
Il faudrait donc changer la loi ?
Il faudrait au moins reconnaître que les cas de force majeure existent, que les employeurs ne risquent alors pas la prison si un salarié a un accident.
L’artisanat fait face à une pénurie de maind’œuvre. La situation est-elle réellement aussi dramatique que ce que l’on affirme ? Cela ne fait aucun doute : nous avons un manque flagrant de personnel. Il y a trois ans, la Chambre des métiers avait évalué le besoin en maind’œuvre à 10.000 personnes. Aujourd’hui,
BIONaissanceEXPRESS
11 mars 1963 à Luxembourg-ville.
Une carrière dédiée à l’artisanat Romain Schmit, 59 ans, a été le directeur général puis le secrétaire général de la Fédération des artisans depuis 2001, après en avoir été le responsable des affaires sociales entre 1995 et 2000. Il siège au Conseil économique et social et à l’Union des entreprises luxembourgeoises.
Sur tous les fronts Ayant participé au dialogue social des 20 dernières années, il dit constater une certaine dérive des positions des syndicats dans la prise de décision politique, qui va à l’encontre des intérêts légitimes des entreprises. La digitalisation et la politique climatique mettent notamment le secteur face à de grands défis.
je dirais que c’est le double. Une conséquence à la fois des départs à la retraite, mais aussi des besoins qui ont encore augmenté. Avec la transition énergétique, la demande s’em balle dans le pays mais partout ailleurs aussi, et il faut répondre à cette demande avec du personnel que l’on n’a pas. Les pays voisins recherchent les mêmes salariés que nous, et s’il y a quelques années les frontaliers venaient volontiers travailler au Luxembourg, la situa tion a changé. Le salaire social minimum en Allemagne va augmenter pour atteindre un niveau presque identique au nôtre, et les Fran çais vont dans la même direction. La situation sur les routes est de pire en pire, et le prix de l’essence fait que beaucoup réfléchissent à deux fois avant de s’engager au Luxembourg.
Certaines entreprises vont jusqu’à donner des primes mensuelles pour compenser la hausse des prix des carburants ! Mais il sera certai nement de moins en moins attractif de venir travailler au Grand-Duché. Nous avons une pression énorme sur les épaules.
Comment le pays peut-il, dans ce contexte, maintenir compétitivité et attractivité ?
C’est un sujet dont nous devrons également discuter avec le gouvernement, et peut-être qu’il y aura des solutions avec une ou plusieurs convention(s) collective(s). Mais il faudra fon damentalement changer la loi.
À quel niveau cela se joue-t-il ?
On peut jouer sur l’organisation du temps de travail, le nombre de jours, le travail le weekend, de nuit... toutes ces notions assez artifi cielles qui proviennent d’une autre époque où le monde était divisé entre la sidérurgie, d’une part, et tous les autres secteurs, d’autre part. Nous sommes maintenant dans une société de services et il faut au moins réfléchir aux légis lations, au mieux les adapter, et donner la pos sibilité d’ouvrir une négociation. Il y a pour moi
Photo GUY WOLFFInterview IOANNA SCHIMIZZIun potentiel énorme à ce niveau. Aujourd’hui, les entreprises ne croient plus vraiment en la convention collective : les dirigeants préfèrent accorder des primes ou des avantages aux sala riés méritants plutôt que d’augmenter tous les salaires via les conventions collectives. Au final, on concrétise donc de moins en moins de conven tions collectives. Nous sommes plutôt en train de toutes les résilier. Les entreprises en ont assez de négocier avec les syndicats sans résultat.
C’est une inversion de tendance ?
Beaucoup de ces conventions collectives pro viennent des années 90, que l’on appelait les golden nighties : on signait un peu pour tout et n’importe quoi. On croyait en l’attractivité d’une convention collective, on se disait que l’on faisait avancer le niveau salarial, et c’était aussi un instrument de régulation de la concur rence, et de contrôle du marché. Mais aujourd’hui, les entreprises préfèrent une concurrence franche parce que la convention collective n’a finalement jamais protégé personne.
Que voulez-vous dire ?
Il y a énormément de travail au noir. Combien de fois avons-nous déjà proposé au ministre du Travail ou à la Commission d’instituer ce qui est prévu dans le cadre européen sur les mar chés publics, une sorte de registre où toutes les entreprises s’enregistrent et auquel ont accès les différents donneurs d’ordre publics, pour voir si les entreprises sont en ordre.
La question des logements vacants inquiète également la FDA…
Oui, car rien ne bouge dans le secteur du loge ment, et rien ne bougera jamais. Le pays est le paradis des propriétaires. C’est trop facile de laisser une maison ou un logement vide en se disant qu’il va tout de même prendre de la valeur ! On parle beaucoup de la spéculation
mais elle ne concerne pas que les promoteurs immobiliers, qui, eux, veulent construire au final. La spéculation. C’est aussi la dizaine de milliers d’heureux propriétaires quelque part dans le pays, qui n’ont pas vraiment besoin de vendre ou de louer, et qui attendent de voir le marché augmenter. Mais avec la situation actuelle, l’inflation, la guerre en Ukraine, je crois tout de même même que les ardeurs des spéculateurs vont être ralen ties, voire freinées.
Vous êtes pessimiste pour la dynamique économique à moyen terme ?
Pour la fin de l’année, oui, je vois un début de récession, mais je ne suis pas économiste donc c’est juste un sentiment. On se demande en tout cas ce qui va encore nous tomber dessus. Le marché de l’énergie s’emballe complètement, la seule issue serait la fin de la guerre en Ukraine, mais la situation est tellement incertaine…
Après le Covid-19, comment les entreprises de l’artisanat font-elles face à ces nouvelles crises qui se succèdent ?
On arrive à répondre à la pénurie de matériaux, mais on a en face de nous une flambée des prix. Avec quel impact ? Les offres ne sont valables, par exemple, que trois heures, ce qui est de plus en plus ingérable. Aujourd’hui, toute la difficulté est en effet de ne pas se faire pié ger par sa propre offre. Lors de la tripartite, nous avions justement eu une discussion autour de ces points-là, mais c’était surtout au sujet des marchés publics. Il y a un problème de datation des prix dans les marchés publics : ils sont fixés au moment de la signature et on ne peut plus revenir dessus, malgré le contexte économique qui a évolué entre-temps. Nous dialoguons avec le ministre compétent sur le sujet. Lui est prêt à modifier les choses, mais les administrations, elles, ne le sont pas.
Les accords conclus lors de la tripartite vous ont-ils satisfait ?
Ils donnent une certaine visibilité, mais nous ne pouvons pas dire qu’il y a un « gagnant ». La transposition de l’accord en une loi lui a tout de même porté un rude coup, parce qu’il va falloir repasser par une tripartite pour la faire évoluer. Mais « we got a deal », comme dit Michel Reckinger (président de l’UEL, ndlr). C’est une situation extraordinaire : le monde n’est pas fait d’indexations, d’ajustements et de garan ties. Le monde fluctue.
Le système luxembourgeois n’était pas prêt à faire face à de telles secousses ?
Si, je crois même qu’il est bien fait pour résis ter à des situations de crise, justement via tous ses stabilisateurs économiques automatiques, donc ça joue. On a une indexation qui force les entreprises à payer quand même, et qui permet de ne pas se séparer de ses salariés. Et on a un État qui vient à la rescousse des entre prises. Mais la force tranquille du Luxembourg est rattrapée par la réalité, et je ne sais pas quelle sera la soutenabilité de notre système. Il faut voir combien de temps dure la crise. Durant la pandémie par exemple, l’industrie financière a continué à fonctionner comme si de rien n’était, les salariés étaient en télétra vail, et c’est ce qui nous a sauvés. Ils fonçaient, mais ils sont tout de même en perte de vitesse par rapport au reste du monde. C’est aussi une des conclusions que l’on a pu tirer de la tripar tite. Oui, les banques ont encore réalisé des milliards de bénéfices en 2021, mais mainte nant nous sommes dans une autre situation. Et si l’on regarde vers le futur, on constate que, certes, la place financière n’a pas perdu d’em plois, mais Francfort et la City à Londres se développent néanmoins plus vite.
Comment le secteur de l’artisanat appréhende-t-il les mois à venir ? Pour l’instant on estime que, pour 2022, cela va encore aller. 2023, en revanche, est source d’une grande incertitude, et de crainte. Or, les entreprises détestent l’incertitude. Dans ces circonstances, elles ne vont pas investir. Certes, elles vont continuer à recruter parce qu’on a besoin de personnel, mais il n’y aura pas de développement stratégique. Et en même temps on a cette crise climatique avec des dates butoirs : 2030, 2050, et c’est demain. Comment faire pour appréhender tout cela, alors que nous n’avons toujours pas de road map ? On négocie avec le gouvernement pour accélérer les choses, mais les entreprises pourront-elles et aurontelles les moyens de jouer le jeu ?
« Véhiculons une image positive de la filière technique »
L’artisanat est un secteur particulièrement touché par la pénurie de main-d’œuvre au Luxembourg. Des pistes d’amélioration existent, mais elles demandent un certain courage politique, comme nous l’explique Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers.
PourVoici trois ans déjà, la Chambre des métiers tirait la sonnette d’alarme et qualifiait la pénurie de main-d’œuvre de « préoccupation majeure » pourles PME de l’artisanat. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le constat reste identique et il s’est même aggravé avec la crise. La pénurie existe dans tous les secteurs au Luxembourg. Et, à moins que l’on ne découvre des minéraux rares au Kirchberg, la richesse la plus précieuse reste bien les compétences humaines. Plus spéci fiquement, l’artisanat est confronté à trois phénomènes qui viennent alimenter cette problématique de la pénurie de main-d’œuvre. En premier lieu, nous trouvons un élément quantitatif. Au cours de ces prochaines années, un nombre important de salariés vont partir à la retraite. Ce phénomène structurel est accentué par l’augmentation de la taille des entreprises, qui ont des besoins supplémen taires au niveau du personnel d’encadrement. En deuxième lieu, le secteur doit faire face à des besoins spécifiques en termes de nou velles compétences. L’artisanat a besoin de jeunes et de moins jeunes, des personnes bien formées pour exercer une large variété de métiers, mais aussi pour accompagner la transition verte, pour utiliser un terme géné rique. À cela s’ajoute la transition digitale. Les artisans de demain doivent se former dès aujourd’hui pour pouvoir travailler de façon plus efficiente. Pour donner un exemple, j’ai pu visiter récemment une menuiserie qui utilise des machines très performantes gui dées par l’intelligence artificielle. Je pensais que c’était un informaticien qui s’occupait de les programmer. Mais non, il fallait l’in tervention d’un maître artisan, avec sa connais sance du bois, des découpes, du métier… Nous devons tenir compte de ces éléments dans les programmes de formation, à tous les niveaux.
Quelles sont les solutions avancées pour remédier à cette pénurie ?
Regardons d’abord la situation au Luxembourg. Le premier constat, qui n’a rien de nouveau, est de dire que la croissance démographique ne permet pas de suivre la croissance éco nomique. Cela dure depuis 30 ans. Et même en ayant le meilleur système de formation au monde, nous n’aurions tout simplement pas le nombre de personnes suffisant pour répondre à la demande de main-d’œuvre. Ensuite vient cette question de la formation professionnelle. C’est un vrai sujet et nous aimerions qu’un prochain gouvernement la développe davantage. Aujourd’hui, un jeune est orienté dans la filière classique ou dans la filière technique uniquement sur base de ses résultats en mathématiques et en langues. Si vous n’êtes pas bon dans ces matières, vous êtes destiné à la filière technique, qui débouche vers l’artisanat. Dans ce système, beaucoup
BIO DébutEXPRESSdecarrière
Titulaire d’une maîtrise en droit décrochée à l’Université d’Aix-Marseille et d’un master of arts in European political and administrative studies du Collège d’Europe de Bruges, Tom Wirion, 52 ans, a été avocat avoué du Barreau de Luxembourg entre 1994 et 1999. Il entre ensuite à la Chambre des métiers en tant que conseiller juridique.
Missions actuelles Nommé directeur général adjoint en 2009, il en prend la direction générale en février 2014 et se donne comme mission prioritaire de changer l’image des métiers, notamment auprès des jeunes, de leurs parents et des professeurs. Il est aussi membre du Conseil économique et social et du comité exécutif de l’Union des d’administraIlluxembourgeoisesentreprises(UEL).siègeenoutreauconseiltiondelaSNCI.
d’élèves restent finalement sur le bord du chemin parce qu’on leur impose une voie qu’ils n’ont pas choisie. Depuis 20 ans, notre plaidoyer est de dire qu’il faut regarder la personne dans son ensemble, avec ses points forts et ses points faibles. Les personnes motivées qui sortent de la filière technique avec un DAP, et qui poursuivent avec un bre vet de maîtrise, ne sont pas celles que l’on retrouve à l’Adem. Ces diplômes sont très recherchés par les entreprises… Le problème est ailleurs. Il est dans l’orientation initiale. Mon fils a suivi un apprentissage et j’ai bien vu les réactions de ses amis. Dans l’esprit de la majorité des Luxembourgeois, il est mieux vu d’aller travailler dans un bureau, d’avoir un métier « intellectuel », plutôt que de choi sir un métier technique. On est dans le domaine de la perception et non de la raison. Rien ne dit que l’artisan ne sera pas plus épanoui en réalisant avec ses mains ou avec ses machines des choses qu’il a imaginées et qu’il peut créer. Une étude de l’OCDE est attendue dans les prochains mois. Elle devrait appor ter des pistes d’amélioration en matière de formation professionnelle initiale et conti nue au Luxembourg…
Ces derniers temps, on voit tout de même de plus de plus de gens en quête de sens se réorienter vers des métiers plus artisanaux… Oui, c’est un phénomène intéressant et assez récent. Nous voyons des personnes qui étaient dans la finance et qui entament une transi tion vers un métier technique. Les brevets de maîtrise intègrent désormais cette donnée. La formule est plus modulable que par le passé et s’adapte à ces personnes qui sou haitent se réorienter.
Plus largement, comment changer cette perception négative à l’égard des filières techniques ?
Avec la Chambre des métiers, nous mettons l’accent sur la sensibilisation. L’an dernier, nos membres réunis en assemblée plénière ont décidé d’engager une vaste campagne de sensibilisation et de promotion des métiers de l’artisanat sur le long terme. Sous le slo gan « Makers of Luxembourg », nous menons différentes actions afin de changer les men talités. Les Allemands ont commencé une telle action voici 17 ans déjà et les résultats sont positifs. La pénurie de main-d’œuvre existe toujours, mais davantage de jeunes s’orientent vers ces métiers. Afin que notre campagne soit la plus efficace possible, nous allons chaque année en mesurer l’impact et ajuster le message, si besoin. L’objectif est de voir si la perception de la population à l’égard des métiers techniques évolue dans le bon sens. Un autre projet pilote est mené depuis plusieurs années dans l’enseignement fon damental. Durant une semaine complète, les élèves de 5e suivent toutes les matières sous l’angle d’un métier artisanal. Nous avons développé une boîte à outils pédagogique à destination des enseignants et, dès l’an pro chain, une plateforme sera mise en ligne.
Comment se porte l’apprentissage, qui reste aujourd’hui la voie de prédilection pour former les jeunes aux métiers de l’artisanat au Luxembourg ?
L’apprentissage constitue effectivement la voie de référence en matière de qualification des collaborateurs. C’est LA formation dont les entreprises ont besoin pour être en mesure de fournir aux clients un travail artisanal de qualité, réalisé dans les règles de l’art. En 2021, et c’est un record, les entreprises ont ouvert près de 1.400 postes d’apprentissage. Cela représente 500 postes de plus par rap port aux autres années, et nous y voyons la preuve que le système porte ses fruits. Le nombre de contrats d’apprentissage conclus en 2021 a lui aussi augmenté de 5 %, ce qui signifie qu’un peu plus de jeunes se sont manifestés. Ce n’est évidemment pas suffi sant pour couvrir tous les postes ouverts, mais c’est encourageant. Une nouvelle enquête sur les besoins en main-d’œuvre dans l’artisanat sera dévoilée en septembre, mais les grandes tendances resteront les mêmes. D’autres pistes, comme combiner le DAP avec le bac, permettraient de drainer davantage de jeunes diplômés vers l’artisanat.
Revenons-en à la pénurie. Si le Luxembourg ne peut pas fournir cette main-d’œuvre pour les raisons évoquées ci-dessus, comment s’y prendre ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 52 % des personnes qui travaillent aujourd’hui dans
l’artisanat proviennent de la Grande Région. Sans elles, l’artisanat luxembourgeois ne pourrait pas répondre à la demande et serait confronté à de graves ennuis. En outre, la part des Luxembourgeois salariés dans l’ar tisanat est de 15 % alors que la part des rési dents étrangers commence elle aussi à diminuer dangereusement, passant de 47 à 33 % sur la période 1990-2021. La Grande Région reste donc aujourd’hui notre principale source de main-d’œuvre, mais, avec le Covid, les pro blèmes de mobilité, la qualité de vie à laquelle chacun aspire, le Luxembourg perd petit à petit en attractivité. L’un des risques à prendre en compte est que les travailleurs frontaliers préfèrent, à un moment donné, trouver un emploi près de chez eux, en acceptant de gagner un peu moins, mais en s’offrant une meilleure qualité de vie. Les chefs d’entre prise le ressentent et veillent à s’adapter. Ils permettent souvent aux équipes de com mencer très tôt le matin pour éviter les bou chons, mais tous les métiers n’offrent pas la même flexibilité.
La solution est-elle d’aller chercher de la main-d’œuvre plus loin encore ? C’est un sujet. D’autant que la main-d’œuvre d’origine portugaise qui a considérablement aidé le Luxembourg au cours de ces 30 der nières années est, elle aussi, moins présente que par le passé. On assiste même à un phé nomène inverse. Des artisans implantés depuis de nombreuses années au Luxembourg vendent leur maison et retournent au Portugal pour y poursuivre leur vie. Et ce ne sont pas que des retraités. À l’avenir, l’artisanat devra œuvrer en vue d’une mobilisation de main-d’œuvre d’origine étrangère, plus particulièrement en provenance de certains pays de l’Europe de l’Est, voire de pays tiers, afin de couvrir ses besoins en ressources humaines, sachant que la main-d’œuvre des régions avoisinantes tout comme celle formée par le biais du système
d’éducation luxembourgeois ne seront dis ponibles qu’en nombre réduit. Si des travail leurs étrangers regardent le salaire et le métier proposés, ou le niveau technologique des entreprises prêtes à les accueillir au Luxembourg, l’intérêt est présent. Mais dès qu’on y intègre le coût de la vie, la situation est tout de suite beaucoup moins favorable. La pro blématique du logement constitue certaine ment, dans ce contexte, le souci premier des salariés immigrants potentiels. Dans les années à venir, le Luxembourg doit donc trouver des solutions intermédiaires afin de permettre aux travailleurs de s’installer dès leur arrivée dans des logements abordables. Certes, le gouvernement actuel va mettre en œuvre le Pacte logement 2.0, et c’est un pas dans la bonne direction. Mais ce n’est pas suffisant pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre. Au Luxembourg, quel que soit le sujet, à la fin de la journée, on revient à cette problé matique complexe du logement.
Quelle est la place des femmes dans l’artisanat aujourd’hui ?
Dans l’artisanat, les femmes salariées ne représentent que 26 % des salariés, bien que la tendance ait été croissante durant la der nière décennie. Notons au passage que la proportion de femmes gérantes a atteint 28 %. Je pense que la digitalisation va donner un coup d’accélérateur à ce mouvement. Elle ne va pas remplacer le savoir-faire traditionnel, mais le digital et notamment la robotique peuvent rendre des métiers plus attractifs pour les femmes, mais aussi pour les jeunes de façon plus générale.
Quelles sont les conséquences, sur le terrain, de cette pénurie de main-d’œuvre ?
Les artisans et chefs d’entreprise nous disent qu’ils sont souvent obligés d’adapter les salaires à la hausse pour retenir les talents,
et notamment les personnes qui occupent des fonctions-clés. Sur cette question du salaire, les entreprises artisanales ne pourront jamais concurrencer l’État ou les communes. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi les salaires sont si élevés en début de carrière dans la fonc tion publique. Quand on est jeune, on est là pour apprendre. Une fois que l’on a acquis de l’expérience, que l’on a toutes les qualifications requises, l’entreprise profite de ce savoir-faire, peut augmenter la rémunération et facturer le client au juste prix. On entend toujours que les prestations des artisans sont chères, mais si l’on doit rémunérer correctement les colla borateurs, on ne peut pas systématiquement réduire les marges de l’entreprise.
D’autant que l’inflation actuelle n’arrange rien… En principe, la Chambre des métiers est en faveur de l’indexation automatique des salaires. Mais dans le contexte exceptionnel actuel, si nous devions enchaîner les indexations, beau coup d’entreprises seraient en difficulté. Après deux ans de Covid, malgré les aides qui, au Luxembourg, ont été plutôt bien accueillies par le secteur, on ne peut pas tout combler. 45 % des entreprises ont puisé de façon impor tante dans leurs réserves pour amortir le choc. Ces réserves ne sont pas là pour finan cer des tranches indiciaires qui se succéde raient. Avec un report de 12 mois, ce n’est pas encore la panacée, mais, au moins, les chefs d’entreprise disposent d’un minimum de visibilité sur le plan salarial, parce qu’ils doivent aussi composer avec la volatilité des prix des matériaux.
« Depuis 20 ans, notre plaidoyer est de dire qu’il faut regarder la personne dans son ensemble, avec ses points forts et ses points faibles. » M. P.
Passionné par le monde des parfums de niche depuis plusieurs années, je veux partager cet amour pour le monde olfactif. Vous trouverez dans ma parfumerie un choix de 40 marques, parmi les plus recherchées au monde. Laissez-vous séduire par des senteurs exclusives, accessibles pour tout budget.
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CLIVE THE SPIRIT ROJA PARFUMS WILGERMAIN GOLDFIELD THE SPIRIT ROJA PARFUMS GOLDFIELD & BANKS HFC« Ceux qui parlent de décroissance n’ont rien compris »
Photo MATIC ZORMANInterview NICOLAS LÉONARD ET MARC FASSONELe Statec, qui célèbre cette année ses 60 ans, livre à un rythme régulier un nombre très important de rapports, synthèses, analyses, projections… Pensez-vous que ces informations sont toujours bien comprises et bien utilisées ?
