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l’œil de Moati
Mon Israël
I l y a des chaînes de tehilim, des soirées afrashat hala géantes et des collectes de couvertures, de denrées alimentaires, ou de gilets pare-balles. Appels aux dons de sang, offres de soutien psychologique ou d’hébergement, confection de repas cuisinés, collecte d’argent : chacun œuvre comme il peut pour participer à l’effort de guerre.
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Entre les demandes qui émanent directement des unités envoyées par les soldats à leurs familles afin qu’elles les répercutent autour d’elles et les initiatives spontanées, une vraie fourmilière du don s’est mise en place, sans tableau Excel, ni directeur des opérations, sans publicité, ni planification. Souvent orchestrées par des mères de famille ultra- efficaces, ces opérations sont menées dans des appartements, des cours de maisons privées ou des espaces publics.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant qu’ils partent risquer leur vie pour nous défendre », explique Yaël depuis Jérusalem. Chacun met à contribution sa propre voiture et son temps, n’hésitant pas à recruter les enfants pour les poster aux sorties des supermarchés et les maris pour faire les livraisons. Quelques heures après le début de la guerre, Élie Scemama a spontanément voulu aider. Il a effectué des dizaines d’allers-retours dans le Sud pour apporter une quantité impressionnante de denrées alimentaires aux soldats. Il a également contribué à l’achat de gilets pare-balles homologués par le ministère de la Défense. « N ous francophones, qui avons fait notre Alyah, ne pouvons pas être appelés en milouim alors le moins que l’on puisse faire, c’est d’agir en faveur des familles évacuées qui n’ont plus rien, des soldats et des rescapés » . Aider, dit-il, est le seul moyen pour lui de supporter la guerre.
À citer également, les initiatives de restaurants, de boulangeries et autres commerces qui prennent part à l’action. Dernière en date, celle d’Optical Center qui propose aux soldats « q ui ont besoin de lunettes d’urgence ou de lentilles de les leur faire gratuitement en 15 minutes dans les 40 magasins d’Israël » n Caroll Azoulay
Même mon stylo pleure. Israël, mon Israël. Je ne dors plus. Je suis hébété et perdu. J’ai appelé mes amis là-bas. Et je n’ai entendu que des larmes du côté de ma famille et le courage de mon ami Daniel Shek, ex-ambassadeur, démocrate et travailliste. Tous, oui, tous, étaient de toutes les manifs, semaine après semaine, contre la réforme judiciaire... Tout cela paraît maintenant préhistorique. C’était avant ces images de morts, d’enfants étranglés et de femmes écartelées. Que dire ? Que f aire ? Je ne sais pas. Il n’y a que la guerre, rien que la guerre comme seul horizon. Le Hamas est sorti, plein de haine, des greniers et des caves de Gaza. Il a attaqué par surprise et tué tout ce qui se trouvait sur son passage. Au loin, l’Iran applaudit. Bien sûr, il convient d’éradiquer le Hamas. Ce que je viens d’écrire ne me ressemble pas. Je n’ai jamais haï aucun Palestinien de ma vie. Jamais. Je les ai beaucoup filmés et souvent considérés comme des malheureux. La paix future, on y croyait malgré son enlisement fallacieusement protecteur entre guerres multiples et crises sporadiques. Aujourd’hui, le mot « paix » semble êtr e relégué au dictionnaire des idées perdues. En trois jours, 1 200 repères du Hamas viennent d’être ciblés à Gaza par Tsahal, enfin sorti d’une torpeur peu habituelle. Et au moins plusieurs centaines de terroristes du Hamas ont été tués mais leurs sympathisants silencieux sont, là et partout ailleurs, très nombreux. Alors, la paix : jamais ? Je ne v eux pas y croire. Et vous, amis d’AJ, vous y croyez encore ? E lle est nécessaire. Et vitale. Mais avec qui, et quand ? n
Entretien
Spécialiste israélien des psycho-traumatismes, fondateur du Centre international de prévention du stress à Kiryat Shmona, Mooli Lahad apporte son expertise à Actualité Juive.
Les Israéliens, compte tenu de la situation sécuritaire, ont-ils développé une résilience accrue ?
Mooli Lahad : Les études prouvent qu'en général, une fois la menace