Rapport d'activité 2009

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RAPPORT D'ACTIVITÉ 2009

MPPF – le Planning 34 48 Boulevard Rabelais 34000 Montpellier Tel : 04 67 64 62 19 www.leplanning34.org


SOMMAIRE

1.L'ASSOCIATION...................................................................................3 2.LA PLANIFICATION..............................................................................8 3.ACCUEILS INDIVIDUALISES.............................................................20 4.ANIMATIONS......................................................................................30 LES INTERVENTIONS..........................................................................32 LES PARTENAIRES..............................................................................33 LES CONSTATS QUI ÉMERGENT........................................................34 5.FORMATIONS.....................................................................................44 6.VIE ASSOCIATIVE ET MILITANTE.....................................................54


1. L'ASSOCIATION

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Notre objet social Le Planning Familial est un mouvement d’éducation populaire qui œuvre pour le droit à l’information et à l’éducation permanente. Il se donne pour objectif de créer les conditions d’une sexualité vécue sans répression ni dépendance dans le respect des différences, de la responsabilité et de la liberté des personnes. Sa lutte s’inscrit dans le combat contre les inégalités sociales et les oppressions. Le Planning agit pour le changement des mentalités et des comportements en vue de développer les conditions d’une prise de conscience individuelle et collective pour que l’égalité des droits et des chances soit garantie à toutes et à tous. Enfin il défend le droit à la contraception et à l’avortement, combat contre l’oppression spécifique des femmes et contre toutes formes de discriminations et de violences, notamment sexuelles, dont elles sont l’objet et participe aux luttes qui ont pour but de favoriser l’autonomie des femmes et la promotion de leurs droits. A ce titre le Planning Familial est un mouvement féministe.

Les missions qui nous accompagnent ... •

Promouvoir l’accès à l’information pour tous, en situant la sexualité sous tous ses aspects culturels, sociaux, économiques, législatifs et relationnels. • Créer des lieux d’écoute et de rencontre, afin de diminuer les relations de dépendance dues au savoir, à la hiérarchie et la conformité aux modèles, en favorisant la remise en cause des images sexistes et des stéréotypes sexuels. • Promouvoir l’accès aux soins en matière de contraception, de prévention et d’interruption volontaire de grossesse. • Participer à la formation de toutes et tous, en particulier de celles et ceux qui sont confrontés dans leur vie professionnelle aux questions liées à la sexualité, en vue de créer des relais d’information sur ces problématiques. Ces missions se déclinent de façon transversale sur l’ensemble des activités et projets développés par le Planning 34.

Bureau et Conseil d'Administration 2009 •

Présidente Fatima Bellaredj

Chargée de développement

Secrétaire Janine Sarfati

Chargée de recherches CNRS (retraitée)

Secrétaire adjointe Marion Danton

Traductrice

Trésorière Josette Sainte-Marie

Chargée de recherches CNRS (retraitée)

Trésorière adjointe Anne-Marie Roch

Infirmière scolaire

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Autres Administratrices/Administrateurs Camille Bernard Responsable site d'hébergement touristique Marika Bernier Coordinatrice structure associative Christiane Chein Professeur (retraitée) Giorgos Klouras Animateur (représentant des salarié-es) Marianne Loupiac Retraitée Fabienne Parada-Bonte Médecin Généraliste Marie Talvat Professeur (retraitée)

Equipes et intervenants au 31/12/09 •

Administration Annie Esposito Françoise Imbert

Animation / Conseil Conjugal et Familial Béatrice Cascales Animatrice de prévention - CCF Latifa Drif Animatrice de prévention – CCF Giorgos Klouras Animateur de prévention

Formation Pierre Colombani Carine Favier

Josiane Moualek Nicole Roussel •

Secrétaire Directrice

Responsable de formation - CCF Formatrice / Responsable du programme national de Réduction des Risques Sexuels Formatrice Formatrice

Planification / Accueils individualisés Françoise Amat Médecin généraliste Boris Astier Sexologue Nadine Atoui Médecin généraliste Geneviève Bourtel Médecin gynécologue Béatrice Cascales Animatrice de prévention – CCF Sally Caste Médecin généraliste Céline Claudon Médecin généraliste Latifa Drif Animatrice de prévention – CCF Annie Esposito Animatrice de prévention - CCF Carine Favier Médecin généraliste Abdelhamide Ghaleb Agent d'entretien Françoise Gil Dossa Médecin gynécologue Michèle Guimet Médecin gynécologue Giorgos Klouras Animateur de prévention Frédérique Le Bourgeois Animatrice de prévention – CCF Brigitte Loew Sexologue

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Mireille Loup Martine Martellon Nancy Montels Josiane Moualek Béatrice Panis Sylvie Pellenc Marie-Josée Pigno-Zarella Françoise Rivals Corinne Simon Catherine Toulotte Martine Teirlink

Médecin généraliste Animatrice de prévention Animatrice de prévention Anim. de prévention – CCF (coordonne le pôle) Animatrice de prévention - CCF Médecin gynécologue Médecin généraliste Médecin généraliste Médecin généraliste Animatrice de prévention - CCF Médecin gynécologue

Régulation / Analyse de la pratique Jean-Louis Bouix Psychologue Françoise Navarro Ferrari Psychologue

Observation Plusieurs des personnes ci-dessus sont polyvalentes dans leurs missions, et de fait, apparaissent sur différents pôles.

Les bénévoles Nos activités de terrain sont renforcées par la présence de bénévoles : Annie, AnneLaure, Anne-Marie, Camille, Christiane, Dany, Delphine, Dominique, Françoise, Hayette, Janine, Josette, Mariane, Marika, (les) Marie-Christine, Marion, Sandrine, Roselyne …

Nos principaux partenaires L'ACSE, Le CCAS d'Agde Le Conseil Général de l'Hérault, Le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, Les équipes du CUCS de Agde et Montpellier La DDASS de l'Hérault, La DRASS, La DRDFE, Le Groupement Régional de Santé Publique L.R, L'INPES, Le Ministère de la Justice, Les Villes de Bédarieux, Clermont l'Hérault et Montpellier Sidaction Et au-delà …. Les établissements scolaires, leur personnel éducatif et de santé, et les structures associatives qui nous permettent d'intervenir en leur sein, les membres du Collectif Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Santé Jeunes Hérault, les membres du réseau "Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales".....

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2. LA PLANIFICATION

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Les Centres de Planification et de Dépistage du Sida du Planning 34 Les Centres de Planification du Planning de l’Hérault s’inscrivent dans une démarche globale d’accès aux soins et à l’information sur les questions de sexualité, de contraception, d’avortements, de rapports hommes/femmes, de dépistage et de prévention des infections sexuellement transmissibles, du SIDA, des hépatites B et C. Les différentes réalités des territoires influencent fortement les niveaux d’accessibilité aux lieux de parole, d’information et de prévention mis à la disposition des jeunes. Le Planning 34 intervient donc dans le cadre de dispositifs présentant une grande souplesse et en adéquation avec les réalités locales. Nous bénéficions actuellement d’une large implantation sur le département. Chaque structure est organisée (horaires d’ouverture, fréquence d’accueil, lieu….) pour tenir compte des réalités locales : densité de population, territoire vaste ou concentré, tissu social, besoins, habitudes de vie, mobilité : • Centre de Planification de Montpellier • Centre de planification des villes moyennes : Lunel et Agde • Permanences des Hauts cantons avec réseaux de médecins libéraux : Bédarieux Clermont l’Hérault - Ganges - Gignac - Lodève – Pézenas- Saint Pons de Thomières

En 2009, les Centres ou Permanences de Planification du Planning de l’Hérault, ce sont : • • •

5390 personnes reçues en entretien sur les questions de sexualité et de prévention des conduites sexuelles à risque dont 2690 sont mineures soit 50 %. En 2008, nous avions reçu 5344 personnes dont 2797 étaient mineures. 3477 personnes reçues en consultation médicale sur 5390 soit 64,5% dont 40 % sont mineures. En 2008, nous en avions reçu 3649. 728 demi-journées d’ouverture au cours desquelles nous avons proposé des réponses concrètes pour l’accès : • à la contraception • au dépistage du SIDA/ Hépatite B et C/ autres IST • au traitement des IST • aux Tests de grossesse • aux consultations post/IVG • au Suivi gynécologique Des équipes d’intervenants formés aux questions de sexualité et de prévention: • 21 Conseillères Conjugales et Familiales • 14 médecins salariés des centres de planifications (Montpellier, Agde, Lunel) • 1 réseau de médecins libéraux intervenant dans le cadre des permanences des Hauts Cantons • 3 personnes assurant l’accueil et l’orientation des personnes

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Des espaces de parole pour permettre à chacune et chacun de devenir responsable et autonome par rapport à sa propre sexualité : Les espaces collectifs de parole et d’écoute permettent à chacune et à chacun d’exprimer librement ses croyances, ses valeurs et ses représentations sans jugement de valeur ni culpabilité. Au-delà de l’accès à l’information, la collectivisation des savoirs et des compétences individuelles permet de mieux comprendre ses propres pratiques et ses propres stratégies de gestion des situations à risque. Les entretiens collectifs constituent une réponse concrète aux difficultés d’accès à l’information et à l’appropriation des moyens de protection en ce sens qu'ils : • permettent de connaître et d'identifier l’ensemble des moyens de protection mis à disposition : • favorisent l’expression du choix sur la base de l’empathie et du respect en fonction de ce que la personne pense être le plus adapté à sa situation et à ses possibilités. Dans tous les cas, la décision finale lui appartient. Les entretiens individuels pré et post test de dépistage du SIDA permettent d’aborder, dans la confidentialité et le non jugement : • l’ensemble des informations nécessaires à la compréhension de la situation. • la perception de la personne par rapport au risque et à la prise de risque. Le premier test est en lui-même un événement, un rituel quasi initiatique chez de plus en plus de jeunes. Nous sommes convaincus que lorsque le test HIV est prescrit dans le cadre d’un entretien les personnes s’impliquent et amorcent un questionnement sur la prise de risques, la répétition des risques ou au contraire sur la question de la croyance erronée du risque. Toute démarche volontaire de dépistage, quelles qu’en soient les motivations, doit être prise en compte car elle matérialise l’autonomie par rapport à sa propre sexualité. Les entretiens pré et post tests permettent d’accompagner la personne dans une démarche de réduction des risques sexuels et d’appropriation des moyens de protection. Nous garantissons à toutes et à tous le non jugement et la confidentialité. En effet, les jeunes sont les plus touchés et les plus exposés aux conséquences des situations à risques et en particulier aux grossesses non prévues. Ils n’ont pas toujours la possibilité d’aborder dans leur environnent et dans leur entourage proche les questions de sexualité.

Pour une dynamique de collaboration et de recherche de sens commun : L’accueil des personnes pour l’accès à la contraception, aux tests de grossesse, et aux dépistages IST/SIDA/Hépatites B et C implique un travail inter disciplinaire médecins/conseillères conjugales et familiales dans le cadre des objectifs du Planning. Aussi, afin d’harmoniser nos pratiques et d’améliorer la qualité et la cohérence de nos interventions, le Planning 34 a créé un temps de coordination spécifique aux centres de Planification. Ainsi, une commission « Centres de Planification » a été créée. Elle est composée de 6 membres bénévoles et se réunit 5 fois par an. Son rôle est : • de mobiliser les différents intervenants des centres de planification sur les enjeux politiques liées aux questions de santé sexuelle et de prévention. • d’élaborer des orientations à partir de la réflexion collective sur les pratiques médicales • de construire des outils visant à l’amélioration des modes d’organisation et d’accueil des Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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personnes. • de proposer des espaces de réflexion thématiques et d’actualisation des savoirs, savoirs faire et savoir être. Par ailleurs, ce travail d’équipe s’inscrit dans une dynamique de collaboration et de recherche de sens commun, sans hiérarchisation des pratiques médicales par rapport aux pratiques éducatives. Nous pensons qu’il relève d’une confiance mutuelle et que le point de vue de chacune et chacun, y compris sur des questions médicales, doit être pris en compte et discutés dans des espaces spécifiques. Ainsi, les rencontres élargies à tous les intervenant des centres de planification (Conseillères conjugales et familiales – animateurs de prévention – médecins) organisées par la commission « Centre de Planification » ont permis de définir collectivement des pratiques et de les partager pour une meilleure lisibilité auprès des partenaires et du public reçu. Nous avons travaillé sur les thèmes suivants : • Quels sont les obstacles et les freins à parler de contraception avec les parents ? • Comment parler en consultation du risque tabac/pilule avec les jeunes 1 • Le dépistage du VIH, des hépatites et autres IST : quelles pratiques au Planning ? • Le vaccin HPV, les frottis : quel discours, quelles pratiques au Planning? • Projet de mise en place de l’IVG médicamenteuse au Planning • La charte des intervenants des Centres de Planification : ré actualisation Enfin, à partir des besoins et des attentes exprimées lors des rencontres élargies, nous avons organisés 3 journées de réflexion et d’actualisation des savoirs, savoirs faire et savoir être : • Les grossesses non désirées : Enjeux et vécu • Les violences : Comment accompagner les personnes? • Les enjeux par rapport à la question de la virginité 2 • Sida/IST / hépatites : dépistage, prévention, ou en est –on ? • L’écoute – Le Conselling

Le public • Les Centres de Planification de Montpellier, Agde et Lunel : Centres de Planification Montpellier Agde Lunel Totaux

Montpellier

Nombres total de personnes Dont nombre total de personnes reçues en entretien reçues en consultation médicale mineurs/es majeurs/es Total mineurs/es majeurs/es Total 1380 1674 3054 722 1460 2182 579 427 1006 407 285 692 249 317 566 187 197 384 2208 2418 4626 1316 1942 3258 Valeurs en pourcentages mineurs/es majeurs/es Total mineurs/es majeurs/es Total 45% 55% 100% 33% 67% 100%

1

Thèse de Nathalie BABOURAJ : « Evaluation de l’impact d’une information sur le risque Tabac – Pilule chez l’adolescente consultant au Planning Familial » 2

Mémoire de Camille X « Réfection d’hymen - Hot couture »

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Agde Lunel Totaux

57,5% 44% 48%

42,5% 56% 52%

Tranches d’âge Moins de 16 ans 16 à 17 ans Sous total mineurs(es) 18 à 20 ans 21 à 22 ans 23 à 26 ans Plus de 26 ans Sous total majeur(es) Total

100% 100% 100% Montpellier 7,5% 25,5% 33% 35,5% 15% 10% 7% 67% 100%

59% 48,5 40% Agde 22% 37% 59% 25% 5% 5% 6% 41% 100%

41% 51,5% 60%

100% 100% 100% Lunel 11,5% 37% 48,5% 35,5% 6% 8% 2% 51,5% 100%

• A Lunel •

566 personnes reçues en entretiens sur les questions de santé sexuelle et de prévention • 384 personnes reçues en consultation médicale dont 127 pour la première fois soit 33% En 2009, nous constatons un net ralentissement de l’accueil des mineurs (es). En effet, les mineurs (es) représentent 48,5 % des personnes reçues en consultation. En 2008 ils/elles représentaient 66%. Les majeurs(es) représentent en 2009 51,5 % du nombre total de personnes reçues en consultation. 70% du nombre total de majeurs(es) sont âgés de 18 à 20 ans, signe d‘une d’une précarisation économique de plus en plus forte sur la zone de Lunel. Ces jeunes majeures/majeurs sont en majorité hors circuit scolaire.

• A Agde •

1006 personnes reçues en entretiens sur les questions de santé sexuelle et de prévention • 692 personnes reçues en consultation médicale dont 209 pour la première fois soit 30% En 2009, nous constatons une stabilisation du nombre total de personnes reçues en consultation par rapport à 2008. 59 % sont mineurs (es). Nous observons une hausse significative du nombre total de mineur-es soit +30 par rapport à 2008 et en particulier pour la tranche des 16/17 ans (+ 105). De nombreuses actions collectives ont été menées auprès des jeunes des établissements scolaires de la Ville d’ Agde et des associations d’insertion grâce à des partenariats engagés avec les réseaux de professionnels et le CCAS de la ville d’Agde.

• A Montpellier • •

3054 personnes reçues en entretiens sur les questions de santé sexuelle et de prévention 2182 personnes reçues en consultation médicale dont 1042 pour la première fois soit 48%

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En 2009, nous constatons une stabilisation du nombre de personnes reçues en consultation par rapport à 2008. Cependant le nombre de mineur-es est en baisse tandis que le nombre de: majeur-es est en augmentation. En effet, en 2009 33% des personnes reçues en consultation sont des mineur-es et 67 % des majeur-es. En 2008, 36 % des personnes reçues en consultation étaient des mineur-es et 64 % des majeur-es. Comme en 2008, la tranche des 18/20 ans est la plus importante. En effet, en 2009, elle représente 53 % du nombre total de majeur-es. En 2008, elle représentait 51 % du nombre total de majeur-es.

• Les permanences des Hauts Cantons : Nous constatons que les permanences sont largement plébiscitées par les mineures/mineurs. De nombreuses actions collectives ont en effet été menées auprès des jeunes des établissements scolaires et des associations d’insertion grâce à des partenariats engagés avec les réseaux de professionnels. Ces actions ont permis aux jeunes l’accès à l’information sur les questions de santé sexuelle et de prévention. Elles ont aussi permis au Planning de faire connaître les permanences. Pour autant, la fréquentation ainsi que le profil des personnes reçues en entretien dans les villes moyennes sont aussi sous l'influence d'autres facteurs, parmi lesquels : • la proximité d’établissements scolaires, les modes de déplacement, l’organisation des transports en commun, qui sont des éléments particulièrement présents dans les Hauts cantons. • ces territoires, à différents degrés, présentent une importante population précarisée, peu mobile, parfois isolée et repliée sur elle-même, • la promiscuité due aux faibles densités de population rend difficile les démarches anonymes. Ainsi, la crainte du contrôle social devient alors un frein.

