Le Mahorais n°228

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Mardi 2 décembre 2008

N°228

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10 points capitaux MAYOTTE DÉPARTEMENT :

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Le Mahorais N° 228

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

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Le Mahorais N° 228

Mardi 2 décembre 2008


N°228 du Mardi 2 décembre 2008

L’échocotier

ESTHEL

SERA T-ELLE

MISS FRANCE ?

LA NOUVELLE

Esthel Née, du haut de son mètre 80, est l'ambassadrice de charme de Mayotte à l'élection Miss France qui se déroulera le 6 décembre. Cette soirée se déroulera au Puy-du-fou en Vendée, et sera retransmise en direct sur TF1, pour le plus grand plaisir de plusieurs millions de téléspectateurs. La demoiselle possède toutes les qualités pour aller loin dans cette élection puisqu'en plus d'une plastique irréprochable, Esthel a avant tout une tête bien faite et se destine a une carrière dans la diplomatie ou la politique culturelle. Rendez-vous donc samedi soir devant vos petits écrans.

LES

GENDARMES

SAINTE GENEVIÈVE

FÊTENT

Vendredi dernier, les gendarmes fêtaient leur patronne Sainte Geneviève. Le lieutenant Patrice Martinez présidait la cérémonie où participaient officiers, gradés et gendarmes. A 17 heures, la messe célébrée à Notre Dame de Fatima de Petite Terre fut suivie d'un cocktail à la brigade de gendarmerie auquel participait le préfet Denis Robin qui a tenu à féliciter la gendarmerie pour son travail et l'énergie déployée sur le territoire.

NAFISSATA BINT MOUHOUDHOIRE DÉCORÉE

Nafissata Bint Mouhoudhoir a été décorée de la médaille de chevalier de l'ordre national du Mérite, samedi 29 novembre par le préfet Denis Robin. C'est bien en récompense des actions qu'elle a entrepris pendant plusieurs années, que ce soit à la

DASS ou à l'APROSASOMA, pour la défense de la condition féminine. Ce sont des femmes comme elle qui font avancer les mentalités de la société mahoraise et nul doute qu'elle fait déjà des émules.

JÉGO

NE VIENT PLUS

Le secrétaire d’État à l’outre-mer, Yves Jégo, qui devait venir à Mayotte en visite officielle à la fin de cette semaine a reporté son voyage. Il devrait être à nouveau programme en début d’année 2009 et la rumeur dit qu’il serait accompagné du chef de l’État, Nicolas Sarkozy. À suivre sur ce point. En attendant, la semaine dernière, le ministre déclarait : “Un certain nombre de compagnies aériennes font leur beurre sur les habitants de l'outre-mer". Une tirade canon qui vient s’ajouter à celle du président de la République jeudi dernier : “je vais taper du poing sur la table”. Le ton monte donc du côté du gouvernement en ce qui corne l’aérien ultramarin français…

L’ANNUAIRE 20082009 EST SORTI

La société Point de Repère qui se charger chaque année de la commercialisation des pages jaunes de l’annuaire France Télécom annonce la sortie de la mouture 20082009 aux couleurs d’une joilie Bouéni dans un champs d’Ylang. Au delà de la réalisation très réussie, l’indispensable outil s’est une nouvelle fois étoffé et est désormais disponible dans les points de vente Orange France Télécom.

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LOCALE

10 points fondamentaux MAYOTTE DÉPARTEMENT

Le secrétaire d’état à l’outre-mer, Yves Jégo ne viendra pas à Mayotte comme convenu cette semaine, reportant son voyage au mois de janvier 2009, certainement accompagné du président de la République Nicolas Sarkozy. En attendant, la feuille de route pour faire de Mayotte le 101ème département français est déclinée par le gouvernement qui affiche de plus en plus ses intentions. 10 points fondamentaux se dégagent aujourd’hui. Des points qui seront débattus et abordés le 16 décembre prochain dans le bureau du président avec une délégation mahoraise… oint numéro 1 : le référendum de Mars 2009 : les Mahorais vont être invités à se rendre aux urnes pour répondre par oui ou par non à la départementalisation française de Mayotte. La date exacte sera connue plus tard. Point numéro 2 : une loi rédigée par le gouvernement français sera proposée au Parlement. Cette loi fera mention d’ériger en département français l’île de Mayotte au plus tard le 1er janvier 2010. Point numéro 3 : le gouvernement présentera un projet de loi qui définira les modalités législatives. Point numéro 4 : pour 2011, Mayotte sera, en plus d’être un département, une région, soit un DROM et non plus un DOM. Mais ce sera le même Président élu qui siègera à la fois au département et à la région mahoraise. Point numéro 5 : tout ce qui concerne la fiscalité directe des communes, la mise en place se fera à compter du 1er janvier 2010. Point numéro 6 : l’état français aidera Mayotte dans son développement des valeurs républicaines françaises : une meilleure justice, un Etat civil fiable, un meilleure maîtrise de la langue française, une meilleure parité homme-femme, un meilleur contrôle de l’immigration clandestine. Point numéro 7 : pour ce qui est de la question des minima sociaux, le gouvernement français ne souhaite pas les établir dès l’entrée en vigueur de la départementalisation, mais une fois que Mayotte aura un Etat Civil fiable. Point numéro 8 : à partir de 2014, les Mahorais seront redevables du droit fiscal commun : impôts et taxes. Point numéro 9 : l’Etat français aidera Mayotte à développer son économie pour la rendre plus stable et indépendante. Point numéro 10 : en 2014 Mayotte pourra devenir RUP : Région Ultra Périphériques.

P

Que faut-il retenir de tout cela ? Tout d’abord, que les intentions du gouvernement sont claires et sans doutes : Mayotte sera département à l’issue du scrutin. Toutefois, et comme cela avait toujours été indiqué par le président de la république, la feuille de route se veut progressive et non immédiate, afin de ne pas plonger l’île et ses habitants dans un grand bain de fiscalité et d’obligations insupportables à l’heure actuelle. Ainsi, ceux qui espéraient pouvoir bénéficier d’un raccord des minima sociaux avec la métropole devront patienter jusqu’en 2014, date à laquelle le smic devra correspondre à celui de l’hexagone, à l’instar de la fiscalité qui y est en vigueur : taxe d’habitation, foncière, professionnelle, etc, etc… Gare à ceux qui Mardi 2 décembre 2008

construisent en masse et possèdent des surfaces habitables énormes, demain, ça va coûter cher… Mais encore, le calendrier de l’évolution institutionnelle se précise : Mayotte RUP en 2014, et Mayotte reconnue département au plus tard le 1er janvier 2010 soit moins d’un an après le passage aux urnes qui se déroulera en mars prochain, c’est-àdire demain. Il n’y a qu’en matière de soutien à l’économie et la modernisation de l’état civil que le flou s’invite. En effet, mis à part le contrat de projet 2008-2014 qui doit poser et financer les grands chantiers de Mayotte et tarde à montrer ses premiers coups de pioche, aucun chiffre, aucune ligne directrice n’est livrée. S’agira-t-il d’exonérations de charges pour les entreprises, de fonds injectés, d’aides aux initiatives, de plans de soutien ? La délégation mahoraise qui sera reçue par le président Sarkozy le 16 décembre prochain fournira à ce sujet des réponses. Itou pour l’état civil qui traîne la patte et bloque de nombreux sujets. 300 000 euros en 2009, les derniers du plan qui s’étala sur 5 ans, ne seront pas renouvelés en 2010 et après. Que se passera-t-il alors ? Le rapport que doit rendre sur le sujet le préfet Denis Robin avant la fin de l’année fournira peut-être des réponses lui aussi. En attendant, les bruits courent et ils courent vite. Nicolas Sarkozy qui doit venir à

