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Ils ont survécu à l’enfer
Les rues se sont vidées de leurs habitants. Il règne, en Israël, une atmosphère apocalyptique. Après l’euphorie des fêtes, la stupeur s’est abattue sur le pays.
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Jamais autant de portes n’ont été verrouillées de la sorte dans ce pays où on oublie le plus souvent de les fermer à clé. Les stores sont baissés et chacun guette le bruit d’une roquette, d’une sirène d’alerte et, pour les plus exposés, dans le sud, le bruit d’une fusillade.
C’est la guerre. Les centres commerciaux ne restent ouverts que parce qu’ils contiennent des koupot holim , des pharmacies et des cabinets médicaux.
Les mariages sont annulés, les événements culturels reportés. Israël a connu cela pendant la pandémie, mais là, il y a en plus la peur.
Les autobus fonctionnent de manière restreinte, les lignes de tramway sont vides. Les messages envoyés par les mairies rapportent la liste des services disponibles, les numéros d’urgence, les services d’aide psychologique. Les gens s’envoient des messages courts. « Tout va bien ? Donnez des nouvelles » Ici, un père et un fils mobilisés, là, trois fils appelés. Le pays a le cœur brisé.
Si plus rien ne fonctionne, les nouvelles, elles, circulent comme des fusées sur les groupes WhatsApp et les réseaux sociaux, fiables ou pas. Il faut savoir faire le tri et réfréner son impulsion de les faire circuler afin de protéger ses proches. Solidaires, les Israéliens agissent chacun à leur manière pour se sentir utiles, au-delà de leur immense tristesse devant le chiffre des décès qui ne cesse d’augmenter et les rumeurs, insoutenables, sur le supplice des civils kidnappés.
C aroll Azoulay
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