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Elargissez votre eyeline

COURT COURS SUR LA LONGUEUR

cet article «allez voir plus loin» doit être pris au pied de la lettre. il s’intéresse, en effet, à la mesure de la longueur axiale de l’œil. on parle beaucoup de la myopie et de son contrôle. une chose fait de moins en moins de doute : la myopie est un problème de longueur axiale, comme cela a déjà été évoqué via différents canaux eyeline. cet article commence par deux exemples illustratifs et se poursuit par un petit cours sur la longueur axiale. bref : un court cours sur la longueur! il s’agit, en effet, bel et bien d’une discipline à part entière. il y a un tas de choses à dire, mais nous ferons au mieux pour que cet article ne tire pas… en longueur.

TEXTE Eef van der Worp

L’augmentation de la longueur axiale chez cette enfant équivaut donc à 1 dioptrie en un an, alors que rien ne l’indique au niveau de la réfraction. Si ce phénomène reste un mystère pour l’instant, on retiendra essentiellement que la longueur axiale peut augmenter sans que cela s’exprime forcément au niveau de la dioptrie. La longueur axiale nous donne néanmoins un repère et peut servir de boussole pour parvenir à maîtriser avec précision le processus de la myopie sur une période plus longue. Pour cette enfant, le choix ne s’oriente pas vers un arrêt progressif de l’atropine, car sa réfraction est restée stable (dans son cas, la concentration pourrait être ramenée de 0,25 % à 0,1 %). Il a été décidé de ne surtout pas diminuer la concentration pour l’instant. Et si la longueur axiale continue d’augmenter, on envisage même d’augmenter la concentration au lieu de la réduire. Forte myopie… ou pas? Le second exemple… c’est moi. Je présente une myopie moyenne (du moins, d’après moi) et une réfraction stable depuis plusieurs années : D -4.00 -1.25 105 G -4.00 -0.75 70 Progression de la myopie… ou pas? J’ai récemment observé le fonctionnement d’une polyclinique de la myopie. L’une des premières patientes que j’ai vue était une petite fille de sept ans sous traitement par atropine, venue pour un contrôle de sa myopie. Sa dernière visite datait de mars 2019, soit un an auparavant. À l’époque, sa réfraction était la suivante : D -3.25 -0.75 180 G -3.00 -0.50 180 Aujourd’hui, un an plus tard, les chiffres sont les suivants : D -3.25 -1.25 180 G -3.00 -0.75 180 En résumé : la réfraction n’a que très légèrement augmenté. Bonne nouvelle, me direz-vous. Un examen réalisé à l’aide de l’IOLMaster de Zeiss a toutefois révélé que la longueur axiale était passée de 24,3 mm à 24,6 mm (changement plus ou moins identique pour les deux yeux), soit une différence de 0,3 mm. Une augmentation de la longueur axiale de 0,28 mm correspond environ à un changement de 1 dioptrie.

ELARGISSEZ VOTRE EYELINE

Bien qu’il n’y ait pas de «niveau de myopie sûr» (il s’agit en effet d’une échelle graduelle), le seuil de la «forte myopie» est généralement placé à 6D dans les études et dans la pratique. Au-dessus, le risque de problèmes est jugé significatif d’un point de vue clinique. Je m’en sors donc bien. La «limite supérieure» de la forte myopie en termes de longueur axiale est, du reste, fixée à 26 mm. Au-dessus, un contrôle régulier de la rétine est recommandé.

Sonnettes d’alarme Par pur intérêt, je demande à ce qu’on mesure ma longueur axiale avec deux appareils différents : l’IOLMaster de Zeiss et le Copernicus REVO de SOCT. Je vous renvoie aux figures 1 et 2 ci-dessous. À mon grand étonnement, la longueur axiale est d’environ 26,2 mm pour l’œil droit (plus ou moins la même mesure sur les deux appareils) alors qu’elle est de 26,4 mm pour l’œil gauche. Je dépasse donc la limite au-delà de laquelle, en principe, la sonnette d’alarme se déclenche. D’ailleurs, des alarmes se déclenchent plus ou moins littéralement sur les instruments de mesure : sous la forme de points d’exclamation et de drapeaux rouges. L’expérience était donc intéressante.

Les figures 2 et 3 présentent les images OCT de la macula de cette «patiente». La figure 4 représente entièrement la rétine jusqu’à la périphérie. Une inspection est indiquée en présence d’une forte myopie comme celle-là. Cela semble en tout cas judicieux (pour l’instant).

Instruments de mesure de la longueur axiale Ceci étant dit, la question suivante se pose : comment mesurons-nous la longueur axiale? La question n’est pas si simple. Le terme générique utilisé pour désigner la mesure de la longueur axiale est «biométrie oculaire». Tous les instruments sont donc des biomètres. Mais il y a des biomètres optiques et acoustiques. Les premiers utilisent des ondes lumineuses ; les seconds, des ondes sonores. Ces dernières sont aussi appelées «ultrasound» en anglais. En français, on parle plus souvent d’«écho», comme pour un suivi de grossesse (figure 5).