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Mayotte comme il l’a promis, viendrait début janvier, inaugurant au passage le grand marché de Mamoudzou sur l’immense place duquel un discours historique serait prononcé par le chef de l’état. Le scénario fait rêver, d’autant plus qu’il semble s’accompagner de promesses tenues même si les grandes échéances de droit commun apparaissent repoussées à 2014. Mais c’est déjà bien, on ne peut tout avoir d’un seul coup et trop rapidement, les conséquences seraient dramatiques. Il suffit d’imaginer l’impact sur les entreprises déjà aux abois si le salaire minimum métropolitain était appliqué, tout comme la fiscalité complète. Les ménages ne s’y retrouveraient pas… La progressivité s’apparente donc à la sagesse et la grande nouvelle à retenir reste la volonté ferme et affichée de voir rapidement l’île au lagon se transformer par voie référendaire et législative de transformer en département de manière tout à fait officielle avant le 1er janvier 2010. À noter enfin et relever, la digression sur Mayotte destinée aux maires mahorais lors du congrès de élus jeudi dernier qui aura été brève, mais bonne à entendre, confirmant haut et fort le tenue du référendum en mars prochain avec pour preuve cette tirade attendue depuis plus de cinquante ans : “une promesse est une promesse”. A suivre… Samuel Boscher

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LOCALE

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Mayotte n'aura qu'un député ASSEMBLÉE NATIONALE

Un seul député pour Mayotte, tel est l'amendement qui a été adopté par l'Assemblée nationale mercredi 19 novembre, au regard du faible pourcentage de votants à Mayotte. Les députés ont donc décrété que la représentativité de l'île à Paris devait être proportionnelle aux nombre de votants sur la démographie de la collectivité.

U

n amendement voté mercredi 19 novembre à l'Assemblée nationale restreint Mayotte à un seul député. La Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République s'est effectivement réunie mardi 18 novembre sous la présidence de M. Jean-Luc Warsman pour examiner un amendement tendant à

permettre, pour l'attribution des sièges et la délimitation des circonscriptions, la prise en compte des écarts exceptionnels entre la population en âge de voter et le nombre d'électeurs. Le rapporteur, Charles de La Verpillière, explique notamment « qu'il est certain que la population de Mayotte sera supérieure à 125 000 habitants, or il est connu qu'une large part de cette population est constituée de personnes en situation irrégulière ». Il y a donc un trop grand écart entre le nombre d'habitants en âge de voter et le nombre de personnes inscrites sur les listes électorales. Donc, sous entendu, le peu de votants en rapport avec la population totale implique pour Mayotte une moindre représentativité. « Le problème est le même en Guyane où le nombre

d'électeurs ne représente que 28 % de la population en âge de voter » rajoute le président Warsman. Un président bien mal renseigné puisque le dernier recensement de 2007 indique 186 452 habitants français avec un taux moyen de vote par scrutin tournant aux alentours de 40 % pour 65 000 votants ce qui est mieux que la Creuse ou le Périgord. Mais quand les métropolitains porteront-ils des regards justes et précis en direction d'Hippocampe ?! Par son intervention dans ce débat, Mr Abdoulatifou Aly prend un pari sur l'avenir : « L'article 2 posant le principe que le nombre de députés par département ne peut être inférieur à deux, la question du nombre de députés à Mayotte sera automatiquement réglée si le référendum

prévu aboutit à transformer Mayotte en département ». D'accord, mais en attendant, Mr Mansour Kamardine reproche au député actuel de ne pas assez parler du présent et de ne pas avoir défendu la possibilité pour Mayotte d'obtenir

dès maintenant une plus grande représentativité à Paris. La commission a donc adopté cet amendement qui sera ensuite discuté au Sénat. Annette Lafond

Les militants mahorais ne s'étaient pas trompés ÉLECTION DU PREMIER SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI SOCIALISTE

Avec 159 voix pour, Martine Aubry a finalement été déclarée élue au poste de première secrétaire nationale du Parti Socialiste. Après quatre jours de doute et de confusion, la commission chargée de statuer sur les litiges a finalement entériné le rapport sur le scrutin de vendredi dernier. Les militants mahorais qui s'étaient ralliés majoritairement du côté de la maire de Lille, ne s'étaient pas trompés et c'est désormais un sentiment de satisfaction générale qui a pris le pas sur l'incertitude.

Martine Aubry, à plus de 84%. Cette dernière est la seule d'ailleurs à avoir clairement affiché son soutien à la départementalisation de l'île aux parfums. Une motion a d'ailleurs été votée il y a quelques semaines, sollicitant le soutien officiel du nouveau premier secrétaire national à l'évolution statutaire de Mayotte. Cette motion devrait être remise à Martine Aubry par Ibrahim Aboubacar, conseiller général de Sada et nouveau 1er secrétaire fédéral du P.S. mahorais, actuellement en déplacement à Paris.

MARTINE AUBRY,

"

Nous avions déjà marqué notre volonté de voir Martine Aubry élue à plusieurs reprises et nous pensions sincèrement que c'était la meilleure de tous les candidats au poste" déclare d'emblée Mounirou Ahmed,

INVITÉE PAR

LES MILITANTS MAHORAIS

ancien premier secrétaire de la fédération mahoraise du P.S

En effet, dès le vote de la motion, le PS local avait plébiscité celle de

Par ailleurs, Mounirou Ahmed avait espoir que Martine Aubry, une fois

élue, fasse un geste vers Ségolène Royal "l'objectif de M.A. doit être de mettre en avant le parti et non sa personnalité...". L'homme n'a pas été déçu, puisque dès l'annonce officielle de sa victoire, la maire de Lille a déclaré "je veux dire à Ségolène Royal qu'on va ensemble gagner pour les Français", elle a également embrassé sa concurrente avant de monter sur l'estrade et prononcer son discours. "Elle est la plus apte pour rénover le parti et affronter les défis nationaux et mondiaux" affirme le militant socialiste. Les militants envisagent d'ailleurs très sérieusement d'inviter leur nouveau chef de file à venir sur l'île aux parfums. Marion Châteauneuf