Clermont l’Hérault Pézenas Gignac Lodève St Pons de Thomières Ganges Bédarieux Totaux

Nombres total de personnes reçues en entretien mineur-es majeur-es Total 120 67 187 114 62 176 83 43 126 44 67 111 66 12 78 34 18 52 21 13 34 482 282 764

Valeurs en pourcentages mineur-es 64% 65% 66% 40% 85% 65% 62% 63%

majeur-es 36% 35% 34% 60% 15% 35% 38% 37%

Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%

560 entretiens ont été réalisés par les conseillères conjugales et familiales au cours desquels 764 personnes dont 63% sont mineures et 37% majeures ont été reçues. Les thèmes abordés sont par ordre décroissant : • contraception : 51% • sida/IST : 20% • IVG : 17% • problèmes relationnels/violences: 12%

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Nombres total de bons de consultation délivrés par la conseillère conjugale

Clermont l’Hérault Pézenas Gignac Lodève St Pons de Thomières Ganges Bédarieux

mineurs/es

majeurs/es

Total

56 67 5 24 46 23 8 229

24 23 5 30 5 6 7 100

80 90 10 54 51 29 15 329

Nombres total de personnes reçues en consultation

Nombre de bons non utilisés

57 73 10 26 33 13 7 219

23 soit 29% 17 soit 19% 0 soit 100% 28 soit 52% 18 soit 35% 16 soit 55% 8 soit 53% 110 soit 33%

Nous proposons des consultations médicales via un réseau de médecins libéraux et de laboratoires pour l’accès à la contraception, au dépistage du SIDA / autres IST, aux tests de grossesse et au suivi gynécologique. 329 personnes dont 69,5 % sont mineur-es, ont bénéficié d’un bon de consultation. Cela représente 43 % du nombre total de personnes reçues en entretien. 66,5 % des personnes l’ont effectivement utilisé. Les situations sont différentes d’un site à l’autre. Nous notons que pour Ganges, Lodève et Bédarieux plus de la moitié des bons ne sont pas utilisés.

Les motifs de consultation Motif des consultations médicales Contraception Dépistage HIV Test de et autres IST grossesse

Remise résultat HIV Les centres de planification avec consultations médicales sur place Montpellier 38% 29% 22,5% 10% Agde 50,5% 31,5% 11% 6,7% Lunel 45,6% 30% 14% 10% Les permanences des Hauts Cantons avec réseau de médecins libéraux Bédarieux 34% 33% 33% Clermont l’Hérault 20% 56% 24% Ganges 31% 19% 50% Gignac 50% 20% 30% Lodève 60% 21% 19% Pézenas 40% 39% 21% St Pons de Thomières 67% 7,5% 25,5%

Post IVG

0,5% 0,3% 0,4% 0 0 0 0 0 0 0

Pour les centres de planifications Montpellier, Agde et Lunel le premier motif de consultation est l’accès à la contraception suivi du dépistage HIV/autres IST, et enfin des tests de grossesse. Ce constat est identique à celui des années précédentes. Cette tendance est la même pour les sites de Bédarieux, Lodève et Pézenas. Seul Clermont l’Hérault voit le dépistage HIV/autres IST passer en premier suivi des tests de grossesse et enfin de la contraception. Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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A Ganges, les tests de grossesse sont en tête suivis de la contraception et enfin du dépistage HIV/autres IST. Enfin, pour Gignac et Saint Pons de Thomières, la contraception est le premier motif de consultation, suivi des tests de grossesse et du dépistage HIV/autres IST En 2009, nous avons prescrit 946 tests de grossesse ainsi que 724 tests HIV. En 2008, nous avions prescrit 881 tests de grossesse et 726 tests HIV :

Montpellier Agde Lunel Bédarieux Clermont l’Hérault Ganges Gignac Lodève Pézenas Saint Pons de Thomières Totaux

Nombre de prescriptions Tests de grossesse Dépistage HIV 2008 2009 2008 2009 624 694 404 432 99 108 105 132 105 74 154 82 1 0 1 3 18 27 21 33 4 8 1 1 2 3 3 2 9 9 6 6 19 20 31 26 ND 3 ND 7 881 946 726 724

Accès des jeunes majeures à la prévention et à la réduction des risques. Nous avons constaté que 60 % du nombre total de personnes reçues en consultation sur les centres de planification de Montpellier, d’Agde et de Lunel sont des majeur-es. 90 % sont des filles. Elles sont en majorité âgées de 18 à 20 ans. Nous observons encore une fois les signes d‘une dégradation des conditions sociales et d’une précarisation économique de plus en plus prégnante et en particulier des jeunes sans emploi et/ou salariées précaires mais aussi des étudiantes. La précarité est un facteur de vulnérabilité auquel se rajoute souvent celui de la domination. Le Planning de l'Hérault entend défendre l’accès des jeunes majeures à la prévention et à la réduction des risques, et en particulier pour les plus démunies.

• Choisir, facteur d’appropriation des pratiques de prévention mais à quel prix ? Malgré un taux de couverture contraceptive qui augmente, le taux d’IVG ne décroît pas. Les études statistiques de la DRASS (février 08) montrent que le taux d’IVG a augmenté de 11% depuis 2001 en Languedoc Roussillon. Cette hausse concerne en particulier les mineures : 10% avait recours à l’IVG, en 2006, ce taux passe à 15%. Cela montre que pour être bien acceptée et bien suivie, la méthode contraceptive doit être adaptée à chaque femme et choisie avec elle, en fonction de sa réalité quotidienne. Donner l’accès à l’ensemble des outils de protection mis à disposition des femmes pour maîtriser leur fécondité est donc un enjeu majeur de la réduction des risques sexuels. Réduire les risques d’exposition à un risque de grossesse non prévue implique donc de donner l’accès à l’ensemble des moyens de protection en s’appuyant sur une démarche de conseil et d’accompagnement (Conselling) permettant l’expression et l’identification des attentes et des besoins. Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Cependant, la réalité montre que les jeunes majeures n’ont pas accès à tous les moyens de contraception si elles n’ont pas le pouvoir économique de les financer ... Nous constatons que très souvent les jeunes filles, même si elles peuvent accéder librement à la contraception, sont dans l’impossibilité d’assurer financièrement le coût d'une consultation et l'achat du contraceptif prescrit, faute de moyens suffisants et d'une couverture sociale propre. En effet, les produits contraceptifs sont remboursés sur la base de 65% et non de 70% par la sécurité sociale. Donc 5% reste à la charge de la personne ou de la complémentaire santé. Si la personne n’a pas de complémentaire santé, elle doit financer 35% du coût de sa contraception, voire 100% si elle est en rupture de droits. 9 marques de contraceptifs oraux sont remboursés par la sécurité sociale dont 2 sont des pilules de 3iéme générations, ainsi que le stérilet, l’implant et la contraception d’urgence. Tous les autres contraceptifs oraux, alors qu'ils peuvent amener un bénéfice en terme de santé ou en terme de sécurité ne sont pas remboursés. Certaines pilules de 3iéme génération coûtent jusqu’à 35€ la boite de 3 plaquettes. Les autres moyens de contraception hormonaux tels que le patch ou l’anneau vaginal ainsi que les méthodes barrières ne sont pas non plus pris en charge même si ceux-ci représentent des alternatives possibles pour une meilleur observance, une meilleure tolérance et une meilleure efficacité pratique. Cette inégalité fondée sur l’économique entraîne des situations dramatiques. Souvent, les jeunes filles arrêtent leur contraception car elles ne peuvent plus la financer. Nous les retrouvons pour un diagnostic de grossesse suite à des rapports sexuels non protégés. Ces diagnostics débouchent en majorité sur des interruptions volontaires de grossesse. L’accessibilité de la contraception au plus grand nombre est un enjeu majeur pour la prévention des grossesses non désirées. Celle-ci passe par le remboursement de l’ensemble des moyens de contraception.

• La crainte de porter préjudice à l'image sociale de la personne ou à la famille, un obstacle de plus à la prévention. En effet, les jeunes majeures les plus exposées aux conséquences des situations à risques et en particulier aux grossesses non prévues, n’ont pas toujours la possibilité d’aborder dans leur environnent et dans leur entourage proche les questions de sexualité. L’accès à la contraception et en particulier pour les moins de 18 ans mais aussi pour les 18-20 ans pose la question de la reconnaissance de la sexualité. Cette reconnaissance est variable selon les normes parentales, mais se conforme de façon très importante à l’expérience des pairs (« ma copine n’est pas enceinte sans contraception, je ne vois pas pourquoi ça m’arriverait »). Pour certaines, et particulier les jeunes filles issues de l'immigration, il existe un fort contrôle social de la sexualité, avec une sexualité hors mariage très mal considérée, où il y a une préférence pour utiliser une contraception d’arrêt une fois que l’on eu ses enfants, et une domination masculine qui s’exerce dans le couple mais aussi par le biais de toute la famille. L’ambivalence par rapport au désir de grossesse, la non reconnaissance de la/ des sexualités, l’inadéquation de la méthode utilisée aux conditions de vie réelles des personnes (vie sociale, affective, sexuelle) sont des facteurs d’exposition à des situations à risque. Notre pratique quotidienne met en évidence la crainte que les parents et/ou l’entourage soient informés de leurs démarches. Les jeunes majeures savent que les bordereaux de remboursement des caisses mentionnent « Centre de Planification » La confidentialité des actes n’est donc pas garantie. Les jeunes majeures hésitent voir refusent souvent de fournir les éléments d’information nécessaires à la prise en charge de la consultation. Celles qui sont autonomes par rapport à leur sécurité sociale, préfèrent financer elle-même le ticket modérateur lorsque la complémentaire santé est celle des parents. Dans tous les cas la crainte que l’entourage découvre leurs démarches est plus forte que la Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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perception du risque et/ou la prise de risques sexuels. En effet, il ne s’agit pas d’une simple grippe mais de sexualité. Les enjeux sont donc importants. La non prise en compte de la dimension psychosociale de l’accès à la contraception des jeunes majeures est un obstacle de plus à la réduction des risques sexuels et en particulier aux grossesses non prévues et/ou non désirées

• Des jeunes majeures en situation de précarité privées de l’accès à la médecine de ville 30% des demandes de remboursement que nous adressons à la CPAM sont retournées impayées au motif de « droits non ouverts ». Nous n’avons pas actuellement la possibilité de vérifier par nos propres moyens la situation des personnes au moment de la consultation. Les nouvelles modalités d’accès à la couverture sociale renforcent les phénomènes d’exclusion : • renouvellement annuels des dossiers CMU et CMU complémentaire. La périodicité des droits passe de 4 ans à 1 an. • délai de traitement des dossiers de renouvellement allant de 2 à 3 mois, période pendant laquelle l’assuré-e ne bénéfice d’aucune prise en charge. • délai de carence de 1 mois à compter de la réception de l’accord pour bénéficier effectivement de la couverture sociale. De plus les assuré-es ignorent souvent qu’ils/elles sont en rupture de droits et bénéficient du tiers payant en toute bonne foi lors de nos consultations. Beaucoup sont dans l’incapacité de financer une complémentaire santé dans le cas ou ils/elles sont hors cadre des plafonds de revenus pour l’accès à la CMU complémentaire ou à une aide spécifique. En effet, les revenus des parents sont pris en compte dans le calcul pour les 18/20 ans. La notion de revenus est vue au sens large et implique en plus des salaires, les éventuelles économies, placements, valeurs mobilières. Les jeunes filles en rupture de lien avec leur famille sont donc pénalisées. Nous savons que les jeunes majeures hors circuit scolaire en situation de précarité sont mobiles : • géographiquement : les dossiers sont transférés d’une ville à l’autre, • professionnellement : de nombreux aller /retour dans des statuts précaires (CDD – contrats en alternance – chômage – temps partiels). Elles sont souvent privées de l’accès à une couverture sociale soit à cause de leur situation (temps partiel n’ouvrant aucun droit par exemple) soit à cause des délais de traitement des dossiers. En effet, à chaque changement de statut, les dossiers doivent être renouvelés. Par exemple, le fait d’être inscrit comme demandeur d’emploi n’implique pas l’ouverture des droits. Nous n’avons pas encore rencontré de jeunes majeures en CDI. Beaucoup méconnaissent leurs droits et sont en difficulté par rapport aux différentes démarches à mettre en place. Les dossiers sont longs et complexes. Les personnes n’ont pas toujours les justificatifs nécessaires. Les délais de rendez-vous auprès d’une assistante sociale sont conséquents. Et pendant ce temps, pas le droit d’être malade, pas le droit de renouveler sa contraception... En outre, beaucoup d’étudiantes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Elles sont souvent obligées de cumuler étude et emploi. Enfin, celles qui bénéficient de la carte européenne n’ont pas accès au tiers payant pour le règlement des consultations, des frais de pharmacie et de laboratoires. Elles sont obligées d’avancer les frais.

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La continuité des droits en cas de passage d’un statut à un autre n’est plus assurée. Ce sont les personnes déjà fragilisées sur le plan économique et psychosocial qui en font les frais. Les jeunes majeures s’adressent au Planning parce qu’elles n’ont plus ou pas d’accès à une couverture sociale et que leur situation économique ne leur permet pas d’avancer des frais médicaux. Les dépassements d’honoraires, le refus affiché de recevoir des personnes bénéficiaires de la CMU/ et/ou des délais de rendez-vous très dissuasifs de la part de certains professionnels renforcent l’ensemble. Elles sont de fait privées du choix d’être suivies en médecine de ville. L’impossibilité pour les jeunes majeures de bénéficier de la gratuité et de la confidentialité peut conduire à un effet contre productif en terme de prévention et de réduction des risques sexuels : •

absence de surveillance gynécologique (frottis – bilan)

aggravation des infections des voies pelviennes et en particulier des infections par chlamydiae

non observance des traitements car impossibilité de se les procurer

absence de contraception et/ou contraception inadaptée

augmentation des risques de grossesses non désirées donc d’IVG.

Perspectives 2010 Le sens de notre action s’inscrit autour de 3 axes principaux : • réduire les risques d’exposition à un risque de grossesse non prévue implique de donner l’accès à l’ensemble des moyens de protection pour que les jeunes filles puissent choisir celui qui lui parait le plus adapté à sa situation personnelle. La démarche de conseil et d’accompagnement (Conselling) permet l’expression et l’identification des attentes et des besoins. Nous abordons entre autre les propres connaissances et savoirs, les représentations, les croyances et les valeurs. Notre action s’inscrit dans une démarche d’autonomie de la personne. Nous accompagnons les personnes dans une démarche de choix et d’appropriation des moyens de prévention. • toute démarche volontaire de dépistage, quelles qu’en soient les motivations, doit être prise en compte car elle matérialise l’autonomie par rapport à sa propre sexualité. Les entretiens pré et post tests permettent d’accompagner la personne dans une démarche de réduction des risques sexuels et d’appropriation des moyens de protection. • les représentations de genre sont un enjeu majeur par rapport à la prévention. Les différences de genre sont marquées sur le plan du vécu de la relation mais aussi sur les attitudes et les pratiques à l’égard des risques sexuels. Les représentations du genre et de la sexualité s’organisent en système et génèrent des situations de vulnérabilité. Ces représentations sont révélatrices des inégalités sociales de sexe qui rendent difficile pour les femmes l’adoption de pratiques de prévention. Concrètement, le MFPF34 entend continuer à défendre l’accès des jeunes et en particulier des plus démunies, à la prévention et à la réduction des risques. Pour cela, nous nous sommes fixés les 4 axes opérationnels principaux : • poursuivre les partenariats déjà engagés avec les établissements scolaires et les structures associatives.

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nous faire connaître auprès des jeunes et en particulier auprès des mineur-es en développant des actions de proximité sous différentes formes (animations, forums…), en particulier sur le territoire de Lunel. renforcer l’accès des jeunes à la contraception et au dépistage du Sida/autres IST en particulier sur les Hauts Cantons. Ce renforcement passe par une première étape qui vise à améliorer : • la concertation entre les différents acteurs par la mise en place de rencontres • une harmonisation des pratiques médicales • une analyse des obstacles objectifs et subjectifs à une démarche vers un des médecins du réseau par la mise en place d’un questionnaire diffusé au plus grand nombre de jeunes et le suivi des personnes reçues en entretien. renforcer l’approche collective des questions de sexualité dans les Centres de Planification de Lunel et de Montpellier en permettant aux équipes de mieux s’approprier les différents aspects de l’entretien collectif et en valorisant le recueil de la parole des jeunes en interne et en externe.

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3. ACCUEILS INDIVIDUALISES

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La pratique des accueils en entretien individuel existe depuis la création du Planning Familial. Ils se sont diversifiés et modifiés en même temps que les activités du Planning 34. Ce qui fait la spécificité de ces accueils réside dans certains objectifs du Planning Familial que l’on retrouve à côté de la « simple » activité d’écoute. L’accès des femmes à l’autonomie est un de nos buts • dans le respect de leur droits, afin qu’elles puissent faire leurs choix en toute liberté, • dans leur prise de conscience des rapports sociaux de sexes, • dans la recherche de l’égalité homme-femme Le principe d’éducation populaire est mis en œuvre • dans la prise en compte de la personne et de son environnement par l’écoute et l’attitude d’empathie, la confiance accordée à la parole de l’autre, • dans la libération de la parole par l’échange et l’absence de jugement, • dans la conscience que chacun a des savoirs par les techniques de réduction des risques sexuels L’aide-conseil (counselling) est essentiel dans le rétablissement de l’estime de soi, pour que les personnes puissent retrouver leur confiance en elles, concourant là encore à leur autonomie La libération de la parole sur la sexualité, dans le respect des différences et le choix de chacune quant à son identité sexuelle, est exercée notamment par une écoute des difficultés des personnes vivant avec le VIH. La prévention est bien sûr plus particulièrement visible : • dans notre mission d’information sur les moyens de contraception, • dans l’importance accordée à la femme dans son choix de contraception ou d’IVG, • dans son refus d’un mariage forcé Les moyens utilisés dans les entretiens individuels sont l’écoute, l’empathie, le respect de la parole de l’autre, l’échange sur un plan d’égalité. Le sentiment d’isolement personnel et social est ainsi cassé par l’échange en toute liberté avec les conseillères. L’écoute permet de mettre la personne en confiance, de faciliter sa parole, de lui faire sentir qu’elle est entendue. La personne peut, au cours d’un entretien, prendre conscience d’une autre problématique sous-jacente à sa demande première et réaliser que, peut être, elle a encore à dire plus sur sa souffrance.

