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U n concert de musique techno en pleine nature qui tourne au cauchemar. C’est ce qu’ont vécu samedi matin Laura B., 24 ans, franco-israélienne, et son mari lors du festival « Tribe of Nova » qui avait démarré la veille à minuit dans un champ à proximité de Gaza. Soudain vers 6h30 du matin, alors que la fête battait son plein, ils ont entendu des missiles exploser au-dessus de leurs têtes. Les organisateurs ont stoppé la musique et demandé aux participants de sortir et de s’éloigner des voitures qui pourraient exploser. De retour à leur caravane garée dans la forêt pour ranger leurs affaires et rentrer chez eux, Laura et son mari ont perçu des coups de feu. Beaucoup de jeunes avaient bu et dansé toute la nuit et n’ont pas compris le danger. Mais ayant effectué sept ans d’armée, Laura a vite compris qu’il fallait quitter les groupes et se cacher. « Tous ceux qui fuyaient en voiture se sont retrouvés coincés dans un immense embouteillage. Personne n’était armé. Des dizaines de terroristes sont arrivés et ont tiré surles gens en hurlant Allah Akbar ! Allah Akbar ! Nous nous sommes cachés dans notre caravane », témoigne-t-elle pour Actualité Juive. Dans cet espace étroit, il faisait une chaleur terrible. « J’avais peur de m’évanouir. J’étais couchée à même le sol et j'entendais les terroristes tout près de moi, juste derrière les parois », poursuit Laura. Les assaillants tentent de forcer la porte avec un marteau. « Avec mon mari on s’est regardé et on a pensé que c'était la fin ». Les terroristes se mettent à poursuivre d’autres jeunes, puis reviennent tirer sur la caravane pour les faire sortir. Toujours plaquée au sol, Laura, qui avait envoyé des messages à sa famille, à des amis, à la police, se dit « c’est foutu. On ne savait pas si on serait kidnappé ou tué ». Tout s’est joué à quelques secondes près. Enfin arrivée sur les lieux, l’armée
israélienne commence à lutter contre les terroristes. Vers 13h30, un silence de plomb s’abat sur le lieu des festivités. Laura et son compagnon entendent alors les soldats leur crier : « sortez les mains en l'air et courez vers nous pour qu'on voit vos visages ». À l’extérieur, ils ne peuvent que constater le carnage, partout des corps ensanglantés. « J'ai fait face à beaucoup de choses dans ma vie, mais c'est la première fois que je suis dans un tel état de choc. Je cherche encore les amis qui étaient avec nous au festival », explique Laura, la voix noyée de larmes. D’autres participants du festival racontent « avoir été poursuivis par des terroristes armés jusqu’aux dents, s’être cachés dans les toilettes chimiques, en haut des arbres ou avoir fait les morts en respirant juste assez pour ne pas suffoquer ». Les messages envoyés durant les massacres sont tout aussi poignants : « Que Dieu protège tous nos soldats. Je pense fort à toi. Ici tout va bien b"h, il ne reste plus beaucoup d'hommes dans le yishouv » ou bien « le neveu de D.N. a été tué. Il laisse quatre jeunes enfants derrière lui ». À la télévision, une jeune femme a témoigné « être restée cachée 27 heures avec son bébé d’un mois dans une pièce ». La famille d’un jeune garçon de Shilo, enlevé dans le sud, a reçu une vidéo depuis le portable récupéré par les terroristes. Sans doute possible, cette « guerre » a atteint des sommets de cruauté et de barbarie. n Esther Amar
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