Sarkozy monte au créneau, Air Austral est prévenu TRANSPORTS AÉRIENS

A l’occasion du congrès des maires qui s’est achevé le 27 novembre dernier au palais l’Elysée avec les élus de l’outre-mer, le président de la République a abordé durant son discours le douloureux thème de la continuité territoriale, exigeant des compagnies aériennes qu’elles signent le projet de convention sur lequel travaille actuellement le gouvernement. 5 compagnies sont concernées, 4 sont d’accord pour valider l’accord qui doit faire baisser le prix des billets, seule Air Austral fait de la résistance. La menace à l’encontre de la compagnie réunionnaise est désormais sans ambiguïté…

L

e secrétaire d’État à l’outre-mer, Yves Jégo, indiquait il y a quelques jours à l’occasion des assises du tourisme qu’il allait, au nom de

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l’Etat, “démarcher les compagnies low-cost sur toutes les destinations d’outre-mer” afin d’ouvrir la concurrence sur ces dessertes. Le secrétaire d’État qui était en pourparlers sur le sujet depuis des semaines avec les compagnies ultramarines, sans pour autant que cela ne débouche sur un

accord unanime, sortait donc l’artillerie lourde. En effet, les discussions s’articulaient autour d’un projet de convention prévoyant “la mise en place d’un contingent d’au moins 5 % de places par vol, y compris les plus chargés, au prix le plus bas de leur grille tarifaire Le Mahorais N° 228

annuelle”. Ainsi, les compagnies desservant les DOM se seraient engagées à réserver 15 % de leurs sièges, du 15 juin au 15 septembre, à leur prix le plus bas. Et l’artillerie lourde est aujourd’hui personnalisée par le chef de l’État en personne qui lors de la cérémonie de clôture du congrès des maires, aborda le sujet sans ambages, envoyant un message très clair en direction de la compagnie réunionnaise Air Austral qui à ce jour est la seule à faire de la résistance et à refuser de signer la convention devant venir au secours du pouvoir d’achat des ultramarins. “L’Outre-mer reste au centre de nos préoccupations. L’Outre-mer a droit à la modernité et au progrès” a entamé Nicolas Sarkozy avant d’ajouter : “je vais taper du poing sur la table, parce que l’accord des compagnies, je le veux !”

Cela a le mérite d’être clair. De son côté, Gérard Ethève, le P.D.G. de la compagnie, ne cesse d’ailleurs de souligner qu’une baisse des tarifs en haute saison (de juin à septembre) aurait forcément un impact économique sur la société. Un argument qui pèse de moins en moins lourd en période de crise économique quand l’entreprise dégage de substantiels bénéfices et que Monsieur Ethève déclare à la presse que la société “se porte bien” En attendant, le ton n’est plus tout à fait le même et si le dirigeant a tenu la dragée haute à Jégo et Karam pendant des mois, il ne pourrait sans doute plus conserver la même attitude face au président de la République remonté et déterminé. À suivre… SB Mardi 2 décembre 2008


RÉGION

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Une loi sur la citoyenneté économique et une situation de “post-conflit” COMORES

Voilà quelques mois maintenant, le président Sambi émettait l’idée de permettre à des ressortissants étrangers, d’obtenir moyennant finances la nationalité comorienne. Idée qui avait fait grand bruit et outré les parlementaires du cru qui repoussèrent d’un revers de manche le concept de citoyenneté ouverte. Or, le président comorien revient à la charge et met en application ce qui hier était largement décrié. Qui plus est pour couronner le tout, à l’occasion d’un discours au Qatar, le chef de l’État a clairement évoqué le fait que son pays est en “post-conflit” pointant du doigt au passage la révolte mohélienne qui tient à ce que la constitution soit appliquée et non réformée comme le souhaite Sambi…

L

e Parlement comorien a adopté, au terme d'âpres débats, jeudi 28 novembre en début de soirée, une loi relative à "la citoyenneté économique en Union des Comores", visant à attirer les investisseurs étrangers. L'adoption de cette loi a pour but d'attirer les investisseurs étrangers dont les

intérêts bénéficieront de la même sécurité que ceux des investisseurs comoriens d'origine. En dépit d'un fort battage médiatique de l'opposition, 18 députés sur les 33 du Parlement comorien se sont prononcés en faveur de cette loi, dont l'adoption constitue une victoire pour le président Sambi, qui en fait une condition pour le développement socio-économique des Comores. "J'ai pris mes responsabilités et pris les choses en main quand j'ai constaté la dérive du président de l'Assemblée qui a fui les siennes", a déclaré le vice-président du Parlement Ibrahim Sidi, qui a présidé la séance suspendue par deux fois "sans raison valable" par le président Saïd Dhoifir Bounou, soupçonné de vouloir faire échouer la séance. Pour M. Sidi, l'essentiel était de mettre le texte aux voix. "C'est pour cette raison que j'ai présidé la séance conformément aux dispositions du règlement intérieur du Parlement ; le président ne voulait pas se conformer aux procédures. J'ai pallié à ses insuffisances", a-t-il expliqué avec force.

Certains députés qui s'étaient prononcés contre cette loi ont menacé après le vote d'attaquer le texte devant la Cour constitutionnelle. En juillet dernier, pourtant, cette loi avait été rejetée par le Parlement au motif que le projet "a été mal compris par les députés car mal présenté", a expliqué un député sous couvert de l'anonymat. Ce même député a pourtant changé d'avis aujourd'hui "car maintenant les choses sont claires". En attendant, la mesure concerne près de 4000 familles issues des pays arabo-persiques et rapporterait au gouvernement comorien pas moins de 100 millions de dollars. Ainsi, ce qui était hier largement décrié est oublié, le parlement a plié à une heure où les Comores sont plongées dans une crise profonde qui n’augure rien de bon. En effet, après la nationalité économique adoptée, Sambi devrait passer à l’étape suivante qu’il s’est fixé, à savoir la réforme de la constitution. Une réforme que les Mohéliens repoussent car elle impliquerait qu’ils n’assurent pas la présidence tournante pourtant pré-

vue en 2010. Depuis plusieurs semaines, la tension monte et la situation entre les îles sœurs ne cesse de se dégrader. Toutefois, personne n’osait parler mis à part les Mohéliens ulcérés de “conflit”. Le mal est réparé, le chef de l’État a lâché le mot. À l’occasion d’un discours prononcé au Qatar, Sambi qui recherche les soutiens du monde arabe, s’est attardé sur la crise économique mondiale qui touche tous les pays du monde et notamment le sien, tout en citant donc une phrase capitale qui en dit long sur la crise politique qui sévit actuellement aux Comores.