Les divers espaces ... Dans le cadre de ses activités d’entretien individuels, le Planning de l'Hérault à ouvert, au fil du temps, divers espaces d'écoute : • Au local d'accueil, sont assurés sur plusieurs créneaux hebdomadaires des entretiens de Conseil Conjugal et Familial (difficultés dans le couple, sexualité, identité sexuelle, parentalité), d’écoute des violences conjugales ou intrafamiliales (mariages forcés, jeunes filles en rupture familiale, viol, inceste), mais aussi beaucoup d’entretiens d’information sur la contraception et l’IVG, des entretiens pré-IVG, une aide aux femmes désirant faire une IVG en délais dépassés. Le public est majoritairement féminins, bien que des hommes sollicitent aussi des entretiens • Dans les villes moyennes, des entretiens sont conduits à partir d'une demande initiale relevant de la planification • Au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales de l’Hôpital Guy de Chauliac, une Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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écoute des femmes vivant avec le VIH est assurée, tous les mercredi matin, par une militante du Planning 34 Dans ce même service, deux permanences de sexologie, à l’écoute des hommes et des femmes vivant avec le VIH, sont tenues par des sexologues les mardi et jeudi aprèsmidi Au local d'accueil, depuis avril 2008, à l’initiative d’une militante du Planning 34, des entretiens transidentité sont ouverts aux personnes en questionnement identitaire ou à leur famille Enfin, notre association départementale assure des heures d'écoute téléphonique dans le cadre du dispositif régional mis en place en 2001.

A l'écoute des femmes vivant avec le VIH ... La lutte contre le Sida constitue une des priorités du Planning 34. Dés le congrès national de 1993, le Planning 34 s’est engagé à mener une action spécifique en direction des femmes vivant avec le VIH. Le Planning 34 de Montpellier intègre désormais à sa pratique quotidienne, l’écoute, le conseil et l’orientation des femmes et des couples vivant avec le VIH avec le soutien de l’INPES. C'est ainsi qu'il a mis en place une permanence d’accueil et d’écoute au Service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Guy de Chaulliac à Montpellier (MIT), assuré par une militante, tous les mercredis de 10h à 12h. C’est un espace qui permet aux personnes d’exprimer, dans un cadre confidentiel, les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection. Il s'agit, à travers cet espace, de lutter contre la stigmatisation, l’isolement et l’invisibilité de la contamination des femmes, nous proposons un « espace de parole», non stigmatisant et repéré par celles-ci comme prenant en compte les particularités féminines du vécu de la séropositivité VIH. En 2009, nous avons rencontré dans ce cadre 52 personnes dont 43 femmes (voir chapitre Vie associative et militante ).

A l'écoute des hommes vivant avec le VIH … • Justification et développement du projet La mise en place de cette consultation répond à des difficultés identifiées de façon récurrente par l’équipe médicale du service de Maladies Infectieuses et Tropicales. Ces difficultés ont été particulièrement évoquées lors des journées de réflexion organisées par le réseau ville-hôpital VIH. A la demande de J. REYNES qui souhaitait instaurer ce type de consultation, le Planning 34 a développé le projet d’une consultation de sexologie avec le soutien financier de la DDASS de l’Hérault. Des délais de mise en place ont abouti à l’ouverture de la consultation début octobre 2005. Une concertation, avec les différents acteurs de la prise en charge, a permis à la consultation de s’inscrire rapidement dans la vie du service. Au plan national, ce type d’expérience tend à se développer avec succès tant par l’intérêt des patients et des soignants que par la qualité des résultats obtenus. Cette consultation de sexologie à l’attention des personnes atteintes reste cependant un projet innovant. Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Depuis l‘été 2008, nous avons pu mettre en place une deuxièmes consultation hospitalière, animée par une sexologue femme. En effet, le nombre très restreint de consultantes, que nous avions souligné lors du bilan 2007/08, nous a amené à reconsidérer notre offre en direction des femmes. Nous avions émis l’hypothèse que pour un certain nombre de femme, une consultation animée par un homme pouvait être un frein à la démarche. Une consultation de sexologie extra-hospitalière a également été mise en place depuis septembre 2008. Elle se déroule en alternance dans les locaux du Planning 34 et ceux de l’association ENVIE (association de lutte contre le SIDA). Notre présence dans le tissu associatif, permet aux personnes concernées de consulter en dehors des réseaux de soins médicaux et de permettre une synergie entre les différents services proposés aux personnes atteintes, dans l’objectif d’une prise en charge globale de la personne.

• 2 - Approche quantitative •

Consultations au Service Maladies Infectieuses et Tropicales : Nombre de rendez-vous pris : 69 Nombre de consultations : 55 Nombre de patients ayant été vu en consultation : 37 dont 2 femmes Nombre de couples en suivie : 4 Nombre de patients dans le cadre d’un suivi : 7 Consultations à ENVIE ← Nombre de rendez-vous pris : 30 ← Nombre de consultations : 25 ← Nombre de patients ayant été vu en consultation : 10 dont 6 femmes ← Nombre de couples en suivie : 1 ← Nombre de patients dans le cadre d’un suivi : 4 Consultations au Planning 34 ← Nombre de rendez-vous pris : 20 ← Nombre de consultations : 15 ← Nombre de patients ayant été vu en consultation : 3 dont 2 femmes ← Nombre de couples en suivie : 0 ← Nombre de patients dans le cadre d’un suivi : 2

• Approche qualitative • Les motifs de consultations Les plaintes relevant d’un trouble de l’érection restent majoritaires lors des consultations. Les problèmes exprimés aux sujets de l’érection sont rattachés dans l’ensemble des cas à des difficultés contextuelles. On été abordés par les consultants des troubles lié à : • des troubles de l ’excitation sexuelle = Dysfonction érectile secondaire • des troubles ou l’absence de désir • la prévention • des difficultés d’ordre orgastique lors de la pénétration Dans leurs aspects factuels, ces plaintes ne diffèrent guère des motifs habituels de Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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consultations s’adressant à un public plus large. Cependant des spécificités inhérentes au VIH se détachent lorsque le vécu est exprimé. Souvent la sexualité est la première à pâtir des problèmes santé. Elle est en première ligne quand la lutte pour l ’existence est en jeu. Les personnes ayant consulté sont toutes porteuses du VIH depuis plus de dix ans et sous traitement depuis plus de cinq années. Elles sont passées souvent par des problèmes de santé importants. Pendant des années, l’attention à leur corps n’a été investie que sur le mode de la survie. Ils expriment le sentiment que leur organisme se trouve réduit à une lutte incessante contre le virus. Machine à combattre, prise dans l’obligation impérative de ne pas oublier les prises journalières des antirétroviraux et sa capacité à surmonter leurs effets secondaires. Les questions en lien avec les effets secondaires des traitements sur la sexualité sont récurrentes. La péréquation entre l’amélioration de la qualité de vie et l’effet délétère des traitements est un enjeu permanent en ce qui concerne, de façon générale, une observance de qualité. De façon plus large, elle vient questionner l’équilibre fragile que représente l’envie de vivre « mieux » et les difficultés liées à une pathologie qui tend à devenir chronique. Les questions des fonctions et dysfonctions sont souvent à l’origine des plaintes en consultation. Mais plus encore, c’est la question du sens à donner à sa sexualité qui est en jeu. Comment la réinvestir pour soi-même ? Comment réapprendre son « corps plaisir » et ses compétences sensitives ? Comment réapprendre à ce corps de l’urgence : l’indulgence ? C’està-dire la capacité au ressentie, au sentir et au plaisir. Puis dans un deuxièmes mouvement, comment se dire ? Comment réinvestir l’autre comme partenaire d’un plaisir partageable et partagé ? Quand les patients arrivent à la consultation, souvent ils disent aller mieux. Physiquement et/ou moralement. Dans tous les cas avec suffisamment d’énergie pour se projeter dans un futur proche ou plus lointain. Les changements dans la prise en charge de l’infection permettent aujourd’hui une meilleure qualité de vie. La projection vers l’avenir est ressentie comme moins compromise. Du moment où la question de la survie passe au second plan, la sexualité réapparaît parmi les possibles. La majorité des personnes exprime un sentiment de solitude et/ou d’isolement affectif et/ou sexuel. Il semble ressortir que pour une majorité, parler de leur séropositivité reste difficile de peur d’être rejeté. Soit que la personne ait déjà vécu des discriminations, soit qu’elle la taise de peur d’être rejetée. Le contexte psycho- sociale lié au vécu du VIH agit comme révélateur de poly- précarités, renforçant de ce fait un sentiment d’échec et/ou d’exclusion : • Isolements effectifs et/ou sexuels • Isolements sociaux professionnels : précarité financière, retour à l’emplois difficile… • Problèmes de santé : fatigabilité importante, poly pathologies associées, effets secondaires des traitements. Deux comportements sexuels se dégagent des entretiens au sujet des personnes exprimant un sentiment de solitude et/ou d’isolement : • Seuls sont possibles des rapports occasionnels, furtifs en dehors de tout aspect affectif, reposant, dans quelques cas, sur un caractère pulsionnel de leur sexualité, vécu comme subi. • Soit toute sexualité est abandonnée ou demeure très occasionnelle. Les trois quarts des consultants expriment avoir vécu des périodes d’abstinence de plusieurs mois à plusieurs années.

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Les personnes vivant en couple expriment un manque d’appétence sexuelle. Dans ce cas de figure, c’est le partenaire séronégatif qui est à l’origine de la plainte. Pour l’ensemble des consultants, la mésestime de soi est particulièrement prégnante. Ils expriment une faille narcissique due à une représentation dévalorisée d’eux-mêmes, à l’image d’un corps dégradé et souffrant. Le vécu de la maladie et des traitements provoque un sentiment d’usure. L’annonce de la séropositivité a marqué un avant et un après dans leur sexualité. Une certaine forme d’insouciance a disparu augmentant le ressenti pathogène de la relation : peur de transmettre le virus, peur de ne plus être aimé, appréhension d’être perçu comme différent … La sexualité est appréhendée comme mortifère. Cet aspect sous-tend une réelle difficulté à érotiser la sexualité. La dimension du jeu, la recherche d’un plaisir partagé sont entachées d’une peur relationnelle importante. Plus que quiconque, les personnes vivant avec le VIH ont intégré les peurs archaïques encore très présentes dans nos sociétés. La parole individuelle peut permettre une mise à distance de ces déterminismes sociaux. Permettre une mise en perceptive de son histoire personnelle. Audelà des croyances sociales, se réapproprier son histoire de vie de façon singulière afin d’y puiser un sens nouveaux porteur de changement. • La prévention La question de la prévention nécessite un minimum de dialogue avec son ou ses partenaires. Certains nomment systématiquement leur séropositivité. D’autres dans les premiers temps de la relation préfèrent taire leur séropositivité et impose le préservatif. Cela dit la prévention reste une question extrêmement taboue pour les consultants. Elle est un enjeu primordial dans le vécu de leur sexualité. La gestion de la prévention est très souvent la cause des difficultés sexuelles sans être perçu comme telle. C’est le point de cristallisation où mettre un préservatif ou le demander, symbolise l’existence même du virus. Les difficultés inhérentes à la séropositivité peuvent aboutir en termes de prévention : • A un phénomène d’usure, de dépréciation de soi qui peut conduire à privilégier le rapport sexuel au détriment de la relation et ce fait, de la prévention. • A s’exclure de la sexualité pour ne pas revivre des échecs sexuels et affectifs • A réduire et/ou à modifier ses pratiques sexuelles afin de palier les difficultés et de limiter les échecs.

A l'écoute de la Transidentité ... • La transidentité en quelques mots... On peut naître garçon et se sentir fille ou l'inverse. Ce n'est pas une orientation sexuelle au même titre que l'homosexualité, ni un choix, ni une maladie. Ce questionnement sur sa propre identité s'exprime le plus souvent dans l’enfance ou à l'adolescence, parfois à l’âge adulte. La personne ressent, entre autres, le besoin irrépressible d’adopter les comportements, les vêtements, les codes sociaux traditionnellement attribués à "l'autre sexe", auquel elle s'identifie. Elle se sent différente, le plus souvent extrêmement coupable, mal dans sa peau. Elle redoute le regard des autres, en arrive parfois à haïr son corps. Cette situation peut s'exprimer très diversement, du transvestisme au transsexualisme, et conduire à un grand isolement affectif et social, du fait de la totale incompréhension qu'elle suscite habituellement. Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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• Contexte Il s'agit de la deuxième année d'entretiens au sein du Planning Familial, pour des personnes ne souhaitant pas se confronter au groupe de parole de l'Amicale du Nid.

• Les entretiens de 2009 Ils ont concerné, comme en 2008, peu de personnes (5 au total), mais se sont avérés très utiles : •

1 personne (MtF, 50 ans) ayant déjà pris contact en 2008, pour un suivi de sa situation. Pathologie psychiatrique concomitante, puis accident septembre 2009 l'ayant amenée à mettre un terme à sa transition. • 1 personne (MtF, 60 ans) en réveil de questionnement identitaire suite à un choc émotionnel (perte de son épouse). Situation re-stabilisée depuis. • 1 personne (MtF, 42 ans) en transition, et en demande de conseils médicaux et de soutien psychologique suite à rupture de liens familiaux. En suivi régulier (mails, rencontres épisodiques) • 1 personne (FtM, 20 ans) en questionnement et début de transition. Grâce à ce premier entretien (avril 2009), a pu rencontrer un puis d'autres FtM et constituer un petit groupe très actif sur l'Hérault (entraide et militantisme aux côtés du GEsT, participation au groupe de parole de l'Amicale du Nid). • 1 personne (MtF, 31 ans) en transition sur Béziers. Problème récurrent avec la sécurité sociale. Suivie téléphoniquement depuis septembre. Doit revenir prochainement pour une aide administrative. Cette deuxième année de fonctionnement renforce le bilan de 2008 : même si peu de personnes sont concernées, les problématiques sont parfois très lourdes. L'expérience met également en lumière la complexité des situations devant lesquelles l'écoutante se sent souvent démunie, certaines personnes attendant une totale prise en charge de leurs problèmes. Pour d'autres au contraire, la rencontre est un formidable levier qui permet de ne plus se sentir seul(e) et d'envisager sa transition avec confiance et lucidité.

La ligne régionale d'écoute Depuis 2001, le Planning gère un dispositif téléphonique régional d'écoute et d'orientation, qui vise à informer et orienter les appelants sur les questions de contraception et d'IVG. Il est porté depuis deux ans par la Fédération Régionale MFPF LR et Aveyron, mais l'association départementale de l'Hérault assure dix heures hebdomadaires sur les 28 totales. Ces permanences d'écoute et d'orientation sont tenues les : • Lundi de 9 h à12h et de 14h à 17h • Mardi de 9h à 16h • Mercredi de 9h à 12h et de 18h à 21H • Jeudi de 9h à 12h • Vendredi de 10h à 13h • Samedi de 9h à 12 h

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• Appelants et motifs des appels En 2009, 760 personnes ont sollicité ce numéro, parmi lesquelles 689 femmes. La ligne reste dont utilisée à 91% par un public féminin, ce qui la place en conformité avec ses objectifs et le publics prioritairement visé par l'action. Nous notons cette année encore une augmentation régulière du nombre d'appels et pouvons de fait avancer que la relance de la communication autour de cette ligne, à travers des cartes, affiches ainsi que la diffusion du numéro dans les différents organes de presse locale semble avoir eu l'impact attendu. Bien que le Département de l'Aveyron ne fasse pas partie de la région administrative Languedoc-Roussillon, la Fédération Régionale du MFPF a souhaité l'intégrer, notamment pour des raisons de proximité. Ce département assure donc, au même titre que les autres associations départementales, la tenue de permanences téléphoniques. Pour autant, à la demande du Groupement Régional de Santé Publique, financeur de cette action, nous avons été vigilants en matière de communication sur ce département, hors région administrative. De fait, les appels en provenance du département de l'Aveyron ne représentent que 2% de l'ensemble des appels (soit 18 appels sur 760). Nous relevons cette année un meilleur équilibre de la provenance des appels entre les différents départements : en effet, alors qu'en 2008 58% des appels provenaient du département de l'Hérault, ils ne représentent que 39% en 2009. Les motifs des appels Interruption Volontaire de Grossesse (IVG)

Appels

%

424

55,80%

IVG en délais dépassés

22

2,84%

Contraception

62

8,18%

Infections Sexuellement Transmissibles (IST) dont Sida

35

4,55%

Tests de grossesse

50

6,55%

Contraception d’urgence

13

1,71%

Violences

18

2,37%

Autres

89

11,66%

Les IVG restent le principal motif des appels, puisqu'ils en représentent, cumulés, 58,64%. Les demandes afférentes à la contraception arrivent quant à elles, en seconde position position. En ce sens, nous pouvons avancer que l’utilisation de cette ligne est conforme aux attendus. L’item « autres » correspond à des demandes concernant le fonctionnement de la ligne, des appels de professionnels (infirmières scolaires) ou encore des appels de personnes en difficultés relationnelles ou sexuelles.

• Orientation des appelants et connaissance du numéro régional 45% des appelants sont orientés vers un centre IVG public et 32% vers l’un des centres d’orthogénie du Planning. Plus de la moitié des appelants (61%) a eu connaissance de la ligne via un outil de communication (carte, affiche, parution presse ou annuaire), ce qui confirme l'hypothèse de Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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l'impact de la relance d'une communication autour de l'existence de ce dispositif. En 2009 une évaluation complémentaire a été conduite concernant la satisfaction des appelants en regard des informations communiquées. Les réponses de nature informative (entretiens de moins de 10 minutes) ont toutes donné lieu à un taux de satisfaction de 100%. Ce taux passe à 92% pour les entretiens d'écoute (difficulté de prévention, relationnelle ou sexuelle), où la posture de l'écoutant-e ne vise pas à apporter une réponse.

