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Sauver des Juifs : la mission d’une vie

RÉCIT La vie de Georges et Aline Gutelman ferait un parfait scénario pour une série Netflix. Actualité Juive a rencontré Aline Gutelman pour vous raconter cette fabuleuse et trépidante histoire. Ces quelques lignes, bien insuffisantes, condensent un parcours hors du commun guidé par l’amour du peuple juif.

VOLER DE SES PROPRES AILES

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Aline Gutelman est née à Liège, en Belgique, en 1945. Son mari, Georges Gutelman (1938-2019), était un ingénieur civil plein d’ambition. Il travaillait à la radio-télévision belge et avait une petite agence de voyages. Quelques années après avoir développé son entreprise, il a été invité à Bali par une compagnie aérienne, en remerciement de son travail. « Le patron lui a dit que grâce à lui, il avait acheté l’avion dans lequel ils voyageaient ! Quand mon mari est rentré, il m’a dit qu’il voulait acheter un avion ! », raconte Aline Gutelman. Le couple a alors écrit à Boeing, à Airbus et à Caravelle pour amorcer son projet. « Boeing a accepté de nous vendre un avion en leasing. Nous avons fondé Trans European Airways en 1971. Après quelques années, nous avions une flotte d’une cinquantaine d’avions ! »

ALLÔ ? C’EST LE MOSSAD

À L’APPAREIL !

Le couple Gutelman est contacté en 1984 par le Mossad pour prêter main-forte à une mission unique : « Nous étions connus par Israël comme de bons sionistes et de bons Juifs. Ils sont venus nous demander si nous pouvions, dans le plus grand secret, évacuer des milliers de Juifs d’Éthiopie qui étaient dans des camps de réfugiés au Soudan ». La compagnie aérienne TEA organisait des vols vers La Mecque pour le Hajj depuis le Soudan. Ses avions atterrissaient fréquemment à Khartoum – une aubaine pour Israël ! Georges Gutelman n’hésite pas une seconde et accepte la proposition d’Ephraïm Halevy, chef du Mossad. « Nous avons fait une quarantaine de vols. 6 500 Juifs d’Éthiopie ont été évacués dans le plus grand silence jusqu’à ce que l’affaire sorte dans les journaux en Israël. Malheureusement, nous avons dû arrêter en urgence. » Après son décollage à Khartoum, l’avion faisait un arrêt à Bruxelles, avec l’accord des autorités belges, pour atterrir ensuite en Israël. Le vol suivant repartait de Tel Aviv vers Khartoum avec deux escales, à Larnaca et Bruxelles. « Notre participation à cette opération a causé du tort à la compagnie mais nous ne l’avons jamais regretté ; au contraire, c’est la plus belle chose que nous avons faite de notre vie ! »

Aider Les Rescap S De La Shoah En Isra L

Aline et Georges Gutelman font l’Alyah en 2010. Ils constatent la misère dans laquelle vivent certains rescapés de la Shoah. Georges Gutelman est très sensible à cette cause, lui qui a perdu sa mère à Auschwitz. « Cela nous a semblé une honte pour nous tous ! Nous avons alors créé l’association Amuta Gal, complètement bénévole ». Cette association aide financièrement des milliers de rescapés de la Shoah. Les vingt bénévoles d’Amuta Gal contactent les Municipalités ainsi que d’autres associations afin d’élargir son aide. Ils effectuent des travaux chez les bénéficiaires et leur achètent notamment des climatiseurs. « Nous organisons des événements pour récolter de l’argent que nous redistribuons », explique Aline Gutelman. Un million de shekels a été distribué lors des trois dernières années. n

Site internet de l’association

Amuta Gal : https://www. amutagal.com/ Tél.: 054-6356753 amutagal@gmail.com

Facebook: Amuta Gal

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