“Si la récession frappe de plein fouet les pays les plus nantis, vous pouvez imaginer la situation des pays en développement dont mon pays, l’Union des Comores, Petit Etat Insulaire en Développement, en situation postconflit, dont tous les efforts déployés par le Gouvernement pour réduire la pauvreté et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement, sont largement compromis”. Il ne s’agit plus de crisette interne, mais bel et bien d’état d’urgence. À suivre… Samuel Boscher

D'Anjouan aux supermarchés mahorais en moins de 24 heures GROUPE DE TRAVAIL DE HAUT NIVEAU

Jeudi 27 novembre, la toute première livraison de légumes anjouanais a été réceptionnée sur le quai Ballou à Dzaoudzi. 1,2 tonnes de pommes de terre, tomates et oignons en provenance d'Anjouan sont arrivées à bord du Tratringa III et ont été distribuées dans les supermarchés Sodifram dans la journée. Il s'agit là d'une des premières réalisations concrètes et visibles des travaux du GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau), en matière de coopération régionale. L'intérêt de cette démarche est double : offrir un nouveau débouché aux agriculteurs comoriens et diversifier l'offre dans les supermarchés de l'île.

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50 kg de pommes de terre, 250 kg de tomates et 500 kg d'oignons en provenance d'Anjouan, sont arrivés jeudi 27 novembre à bord du Tratringa III.

Cette toute première livraison marque le début d'une coopération entre agriculteurs comoriens et distributeurs mahorais dans le cadre des travaux du GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau), qui avait annoncé le projet lors de sa dernière réunion à Mayotte au mois de septembre dernier. Après plus de deux mois de discussions et de rebondissements, la première livraison a eu lieu en présence du Préfet Robin, du directeur du groupe Sodifram, du directeur de l'Agence Française de Développement et du président du Syndicat National des Agriculteurs Comoriens. Il s'agissait évidemment d'une première et l'ensemble des acteurs qui a participé au projet espère que cette action se pérennisera, d'autant plus qu'elle a reçu la bénédiction des agriculteurs mahorais. "Le protocole d'accord

signé avec le SNAC leur permet de garder un oeil sur les importations. Ils ne se sentent ainsi pas menacés" précisait Denis Robin, préfet de Mayotte. D'ici quelque temps, l'offre devrait encore s'étoffer avec l'arrivée sur le marché de carottes, aubergines et ananas. Pour ne pas heurter les sensibilités de chacun, la banane a été écartée du projet. Si cette opération n'a pu voir le jour que très récemment, c'est tout simplement parce que l'arrêté choléra qui interdisait les importations en provenance des Comores a été levé voilà un an et désormais les îles sous la lune sont excédentaires dans leur production agricole. Une fois les légumes arrivés sur l'île, ils ont été dédouanés et inspectés par la Direction des Services Vétérinaires - ils avaient également subi un contrôle sani-

La lumière au bout du tunnel

MM. Charalambakis, Robin, Mhadji, Ahamadi et Beltrand

taire au départ d'Anjouan - avant d'être emmenés par un camion jusqu'à l'entrepôt Sodifram, puis distribués dans la matinée dans les magasins. Le président du SNAC, Issa Mhadji et son secrétaire général, Abdou Ahamadi, avaient fait le déplacement pour l'occasion, ils devraient profiter de leur séjour à Mayotte pour prospecter les éventuels autres distributeurs puisque le protocole d'accord ne fait aucune mention d'un quelconque monopole, tout ceci dans l'intérêt des agriculteurs et des consom-

CÉRÉMONIE À LA PRÉFECTURE

Mardi 25 novembre, 64 personnes ont reçu leur titre d'identité en tant que "nouveaux français". Pour l'occasion, la Préfecture avait organisé une cérémonie solennelle de remise de décrets de naturalisation ou de réintégration dans la nationalité à tous ces nouveaux "patriotes" qui ont eu droit à la projection d'un film intitulé "Devenir Français" avant de se voir remettre la preuve, écrite en noir sur blanc, de leur appartenance à la France. Un moment fort pour ces gens, originaires des Comores ou de Madagascar, qui, pour certains, résident sur le territoire Mardi 2 décembre 2008

français depuis plus de vingt ans.

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our la seconde fois, une cérémonie officielle était organisée à l'occasion de la remise de décrets de naturalisation ou de réintégration dans la nationalité française et cette fois-ci, à 64 personnes. Cette année, ce sont en tout 261 personnes qui ont obtenu la nationalité française par le biais de ce type de procédure. "Cette cérémonie marque l'aboutissement d'une longue période de doute et d'attente" déclarait le Préfet Denis Robin, ne croyant pas si bien dire puisque dans l'assistance, se trouvaient certaines personnes résidant en France depuis plus de

20 ans. Le Préfet en profita pour féliciter ces gens ayant choisi "les procédures légales" pour devenir français et insista sur la symbolique de cette cérémonie, "qui marque la volonté de la nation française d'accueillir de nouveaux patriotes". Une fois le discours du préfet achevé, un film intitulé "Devenir Français" a été projeté. Ce court-métrage récapitulait en quelques minutes l'Histoire de la République française, expliquait les principes de la devise "Liberté, Égalité, Fraternité" et présentait brièvement les droits et devoirs du citoyen français. "Chaque année, ce sont plus de 100 000

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étrangers qui deviennent français" concluait la voix-off du film. Les 64 "nouveaux français" se sont vu remettre un dossier comprenant un texte sur les droits et devoirs du citoyen français, une lettre d'accueil signée par le président Sarkozy, le fameux décret de naturalisation ou de réintégration, une attestation de naturalisation, un nouvel acte de naissance (permettant d'obtenir les pièces d'identité françaises), un extrait de la constitution française, la déclaration des

mateurs qui devraient voir le prix des fruits et légumes baisser. Enfin, si les médias avaient annoncé le report de la dernière réunion du GTHN aux Comores - censée se dérouler au mois de novembre - en raison du climat peu propice à la venue des différentes délégations ; le Préfet Robin a confirmé la tenue de cette rencontre pour la midécembre à Moroni. À suivre de près... Marion Châteauneuf

droits de l'Homme, le texte de l'hymne national et un guide pour les démarches administratives. Les dossiers ont été remis par le Préfet Robin, le député Abdoulatifou Aly et le sous-préfet Christophe Peyrel. Il est à noter qu'une partie des personnes présentes ont obtenu la nationalité française par décret de réintégration - sous entendu que ces gens possédaient déjà la nationalité à l'époque où les Comores et Madagascar appartenaient à la France, mais qui l'ont perdu au moment de l'indépendance de ces pays. Après avoir repris en choeur La Marseillaise, toute l'assistance s'est retrouvée autour d'un verre permettant ainsi aux uns et aux autres d'échanger sur leur parcours. Marion Châteauneuf

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Blocage total à renfort de grands cris VOIE COMMUNALE DE KANGANI