• Quelques observations à propos de l'IVG L'IVG est la demande la plus fréquente sur la ligne. La plupart du temps, les personnes qui appellent veulent des informations sur les démarches à faire pour recourir à l'avortement, les numéros des centres IVG, ainsi sur le déroulement de l'avortement. Elles cherchent d'abord par internet puis trouvant le numéro régional, elles appellent. Ce numéro permet alors de seconder internet, en tant que source d'information facile d'accès depuis son domicile. L'avantage étant peut être de pouvoir faire le tri des informations multiples que l'on peut trouver sur internet et avoir la réponse exacte à sa ou ses questions tout en gardant l'anonymat. La plupart des femmes sont sûres de leur choix mais il semblerait que le fait d'avoir la possibilité d'appeler ce numéro leur permet d'être rassurées sur le déroulement des choses à venir, au delà de la simple information pratique sur les numéros et adresses des centres IVG ( même si pour certaines cela suffit parfois car faire une IVG ne leur pose pas de problème). Cet appel marque le début des démarches, et avoir une écoute à ce moment précis (qui est celui où le choix devient concret et n'est plus seulement pensé) est important. Cela permet d'avoir une possibilité de parler des craintes, des peurs par rapport à l'avortement, de ce que cela fait de mettre en pratique leur choix. Certaines personnes appellent juste pour parler et n'ont pas besoin d'informations. La ligne téléphonique permet aussi de confirmer ou d'infirmer des informations erronées, dont l'origine peut être l'entourage mais aussi des professionnels ( médecins ). A titre d'exemple, le fait de dire que le délai légal pour faire une IVG est de 10 semaines de grossesse ou qu'il est obligatoire d'avoir une autorisation parentale pour qu'une mineure puisse faire une IVG. Ces permanences d'écoute permettent aussi de rectifier l'information et de dire quels sont les droits des personnes. Certaines personnes nous contacte aussi parce qu'elles n'ont pas été assez bien renseignées ou n'ont pas posé toutes leurs questions quand elles ont pris le premier rendez-vous au centre IVG et veulent avoir plus d'informations. Des inquiétudes et des questionnements émergent comme l'apparition de l'IVG sur le décompte de la sécurité sociale, la peur d'en parler à ses parents, le fait de ne pas vouloir voir l'échographie ou de ne pas mettre au courant son gynécologue, l'accueil qui leur sera réservé au centre IVG, la peur du jugement, l'inquiétude pour une amie qui a dépassée le délai légal pour l'IVG mais qui tente d'y mettre un terme par d'autres moyens et qui met sa vie en danger.... Souvent des personnes sont étonnées et inquiètent quant à la complexité des démarches à faire, qui sont autant de sources de pression supplémentaire. Pour le mois d'août des difficultés supplémentaires se sont ajoutées à celles qu'il peut y avoir les autres mois de l'année, ceci étant dû au non remplacement de médecins partis en congés : • pas de médecin au centre IVG, ni au centre de Planification de Sète • 15 jours d'attentes sur Montpellier, • possibilité de rendez-vous à l'hôpital de Béziers à partir du 27 août seulement, • pas de médecin au centre de planification et centre IVG de Narbonne jusqu'à fin août : 30 personnes sur chaque permanence dont beaucoup venant d'un autre département. • Clinique Clémentville : accueil débordé, les personnes ont du récupérer les noms des Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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médecins sur le site internet, sans savoir lesquels pratiquaient les IVG. Cette situation a conduit l'Association Départementale de l'Aude (qui assure la permanence au mois d'août) à suivre des personnes en difficultés dans leurs démarches. Plusieurs femmes ont ainsi été rappelées après qu'un travail de recueil d'informations auprès des centres IVG ait été fait. L'existence de la ligne a permis aux personnes d'avoir un-e interlocuteur-trice pour les aider et orienter face aux difficultés estivales .

• Diffusion du numéro Le numéro a été régulièrement diffusé dans la presse : Midi Libre, Indépendant, Dépêche du Midi, Gazette. Il figure sur le papier en tête des associations départementales, et de fait communiqué via tous les courriers adressés. Il est rappelé sur les répondeurs des associations départementales Les affiches et cartes sont largement diffusées : • lors d'actions collectives dans les établissements scolaires avec diffusion directe auprès du public et diffusion aux professionnels • dans les Mission Locale d'Insertion • dans les lieux ressources, Foyer de Jeunes Travailleurs • dans les Centres sociaux, les Centres d'informations jeunes • dans les associations partenaires • lors des stands de prévention avec diffusion directe au public : affiche présente + cartes à disposition. • lors de formations animées par le Planning : diffusion au professionnels du secteur médicosocial ( infirmièr-e, assistant-e social-e, ...) Il conviendra de faire ré-éditer cartes et affiches en 2010 et 2011.

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4. ANIMATIONS

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Les animations conduites au Planning de l'Hérault se déclinent selon plusieurs modalités d'intervention (actions ponctuelles ou inscrites dans le temps), et auprès de divers publics (jeunes scolarisés, mineurs incarcérés, jeunes en insertion, adultes, jeunes ou adultes en situation de handicap, personnes migrantes ou issues de l'immigration ….). Conduites sur l'ensemble du département de l'Hérault, elles s'articulent dans le cadre de deux principaux projets : • Projet Jeunes, • Projet Femmes Santé Citoyenneté Sur l'ensemble, pour 2009, ce sont 5823 jeunes de moins de 25 ans et 1659 adultes que nous avons pu rencontrer à travers elles. Elles représentent en 2009 508 interventions soit 995 heures de face à face pédagogique. Au-delà des publics directement ciblés, nos actions touchent aussi le personnel « encadrant » (animateur/trice-s, éducateur/trice-s, enseignant-e-s), soit 435 personnes en 2009. De l'observation passive, pour certains, à un réel investissement dans la préparation, la conduite ou le bilan de l'action, pour d'autres, les professionnels rencontrés via ces animations sont des personnes ressources, et le temps, en amont ou en aval de l'action passé auprès d'eux, prend sens puisqu'il s'inscrit dans le cadre de notre politique relais.

Sensibiliser et impliquer les professionnels : importance de la politique relais Il nous semble important que les professionnels en charge des groupes auxquels s'adressent nos interventions puissent y prendre part, au-delà d'un « simple » travail de préparation préalable. Bien entendu, une telle collaboration nécessite à la fois une adhésion des adultes « accompagnants » (enseignants, éducateurs...) à notre approche pédagogique, mais aussi une disponibilité et une ouverture des intervenants du Planning 34 afin d'élaborer des objectifs et des modalités d'action qui soient satisfaisants de part et d'autre. Ce type de partenariat créé, d'une part, de meilleures conditions pour mettre en œuvre nos actions, et rejoint, d'autre part, la politique « relais » de notre association. Celle-ci peut avoir comme impact: • une plus grande implication des professionnels sur ces questions, ce qui peut amener une amélioration de la confiance mutuelle voire une évolution de la relation éducative ou pédagogique au quotidien. • une meilleure prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes accueillies par les institutions (jeunes en milieu scolaire ou en « difficulté », personnes en situation de handicap...) et un changement de regard des professionnels concernés. En effet, bien souvent dans les foyers qui nous demandent d'intervenir, les participants (« usagers » ou résidents) aux groupes de parole nous interpellent à deux niveaux. Premièrement en formulant des interrogations sur la finalité de ce qui leur est proposé, ainsi que sur nos motivations pour exercer le métier d'intervenant-e en éducation à la vie affective et sexuelle. Ces questions directes sont accompagnées d'attitudes et de comportements qui semblent avoir pour objet de cerner notre rôle et notre positionnement vis-à-vis d'eux, en vérifiant notamment que nous ne réagissons pas toujours « comme des éducs ». Mais dans leur expression, c'est aussi le positionnement de l'institution qui est questionné concernant la légitimité de leur vie affective et sexuelle. En effet, si les foyers reconnaissent (notamment en mettant en place des groupes de parole) l'importance de cette dimension dans la vie des personnes accueillies ou résidentes, l'impossibilité ou les limites posées par certains règlements intérieurs en la matière leur apparaissent soit comme un paradoxe, soit comme un Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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mal nécessaire. Celui-ci renvoie à la mission de protection des établissements vis à vis d'une population mineure ou vulnérable. Certaines personnes interprètent cela comme le souci de les prémunir contre une sexualité réduite à sa dimension de risque ou de danger; d'autres y voient un regard stigmatisant des professionnels: « ils croient qu'on est tous des violeurs ou quoi? » En réalité, pour les personnes « en difficulté », la relation amoureuse semble avoir plutôt une fonction de revalorisation de l'existence qui permet de se réinscrire dans une norme sociale: « je suis comme tout le monde je peux être amoureux.se ». Comme on le voit à travers ces exemples, les animations qui sont proposées aux différents publics ne peuvent être réellement porteuses si elles ne sont pas soutenues par les équipes encadrantes et légitimées par les institutions qui nous accueillent. Ceci sous-entend un important travail de sensibilisation et de formation relais de notre part, qui gagnerait à être systématisé et développé.

Femmes Santé Citoyenneté Le Planning Familial est présent dans le département de l’Hérault depuis plus de 40 ans et parmi les diverses demandes qu’il accueille, nombreuses sont celles qui mettent en évidence une méconnaissance des personnes sur leur corps, des droits en matière de santé mais aussi une difficulté à aborder les questions liées à la sexualité. De plus les informations recueillies sont souvent parasitées par des croyances. Le Planning s’est donné pour mission de développer des actions de prévention sur ces questions et d’aller donner l’information là où elle manquait. Il s’est donné également pour mission de sensibiliser les femmes en terme de droits, au-delà de ceux afférents à la santé sexuelle. Le projet « Femmes Santé Citoyenneté» vise en priorité les femmes vivant dans les quartiers ciblés par la politique de la ville, largement originaires, dans notre région, du Maghreb ou de Turquie. Par extension, elle s’adresse aussi aux femmes de culture gitane, et plus largement encore à « toute Femme de Culture Différente ». Les hommes sont aussi concernés par notre action ; ils sont beaucoup moins nombreux dans les associations qui œuvrent dans les quartiers mais nous les rencontrons dans les chantiers d’insertion. Ce projet s’inscrit tout d’abord dans une démarche de lutte pour le droit de choisir sa vie et, par extension, pour l’égalité des droits entre les personnes. Il répond ainsi à l’objectif inscrit dans nos statuts : « Lutte contre l’oppression des femmes, contre toutes formes de discriminations et de violences et notamment sexuelles dont elles font l’objet ». Nous ne prétendons pas être des spécialistes de tel ou tel public et nos interventions ne sont pas spécifiques : elles se font toujours dans le cadre et le respect des valeurs de chacun. Cette approche relève de la démarche d’éducation populaire et de la capacité d’écoute du Planning en matière de santé sexuelle, thématique qui est toujours abordée sous l’aspect culturel, relationnel et social. De ce fait, Femmes Santé Citoyenneté est une action d’éducation à la santé et à la citoyenneté.

Les interventions Notre approche repose sur des actions inscrites la plupart du temps dans la durée, conduites sur la base de 3 séances de 2 h, au sein de structures partenaires. Toutefois , les structures d'insertion sont tenues par des délais très courts pour finir le programme de formation en quelques mois. Ce temps imparti à la formation qui inclut également un stage ne permet pas toujours de libérer les stagiaires sur plusieurs séances. Nous sommes donc invités à échanger avec les stagiaires sur une séance de 2 ou 3h selon le cas. Parfois aussi, nous ne pouvons faire qu'une heure répétée, par exemple, dans le cadre de la journée civique obligatoire aux Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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personnes nouvellement arrivées en France. Nous pouvons aussi, avec certains groupes, aller encore plus loin que trois séances et mettre en oeuvre d'autres programmes. En effet, certains partenaires aménagent leurs propres programmes de façon à libérer les personnes pour participer à notre programme national Réduction des Risques Sexuels soutenu et financé depuis 1998, par le Ministère de la Santé. C'est le cas de Nouas Formation et d'Interlude. Cette année encore, le projet Femmes Santé Citoyenneté a été conduit auprès de groupes de femmes en processus d'apprentissage du français dans le cadre du Contrat d'Accueil et d'Intégration pour les personnes nouvellement arrivées en France : nous sommes dans ce cadre intervenus à Défi, Nouas et IPS Formation. Les séances à fréquence régulières favorisent le questionnement et la possibilité de partager avec les autres. Elles favorisent par exemple de manière récurrente les échanges sur les questions liées à la religion. La diversité des pays représentés dans les groupes peuvent aussi impulser un débat sur le parcours migratoire. Très vite alors, la question de la loi et du droit anime le groupe et met en évidence une représentation très positive de la France. En 2009, nous avons réalisé 140 interventions, soit 280 heures de face à face pédagogique avec les publics, et rencontré 1747 personnes.

Les partenaires • Liste de nos partenaires en 2009 : Maison pour Tous G.Brassens

Maison pour Tous Escoutaïre

Maison pour Tous F.Malherbe

Maison pour Tous Leo Lagrange

Centre de loisir CAF Paillade

Passerelles formation

IPS formation

Résurgences 34 Paillade

La Gaminerie

Interlude

Nouas formation

Secours Populaire Petit Bard

Secours Populaire Figuerolles

Confiance

Ecole Delteil Petit Bard

Raiponce

ACLE

AVEC

TIN HINAN

DEFI

ARDI

Formaid

Espace Senghor

Léo Lagrange

Objectifs et Animations

Relais BB du Coeur

Solidarité Dom Tom

Chrs Regain

La boutique Réduire les Risques

MLI siège

• Leur implication / participation dans le projet Quelques uns de nos partenaires présentent notre action aux groupes avant notre intervention. Cela témoigne d'un vif intérêt et d'un lien de cohérence entre nos missions et les leurs, au Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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bénéfice d'un seul et même public. D'autres en revanche participent à notre action mais sans plus d'implication en amont. Pour eux, les problématiques qui émergent doivent être prise en charge par le Planning seul. D'autres enfin sont présents lors de nos interventions, mais sont dans une attitude qui ne respecte pas les besoins du groupe et l'orientation que prend alors l'animation. Nous dénonçons cette année encore des représentations très fortes chez certains professionnels concernant les populations migrantes, et en particulier les femmes. Parmi elles, en 2009 :  il n'est pas possible de poser un cadre avec ces femmes car elles ne le respecteront pas ….  ce groupe n'est pas pour vous car il est constitué de femmes émancipées (pas de femmes maghrébine dedans …)  les violences conjugales ne peuvent pas être abordées avec les femmes gitanes parce que ce n'est pas n'importe quel public ….. Nos échanges avec les groupes génèrent de l'expression et développent un vocabulaire important autour des thématiques que nous avons abordées. Certains partenaires prennent ensuite le relais pour renforcer l'apprentissage du français. Nous notons enfin qu'il nous est parfois difficile de préparer les interventions avec les partenaires ou d'en réaliser ensemble les bilans. Il ne s'agit pas là d'un manque d'intérêt, mais lié à des facteurs, entre autre, de disponibilité.

Les constats qui émergent • La question des droits Nous avons constaté une méconnaissance des droits chez les personnes nouvellement arrivées en France, malgré les deux journées obligatoires. Pour autant nous avons observé une réelle demande en terme de connaissance des droits en France sur des questions diverses : possession des papiers de séjour, possession des cartes de soin, droit à la formation …. Certaines femmes (pays de l'est ou Asie) arrivent dans des familles recomposées (des enfants sont déjà présents fruits d'un premier mariage) : la question du droit par rapport à ces enfants d'une première union, aux relations familiales nouvelles est alors abordée. Nous avons été interpellés par les professionnels, à l'issue d'animations, pour des demandes très précises d'interventions sur la question des droits et des relations hommes femmes. Sur cette question du droit en particulier, nos interventions visent la dé-construction et la rectification des informations erronées qui circulent dans les quartiers avec des provenances diverses.

• Les formes de violences Parler de sexualité dans des groupes de femmes invite les participantes à parler d'elles, de leur vécu et de leur rapport à l’autre. En effet, parmi les questions liées à la sexualité, les violences sont souvent objet de témoignages. Parmi ces violences : brimades, les coups ou encore le chantage, voire des violences infligées par la belle-famille. Parmi ces violences encore, les femmes ont aussi cité la confiscation des papiers, le chantage aux papiers, ou le retour forcé dans le pays d’origine et le mariage forcé. Là encore, il s'agit pour nous de rappeler la loi et préciser le droit qui s'applique à tous-toutes. Au-delà de ces formes de violence, la pratique de l’excision a été, cette année encore, soulevée dans plusieurs groupes de femmes. La médiatisation de la problématique et les documents télévisés ont suscité une véritable curiosité. Les femmes découvraient pour la Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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première fois le phénomène et ont exprimé le besoin d'en savoir plus. La majorité d'entre elles ignorait la pratique et n'en avaient jamais eu connaissance. Elles avaient compris que la mutilation est sexuelle mais n'avaient pas d'idée précise sur la pratique proprement dite et l'intervention au niveau des organes. Notre démarche de prévention des violences a encouragé certains de nos partenaires (Maison pour Tous Escoutaïre Saint Martin / Maison pour Tous Françoise Malherbe Gely Figuerolles) à mener des actions collectives en invitant tous les partenaires du quartier. Ainsi, nous sommes intervenus dans ce cadre le 8 mars (animation d'un débat après la projection du film Persepolis) et le 25 novembre (animation d'un débat après la projection du film Ne Dis Rien).