Il faut distinguer deux catégories de destina taires de nos informations. Tout d’abord, les décideurs, qui peuvent être publics, mais aussi privés. Par exemple, les données sur l’infla tion servent aux entreprises lors de la concep tion des budgets pour évaluer l’évolution de leur masse salariale. Il y a aussi les indices, comme celui de la construction, très utilisé dans les contrats. Ensuite, il y a le grand public. Et en ce qui concerne nos enquêtes, elles montrent que la compréhension de nos don nées est en effet assez limitée. Ce qui, quelque part, est normal, car tout le monde ne sait pas ce qu’est l’inflation, le PIB, la mécanique des prix… Curieusement, cependant, certaines données sont mieux appréhendées que d’autres, comme le chômage ou le nombre d’étrangers dans le pays.
Ce manque de réceptivité et de compréhension du grand public est-il frustrant ?
Oui, c’est une grande source de frustration.
À qui la faute ?
C’est un problème général. Notamment en matière d’éducation. Quand voit-on des rudi ments de statistique à l’école ? Rarement. Si vous ne faites pas des études d’économie ou dans un des domaines scientifiques corres pondant aux matières que nous traitons, on passe à côté. Et encore... Des candidats à un poste au Statec qui ont un master en écono mie, mais qui ne savent pas expliquer ce qu’est le PIB, cela existe !
Faudrait-il, dès lors, développer une réelle culture de la statistique ?
On devrait en effet le faire. Mais ce n’est pas toujours aussi facile que cela. Dans le domaine de la finance, calculer un ratio emprunt-revenus, un intérêt composé, ce n’est pas simple, et cela échappe d’ailleurs à la plupart des gens. Qui, heureusement, ont souvent un bon ban quier qui le fait à leur place. Mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas inculquer à chacun quelques notions de base.
Vous avez évoqué l’utilisation des données du Statec par le secteur privé. Qu’en est-il du secteur public ? Le travail de vos services est-il bien exploité ?
BIO DocteurEXPRESSenéconomieappliquée
Serge Allegrezza est né en 1959 à Luxembourg. Il a effectué son cursus universitaire en économie et en gestion en Belgique.
Il est titulaire d’une maîtrise en économie et d’un doctorat en économie appliquée.
Des présidences de d’administrationconseils
Il préside plusieurs conseils d’administration : LuxTrust, Post et le Conseil national de productivité.
Et de nombreux mandats
Il est également membre des conseils d’administration de SES et de l’asbl Elysis. Membre de la délégation luxembourgeoise au Comité de politique économique de l’UE depuis 1997, il la préside depuis 2004.
On est évidemment ici dans une autre confi guration, car, en principe, l’autorité publique, c’est la gestion du collectif. J’ai lu récemment dans un média une personnalité publique, très connue, qui disait : « Le pouvoir d’achat n’a pas augmenté, contrairement à ce que dit le Statec, car le sentiment des gens est… » Là, on est au cœur de la statistique : il y a, d’un côté, le ressenti, que j’appelle aussi une vérité alternative, un sentiment légitime, car vous avez le droit de l’avoir, et, de l’autre côté, la réalité des chiffres.
Pour un décideur public, un élu, le ressenti est souvent bien plus important que la réalité chiffrée…
Oui, mais les chiffres sont importants aussi, et c’est même un aspect crucial. Vous mesu rez, c’est mathématique. Nous sommes en collision permanente avec ces deux aspects. On nous dit souvent : « Vos chiffres, d’accord, mais moi, je connais quelqu’un qui… » Il y a toujours une opposition entre le subjectif et le collectif, qui est une notion beaucoup plus compliquée. On met tout le monde ensemble, on mesure, et je peux dire quelque chose sur le collectif, calculer une distribution, et c’est là qu’apparaît la beauté de la statistique : résu mer la situation d’un ensemble dont nous ne sommes chacun qu’une partie. Ce qui peut être gênant, car, en tant que partie d’un ensemble, on peut avoir une impression, un sentiment très différent de ce qui se passe…
C’est très clair avec le pouvoir d’achat. Chacun a le sentiment qu’il s’est érodé. Or, le Statec nuance fortement cette impression. Y a-t-il danger dans le contexte actuel ?
Le contexte est une inflation très élevée, plus que dans les années 80, ce qui nous renvoie
Le Statec a 60 ans. Une institution que Serge Allegrezza a modernisée et transformée en fer de lance de la statistique publique, et dont les missions ne cessent de se diversifier.
à une histoire qui n’est guère plaisante. Car, quand une inflation devient galopante, elle n’est plus sous contrôle, c’est dangereux, pour plein de raisons, notamment la perte de la notion des prix, alors que d’habitude on a ce que l’on appelle un « ancrage ». Derrière, il y a le risque de la boucle prix-salaire : les sala riés veulent garder leur pouvoir d’achat, récla ment un salaire plus élevé, ce qui met une pression sur les entreprises, qui touchent à leurs marges… Ce danger est, dit-on, moins fort actuellement, car la puissance des syn dicats a été affaiblie au cours de ces 20 dernières années. Mais on sait aussi que si les gens sont très énervés, en colère, cela peut générer des explosions, surtout si cela n’est pas encadré par les syndicats.
L’indexation, qui permet sans aucun doute de limiter quelque peu les revendications salariales, est elle dès lors une bonne ou une mauvaise chose ?
L’indexation est en tout cas un instrument de paix sociale, car elle aide justement à maintenir le pouvoir d’achat. L’employé a la garantie que son salaire garde sa valeur, et, donc, si son salaire évolue, c’est surtout lié à la productivité et aux performances de l’entreprise. Dans 50 % des cas, ces augmentations sont en outre négociées. Mais beaucoup de salariés n’ont pas de conven tion collective et, pour ceux-là, il n’y a que l’in dexation comme instrument pour faire évoluer le salaire. La solution serait dès lors peut-être que tout soit négocié. Il n’y aurait alors pas d’in dexation, mais des négociations collectives,
comme cela se fait dans les pays scandinaves. Mais, pour cela, il faut un cadre dans lequel tout le monde accepte de jouer et des organisations très puissantes.
Ce que, selon vos enquêtes, les syndicats ne sont plus au Luxembourg... C’est un constat international, le Luxembourg ne fait que suivre un mouvement général. Même si on se fie aux seuls chiffres des syn dicats, et même si ceux-ci sont « imaginaires », la part des syndicats a diminué par rapport à l’emploi créé, c’est un constat.
La conséquence de l’inflation est la hausse des taux d’intérêt… Qui n’est pas automatique, et pas toujours logique. Mais il faut s’attendre à une interven tion de la Banque centrale européenne, qui ne peut laisser filer les choses et doit aussi rester crédible. Il y aura donc des interventions sur les taux directeurs. Ce qui n’est pas très grave, car, quand vous avez une inflation de 7 %, en fait, le taux d’intérêt réel est toujours négatif, et fortement négatif. Si vous avez un taux d’intérêt qui tourne autour de 2 % et une inflation de 7 %, le taux d’intérêt réel est de -5 %. Cela veut donc dire que la BCE a pas mal de marge de manœuvre pour remonter les taux d’intérêt, même s’il faut certainement y aller lentement, car il y a des risques d’effets collatéraux, notam ment pour les emprunts publics, dont on a besoin, et pour le budget des ménages, alors qu’au Luxembourg, on a un taux d’endette ment qui est assez conséquent.
Le surendettement des ménages luxembourgeois estil justement la future menace des années à venir ?
Le surendettement est une notion particu lière, qui survient quand vous avez percé le plafond de vos revenus, que nous ne savez plus faire face à vos dettes. Mais il est sûr que l’endettement élevé des ménages luxembour geois, surtout pour l’achat d’un logement, avec la hausse des taux directeurs, aura un impact sur le revenu disponible.
Avec un risque de faire exploser la bulle immobilière ?
Notre dernière note de conjoncture prévoit un ralentissement au niveau des prix de l’im mobilier.
Mais les banques sont elles en état de subir un choc de défaut des crédits ?
Depuis 2008, le rôle du régulateur a été aug menté. Les fonds propres des banques ont été relevés aussi, et cela a beaucoup aidé durant la pandémie. Si on n’avait pas eu cela, on aurait eu une crise financière en plus de la crise sanitaire. Le régulateur et les banques centrales ont appris de 2008 que cela pouvait provoquer un cataclysme, et ont donc aussi appris à soutenir les banques. Ce danger-là est ainsi bien moindre et, par conséquent, je ne pense pas qu’on soit en difficulté.
Les ménages luxembourgeois seront ils plus pauvres demain qu’ils ne le sont aujourd’hui ?
LE BIEN-ÊTRE AU LUXEMBOURG
Je constate que le dernier Panorama social de la Chambre des salariés conforte ce que nous avions dit : malgré les déclarations faites, pour 2020 et la période de pandémie, il n’y a pas eu de recul du pouvoir d’achat. Avec la forte inflation, le pouvoir d’achat va cepen dant être mis sous pression. Pas en 2021, mais pour cette année-ci.
Les inégalités vont elles augmenter ?
Cela se pourrait, en lien avec une augmenta tion du taux de pauvreté, mais il faut être prudent. Les décisions de la tripartite vont quand même beaucoup concerner le bas de l’échelle des revenus, et cela aura un effet de redistribution. Si, durant la pandémie, on n’a pas noté de hausse des inégalités et de la pau vreté, c’est parce qu’il y a eu les interventions de l’État. Je pense qu’on va être dans la même situation. Il y a une grosse pression pour que le pouvoir d’achat ne dérape pas. Et l’année prochaine, année électorale, je vois mal la mise en œuvre d’une politique d’austérité.
Selon votre rapport PIBien-être, les Luxembourgeois ne sont pas aussi heureux que ce que les autres indicateurs statistiques laissent entrevoir. Pourquoi ce contraste ?
Ce PIBien-être est une autre approche délivrée par un de nos chercheurs qui a créé un classe ment de la capacité des pays à bien utiliser les éléments qui peuvent contribuer au bien-être, par exemple les revenus. Le Luxembourg est toujours bien classé, mais il demeure une grosse marge. Cela démontre donc, en effet, que l’on est incompétent dans la transformation des ressources que nous avons pour en tirer tout le bien-être qu’on pourrait en tirer.
Un indice du bien-être, amélioré, pourrait-il être associé aux indices classiques, comme le PIB ?
Le grand défi est en réalité une idée assez banale : tout le monde se réfère au PIB, indi cateur phare, mais il faudrait mettre à côté autre chose, le bien-être, qui lui-même est composé de différents éléments engloutis traditionnellement par le PIB. Cela serait à la fois complémentaire, et peut-être même concurrent. Il faudrait regarder la qualité de vie, et s’intéresser plus à cela qu’au PIB, qui, finalement, ne résume que la valeur ajoutée, ce qu’on produit. Je suis statisticien, donc je ne dis jamais de mal du PIB, car il est utile, on a investi 70 ans dedans, et on ne va pas tout mettre à la poubelle. Mais il faut main tenant quelque chose à côté, je n’ai aucun doute là-dessus. Car la contrepartie du PIB, ce sont les revenus, générés par le PIB. Or, les études montrent que les revenus sont très importants pour le bien-être.
Notion que certains oublient… J’aime bien ceux qui parlent de décroissance, mais cela montre aussi qu’ils n’ont rien com pris. Le PIB génère des revenus, et sans reve nus, vous ne faites rien.
Vous êtes à la tête du Statec depuis 2003. Comment cette institution de 60 ans a-t-elle évolué au cours de ces dernières années ?
Dès mon arrivée, j’ai, avec mon équipe, tra vaillé sur un projet, Statec 2020, qui avait pour objectif de lui donner une forme moderne. C’était prioritaire. Néanmoins, cela a demandé du temps, car, pour changer le Statec, il fallait passer par une nouvelle loi. J’ai voulu au plus vite arrêter l’hémorragie des fonctionnaires. À cette époque, la loi, datant de 1963, fixait le cadre des universitaires du Statec à 11 per sonnes, ce qui était très peu. Or, avec l’avène ment de l’euro, il y a une énorme pression sur
TROIS CHIFFRES-CLÉS AU LUXEMBOURG
2 %
C’est la croissance attendue pour 2022. Beaucoup moins, donc, que les 3,5 % envisagés en début d’année par l’office statistique.
5,8 %
C’est le niveau d’inflation « très substantiel » auquel s’attend désormais le Statec pour 2022. La situation devrait se normaliser en 2023, à 2,8 %.
1 %
Depuis 2010, le sentiment de bien-être a augmenté de 1 %. Dans le même temps, le PIB par tête a progressé de 21,5 %.
les instituts statistiques, à cause de l’inflation et des comptes nationaux, qui devaient être les indicateurs de base du pilotage de la zone euro. Chaque institut a dû devenir un outil du système statistique européen avec Eurostat au-dessus, qui fédère l’ensemble. Face à ce défi, on a recruté massivement, mais toutes ces nouvelles recrues arrivaient sans aucune perspective de carrière, car il n’y avait que 11 postes de cadre, tous les autres étant des employés. Dès que cela était possible, ils par taient vers une administration où on leur offrait une vraie carrière, avec des évolutions pos sibles. Mon premier grand test à la tête du Statec fut donc de faire sauter ce verrou via ce qu’on a appelé la « petite loi ». Mon atout était que je sortais d’un ministère, que je savais comment faire une loi et comment approcher les politiques pour que cela aille dans le bon sens. On y est arrivé, et cela a ouvert des pers pectives de carrière.
Si, actuellement, le Statec apparaît comme central au niveau de la statistique publique, cela n’a pas toujours été le cas… Sans toujours avoir envie de partager leurs données, de nombreuses institutions ou admi nistrations géraient leurs propres statistiques, comme l’enseignement ou l’environnement. Ces autres « instituts » se sont développés à côté du Statec, qui, du coup, restait un peu dans son coin et n’arrivait plus à maîtriser la statistique globale. Il fallait, selon moi, abso lument sortir de cette impasse, et cela a été
fait par la loi de 2012, votée à l’unanimité. Cette loi a considérablement fait évoluer le Statec, car, en plus des missions que nous avions et que je qualifie de « classiques » – celles deman dées par la réglementation communautaire –, on a ajouté les projections sur le long terme, le recensement des personnes – qui n’avait pas de base légale –, mais aussi celui des loge ments, la recherche avec une cellule Statec Research, les prévisions conjoncturelles… Cela a remis le Statec au centre.
En 2024, le Statec va déménager à Belval. Qu’est-ce que cela va vous apporter ? Plus d’espace, tout d’abord. Un immeuble où on ne sera pas en canicule en été, et dans lequel on ne gèlera pas en hiver ensuite. Ce sera surtout un bâtiment propre au Statec, conçu avec des architectes en mode postCovid. Ce sera hypermoderne, avec le tram dans quelques années.
Bureaux post-Covid ?
Je suis conscient que le télétravail ne va pas disparaître, c’est devenu culturel. Post-Covid, cela veut dire que, quand les gens sont là, c’est pour de l’interaction, par pour se mettre dans un coin à lire ou faire un PowerPoint. Aussi bien via des réunions que durant la pause café, il faut un maximum d’échanges. Les espaces sont conçus de cette façon, alors que, tradi tionnellement, à l’État, c’est très cloisonné.
À titre personnel, vous êtes pour ou contre le télétravail ?
J’ai beaucoup de mal avec le télétravail, car on n’a pas encore trouvé le bon mix. Je crains des abus. Mais aussi parce que des études montrent que plus vous êtes détaché de vos collègues, collaborateurs, lieu de travail, plus vous êtes détaché de votre travail dans votre esprit. Cela montre aussi que l’on n’innove plus, on reste sur le standardisé, ce qui est reproductible.
Vous avez 63 ans. Comment envisagez-vous les années à venir ?
Je ne compte plus les années. J’ai l’âge de mes projets. Je n’ai pas envie d’arrêter, mais il le faudra bien. En tout cas, j’ai des idées, des projets sur lesquels je pourrais travailler avec le Statec ou avec d’autres organisations. Mais je serai au Statec jusqu’en 2024, année de son déménagement. J’ai commencé avec celui du boulevard Royal et je vais finir avec un autre.
Ministre, c’est une possibilité ?
Je sais que c’est la mode de prendre des fonc tionnaires au gouvernement ! Non, je côtoie les politiques, et je n’ai pas ces compétences. Je ne suis pas capable d’aller dans la rue essayer de convaincre quelqu’un. Je n’ai pas cette fibre, mais je suis et je reste un citoyen engagé. La politique, ce n’est pas mon truc.
« La politique, ce n’est pas mon truc. »
Conversation Bob Kneip
« La donnée des fonds est le nouveau pétrole »
En mars dernier, Bob Kneip cédait Kneip, sa société de gestion des données de fonds, à Deutsche Börse Group. L’occasion idéale pour évoquer le succès de cette entreprise créée en 1993 et, surtout, la personnalité de l’entrepreneur derrière cette réussite luxembourgeoise.
Vous figurez régulièrement en très bonne place dans le Paperjam Top 100 des per sonnalités luxembourgeoises influentes, et vous avez même été 4e en 2018.
Que votre nom soit associé à une success story aussi bien au Luxembourg qu’à l’étranger vous surprend donc toujours ?
Oui, je suis toujours étonné par cela. Il y a tellement de belles histoires à écrire. Alors pourquoi la mienne plutôt qu’une autre ? J’ai une pudeur naturelle, tout simplement, et je n’ai pas nécessairement envie de me voir tou jours au premier plan.
Bob Kneip préfère l’ombre à la lumière ?
Cela vient avec les années. C’est paradoxal car, en début de carrière, je n’avais pas assez d’opportunités pour me mettre en évidence.
Avec le temps, je me suis dit que c’est quand même une bonne chose de libérer la place, sur le devant de la scène. Tant que je reste au premier plan, cela crée de l’ombre pour les autres. Or, je pense justement que c’est main tenant à leur tour, plutôt qu’à moi, d’être mis en lumière.
Avec la récente vente de votre société, Kneip, à Deutsche Börse Group, quel héritage laissez-vous ?
Je ressens beaucoup de fierté suite à cette transaction. C’est le genre de deal qui, à mes yeux, est juste parfait, parce que toutes les parties prenantes sont satisfaites. En outre, les clients de Kneip sont over the moon, car ils voient en Deutsche Börse Group un par tenaire costaud avec de larges épaules. Cela constitue, pour eux, des garanties de conti nuité pour les affaires et des moyens qui peuvent être mis en œuvre pour leur assurer un meil leur avenir. Kneip ne fonctionne désormais plus comme une entreprise familiale qui était
Photo ROMAIN GAMBAInterview BENOÎTgérée par son fondateur. Quant aux équipes de direction et aux employés, ils ont accès, tout d’un coup, à un vaste éventail de nou velles opportunités. Au lieu de faire partie d’une société de 200 personnes, ils se retrouvent dorénavant intégrés à un groupe de 10.000 personnes. De même, nos partenaires com merciaux se retrouvent désormais en relation d’affaires avec un des acteurs les plus robustes du marché.
Cette vente a permis à toute la structure de Kneip d’évoluer et de grandir encore. C’est cette perspective qui a orienté votre choix de vendre ?
Je n’aurais jamais pu insuffler cette évolution seul, par mes propres moyens. J’en étais déjà parfaitement conscient il y a trois ou quatre
THEUNISSENBIOEXPRESSLesdébuts
Il a commencé sa carrière en 1984 chez Sodexo Belgium avant de poursuivre en 1987 chez Sodexo jusqu’enLuxembourg1990.
L’entrepreneur
En 1993, il fonde sa société, Kneip SA, dont il est directeur général jusqu’en 2017, avant d’occuper consécutivement les postes de président et de viceprésident jusqu’en mars 2022 –moment où Kneip SA est vendue à Deutsche Börse Group.
Associatif
Il est administrateur du Cercle Munster, de la Fondatioun Kriibskrank Kanner, de la CroixRouge luxembourgeoise et de PSE Luxembourg.
ans. Le dilemme était clair. Il s’agissait soit de doter l’entreprise d’un partenaire financier robuste, soit de vendre l’entreprise à un tel partenaire. Il s’est trouvé que Deutsche Börse Group partageait exactement ma vision, tant sur la direction que prenait le marché que sur le chemin à prendre. C’était donc la combi naison parfaite.
Le changement d’échelle n’est-il quand même pas une rupture majeure dans la culture et la stratégie de Kneip ?
Cet aspect a bien sûr été pris en compte, aussi bien du côté de Deutsche Börse Group que du nôtre. Avec ses entités luxembourgeoises, Deutsche Börse a une stratégie clairement définie. Le groupe souhaitait étendre sa pré sence et ses activités au Luxembourg grâce à l’acquisition d’une nouvelle société spéciali sée dans la gestion des données pour l’indus trie des fonds. Avec Kneip dans son giron, Deutsche Börse Group vise à développer ce métier à part entière au Luxembourg. L’in dustrie des fonds commence à progressive ment se rendre compte du potentiel des opportunités offert par la donnée. Il ne s’agit pas moins du nouveau pétrole.
À la tête de Kneip pendant une trentaine d’années, vous avez été un observateur privilégié des mutations initiées par le traitement de la donnée. Selon vous, quel défi attend l’industrie des fonds dans ce domaine ?
Du fait que l’industrie des fonds s’est dévelop pée rapidement, il existe des milliers, voire des millions de duplications d’une seule et même donnée. Cela signifie que si un même point de donnée est multiplié à l’infini, des réconciliations doivent absolument être opé rées, risquant alors d’être multipliées à l’infini.
Le défi consiste donc à pouvoir déterminer la donnée originale lorsqu’elle se retrouve à une multitude d’endroits.
L’enjeu porte donc sur les fonctions de contrôle ?
L’une des plus importantes valeurs ajoutées de Kneip est, par exemple, de s’assurer que la donnée reçue soit testée avant d’être dis séminée. Il faut également veiller à ce qu’elle soit diffusée de façon uniforme à travers les différents canaux d’information, que ce soient les bases de données spécialisées, les médias, les régulateurs, les distributeurs ou les inves tisseurs institutionnels. Il ne suffit pas que la donnée soit lâchée telle une bouteille à la mer.