Depuis le début de la semaine dernière, les mécontentements se font sentir du côté du petit village de Kangani, situé dans la commune de Koungou, au nord de l'île. L'objet de ces grincements de dents est simple : la route communale qui traverse ledit village est systématiquement dans un état pitoyable tout au long de l'année et pire encore à la saison des pluies. Pour pallier ces difficultés, la carrière IBS prend régulièrement l'initiative de « boucher les trous » - puisque ce sont les camions indispensables à l'activité de ladite société qui sont pointés du doigt par les villageois - mais mercredi 26 novembre, les habitants se sont clairement opposés à ce que les employés d'IBS « touchent à la route » ! La gendarmerie a dû intervenir en raison de la grogne générale et dès le lendemain, un barrage bloquait littéralement l'accès des camions à la carrière…

D

epuis plusieurs années, la route communale de Kangani cause de multiples tensions entre les habitants et la carrière IBS, laquelle est située au bout du chemin. Le passage des poids-lourds indispensable au fonctionnement de l'activité de cette carrière suscite bien des tensions et le barrage qui s'est dressé jeudi 27 novembre n'est autre que le quinzième en son genre ! A la mi-journée, tout semblait être rentré dans l'ordre puisque le barrage de fortune des villageois a été levé suite à diverses négociations entre le directeur de cabinet de la mairie de Koungou et un

sions … Les forces de l'ordre sont donc intervenues mercredi 26 en fin d'après midi car femmes, hommes et enfants se sont physiquement opposés à ce que les camions d'IBS puissent décharger les gravats permettant de boucher les trous… L'ordre a vite été rétabli mais les habitants ont montré toute leur détermination et l'opération de réparation n'a pas pu être menée à bien, seule quelques améliorations ont été réalisées avant que la foule ne s'oppose littéralement à la suite des manœuvres....

UNE

NOUVELLE ROUTE

DEVRAIT RÉGLER CE

délégué de la préfecture. Pour autant, plusieurs témoignages laissent entendre que cette affaire est loin d'être enterrée… L'entretien de cette route est pourtant à la charge de la commune mais l'état de la voirie empire au fil des ans sans qu'aucune étude de chantier n'ait été réalisée ni même commanditée par la mairie de Koungou pour assurer un enrobé digne de ce nom. La revendication des villageois est claire : ils refusent littéralement que les employés de la carrière IBS remettent en état la route via des gravats qui permettent de boucher les trous et souhaitent une vraie phase de chantier pour que les interventions de remblais ne soient pas nécessaires après chaque pluie. Une pancarte de fortune indique dès l'entrée dans le village : « c'est une route communale, les administrés attendent que le maire fasse faire un enrobé. Personne d'autre ne doit répa-

rer cette route, à bon entendeur : salut ! » . Quant au maire de Koungou, Monsieur Ahmed Souffou alias « Salami », celui-ci était au Congrès de l'association des maires de France (Guyane- Paris) au moment des ten-

CONFLIT RÉCURRENT…

Contacté suite à ces évènements, Monsieur David Nagard - DAF de la carrière IBS- explique la situation : « ce nouveau barrage lié à l'utilisation de la route par les camions est un problème récurrent et nous comprenons

160.000 euros débloqués par l'Etat

très bien la population. Lors du dernier barrage, nous avons fait appel à la justice et un expert a été commissionné pour examiner une seconde piste qui permettrait aux camions de passer par une autre route. Mais suite à cette expertise, il apparaît clairement que les camions ne peuvent pas emprunter cette route qui ressemble plus à une piste… D'autant plus que cette voie présenterait des dangers si les camions l'empruntaient ». Suite à ce constat, « une autre solution a été présentée par l'expert » ajoute Monsieur Nagard avant de préciser : « il s'agit de créer une route qui passerait derrière le terrain de football. Dans cette alternative, tout le monde serait gagnant. Ce dossier a déjà bien avancé, des études de tracé ont été assurées par la DE (Direction de l'Equipement) et il y a eu six mois de tractations entre la mairie de Koungou, la préfecture et la carrière IBS ». Ce chantier s'élève à « 6 millions d'euros » et pour l'heure, « l'autorisation de la préfecture est attendue pour entamer le début des travaux après la saison des pluies » résume David Nagard tout en stipulant que « la phase de travaux devrait durer environ six mois ». En conclusion, ce dossier est d'ores et déjà bien entamé, prêt à être bouclé et selon le secrétaire général d’IBS, « tout le monde sera gagnant une fois le chantier réalisé ». Pour l'heure, la tranquillité du village a repris le dessus mais ce, pour combien de temps ? A suivre… Lucie Touzé

TEMPÊTE TROPICALE FAME

Les esprits se souviennent encore de la tempête tropicale baptisée Fame qui a sévi sur Hippocampe en janvier dernier. Les dégâts enregistrés par les agriculteurs du cru étaient particulièrement conséquents, à titre d'exemple des champs entiers de bananiers étaient couchés, ravagés par les vents… Suite à cette tempête tropicale, nombreux étaient ceux qui attendaient une aide de l'Etat pour remettre en état leurs cultures et relancer ainsi leurs activités agricoles. Aujourd'hui, la boucle est bouclée après de longs mois d'attente et les agriculteurs répondant aux critères d'éligibilité ont été indemnisés ou le seront dans les semaines à venir car l'Etat a mis la

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main à la poche en déboursant au total : 160.000 euros. Ci-joint un communiqué de la Préfecture.

S

uite aux conséquences catastrophiques de la tempête Fame pour les agriculteurs mahorais qui ont vu leurs récoltes réduites à néant, l'Etat apporte une aide financière bienvenue pour relancer la filière mise à mal sur le territoire mahorais. En complément des subventions attribuées par la Collectivité Départementale de Mayotte (CDM), les 160.000 euros versés par l'Etat mettront bel et bien du beurre dans les épinards pour ceux qui travaillent la terre et peuvent tout perdre en cas de catastrophe naturelle. Pour annoncer la bonne nouvelle, la préfecture

lançait un communiqué à ce sujet : « Moins d'un an après le passage de la tempête tropicale FAME en janvier dernier, l'Etat vient d'accorder une aide financière de 160 000 destinée à indemniser les agriculteurs victimes de dégâts et répondant aux critères d'éligibilité fixés par la direcLe Mahorais N° 228

tion de l'agriculture et de la forêt. Cette aide exceptionnelle, octroyée en comité de fonds de secours, vient compléter celle apportée par le conseil général. Compte tenu de la fragilité économique des exploitations agricoles, l'aide de l'Etat permettra aux agriculteurs sinistrés de

bénéficier d'un meilleur taux d'indemnisation. L'Etat entend ainsi confirmer le soutien qu'il apporte à l'agriculture mahoraise. Le versement de la part de l'Etat interviendra avant la fin de l'année 2008. Les agriculteurs bénéficiaires seront avisés individuellement et les indemnités versées sur leurs comptes bancaires personnels". La population d'Hippocampe se souvient encore de la tempête Fame qui a secoué Maoré en janvier dernier et des conséquences que celle-ci a entraîné dans son sillage. A l'heure de la saison des cyclones, ces souvenirs font l'effet d'une piqure de rappel qu'il est bon de garder en mémoire. Lucie Touzé Mardi 2 décembre 2008


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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Vaste opération pour démanteler un trafic de carburant FAITS-DIVERS

Marseille - ville où résidaient l'individu et où les faits ont été commis a délivré une commission rogatoire à la brigade judiciaire afin d'entendre l'intéressé et de procéder à tout acte utile à l'enquête en cours.