A-scan et B-scan Si la biométrie ne se résume pas à deux lettres, les choses sont malgré tout claires et nettes dans un premier temps :

figures 1 et 2 : mesure de la longueur axiale de l’œil droit de l’auteure à l’aide du copernicus revo de soct (mitchel de koning, groenhof optometrie amstelveen, pays-bas) et de l’iolmaster de zeiss (daisy laan, flevoziekenhuis almere, pays-bas).

figure 3 : image de la rétine centrale (macula) de l’œil droit de l’auteure. heidelberg oct (daisy laan, flevoziekenhuis almere).

en ce qui concerne la biométrie acoustique, on distingue l’A-scan et le B-scan en ophtalmologie. Ces instruments nécessitent généralement un contact avec la cornée (il faut donc des gouttes anesthésiantes) et une sonde est placée à la main. Cette intervention manuelle n’est pas toujours optimale pour la reproductibilité. Ces méthodes permettent néanmoins d’effectuer des mesures en milieux troubles (cataracte ou opacité cornéenne, par exemple). Mais il faut bien avouer que ce n’est généralement pas notre principale priorité chez les jeunes enfants et dans le cadre du contrôle de la myopie.

Biométrie optique Ce terme semble en tout état de cause (du point de vue optique) plus proche de notre domaine. Cette technique utilise la lumière. Mais la lumière présente un problème par rapport au son : sa vitesse est si élevée que nous n’avons aucun moyen de la détecter. Dès lors, si nous voulons utiliser la lumière, il faut procéder par interférométrie. Cette technique consiste à scinder un faisceau lumineux avant de le recomposer à l’aide de plusieurs miroirs. Si le chemin d’un faisceau est plus long que l’autre, on obtient une interférence, ce qui peut se mesurer. Cette technique dépend beaucoup moins de l’instrument de mesure que la technique de l’«écho».

Cette catégorie comprend plusieurs types, notamment la partial coherence interferometry (PCI) et l’optical low coherence interferometry (OLCI). La seconde technique utilise des longueurs d’onde plus longues et une source lumineuse à longueur de cohérence plus courte (d’où son nom), ce qui se traduit par une résolution un peu plus élevée. Depuis quelque temps, on rencontre souvent le concept d’optical coherence tomography (OCT, tomographie en cohérence optique). Il s’agit en fait d’une branche de la biométrie optique, bien qu’elle forme plus ou moins une catégorie propre. La méthode servait, à l’origine, à obtenir des images visuelles de l’intérieur de l’œil. Elle permet aussi de cartographier toute la longueur de l’œil. Elle montre donc aussi la partie de l’œil que vous mesurez (cristallin, rétine, cornée). Il semble que cette technique soit vue d’un bon œil quand il est question de biométrie chez les jeunes myopes. Mais ces appareils coûtent souvent (beaucoup) plus cher.

figure 4 : image complète de la rétine de l’œil droit de l’auteure. optos daytona (mark mayhew; city, university of london, grande-bretagne).

figure 5 : «écho» d’un fœtus (https://en.wikipedia.org/wiki/ultrasound).

Conclusion Pour faire court, je dirais que la mesure de la longueur axiale devrait faire partie intégrante de tout suivi de la myopie. S’il existe un lien entre la myopie et la pathologie rétinienne (ce qui est probable, mais pas encore sûr à 100 %; le lien n’est d’ailleurs pas reconnu par tout le monde), un instrument de mesure de la longueur axiale constitue le moyen le plus logique et le plus direct d’identifier et de suivre le risque. Il est fort probable (et approprié pour notre catégorie professionnelle) que nous devions faire appel à nos instruments de biométrie optique dans ce cadre.

Un merci tout particulier au professeur James Wolffsohn pour son apport et son feed-back.

LUNETTES EN TITANE

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LA 50 e ÉDITION DU MIDO REPORTÉE À 2021

«difficile, mais inéluctable» : tels sont les premiers mots du communiqué de presse dans lequel le mido annonce le report de sa 50e édition au mois de février 2021. «la pandémie persistante de covid-19 en italie et sa propagation rapide au reste du monde ainsi que les doutes quant à la normalisation de la crise à l’échelle mondiale nous ont contraints à prendre une décision douloureuse, mais cruciale pour la sécurité des exposants, des visiteurs et de tous les autres intervenants», a déclaré giovanni vitaloni, président du mido.

«L’édition du 50e anniversaire est reportée à 2021 et nous sommes convaincus qu’elle apportera un nouveau souffle au secteur des lunettes dans tous les pays. À l’instar de tous les professionnels du secteur, nous avons pour but d’apporter un regain de vitalité dans un système économique sain qui, bien que ralenti par la crise sanitaire, n’a jamais perdu sa force motrice.» La 50e édition du MIDO aura lieu environ trois semaines plus tôt que d’habitude : le samedi 6, le dimanche 7 et le lundi 8 février 2021. «Un changement majeur, que nous comptions annoncer lors de l’édition 2020», poursuit Giovanni Vitaloni. «En avançant la date de quelques semaines, nous entendons booster le secteur mondial de l’optique.» En attendant le MIDO 2021, la plateforme en ligne MIDO4U offre un outil essentiel qui rapproche les exposants (qui choisissent de l’utiliser) et les acheteurs internationaux.

«La plateforme numérique ne remplacera évidemment pas le véritable salon où les participants discutent et font des affaires. Elle n’en reste pas moins un moyen accessible de nouer de vrais contacts (même s’ils sont virtuels), ce qui contribue à assurer la continuité des relations d’affaires dans notre secteur», conclut-il.

plus d’infos : www.mido.com

NOUVELLES DATES ! 6, 7 ET 8 FÉVRIER 2021

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