C’est la raison pour laquelle, il y a une ving taine d’années, nous avions commencé à introduire des contrôles pour nous assurer que la donnée soit non seulement correcte ment envoyée en amont, mais aussi fidèle ment reproduite en aval. Pareille approche nécessite de chercher à éliminer tous les dou blons. Partout où la donnée se duplique, cela devient un enjeu.
Quelles conséquences cela a-t-il pour les professionnels de l’industrie des fonds ?
Prenons le cas d’un gestionnaire de fonds qui possède un portefeuille contenant un millier de titres avec environ 2.000 classes d’actifs. Il est impossible qu’une seule personne passe en revue ce volume de données manuellement. Par contre, c’est une même et unique machine qui, en amont, va « processer » la donnée et opérer un filtre que le gestionnaire pourra alors utili ser pour savoir s’il y aura souscription ou rachat.
Si la donnée est incomplète ou erronée, la machine la rejettera. Pour ce faire, la machine vérifie la valeur liquidative du même jour pour le même titre auprès de plusieurs sources dif férentes. Si la donnée diffère d’une source à l’autre, le titre est rejeté. L’enjeu est d’autant plus important que si des acteurs de l’industrie ne se sont pas bien occupés de leurs données, ils ne sauront pas combien d’opportunités de vente ils ont pu manquer.
Vous évoquez l’unicité de la donnée. La duplication de la donnée n’est-elle pourtant pas inéluctable ?
S’il n’est pas nécessaire de dupliquer la don née, ce qui voudrait dire qu’elle n’a qu’une seule signification, ça n’implique pas de facto qu’elle doive obligatoirement se trouver à un seul endroit. En revanche, elle peut se trouver à des millions d’endroits, mais elle ne peut avoir qu’une unique identité et réalité. Obte nir cette maîtrise constitue sûrement l’un des points-clés du succès pour l’avenir.
Ne sommes-nous pas encore loin, aujourd’hui, d’une telle qualité dans le traitement des données ?
Pas du tout. C’est déjà sur le pas de notre porte. C’est d’ailleurs ce que Kneip offre à ses clients depuis des années.
Comment cela se concrétise-t-il dans les activités de Kneip ?
Kneip est au service de ses clients qui, à leur tour, sont au service de leurs propres clients. Kneip a donc pour mission de les assister pour rendre les données plus efficaces et plus pertinentes, en leur apportant une donnée clean en temps et en heure, qui soit acces sible et qui n’ait qu’une seule réalité. Si vous cherchez dix sources différentes, vous voulez pouvoir trouver dix fois la même chose, que ce soit sur Bloomberg, Refinitiv, Mornings tar ou d’autres plateformes. Mais la base de notre métier n’a pas changé : aider les clients à mieux communiquer avec les investisseurs et les épargnants. Ce sont les supports et les moyens utilisés pour réaliser cet objectif qui ont, en revanche, fortement évolué. Tout d’abord, il n’y a plus de papier. Avec les jour naux, de gros recueils en papier étaient dis tribués à tout va. Les supports et les canaux de distribution se sont ensuite progressive ment électronisés. Internet y a nettement contribué. Nous entrons maintenant dans une phase de complète digitalisation. Tout le monde peut obtenir les données dans le creux de sa main. Kneip
Le traitement de la donnée rime de plus en plus avec automatisation. À vos yeux, quelle place peut occuper l’automatisation dans l’industrie des fonds ?
Il s’agit d’un élément pertinent au niveau du filtrage des titres détenus dans un portefeuille, une tâche effectuée à l’entrée – comme déjà expliqué – par des machines. Pour infor mer leurs clients et mettre à jour leurs por tefeuilles, les professionnels reçoivent en bloc les données sur les produits qu’ils dis tribuent. Lorsque ces données rentrent dans leurs systèmes, elles subissent des batteries de contrôles. L’automatisation permet de les collecter depuis plusieurs sources, de les comparer afin de veiller à ce qu’elles soient complètes, justes et à jour.
Où se situe l’humain dans cette approche ?
L’humain va progressivement être amené à gérer les exceptions que la machine rejette. Il faut aussi que, quelque part, l’humain définisse les lignes maîtresses de l’investissement et les monitore pour éventuellement les adapter. Plu tôt que d’avoir des tâches d’exécution, l’humain aura des tâches à plus forte valeur ajoutée. Alors que les machines traitent la quantité, la touche humaine se retrouvera dans les aspects quali tatifs, avec le côté critique et la gestion des exceptions. Malgré tout, la machine va, peu à peu, apprendre à réaliser par elle-même ce type de tâches. Ce qui repositionnera l’humain à nouveau à un autre niveau, car je suis intime ment convaincu que l’aspect humain ne dispa raîtra jamais. C’est la créativité de l’être humain qui fait naître la valeur ajoutée, et non pas la machine. La valeur ajoutée de l’ordinateur ne se limite qu’à sa capacité à traiter plus rapide ment des processus basiques.
Des professionnels commencent déjà à se doter d’outils basés sur l’intelligence artificielle. Le machine learning, par exemple, permet à un système d’apprendre sur la base de l’expérience. Comment percevez-vous cette mutation qui a débuté ?
L’intelligence artificielle permet à une ma chine de s’inspirer de millions de facteurs pour apprendre. Et l’industrie passe en ef fet le cap de l’automatisation, de l’exécution mécanique. Alors qu’un robot se contente de refléter ce que l’humain lui a montré, l’intel ligence artificielle va, quant à elle, se sourcer à de nombreux endroits différents pour les comparer, en tirer des conclusions en vue d’apprendre, et poursuivre cet apprentissage tout au long de sa vie.
Ne pensez-vous pas que le point de rupture concurrentiel réside justement dans ce type d’intelligence artificielle ?
Tout le monde cuit avec de l’eau. Par cette ana logie, je veux dire que toutes les tâches restent
« La valeur ajoutée de l’ordinateur ne se limite qu’à sa capacité à traiter plus rapidement des processus basiques. »
Après Luxembourg et Dubai la galerie Zidoun- Bossuyt ouvre à Paris
La galerie Zidoun-Bossuyt, bien connue au Luxembourg pour son programme dédié plus particulièrement à la création contemporaine afro-américaine ainsi que pour ses projets historiques comme les expositions sur Jean-Michel Basquiat, Jean Dubuffet et Keith Haring, a ouvert en mars dernier une galerie à Dubaï. Celle-ci occupe un très beau bâtiment de deux étages dans le quartier prisé de Jumeirah, à proximité du Burj Al-Arab.
Pour célébrer l’ouverture de Dubaï, la galerie a organisé une exposition de groupe reflétant sa programmation diversi fiée avec Noel W. Anderson, Yashua Klos, John Madu et Tomoka zu Matsuyama entre autres. Cette exposition s’est suivie de la première exposition en dehors de l’Europe du duo d’ar tistes bien connu à Luxembourg Martine Feipel & Jean Bechameil. Enfin, dès le mois d’octobre, est mis à l’honneur un tout jeune et brillant artiste afro-américain Khalif Tahir Thompson qui poursuit encore son masters à l’Université de Yale.
Le 20 octobre 2022 c’est un espace de 200 m2 à Paris, rue de Seine, dans le quartier de Saint Germain des Prés qui
sera inauguré avec une exposition de l’artiste américaine Summer Wheat à la technique de peinture unique inspi rée par le tissage et qui mêle références historiques comme la pictographie égyptienne, l’imagerie amérindienne, le postimpressionnisme français et le pop art américain.
La galerie est connue pour avoir introduit au Luxem bourg certains des artistes afro- américains les plus influents à une époque où ils étaient encore relativement méconnus comme par exemple Terry Adkins, Njideka Akunyili Crosby, Titus Kaphar, Wangechi Mutu et Jeff Sonhouse. Il était dans la continuité de son programme de s’intéresser aux artistes africains et de faire découvrir aux collectionneurs la richesse de leur créativité. Prochainement le public va pouvoir découvrir le travail des artistes afro-américains Yoyo Lan der et Nate Lewis ainsi que celui de deux artistes nigériens Eniwaye Oluwaseyi et Awodiya Toluwani.
Grâce à ses 3 espaces, la galerie Zidoun-Bossuyt va pou voir renforcer son positionnement international dans le monde de l’art.
La galerie Zidoun-Bossuyt à Dubaï au 796 Jumeirah Street.Conversation Bob Kneip
génériques. Ce sont plutôt les choix d’inves tissement qui font la différence. Il y a des sousjacents, qui sont regroupés, se retrouvent en portefeuille et sont proposés au marché. C’est au gestionnaire de définir sa stratégie, ce qui revient à savoir dans quels types de sous-jacents il va investir, que ce soient des immeubles, des actions, des obligations ou des devises. Il fixe cette stratégie en fonction de son expertise, d’un secteur d’activité, d’une taille de marché, de la nature même de l’actif par rapport à la géographie, etc. Tout le monde n’a pas la même expertise dans les mêmes domaines. C’est jus tement sur cette base que le gestionnaire conçoit son produit d’investissement et la nature de sa gestion. Pour cela, il se fait aider tant par des personnes que des machines. Partout où des tâches génériques peuvent être effectuées de façon plus efficace, il serait dommage de s’en priver.
Le Luxembourg est réputé pour son expertise dans l’ingénierie financière. La place financière peut-elle se positionner en tant que hub pour les fintech ?
Il a fallu beaucoup de pierres pour construire l’édifice qu’est devenue la place financière de Luxembourg. La donnée contribue au développement de cet écosystème. Cela fait au moins 25 ans que Kneip en fait par tie. Maintenant, avec la force de frappe de Deutsche Börse Group, Kneip se donne les moyens pour contribuer à ce que le Luxem bourg puisse se profiler comme centre in ternational de la donnée relative aux fonds. C’est une corde supplémentaire à notre arc, car cela renforce la Place.
Outre la technologie, quels ont été les autres facteurs de transformation ?
L’évolution a toujours été dictée par le même trio de moteurs : la clientèle, la réglementa tion et la technologie. Les demandes des clients et leurs attentes sont en grande partie motivées par la réglementation et les autori tés de contrôle. La réglementation n’a pas cessé de gonfler, même si ça s’est relativement calmé au cours des dernières années. Les clients doivent aussi vivre avec leur temps pour être en accord avec leur clientèle rajeu nissante. Dans les dix prochaines années, il y aura le plus grand transfert de patrimoine d’une génération à l’autre qu’il n’y a jamais eu, avec les baby-boomers en train de passer à la prochaine génération. Les nouvelles géné rations ont d’autres façons de consommer les produits financiers et la donnée. Une évolu tion profonde de l’industrie se prépare. Les modes de distribution évoluent. De même pour les coûts et leur capacité d’absorption. Toutes les sociétés de gestion sont en train de vivre une mutation. Cela se réalise avec la technologie et ce qu’elle rend possible.
Quels ont été les moments-clés où la réglementation a poussé Kneip à se transformer ?
À partir des années 90, il était par exemple obligatoire de publier les valeurs liquidatives des fonds dans différents titres de la presse quotidienne nationale des pays dans lesquels ces fonds étaient distribués. Ça a tout simple ment favorisé l’envol de Kneip. Nous avions débuté cette activité en 98 et, en 2006, nous étions devenus le plus grand éditeur de don nées liées aux fonds dans la presse quotidienne internationale. Par contre, en 2006, il n’était plus obligatoire de publier ces valeurs liquida tives dans la presse en Grande-Bretagne. Un phénomène suivi, deux années plus tard, par le Luxembourg, chamboulant alors complè tement notre modèle. Ce qui faisait à l’époque 70 % du revenu de Kneip n’en fait que 4 % aujourd’hui, en l’espace d’une quinzaine d’an nées à peine. Afin de faire réaliser des écono mies à nos clients, l’impression avait lieu dans les pays où les fonds étaient distribués. Plutôt que d’imprimer 450.000 exemplaires au Luxem bourg, d’en envoyer une partie en Asie, une autre en Amérique latine et d’autres dans le bassin méditerranéen, nous avions des centres de production dans différentes régions.
Raison pour laquelle vous avez ouvert des bureaux à l’étranger ?
La principale raison pour laquelle nous avons ouvert des antennes à l’étranger était plutôt de tisser davantage de proximité avec nos clients. Dans une époque de prédigita lisation, les échanges se déroulaient en face à face. C’était important pour nos clients de savoir que nous étions accessibles. Dès 1999, nous avions, par exemple, un bureau en Suisse. Ce qui a d’ailleurs été un argu ment-clé qui nous a permis de signer avec les plus grandes sociétés de gestion helvétiques.
Par la suite, nous avons ouvert un bureau à Paris. Nous avons ensuite racheté une société en Belgique, créé une succursale à Londres et acquis une autre société à Francfort, en Alle magne. Nous avons ouvert ces bureaux parce
que les clients nous le demandaient. C’était aussi lié à des questions réglementaires et à la compliance. La société a, de tout temps, ac compli des tâches assez fondamentales pour ses clients, pouvant avoir potentiellement un lourd impact légal ou réglementaire. Raison pour laquelle nous avons aussi été soumis à des labels de certification pour montrer patte blanche lors de toutes les due diligences que les sociétés de gestion doivent mener à l’égard de leurs fournisseurs.
Vos partenaires ont donc également constitué une source de changement. Parmi eux, il y a les médias.
Les considérez-vous comme vos clients ?
Dès le début, nous nous sommes posé la ques tion de savoir qui sont nos clients. Vendons-nous de la donnée ou travaillons-nous pour le compte des sociétés de gestion ? Le débat revenait chaque année : ne devrions-nous pas vendre de la data ou des services à valeur ajoutée aux destinataires ? Au final, je pense qu’il aurait été difficile de servir deux dieux à la fois avec notre business model d’antan. Nous nous sommes donc restreints à travailler unique ment pour les sociétés de gestion qui nous disaient ce qu’elles voulaient que nous fassions avec leurs données. Tant que j’étais aux com mandes de la société, ce même focus n’a pas bougé. J’ai souvent laissé le débat s’ouvrir autour de la question, mais nous sommes à chaque fois revenus aux sources. C’est sûrement un modèle qui va évoluer avec le temps.
En 2021, vous avez conclu un partenariat entre Kneip et le Nasdaq.
Quels en ont été les bénéfices ?
C’était l’une des choses les plus géniales qui pouvaient arriver et qui fonctionnent. La couverture du Nasdaq est globale, les codes Nasdaq étant accessibles à l’ensemble de la population mondiale. Aucun autre acteur ne possède une couverture aussi large. Ainsi, à l’issue de notre partenariat avec le Nasdaq, il a été conclu que, pour chaque titre européen listé sur le Nasdaq, un contrat doit être signé avec Kneip. Ce qui donne lieu à un revenue sharing entre Kneip et le Nasdaq.
Était-ce nouveau de conclure un tel partenariat ?
Sa premièreartistiquereprésentationachetéeàl’âgede10ans Guernica de Picasso
Sa première toile acquise London at 12 PM de l’artiste belge Philippe Lebeau
L’œuvre qu’il a toujours rêvé d’avoir Campbell’s Soup Cans d’Andy Warhol
Nous avons développé toute une série de par tenariats similaires au fil des années. Par exemple, nous avons été, de tout temps, un partenaire privilégié du Financial Times. De même, nous avons été le plus important fournisseur mon dial de données relatives aux fonds pour Bloom berg. D’autres partenariats ont aussi été noués avec des médias internationaux, nationaux ou locaux. Nous nous sommes interrogés sur la façon de mieux travailler ensemble dans l’in térêt des sociétés de gestion, d’une part, et des lecteurs des médias, d’autre part.
LES COUPS DE DEARTISTIQUESCŒURBOBKNEIP
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Jazz at neimënster
Jazz has always played a big part in neimën ster’s DNA. In a unique setting, you can expe rience a perfect concert experience with great sound in a cozy atmosphere. But it’s not only about concerts, festivals and shows - with an extensive residency program, neimënster also acts as a facilitator and initiator for both local and international musical projects. The result is unlimited creative freedom, a fascinating mix of genres and styles, free from any conventional attitudes. Discover our diverse program now and book your tickets online on neimenster.lu
Luxembourg Jazz Showcase FestivalTechnologie, réglementation et modèle d’affaires constituent donc souvent des opportunités...
Au final, c’est ce que nous faisons qui compte et qui fait la différence.
Il faut donc être créatif. Et c’est d’ailleurs une notion qui revient régulièrement en vous écoutant : la créativité...
C’est dans des situations particulièrement dif ficiles que les neurones s’ouvrent. Le défi est de trouver des bribes de solutions pour satis faire les clients. Sur ce plan-là, je n’ai jamais rien inventé. C’est toujours le client qui m’a dit ce qu’il fallait faire et comment le faire.
Avez-vous le sentiment d’avoir contribué à faire briller le Luxembourg à l’international ?
Nous avons donné une visibilité extrêmement bonne au Luxembourg du fait de notre pré sence à l’international. Nous étions d’ailleurs membres de toutes les associations profes sionnelles locales de fonds. Nous étions aussi contributeurs dans les conférences et groupes de travail.
Bob Kneip est aussi un amateur d’art réputé. Comment cette passion est-elle née ?
Ce n’était pas un choix délibéré d’entrée de jeu. Les tout premiers bureaux de la société se trouvaient dans un très bel immeuble art déco avec des sculptures, de hauts plafonds, des parquets, etc. Avec la forte expansion de Kneip, il a fallu que nous déménagions en 2000. Le seul immeuble que j’aie trouvé était un bloc de béton, d’acier et de verre qui était situé Grand-Rue. Il était très beau, mais n’avait pas la même touch que le précédent. Je me suis alors dit que puisque nous passions tant de temps au bureau, autant que l’environne ment soit sympathique.
Quels sont les effets que vous avez constatés en plaçant des œuvres d’art dans les espaces de travail ?
Ça stimule les échanges, les discussions et la créativité. J’ai découvert que mettre des tableaux aux murs – surtout du pop art sur des thèmes joyeux et des couleurs vives – rayonnait à l’in térieur du bureau.
Le pop art, cela a toujours été votre style préféré ?
Conversation
KNEIP SA ET SES CLIENTS EN CHIFFRES
Plus de 65 groupes clients pour les services d’investor disclosure
Plus de 250.000 Kiids / Kids produits chaque année
Plus de 110.000 titres dans sa base de données Priips / Mifid
Publication de données pour plus de 10.000 fonds dans plus de 40 pays
Offre ses services à plus de 30 % des titres de l’UE
13.5 millions de transactions calculées depuis 2018 125.000 documents déposés auprès des régulateurs
Des publications dans 40 pays
Des dépôts réglementaires dans plus de 30 pays
Je suis tombé amoureux du pop art après ma première visite au MoMa, à New York, vers la fin des années 60. J’y ai contemplé tous les grands noms du pop art, d’Andy Warhol à Roy Lichtenstein. J’ai tout de suite accroché. En revanche, pendant les années qui ont suivi, il fallait quand même de sacrés moyens finan ciers pour acquérir de telles œuvres. La fin des années 90 a toutefois été marquée par un renou veau du pop art. Beaucoup d’artistes contem porains sont alors revenus sur les thèmes habituels du pop art. C’est-à-dire, en règle générale, soit des icônes, personnes ou objets, soit des produits de grande consommation. Et ces œuvres étaient plus abordables.
Vous est-il arrivé d’ouvrir vos bureaux aux visiteurs, comme une galerie? Au début des années 2010, il y a eu l’événe ment Private Art Kirchberg. Les entreprises du plateau de Kirchberg ouvraient leurs portes un dimanche de l’année pour montrer leurs collections au grand public. J’ai commencé à inviter des artistes et des galeristes pour qu’ils viennent enrichir la collection. Nous débu tions par un grand événement d’ouverture le vendredi soir, rassemblant des artistes, des amis, des amateurs d’art, des clients et des partenaires. Cet événement se prolongeait le samedi par des visites individuelles. Le dimanche, les bureaux étaient ouverts au public. D’une année à l’autre, les visiteurs ne voyaient jamais la même chose, car tant les
artistes que les galeristes apportaient de nou velles pièces qui n’avaient pas été exposées lors des éditions précédentes.
Vous considérez-vous comme un collectionneur d’art ?
Non, pas du tout. J’achète soit sur un coup de tête, soit sur un coup de foudre.
Vous continuez à acheter et à faire grandir votre collection ?
Ça fait au moins deux ans que je n’ai plus rien acheté parce qu’il n’y a tout simplement plus assez de place sur les murs. Nous avons intégré la filiale belge il y a quatre ans et une dizaine de pièces sont revenues à Luxembourg. Nous avons ensuite fermé le bureau de Paris et une autre dizaine de tableaux ont à nouveau été rapatriés. De nos jours, avec la digitalisation, nous n’avons plus besoin des mêmes surfaces de bureau. Kneip est ainsi passé de 4.000 m2 à 2.000 m2. Faute de place, il a donc fallu que j’ar rête d’acquérir de nouvelles œuvres.
Que sont devenues les œuvres d’art qui se trouvaient dans les autres bureaux de Kneip à l’étranger ?
Tout est revenu au Luxembourg. Mais il faut savoir que les œuvres d’art n’ont jamais été acquises par la société, mais bien par moi. Je me suis dit que si un jour la société était ven due, au moins tout cela resterait en ma pos session. Une des questions qui m’a d’ailleurs été posée avant de quitter ma fonction était de savoir si je pouvais encore laisser quelques œuvres d’art dans les bureaux. J’ai bien évi demment répondu favorablement à cette demande. De toute façon, je ne vais pas pou voir replacer toutes les œuvres ailleurs.
Une nouvelle carrière dans le marché de l’art ne vous tente pas ?
Non, pas du tout. C’est un métier à part entière. Pour moi, il s’agit avant tout de passion et de plaisir. Ma motivation est l’idée de montrer, de partager et d’égayer l’environnement.
Depuis la vente de Kneip au groupe Deutsche Börse, vous occupez de nouveaux bureaux, encore vides et avec des murs blancs. Comment vous y sentez-vous ?
Un peu perdu, mais il est fort agréable que je puisse maintenant me demander ce que je vais pouvoir accrocher aux murs, et à quel endroit.
De nouveaux bureaux, cela veut dire de nouveaux projets professionnels ?