L

undi 1er décembre, au matin, une vaste opération a été lancée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Pamandzi afin de démanteler ce qui semblerait être un vaste trafic de carburant. En effet, ce seraient entre 6 000 et 9 000 litres de carburant qui auraient été volés… 11 personnes seraient impliquées dans cette affaire et des perquisitions ont eu lieu à Kawéni, M'tsapéré et Sada, a t-on appris de source officielle. À l'heure où ces lignes sont écrites, l'opération n'est pas achevée et la gendarmerie se refuse à tout commentaire.

AGRESSION

SUR UNE

TERRASSE DE RESTAURANT

Vendredi 28 novembre, une famille installée sur la terrasse d'un restaurant de Petite-Terre a été violemment agressée et volée par deux adolescents de 17 et 18 ans. Les deux individus qui ont pris la fuite en ont profité pour agresser un passant et lui voler ses lunettes. La gendarmerie a pu mettre la main sur les deux jeunes dans la journée, ces derniers sont convoqués devant le tribunal correctionnel (pour le majeur) et le juge des enfants (pour le mineur).

INCENDIE

IMPRESSIONNANT DE

POINTE

KOUNGOU

Le 27 novembre, alors que les enfants d'un locataire d'une des maisons SIM située Pointe de Koungou regardaient la télévision, celle-ci a explosé. Les deux enfants de 9 et 13 ans ont réussi à sortir de la maison pour aller prévenir une voisine qui a téléphoné aux pompiers. L'intervention a été assez rapide, les hommes du feu venaient de Kawéni,

ACCIDENT

EN PLEINE

HEURE DE POINTE

Jeudi 27 novembre, un incendie ravage une maison de la pointe Koungou

mais les flammes ont rapidement eu raison du logement, sous les yeux médusés des riverains. Le feu fut très long à endiguer car le lotissement n'est pas équipé de bouche d'incendie et il fallut pas moins de 3 camions citernes. Un équipement à installer de toute urgence… Un autre problème est l'organisation actuelle des pompiers de Mayotte qui sont répartis entre Kawéni pour toute la Grande Terre, et Pamandzi pour Petite Terre laisse envisager de fréquents événements du type qu'ont connu les occupants de cette maison aujourd'hui totalement dévastée.

LE

CHAUFFARD N'AVAIT

PAS SON PERMIS

Jeudi 27 novembre, vers 7 heures, un spectaculaire accident impliquant une voiture et une moto a eu lieu sur la rocade de M'tsapéré au niveau du pont de la Direction de l'Équipement. Alors qu'une voiture circulant dans le sens Mtsapéré-Mamoudzou s'apprêtait à effectuer un demi-tour sur la rocade, une moto qui remontait la file l'a violemment percutée au

niveau de la portière conducteur, faisant voler en éclats la vitre. Le motard a été pris en charge par les pompiers et amené aux Urgences du Centre Hospitalier de Mamoudzou ; il a obtenu trois jours d'ITT. Le chauffard quant à lui n'a pas été blessé mais il s'avère que l'homme n'avait pas de permis de conduire... Ainsi, après avoir été conduit au commissariat de Mamoudzou il s'est vu remettre une COPJ (Convocation devant Officier de Police Judiciaire) pour le mois de mars prochain.

UN

PRÉSUMÉ CRIMINEL

INTERPELLÉ À L'AÉROPORT

Le 26 novembre, sur renseignement de la Sécurité Intérieure de Moroni, la brigade judiciaire de la Police aux Frontières a procédé à l'interpellation à l'aéroport d'un ressortissant français. L'homme fait l'objet d'un mandat de recherche pour infraction à la législation sur les stupéfiants, homicide volontaire en bande organisée, tentative d'homicide volontaire et association de malfaiteurs. Le juge d'instruction mandant de

C'est aux alentours de 13h30 mercredi 26 novembre, qu'un buggy effectuant un demi-tour aux alentours de la station-service sur la route nationale de Kawéni a été percuté par un scooter. Ce dernier n'aurait pas vu le clignotant du véhicule et n'a pu stopper sa course. Le deux-roues est passé sur la roue avant gauche du buggy et le pilote a effectué un vol plané avant d'atterrir directement sur le bitume. Heureusement, les voitures arrivant en sens inverse ont pu freiner mais la scène de l'accident a vite été investie par les curieux, puis par les pompiers et enfin par les policiers qui ont dû faire la circulation pour éviter que les nerfs des automobilistes n'explosent. En effet, en raison des travaux sur la route de la Sogea, la route nationale est l'artère la plus fréquentée de Kawéni et de fait, les bouchons sont désormais récurrents sur cette portion.

UN

COLLÉGIEN AGRESSÉ À

COUPS DE COUTEAU

Lundi 24 novembre, aux alentours de 7 heures, alors que des adolescents attendent le passage du bus scolaire qui doit les mener au collège, une violente altercation éclate entre quatre d'entre eux. L'autobus scolaire arrive mais la dispute continue jusque dans le véhicule et l'un des jeunes sort un couteau et porte deux coups à son opposant. La victime

Pour parer à toute éventualité

souffre de blessures légères au ventre et à la main, heureusement car l'affaire aurait pu très mal tourner pour cet adolescent de 14 ans. L'agresseur a reçu une convocation pour une mise en examen devant le juge des enfants puisqu'il n'est âgé que de 15 ans.

IMMIGRATION

CLANDESTINE

La semaine dernière, 219 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés par les services de l'État. En parallèle, 3 kwassas ont été interceptés par la Police Aux Frontières (PAF) et la Gendarmerie Maritime. Les pilotes ont été présentés en comparutions immédiates et ont tous été écroués à la maison d'arrêt pour des peines allant de 12 à 18 mois de prison ferme et de 10 ans d'Interdiction du Territoire Français. Depuis le début de l'année, 14 735 personnes ont été éloignées dans le cadre de 12 266 arrêtés préfectoraux de reconduites aux frontières.

