20 | 23.5.2022 | NATURE
Une vie d’abeille solitaire Plus de six cents espèces vivent en Suisse. Ces butineuses assidues ont des besoins différents, mais toutes dépendent de plantes riches en nectar et de lieux propices pour leur nidification. Texte: Simon Koechlin
Les abeilles sauvages ont besoin d’énormes quantités de pollen et de nectar pour se nourrir ellesmêmes et pour placer une réserve de nourriture dans le nid de leurs larves. C’est pourquoi elles se sentent bien dans les jardins très fleuris. Si l’on veut les aider, on peut tondre la pelouse moins souvent pour laisser pousser les pâquerettes ou les pissenlits. Ou planter des légumes comme des haricots et des petits pois ou alors des herbes aromatiques telles que le thym et la ciboulette. Comme les abeilles mellifères, certaines abeilles sauvages butinent de nombreuses espèces de fleurs différentes. D’autres sont spécialisées dans une seule ou quelques plantes seulement. La petite hylée de la tanaisie, par exemple, a besoin d’Astéracées telles que la tanaisie ou la camomille des teinturiers, tandis que les vesces et les pois feront le bonheur de la belle eucère noirâtre.
Dans le sol
Tiges à moelle
Petites cavités
La moitié des espèces d’abeilles sauvages nichent dans des galeries qu’elles creusent dans le sol. Des dalles légèrement espacées sont donc une aubaine pour elles. Si vous laissez une petite ouverture au bord de la pelouse, vous y trouverez peutêtre l’andrène à pattes jaunes et la seladonia dorée. Un monticule de sable les attire aussi, surtout s’il est argileux et provient d’une gravière.
Certaines abeilles sauvages creusent leur nid dans les tiges riches en moelle des ronces, du sureau, du chardon ou de la molène. Pour les aider, il suffit de laisser les plantes fanées dans le jardin. Si vous coupez des tiges de sureau sur une longueur d’environ 50 centimètres et que vous les fixez verticalement et dans un endroit ensoleillé, vous attirerez peut-être la cératine bleutée.
Au lieu de creuser des galeries de nidification, certaines abeilles sauvages cherchent des cavités existantes. Des espèces telles que l’osmie rousse, l’abeille cotonnière ou l’osmie bleu acier colonisent les tiges creuses des plantes et les galeries dans les troncs d’arbre ou les fissures des murs. Pour les aider, aménagez un mur de pierres sèches ou installez un hôtel à insectes.
Photo: Keystone/ImageBroker/Andre Skonieczny
Plantes indigènes