J’ai pris la décision de me donner quelques mois de réflexion avant de me lancer dans un tout nouveau projet professionnel. Mais je souhaite encore, pour le moment, rester dis cret sur ce sujet. dans des queparticulièrementsituationsdifficileslesneuroness’ouvrent. »
« Connaître la valeur de sa PME pour fixer un prix »
Auteur du livre Valorisation – comprendre la valorisation d’une PME, Laurent Muller explique la nécessité, pour les entrepreneurs, d’avoir une image fidèle des forces et faiblesses de leur entreprise. Un exercice pour lequel l’information, aussi bien qualitative que quantitative, est capitale.
Vous dirigez Muller & Associés, une société spécialisée dans l’expertise comptable et le conseil économique. Pourquoi aborder le thème de la valorisa tion des PME dans ce livre ?
Nos clients sont des dirigeants de PME. Un de leurs besoins est notamment de valoriser leur entreprise, dans le but soit de la céder, soit de la transmettre d’une génération fami liale à une autre, soit simplement pour en connaître la valeur. Il y a plusieurs sources de revenus : le salaire, tout comme les dividendes perçus sur le résultat généré avec le bénéfice de l’entreprise. L’aspect de la valeur, pourtant crucial, est par contre malheureusement sou vent ignoré. Même si un chef d’entreprise n’envisage pas de céder son entreprise, il a tout de même intérêt à en connaître la valeur. Il est également indispensable de suivre l’évo lution de celle-ci dans le temps. La valeur d’une entreprise peut chuter ou croître d’une année à l’autre. Raison pour laquelle j’insiste sur la nécessité de la surveiller.
Dès le début du livre, vous faites une distinction claire entre la notion de valeur et celle de prix. Comment s’établit cette différence ?
La valeur et le prix restent deux notions trop souvent mal comprises, portant à confusion. Économiquement parlant, la valeur est une offre. Le prix, quant à lui, résulte d’une inter section entre une offre et une demande au moment où deux parties prenantes à une tran saction aboutissent à un accord. J’aime bien utiliser un exemple concret pour illustrer cette différence. Imaginons que je vous vends ma voiture, en déclarant qu’elle vaut 30.000 euros. Ensuite, vous m’appelez pour me proposer de l’acquérir plutôt à 25.000 euros. Ainsi, si nous nous mettons d’accord sur 25.000 euros, le
prix sera alors de 25.000 euros. Nous remar quons alors que la valeur n’est pas égale au prix et, inversement, que le prix n’est pas égal à la valeur. Ce point est d’autant plus important à comprendre que, lorsque vous entendez cir culer le prix d’une transaction, cela ne signifie pas nécessairement que l’entreprise en ques tion vaut ce montant. Les parties prenantes à une transaction peuvent encore négocier cer tains arrangements, telle une période de tran sition entre le moment où la valeur est définie et celui où le prix est fixé. Finalement, la notion de prix elle-même peut comporter certaines nuances. Le prix déterminé peut par exemple être un prix fixe, un prix que l’on paie en tranches, voire un prix variable.
La fixation d’un prix ne peut donc aboutir qu’aussitôt la valorisation finalisée. Qu’est-ce que cela change d’un point de vue numéraire ?
Une valeur ne se reflète pas au travers d’un montant en euros. Le but de toute démarche de valorisation vise plutôt à obtenir une four chette de valeur. Cette fourchette varie en fonction du poids de chacun des composants qui forment la valeur globale de l’entreprise. Ce n’est que sur cette base qu’un dirigeant de PME peut ensuite entamer des discussions avec un acquéreur potentiel, en vue de s’en tendre sur un prix.
BIO ÉtudesEXPRESS
En 2008, Laurent Muller s’est vu attribuer le grade de docteur en sciences économiques. Il a auparavant obtenu un master en International business administration en 2003, à la suite d’un DEUG.
Début de carrière Il a débuté sa carrière chez Paul Wurth S.A. en 2003. Puis il a commencé son projet entrepreneurial en 2006, en reprenant avec son frère le cabinet de leur père, Fiduciaire Marc Muller.
Création Il a créé en 2014 Muller & Associés, une société active dans l’expertise comptable et le conseil économique, avec son frère, Frédéric Muller. L’entreprise compte une cinquantaine d’employés.
Cette clarification est fondamentale pour comprendre la finalité de la valorisation. La confusion entre la valeur et le prix n’amè nerait-elle pas aussi à un mélange entre la valorisation et la phase de due diligence ? La valorisation consiste simplement à connaître la valeur de son entreprise. C’est la première chose à faire. Notons toutefois que la valo risation n’est pas un processus qui a pour vocation de toujours aboutir à une transac tion. Il faut souligner que la chose la plus basique pour un entrepreneur consiste à connaître la valeur de son entreprise et d’ana lyser si elle augmente ou recule d’une année à une autre. Par contre, une valorisation qui a pour objectif une transaction sera alors sui vie d’une due diligence. Cette dernière vise à vérifier la valorisation. Elle permet à l’acqué reur de s’assurer que les éléments intégrés dans la valorisation sont corrects. Il faut pen ser en termes d’étapes et la due diligence vient à la toute fin du processus.
Dans votre livre, vous avez choisi de mettre l’accent sur la vulgarisation plutôt que sur la technicité. Pourquoi ce choix ?
Photo MATIC ZORMAN Interview BENOÎT THEUNISSENLa littérature déjà existante autour du sujet de la valorisation d’entreprise se compose essentiellement de livres techniques. L’expli cation basique de ce qu’est la valorisation n’existait pas encore, à ma connaissance. Pour tant, je recevais énormément de demandes de la part de clients qui souhaitaient com prendre davantage, et mieux, le sujet. Je le faisais oralement ; maintenant, j’ai un livre.
Pourquoi adressez-vous votre livre tout particulièrement à un public de dirigeants de PME ?
Le tissu économique luxembourgeois est essentiellement composé de PME. En revanche, les critères définissant une PME importent bien moins que le public cible du livre. Je m’adresse à des personnes qui agissent à la fois en tant qu’actionnaires, dirigeants et sala riés de leur propre entreprise. C’est ce que nous appelons plus généralement aujourd’hui des entrepreneurs. Tous ceux-là constituent mon public cible.
Comment la valorisation d’une PME diffère-t-elle justement de celle d’une grande entreprise ?
Si je regarde sur internet ou que j’achète un livre sur la valorisation d’entreprise, je trouve des méthodes quantitatives de calcul pour valoriser de grandes entreprises. Elles sont structurées de telle sorte qu’elles peuvent être directement appliquées. Les choses sont en revanche différentes pour les PME. Prendre les éléments des états financiers et les insérer immédiatement dans un modèle de valorisa tion ne fonctionne pas. Ce n’est pas si simple.
Il faut opérer des redressements, analyser ces chiffres et comprendre s’ils reflètent la réalité économique de l’entité. Il y a des éléments que nous devons vérifier en lien avec ces chiffres avant de pouvoir les utiliser. Les modèles quan titatifs, à eux seuls, consistent en des modèles standards qui ne peuvent s’appliquer qu’à des entreprises standardisées.
L’intégration d’éléments qualitatifs est donc primordiale pour la valorisation d’une PME. Comment vous y prenez-vous pour évaluer ce type d’éléments ?
Pour évaluer les aspects qualitatifs, nous pas sons en général par des analyses Swot (une technique de gestion stratégique pour identifier
Laurent Muller en est membre depuis 2015. Il en a été secrétaire général de 2016 à 2017 et président de 2017 à 2018.
Luxembourg Business Angel Network (LBAN) De 2015 à 2017, il a fait partie de son conseil d’administration.
1, 2, 3 GO
Depuis 2015, il participe au comité de sélection de cette plateforme de coaching de plans d’affaires pour des projets touchant à la Grande Région.
les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces liées à une situation commerciale, ndlr). Nous positionnons donc l’entreprise en nous interrogeant sur ses forces. Pour ce faire, nous cherchons à comprendre les rai sons pour lesquelles un client s’adresse à l’en treprise. Également, nous nous penchons sur les faiblesses de l’entreprise. De plus, au niveau de l’environnement du marché, nous identi fions de potentiels risques, tels que l’évolu tion à la hausse des prix de l’énergie ou des matières premières. Le but étant de réaliser une valorisation aussi bien à la date d’au jourd’hui que de demain. L’augmentation des prix aura-t-elle, par exemple, un impact à moyen terme ? Cela pourrait affecter la four chette de valeur.
Faisant face à une certaine part de subjecti vité, comment collectez-vous les informations relatives à l’analyse qualitative ?
Dans un premier temps, nous réalisons une série d’interviews avec les dirigeants pour com prendre l’entreprise. Mais le résultat reste tou jours biaisé. Nous devons donc aborder le cadre plus général de l’entreprise, tel que le marché dans lequel elle évolue. Cette compré hension est absolument nécessaire pour valo riser l’entreprise le plus finement possible.
Quels types de faiblesses ou de risques cherchez-vous à identifier au cours de cette phase d’analyse qualitative ?
Au niveau des ressources humaines, les PME sont exposées au key person risk. À travers nos entretiens avec les entrepreneurs, nous cher chons à identifier la compétence technique qui donne à l’entreprise sa position de force
sur le marché. Si cette compétence repose sur un unique employé possédant un niveau tech nique élevé, l’entreprise se retrouverait sans back-up si l’employé en question était amené à s’absenter, même temporairement. Si cet élément n’est pas anticipé, c’est un risque, alors que s’il est identifié, cela n’est qu’une faiblesse.
Cette dernière doit être gérée pour que l’en treprise devienne plus résiliente, car cela a un impact sur les coûts, la rentabilité et, in fine, sur la valeur. Le principe est le même avec le key client risk. Des entreprises ne possèdent qu’un ou deux clients importants. Une si faible granularité de la clientèle peut comporter des risques, dans le cas où un client viendrait à stopper la relation d’affaires. Il en va de même au niveau des fournisseurs avec le key supplier risk. La scalability est également un aspect important à analyser, pour que le chiffre d’af faires augmente, sans pour autant que les coûts augmentent simultanément.
L’approche qualitative reste particulière ment primordiale pour les PME. Mais qu’en est-il de l’approche quantitative ? Il y a en effet aussi l’approche comptable. Elle sert autant à comprendre les comptes qu’à vérifier que tout a été correctement compta bilisé. Il faudrait, par exemple, éviter que des provisions non prises en compte ne réduisent le résultat. Idem pour les investissements ou les tableaux d’amortissement. Nous devons nous assurer qu’ils sont corrects. Nous vou lons ainsi constater que la comptabilité reflète fidèlement la réalité économique. Au-delà de l’aspect comptable, nous analysons des élé ments liés à la finance d’entreprise, en nous basant sur des modèles de business plans orientés vers le futur.
Et quelle place donnez-vous aux éléments immatériels de l’entreprise dans le processus de valorisation ?
L’immatériel est implicitement inclus dans la valorisation. Il ne faut pas encore ajouter une composante immatérielle au-delà de la valo risation, car elle est intrinsèque à la valeur de l’entreprise.
Quel est l’impact du contexte macroéconomique actuel sur le travail de valorisation des entreprises ?
Par les temps qui courent, nous pouvons encore moins valoriser une entreprise à la seule date d’aujourd’hui, en sachant que demain, le prix de la matière première sera plus élevé et que l’entreprise aura du mal à s’approvisionner. Notons également qu’en moyenne, une entre prise vaut aujourd’hui moins qu’en 2019, puisque la valeur est en partie basée sur une rentabilité future. Il y a également le problème des finan cements, qui sont plus difficiles à trouver.
Tables 2023Législativesrondes
Économie
Compétitivité développementet durable : Quelles entreprises pour le Luxembourg ?
Alors que le Luxembourg continue à vivre grâce à sa place financière, les gouvernements successifs essaient de diversifier l’économie. On pense notamment à la logistique (Jeannot Krecké), aux space resources (Étienne Schneider), ou encore à l’économie circulaire (Franz Fayot). On se souvient bien entendu des dossiers Fage et Google. Quelles entreprises veut le Luxembourg ? Quelles entreprises faut-il absolument garder ? Lesquelles faut-il attirer ? Sur quels critères faut-il sélectionner les entreprises qui composeront le paysage économique de demain ? Quel devrait être leur impact ? Au niveau de la création d’emplois, des revenus pour l’État (fiscalité, sécurité sociale...), de l’écologie (vers le net zero, biodiversité) et des besoins en énergie, de création ou d’enrichissement d’écosystèmes stratégiques, ou encore de plus-value pour le Luxembourg. Le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP) sera sur scène avec des représentants des partis ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, DP et Piraten pour répondre à ces questions de la rédaction de Paperjam
Logement
Crise du logement : Quelles actions concrètes dès demain ?
Des prix immobiliers en croissance vertigineuse (+100 % en 10 ans sur les maisons, et même 153 % pour les appartements), une offre à développer (2.000 logements manquent à l’appel chaque année) et des pressions énormes côté demande (avec un vif accroissement continu de la population active) sont autant d’indicateurs qui témoignent des challenges relatifs à la politique du logement. Assurer un accès au logement, que ce soit en location ou en propriété, et ce à des prix abordables pour le plus grand nombre, relève en premier lieu d’une question d’équité sociale. Par ailleurs, l’accès au logement est essentiel pour le recrutement de main-d’œuvre pour les entreprises et la croissance du pays. Depuis l’automne 2021, Paperjam propose, avec des experts et représentants des marchés privés et publics, de nombreuses solutions. Quelles sont ainsi les priorités et actions concrètes des partis politiques pour la législature 2023-2028 ? Henri Kox, ministre du Logement, débattra avec les ténors thématiques des partis ADR, CSV, déi Lénk, DP, LSAP et Piraten.
27.06
Finances
Fiscalité et finances publiques : qui doit payer l’addition ?
L’État-providence luxembourgeois est l’un des plus généreux au monde. Pour maintenir une qualité de vie élevée, voire continuer à moderniser la société, l’État a besoin d’un budget durable. Les investissements publics prévus pour 2023 s’élèvent à près de 3,5 milliards, et les transferts sociaux constituent 47 % du budget de l’État 2022. Comment les financer ? Une croissance forte est-elle le seul moyen, ou peut-on optimiser les rentrées fiscales ? Doit-on imposer plus le capital ou les revenus du travail ? Le ministre sortant de l’Économie s’est aussi régulièrement positionné en faveur d’une réflexion sur l’imposition de la fortune. La fiscalité écologique peut-elle tarir d’autres sources de revenus ? Impôt très performant, la taxe d’abonnement rapportée par l’industrie des fonds est-elle finalement durable ? Autant de questions qui seront abordées avec la ministre des Finances Yuriko Backes et des représentants ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, LSAP et Piraten.
Cinq tables rondes politiques auront lieu en 2023, dont quatre sur les élections législatives d’octobre 2023 et une sur les élections communales du 11 juin 2023. Ces tables rondes ont lieu en français, un service d’interprétation vers l’anglais est disponible.
avec
avec Yuriko Backes Ministre Finances
19.09
Grand débat
Le grand débat des candidats têtes de liste
En vue des élections législatives, Paperjam rassemble autour d’un débat les candidats têtes de liste visant la fonction de Premier ministre. Développement durable, accès au logement, réforme de l’imposition, organisation du travail et croissance économique sont quelques-uns des grands marqueurs pour poursuivre l’évolution du Luxembourg et le bien-être de ses plus de 650.000 habitants. Dans un système politique habitué aux compromis, aux coalitions, la capacité du Premier ministre à fédérer les forces politiques du pays devrait rester essentielle. Où se trouve le point d’équilibre entre consensus et capacité d’action au service du pays ?
Focus sur les Spëtzekandidaten, avec leurs convictions, caractères et volontés.
Paperjam rassemble les candidats têtes de liste, notamment des partis représentés au Parlement, dont le Premier ministre Xavier Bettel (DP).
avec Xavier Bettel Premier ministre (DP)
avec Henri Kox Ministre
Gardons« nos terrains pour les générationsfutures»
Des projets plus denses, plus hauts, plus abordables, réalisés main dans la main avec les communes, voilà les priorités d’Henri Kox, ministre du Logement, avec lequel nous avons passé en revue les principaux axes de sa politique du logement abordable. Il le répète à qui veut l’entendre : c’est bien le secteur privé qui construit ces logements, et non pas l’État, qui, lui, a la responsabilité suprême de garantir à tout un chacun le droit de se loger.
La Note 23 du Liser avait causé beaucoup de bruit en 2019. Le degré de concentration du potentiel foncier vous avait-il surpris ? Dans la capitale, par exemple, 11 familles et 11 sociétés cumulent 63 % des terrains, estimés à une valeur de 3,8 milliards d’euros. Nous avons depuis refait et précisé l’exer cice dans la Note 29, avec le même résultat. Un tel degré de concentration dans le patri moine peut certes choquer, mais, en soi, il n’est pas surprenant. Sans une politique plus ciblée et contraignante, nous n’arriverons pas à une mobilisation de ce potentiel. La politique du ministère du Logement, voire du gouvernement, mise sur une refonte d’un arsenal de lois en vue de cette mobilisation.
Le Pacte logement 2.0 et son article 29bis (de la loi modifiée de 2004 concernant l’amé nagement communal et le développement urbain) sont un premier pas dans cette direc tion et nous permettent de mobiliser et inté grer ce potentiel dans notre politique du logement abordable. D’autres lois complé teront cette politique, comme le Bauland vertrag, avec son obligation de développer et de construire, le remembrement minis tériel, les impôts fonciers, dont celui visant la mobilisation et la taxe sur les logements vides. Avec le Pacte logement 2.0 et son article 29bis, une part du foncier revient à la main publique pour créer des logements abordables. Le constat est clair : en compa raison avec d’autres pays ou d’autres villes, nous avons un manque flagrant de logements abordables. La ville de Vienne, comme de nombreuses autres villes ailleurs, a com mencé à en créer il y a 100 ans. Le premier bourgmestre de l’époque disait : « Si nous ne sommes plus, les pierres parleront à notre place. » Notre stratégie est d’augmenter subs tantiellement le nombre de logements abor dables en main publique, c’est-à-dire soit de l’État, soit des communes, soit des asso ciations à but non lucratif.
L’article 29bis peut-il vraiment contrecarrer la concentration foncière ?
Comment fonctionne-t-il ?
Le premier objectif de l’article 29, et surtout du 29bis, n’est pas la déconcentration fon cière, mais la création de logements abor dables lors de la réalisation d’un PAP. Au lieu d’être taxé sur une importante plus-value, le promoteur doit céder une partie du terrain à cette fin. Ceci permet à la main publique de créer une réelle alternative, avec un mar ché de logements abordables et qui restent abordables ad infinitum. Il est important que l’État veille à ce que tout le monde ait un toit. C’est pour cela que nous avons inscrit le droit au logement digne, et non pas le droit à la propriété en tant que telle, dans la nouvelle Constitution. D’ailleurs, c’est une de mes revendications pour les prochaines élections.
« Notre stratégie est d’augmenter substantiellement le nombre de logements abordables en main publique. »
Il faut augmenter le taux de la part qui va à l’entité publique pour qu’on puisse garantir à l’avenir un logement décent pour tous.
Comment allez-vous faire cette distinction entre droit au logement et droit à la propriété ?
Il est primordial pour beaucoup de gens, sur tout dans les premiers déciles de la popula tion, c’est-à-dire les ménages avec des revenus plus modestes, de pouvoir se loger dignement. (Pour calculer la répartition des revenus au Luxembourg, la population est classée en 10 groupes de taille égale. Le premier décile correspond aux 10 % de ménages ayant les reve nus équivalents les plus bas, tandis que le der nier décile regroupe les 10 % de ménages ayant les revenus équivalents les plus élevés, ndlr) Pour garantir cela, une offensive publique d’investissement dans le logement abordable est nécessaire. Cette stratégie se décline en quatre lois qui sont toutes de mon ressort. Il y a d’abord la loi qui implique les communes, le Pacte logement 2.0. Il y a ensuite la loi sur le Fonds spécial de soutien au développement du logement, c’est-à-dire la mobilisation de l’argent. Cet investissement public implique aussi le secteur privé, parce que c’est ce der nier qui construit pour l’État. Ce que l’État doit garantir, c’est un cadre strict et légal, avec une quantité de mètres carrés, une densité et des hauteurs définies. Ce cadre est défini dans les deux derniers projets de loi visant la réforme des aides à la pierre et des aides individuelles au logement.
Le Fonds du logement n’obtient pas les terrains mobilisables à court terme. Quand vous parlez de « part publique », à quoi faites-vous référence exactement ? Au pourcentage de terrains en main publique ou au parc locatif ?
L’article 29bis est un exemple parfait du modèle luxembourgeois. Il y a trois ans, nous avions commencé à en discuter avec la Chambre des métiers et la Fédération des artisans, afin de savoir comment augmenter la densité de
construction dans les communes tout en comblant le manque de logements abordables. Parallèlement, nous avons mis en musique ces idées à titre d’exemple dans un grand PAP à Mersch, avec les représentants du promoteur privé, du promoteur public et de la commune. Si un nouveau projet de PAP se met en place, un promoteur qui voudra construire 100 loge ments pourra avoir l’autorisation de la com mune de construire 110 logements. La commune ou l’État paiera la construction de ces 10 loge ments supplémentaires, et la part de terrain reviendra sans compensation financière à la commune ou à l’État. C’est du win-win.
Le secteur privé, notamment la Chambre immobilière, affirme qu’il n’a pas été associé à votre démarche, qu’il n’a pas accès à vous en tant que ministre du Logement. C’est donc faux ?
Je suis toujours là pour discuter avec ce secteur. La commune de Differdange a, par exemple, un super projet avec une tour énorme où elle a racheté la partie qui sera consacrée au loge ment abordable, et où nous profiterons d’une augmentation de la densité. La construction elle-même et le reste reviendront au promo teur privé. Ce sont de tels projets dont on discute le plus avec le secteur privé. Un autre exemple est celui de Rout Lëns, projet lancé par un promoteur privé à Esch. À la fin, et grâce au plan sectoriel logement, une pro portion substantielle du terrain, à savoir 30 %, reviendra à la main publique, en plus de l’aug mentation de la densité constructible. Ce n’est pas encore l’article 29 qui joue ici. Je crois très fort au potentiel de ces projets pilotes en collaboration avec le secteur privé. Par ail leurs, il faut rappeler que tous les investisse ments dans le logement abordable reviennent à la fin aux sociétés de construction, car ce sont elles qui construisent.
Le Pacte logement 2.0 permet aux communes d’être accompagnées par un conseiller logement. Quels sont les retours que vous avez du terrain ?