• Le contrôle social Les femmes soulignent toujours la difficulté à se déplacer, à prendre des initiatives, par peur du regard des voisins, des proches …. Ce constat touche encore plus fortement les femmes seules. Dans cette logique, ce contrôle social génère des demandes d'entretiens individuels, formulés à l'issue de séances par des femmes qui n'ont osé s'exprimer. Ainsi, en 2009, nous avons effectué 123 entretiens individuels, sur des thématiques diverses : droit, violences, contraception, maternité, désir d'enfant, sexualité / virginité …

Projet Jeunes Le public jeune est au cœur des interventions de terrain du Planning 34, aussi, nous souhaitons, cette année, faire un focus sur ses préoccupations et les questions qu'il se pose en matière de sexualité. Il s'agit donc d'analyser les représentations des jeunes, pour mieux les comprendre afin de mieux communiquer et prévenir. Cette analyse repose les réponses données par environ 180 élèves de 3ème qui ont constitué 53 groupes non - mixtes, dans des collège du département. Nous avons travaillé à partir d'un outil de questions croisées « Questions de filles / de garçons » dont l'un des objectifs est de questionner les représentations du genre et de la sexualité. Ce travail est conduit sur des séances de 1h30 à 2h, en sous groupes non mixtes (voir fiche action en Annexe). Depuis quelques années le Planning 34 a intégré dans son approche de prévention de risques sexuels la démarche de RR. Selon C. Tourret « la réduction des risques c'est la reconnaissance de la place d'une personne et de sa citoyenneté au regard de ses propres pratiques ainsi que le devoir d'informations objectives qui lui est dû ». Autrement dit, la démarche consiste à prendre en compte non pas le risque en lui même, mais le sens du comportement à risque de la personne. En ce qui concerne la sexualité, les questions que l’on se pose sur le sexe, les manières d'en parler, mais aussi de se comporter dans une rencontre, c'est à dire la plupart des discours et des pratiques en lien avec la vie affective et sexuelle, semblent fortement conditionnés par le fait de se sentir homme ou femme, autrement dit l'identité de genre. On appelle « genre » un système de représentations qui prescrit les façons d'être des sujets masculins et féminins ainsi que leurs modes de relations. Ces prescriptions s'imposent à nous tous, ce qu'exprime très justement Erving GOFFMAN en disant que « le genre est l'opium du peuple, et non la religion ». Le genre fonctionne comme une idéologie dans laquelle le sexe anatomique détermine l'identité de genre, qui elle-même détermine l'orientation du désir sexuel vers l'autre sexe. Cette doctrine présente donc l'anatomie sexuelle, l'identité de genre et l'orientation sexuelle comme une seule et même chose, qui serait une donnée biologique. Les identités et les sexualités des hommes et des femmes seraient donc ontologiquement différentes, opposées et complémentaires. Cette construction produit une dysharmonie et des hiérarchies entre le masculin et le féminin, et Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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donc des relations inégalitaires entre les personnes, indépendamment de leur sexe biologique d'ailleurs. Cet aspect du genre introduit le concept de rapports sociaux de sexe, qui est celui qu'utilise le Planning Familial pour comprendre, analyser et prévenir les risques sexuels. Donc, l'outil des « questions croisées » nous permet, à travers l'analyse collective et la mise en question de représentations, de rentrer dans une stratégie de Réduction des Risques Sexuels. Le fait de travailler sur les représentations des jeunes ne signifie pas que nous avons une image déjà construite, stéréotypée de ce que les jeunes pensent? Dans ce sens, pendant les animations, nous découvrons en même temps qu'eux. Ainsi, la bienveillance est de fait un élément important dans notre travail de prévention. Questions posées aux filles et aux garçons • Quelles sont les 3 questions les plus importantes que vous vous posez sur la sexualité ? • A votre avis, quelles sont les 3 questions les plus importantes que se posent les personnes de l'autre sexe ? Le tableau ci dessous regroupe les thèmes qui préoccupent les F/G et qui sont exprimés à travers leurs questions. Les questions que se posent les garçons

Les questions que se posent les filles

Anatomie du corps féminin : organes génitaux, réactions physiologiques lors du rapport sexuel Relatives aux filles : âge du premier rapport, virginité, préliminaires, sentiments, envie sexuelle, rapport anal, rapport vaginal, rapport buccal Couple : rapport de domination Pénis: taille, érections fréquentes Premier rapport sexuel Préliminaires Films Pornographiques Godemichés Moyens contraception Préservatifs Homosexualité

Premier rapport sexuel : réactions physiologiques -sentimentales, enjeux Rapports sexuels : durée, orgasme préliminaires, positions, plaisir Rapports entre homosexuel-le-s MST / IST, SIDA, Avortement Corps féminin/masculin Moyens de contraception Sexualité / tabou Règles / rapport sexuel Relatives aux garçons : sentiments, réactions, sincérité, fantasmes, envie sexuel , obsession pour le sexe

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Questions que les garçons pensent que les filles se posent ...

Questions que les filles pensent que les garçons se posent ...

Premier rapport sexuel : douleur, position, durée, filles / peur, âge, Anatomie masculine, taille du pénis Anatomie féminine, profondeur du vagin, vulve Rapports sexuels entre homosexuel-le-s Rapport bucal, anal Rapport sexuel : positions, plaisir Relation : prendrai-je du plaisir, aura-t-il envie de moi, m'aime ou physique, partira-t-il après le rapport Rapports de domination Goût du sperme Sentiments et rapport sexuel Garçons : masturbation, obsession pour le sexe, vrais sentiments Règles

Premier rapport sexuel : âge, réactions, comment procéder, moyens de protection Virginité, Comment être à la hauteur Sexualité : honte Rapports sexuels entre homosexuel-le-s Filles : ont elles mal, c'est dûr pour elles de subir ce qu'on leur impose, Aiment-elles sucer, comment prend-elle du plaisir, comment ne pas lui faire mal, orgasme féminin, quoi faire pour pas gêner la fille, comment faire si on n'a pas d'érection Grossesse Rapports de domination Performance sexuelle Préservatifs Rapport sexuel : position, règles, durée, préliminaires

On peut tout d'abord questionner l'intérêt de séparer les élèves en groupe non mixte, en fonction de leur appartenance sexuelle (filles/garçons) : si nous considérons que la catégorie homme/femme n'existe que parce que la société la construit en tant que telle à partir du genre (féminin/masculin), est-ce qu'en séparant les garçons des filles on ne renforce pas les mécanismes de catégorisation de sexes? Autrement dit, est-ce que ces représentations de genre sont renforcées ou non par la non mixité? Il est vrai que les individus intègrent tout au long de la vie les stéréotypes que la société leur attribue et par conséquent, en abordant la question de la sexualité, les filles et les garçons se sentent souvent plus à l'aise en groupe non mixte. Cette démarche est d'ailleurs « légitimée » par des réelles demandes des jeunes: « vu qu'on est des filles, il est plus facile de parler entre nous.... ». Nous pouvons parfois avoir l'impression que filles et garçons ne réagissent pas de la même façon vis à vis de l’autre sexe, ne se posent pas les mêmes questions, et n’ont pas non plus les mêmes objectifs. Cependant, à l'analyse des réponses, cette impression ne s'affirme pas : la volonté de découvrir leur propre sexualité est commune et cela se remarque à travers des questions relatives au corps : Filles : Est-ce que le point G est-il réellement réel? Garçons : Pourquoi on a des érections? Mais notamment à travers des questions autour du rapport sexuel : Filles : Peut on faire l'amour quand on a les règles? - Combien de temps dure la pénétration? Qu'est-ce qu'on ressent quand on a un orgasme? Garçons : Quand est-ce qu'on sait que le pénis peut rentrer et qu'il ne restera pas coincé? Combien de temps dure un orgasme?Comment on fait l'amour?. En ce qui concerne les rapports sexuels, les préoccupations autour de « la première fois » sont d'ailleurs très présentes : tant pour les filles que pour les garçons quasiment toutes sont relatives : • à l'âge moyen du premier rapport Filles : Quel est l'âge moyen pour avoir un rapport sexuel? Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Garçons : Quel âge est la moyenne où l'on fait l'amour? • au déroulement du premier rapport Filles : Quelles sont les réactions physiques ou mentales la première fois? Garçons : Que se passe-t-il lors du premier rapport sexuel?-Pendant le premier rapport, les filles ressentent- elles quelque chose de particulier? • à la douleur potentielle lors du premier rapport : Filles : Est-ce qu'on a mal pendant le premier rapport sexuel? Garçons : Est-ce que le pénis fait mal quand il rentre dans le vagin de la femme? Ces 3 éléments conduisent à une nouvelle observation, commune elle aussi chez les filles et les garçons : est semblable le désir de découvrir l'autre, de comprendre comment il/elle fonctionne et réagit, tant au niveau physiologique qu'au niveau psychologique. Filles : Pourquoi se masturbent-ils? Est-ce que les garçons ont peur pour la première fois? Garçons : Après la première fois, le trou s'agrandit?-Comment réagissent les filles quand elles sont excitées? Mais il semble que ce ne soit pas un simple intérêt ! Cela témoigne aussi d'une attitude de respect et de bienveillance entre filles et garçons L'envie de mieux connaître l'autre pour lui donner du plaisir ou pour ne pas lui faire mal, le désir de repérer ses sensibilités ou d'être rassuré-e et rassurant-e à la fois, pour prendre et donner de la satisfaction, afin que les deux personnes soient à l'aise, tout cela est nettement partagé entre les groupes non-mixtes : Filles : Est-ce qu'ils sont sincères lors du rapport? - Qu'est ce que les garçons attendent de nous?Est-ce que les garçons préfèrent qu'on jouisse ou qu'on jouisse pas? Garçons : Est-ce que les relations bucco vaginales peuvent entrainer du plaisir chez la fille? Comment provoquer un orgasme chez les filles? Est-ce que les filles sont obligées de mouillés pour avoir du plaisir? D'ailleurs, c'est aussi dans ce sens que sont posées des questions quasiment identiques venant des groupes non mixtes autour des échanges et caresses préliminaires avant le rapport : Garçons : Qu'est-ce qu'il faut faire pendant les préliminaires? - Est-ce que les filles sont directes ou préfèrent-elles les préliminaires? Filles : Est-on obligé de faire des préliminaires avant un rapport sexuel?Est-ce que les préliminaires sont nécessaires? En outre, les garçons et les filles partagent les mêmes interrogations sur les risques sexuels et plus précisément sur les infections sexuellement transmissibles (IST). Donc connaître les différentes IST, se protéger, s'assurer face aux différents risques, tout cela participe aussi à la construction de l'identité sexuelle de l'adolescent : Filles :Est-ce que si on fait une fellation à un homme porteur du SIDA, on l'attrape?Est-ce qu'on peut attraper un cancer du col de l'utérus en étant protégée? Garçons : Est il possible que 2 personnes ayant fait le test VIH (négatif) peuvent ils avoir le SIDA (toujours les mêmes personnes)? Pour autant, les questions sur ce sujet ne sont pas réellement nombreuses : cela signifie t'il que les jeunes filles et garçons sont inconscient-e-s? Si la sexualité équivalait surtout à des dangers ou à des prises des risques la réponse serait positive. Est-ce que ça nous questionne dans notre mission de prévention? Si la mission de prévention consistait à faire peur pour sensibiliser, la réponse serait encore positive. En tout état de cause, dans un contexte social qui se veut libérateur pour ce qui concerne la parole sur la sexualité tout en évoquant en même temps une menace, il est agréable de témoigner que les jeunes se soucient plus du côté jouissif de la sexualité. La ressemblance entre les questions des filles et des garçons devient encore plus marquante Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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lorsqu'on examine les questions que les un.e.s ont posé, en se mettant à la place des personnes de l'autre sexe ; très nombreux sont les sujets ou les filles parviennent à réfléchir comme des garçons et inversement : ces quelques exemples sont significatifs : Réelle question

Imaginaire

Garçons : Quand on sait qu'on va éjaculer, est-ce que ça arrive d'uriner à la place? Filles : Peut-on avoir un rapport sexuel en ayant nos règles? Garçons : Est-ce que les filles sont obligées de mouillés pour avoir du plaisir? Filles : Est-ce que il faut s'épiler le maillot avant de faire l'amour?

Filles : Est-ce possible d'uriner à la place d'éjaculer?Si oui, que se passe-t-il? Garçons : Peut elle avoir des règles pendant qu'elle fait l'amour? Filles : Comment savoir si la fille a éprouvé du plaisir? Garçons : Préfèrent-ils que notre vagin soit rasé?

Les adolescents (des deux sexes) ne sont donc pas si éloigné-e-s qu'ils le montrent souvent dans l'établissement scolaire . Globalement, ils/elles peuvent bien imaginer ce qui préoccupe leurs camarades même pour des sujets que l'on qualifierai de purement « féminins » ou « masculins ». L'importance de ce constat est très grande si on prend en compte que la majorité des adolescents qui ont répondu au questionnaire n'ont pas encore eu d'expérience sexuelle. Si maintenant nous voulons pointer les différences qui apparaissent dans les questionnaires des filles et des garçons, la première est relative à la manière dont les questions sont formulées par les groupes des filles et des garçons : une différenciation au niveau des mots employés mais aussi sur le fond. Par exemple les filles s'interrogent au même titre que les garçons sur les pratiques homosexuelles mais pas de la même façon : Filles : Comment les homosexuels féminins font pour avoir des rapports sexuels? Garçons : Qui joue le rôle de la femme dans une relation gay? La manière de formuler une phrase n'est pas neutre ; ici, le langage conditionne la manière de percevoir le monde, il nous conditionne à voir les choses telles que nous les décrivons : dans un rapport sexuel, il y aura toujours quelqu'un qui « fera la femme », sera pénétré. La même représentation de la sexualité pénétrant/pénétré-e est présente, mais suggérée chez les filles et plus explicite chez les garçons. Ainsi, les valeurs dominantes véhiculées autour du genre M et F sont malgré tout présentes et très souvent partagées entre les filles et les garçons. Premièrement, les garçons se présentent prêts à faire l'amour à n'importe quel moment, avec un désir affirmé et accepté, une volonté difficilement contrôlable, en dissociant les sentiments et le rapport sexuel alors que les filles semblent avoir intégré le fait qu'il faut d'abord s'assurer de la qualité de leur partenaire et de ses sentiments. Filles : Pourquoi les garçons couchent ils plus facilement sans sentiments que les filles? Pourquoi les garçons se masturbent-ils souvent? - Est-ce que ils peuvent contrôler leurs éjaculations (pulsions sexuelles)? De même, les questions du type « Si une fille n'accepte pas de faire l'amour, le garçon va-t-il la laisser tomber? », outre une inquiétude, sont significatives de cette idée que les personnes du sexe féminin n'ont pas la même envie, ne sont prêtes au même moment que les garçons. Dans ce sens, les questions des groupes des filles autour de « la première fois » sont plutôt associées au concept de « la perte de virginité ». (« Est-ce que je suis prête? Est-ce la bonne personne? »). Les filles légitiment leur première expérience sexuelle par la qualité de la relation amoureuse, alors que les garçons vont avoir pour priorité de vivre leur première expérience sexuelle avec la Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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partenaire qui sera d'accord pour la vivre avec eux.. Le mythe du « prince charmant » résume l'idéal d'une soi disant nature féminine qui se réalise à travers l'union avec un garçon qui lui est destiné. Deuxièmement, les questions autour de la grossesse viennent notamment des filles : « Après une grossesse déclarée, combien de temps on a pour avorter? - Est-ce que la pilule du lendemain rend stérile? - Est-ce qu'on a plus de chances de tomber enceinte si on a des rapport sexuels avec règles? - Comment réagiraient-ils si la fille tombe enceinte? » Les questions des garçons démontrent une volonté de vivre tôt la première fois, d'acquérir des expériences, d'assurer : Comment provoquer un orgasme chez les filles? - Quelle position pourrais-je faire avec une fille? Quel est le sens de questions du type « Lors d'un rapport, les filles se sentent dominées ou dominatrices? » ou « Qui éprouve les plus grand plaisir, la femme ou l'homme? » sinon une perception de la sexualité sous l'angle de la domination. Pourquoi les questions venant des filles et notamment des garçons, à propos de la forme d'un sexe, ne concernent-elles que le pénis (« Quelle taille doit faire le pénis pour les faire jouir? ») ; sinon parce que dans leurs imaginaires la satisfaction et la jouissance des filles sont quelque part dépendantes des performances viriles ou/et érectiles? De tels concepts amoureux ont des conséquences considérables sur la construction sexuelle des individus et influencent leurs éventuels comportements à risque. Cantonner les hommes à un rôle agissant, dans le mythe du « j'assure » et les femmes à une place d'objet désirable et passif est l'un des fondements de l'oppression sexuelle que subissent les individus aujourd'hui. Les représentations du genre et de la sexualité s’organisent en système et génèrent des situations de vulnérabilité. Ces représentations sont révélatrices des inégalités sociales de sexe qui rendent difficile pour les individus l’adoption de pratiques de prévention. Si dans nos sociétés occidentales l'oppression sexuelle ne s'exprime presque plus sous la forme de lois (qui définissaient malgré tout un espace de circulation), le légal, le permis, qui s'oppose à l'interdit, elle se perpétue sous une forme plus implicite : les normes qui imprègnent toute la société et laissent un espace de liberté plus restreint. Les relations instaurées par la construction du masculin et du féminin rendent possibles et créent les inégalités de sexe. Comme le décrit Marie-France Pichevin, « la mécanique sexiste prend ses racines dans la structure sociale inégalitaire, et celle-ce lui donne le pouvoir de la pérenniser. Elle structure les individus selon des normes précises, et apprend la structure des outils qui leur permettent de percevoir le monde. » Pour revenir à notre questionnaire, et malgré les réponses qui sont conformes aux stéréotypes du genre, la remise en question de diverses représentations est évidente : un groupe de filles se demande : « Pourquoi les garçons sont autant obsédés par le sexe et les formes des filles? » alors qu'un groupe de garçons pose en même temps la question suivante : « Pourquoi les filles pensent que les gars sont obsédés? ». Ces deux questions sont significatives de l'état d'esprit des adolescents qui ont répondu au questionnaire mais démontrent aussi que parfois nous avons l'habitude de créer des différences là où elles n'existent pas. Le fait que beaucoup de filles pensent que les garçons sont obsédés par le sexe ne suffit pas à faire des garçons des obsédés ; c'est à dire que ceux-ci ont conscience qu'ils abordent le sexe différemment des filles et que celles-ci imaginent qu'ils ne « pensent qu'à ça » ; mais pour autant très peu d'entre-eux revendiquent le fait d'être des obsédés sexuels. Dans ce sens, le questionnement sur soi et sur les normes qui nous entourent est une condition nécessaire au changement des mentalités. La vigilance sur nos propres attitudes et notre quotidien avec la mise en question des principes catégorisant les sexes là où ce pouvoir s'exerce (au lit, dans la rue, en famille, dans les institutions ou au travail) sont des moyens pour permettre à chacun de tenter de s'épanouir et de se développer à l'écart des diktats genrés de la société actuelle.

