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L’implication vigilante de l’Amérique
Alliance
Quelques semaines après avoir rencontré Benyamin Netanyahou à New York, le président des États-Unis, Joe Biden, montre une sollicitude active pour Israël.
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L’heure du réengagement américain aux côtés de son allié israélien a sonné. Pour un temps, sont dissipées les divergences, voire les mésententes, entre Washington et Jérusalem. Le symbole le plus éloquent de ce rapprochement dans l’adversité est naval : la présence d’un porte-avions géant - le plus grand du monde - qui a commencé à croiser en Méditerranée orientale dans la journée de dimanche. La veille, le président américain, Joe Biden, après avoir passé un coup de téléphone à Benyamin Netanyahou, avait assuré le gouvernement israélien du « soutien gravé dans le marbre et inébranlable » des États-Unis face à ce qu’il a qualifié d’« horribles attaques terroristes du Hamas ». Lors d’une allocution solennelle, l’hôte du Bureau ovale l’a martelé : « Israël a le droit de se défendre, point à la ligne ». Difficile d’être plus net quant à la légitimité morale des opérations que l’État juif va devoir mener … Ce soutien va se manifester par un appui militaire. Les contacts au plus haut niveau entre responsables américains et israéliens sont intenses depuis le début de l’offensive nommée par le Hamas « Déluge d’al-Aqsa ». Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que le Pentagone travaillerait à s’assurer qu’Israël dispose des moyens de se protéger contre l’attaque. Le chef de la diplomatie américaine, le secrétaire d’État Antony Blinken, s’est entretenu avec son homologue égyptien. Son souhait : que l’Égypte joue les émissaires auprès du Hamas afin de convaincre ce dernier de mettre fin à son offensive. Concernant le tableau d’ensemble géopolitique, il va de soi évidemment que la survenue de cette guerre constitue, à plusieurs titres, une mauvaise surprise stratégique, dont l’administration Biden est parfaitement consciente. Si elle ne

Les pays qui applaudissent le Hamas
Syrie, Iran, Algérie, Yémen, Liban, Irak, Qatar, Koweït, Oman, Tunisie…
Les pays « neutres » et silencieux
Libye, Somalie, Mauritanie, Djibouti, Comores, Chine, Russie, Turquie, Brésil, Égypte remet pas en cause les paramètres géopolitiques globaux de la région, la guerre qui assaille l’État juif met entre parenthèses, pour un temps, le parachèvement d’un grand dessein : le
Unanime dans sa condamnation, diverse dans ses actions
Union Europ Enne
Face à la barbarie sans nom du Hamas, l’UE comme l’ensemble des capitales du Vieux Continent n’ont pu qu’exprimer leur indignation et leur soutien à Israël, sans pour autant s'accorder sur un arrêt des subventions, qui s'élevait à 1,2 milliards d'euros sur la période 2021-2024.
Sur X (ex-Twitter), le président Emmanuel Macron a publié son message de condamnation et de soutien en trois langues, français, anglais et hébreu, pour que tout le monde le comprenne. « Je condamne les attaques menées depuis Gaza contre Israël, ses soldats et sa population. La France est solidaire d’Israël et des Israéliens, attachée à leur sécurité et leur droit à se défendre », a-t-il publié, le 8 octobre. Un message auquel la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna a fait écho. « Rien ne justifie le terrorisme, jamais. Israël a le droit de se défendre, et la France rappelle ce droit imprescriptible », a-t-elle affirmé à la presse. Pour la présidente de la Commission européenne aussi, - et bien évidemment - Israël a « le droit de se défendre », face à des attaques qui relèvent, a-t-elle précisé, du « terrorisme dans la forme la plus méprisable ». Charles Michel, le président du Conseil européen a ajouté que ces « attaques aveugles lancées contre Israël et son peuple [ont infligé] terreur et violence à des citoyens innocents » Si à l’intérieur de l’UE, les différentes capitales s’entendent sur ce message qui tient à la fois de la condamnation du mouvement terroriste et du soutien à Israël, certaines vont plus loin en remettant en question leur soutien financier aux Palestiniens. Ainsi, Berlin a annoncé, lundi 9 octobre, qu’il suspendait « provisoirement » l’aide au développement des territoires palestiniens, dans l'attente d'un «contrôle » de son utilisation.« Israël a toute notre solidarité et le droit, garanti par le droit international, de se défendre contre le terrorisme », avait auparavant rappelé la ministre des Affaires étran-
« deal », cher à Biden, entre Jérusalem et Riyad, qui partagent une même inquiétude envers le développement du programme nucléaire iranien. Concernant la possibilité que le Hamas ait déclenché les hostilités afin de saper les discussions entre Israël et l’Arabie saoudite, Blinken n’a pas écarté cette éventualité : « Cela pourrait faire partie des motivations. Regardez, qui s’oppose à la normalisation ? Le Hamas, le Hezbollah, l’Iran » n Alexis Lacroix gères allemande Annalena Baerbock. Une attitude adoptée en tout premier par l’Autriche, dès l’annonce de la barbarie commise. Samedi 7 octobre, le drapeau israélien avait été hissé au-dessus du bureau du chancelier et du ministère des Affaires étrangères. « L'ampleur de la terreur est si horrible [...] que nous ne pouvons pas reprendre le cours normal de nos activités. Nous allons donc geler tous les paiements de la coopération autrichienne au développement pour le moment [et qui s’élèvent à environ 19 millions d’euros] », a également déclaré le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg, précisant ne pas faire de distinction entre l’aide apportée à Gaza et celle accordée aux autres territoires sous autorité palestinienne. L'executif de l'Union européenne semblait prêt à prendre cette mesure au niveau global sauf que l'opposition de certains de ses membres (la France et l'Espagne notamment) l'a contraint à n'envisager qu'un simple réexamen de ses paiments. n
Laëtitia Enriquez