Combien de communes ont déjà fait appel à cette aide ?
Le but du Pacte logement 1.0 était d’augmen ter le logement abordable. Or, le résultat était mitigé, pour ne pas dire mauvais. C’est pour quoi nous avons inscrit une obligation de résultat dans la loi. Dès qu’une commune crée des logements abordables, elle aura des subventions à hauteur de 75 % du coût de ces logements. C’est une incitation pour que les communes s’engagent dans une politique de logement abordable. Pour moi, cela reste une responsabilité partagée entre l’État et les communes. Le Pacte logement 2.0 leur accorde dès lors des fonds supplémentaires et un appui en expertise. Nous devons évidem ment les aider, et c’est pour cela que nous avons mis en place des conseillers logement. Ils nous donnent d’abord un feed-back des problématiques du terrain et favorisent en même temps un échange des best practices Ils soutiennent les communes dans l’élabo ration de leur programme d’action local loge ment, c’est-à-dire d’une stratégie de logement. On en a besoin dans toutes les communes. Jusqu’à présent, cette vision d’ensemble fai sait défaut. Nous ne savions pas où se trou vaient tous ces logements subventionnés dans le passé. La commune n’a pas besoin de construire elle-même, mais peut faire appel à un promoteur public. Ces profession nels de l’« abordabilité » peuvent l’aider à réa liser ce type de logements, et même à les gérer par la suite. Les grandes communes le font elles-mêmes, mais les 102 communes peuvent entrer dans ce système.
Les communes ne pourront plus se soustraire à cette politique ?
L’article 29bis de la loi modifiée de 2004 concernant l’aménagement communal et le développement urbain crée un automatisme, une obligation légale, dès qu’un PAP a une certaine envergure. 10, 15 ou 20 % vont auto matiquement à l’État ou aux communes. Pour les sites du plan sectoriel logement, c’est même 30 %. Nous sommes face à une dyna mique de partage des responsabilités. Cela ne peut se faire qu’ensemble.
Quel est l’impact de l’article 29bis sur l’autonomie communale ?
Prenons l’exemple de la sécurité. J’étais bourg mestre dans une commune. Et je le vois aussi avec ma casquette de ministre de la Sécurité intérieure. La police ne peut pas gérer seule tous les problèmes dans une commune. La responsabilité est toujours partagée. Sans une collaboration étroite entre les communes et le ministère de la Sécurité intérieure, on ne peut pas garantir cette sécurité souhaitée par tous. La même chose vaut aussi pour le loge ment abordable. Le logement abordable signi fie que chaque commune et l’État se sentent
BIOLesEXPRESSétudes
Né à Luxembourg le 7 mai 1961, Henri Kox obtient en 1990 un diplôme d’ingénieur en mécanique de l’École supérieure polytechnique de RhénanieWestphalie d’Aix-la-Chapelle.
La politique
Membre du parti déi Gréng depuis 1996, Henri Kox devient conseiller communal de la ville de Remich en 1999, avant de devenir échevin en 2005, puis bourgmestre en 2009. Il est député à la Chambre de 2004 à 2018. Un an plus tard, suite au remaniement ministériel en 2019, il devient ministre du Logement, ministre délégué à la Défense et ministre délégué à la Sécurité intérieure. Il reprend le plein mandat de ce dernier portefeuille en juillet 2020.
Le sport
Henri Kox est un grand fan de marathon. Mais pas seulement ! En juin de cette année, il a participé à son deuxième Ironman.
responsables de leurs citoyens. Si une catégo rie de gens n’arrive pas à se loger dignement, c’est une responsabilité partagée, qui n’a rien à voir avec l’autonomie communale.
Est-ce que les communes auront le droit d’élargir leur PAG ? Selon les auteurs de la consultation internationale Luxembourg in Transition, il serait possible de loger 400.000 personnes de plus jusqu’en 2050 sans élargissement du périmètre. Il y a toujours la discussion entre agrandisse ment du périmètre et potentiel énorme dans nos PAG. La Note 29 du Liser, avec Raum+, donne de la visibilité aux communes pour savoir où se trouvent ces terrains à l’intérieur de leur périmètre de construction. Le poten tiel de développement du logement au Luxem bourg suffit ainsi pour les 30 à 40 prochaines années si on mobilise d’abord ces terrains inscrits au PAG, en mettant la priorité sur les terrains en friche, évidemment. C’est aux communes de mobiliser et de négocier. Un des objectifs du Pacte logement est l’obliga tion de construire des logements abordables. Le deuxième, c’est la mobilisation des loge ments vides et du potentiel foncier. Au minis tère, nous travaillons sur une taxe de mobilisation des maisons vides, alors que le minis tère de l’Intérieur se penche de son côté sur une réforme de l’impôt foncier, dont nous discutons ensemble dans un groupe de travail mis en place avec le ministère de l’Intérieur et le ministère des Finances. Le ministère de l’Intérieur est en charge d’élaborer une loi dite « Baulandvertrag », permettant de déve lopper les terrains qui se trouvent à l’intérieur du PAG.
Quelle sera, selon vous, l’acceptation sur le terrain du mécanisme de remembrement ministériel prévu dans le projet de loi dit « Baulandvertrag » ?
Le potentiel de terrains dans les PAG de nos communes est énorme, mais beaucoup de problématiques concernent leur mobilisa tion. Le remembrement ministériel est un des instruments les plus contraignants que nous pouvons mettre en place. Il permet de mobiliser ces terrains sans léser les personnes qui ne veulent pas participer à ce dévelop pement. Elles recevront, en échange de leur terrain qui se situe au centre d’un PAP, un autre terrain, qui, lui, se trouve au bord, et dont l’exclusion du PAP n’empêche pas son développement. En tant que membre d’une famille viticole de Moselle, je connais bien le remembrement viticole de la Moselle, qui n’aurait pas pu être finalisé sans cet instru ment. Il ne s’agit pas d’une expropriation. C’est un échange de terrains d’après des cri tères bien définis, sans possibilité de blocage à l’unanimité. Le déblocage de ces projets viticoles se faisait notamment grâce à une double majorité. Avec les PAP actuels, une seule personne peut tout bloquer. Le Conseil d’État a émis 29 oppositions formelles au projet de loi en cours. Le ministère de l’In térieur est en train d’amender le projet de loi, et j’espère que la loi sera votée d’ici un an au plus tard.
C’est parce qu’on touche au sacro-saint droit de la propriété privée…
Pour moi, ce n’est pas toucher à la propriété, puisqu’il n’y a pas d’expropriation. C’est un échange foncier. Peut-on bloquer quelque chose que la société a en main ? Qui décide finalement quel terrain figure dans un PAG ?
C’est une décision politique à un moment donné qui a eu pour conséquence que, du jour au lendemain, un terrain connaissait une forte augmentation de sa plus-value.
Dans les conseils communaux, la mobili sation par le remembrement se pratique déjà. N’est-ce pas institu-tionnaliser quelque chose qui se faisait déjà de toute façon dans les communes ?
Ça se faisait déjà là où il y avait un consensus. Mais ils ne sont pas assez nombreux. Le libé ralisme dans l’immobilier n’a pas réussi à inté grer toutes les classes de revenus de la société.
Le marché du logement n’est pas libéral, en ce sens qu’il ne peut pas fonctionner sans la mise en place de critères équitables de la part d’une entité publique pour intégrer toutes les per sonnes des revenus plus modestes, c’est-à-dire des déciles 1, 2 et 3. L’État doit intervenir, comme c’est le cas à l’étranger. De plus, si l’État et les communes disposent de terrains, ils doivent les garder, et non pas les vendre. Prenons l’exemple de la commune de Wiltz, qui est en train d’éla borer un projet de grande envergure, que je soutiens, d’ailleurs. Mais je ne suis pas d’accord avec le fait que la commune procède à des ventes à des particuliers sans condition.
Tables Businessrondes
Avec journalistes Paperjam
e-Drive Mobilité+
La mobilité évolue, et l’industrie automobile développe une offre de plus en plus complète de motorisations 100 % électriques. Paperjam s’intéresse – pour son supplément e-Drive + Mobilité et lors de cette table ronde – à cette révolution progressive des usages.
Avec 46.200 millionnaires domiciliés au Luxembourg, la banque privée est un secteur en pleine croissance. Les professionnels de la gestion et de l’optimisation du patrimoine déploient des solutions attrayantes pour servir des UHNWI et HNWI de plus en plus aguerris en matière de finance, de durabilité et de technologie. Cette table ronde permet aux gestionnaires de fortune de mettre en valeur leurs offres, et aux prestataires de services d’exposer les tendances réglementaires, technologiques et sociétales du moment. Cette table ronde se tient en français, avec interprétation simultanée en anglais.
19.10
managementAsset
Cette table ronde revient sur la Global Distribution Conference organisée chaque année par l’Alfi. Un rendez-vous incontournable de la rentrée, qui permet à tous les opérateurs qui servent l’industrie des fonds de se positionner sur l’audit, le conseil, la fiscalité, la régulation, la compliance et les nouvelles technologies. Les intervenants de cette table ronde font le point sur les grands enjeux et développements de l’industrie, qui sera aux avant-postes de la lutte contre le changement climatique. Avec, en toile de fond, l’innovation et la digitalisation comme vecteurs d’adaptation et de changements nécessaires. Cette table ronde se tient en français, avec interprétation simultanée en anglais.
TechDelano100
Seated Dinner Party
Saisissant les opportunités de nouvelles sources de revenus et de nouveaux modèles commerciaux, les entreprises traditionnelles s’associent à des fournisseurs de technologies. Le Tech 100 publié par Delano présente 100 influenceurs technologiques qui ont fait des vagues. De la fintech et des technologies émergentes à la transformation numérique, en passant par les télécoms, la cybersécurité et plus encore, les experts – dont les CIO de divers secteurs – sont réunis lors de cette table ronde et dîner de gala.
Vous ne pouvez pas intervenir ?
Ce n’est pas dans mes compétences. Le nom de « ministère du Logement » n’est pas très juste. Il devrait plutôt s’appeler « ministère du Logement abordable ». Ce qui est dans mes cordes, c’est la fameuse loi du Pacte loge ment, ainsi que le Fonds spécial de soutien au développement du logement. Je peux enca drer le marché en instaurant plus de protec tion pour le particulier, comme la loi sur le bail à loyer pour faire en sorte que les excès ne se fassent pas au détriment de ceux qui sont au plus bas de notre société. S’y ajoutent ces logements, que nous subventionnons à 75 %, qui restent en main publique. Je veux que les communes mettent en place une poli tique qui aille dans la même direction que celle du gouvernement, celle de garder tous les terrains publics en main publique. C’est ce que j’ai appris de Vienne, de Kaiserslautern, des Pays-Bas. Gardons nos terrains, gardons nos logements, restons dans l’« abordabilité » pour que les générations futures puissent encore profiter de ce que nous avons mis en place. Si nous vendons, une plus-value se mettra en place, non pas pour l’entité publique, mais pour le privé. Et je ne veux pas de cette privatisation qui se fait au détriment des générations futures.
C’est pour cela que vous avez également mis en place l’emphytéose ?
L’emphytéose existe depuis l’Empire romain. On n’a pas beaucoup de terrains. Comment limiter l’impact des prix sur le logement et revenir à un prix abordable pour ceux qui veulent acheter quelque chose ? Grâce à l’em phytéose ! La SNHBM et le Fonds du logement vendent des logements pour une famille à un prix compris entre 500.000 et 700.000 euros. Vous ne trouverez pas un tel projet dans le
privé. Pourquoi ? Parce qu’on neutralise le terrain par l’emphytéose. Ce n’est pas le droit à la propriété qui est important. Mais le droit de se loger. Et cette famille qui achète une maison avec emphytéose profite d’un terrain abordable, bien qu’il ne soit pas dans sa pro priété. Mais elle a le droit de se loger. Si elle veut revendre le logement, elle doit le revendre à l’entité publique sans qu’il y ait une plus-va lue du marché privé. Elle recevra la valeur de sa mise initiale, dont le prix du logement augmenté de l’indice de la construction. Pour ces familles, c’est la meilleure solution pour s’engager.
En 2021, le ministère du Logement a investi à travers le Fonds spécial plus de 170 millions d’euros dans le logement abordable, ce qui représente une progres sion de 77 % par rapport à l’année 2020. Quelle est votre ambition par rapport à ce fonds ?
Mon ambition est d’aller au-delà des 300 mil lions d’euros, et, pourquoi pas, comme le fait mon collègue François Bausch pour la mobi lité, un demi-milliard par an pour le logement abordable. Si on prend autant d’argent pour accélérer cet investissement dans l’« aborda bilité », il faut aussi définir des critères clairs pour qu’à la fin, ceux qui en profitent soient ceux qu’on a visés.
Les promoteurs privés critiquent égale ment la lourdeur administrative. On nous reproche trop de bureaucratie, de trop vouloir contrôler. Non ! L’accès à ces logements doit se faire via des critères d’éli gibilité sociaux tissant la solidarité. Ceux qui sont éligibles à un logement abordable à la location font partie des cinq premiers déciles. Ceci pour avoir aussi une mixité dans les
habitations. La plus grande lourdeur admi nistrative, c’est la non-application d’un remem brement ministériel. Qui a ces terrains ? Ces 3.500 ha disponibles pour être viabilisés, ce ne sont pas des biotopes. Qui les gère ? Ce sont les propriétaires eux-mêmes qui ne sont pas d’accord entre eux. Dans la majorité des cas, la soi-disant « lourdeur administrative » est le résultat de désaccords entre développeurs.
Vous êtes optimiste et vous vous dites très confiant dans le fait que votre politique aboutira à plus de logements abordables. Votre but est d’arriver petit à petit à un socle de 18 à 20 % de logements abordables en main publique. Quelle est votre date butoir ?
Je suis confiant et optimiste en ce qui concerne notre politique qui garantit un logement décent pour tous les habitants du Luxembourg. Et ce le plus vite possible. L’année passée, nous avons augmenté le nombre de logements abordables de 7 %. Ce n’est pas encore assez, mais nous sommes bien lancés. Nous avons voté cinq projets de grande envergure : Wun ne mat der Wooltz, à Wiltz ; Neischmelz, à Dudelange ; Wëltgebond, à Mamer ; An der Schmëtt, à Biwer, et Elmen, à Kehlen. Au total, ils représentent 3.800 logements avec plus de 60 % de location. Et si on y ajoute tous les autres projets mis en place par les com munes, nous sommes en train de faire beau coup de choses, et de bonnes choses. Et je pense même que nous pouvons viser plus haut, si nous ne changeons plus de politique ! « Dat wat mir bauen, muss bleiwen! » (Ce que nous construisons doit rester, ndlr) C’est ma vision du logement, que je continuerai à mettre en place si je suis à nouveau nommé ministre du Logement. Toutes les lois doivent être axées sur le logement abordable !
« Ce sont les
entreest‘lourdeurmajoritéd’accordeux-mêmespropriétairesquinesontpasentreeux.Dansladescas,lasoi-disantadministrative’lerésultatdedésaccordsdéveloppeurs. »
« Sur les friches, on peut créer de très nombreux logements »
Quand il s’agit de créer des logements, l’assainissement du sol constitue une étape fondamentale du processus.
Le Fonds du logement transforme aujourd’hui deux friches industrielles dans le pays, qui permettront de créer plusieurs milliers d’unités de logement. Son directeur, Jacques Vandivinit, nous explique les opportunités et les défis que représentent ces chantiers.
Le Luxembourg a un riche passé industriel, qui a laissé des traces dans le pays, notamment à travers un certain nombre de friches. Comment le Fonds du logement s’implique-t-il dans la revalo risation de certains de ces terrains ? Aujourd’hui, nous avons lancé des projets de création de logements sur deux friches indus trielles : celle de Neischmelz, à Dudelange, et celle de Wunne mat der Wooltz, à Wiltz. Le premier site est un ancien laminoir d’Arcelor, avec un bâtiment principal d’une longueur de 600 mètres, sur un site d’une superficie totale de 32 hectares. Quatre plans d’aména gement particulier (PAP) encadrent ce chan tier, qui permettra de créer 1.575 logements à vendre ou à louer, deux crèches, des com merces… À Wiltz, le projet est de taille un peu plus modeste : 1.000 logements, une école et des bureaux seront créés sur une superfi cie de 25,5 hectares.
Quels sont les défis à relever pour créer du logement sur une ancienne friche industrielle ?
Que l’on parle de Dudelange ou de Wiltz, les défis sont à peu près similaires. Il y a tout d’abord la nécessité de dépolluer les sols pour permettre de vivre en toute sécurité sur ces sites. Les terres des anciennes friches indus trielles contiennent souvent des huiles et des hydrocarbures, ainsi que, dans une moindre mesure, certains métaux lourds, comme du plomb. Souvent, ce volet implique de creuser pour récupérer la terre et la faire traiter par des organismes privés spécialisés. Sur un site gigantesque comme celui de Dudelange, c’est plus simple, car on peut tout faire sur site. Mais ce n’est pas toujours possible. Pour limi ter les risques pour les personnes amenées à vivre sur le site à terme, nous ne construisons donc jamais en sous-sol sur d’anciennes friches, sauf là où les analyses de sol indiquent qu’il n’y a aucun danger. À ce premier défi s’ajoute celui de la préservation de bâtiments classés. À Dudelange, par exemple, la structure métal lique du bâtiment est protégée. Nous devons donc veiller à la préserver dans le projet final.
Ces différents défis expliquent la durée néces saire pour mener à leur terme des projets de transformation des friches industrielles. Il nous faudra ainsi 15 à 20 ans pour boucler le projet de Dudelange.
Comment la coordination des différentes parties impliquées se déroule-t-elle ?
C’est un autre défi de taille. Entre les entre prises impliquées, les communes, le législa teur, les acteurs en charge de la protection du patrimoine et nos propres services, on compte une cinquantaine de partenaires qui doivent travailler en parfaite harmonie. En tant que promoteur, nous prenons en charge ce rôle de coordinateur, en veillant à orienter
Jacques Vandivinit
BIOFormationEXPRESS
Né en 1977, Jacques Vandivinit est diplômé en économie et est également titulaire d’un master of business administration, international marketing and strategy délivré par l’Université de Birmingham.
Carrière Avant de devenir directeur du Fonds du logement en 2019, Jacques Vandivinit est passé par la société SES, avant de multiplier les expériences professionnelles chez Luxair, Millicom International Cellular, et Mpulse. Entre 2011 et 2019, il était director consulting au sein de PwC Luxembourg.
le projet dans la direction souhaitée. Nous nous occuperons également de la gestion des bâtiments, de leur vente ou location. La par ticularité du Fonds du logement est que nous proposons des logements à prix abordables. Nous devons donc également maîtriser les coûts à chaque étape pour pouvoir remplir notre mission sociale. Or, avec les événements qui se sont déroulés ces dernières années, et la hausse des prix des matériaux qui a suivi, garantir des prix accessibles au plus grand nombre est devenu plus difficile encore.
Y a-t-il une réglementation précise qui encadre la transformation de friches industrielles au Luxembourg ?
La transformation de sites industriels com mence par une procédure de cessation des activités de l’entreprise qui occupait le site.
Les terrains sont ensuite acquis, généralement par l’État, comme ça a été le cas à Dudelange. Ensuite, un arrêté doit être voté pour autori ser la réutilisation du site et donner un cadre précis au processus de rénovation. Ce texte nous détaille les étapes précises à suivre pour transformer le site. Quand il s’agit de créer des logements, l’assainissement du sol consti tue, comme nous l’avons dit, une étape fon damentale du processus. Mais la procédure comporte aussi un volet environnemental.
À Dudelange, le site est à l’arrêt depuis 2006. La nature a donc eu le temps de reprendre ses droits. Or, la faune et la flore qui ont inves ti le site doivent, dans certains cas, être pro tégées. Concrètement, nous devons par exemple déplacer certains animaux présents à Dude lange sur d’autres sites, ce qui implique de trouver les terrains adéquats. Un autre impé ratif est de respecter la loi de financement qui a dû être votée pour ce projet, qui dépasse le plafond des 40 millions d’euros.
Quel regard portent les habitants et les acteurs politiques locaux sur les projets de rénovation de friches industrielles ?
Les considèrent-ils comme une menace par rapport à un patrimoine historique, ou comme une bonne chose pour leur environnement de vie ?
De manière générale, l’attitude des partenaires locaux est plutôt enthousiaste. À Dudelange, la rénovation de la friche Neischmelz permet tra de connecter deux quartiers existants, Ita lie et Schmelz. Aujourd’hui, entre ces deux zones, il y a un site sans vie, qui n’est pas particulièrement agréable d’un point de vue esthétique. Nous allons y créer plusieurs centaines de logements, avec la volonté d’y promouvoir une réelle mixité sociale. En outre, en concertation avec la commune, nous profitons de l’occasion pour améliorer la mobilité dans la zone, en créant certaines routes, en augmentant la fréquence des trains et des bus, etc. La revalorisation de la rivière, aujourd’hui canalisée en souterrain, fait éga lement partie du projet et contribuera à offrir un meilleur cadre de vie à l’ensemble des habitants, tout comme la création d’une nou velle place. Il y a donc un intérêt très fort des acteurs locaux, ici à Dudelange, comme dans d’autres endroits où nous cherchons à transformer un ancien site industriel. C’est d’autant plus vrai à Dudelange, où la com mune gérera 50 % du site, notamment les espaces verts, les voiries, etc.
Au-delà des demandes résidentielles, les associations ou institutions sont-elles nombreuses à vouloir rejoindre des sites nouvellement transformés comme celui de Dudelange ?
De nombreux acteurs étatiques nous ont en effet fait part de leur volonté de rejoindre le nouveau quartier qui sera créé à Dudelange. On peut citer la police, l’Administration des contributions directes, la bibliothèque de la ville… Le ministère de l’Éducation souhaite rait également y créer des logements pour les jeunes en difficulté. Nous pensons qu’il y a une place pour de très nombreux acteurs et services sur ce site. Notre rôle est d’arbitrer la distribution des espaces afin de répondre au mieux aux besoins locaux.
Aujourd’hui, on ne peut plus construire, que ce soit sur des friches industrielles ou ailleurs, sans prendre en compte le volet environnemental et énergétique. Quelles sont vos ambitions, à ce niveau, sur les friches de Dudelange et de Wiltz ?