PRÉCISIONS

« Le gérant du Koropa club tient à préciser que lors de l'opération SAM du week-end dernier, les infractions relevées par la gendarmerie au niveau de la Maison d'Arrêt de Majicavo-Lamir ne concernaient pas forcément les clients de la discothèque, la route nationale étant empruntée par bon nombre d'automobilistes. Il regrette également que la sensibilisation n'ait pas pu être faite auprès des clients du fait de la très faible affluence de ces derniers en raison des contrôles démarrés dès 22 heures… » Marion Châteauneuf & Annette Lafond

STAGE DE LA POLICE NATIONALE

Les événements du 27 mars avaient mis à jour certaines lacunes dans l'organisation des forces de l'ordre. Ainsi, le commissaire Klimt, dès son arrivée sur le territoire a exprimé son souhait d'organiser un stage de "recyclage" sur les techniques du maintien de l'ordre. C'est pourquoi, pendant une semaine, deux formateurs de la compagnie départementale d'intervention de Saint-Denis, ont rafraîchi les mémoires des gradés et gardiens de la paix et les ont mis à rude épreuve pour créer une cohésion dans les sections et surtout discipliner les interventions.

C

e sont 30 gradés et gardiens de la paix et deux officiers qui ont suivi pendant une semaine un stage théorique et pratique sur le maintien de l'ordre. Il s'agissait principalement d'intégrer les nouveaux fonctionnaires dans les équipes, afin de créer une cohésion entre collègues car la dernière formation de ce type datait de Mardi 2 décembre 2008

1998... Autant dire que les mémoires avaient besoin d'être rafraîchies, d'autant plus que les événements du 27 mars ont mis en avant des lacunes dans l'organisation des interventions. Pour mener à bien cette formation, deux officiers de la compagnie départementale d'intervention de SaintDenis de La Réunion, le capitaine Gomez et le brigadier-major Baillif, sont venus pour encadrer les policiers mahorais. La formation a été divisée en deux volets : législatif et pratique, avec les différentes techniques d'intervention. "Les 30 hommes qui sont les premiers à intervenir en cas de manifestation ou d'émeute. Lors de ce type d'événement, nous ne devons laisser aucune place à l'improvisation, tout est une question de méthodologie, de discipline et de rigueur" expliquait le commissaire-divisionnaire Laurent Klimt, directeur de la sécurité publique. Dans ce type d'intervention, il s'agit pour les policiers de démontrer leur force et d'impressionner par leur

organisation pour dissuader les manifestants. "Il doit y avoir une bonne cohésion dans le groupe et il s'agit de proportionner la réponse en fonction du degré de violence des manifestants" ajoutait le directeur de la sécurité publique. Dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre, les agissements Le Mahorais N° 228

des policiers sont strictement encadrés par un code auquel ils ne doivent pas déroger (dialogue, sommations, intervention groupée...) - l'utilisation du matériel de type grenades lacrymogènes et armes, dépend d'ailleurs de l'ordre de l'autorité civile (préfet, maire...). Lors des simulations de fin de stage,

une section jouait les manifestants tandis qu'une autre devait donner la charge, tout ceci sous le regard des formateurs. "Dans cette situation, il y a d'abord une analyse faite par le commandement, puis un regroupement avec les officiers, et enfin l'intervention est lancée" détaillait le commissaire Klimt qui n'hésitait pas à participer activement aux exercices. Si ce type de manoeuvres paraît impressionnant, le directeur de la sécurité publique précisait que "plusieurs éléments à Mayotte laissent à penser que nous devons être prêts à parer à toutes éventualités". En clair, à plusieurs reprises, des manifestations ou des événements ont montré que les situations pouvaient dégénérer malgré le calme apparent de l'île aux parfums. La direction de la police nationale laisse d'ailleurs entendre qu'un prochain stage de ce type pourrait être organisé au mois d'avril prochain. Marion Châteauneuf

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Nouvelles prises en charge des accidents du travail SÉCURITÉ SOCIALE

Les accidents du travail augmentent d'année en année, mais ne connaissaient une prise en charge que partielle. L'ordonnance du 13 décembre 2006 qui devrait entrer en application au début de l'année 2009, met en avant de nouveaux textes que nous publions en exclusivité. Désormais ce seront 28 catégories professionnelles qui seront concernées, avec une prise en charge de 100% pour les soins. Les entreprises verront par contre leurs charges s'alourdir un peu plus, puisque les cotisations seront mises en place. Une application progressive du dispositif national.

S

euls les salariés du secteur privé étaient pris en charge, alors que désormais 28 catégories professionnelles pourront bénéficier de la couverture par la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) en matière d'accidents du travail et de maladies professionnelles, tels que des gérants de coopératives, les contractuels de l'éducation nationale, des personnes non salariées etc. L'ordonnance du 13 décembre 2006 étend donc à Mayotte la presque totalité du dispositif national en matière de prévention, de réparation et de tarification des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Les deux décrets d'application attendent maintenant la décision gouvernementale quant à la date d'application. Elle devrait intervenir au début de l'année 2009. Mais l'étendue à de nouveaux bénéficiaires n'est pas le seul changement à effectuer. La prise en charge qui était au taux d'assurance maladie passe à 100 % pour toutes les catégories concernées. La mauvaise nouvelle : les entreprises vont être bien évidemment obligées de cotiser. Leur taux de cotisation annuel sera déterminé pour chaque catégorie de risques : une entreprise de secteur informatique n'aura pas le même pourcentage de risques qu'une entreprise du bâtiment. Mais aussi, en fonction de l'effectif de l'entreprise, puisqu'il y aura 3 types de taux de cotisation : un taux collectif pour les entreprises de 1 à 9 salariés, un taux mixte pour les entreprises de 10 à 199 salariés et un taux individuel pour celles employant plus de 200 salariés, telles que la Colas, l'hôpital ou EDM. Le 11 décembre seront ainsi mis en place au sein de la CSSM un nouveau conseil et un comité technique chargés de mettre en place un régime équilibré en fonction du niveau prévisionnel des dépenses. La prévention des risques était due

jusqu'à présent à une initiative locale, elle sera maintenant du ressort de l'Etat, par l'intermédiaire du ministre chargé du travail et de la Santé. Le coût social pour les entreprises va donc être croissant surtout si la départementalisation prend forme avec son cortège de CSG, retraites complémentaires et autres… Et le niveau de cotisations sera encore loin de la métropole où elle est, pour les accidents du travail, de 18 % contre 4 % à Mayotte. En cas d'accident du travail ou de maladie professionnelle, l'indemnité journalière passera de 50 % à 60% du salaire journalier pendant les 28 premiers jours d'arrêt du travail. A partir du 29ème jour, et jusqu'à la guérison, elle passe de 66,66 % à 80 % du salaire, avec un plafond de 912 euros concernant les maladies professionnelles. En cas d'accident mortel, les rentes allouées ne peuvent être inférieures à un salaire minimum annuel de 14 876 euros. Pour le conjoint survivant, la rente est fixée à 40 % de la fraction du salaire annuel de la victime. Toutes les autres catégories (enfants survivants, ascendants etc.) connaissent les mêmes progrès au niveau de la prise en charge. A Mayotte, le nombre d'accidents du

Narayanin met les voiles CARRIÈRE IBS DE KANGANI

Après avoir concassé à Mayotte pendant 18 ans, le patron d'IBS se “casse ”! Il en a marre, le dernier barrage en date dans le village a eu raison de sa patience, c'est décidé, Théophane Narayanin a décidé de vendre ses affaires. Il assure que le social sera un volet essentiel de la reprise de ses activités, 3 repreneurs seraient sur les rangs, mais sur ce point, motus et bouche cousue pour le moment. Pas de date fixée, mais la fin de l'année et son bilan semble tout appropriée. Mais avant de partir, le big boss plante les bandérilles, il n'y va comme à son habitude pas avec le dos de la cuillère. Ca balance pas mal par ici...