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Le programme « Je et les Autres » • Promotion des compétences personnelles et relationnelles. Le programme « Je et les Autres » Promotion des compétences personnelles et relationnelles, largement inspiré du Programme de Développement Affectif et Social (Prodas) et de sa suite Transformation3 vise à favoriser l’écoute et la communication à l’école, entre les enfants et avec les adultes (enseignants, personnels de l’établissement). Initialement conçu au cours des années 80 - pour le Prodas - et 2000 - pour Trans-formation par des enseignants et des chercheurs en psychopédagogie, psychologie clinique et psychologie sociale (notamment chercheurs à l’Institut Québécois du Développement Humain)4, ce programme a été expérimenté et évalué à grande échelle. « Je et les Autres » vise à améliorer l’estime de soi et la confiance en soi des enfants ainsi que leurs compétences relationnelles… et pour les enseignants ou les adultes, il participe à une meilleure compréhension et une connaissance plus fine des élèves. Il contribue également à apaiser les relations et les conflits5, favorisant ainsi une bonne relation pédagogique. Considéré comme un programme de prévention précoce de la souffrance psychique – ou plutôt de prévenance (aide au développement) - en mettant l’accent sur le développement affectif et social, le Prodas (et son adaptation locale : « Je et les Autres ») est avant tout un programme à visée pédagogique. Pour le Planning Familial, il s’agit de mettre en œuvre un travail de fond avec les enfants les plus jeunes, afin de participer à la réflexion sur les mécanismes de socialisation qui favorisent les inégalités et les exclusions. Par ailleurs, ce programme participe – selon les données des enquêtes nationales sur les violences de couple – de la prévention des violences en ce qu’il favorise l’expression des émotions : expression qui constitue une véritable lacune chez les auteurs de violences Concrètement, le programme est organisé sous forme de modules traitant de thèmes variés qui intéressent les enfants – et toujours en relation avec des facteurs du développement humain : la conscience de soi, la réalisation de soi et les interactions sociales. A travers différentes activités fondées sur la parole, l’expression de soi et de ses ressentis, il s’agit non seulement d’apprendre à mieux communiquer et à gérer ses conflits sans violence systématique, mais également à s’enrichir des réflexions et expériences des autres, apprendre à s’affirmer, à argumenter, à s’exprimer en groupe etc. Le travail de fond que constitue ce programme permet d‘obtenir – selon les différentes évaluations menées au Canada, et en France6 - des résultats très positifs : les problèmes de disciplines peuvent diminuer, les enfants s’impliquent plus personnellement et s’expriment avec plus de facilité, leur motivation et leur confiance en soi augmentent, leur comportement est beaucoup plus constructif en classe et dans la cour de récréation. En précisant que si programme est a destination des enfants, les enseignants/et ou personnels administratifs de l’établissement en tirent un immense profit à tous les niveaux : avec la classe 3

Ainsi que d’autres programmes tels que « Contes sur moi », « Mon corps, c’est mon corps », « Viraj », etc. Certains auteurs nous ont également permis d’enrichir le programme d’outils différents et pertinents : Edith Tartar Goddet Savoir gérer les violences du quotidien, Retz, 2001 ; Prévenir et gérer la violence en milieu scolaire, Retz, 2006 ; Construire des ateliers de parole avec des adolescents, Retz, 2007 ; David Meram, Geniviève Eyraud, Agnès Oelsner, Denis Fontaine : Favoriser l’estime de soi à l’école, Enjeux, démarches, outils, Chronique sociale, 2006.

4

Il est né d’un travail commun entre plusieurs laboratoires de recherches cliniques et expérimentales comme l'ARIP (Association pour la recherche et l'intervention psychosociologique), et s’appuie notamment sur les travaux de Thomas Gordon, John Holt et Carl Rogers. 5 6

Voir Synthèse de l’évaluation du programme mis en place à Marseille Expérience pilote à Marseille menée par le Mouvement Français pour le Planning Familial des Bouches-du-Rhône

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bénéficiaire du programme, mais aussi avec les autres enfants, puisqu’ils ont alors l’occasion – à travers une formation initiale mais aussi grâce à l’accompagnement par un-e animateur-trice – de découvrir de nombreux outils pédagogiques et de travailler à leurs propres attitudes d’écoute et d’acceptation. Le personnel non enseignant de l’établissement peut également profiter de la mise en œuvre de ce programme pour se former à l’écoute active, et découvrir des outils – tels que les jeux de coopération issus de l’approche non violente et qui peuvent être mis en place dans la cour de récréation par exemple – leur permettant de participer au développement des enfants. Mais il s’agit avant tout de proposer un espace de parole réglementé et protégé permettant l'expression de soi, à travers des sujets qui concernent directement les enfants dans leur vécu personnel. L’école devient ainsi un lieu de socialisation qui tient compte du vécu personnel des enfants, en partant de leurs expériences pour les amener à échanger et réfléchir dans une perspective d’apprentissage et de lutte contre le mal-être. De ce point de vue, le programme est orienté sur l’acquisition des compétences psychosociales. En conclusion, le programme proposé est constitué d’un ensemble d’activités et d’outils destiné à travailler autour des différents facteurs de développement humain avec les enfants. Les enseignants et acteurs de l’établissement qui souhaitent le mettre en œuvre sont invités eux-mêmes à co-construire le programme pour leur classe, à se former durant 5 journées, et à participer au bilan et à l’évaluation du programme. Le succès du programme dépend donc de l’implication des équipes éducatives, puisqu’il nécessite un travail de longue durée avec les enfants (même si la forme que peut prendre l'action est adaptable en fonction du contexte de l'établissement).

• Contenu et déroulement de l’action Durant 2 ans, chaque classe volontaire pour participer à l’expérience pilote, bénéficie d’une séance hebdomadaire en demi groupe. Ces séances sont animées conjointement par un-e enseignant-e formé et un-e animateur-trice du Planning Familial. Des séances intermédiaires et supplémentaires peuvent être organisées avec l’enseignant-e ou un membre du personnel de l’établissement, qui pourra ainsi continuer avec les enfants des activités pédagogiques et ludiques conformes aux objectifs du programme. Une supervision régulière est organisée avec les animateurs-trices et les enseignantstes/personnels de l’établissement où sont échangées et travaillées les difficultés rencontrées dans l’animation et la mise en œuvre du programme. Suite à l’expérience Marseillaise, il s’avère que cette supervision constitue un point fort pour les partenaires du programme, puisque ce temps comporte une dimension « formation continue » qui garantit l’évolution et l’amélioration du programme… L’action sera régulièrement suivie par un comité de pilotage composé des institutions partenaires (opérateurs financiers, Education Nationale…), et éventuellement de personnes ressources intéressées pour suivre de près ce type d’action.

• Mise en oeuvre à Montpellier En 2007, notre association départementale a choisi de former ses conseillers-ères conjugauxales et familiaux-ales au Prodas, via un stage de 5 jours de formation. Ce fût ensuite un long parcours de présentation du programme aux institutions et à l’Education Nationale, avant son lancement en 2009, grâce au soutien de l'ACSE et de la Ville de Montpellier. En 2009 nous avons : • construit une cinquantaine de séances plus des séances intermédiaires (objectifs/outils/supports/matériels/documents etc.) Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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• • • • •

confirmé le partenariat avec deux établissements volontaires (Ecoles Delteil et Rabelais) et présenté le travail aux enseignants et personnels de l’établissement. poursuivi la réflexion autour de l'évaluation du programme, conduite par l'ORS mis en place la formation des enseignants et du personnel (13 personnes) lancé la mise en œuvre auprès des enfants à raison d’une séance par semaine dans chaque école, depuis la rentrée scolaire lancé les séances d'analyse de la pratique

• Evaluation de la mise en œuvre du programme La mise en œuvre du programme est évaluée par l'ORS à travers des outils spécifiques pour chacun des aspects de l’action : • Evaluation de la formation : inscription, nombre de personnes, poste occupé, degré de participation et de satisfaction, évaluation du degré de pertinence etc.) • Evaluation du travail de partenariat : partenaires, nombre de réunions et synthèse des rencontres. • Evaluation du travail de mise en œuvre avec l’établissement : régularité des séances, réunion parents, lien avec l’équipe pédagogique, mise en œuvre des séances intermédiaires avec le personnel de l’établissement… Evaluation de l’action auprès des enfants Une fiche d’évaluation est remplie à l’issue de chaque séance, conjointement par les deux animateurs-trices du programme. Cette fiche reprend différents critères et indicateurs : participation, pertinence de l’outils et du thème, aspects travaillés avec les enfants et résultats… Une réunion de bilan avec les parents d’élèves permettra de recueillir leur ressenti sur l’évolution du comportement de leurs enfants. Depuis octobre 2009 une dizaine d’enseignant-e-s co-animent le programme dans leur classe. Les deux classes pilotes bénéficient d’une évaluation spécifique par l'ORS, mais l’implication de toutes les autres classes où se déroule le programme montre bien : • L’intérêt que les enseignants et les établissements portent à la mise en œuvre d’un programme pédagogique inédit et original qui permet de travailler certains aspects occultés par la formation initiale des enseignants (l’écoute, l’estime de soi, la construction psycho-affective de l’enfant, les outils pédagogiques ludiques et efficaces, la communication non violente etc.) • L’implication importante du Planning Familial : deux salarié-e-s et plus de 5 bénévoles sont engagés sur de longues périodes d’intervention dans des établissements scolaires, et il est important de pointer l'investissement du Planning Familial dans la mise en œuvre et le développement de cette action. Fin 2009, entre 8 et 10 séances ont déjà été réalisées avec les enfants, et malgré les difficultés rencontrées (difficultés matérielles, mais aussi suivi des enseignants dans leur posture pédagogique etc.), les établissements comme les animateur-trice-s du programme sont extrêmement satisfaits de la richesse de cette action.

• Perspectives L’expérience pilote prendra fin en Juin 2011 à la fin de la deuxième année du programme dans les écoles. Cependant, vu le nombre de demandes d’enseignants, personnels éducatifs, mais aussi associations qui ont entendues parler de ces méthodes, nous souhaitons mettre en place en 2010 une formation autofinancée permettant à d’autres professionnels de découvrir le Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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programme. Par ailleurs, nous continuons notre travail de prospective afin de défendre l’intérêt à la mise en œuvre d’espaces de parole pour les enfants, avec une perspective d’élargissement dans les collèges ou les lycées (mise en place d’ateliers de parole pour les adolescents en 15 séances par exemple). Cette nouvelle approche contribue aux choix du Planning Familial de favoriser autant que possible des actions sur le long terme, intégrant une approche globale et impliquant tous les acteurs autour du public cible (enseignants, parents, personnels éducatifs et administratifs etc.)

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5. FORMATIONS

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« Apprendre c’est changer, abandonner ses dépendances antérieures à l’égard d’un maître ou d’un moniteur, c’est renoncer à un savoir prédigéré, c’est s’exposer directement à la vie »7.

Introduction Au Planning familial, la formation participe de nos missions d’information et d’éducation permanente. A travers le « pôle formation » organisé à l’AD 34, nous poursuivons une double exigence : • outiller les acteurs (ou futurs acteurs) de l’action sociale et médico-sociale relativement aux questions de genre et sexualité, accompagnement à la vie sexuelle et affective, conduites sexuelles à risques, développement social, écoute et animation etc. Nous contribuons ainsi au développement des compétences professionnelles (8) sur des thématiques participant d’une approche globale de la personne, et pour lesquels il-elle-s ne se sentent pas légitimes ou suffisamment formés, en restant au plus près des réalités complexes du « terrain ». • transmettre une conscience politique : en travaillant sur la posture professionnelle(9 ) et les idéologies sous-jacentes aux différents dispositifs d’aide et de prise en charge des personnes, il s’agit de permettre aux participants de questionner leurs valeurs, celles de l’institution ou de leur structure et de formuler un véritable positionnement face aux personnes ou aux publics reçus. Nous participons également à la diffusion d’approches et de concepts qui vont dans le sens de la promotion de l’égalité et de lutte contre les discriminations (Exemple : « Transidentité : accueillir et accompagner des jeunes en questionnement identitaire », ou « Pour une approche intégrée du genre » …). Ainsi nos formations comportent systématiquement un volet pédagogique et un volet « politique », destiné à travailler le sens des démarches professionnelles. Par ailleurs, toutes les formations sont mises en œuvre en intégrant systématiquement les différentes approches et concepts qui nous animent : l’approche « Réduction des risques », l’analyse de genre, la lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité… Notre approche pédagogique se situe dans le courant humaniste qui envisage la formation comme un moyen de développer l’autonomie des participants et de lutter contre les mécanismes de domination : nos outils favorisent donc l’implication personnelle et l’échange des savoirs et des pratiques, à travers ce que le Planning Familial appelle la « coformation », entendue comme : « (…) chacun a quelque chose à apprendre de l’autre et à lui apprendre. La coformation permet de lutter contre la relation de dépendance au savoir, de créer des relations égalitaires et se révèle indispensable pour lutter contre les situations de pouvoir (…). L’échange et le partage, en revalorisant la parole de tous, permet à chacun d’analyser ses attitudes vis-à-vis du savoir et du pouvoir et de prendre confiance en soi, tout en acceptant ses limites et celles des autres »(10). Au-delà des objectifs pédagogiques et politiques que nous visons auprès des participants, la mise en place et le développement des formations constituent aussi un moyen stratégique au niveau national et confédéral pour le Planning Familial de construire une réelle reconnaissance et légitimité auprès des institutions et des pouvoirs publics - qui nous soutiennent d’ailleurs de plus en plus largement. En effet, notre action depuis plus de 50 ans auprès des publics les plus « vulnérables » nous a 7 8 9 10

Carl R. Rogers, « Le développement de la Personne ». Entendues comme : savoirs, savoir faire, savoir être… A travers « l’Analyse de la pratique », par exemple Séminaire « Pratique et politique » - Octobre 1977. D’une révolte à une lutte, 25 ans d’histoire du Planning, MFPF, Edition Tierce, 1982.

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permis peu à peu de faire émerger et reconnaître des besoins spécifiques, notamment concernant les questions de sexualités, les inégalités sociales dans leur ensemble et dans les rapports entre les sexes. Il s’agit dès lors de transmettre ce savoir issu de l’écoute et de l’analyse de nos pratiques, en dénonçant les inégalités et en construisant des alternatives et des recommandations destinées à améliorer l’autonomie et la responsabilité des personnes. Enfin, le Planning Familial continue à promouvoir et mettre en œuvre la formation au Conseil Conjugal et Familial, dont la dernière session s’est d’ailleurs achevée en décembre 2009 pour les 16 stagiaires qui y ont participé. Cette formation a un enjeu particulier puisqu’elle constitue un vivier de professionnel-les/militant-e-s (sachant qu’au niveau national, le Planning forme environ 50% des Conseillèreser-s Conjugal-e-s et Familial-e-s) et qu’un groupe national constitué de différents ministères (Direction Générale de la Santé et Direction générale des Affaires Sociales) et des instances qui organisent cette formation (Ecole des Parents et des Educateurs, Couple et Famille…) travaille à revaloriser ce métier pour une meilleure reconnaissance.

Bilan de l’activité formation à l’AD 34 • Le « pôle » formation au Planning Familial de l’Hérault Le pôle formation est constitué par différentes instances et espaces de travail : • La commission formation qui réunit bénévoles et salarié-e-s et qui est destinée à encadrer essentiellement les aspects politiques : les orientations, les priorités et les choix des modules de formation. • L’équipe de formateur-trice-s : également composée de salarié-e-s (un responsable de formation et une formatrice) et bénévoles : elle met en œuvre les formations et travaille conjointement aux contenus et programmes de formation. Les travaux de la commission et de l’équipe de formateur-trice-s sont naturellement en lien avec le pôle national de formation et les autres pôles d’activité du Planning (Animation, Consultations médicales etc.) qui participent aux choix des priorités, enrichissent et nourrissent les contenus des formations.

• Le pôle national formation Le groupe de travail national s’est peu à peu constitué au cours de l’année 2009. Des orientations de travail ont été construites pour 2010, avec une participation active de l’AD 34 : • réactualisation du projet pédagogique qui constitue un texte de référence pour nos orientations en matière d’éducation/information/formation. • travail de reconnaissance, amélioration et harmonisation des "compétences" en matière de formation dans le mouvement en commençant par un état des lieux des formations que nous menons tous (thèmes, méthodes pédagogiques, durée, coût, formateur-trice-s etc.). Cela suppose de construire des outils de recueil d'information et des outils d'évaluation pédagogique éventuellement commun. • élargissement de l'offre de formation du Planning : en nous faisant mieux reconnaître comme organisme de formation, mais également en organisant une sorte de "veille" concernant les besoins dans le mouvement auquel le National est habilité à répondre : les formations politiques Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Par ailleurs, certain-e-s militantes (dont une militante de l’AD34) sont référent-es dans le groupe de travail organisé par la DGS et DGAS concernant la revalorisation éventuelle dès fin 2010 de la qualification de « Conseillères-er-s Conjugal-e-s et Familial-e-s », en retravaillant sur le décret de 1993.