Au niveau de l’énergie, l’installation de pan neaux photovoltaïques et solaires est prévue dans chacun des projets. À Dudelange, nous envisageons aussi l’utilisation de la géother mie profonde, qui permettra de chauffer non seulement le site, mais aussi tout le quartier. L’ambition est donc de se passer totalement d’énergies fossiles. De manière plus générale, la transformation de friches industrielles
permet aussi d’avoir un impact positif sur l’en vironnement : nous rendons plus propres des sites qui sont déjà bétonnés, ce qui vaut évi demment bien mieux, d’un point de vue envi ronnemental, que d’aller construire sur un terrain naturel, comme une pâture ou une forêt.
Nous avons beaucoup évoqué les défis représentés par la construction sur des friches industrielles. Quelles sont les opportunités que cette construction présente pour un acteur comme le Fonds du logement ?
Pour le Fonds du logement, les petits projets sont très intéressants, mais ils ne permettent de créer qu’un nombre réduit de logements. Avec la transformation de friches industrielles, nous avons l’opportunité de faire du volume. Or, nous avons l’ambition de passer de 100 loge ments créés actuellement chaque année à 150 ou 200 dans les prochaines années. Les pro jets comme ceux de Wiltz et de Dudelange nous permettent d’atteindre plus rapidement l’objectif fixé. En outre, pour des acteurs publics comme le Fonds du logement, les friches peuvent s’avérer intéressantes d’un point de vue finan cier. Souvent, les terrains ont en effet déjà été acquis par l’État, et nous pouvons ensuite les reprendre pour un prix acceptable. Je crois qu’il n’est pas nécessaire de vous rappeler com bien les prix des terrains « normaux » sont devenus inaccessibles aujourd’hui pour une institution comme la nôtre, comme pour la majorité des particuliers.
Ces prix en hausse sont responsables d’une véritable crise du logement au Luxembourg. La transformation des friches constitue-t-elle une piste que l’État devrait mieux exploiter pour trouver des solutions à cette crise ?
Ce n’est pas réellement mon rôle de dire à l’État ce qu’il devrait faire. Et même si on
devait inciter l’État à aller dans ce sens, il faut bien constater qu’il n’y a plus tellement de friches industrielles qui ne sont pas exploi tées au Luxembourg. Ce qui est clair, par contre, c’est que les demandes pour des logements abordables sont en hausse significative du côté du Fonds du logement. Nous nous concen trons surtout sur la location. En quelques mois, nous sommes passés de 4.000 dossiers en attente d’une location à 6.500. À cela s’ajoutent les 7.000 prospects qui se sont présentés à nous l’an dernier pour acquérir un logement. Chacune de ces demandes de location est analysée par notre commission, qui octroie un certain nombre de points à chaque ménage en fonction de différents critères : les revenus, la salubrité du logement actuel, etc. Nous décidons aussi parfois de louer à certaines asbl qui, ainsi, pourront mieux aider ce même public. C’est notamment ce que nous faisons avec l’association Stëmm vun der Strooss, qui vient en aide aux personnes défavorisées dans le pays.
Le Fonds du logement est-il en quête d’autres friches industrielles, comme celles de Dudelange ou de Wiltz, pour y créer de nouveaux projets immobiliers ?
Considérant les défis spécifiques liés à ce type de terrains, nous ne cherchons plus aujourd’hui à acquérir d’autres friches industrielles. Nous avons déjà énormément de travail avec Wiltz et Dudelange, et notre équipe, qui est aujourd’hui active dans 60 communes luxembourgeoises, pourrait difficilement s’occuper d’un autre dossier de ce genre.
Quels sont les autres projets majeurs sur lesquels planche aujourd’hui le Fonds du logement ?
Un projet important vient d’être lancé à Mamer et devrait nous occuper au cours des 5 à 8 pro chaines années. Il faut tout y créer, notamment
les infrastructures routières, le passage des tuyaux et câbles dans le sol, etc. Je reste très prudent sur la durée du chantier, considérant la pénurie actuelle de matériaux qui pourrait retarder considérablement le déroulement des travaux. 150 unités de logement seront créées sur ce site. Le même nombre de logements devrait être créé sur l’ancienne cité Syrdall, à Biwer. À Echternach, un autre projet en cours devrait contribuer à la création de 200 loge ments. À Eisenborn, nous transformons actuel lement un ancien couvent. C’est un projet complexe, car il a une dimension patrimoniale importante. Mais il nous permettra de créer 30 logements supplémentaires. En outre, dans le cadre du Pacte logement 2.0, des moyens ont été mis en œuvre par l’État pour récupérer des terrains, qui seront mis à disposition des communes. Si celles-ci n’en veulent pas, nous pourrions y créer de nouveaux projets. Ce qui est clair, c’est qu’en tant qu’acteur public à finalité sociale, nous devons construire pour répondre à la demande croissante en loge ments à loyer abordable. Nous continuerons évidemment à faire le maximum pour atteindre nos objectifs en la matière.
« Construire sur un site déjà bétonné comme une friche vaut mieux, d’un point de vue environnemental, que d’aller construire sur un terrain naturel. »
« Ramener le Tour au Luxembourg est un défi qui me tente »
Retraité des pelotons depuis 2014, Andy Schleck peut être vu comme un modèle de reconversion. L’ex-vainqueur du Tour de France s’est mué en chef d’entreprise et en organisateur d’événements, il a notamment aussi parié à bon escient sur une start-up spécialisée dans la réalisation de bilans carbone.
Photo GUY WOLFFInterview JULIEN CARETTELe Tour de France arrivera le 7 juillet à Longwy, et ce, pour la deuxième fois en cinq ans. Au Luxembourg, s’il y a bien eu un départ de Mondorf en 2017, on attend une arrivée d’étape depuis 2006. Comment explique-t-on une si longue absence ?
C’est dommage que nous ne profitions pas plus de la volonté de la société organisatrice du Tour de sortir des frontières de l’Hexagone. Au Luxem bourg, la première chose que l’on entend lors qu’on évoque un arrêt de la Grande Boucle sur notre territoire, c’est le gros investissement financier que cela demanderait. Par contre, on ne songe pas assez aux retombées qui seraient générées. On oublie que le Tour est le troisième événement le plus suivi dans le monde après la Coupe du monde de foot et les Jeux olympiques, avec un nombre d’heures consommées par les (télé)spectateurs que l’on chiffre en milliards… C’est une réflexion que je trouve typiquement luxembourgeoise. En France, par exemple, tout cela est vu avec beaucoup plus d’enthousiasme. Et, au Danemark, où j’ai été convié dernière ment en vue du grand départ du Tour prévu cette année à Copenhague, les Danois se rendent bien compte de l’opportunité qui leur est offerte. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens afin de pro poser un spectacle unique. Le Tour est aussi un événement qui peut faire étape au sommet d’un col comme celui du Galibier où on ne trouve que deux parkings. Il ne faut donc pas penser, comme certains, que nous ne possédons pas, au Grand-Duché, les infrastructures nécessaires pour recevoir une telle manifestation.
Que manque-t-il alors ?
Dans l’absolu, et idéalement, le Tour devrait faire escale chez nous tous les trois ou quatre ans.
Mais pour que, un jour, il en soit ainsi, nous avons besoin qu’une impulsion soit donnée. Il faudrait un project manager qui prenne un tel dossier en main…
Georges Engel (LSAP), l’actuel ministre des Sports, n’a jamais caché son amour du vélo. C’est un gros avantage ?
C’est vrai. La commune dont il était bourg mestre, Sanem, a organisé les Championnats du monde de cyclo-cross en 2017. Un bel évé nement ayant rassemblé 30.000 personnes. Cela ne fait que quelques mois qu’il est en fonction au ministère, et on doit donc lui laisser du temps.
Amaury Sport Organisation (ASO), la société organisatrice du Tour de France, ficelle souvent ses dossiers avec pas mal d’avance. Je ne suis donc pas sûr qu’on puisse espérer quelque chose dans les quatre ou cinq ans à venir. Moi, ce dont je rêve, c’est d’un grand départ, comme le Luxem bourg l’a déjà organisé en 1989 et 2002. Un prologue suivi d’une ou deux étapes sur notre sol. Actuellement, je suis trop pris par mes acti vités professionnelles, mais, à terme, j’avoue que ramener le Tour au Luxembourg est le genre de défi qui me tente. Mon profil peut convenir à un tel challenge. Je connais bien ASO. Et puis, depuis 2017, je suis aussi président et directeur de course du Skoda Tour de Luxembourg…
En tant que président, quelles ambitions avez-vous pour le Tour de Luxembourg ?
BIO EXPRESS
Un Tour et un L-B-L Né le 10 juin 1985, Andy Schleck, fils de Johny et frère de Fränk –également champions cyclistes –, a marqué l’histoire du sport luxembourgeois en Liège-Bastogne-Liègeremportant(2009)etleTourdeFrance(2010).
Chef d’entreprise et investisseur Cycliste professionnel à 19 ans, il est contraint de mettre un terme à sa carrière en 2014 et ouvre, en février 2016, son magasin de vélos à Itzig, Andy Schleck Cycles. Il investit aussi dans plusieurs autres projets, dont la start-up nZero.
Président et ambassadeur Depuis 2017, il est président et directeur de course du Skoda Tour de Luxembourg, avant de devenir, un an plus tard, ambassadeur cyclisme pour la marque automobile.
Nous évoluons actuellement en ProSeries, soit la D2 des compétitions cyclistes mondiales, et c’est un niveau qui nous convient. En 2021, huit millions de téléspectateurs ont regardé notre course. Et ce, rien que via Eurosport, qui la dif fusait dans 83 pays.
Pourquoi ne pas vouloir accéder au niveau supérieur, le World Tour, où l’on retrouve les plus grandes courses du monde ?
Nous sommes une asbl, certes avec un bud get assez important (environ un million d’eu ros, ndlr) mais qu’il n’est pas toujours simple de réunir. Le marché luxembourgeois est bien plus petit que celui de nos voisins. Là où un sponsor offre 300.000 euros en France, il en donne peut-être 30.000 chez nous… Passer à l’échelon supérieur demanderait beaucoup de changements, à commencer par nos par tenaires actuels. Et c’est un sacrifice que je ne veux pas faire. Il n’est pas conciliable avec
les ambitions que je me suis fixées à mon arrivée. Désormais, tous nos fournisseurs sont luxembourgeois. On ne se dirige vers des marques étrangères que si un produit n’est pas élaboré sur notre territoire. Financière ment, je ne le cache pas, c’est moins intéres sant. Mais il est important de le faire parce que nous sommes le Tour de Luxembourg.
Ce fameux World Tour, je le garde néan moins dans un coin de ma tête, mais plutôt pour l’organisation d’une course d’un jour.
Vous voulez créer une « classique » de premier plan au Luxembourg ?
Oui. C’est un projet qui n’en est plus au stade du rêve. On a dépassé celui-ci, désormais. J’ai même une échéance en tête : 2025 ou 2026 pour la première édition. Sur le marché actuel du cyclisme, si vous voulez que votre course attire l’œil, vous devez soit pouvoir mettre en avant l’histoire de celle-ci – comme LiègeBastogne-Liège ou Paris-Roubaix –, soit vous appuyer sur un concept marquant. Et je pense avoir l’idée qui nous différencierait des autres : une épreuve avec un départ et une arrivée au Luxembourg, mais qui traverserait les fron tières des quatre pays de la Grande Région. Les coureurs passeraient ainsi, dans la même journée, au Luxembourg, en Belgique, en France et en Allemagne.
Présider et diriger le Tour de Luxembourg n’est qu’une de vos activités. Vous vous êtes beaucoup diversifié depuis votre départ du peloton en 2014… Mon activité principale, c’est le magasin de vélos que j’ai ouvert à Itzig. En parallèle, je voyage encore beaucoup pour des événements liés au cyclisme. Depuis que le Covid-19 est moins présent, c’est d’ailleurs reparti à 200 à l’heure sur ce plan-là. Ainsi, je serai notamment présent durant tout le Tour de France, en tant qu’ambassadeur de la marque Skoda, un des sponsors principaux de la Grande Boucle. J’y accompagne les VIP les plus importants en les guidant dans le monde du Tour.
J’ai également investi dans une entreprise de fabrication de selles en carbone située à Filsdorf et je fais partie des gens qui ont aidé à la naissance d’une start-up américaine, baptisée
Conversation Andy SchleckAvant l’arrivée du Covid-19, la vente des vélos en stock représentait 40 % du chiffre d’affaires du magasin Andy Schleck Cycles d’Itzig. Les 60 % restants étant des commandes passées par les clients. Désormais, ces mêmes stocks constituent 95 % du chiffre d’affaires. Comme dans d’autres secteurs, les pénuries de certaines pièces sont une réalité. « Le temps nécessaire pour recevoir une commande a explosé, explique Andy Schleck. Celles que je passe actuellement concernent des vélos qui n’arriveront qu’en 2024… »
nZero, spécialisée dans la réalisation de bilans carbone. En septembre, le Tour de Luxembourg va d’ailleurs devenir, à ma connaissance, la première course cycliste à effectuer le sien.
Le but est de réduire les émissions de CO2 du Tour de Luxembourg et de tendre vers la neutralité carbone ? L’objectif est d’optimiser notre impact. D’obtenir des chiffres concrets, histoire de pouvoir demander ensuite un rendez-vous avec l’État, mais aussi avec nos principaux sponsors, pour leur dire : « Voilà où nous en sommes, et voici nos aspirations objectives pour le futur. Est-ce que vous nous soutenez ? » Le Tour de Luxem bourg représente 120 voitures, une trentaine de motards, 120 coureurs, environ 200 chambres d’hôtel, etc. Et ce, pendant cinq jours de course (du 13 au 17 septembre en 2022, ndlr). Nous avons un certain impact, en tant qu’événe ment sportif majeur au Luxembourg. Et je suis curieux de voir comment nous pouvons évoluer en un an, puis à plus long terme. Mais ce que j’aimerais surtout, c’est que cette démarche serve d’impulsion, afin qu’un jour on en arrive à ce qu’un Tour de France, par exemple, effectue la même démarche.
On ne peut pas dire que le problème climatique soit, habituellement, la première préoccupation du monde du sport en général, et du cycliste en particulier. D’où vient votre intérêt pour ce domaine ?
C’est un sujet qui me passionne. Vous savez, par exemple, que si vous remplacez 692 km de conduite en voiture par 692 km sur un vélo de la marque Trek, vous compensez alors le coût du carbone pour la fabrication de ce même vélo ? Ils appellent cela ‘la règle des 692’… J’ai deux enfants et, comme tous les pères, je veux qu’ils grandissent dans un monde différent de celui qu’on leur promet pour le futur. Si on veut essayer d’atteindre les objectifs climatiques fixés pour l’horizon 2050, il faut bouger, des initiatives doivent naître. Investir dans nZero va dans cette logique-là. Après ma carrière de cycliste, j’ai participé aux États-Unis à des évé nements privés baptisés Champions & Friends où on me conviait pour rouler aux côtés d’en trepreneurs importants. Cela m’a permis de côtoyer pas mal de monde et, notamment, de faire la connaissance des personnes qui sont derrière cette start-up. Nous avons commencé petit et, aujourd’hui, nZero compte 120 employés, avec des bureaux en Californie, à Londres, à New York, mais aussi, ici, à Luxembourg.
Saviez-vous que votre vie professionnelle prendrait cette direction quand vous avez quitté le peloton en 2014 ?
Non, pas du tout. Je n’avais que 29 ans. J’ai eu besoin de quelques mois afin de faire le point. Il le fallait. Du jour au lendemain, je suis passé d’Andy le cycliste à Andy l’ancien cycliste. Cela a été un moment compliqué. Dans un sens, j’ai dû réapprendre la vie. Au début, j’ai pris pas mal de poids que j’ai, en partie, perdu aujourd’hui. Désormais, je pèse toujours 20 kilos de plus que lorsque je courais, mais il faut dire que j’étais particulièrement maigre à l’époque puisque j’affichais 66 kg sur la balance (pour 1,86 m, ndlr).
Comment avez-vous débuté Andy Schleck Cycles, votre magasin de cycles ?
Au bout de quatre ou cinq mois, j’ai découvert l’immeuble qui abrite désormais mon magasin de vélos. J’y ai vu un beau challenge. Le souci était que je ne savais pas comment fonctionnait une entreprise. Du coup, pendant un an, j’ai travaillé dans celle de mon beau-père, la société Delvaux, située à Itzig, spécialisée en salles de bains, piscines, wellness, etc. J’y ai beaucoup appris : comment gérer les stocks, l’administra tif, etc. Et cela, en même temps que je montais mon propre magasin. Se lever tous les matins à 6 h pour aller au bureau n’a pas été simple. Qui plus est que je n’étais jamais le premier à partir le soir. Je ne le voulais pas. Si le cyclisme m’a appris une chose, c’est bien que si tu veux quelque chose, il faut travailler pour l’obtenir.
Le succès est-il au rendez-vous ?
Plutôt bien, puisque nous affichons un chiffre d’affaires qui oscille entre trois et quatre mil lions d’euros, tout en comptant 14 employés. J’ai remarqué que notre marché est loin d’être saturé au Luxembourg. D’ailleurs, après avoir
« Le Tour de Luxembourg va devenir la première course cycliste à effectuer son bilan carbone. »
noté qu’il n’y avait pas vraiment d’offre sur la Moselle, alors que, pourtant, tous les cyclistes y roulent, je viens d’ouvrir un deuxième magasin, à Mertert. Autre atout : Trèves et ses 120.000 habitants ne sont qu’à une dizaine de kilomètres.
Les Allemands sont assez friands du service haut de gamme que nous fournissons. Or, j’ai toujours voulu un très haut niveau de qualité, qu’on offre un accueil personnalisé à chaque client. Que ce dernier passe la porte pour ache ter un vélo à 300 euros ou à 13.000 euros, on lui propose un café, on discute, on permet de tester sa position sur le vélo via notre fitting studio, on amène le vélo au domicile de l’ache teur, etc. Au besoin, nous fournissons aussi les assurances en direct et nous pouvons même proposer une formule de financement.
Vous comptez continuer à grandir ?
Non, ce n’est pas à l’ordre du jour. Je suis bien avec mes deux magasins. Grandir trop vite pourrait signifier une perte de la qualité du ser vice. Qui plus est, je connais déjà des difficultés à trouver du personnel qualifié à l’heure actuelle…
La pandémie a-t-elle été un accélérateur pour le marché de la vente de vélos ?
J’évaluerais à 30 % l’augmentation de notre chiffre d’affaires pendant la crise sanitaire. Une évolution qui a eu tendance à perdurer. Mais, à mes yeux, c’est surtout le développement du vélo électrique qui est à la base du grand boum de ces dernières années. Bien plus, selon moi, que la crise sanitaire. Les utilisateurs se rendent compte qu’il apporte les avantages du vélo sans la contrainte de la fatigue. Actuellement, chez nous, il représente une part de marché d’envi ron 40 %. Nous sommes loin des 95 % qu’on voit en Autriche ou en Suisse, des 70 % au Danemark et même des 60 % valables en France. Ce qui me pousse à penser qu’il nous reste donc une belle marge de progression dans le futur.
Vous avez une équipe cycliste féminine à votre nom dans le peloton professionnel. Est-ce une autre manière de promouvoir votre magasin ?
Quand on a ouvert ce dernier, je me suis dit que nous devions cultiver notre propre communauté autour du vélo. Nous avons donc commencé à organiser des sorties le weekend. Mais on s’est vite rendu compte que très peu de femmes y prenaient part. Moins qu’ail leurs en Europe. Nous avons analysé la chose, et il s’est avéré qu’elles n’aimaient pas rouler avec les hommes. Nous avons donc créé des sorties qui leur étaient réservées, tout en orga nisant également des workshops spécialement pour elles. Et cela a débouché sur la création d’un club cycliste et, ensuite, d’une équipe –également soutenue par les sociétés Creutz & Partners et Immo Losch – évoluant au deu xième échelon mondial. Elle est composée de coureuses semi-pros.
Événementiel sportifUn pari pour l’économiedoper
Réalisée en 2017 mais jamais rendue publique, une étude du ministère des Sports démontre l’intérêt économique à organiser, au Luxembourg, des événements sportifs majeurs.
« Le Tour de France ne se rend que dans les villes où il est désiré. » Cette phrase est devenue l’un des grands classiques de Christian Prudhomme, l’actuel directeur du Tour. Une manière pour ce dernier de signifier qu’accueillir le troisième événement sportif le plus populaire au monde se mérite. Il faut le vouloir, et fort, donc. Or, cette volonté ne semble guère présente au Luxembourg. ASO, la société organisatrice de la Grande Boucle, assurant ainsi à Paperjam que, s’il existe bien des « contacts avec certaines ‘autorités’ luxembourgeoises, […] aucune candidature sérieuse pour accueillir le Tour » n’a été formulée à l’heure actuelle.
ASO a aussi confirmé les tarifs en vigueur pour voir le Tour s’arrêter dans une ville. Soit 80.000 euros pour un départ d’étape et 120.000 euros pour une arrivée. Du moins, si vous êtes une localité française. Pour une ville étrangère, les mon tants sont supérieurs (« en raison d’un surcoût logistique », avance t on chez ASO), sans qu’aucun barème ne soit fixé. « Il est surtout important d’avoir une vraie volonté politique derrière une candidature, que cette dernière soit appuyée par un État ou une région », explique t on encore au sein de la société française. Il en va de même pour l’organisation d’un grand départ, pour lequel la facture se chiffre alors en millions d’euros.
En 2021, 3 euros en retour pour 1 euro investi Mais le jeu en vaut la chandelle. Ainsi, lors du grand départ de l’édition 2021, qui se déroulait en Bretagne, une étude a été menée par les autorités locales. Celle ci
a révélé que l’étape inaugurale, dont le coût est estimé à 2,3 millions d’euros d’argent public, a attiré une fréquentation supplémentaire de 52.000 touristes et généré 4,35 millions d’euros de recettes directes pour l’économie locale. Au total, les retombées sont même évaluées à 7,35 millions d’euros, soit près de 3 euros par euro investi. Un ratio dans la moyenne de ce qui a été calculé ces dernières années.
