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Otages, ces visages qui nous hantent…

Plusieurs dizaines d'Israéliens ont été pris en otage. Le visage de certains d'entre eux nous a été révélé à travers des vidéos filmées par leurs ravisseurs.

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Noa, à l'arrière d'une moto, entre deux hommes, visage effrayé, hurle et implore ses ravisseurs : « Ne me tuez pas», tandis qu'elle tend la main vers son petit ami, Avinathan, mains ligotées, entouré de terroristes. Impuissant, il la regarde partir sur cette moto qui l'emmènera à Gaza. Tous deux participaient à un festival de musique organisé près du kibboutz de Ré’im. « Toute ma vie, j'ai protégé Noa. C'est mon enfant unique », a déclaré son père, accablé de douleur, à la télévision israélienne. Shani, elle aussi, était au festival. Presque entièrement dénudée, inconsciente ou sans vie, jetée au sol à l'arrière d'un pick-up qui roule dans Gaza, et encerclée d'hommes armés. L'un lui tire les cheveux, un autre crache sur sa tête en sang. C'est sa mère, Ricarda, qui l'a reconnue à ses tatouages et ses dreadlocks noires aux pointes blondes. Un petit garçon roux, 6 ou 7 ans, pieds nus, dans Gaza, entouré d'enfants qui se moquent de lui car il pleure, le tapent sur la tête, lève sa main pour protéger son visage d'un coup de baguette. Yaffa, 85 ans, assise dans une voiture de golf conduite par un terroriste, une couverture sur ses jambes. Des dizaines de Gazaouis entourent la voiture, l'interpellent et l'insultent. Elle arbore comme un sourire, incrédule. C'est dans sa maison que les terroristes sont venus la chercher, un kibboutz qu'elle a fondé de ses mains, nous a confié sa petite-fille, Adva. « Des terroristes ont réussi à emmener ma grand-mère à Gaza sans être inquiétés. Elle qui aime tant ce pays qui l'a abandonnée doit être jetée quelque part, sans ses médicaments, sans manger, sans eau, morte de peur, seule. Je veux que son visage se grave dans tous les esprits, notamment dans ceux des membres du gouvernement qui sont déconnectés de la réalité. Je veux qu'ils ne dorment pas la nuit et retournent chaque parcelle de terre pour qu'elle et tous les otages reviennent à la maison », confie-telle à Actualité Juive. À part ces

Huit Français décédés et vingt disparus

Alors que le bilan global des pertes ne cesse de s’alourdir et que l’on découvre que figure une multitude de nationalités parmi les victimes, le quai d’Orsay a établi, selon les informations recensées mardi en fin de journée, à huit le nombre de victimes françaises ou franco-israéliennes tuées dans les attaques terroristes et à vingt, le nombre de « compatriotes dont la situation est considérée comme très inquiétante, dont certains ont très probablement été enlevés ».

Parmi les victimes lâchement assassinées, figurent Noémie, 20 ans, originaire de Créteil, avec sa famille. Également Binyamin Loeb, soldat originaire de la communauté ‘Habad de Yerres. Il était le fils du rabbin Nethanel Loeb et de son épouse Judith. On sait qu’il est tombé au combat à Kfar Aza, après s’être porté volontaire. Sa bravoure a permis d’arrêter l’avancée des terroristes et de secourir de nombreux blessés. Avidan Torjman, 26, vidéos diffusées sur les réseaux sociaux (voir article page 14), aucune nouvelle, aucune intervention d'une quelconque instance internationale ou humanitaire. Pourtant, étrangers et binationaux font partie des capturés, américains, allemands, français, entre autres. Une précision qui pourrait s'avérer importante dans le cas d'éventuels pourparlers en vue d'un échange de prisonniers ou si des plaintes devaient être déposées contre le Hamas auprès de tribunaux internationaux. Pour les familles, l'inquiétude est incommensurable. « Nous demandons des réponses et voulons le retour de nos enfants et des familles le plus rapidement possible », implore Ori, dont les deux filles ont été enlevées. Les visages de Noa, Yaffa, Shani, de ce petit garçon roux, de ces soldats, dont nous ignorions l'existence il y a à peine quelques jours, vont nous hanter pour longtemps. n Nathalie Sosna-Ofir

Les Franco-Israéliens cherchent à rejoindre le pays

ans, originaire de Bordeaux avec sa famille figure, lui aussi, parmi les victimes. Il avait d’abord été indiqué qu’il figurait parmi les otages avant que sa mort ne soit confirmée.

L’identité de Nathane Lyard, jeune homme franco-israélien, a également été annoncée comme faisant partie des victimes tuées.

« Nathane était un enfant de notre communauté de Vincennes, dans laquelle il a grandi et à laquelle il était attaché », a précisé un message. Parmi ceux dont les proches restent toujours sans nouvelle, figurent Céline Ben David Nagar, une Franco-Israélienne de 32 ans, mère d’un bébé de 6 mois et qui se rendait avec un couple d’amis au festival de musique, un jeune FrancoIsraélien de 25 ans, originaire de Marseille et installé en Israël avec sa famille depuis une vingtaine d’années, et un mineur de 12 ans, qui était avec sa famille franco-israélienne au moment des faits.

L aëtitia Enriquez

Parce qu’ils avaient soit décidé de revenir vivre en France après avoir effectué leur service militaire en Israël, soit voulu venir passer les fêtes de Tichri en famille en France, un grand nombre d’anciens soldats ont essayé de rentrer en Israël au plus vite après l’annonce de l’attaque du Hamas. Certains ont été directement appelés par leurs chefs d’unité et comptent parmi les réservistes (mardi soir, 360 000 Israéliens au total - Ndr), d’autres ont pris d’eux-mêmes les devants pour se porter volontaires. Sauf qu’hormis El Al, toutes les compagnies aériennes assurant les liaisons entre la France et Israël ont décidé de suspendre leurs vols. Sur les groupes de discussion Facebook, WhatsApp et autres réseaux sociaux, on tente de trouver des billets.

De récupérer ceux des personnes qui avaient prévu de partir et qui, vu la situation, préfèrent décaler leur voyage. Bien que le ministère israélien de l’Alyah et de l’Intégration ait mis en place un numéro d’urgence à l’attention des Israéliens vivant à l’étranger et souhaitant rentrer, l’affluence des demandes est telle que trois jours après le drame et le début de l’état d’urgence, des ressortissants israéliens n’ont toujours pas pu embarquer. Sur Instagram, l’actrice israélienne Swell Ariel, connue notamment pour son rôle dans la série La Belle de Jérusalem, a ouvert un fonds pour financer les billets de retour, extrêmement chers, de tous ces soldats et anciens soldats expatriés afin qu’ils puissent venir défendre leur pays. L .

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