• Les formations organisées en 2009 par le Planning 34 Trois grandes catégories de formation ont été mises en œuvre en 2009 au sein du Planning de l’Hérault : • Des formations inscrites dans le cadre de projets déposés auprès des institutions et des collectivités territoriales (Formation « Adultes relais », Formation « Transidentité : écoute et accompagnement », Formation «Genre et différenceS», « Pour une approche intégrée du genre »…) qui s’adressent à un public ciblé en fonction de nos priorités et de celles des institutions. • Des formations « commandées » par certaines structures qui interpellent le Planning Familial sur des thématiques précises (Formation « Violences et violences de genre » à l’Abri Languedocien par exemple). Par ailleurs, les formatrice-teur-s peuvent être interpellés par les autres AD du Mouvement afin d’intervenir également en formation. • Des formations spécifiquement organisées et mises en oeuvre par nous, destinées aux militants/bénévoles/sympathisants (« Féminin, Masculin, Sexualité »), et/ou ouvertes à toute personne, ainsi que la formation au « Conseil Conjugal et Familial » qui représente une grande part de notre activité. Formations inscrites et financées dans le cadre des projets auprès des Collectivités territoriales En concertation avec les collectivités territoriales, nous proposons divers projets qui comportent un volet formation. L’intérêt de cette démarche - outre qu’elle est financée par les institutions-, est bien de travailler auprès de publics qui sont ciblés comme ayant des besoins spécifiques (travailleurs sociaux, centres d’insertion…) et reconnus par les collectivités locales comme étant de la compétence du Planning Familial. Par ailleurs, cette démarche permet aux institutions – par le biais de l’évaluation – de repérer les difficultés et besoins de ces publics. Enfin, la démarche projet s’inscrit sur du long terme et ne se contente pas de proposer une seule action. Par exemple, la formation « Adultes Relais » nous a permis depuis de nombreuses années de sensibiliser les professionnels à la démarche de réduction des risques sexuels, avec succès. Aujourd’hui, de nombreuses structures et personnes ressources défendent cette approche et participent à un travail de réseau fondamental dans nos domaines. Concernant la formation « Transidentité : accueillir et accompagner un jeune en questionnement», il s’agit d’une reconduction de l’action conduite en 2008, avec une journée de formation supplémentaire suite à l’évaluation positive de la formation 2008. Cela montre effectivement une réelle prise de conscience concernant la question des discriminations à l’encontre des personnes longtemps marginalisées et exclues et pour nous la confirmation d’un partenariat actif et productif avec le GEST (Groupe d’Etude sur la Transidentité). Enfin, nous avons pu mettre en œuvre dans le cadre du projet « Je et les Autres : Accompagnement au développement des compétences psychosociales », une formation auprès de groupes d’enseignants. Cela nous permet aujourd’hui de travailler également en lien plus étroit avec l’Education Nationale et d’apporter des outils et techniques pédagogiques qui vont dans le sens de nos missions, et facilite – d’après les évaluations – Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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le travail des enseignants. Titre/thème

« Adultes Relais » 1 session Montpellier « Animateur-trice-s Programme de Développement Affectif et Social (Prodas) Montpellier « Transidentité : comprendre et accompagner des jeunes en questionnement » En partenariat avec le GEST (Groupe d’étude sur la Transidentité) Montpellier « Pour une approche intégrée du genre dans les démarches et les projets » Montpellier

Date/durée

6 jours 6/7/20/21 octobre 2009

4 jours 18/19/25/26 mai 2009

Public ciblé/lieu

Nombre de stagiaires

Projet

Professionnels des lycées, associations, structures d’insertion et de formation

15

« Formation Adultes Relais » Conseil Régional

Enseignants et personnel éducatif des écoles ciblées par le Projet

14

Idem

13

Idem

12

3 jours 16/17/18 novembre 2009

3 jours 19/20/21 octobre 2009

« Mise en œuvre d’une expérience pilote PRODAS « Je et les Autres » CUCS

« Lutte contre la transphobie » Conseil Régional

Formation en direction des acteurs régionaux Conseil Régional

Formations sur des thématiques spécifiques commandées et financées par des structures pour leur équipe de professionnel ou d’étudiants. Le Planning Familial a été à nouveau sollicité par des organismes spécifiques afin de former l’équipe dans son ensemble. Cette démarche montre une reconnaissance de nos compétences. Cependant, ces demandes nécessitent la prise en compte de trois éléments : • connaître et intégrer l'histoire de cette équipe et des difficultés relationnelles éventuelles • un risque que cela nous entraîne dans un rôle de régulation et non de formation • la demande émane généralement de la direction et cette « commande » de formation ne correspond pas toujours aux besoins réels de l’équipe. Toutefois, cela nous confère une grande autonomie pour la construction d'une formation en rapport à la démarche projet décrite plus haut. Dans ce cadre, de nombreuses demandes nous sont faites concernant la question de l’accompagnement et la prise en charge des violences. L’enjeu est important pour le Planning Familial qui souhaite développer la prise en charge « sociale » des violences : à la fois dans une démarche de prévention (éducation à l’égalité et lutte contre les discriminations dans les écoles/collèges/lycées etc.), mais aussi de prise en charge éducative des auteurs de violences, laquelle constitue une alternative aux approches psychologiques et individuelles.

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La violence de genre est en effet un phénomène social fondé sur des représentations inégalitaires et de pouvoir entre les sexes, mais peu de structures sont sensibilisées à cette approche qui permet une compréhension plus globale du phénomène. Enfin, des journées de sensibilisation proposées aux instituts de formation au travail social (IRTS par exemple) nous permettent également de sensibiliser de futurs professionnels à des phénomènes tels que les « Mariages forcés », ainsi qu’aux questions de sexualités et conduites à risques. Titre/thème

Date/durée

Structure

Nombre de stagiaires

Sensibilisation à la question des mariages forcés

1 jour 5 mars 2009 1 jour 4 avril 2009 3 jours 22/23/24 juin 5 jours 5/6/7/ octobre et 19/20 novembre 2009 1 jour

ANAEM

8

Planning Familial du Vaucluse

12

Abri Languedocien

16

Planning Familial des Bouches du Rhône

17

IRTS

15

Sensibilisation aux questions de genre Violences et violences de genre Animateur Programme de Développement Affectif et Social Contraception et IVG : données et enjeux

Formations « Internes » au Planning La formation au Conseil Conjugal et Familial « La formation CCF est « subversive et révolutionnaire, révolutionnaire car en contradiction totale avec les moyens pédagogiques utilisés dans notre société, subversive parce qu’elle bouleverse nos habitudes mentales, nous demande de casser nos mécanismes d’apprentissage, transforme notre rapport au savoir et modifie notre relation aux autres, ce qui explique pourquoi la concrétisation de ce projet est parfois difficile »11.

La session de formation au Conseil conjugal et Familial entamée en 2008 a pris fin en décembre 2009. Si les évaluations des stagiaires sont extrêmement positives, nous avons tout de même noté le besoin de mettre en place pour la prochaine session (en 2010) le premier module : « Education à la Vie » qui permettrait une plus grande souplesse dans l’organisation des thèmes et surtout la possibilité d’approfondir certaines thématiques complexes mais pour lesquelles nous avons peu de temps. Dans le même ordre d’idée, et toujours dans la perspective d’une meilleure reconnaissance de ce métier, un travail d’accompagnement plus poussé autour de l’insertion professionnelle des stagiaires « Conseillères-er-s Conjugal-e-s et Familial-e-s » sera proposé également. Deux journées de « soutenance des mémoires de fin de formation » seront organisées en 2010 et ouvertes à tous les membres du Planning Familial.

11

D’une révolte à une lutte, 25 ans d’histoire du Planning Familial, MFPF, Tierce, 1982.

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Titre/thème

Date/durée

Thème

4 jours Janvier 2009

Animer un groupe de parole : accompagnement au Développement Affectif et Social Accompagnement au choix de la contraception : enjeux, outils, démarches IVG et avortement hors délais : accompagnement et enjeux sociopolitiques

4 jours Février 2009 Conseil Conjugal et Familial Début Session 2009 11 Semaines de formation

4 jours Mars 2009

4 jours Avril 2009 4 jours Mai 2009 4 jours Début Juin 2009 4 jours Fin Juin 2009 4 jours Septembre 2009 4 jours Octobre 2009 4 jours Novembre 2009 4 jours Décembre 2009

Nombre de stagiaires

16

Financem ent Autofinanc ement + participatio n du Conseil Régional

VIH : prévention, vécu de la maladie et accompagnement des personnes vivant avec le VIH Discriminations, Genre et Inégalités Violences de genre Violences de couple Construire et présenter un projet de prévention Couple et Famille Addictions et toxicomanies Travail sur les mémoires et séparation

Formations nationales et vers l'international La Confédération Nationale du Planning Familial porte des projets nationaux, développés dans les Associations Départementales et Régionales. Notre AD participe à la mise en oeuvre du Programme de Réductions des Risques Sexuels (RSS), en groupe mixte ou non mixte. Ce programme comporte un volet de formation d'animateurs-trices, ainsi qu'un volet de formation de formateurs-trices dans les DOM et à l'étranger. Par ailleurs, le Planning Familial continue à mettre en œuvre régulièrement des formations types : « Contraception, Vulnérabilités, Sexualités » (même si en 2009 cette formation n’a pas été mise en œuvre) et « Féminin, Masculin, Sexualités » qui sont destinées à sensibiliser les participants à des thématiques très spécifiques (la construction de la sexualité au masculin et féminin etc.).

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Titre/thème

Date/durée

Nombre de stagiaires

« Féminin Masculin Sexualités » Nîmes 2 sessions

4 jours 15/16/26/27 janvier 2009 4 jours 26/27 novembre 3 /4 décembre 2009

13

« Formation de formatrice programme Réduction des Risques Sexuels » Suivi des animatrices Guadeloupe « Animer des groupes parole réduction des risques sexuels en groupe mixte » Paris « Sexualité de l’adolescent » Guadeloupe

5 jours 8/9/11/12 juin 2009 5 jours 14 au 18 Décembre 2009 5 jours Mai 2009

12

16 15

Analyse et bilan Les évaluations des participants et des formateur-trice-s font apparaître différents constats : • La nécessité de développer le travail autour de l’approche de « genre » : suite aux directives européennes et à la prise de conscience accrue des inégalités entre hommes et femmes, il apparaît aujourd’hui de plus en plus pertinent – pour les institutions notamment - d’intégrer systématiquement une analyse de genre dans tous les dispositifs et les projets. Or, cette approche semble relativement floue, trop abstraite ou conceptuelle pour les acteurs de terrains et responsables de projets. D’ailleurs il existe peu d’outils pour favoriser la prise en compte du facteur « genre », puisqu’il s’agit essentiellement d’une remise en question des représentations « naturalisantes » des personnes et des publics, et suppose donc une prise de conscience de ses propres attitudes et représentations. Par ailleurs, l’un des écueils des formations « genre » est d’occulter sa dimension politique (refuser les inégalités et participer à leur dénonciation), pour ne proposer qu’une approche « sexospécifique » (projet « femmes »). Nous nous heurtons également à ce que Christine Delphy(12) appelle « Le paradigme de « l’égalité déjà là » » : c'est-à-dire le sentiment général que les inégalités entre hommes et femmes ne sont plus réellement présentes en France mais existent surtout dans les pays du sud… Enfin, l’approche de genre s’est largement enrichie ces dernières années grâce aux travaux de recherche et aux analyses de nombreu-ses-x chercheurs et auteurs (notamment anglo-saxon), qui intègrent nécessairement une réflexion sur les intersections entre « Genre », « Race »(13) et « Classe » comme critères pertinents pour expliquer les vulnérabilités sociales et les processus d’exclusion. • Dans le même ordre d’idée, nous avons pu constater, suite aux différentes réglementations européennes et françaises autour des discriminations, l’importance pour le Planning Familial d’intégrer également la « lutte contre les discriminations » comme un outil transversal dans toutes ses formations. En 12 13

Directrice de recherche au CNRS en sociologie politique. Auteure de « L’ennemi Principal ». Il est bien entendu que la « race » n’existe pas en tant que telle mais en revanche elle existe comme catégorie de pensée qui produit racisme, stigmatisations, exclusions et discriminations

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effet, les discriminations liées à l’origine ethnique (nom, couleur de peau, religion, adresse etc.) représentent la part essentielle des recours auprès de la Haute Autorité de Lutte Contre les Discriminations (la Halde). Contrairement à celles liées au sexe qui restent finalement assez marginales alors que nous constatons des discriminations directes ou indirectes à toutes les échelles de la vie personnelle et sociale. Cela démontre une réelle difficulté à accompagner les personnes dans un recours aux tribunaux ou à la Halde, et il apparaît important que nous outillions les professionnels en matière de compréhension des phénomènes de double ou multidiscriminations et des recours possibles. Dans ce cadre là, il s’agit également de proposer des actions en direction des publics les plus vulnérables (telles les personnes vivant avec un handicap) aussi bien dans les actions d’animation que dans les formations. C’est un constat récurrent, la transmission des connaissances/données et enjeux qui entourent les thématiques : contraception/avortement/IST reste une des clés de l’intérêt que suscitent les formations du Planning Familial. Les professionnels se trouvent en effet peu ou mal formés sur ces questions, et ils ne se sentent généralement pas les compétences pour informer – même succinctement – le public qu’il-elle-s reçoivent. Au-delà des connaissances de base sur ces domaines, qui permettent également de mieux orienter une personne, il s’agit de les sensibiliser aux enjeux sociaux concernant la prise en charge et l’accompagnement des personnes en matière de sexualité/conduites à risques : réduction des risques, droit à disposer de son corps etc. Enfin, l’une des dimensions les plus appréciées dans les formations mise en œuvre par le Planning et qui est largement exprimée dans toutes les évaluations est la mise en place d’une pédagogie active interactive et humaniste. En effet, à travers les outils « Echange et Analyse de la pratique » mais également les mises en situation directes, le choix porté à la transmission d’une pratique plutôt qu’à la seule théorie, ainsi que notre exigence de pluridisciplinarité (qui constitue une réelle ressource en terme d’échange et de construction d’une dynamique de réseau) représente un véritable atout pédagogique et politique, qui nous permet d’échapper « à un mouvement d’ensemble, dans les sociétés occidentales développées, qui met en avant la rentabilité à tout prix. (…) la formation a pris de plus en plus pour objet, si ce n’est pour objectif, l’efficacité. De proche en proche, sous la pression du temps, elle s’est instrumentalisée, au point d’être réduite parfois à un processus d’assimilation rapide d’outils »14…

Perspectives 2010 Suite à ces constats et à la réorganisation du pôle formation (avec le départ d’un salarié à temps partiel sur un poste de formation), il semble important en 2010 : • D’élaborer et mettre en place la formation Education à la Vie : à la fois dans l’optique de proposer une qualification supplémentaire destinées à former des animateur-trice-s de terrain, mais aussi de disposer de plus de temps dans la formation « Conseillères-er-s Conjugal-e-s et Familial-e-s » pour approfondir certains thèmes (tels que Handicap et sexualité par exemple). • De retravailler aux contenus et modalités d’entrée et de validation de la formation au Conseil Conjugal et Familial : avec les prochaines négociations auprès du groupe de travail national organisé par la DGS et DGAS, le Planning devra sans doute s’adapter aux exigences qui seront validées. Par ailleurs, comme précisé plus haut, 14

Repenser la formation, Arlette Mucchielli-Bourcier, collection permanente, séminaires Mucchielli, ESF, 1999.

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nous souhaitons développer un accompagnement à l’insertion professionnelle des participant-e-s à la formation, afin d’améliorer la reconnaissance du métier et la pertinence de cette formation. De reconduire les formations déposées auprès des collectivités locales : ces formations, outre qu’elles élargissent notre réseau et nos relais d’information et d’accompagnement, montrent l’intérêt que les pouvoirs publics portent à des thèmes pourtant longtemps ignorés par les acteurs de terrain : l’analyse de genre, la question de la transidentité etc. D’élaborer et mettre en place une formation de bénévoles : de nombreuses personnes que nous rencontrons, dans les différentes actions du Planning, ainsi que dans les formations souhaitent nous soutenir dans nos activités. Cependant, la complexification croissante des dispositifs de prise en charge, la multiplication des outils et méthodes destinées à faciliter la vie génésique des personnes, la question des violences de couple ou des violences sexuelles, les difficultés de plus en plus nombreuses rencontrées auprès des groupes de jeunes en animation etc. nécessitent un minimum de formation technique et politique. Nous souhaitons donc initier un module de formation court (pour commencer) afin de permettre aux futurs bénévoles de démarrer au Planning avec les connaissances de base concernant : l’histoire du Planning Familial et des combats pour la liberté et l’égalité entre les sexes, les informations de base en matière de contraception/avortement, ainsi qu’une sensibilisation à l’analyse de genre… Enfin, il nous paraît important de proposer nos propres modules de formations, sans dépendre des financements des collectivités et des organismes financeurs, afin de répondre aux besoins que nous identifions auprès des professionnels. Par exemple, nous prévoyons la mise en œuvre d’une formation « Handicap, Vie Affective et Sexuelle », ainsi qu’une nouvelle formation « Animer un Programme de Développement Affectif et Social » avant l’échéance de l’expérience pilote dans l’Hérault.

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6. VIE ASSOCIATIVE ET MILITANTE

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Réseau National, le Planning Familial couvre 70 départements sur les 95 métropolitains, et 3 DOM. Il est structuré en une vingtaine de Fédérations Régionales, elles mêmes regroupant plusieurs Associations Départementales. De fait, la vie associative se décline en plusieurs axes, internes au réseau Planning mais aussi à travers de multiples partenariat entretenus et développés depuis des années. Le Planning s'implique concrètement dans la défense des droits des femmes: • mise en place dans certaines associations départementales d'un accueil pour l'IVG médicamenteuse (prévu à Montpellier en septembre 2010) • mobilisation pour la conservation des services d'IVG en hôpitaux efficaces, sécurisés, accessibles à toutes. • lobying sur la contraception notamment pour favoriser l'accès des mineures à une contraception économique : de nouvelles pilules (3ème génération) sont dorénavant remboursées. Le Planning de l'Hérault essaie en outre d'assurer une présence et une dynamique de prévention en milieu rural, dans les Hauts Cantons: animations en milieux scolaires, ateliers auprès de groupes, participation aux projets locaux, aux réseaux de professionnel : • participation aux projets de santé jeunes et PLAGE: Ganges, Clermont l'Hérault, Lodève • participation aux programmes de luttes contre les violences conjugales: réseau coeur d'Hérault, réseau agence départementale du Pic St Loup, projet de réseau sur le Lunelois.

Les commissions départementales Les Commissions sont des espaces de réflexion, d'élaboration et d'analyse de la pratique qui rassemblent l'ensemble des intervenant(e)s autour d'un même pôle d'activité. Les quatre commissions existantes ont poursuivi leur action en 2009 : • commission Formation, dont les objectifs et le fonctionnement sont abordés dans le chapitre précédent • la commission CO, autour de l'organisation de l'activité de planification • commission Puce, qui produit, trimestriellement, un journal diffusé à 1000 exemplaires • la commission Communication, Au-delà, un Groupe de Travail sur le Salariat, émanation du Conseil d'Administration, a lui aussi effectué un travail régulier en matière de ressources humaines, notamment sur les fiches de poste.