Belvaux, près de 13 millions d’euros de retombées Assisterait on au même phénomène au Luxembourg ? Une étude com mandée par le ministère des Sports semble le confirmer. Réalisée en 2017 – sur un échantillon représentatif de 780 personnes – en marge des Championnats du monde de cyclo cross organisés cette année là à Belvaux, elle donne un aperçu de l’envergure économique de cet événement. Il en ressort ainsi que ces mondiaux, ayant réuni environ 30.000 personnes, ont engendré des retombées directes à hauteur de plus de 5,3 millions d’euros pour l’économie luxembourgeoise. L’impact total, incluant les effets indirects, se chiffre, lui, à plus de 12,7 millions d’euros. Et cela, pour un coût organisationnel évalué à 2 millions d’euros. Un rendement des plus intéressants, donc.
Vouée à un usage interne, cette étude n’a jamais été rendue publique. Même si elle aurait pu être davantage poussée, on peut tout de même le regretter, dans la mesure où elle tend à démontrer l’intérêt écono mique à organiser, au Luxembourg, des événements sportifs de portée internationale. Contrairement à de nombreuses idées reçues…
Une faim de recrutement
Les métiers de bouche, tout comme les établissements de l’horeca, peinent à trouver la main-d’œuvre qualifiée dont ils ont tant besoin. Des bouchers aux traiteurs en passant par les serveurs, le secteur est affamé de renforts.
Avec 268 postes déclarés en avril dernier auprès de l’Adem, le personnel de cuisine et de ser vice en restauration reste une denrée rare au Luxembourg. Le phénomène de pénurie de main-d’œuvre est loin d’être propre aux métiers de bouche : l’agence a recensé 12.684 postes vacants, soit 53 % de plus sur 12 mois.
« Le problème de la main-d’œuvre, ce n’est pas l’argent, mais c’est un dégoût de la profes sion », avance le chef étoilé du restaurant La Distillerie, René Mathieu. L’établissement gastronomique officie sans sommelier ni maître d’hôtel attitrés depuis un an maintenant.
« Je ne sais pas ce qu’il faut faire. La restauration est en péril et je ne sais pas comment cela va évoluer, mais je crains que cela empire », se désole-t-il.Sabrigade
compte actuellement 15 recrues qui assurent la préparation et le service de 90 à 100 couverts par jour, répartis sur deux services dans le restaurant La Distillerie et la Brasserie Côté Cour. Le chef estime qu’il faudrait au moins cinq salariés supplémentaires pour sou lager son équipe, qui travaille avec deux jours et demi de fermeture hebdomadaire.
Pendant longtemps, la restauration a été synonyme de secteur où beaucoup d’oppor tunités et d’argent facile étaient accessibles à de nombreux jeunes qui avaient l’envie de travailler, que ce soit en poste fixe ou en « extra », une source de revenus peu scrutée à l’époque.
« A-t-on trop compté et abusé de cette grande flexibilité pendant les années fastes de la restauration ? », s’interroge le boucher et restaurateur Guy Kirsch, propriétaire des restaurants Aal Schoul à Hobscheid et Bestial à Grass. Il précise sa pensée : « Aujourd’hui, tout est beaucoup plus contrôlé et la pénurie de personnel donne lieu à des demandes salariales
peu réalistes. Moins d’extras, plus de frais à l’embauche… On paye peut-être les exagérations du passé. Et cela n’augure pas une amélioration à court terme... »
Les réfugiés ukrainiens : une vraie aide ? L’afflux de réfugiés ukrainiens pourrait-il être une réponse à ce manque de main-d’œuvre ?
Pas pour René Mathieu, qui souligne les lour deurs administratives liées au statut extraeuropéen, sans compter les difficultés de communication avec ces travailleurs expatriés.
« Je viens d’embaucher deux Ukrainiens et, franchement, ça va pour les papiers », tempère de son côté Ryôdô Kajiwara. Le chef nouvel lement étoilé du restaurant Ryôdô a étoffé son équipe avec, notamment, une pâtissière ayant fui le conflit armé. « Elle a demandé
VSL’ALIMENTATIONLESBONSÉLÈVESNombred’entreprises
- 5 % entre 2016 et 2021 vs + 71 % pour le cluster Nettoyage du bâtiment
Nombre d’emplois - 10 % entre 2016 et 2021 vs + 62 % pour le cluster Fleuriste et Paysagiste MAIS...
Taille moyenne de l’entreprise 28 employés, soit le 2e juste derrière le cluster Nettoyage du bâtiment (32)
Parité Et c’est le cluster numéro un en termes de parité, avec un ratio 45 % femmes / 55 % hommes !
le statut de réfugiée, et l’État contribue à une partie de sa rémunération », explique-t-il.
« Je veux donner aux Ukrainiens la même chance que celle que j’ai reçue en arrivant au Luxembourg. Je me souviens que je ne parlais ni français ni anglais », se remémore le natif de Saitama, au Japon. Il a suivi son épouse jusqu’au Grand-Duché voici plus de dix ans pour un parcours qui a mené ce cuisinier de formation vers les plus grandes tables du pays, comme les restaurants Léa Linster, Le Sud, Le Fin Gourmand, le Clairefontaine et Mosconi.
Dominique Colaianni, restaurateur emblé matique de la scène luxembourgeoise, fête cette année le trentième anniversaire de La Mirabelle. Il déplorait aussi récemment ne pas avoir pu embaucher des élèves ukrainiens issus d’une école hôtelière réputée de Poznan (Pologne), qui savaient travailler et voulaient rester au Luxembourg après une formation solide dans ses établissements. Il est donc à parier que le statut de réfugié permettra à la nouvelle géné ration d’intégrer les Espaces Saveurs…
Les bouchers, une denrée rare Charles Hoss a de son côté pris goût à son métier lors d’un job étudiant, et n’est pas prêt à y renoncer. Le boucher âgé de 23 ans officie actuellement au sein de la boucherie MüllerAdam à Ettelbruck. « Trouver un emploi est une question de jours dans notre métier, il y a tellement peu de candidats sur le marché », observe le jeune homme. De six étudiants au début de sa formation au lycée technique de Bonnevoie, ils sont sortis moitié moins de sa promotion pour aller se perfectionner en apprentissage un an avant de travailler. « Les journées sont intenses mais ça me plaît, et les primes sont intéressantes », admet-il.
Photo MATIC ZORMAN Auteurs CATHERINE KURZAWA et FABIEN RODRIGUES« Apprendre un métier d’artisanat, c’est la qua si-certitude de trouver un emploi, avoir la possi bilité de continuer à se former et avoir même la possibilité d’entreprendre par la suite : ce sont de véritables atouts qui ont du mal à arriver aux oreilles de nos jeunes, et sans doute aussi à celles de leurs parents », soutient Robert Faymonville, directeur des ressources humaines chez Cactus.
L’acteur historique de la grande distribution au Luxembourg, fort de 24 super et hypermar chés, martèle désormais cet argumentaire dans quatre à cinq écoles chaque année. Car face à la pénurie de main-d’œuvre, Cactus se voit
Le site beruffsausbildung.lu Géré conjointement par les Chambres de commerce, des salariés et de luxembourgeoises,l’agricultureilestdédié à la promotion de l’apprentissage et s’adresse aussi bien aux jeunes et aux adultes qu’à tous ceux qui désirent se réorienter. Il permet d’accéder à des diplômes de niveaux supérieurs. Et ce, pour plus d’une centaine de métiers.
La plateforme Handwierk.lu Une campagne de communication qui vise à stimuler l’image de l’artisanat en général, mêlant témoignages vidéo, médias sociaux et nouveau quiz d’orientation interactif.
Le programme handsup.lu Un ensemble de vidéos créatives visant à donner un coup de projecteur positif sur la passion déployée par les artisans pour faire vivre leur métier et développer leurs activités.
de l’école, c’est clairement l’État, qui offre des conditions d’horaires et de salaires inégalables.
Pour les jeunes qui sont contents de devenir arti sans, mais qui sont poussés par l’appât du gain et de la facilité car n’ayant pas forcément la passion brute du métier, comment voulez-vous qu’ils y résistent ? Travailler dans une cantine de ministère, avec le salaire et les congés que cela implique, qui peut résister à cela ? »
Toujours selon lui, le premier chantier est clairement celui de la motivation à l’école, en arrêtant de tout mettre sur le dos du Covid-19.
contraint de promouvoir ses vacances de postes dans des canaux toujours plus diversifiés.
L’enseigne a mis en place un circuit de formation interne, où plusieurs dizaines de candidats sont formés chaque année, tels les aspirants à des postes en boucherie, qui peuvent apprendre dans les rayons-écoles de Bascharage et de la Belle Étoile.
Quant au supermarché de Howald, il abrite le rayon-école de la poissonnerie de l’enseigne : techniques de découpe, filetage, gestion des commandes et des pertes, techniques de vente, mais aussi connaissance des produits, y sont enseignés aux candidats désireux d’intégrer ce rayon.Laformation dure entre quelques semaines et six mois, selon l’expérience des futurs poissonniers. « Nous sommes face à une dif ficulté supplémentaire, celle de trouver des formateurs, car pouvoir transmettre son savoir avec la pédagogie requise n’est pas n écessairement une compétence naturelle », ajoute Robert Faymonville.
Cactus recrute en permanence des métiers de bouche et a constaté un afflux de candidats en provenance de l’horeca durant la crise du Covid, un phénomène qui se conjugue désor mais au passé. D’ailleurs, une partie de ces nouveaux venus a remis les voiles vers la restau ration au terme des turbulences sanitaires, selon le directeur qui avance que, « parmi ceux qui sont restés chez nous, c’est principalement pour une raison de stabilité ». Dans la grande distribution, le travail se fait sans coupure, contrairement à l’horeca. Mais, concernant les horaires, s’il est évident que le travail nocturne est limité, les larges amplitudes horaires des grandes surfaces mobilisent du personnel de 5 h à plus de 20 h, sept jours sur sept.
Dans les grands noms de l’artisanat local… Le fait que les bouchers et les poissonniers qualifiés soient difficiles à trouver et à attirer au Luxembourg n’a pas qu’un impact sur la grande distribution, mais également sur les artisans locaux qui ne peuvent clairement pas faire tout, tout seuls… C’est le cri d’alarme que pousse Guy Kirsch, également boucher, lors qu’il constate les obstacles qui se dressent devant lui pour trouver des artisans de confiance et animés par la passion du métier. Selon lui, la profession – qui a ses propres spécificités et défis – pâtit d’un déficit d’image et d’un manque d’intérêt d’une nouvelle génération luxembour geoise peu volontariste et attirée par la facilité. Il s’explique : « Un de nos pires adversaires, si je peux me permettre le terme, pour trouver de jeunes artisans motivés et qualifiés à la sortie
De moins en moins de jeunes intègrent les filières professionnalisantes, comme au lycée technique de Bonnevoie avec qui je travaille régulièrement. Le fait est là : les classes se vident. La pandémie a certainement affecté l’enthou siasme pour les formations artisanales, mais elle ne peut plus être considérée comme la seule raison. Il y a à mon sens un facteur plus cultu rel, lié à la mentalité luxembourgeoise.
«
Il évoque également sans détour les conditions de travail dans le secteur, qui ont fortement évolué c et qui offrent de belles positions, à la rémunération avantageuse. « Il faut arrêter de croire que l’artisanat ne paye pas. Les salaires sont bons. Les conditions de travail aussi. Les coupures en restauration n’existent presque plus. Chez nous, par exemple, les ouvriers qualifiés peuvent avoir accès à un large éventail d’activités, de la restauration à l’évènementiel, en passant
L’ARSENAL ACTUEL DE LA CHAMBRE DES MÉTIERS POUR LA PROMOTION DE L’ARTISANAT
« Le problème de la celamaiscelasaisenLaqu’ilJedemaiscemain-d’œuvre,n’estpasl’argent,c’estundégoûtlaprofession.nesaispascefautfaire.restaurationestpériletjenepascommentvaévoluer,jecrainsqueempire. »RENÉ MATHIEU
« Apprendre un métier d’artisanat, c’est la dedoutedeàatoutsceprpossibilitéettinuerpossibilitéuncertitudequasi-detrouveremploi,avoirladecon-àseformeravoirmêmelad’entre-endreparlasuite :sontdevéritablesquiontdumalarriverauxoreillesnosjeunes,etsansaussiàcellesleursparents. »ROBERT FAYMONVILLE
par la boucherie pure, bien sûr. Alors qu’il y a encore trois ans, nous stimulions notre activité traiteur, aujourd’hui, nous sommes obligés de refuser plusieurs dizaines d’évènements privés par saison par manque de personnel. C’est un manque à gagner et une véritable frustration. »
Il préfère ainsi embaucher des ouvriers non spécialisés, à qui ses équipes enseignent le métier. Un modus operandi approuvé par la Chambre des métiers, avec qui M. Kirsch assure collaborer de manière permanente. Hanna Meyer, directrice Marketing, communication et relations publiques de l’institution, l’affirme ainsi : « Nous motivons les patrons afin de décla rer des postes d’apprentissage et qu’ils deviennent des entreprises formatrices. » Mais la formation in situ peut-elle remplacer son pendant aca démique, et ce, malgré une réforme et une uniformisation du brevet de maîtrise ?
On ne peut pas être au four et au moulin
Même interogation pour les boulangeries et pâtisseries Hoffmann, qui sont sur le point d’ouvrir deux nouveaux points de vente dans la capitale. « Pour mieux fonctionner, nous
La désaffection n’a pas de frontières et, pour notre interlocuteur, les appétences des can didats ont tendance à porter sur des emplois aux horaires diurnes, voire « télétravaillables ». Bref, un schéma incompatible avec la bou langerie-pâtisserie. « Nous avons cinq pâtis siers dédiés aux gâteaux design commandés pour des occasions spéciales comme des mariages. Dans ce contexte, nous sommes limités entre 50 et 60 grands gâteaux par semaine et l’on en vient à refuser certaines commandes, tant il est difficile d’y répondre, sans compter les aspects de livraison et de présence du personnel sur place », ajoute Jean-Marie Hoffmann.
Une affaire d’image à régler au plus vite ?
Du côté de la Chambre des métiers, on est tout à fait conscient des difficultés de recrutement rencontrées ces derniers mois par le secteur des métiers de bouche, que les profils soient recher chés dans l’artisanat ou dans l’horeca. Hanna Meyer assure ainsi qu’il y a « des chiffres enthou siasmants en matière de formation et d’embauche dans tous les secteurs de l’artisanat… sauf dans les métiers de bouche ! » Les données publiées dans le dernier rapport chiffré de la Chambre vont en effet dans ce sens : dans la catégorie « alimentation » (cluster artisanal regroupant les métiers de boulanger-pâtissier, boucher, trai teur, fabricant de glaces, de gaufres et de crêpes, meunier, chevillard-abatteur de bestiaux et fabricant de salaisons et de tripes), si le nombre d’entreprises a bien augmenté de 1 % en un an, son évolution affiche une baisse de 5 % entre 2016 et 2021. Pour les emplois liés, c’est encore plus flagrant, avec une baisse de 5 % sur un an et de 10 % depuis 2016…
Guy Kirsch va d’ailleurs plus loin dans sa réflexion quant à ces baisses progressives et structurelles : « Le concept de mentor est éga lement en train de disparaître, à mon sens. Quand j’étais jeune apprenti, j’avais la fierté
de me tenir à côté de mon formateur, et c’était souvent sans salaire. À présent, on ressent une forme de jalousie des employés – et parfois du public – envers une réussite durement acquise.
Les gens pensent que si je suis encore à table à 14 h 30 avec un bon client, je n’ai rien foutu de la journée. Ils ne m’ont certainement pas vu recouvert de sang à l’abattage tôt le matin, ou en train de m’assurer que tout se passe bien en cuisine ou sur un évènement dans la soirée.
devrions recruter une vingtaine de personnes », confie Jean-Marie Hoffmann, CEO de l’en seigne basée à Wormeldange-Haut. « De l’autre côté de la frontière, nous avons de plus en plus de mal à trouver des gens. Deux à trois salariés ont démissionné récemment suite à l’éloigne ment et l’explosion des frais de route », admet celui qui a été vice-champion du monde de la viennoiserie en 1996. Entre le relèvement du salaire minimum côté allemand et les primes et autres RTT côté français, le recrutement est de plus en plus ardu dans les métiers de la boulangerie-pâtisserie, comme tous ceux de bouche de manière plus générale.
À quel moment ce respect de l’artisan s’est-il étiolé ? La bataille de l’image de l’artisanat est certainement une des plus difficiles à gagner… » Afin d’agir à son échelle, notamment en matière de visibilité et de promotion de l’image des métiers artisanaux, la Chambre des métiers dispose de la plateforme handsup.lu, qui permet de retrouver l’actualité du secteur, mais aussi un ensemble de témoignages vidéo qui mettent en exergue les valeurs de l’artisanat. On a ainsi vu récemment dans cette collection la très média tique chocolatière Lola Valerius, installée depuis 2020 à Esch-sur-Alzette, et qui, tout en décri vant son parcours et la manière dont elle est devenue créatrice de chocolats, appuie sur les points forts des métiers en question : d’une part, la finalité valorisante de la fonction d’artisan, qui a pour but de « rendre les gens heureux », et, de l’autre, sa capacité à « générer de l’unique, du qualitatif et du lien social », dans un monde où la tendance va souvent à l’uniformisation de la consommation depuis un écran connecté… Le point final et primordial devrait probablement être le véritable moteur de motivation proposé aux élèves des écoles formatrices : la fierté d’être artisan, la conviction de vouloir l’être longtemps, parce que « ça vaut le coup ». Point.
CHIFFRES CLÉS DES OFFRES DÉCLARÉES DANS LA RESTAURATION
« Le concept de mentor est également en train de disparaître, à mon sens. Quand j’étais jeune apprenti, j’avais la fierté de me tenir à côté de mon formateur, et c’était souvent sans salaire. » KIRSCH
« De l’autre côté de la frontière, nous avons de plus en plus de mal à trouver des gens. Deux à trois salariés ont desetàrécemmentdémissionnésuitel’éloignementl’explosionfraisderoute. »
JEAN-MARIE HOFFMANN
Meet the ambassadors
Photos GUY WOLFFWhether they’re fostering bilateral relations in business or culture, or representing their nations at networking events and meetings, ambassadors are busy individuals. This portfolio presents a selection of them in a more informal setting, as they take us along some of their favourite locations in the grand duchy and talk more about what they get up to when they have a bit of downtime. NATALIE
Diego Brasioli
Italian ambassador Diego Brasioli appreciates culture, whether he’s visiting the Lëtzebuerg City Museum or walking along the Corniche with its scenic views.
“It’s a very nice experience that I always let Italian delegations have when they are visiting the city,” he explains. He values the Italian embassy’s official residence, a 19th-century ‘maison de maître’. “Its beautiful salons allow me to enjoy my personal collection of oriental rugs and art that has grown over the course of my career in Asia and the Middle East.” Italians make up one of the largest expat communities in the grand duchy. It’s the embassy’s role to act “as an ‘opportunity multiplier’ in bilateral relations with the host country”, and he’s engaged on three key fronts: consular assistance, “an ever-increasing level of economic and political excellence between our countries” and encouraging cooperation in various areas.
Fleur Thomas
When British ambassador Fleur Thomas wants “to escape the hustle and bustle of diplomatic life”, she relishes walking in places like Walferdange, where she enjoys the history of a Roman villa in the area. “Only about half of the site has been researched, and the villa has not yet been unearthed,” she says. “They are some of the deepest wells in the region, and the system is fascinating.” It’s also a good place to listen to songbirds, she adds. The grand duchy and the UK have rich ties, culturally, economically and historically. The grand duke recently viewed an exhibition on Queen Elizabeth II’s ties to the grand ducal family in honour of her platinum jubilee, while plenty of British artists have exhibited at places like Mudam and Villa Vauban, for example. “I have also had the chance of surprising my teenage self by meeting Boy George in Esch-sur-Alzette during Luxembourg Pride,” the ambassador adds.
Vladimír Bärtl
It’s through flight that Czech ambassador Vladimír Bärtl says he’s able to “switch from the world of diplomacy to the world of wings”. Having flown since 1995, he regularly visits the Aéro-Club and airport to take out the above Piper PA-28, which he recently used to fly a group of ambassadors and other dignitaries to the Spangdahlem Air Base. While he appreciates meeting fellow aviators through the aero clubs he’s joined in his various posts abroad, he also sees links between his hobby and his career: “Aeronautical radio communication is structured and concise: who I am, where I am, where I’m heading, what my immediate intentions are,” he says, “all of which are beautifully applicable to international negotiations!” The two nations have a long history, he explains, starting with Luxembourg kings on the Bohemian throne and today “like-minded in many areas in multilateral forums”.
Stephen Dawson
Irish ambassador Stephen Dawson’s tenure in Luxembourg has been dominated by the covid pandemic, which makes him conscious of the very many places he still has to visit. An avid birdwatcher, Dawson enjoys exploring the countryside, finding a bench in the woods and letting the woodland birds get used to him.
“It is peaceful and meditative, and the exact opposite of the social bustle of an ambassador’s working life. Closest to home I do this in the woods around the military cemeteries in Sandweiler, places of sadness but also beauty and peacefulness.”
The professional diplomat has long been aware that Ireland and Luxembourg share similar values. And recent increase in trade and business links, i.e., in the financial and tech sectors, means that “recruitment companies now headhunt in both directions”.
Jiro Okuyama
Japanese ambassador Jiro Okuyama says that iSpace Europe is one of his favourite locations in the grand duchy “because it’s a symbol of our bilateral endeavour to explore space business, the goal of our next generation”. iSpace is a private Japanese company specialising in lunar rovers and robotic lunar landers and is currently working on its first mission launch through its commercial lunar exploration programme. But it’s not just in business or space exploration that the two countries have bridges. There’s also a “long-standing friendship between the imperial family of Japan and the grand ducal family of Luxembourg”. The ties are likely to deepen, as the next world expo takes place in 2025 in Osaka. When asked what issues are important for Japanese expats, he answers, “The difficulty to find ingredients to cook authentic Japanese dishes.”
Thomas Lambert
Belgian ambassador Thomas Lambert says a recent visit to the blast furnaces in Belval “was a ‘wow’ experience”. “As an amateur of photography and industrial architecture, the place also embodies the drive of Luxembourg to move ahead and stay ahead of the curve,” he says. “The campus is impressive because of its combination between industry and innovative learning, past, present and future.” For Belgian expats, navigating the healthcare system and finding affordable or shorter-term housing are amongst the main challenges. But there are plenty of bridges between the neighbouring countries, some more light-hearted: “From De Haan to Knokke, Belgians and Luxembourgers alike seem to share a special appreciation or ‘d’Belsch Plage’,” the ambassador says, adding that business pragmatism and self-deprecating humour are other areas he sees as commonalities.
Melitta Schubert
Austrian ambassador Melitta Schubert enjoys the hiking and biking trails so much that she cycled from Luxembourg City to Remich for this photo.
“I love especially the Moselle region because water adds a special touch to the landscape, and it also reminds me of our famous Wachau region,” similarly known for its picturesque vineyards and lush hills. She and her team are working on a publication about Austria-Luxembourg links, expected for release by mid-2023.
It was on her initiative in November 2021 that the Luxembourg Ladies Ambassadors Club was founded to support Femmes en Détresse. The group of six meet regularly, engaging with stakeholders to promote women’s rights. “We are aware that there is still much work needed in this area... I’m proud to be part of this group of active, engaged and dedicated women.
”
Thomas Barrett
It’s no secret that Luxembourg and the US have strong links, both members of Nato, the UN and OECD and signatories to the landmark Artemis Accords, part of the Moon-to-Mars mission. US ambassador Tom Barrett, former Milwaukee mayor, is also familiar with the Luxembourg community, particularly in Wisconsin, not to mention the US’ role in liberation in past wars. Some global issues “have had a significant impact on [an] individual level, including on Americans, regardless of where they reside,” citing, for example, the “brutal war against a democratic nation on European soil” taking place in Ukraine. After a long day, he and his wife enjoy walking in the city’s old town and Grund, “like a small getaway from the liveliness of the centre… it’s a unique place where a calm natural space meets the historic city.” On this particular day, he discovered the Melusina statue for the first time.
The Delano offering is expanding!
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Ma maison
Stéphanie et son mari vivent avec leur famille dans une « construitemaisonparSteinmetzdemeyerauLuxembourg.
Nous sommes arrivés dans cette maison en 2018 et nous nous y sommes tout de suite sentis très bien », affirme Stéphanie. La hauteur sous plafond généreuse dans les pièces à vivre apporte un grand sentiment de confort et d’espace. « On ne se sent pas
à l’étroit, plutôt comme dans une maison de vacances. Un nombre restreint de maté riaux est mis en œuvre dans l’ensemble de la maison, et les plafonds sont laissés en béton brut.
La cuisine a trouvé sa place dans un cube ouvert sur deux côtés et dont les parois coulis santes permettent soit une circulation fluide, soit de dissi muler cette pièce de la maison. Dans le salon-salle à manger, la relation avec le jardin est forte grâce à la grande baie vitrée.
Pour l’aménagement intérieur, le couple a fait le choix de combiner des meubles anciens avec un style contemporain. Dans le salon, un grand meuble TV-bibliothèque a été réalisé sur mesure. Partout, les œuvres d’art accompagnent la famille au quotidien.
VOLUME ET
Auteur CÉLINE COUBRAY Photos GUY WOLFF1 La bibliothèque a été réalisée sur mesure pour correspondre par faitement aux besoins de la famille et accueillir, entre autres, une photo d’Ann Ray.
2 À côté de la grande table à manger est accrochée une œuvre de Damien Deroubaix.
3 La pièce à vivre, dans une harmonie de marron et de gris, s’ouvre vers la terrasse et le jardin.
4 À l’étage, un bureau au caractère plus mascu lin est l’espace privilégié du père de famille.
5 La famille profite à la fois d’un jardin et de terrasses.
LUMIÈRE
La sculptrice Teresa de la Pisa vit avec sa famille dans une maison de ville qu’elle s’est appropriée avec style.
Cela fait désormais huit ans que Teresa de la Pisa, son mari et leurs trois garçons vivent à Luxembourg. D’origine espa gnole, la famille s’est installée dans une maison de ville avec jardin. Étant sculptrice, Teresa de la Pisa n’a pas hésité à s’en tourer de ses créations, que l’on retrouve à plusieurs endroits. Dans le salon, la lumière entre grâce à la grande baie vitrée en double hauteur qui divise la pièce en deux salons aux ambiances différentes.
Du côté du mobilier, c’est un savant mélange entre ancien et contemporain. « Nous avons la chance d’avoir plusieurs meubles qui proviennent de nos familles. Mes études de mode m’ont permis de développer une compréhension des volumes, ce qui m’aide beaucoup pour l’agencement de notre intérieur », précise Teresa de la Pisa. Aux étages, on trouve les chambres, mais aussi l’espace qui lui sert d’atelier. « J’y passe de nombreuses heures », explique-t-elle. En plus de la zone de travail, il y a un coin salon et un espace fitness en mezzanine, très important pour cette femme active qui fait beaucoup de sport.
VIVRE AVEC SES
Auteur CÉLINE COUBRAY Photos GUY WOLFF1 Teresa de la Pisa aime jouer avec la transpa rence dans ses sculptures.
2 Dans la salle à manger, le bambou et l’osier apportent une note de fraîcheur.
3 Dans l’un des deux salons, le blanc et le rose prédominent, pour une ambiance tout en douceur.
4 De l’autre côté, le second salon dévoile une tout autre ambiance, plus sauvage et africaine.
5 Au dernier étage de la maison, un salon confortable et intime complète l’espace de l’atelier.
SCULPTURES
Comment définiriez-vous votre rapport à la mode ?
Je ne pense pas être un expert avéré de la mode. Néanmoins, j’aime les belles choses, je varie les styles, un coup rock, un coup plus élégant, un coup plus cosy.
Quel a été votre dernier achat mode significatif ?
Qu’est-ce qui l’a provoqué ?
Une magnifique veste camel en daim de chez Zadig&Voltaire. J’ai clairement eu le coup de cœur et je pense que la veste a eu un coup de cœur pour moi… enfin je l’espère !
Quel accessoire emportez-vous partout lorsque le soleil brille ?
Les classiques Ray-Ban Frank Legend, mais je me suis mis depuis peu à la casquette, un modèle couleur saumon de la marque intemporelle Tommy Hilfiger. Un vrai coup de cœur.
Votre no go de l’été absolu ? Chaussettes claquettes ! Ça existe encore ? Et mesdames, le short cycliste, laissez ça aux sportifs du dimanche, vous valez beaucoup mieux.
Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ?
La boutique The Kooples en ville et l’enseigne Arket, à la Cloche d’Or pour ma part. Pour les femmes, que je n’oublie jamais, la boutique My Little Corner, tenue par la ravissante Audrey, et la boutique Pardonmycloset de la sublime Caroline…
Hello, sunshine !
Brice Claudel a été photographié au Boos Beach Club & Restaurant.strategiesSuccessful10×6
La gestion d’actifs alternatifs est une expertise mondialement reconnue de la place financière luxembourgeoise. Ces classes d’actifs, moins liquides que les investissements traditionnels, donnent lieu à une diversité de véhicules et de stratégies d’investissement que nous aborderons lors de ce 10×6. + Workspace
Dix bureaux d’architectes au Luxembourg présentent leur sélection de projets d’espace de travail. L’occasion d’appréhender, par exemple, les nouveaux usages et les innovations dans la conception, le développement et l’aménagement de bureaux ou de sites de production industrielle.
De la théorie à la pratique : 10 dirigeants partageront le récit de la conception et de l’implémentation de leur stratégie d’entreprise. Industrie ou services, du business plan initial à l’exit réussi, que nous enseigne l’épreuve de la réalité ?
Problématique certainement la plus brûlante de ces dernières années, la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs. Comment recruter ? Dans ce 10×6 et le supplément Paperjam, experts et DRH partagent notamment leurs bonnes pratiques pour attirer, chasser, sélectionner, recruter et onboarder les talents.
Génération la plus connectée, les zoomers (jusqu’à 27 ans aujourd’hui) succèdent aux millennials et arrivent progressivement sur le marché du travail. Que ressentent, que désirent et comment réfléchissent ces nouveaux consommateurs, ces nouveaux citoyens, employés, collègues, voire même déjà patrons ? Dix témoignages inspirants de jeunes orateurs et oratrices.
En six minutes chacun, dix experts interviennent sur scène devant un public allant jusqu’à 600 personnes. C’est le rendez-vous mensuel incontournable du business club, véritable format flagship. Huit rendez-vous sont donnés pour 2023. Les présentations se font en français ou en anglais, selon la préférence de l’intervenant. Une interprétation simultanée vers l’anglais et le français est disponible. le programme complet
Comment définiriez-vous votre rapport à la mode ?
Le style, bien au-delà de la mode, est une part de qui je suis. Mes vêtements sont le reflet de mon identité, masculine mais aussi féminine, désinvolte et excentriquement colorée...
Quel est votre dernier achat mode ?
Une paire de sneakers LV Archlight habillés d’un tissu jacquard d’inspiration vintage qui associe les symboles de Louis Vuitton à l’année de création de la maison. La quintessence du sneaker !
Qu’est-ce qui vous inspire pour composer vos tenues estivales ?
Le soleil, une musique, un film, une odeur… Mes sources d’inspiration varient, mais mon modèle incontesté reste Blake Lively.
Quel accessoire emportez-vous partout lorsque le soleil brille ? Chaque été est marqué par son modèle de nœud en twill de soie Gucci et son faux col pour chacune des tenues. « Pontes’ touch » oblige !
Votre no go de l’été absolu ?
Le no bra sous un t-shirt blanc ou transparent ! Un no go définitif. Je peux comprendre l’aspect libérateur et réappro priation du corps, mais sous cette forme, c’est indécent.
Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ?
Smets, sans la moindre hésita tion. Mon adresse multimarque de luxe de prédilection, j’y trouve toujours des pépites... style
Sabrina Pontes a été photographié au Skatepark Péitruss.Consultante pour les maisons de mode et les fabricants de souliers, Sarah Zigrand conçoit et dessine des chaussures. Une passion qui l’a ame n ée à constituer une archive exceptionnelle de chaussures de tous types.
« Ce n’est pas vraiment une collec tion, mais plutôt une accumu lation », tient à préciser Sarah Zigrand, alors qu’elle nous reçoit chez elle, où sont conservés plus de 400 modèles de chaussures.
Loin de la shoe addict, elle aime les chaussures pour les détails et le savoir-faire qu’elles dévoilent. « Je peux être fascinée par la précision d’une couture, l’étroitesse d’une semelle, le traitement d’un cuir précieux, ou le mélange de styles et d’influences. » Aux matières brillantes, elle préfère la splen deur des cuirs, la mise en exécution d’une technique exceptionnelle. Une approche presque minimaliste, mais toujours avec une grande attention. « J’ai acheté quelques exemplaires en boutique, mais j’ai surtout accès aux ventes d’échantillons et de prototypes. » Des chaussures dont elle n’a pas nécessairement la paire, mais juste un pied, qui lui servent de référence et d’inspiration pour ses propres créations.
Mais la Luxembourgeoise, qui a travaillé pour Céline, Dries Van Noten, Hussein Chalayan ou Stella McCartney, n’observe pas que l’industrie du luxe. Elle regarde aussi les sandales traditionnelles grecques, par exemple, ou analyse des chaus sures vintage chinées çà et là. Un œil averti et professionnel, qui avoue « avoir un petit faible pour les chaussures jaunes ».
Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONADepuis son plus jeune âge, Melanie Delannoy,
« leMelanieIssuelescesElleathlétisme,coursesportive.marketing,CommunicationresponsableetesttrèsNatation,àpied,basket,vélo…pratiquetoussportsetpossèdetenuesspécifiques.d’unefamilletrèssportive,Delannoypratiquesportdepuistoutepetite.
J’ai commencé la natation à 5 ans. À 8 ans, m’a mère m’em menait courir. » Puis ce fut un essai à la planche à voile, au judo, à la danse… Mais ce qui lui plaît, c’est la natation. Au collège, elle opte pour le cursus sportétudes et suit des entraînements intensifs. Pourtant, à 12 ans, elle se découvre une nouvelle passion pour le basket et atteint, en seulement cinq ans, le niveau de Nationale 3. En parallèle, elle continue à nager, à faire de l’athlétisme, du volley. Elle songe à faire de cette passion son métier, mais une mauvaise blessure la freine dans son élan. Exit la carrière professionnelle. Elle décide alors de faire des études de marcom en Écosse, puis décroche son premier job au Luxembourg. Depuis, elle pra tique toujours autant le sport, mais pour les loisirs. « Aujourd’hui, je cours trois à quatre fois par semaine, je joue avec l’équipe de basket de SES, et je me suis mise au vélo. » Sans jamais oublier la natation. Aussi, dans son armoire, il y a plus de vêtements de sport que de tenues de ville. « En vivant dans notre région, il faut prévoir des tenues pour toutes les saisons. Cela multiplie aussi l’équipement, reconnaît-elle, en souriant. Et chaque sport demande un équipement spécifique. »
Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONAMa collection
Tous les sports de ma vie
Lagarde-robede Melanie Delannoy compte plus de vêtements de sport que de tenues de ville.depourungigotSavestissement.unjuridiqueestFannyneLorsqu’ellecuisinepas,Kindlerresponsabledansfondsd’inrecettedede7 hestplatidéallesrepasfamille. LE VIN
Ma recette
Agneau de 7 heures
Dans la cocotte, faire revenir la viande avec le beurre jusqu’à ce qu’elle soit bien dorée. Saler et poivrer.
Ajouter les tomates con cassées (fraîches, si possible), le vin blanc et ½ litre d’eau.
Ajouter le thym et les épices.
Mettre au four 5 à 7 heures à 90°C, position chaleur tour nante. Surveiller la cuisson.
Penser à mélanger et à arroser la viande de temps en temps. Servir avec un écrasé de pommes de terre.
Pour la petite histoire, l’origine de ce plat remonterait aux Romains, qui avaient l’habitude de rentabiliser le feu mourant et les braises en y faisant cuire une grosse pièce de viande pendant toute la nuit ou toute la journée. Une manière de faire qui a ensuite perduré.
Pour Fanny Kindler, c’est surtout un plat pratique : « La recette ne demande pas trop de travail, on peut la faire la veille et réchaufer tranquillement pen dant qu’on prend l’apéro. » La magic touch de Fanny, native d’Alsace, pour réussir ce plat, c’est le choix de la cocotte : « Une cocotte en fonte de type Staub, dont le format est à adapter en fonction de la taille des os de la viande. » La cocotte en fonte est en effet ce qu’il y a de mieux pour cette recette à mijotage lent, qui requiert par conséquent une poignée d’heures de présence. L’autre astuce de Fanny : « Bien choisir ses herbes aromatiques… »
Auteur AURÉLIE BOOB Photos MATIC ZORMANMa recette
Brownie fondant, crème matcha
Pour le brownie : Faire fondre au bain-marie le chocolat préalablement coupé en morceaux, avec deux cuillères à soupe d’eau.
Préchauffer le four à 180 °C, en mode traditionnel. Il est important de ne pas mettre sur chaleur tournante : cela assécherait le gâteau !
Dans un récipient, fouetter le beurre doux en pommade avec le sucre, jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Celui-ci doit toujours conser ver une texture crémeuse.
Ajouter le premier œuf. Fouetter pendant une minute, puis ajouter le second.
Incorporer le chocolat fondu en deux fois tout en continuant de Ajouterfouetter.peu à peu la farine, puis incorporer délicatement les noisettes et les noix de pécan : à ce stade, le mélange a une texture gourmande de pâte à tartiner.
Verser l’appareil dans un moule bien beurré (avec du beurre salé) et légèrement fariné. Disposer les noix de pécan pour la décoration et enfourner pour 30 min.
Pour la crème :
Mettre l’ensemble des ingrédients dans un bol bien frais et fouetter à vitesse maxi male jusqu’à ce que la crème prenne. On obtient une texture super onctueuse.
Réserver au frais le temps de la cuisson du brownie.
Une fois la cuisson du brownie terminée, laisser refroidir une dizaine de minutes. Couper les parts et servir avec la crème au mascarpone, façon boule de glace !
Auteur LISA CACCIATORE Photos MATIC ZORMANEN Luxair aircraft undergo scheduled (preventive, servic ing) and unscheduled (defect rectification) maintenance. Scheduled maintenance is planned according to the number of flight hours, landings and/or calendar days; ranging from daily inspections to phase checks (every 800 flight hours), to base maintenance events (every 2-3 years). Unscheduled maintenance is on demand and performed prior to the next flight – whenever the flight crew or maintenance staff report any defect, damage or abnormal behaviour of an aircraft system.
FR Les avions Luxair sont soumis à une maintenance programmée et non programmée (rectification des défauts). La maintenance programmée est effectuée en fonction du nombre d’heures de vol, d’atterrissages et/ou de jours calendaires, allant des inspections quoti diennes aux phases de contrôle (toutes les 800 heures de vol), en passant par les visites de maintenance de base (tous les 2 ou 3 ans). La maintenance non programmée est effectuée à la demande, avant le vol suivant, chaque fois que l’équipage ou le personnel de maintenance signale un défaut, un dommage ou un comportement anormal d’un système de l’avion.
Good practices Bons gestes Take-off Décollage In flight En vol Landing AtterrissageWhy is it not recommended to drink too much alcohol on board?
Pourquoi boire trop d’alcool est-il déconseillé à bord ?
EN The chances of becoming dehydrated when drinking alcohol during a flight increase much faster as compared to when drinking on the ground. On a plane you will also feel the effects of alcohol much quicker. This sometimes leads to inappropriate behaviour which should be avoided.
FR Les chances de se déshydrater en buvant de l’alcool pendant un vol augmentent beaucoup plus rapidement que lorsque vous buvez au sol. Dans un avion, vous ressentirez également les effets de l’alcool beaucoup plus rapidement. Cela conduit parfois à des comportements inappropriés qu’il convient d’éviter.
Are the crew members trained in first aid?
Le personnel de bord est-il formé aux gestes de premiers secours ?
EN All crew members are trained in first aid. Every year they test their knowledge by means of practical exercises. Even if there is no doctor on board, the crew is able to perform cardiac massage and even use a defibrillator, for example.
FR Tous les membres d’équipage sont formés aux gestes de premiers secours. Chaque année, ils effectuent un contrôle de connaissances par le biais d’exercices pratiques. Même en l’absence d’un médecin à bord, le personnel de bord est capable de réaliser un massage cardiaque et même d’utiliser un défibrillateur, par exemple.
Can I change my seat if I am sitting near emergency exits?
Puis-je changer de siège si je suis assis près des issues de secours ?
EN Each aircraft has a number of seats located at the emergency exits. The passengers occupying these seats may have specific responsibilities during the flight. For example, in the event of an emergency, they will have to operate the emergency handle and open the door calmly to allow evacuation. Passen gers who do not wish to take on such responsibilities are usually offered the opportunity to change seats.
FR Chaque avion dispose d’un certain nombre de sièges situés aux issues de secours. Les passagers les occupant sont susceptibles de devoir assumer des responsabilités spécifiques pendant le vol. Par exemple, en cas d’urgence, ils devront actionner la poignée de secours et ouvrir la porte dans le calme afin de permettre l’évacuation. Les passagers qui ne souhaitent pas endosser de telles responsabilités se voient généralement offrir la possibilité de changer de place.
AUTO
When is autopilot used?
À quel moment le pilotage automatique est-il utilisé ?
EN Autopilot is generally used very early: about 5 minutes after take-off. The pilots return to manual control about 5 minutes before landing. The pilot is, of course, in charge of the take-off and landing, but his job is above all that of a manager: he checks the trajectory, the systems, the environment, potential threats such as thunderstorms.
FR Le pilotage automatique est normalement utilisé très tôt : à peu près 5 minutes après le décollage.
Les pilotes reviennent en conduite manuelle environ 5 minutes avant l’atterrissage. Le pilote est évidem ment en charge du décollage et de l’atterrissage, mais son travail est surtout celui d’un gestionnaire : il vérifie la trajectoire, les systèmes, l’environnement, les menaces potentielles comme les orages.
Why is the boarding of the plane always on the left?
Pourquoi l’embarquement à bord de l’avion systématiquements’effectue-t-ilàgauche ?
EN As luggage and cargo are generally loaded on the right side, boarding of passengers is system atically carried out on the left side, in full view of the captain, whether on Boeing, Airbus or Bombardier. In this respect, most of the world’s airport infrastruc ture is adapted for left-hand boarding.
FR Le chargement des valises et du fret s’effectuant généralement par la droite, l’embarquement des passagers à bord des avions s’opère systématique ment par le côté gauche, bien à la vue du comman dant de bord, que ce soit un Boeing, Airbus ou Bombardier. À ce titre, la plupart des infrastructures aéroportuaires mondiales sont adaptées pour monter à gauche de l’avion.
Why can my ears hurt when I fly?
Pourquoi peut-on avoir mal aux oreilles en avion ?
EN Airplane earache is often the result of changes in air pressure that can occur during the flight, especially during take-off and landing. A change in air pressure can cause an imbalance between the air pressure in the middle ear and the air pres sure in the environment, which may lead to pain.
FR Le mal d’oreille en avion résulte souvent des variations de pression pouvant survenir au cours du vol, notamment lors des phases de décollage et d’atterrissage. Une variation de pression peut provoquer un déséquilibre entre la pression dans l’oreille moyenne et la pression de l’environnement, ce qui peut entraîner des douleurs.
Un endroit fabuleux en plein cœur d’une ville qui l’est tout autant. Un écrin de verdure, le bruit de l’eau qui ruisselle, la vue depuis la tour culminant à 17 mètres de haut. Vous cherchez à vous ressourcer, ne cherchez plus, c’est au Jardin secret que vous trouverez votre dose de quiétude.
MARRAKECH, MAROC
Pour moi, cet endroit est la combinaison parfaite entre détente, plongée et calme. On s’y sent tellement bien, et ce rien qu’en contemplant ce somptueux paysage.
YAIZA, ÎLES CANARIES, ESPAGNE
On your way to Vatican City, you will need to cross one of the bridges. This bridge gives you this stunning view upon St. Peter’s basilica.
ROME, ITALY
Il s’agit d’un petit pont blanc en fer forgé qui enjambe la Liffey, un fleuve qui traverse de part en part la ville de Dublin. Destiné aux piétons seule ment, il offre une vue imprenable sur le reste de la ville.
DUBLIN, IRLANDE
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