• La commission communication Créée fin 2008, et composée de 6 membres en 2009, dont 5 sont bénévoles, sont objectif est de travailler les différents aspects de la communication interne et externe. Elle s'est saisie, en première intention, de la création d'un site internet et intranet, développés en wikini, mis en ligne début septembre 2009. Elle a en outre organisé trois soirées pour les adhérent-es du Planning (les Conviviales) et deux temps publics : • une soirée débat autour de la bioéthique, avec Anne-Marie Dickélé, membre du Comité Consultatif National d'Ethique, salle Pétrarque • une manifestation « Osons parler Sexe ! », à la maison des Relations Internationales, qui a rassemblé 14 artistes ainsi que des écrivains ou médecins : Jean-Claude Piquard, Jo Witek-Lengagne, Gemma Durand, Gérard Swang. Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Fin 2009, la commission a organisé une marche festive dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, avec le soutien de la mairie de Montpellier et de l'Association Karakwela qui en a assuré l'animation. Elle poursuivra ses travaux en 2010, notamment par l'organisation d'une manifestation autour de l'image et l'estime de soi : « Je m'aime, un peu, beaucoup ... » mais aussi en actualisant les plaquettes de communication de l'association départementale.

Le réseau » jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales » Le réseau jeunes filles a poursuivi la réflexion sur la problématique des violences intra familiales et des mariages forcés. L'année 2009 a été consacrée à la promotion du site internet www.mariageforce.fr, et la diffusion de l'affiche, la formation interne et le travail de prévention auprès des publics et des professionnel le s.

• Les points forts Le réseau s'est mobilisé pour diffuser l'affiche dans le département et notamment à Montpellier. Il a ciblé les organismes prioritaires : Lycées et collèges, Missions locales Insertion, points information jeunesse, Maison pour Tous etc... Dans le but de développer l'information et la rendre accessible, notamment aux jeunes, le réseau a créé une nouvelle plaquette d'information. Il s'agit d'un document format carte bancaire, qui s'inscrit dans la continuité de l'affiche et rappelle la charte graphique du site internet. Dans le cadre de sa mission de prévention des violences , le planning a assuré des interventions auprès des jeunes , des adultes et des professionnel le s. Il a poursuivi également le travail de développement des réseaux nationaux qui ont été initiés par des associations départementales du planning familial (Blois 41, Montauban 82), mais aussi d'autres professionnel le s investi e s dans le champ des violences faites aux femmes qui ont intégré la question des mariages forcés dans leurs actions et réflexions (Caen ,14; Albi, 31) . La réflexion collective a fait émerger le besoin de re préciser des éléments sur le concept de prévention, mais aussi sur le secret professionnel et les informations à partager. En effet, l'objectif principal du réseau est de construire des réponses adaptées, en terme de prévention et de prise en charge de personnes victimes de mariage forcé ou menacées de l'être. Les situations rencontré es et la prise en charge des jeunes, amènent régulièrement les membres du réseau à partager des informations pour nourrir la réflexion, ajuster les réponses et renforcer la culture commune. Nous nous sommes interrogé e s sur la circulation de l' information au sein du réseau en lien avec le secret professionnel. Pour réfléchir aux 2 thématiques, des temps de formation et d'échanges ont été organisés avec l'aide d'intervenants extérieurs. Anne Laurant Becque (Gres Médiation Santé) a apporté un éclairage sur la prévention et la méthodologie de projet ; Laurent Puech, référent violences auprès de la gendarmerie du département, sur le secret professionnel. Le réseau a reçu 45 situations qui concernent toutes des jeunes filles. Parmi ces situations 11 seulement sont parvenues par e mail ce qui a questionné le réseau sur plusieurs points : • ce nombre faible est probablement dû à l'adresse mail qui est peu visible sur le site • le site propose une carte de France, avec la possibilité de s'orienter vers une structures dans le département de son choix. Dans ce cas, un recueil de situation doit être fait avec Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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les associations départementales du planning familial • enfin, les personnes concernées privilégient l'appel téléphonique après consultation du site internet. Par ailleurs, le planning a recueilli au cours des interventions 31 témoignages dont 10 concernent des garçons. Ces témoignages ont été consignés lors de nos animations dans les lycées, associations et auprès des professionnel le s. il s'agit de situations rapportées par des jeunes, des adultes ou des professionnelles qui ont eu connaissance de cas de mariage forcé. Le manque d'information sur la question des mariages forcés est un constat récurrent. Si la connaissance de la problématique est un peu plus visible, des professionnel le s semblent encore démuni e s face à une telle problématique. En effet,nous avons été sollicités pour des jeunes mineures menacés de mariages forcés. Cette situation témoigne de la méconnaissance de la loi de 2006 qui fixe l'âge du mariage pour les filles et les garçons à 18 ans. Elle témoigne également des limites de la loi face à une problématique complexe où la violence et l'injonction familiale sont prégnantes et imposent un travail permanent de prévention.

• Perspectives 2010 Le réseau va poursuivre sa mobilisation pour développer l'information et la communication par la diffusion de 4000 affiches et 100 000 plaquettes, dans tous les services susceptibles d'accueillir des jeunes mais aussi des institutions telles les préfectures, commissariat de polices, tribunaux, mairies, communes, gendarmeries etc... La préparation d'un colloque international le dernier trimestre 2010 reste en perspective.

Le Planning 34 et la lutte contre le sida Lutter contre la féminisation de l’épidémie et faire avancer la question des femmes et du VIH, un enjeu majeur pour le Planning Familial : La lutte contre le Sida constitue une des priorités du Planning Familial. Le Planning, dès le début de l'épidémie, a inscrit le sida dans une approche globale de santé sexuelle et s'est rapidement mobilisé dans le champ de la prévention. Dés le congrès national de 1993, le Planning s’est engagé à mener une action spécifique en direction des femmes vivant avec le VIH. Aujourd’hui, les préoccupations qui s’imposent aux femmes ne se réduisent pas à la maternité mais concerne leur travail, leur vie sociale, affective et sexuelle. Les femmes sont de plus en plus touchées par le VIH. 99% des femmes qui sont contaminées, le sont dans le cadre de relations hétérosexuelles. Celles-ci sont plus exposées aux risques de contamination que les hommes pour des raisons biologiques, sociales et économiques. Les constructions sociales du féminin et du masculin aggravent l'exposition des femmes aux risques sexuels. Le Planning mène une réflexion pour nommer et identifier les caractéristiques et les effets du modèle dominant de la masculinité sur la prise de risque et leur rôle dans la contamination des femmes. Le Planning de l'Hérault s’est engagé pour diminuer l’exposition aux risques des femmes en intervenant concrètement sur l’accès à l’information, la lutte contre les violences, l’accessibilité des hommes et des femmes aux moyens de protection.

• La question du SIDA est effectivement prise en compte dans nos pratiques : Depuis 1993, les centres de planification du Planning34 ont reçu l'agrément pour le dépistage Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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confidentiel et gratuit du sida. En 2009, nous avons effectué 1137 entretiens individuels de dépistage du SIDA : • 724 entretiens individuels pré-test de dépistage du SIDA : • 413 entretiens individuels post-test de dépistage du SIDA Nous abordons, dans la confidentialité et le non jugement l’ensemble des informations nécessaires à la compréhension de la situation ainsi que la perception de la personne par rapport au risque et à la prise de risque. Le premier test est en lui-même un événement, un rituel quasi initiatique chez de plus en plus de jeunes. Les entretiens permettent d’amorcer des questionnements sur la prise de risques, la répétition des risques ou au contraire sur la question de la croyance erronée du risque. Toute démarche volontaire de dépistage, quelles qu’en soient les motivations, est prise en compte car elle matérialise l’autonomie par rapport à sa propre sexualité. Par ailleurs nous nous appuyons sur la dynamique de groupe pour développer des espaces de parole, d’écoute et d’échange qui s’articulent dans des cadres différents : • prévention en population générale par la mise en place d’ateliers et d’animations dans les établissements scolaires, les institutions, et les structures associatives. • prévention en direction des hommes, des femmes et des couples concernés par le VIH par la mise en place de consultation de sexologie • prévention en direction des femmes et des couples concernés par le VIH par la mise en place de permanences d’accueil et d’écoute en milieu hospitalier (projet INPES)

• Mobiliser les femmes et les hommes séropositifs pour faire avancer les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection. Afin de lutter contre la stigmatisation, l’isolement et l’invisibilité de la contamination des femmes, nous proposons des espaces de parole « spécifiques », non stigmatisants et repérés par cellesci comme prenant en compte les particularités féminines du vécu de la séropositivité VIH. Le Planning34 a mis en place une permanence hebdomadaire d’accueil et d’écoute au Service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Guy de Chaulliac à Montpellier (MIT).C’est un espace qui permet aux personnes d’exprimer, dans un cadre confidentiel, les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection. En 2009, nous avons rencontré 52 personnes dont 43 femmes. Le Planning34 soutient et accompagne le réseau d’auto-support les « Elles Positives du Sud ». Les femmes séropositives ont la possibilité de s’y impliquer à travers de multiples rencontres organisées par elles-mêmes et à partir des attentes qu’elles-mêmes formulent. Les espaces collectifs d’auto-support sont des outils d’accès à l’autonomie qui permettent aux femmes séropositives de recréer du lien social et surtout de faire émerger leurs attentes et leurs besoins, de les synthétiser et de les formuler en termes de revendications. Nous avons par ailleurs mis en place, en partenariat avec les « Elles Positives du Sud » une journée de réflexion « Comment faire tomber les masques ? », ouverte aux femmes et aux couples concernés par le VIH ainsi qu’aux actrices et acteurs de la lutte contre le SIDA.

• Faire connaître et faire avancer la question des femmes et du VIH Nous participons au travail de réflexion du Collectif SIDA, lieu de rencontre de toutes les associations locales de lutte contre le SIDA et du COREVIH Languedoc Roussillon, instance régionale de coordination, en tant qu’association d’usagers. Le Collectif SIDA réunit l’ensemble des acteurs de la lutte contre le SIDA. Ce réseau se réunit 3 fois par an. Il est coordonné par le réseau VIH Ville-Hôpital. C’est un lieu d’information, Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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d’échange et de réflexion sur des questions spécifiques. C’est aussi un lieu de mise place d’actions collectives locales auxquelles le Planning 34 a participé : • Groupe de réflexion sur la prévention en population générale • Manifestations publiques : Journée Mondiale de Lutte contre Le SIDA/ Sidaction • Actions de prévention sur les plages coordonnée par Sida Info Service • Forum d’information à l’université des sciences coordonnée par la LMDE Membre du COREVIH Languedoc Roussillon (Collège 3 : Représentants des malades et usagers au système de santé) le Planning34 s’inscrit plus particulièrement dans la réflexion de la commission Prévention - Dépistage. Ce groupe, riche d’expertises et de métiers variés, a pour objectif, à partir la réflexion collective ainsi que de l’évaluation quantitative et qualitative des acteurs et des actions, d’élaborer et de proposer, des orientations et des recommandations pour les politiques de prévention et de dépistage en Languedoc Roussillon. Ce travail en réseau favorise les rapprochements entre structures. Nous pouvons partager nos analyses des évolutions des questions du SIDA, nos projets et nos difficultés, nos critères et nos valeurs. Ces enrichissements nous permettent d’affiner nos positionnements et de réfléchir à une meilleure cohérence pour plus grande efficacité de nos actions. Ainsi grâce à son travail pour faire reconnaître la spécificité de la question des femmes et du VIH, le MFPF34 a obtenu la création d’une commission Femmes et VIH.

• En 2010, nous poursuivrons notre action autour de 3 axes principaux : Favoriser la construction de stratégies de prévention individuelle en donnant la possibilité de choisir entre plusieurs outils de protection, même si ceux-ci ne sont pas parfaits. Notre expérience nous a permis de constater que les femmes n’ont pas toujours la possibilité d’utiliser le préservatif. La meilleure protection n’est pas seulement celle qui a la meilleure efficacité théorique, mais plutôt celle qui est réellement utilisée dans la pratique. Une approche sexuée de la prévention VIH consiste donc dans la mise à disposition de moyens de protection dont les femmes aient la maîtrise : • Promotion et accessibilité des méthodes barrières comme outil de réduction des risques (diaphragme et cape cervicale). En effet 80% des contaminations se font par le col de l’utérus. • Promotion et accessibilité du préservatif féminin • Proposition de dépistage à l’occasion des demandes liées à la contraception, à l’IVG, à la pilule du lendemain. Cet objectif se concrétise à travers la pratique des entretiens collectifs et individuels précédant les consultations médicales dans les centres de planification du Planning34 ainsi que dans les ateliers et les animations proposés dans les établissements scolaires, les institutions, et les structures associatives. Mobiliser les femmes et les hommes séropositifs pour faire avancer les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection. Nous constatons que la sexualité des personnes séropositives n’est pas reconnue. Nous devons leur donner les moyens de la vivre de façon la plus épanouie possible et prendre en compte sans jugement, les difficultés d’accès et d’utilisation des moyens de protection. Notre volonté se concrétise dans des actions d’accompagnements des personnes séropositives qui s’inscrivent dans la durée et privilégient une approche globale : Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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Consultations de sexologie et permanence d’accueil des femmes et couples concernés par le VIH en milieu hospitalier • Espace collectif d’écoute et de partage au Planning34 pour les personnes concernées par le VIH. Rendre les femmes actrices de leur prévention et leur donner la capacité de devenir des relais auprès d’autres femmes : cet objectif se concrétise à travers des espaces de parole, d’écoute et d’échange, des espaces de formation qui s’articulent dans les programmes Réduction des Risques Sexuels. Il se concrétise aussi à travers le soutien et l’accompagnement des « Elles positives ».

Le programme Réduction des Risques Sexuels : Une activité internationale du Planning de l'Hérault Le Planning Familial est membre de l’IPPF (International Planned Parenthood Fédération) dont la charte reprend les grands chapitres de la Convention Universelle des Droits Humains et des traités internationaux ratifiés par de nombreux pays dont la France. L'objectif principal est la prise en compte de la sexualité comme droit fondamental de la personne humaine. Il s'agit de promouvoir la santé sexuelle et reproductive et d'appliquer tous les droits dans ce domaine. Le Planning 34 entretient des relations avec des associations de femmes dans de nombreux pays et mène des actions de solidarité et de coopération internationale. Depuis 1998, en partenariat avec le ministère de la santé, le Planning 34 développe un programme de Réduction des Risques Sexuels (RRS) en direction des femmes en France (J.Mossuz-Lavau, DGS, CEVIPOF, 2000) et dans les DOM. L’évolution de l’épidémie du VIH en Afrique, notamment l’augmentation de la prévalence de l’infection parmi les jeunes filles et les femmes, ont renforcé notre conviction que des programmes de prévention spécifiques « femmes » étaient prioritaires et urgents. Le Planning 34 a proposé de partager son expérience dans le domaine de la prévention et de la santé sexuelle et de développer un programme en partenariat avec des associations des pays du sud. Le mouvement inscrit cette action dans une démarche d’échanges de pratiques et de partages de compétences. En 2003, le MFPF confédéral a reçu le soutien financier de la World Aids Foundation pour développer le programme RRS dans 3 pays: le Cameroun, le Burkina Faso et Madagascar. Le Ministère des Affaires Etrangères et la Fondation de France en assurent le financement depuis 2005. Le Planning de l'Hérault est impliquée dans les missions menées au Burkina Faso et à Madagascar. La coordination du projet est assurée par Carine Favier, médecin au Planning 34, et devenue en 2009 Présidente nationale du Mouvement.

Les femmes sans papiers En collaboration avec la Cimade, le Planning a relancé le groupe de femmes sans papiers dans l'objectif de. Ce groupe qui a été mis en place en 2007, à la demande des femmes elles mêmes, est constitué de plus de 45 personnes. Soucieux, du droit à l'information et à l'accès aux droits pour tous et toutes, le Planning investit ce champ d'action dans le cadre de sa mission de lutte contre les violences faites aux femmes et pour l'universalité des droits. L'accompagnement du Le Planning 34 – Rapport d'activité 2009

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groupe s'inscrit dans une démarche citoyenne où l 'information, l''éducation, la santé et les droits sont les thèmes principaux. La déconstruction de la rumeur et les fausses informations nécessitent des interventions permanentes et, sont pour nous, une réelle difficulté. Le poids des réseaux informels est important profitent de la détresse des femmes pour monayer des grossesses, des régularisations dans d'autres pays européens, du travail au noir etc... Le fait d'être persécuté en tant que femmes est malheureusement rarement pris en compte par les lois relatives au droit de séjour. Celles ci sont restrictives et frappent de plein fouet les femmes qui sont particulièrement fragilisées dans le parcours migratoire du fait de leur statut. Fuir la famille, le mari, le pays, le proxénète ou le poids des traditions, selon qu'il s'agisse de violence conjugale, de mariage forcé , d'exploitation sexuelle, de mutilation, d'esclavage ou de privation de liberté n'est pas considéré comme un fait politique et représente une autre forme de violence. Le gouvernement a déclaré 2010 les violences faites aux femmes grande cause nationale, la prise en compte de cette problématique au plus haut niveau est une première, Le planning reste en vigilant pour que les mesures de protection contre toutes formes de violences soient appliquées à toutes les femmes et sans discrimination.

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7. REVUE DE PRESSE 2009

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Réseau Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales

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http://www.genreenaction.net/spip.php?article6621

Jeudi 28 mai 2009

Accueil / Informations pratiques / Réseau Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales

Qui sommes-nous ?

Réseau Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales Aujourd’hui, le réseau “Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales” ouvre le premier site internet français exclusivement centré sur la problématique des mariages forcés. Ce site, construit pour les jeunes et testé par des jeunes, rassemble des témoignages, une Foire Aux Questions, des informations juridiques et communique les coordonnées de structures auxquelles s’adresser, tant en France qu’à l’étranger. Le réseau rappelle que la plupart des traités internationaux reconnaissent le mariage forcé comme une violation des droits de la personne.

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C/O - MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL 48 Boulevard Rabelais – 34000 MONTPELLIER Téléphone : 04 67 64 62 19 – Télécopie : 04 67 64 62 19 Email : M-F-P-F.Montpellier@orange.fr

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28/05/2009 10:00












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