A

rrivée en 1996 sur l'île au lagon, pour casser une situation monopolistique sur un secteur d'activité qui allait contribuer à l'essor d'urbanisation du territoire, IBS s'est à l'époque implantée à Kangani, commune de Koungou. L'entrepreneur avait de l'expérience derrière lui, jouissait d'une réputation, et reprenait à l'époque une affaire abandonnée, la SEMCA. “Nous avons repris le bail après discussions avec M. Dachery. En 1998, la SIM est venue s'installer à côté, les ennuis ont alors commencé. On avait prévenu les autorités à l'époque, elles ne nous ont pas écouté. Le terrain où s'est implanté le quartier SIM était un terrain classé en zone agricole, mais le préfet de l'époque a délivré le permis, nous n'avons jamais compris...”, com-

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mence un Théophane Narayanin sacrément remonté aujourd'hui. IBS, comme toute entreprise commerciale, a dû répondre à ses exigences de développement. Son activité a grossi au rythme des besoins en matériaux de construction et d'équipement du réseau routier. La zone s'est alors densifiée au niveau du passage des habitants du quartier SIM, en même temps que celui des camions de la carrière. Aujourd'hui, IBS c'est 140 emplois, 1200 m2 de bureaux, 15 millions d'euros de Chiffre d'Affaires. Des procès à la pelle ont opposé la société et la population depuis des années, le chemin d'accès à la carrière étant le même qu'emploient les habitants du quartier. Cette route est au coeur du problème. La semaine dernière, un nouveau bar-

rage a été mis en place par une poignée d'habitants mécontents du bruit, de la poussière, soucieux de la sécurité de leurs enfants. IBS de son côté a proposé depuis un moment un nouveau tracé, une voie alternative pour que ses camions n'aient plus à traverser le village, le dossier semble bloqué. Depuis trop longtemps en tous cas pour M. Narayanin, pour qui le dernier barrage en date est celui de trop: il était absent de Mayotte quand les branchages ont été couchés, il a appris la nouvelle par ses collaborateurs, elle l'a mise en pétard. “C'est la honte de la République ! L'aide consentie à nos concurrents ETPC Koungou, ndlr - alors qu'on a toujours du se débrouiller avec nos propres moyens de notre côté, c'est tout simplement insoutenable. Là-bas

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Bertrand Périer et Frédéric Boulay : “Vingt-huit catégories seront prises en charge”

travail s'est accru de 308 en 2005 à 402 en 2008, touchant surtout les secteurs du Bâtiment et des Travaux Publics, le commerce non alimentaire tel que les banques et les garages avec beaucoup d'intoxications à la peinture et d'accidents avec des voitures mal calées.

"LES

ACCIDENTS

DU LUNDI"

« Avec un phénomène qui croît » informe Bertrand Périer le directeur de la CSSM, « le nombre d'accidents de travail se multiplie, avec les difficultés qui vont avec : identifier la vraie déclaration de la fausse. Il nous faut pour cela plus de moyens et nous allons systématiser les enquêtes que ce soit pour démontrer la matérialité de l'accident : sur le lieu et le temps de travail. Que ce soit pour confondre le salarié ou le défendre : certains ont systématiquement des « accion leur a fait une route énorme avec marquage au sol et tout ce qui va avec, et nous on vient nous emmerder avec ce chemin que la mairie devrait entretenir. Nous avons déjà déboursé pour ça, alors qu'on avait pas à le faire.” Jeudi soir, une réunion au sommet est prévue avec ses proches collaborateurs, M. Narayanin leur donnera à n'en pas douter les détails sur les repreneurs en lice, chose qu'il s'est hier refusé à faire devant la presse. “Je suis riche, assujetti à l'ISF, je n'ai pas besoin de Mayotte pour gagner ma vie, je travaille un peu partout dans le monde et je n'ai jamais vu cela ! C'est indigne, indécent de voir ce que l'Etat a fait ici. Depuis plus de 15 ans que nous sommes à oeuvrer pour Mayotte, pour l'emploi, pour la formation de nos salariés, c'est un vrai gâchis, je suis dégoûté et je pèse mes mots. Ma compétence n'est plus à démontrer, je ne supporte tout simplement plus le manque de respect. Il ne faut pas que l'administration attende la vraie émeute, moi je ne peux pas continuer à travailler comme ça, dans l'angoisse. C'est pas jeter l'éponge, c'est un désarroi, un dégoût. Ça fait 8 ans que ça dure les procès, tous gagnés d'ailleurs. La SIM est une pompe à fric qui a engraissé un paquet de cochons sous les yeux de tout le monde. Ils déversent les résidus des fosses septiques dans la rivière, et ça tout le monde laisse faire. Ce n'est pas à l'administration de délivrer des permis de construire à côté d'un concasseur. J'ai aujourd'hui 54 ans, je n'ai plus envie de tout ça. Devant un tel constat, on doit prendre une décision ferme, la mienne est prise, je vends mes affaires. J'ai passé de la pommade depuis des années, j'ai parlé gentiment avec les élus successifs, là ça com-

dents du lundi matin » qui ne sont autres que des ruptures du tendon du match de foot de la veille qu'ils font passer pour un accident de travail, tandis que d'autres ne voient pas l'utilité de déclarer un choc psychologique qui peut se réveiller en dépression bien des années après. Nous avons pour cela un médecin conseil et un juriste qui sont prêts à démêler et donner un éclairage nécessaire sur une affaire ». Bertrand Périer espère que les textes paraissent au début de l'année 2009 : « Nous mettrons alors en place une stratégie de communication vers les directeurs d'entreprise par communiqués de presse, par flyers, par conférences et par les syndicats ». Il était temps que dans ce domaine Mayotte s'aligne sur le droit commun. Annette Lafond

mence à bien faire, ils n'ont rien fait ! Les gens du village sont en colère tout simplement parce qu'on leur a menti, ils n'ont jamais vu venir ce qui avait été promis.” 140 emplois, M. Narayanin a évidemment été interrogé sur l'avenir de ces familles... “Ça fait partie de la négociation avec le repreneur, j'ai aujourd'hui trois acheteurs potentiels. On est une entreprise citoyenne, je serai intransigeant sur le social. Mais je ne me fais pas de souci, notre personnel est d'un tel niveau de qualifications que je suis intimement persuadé qu'il sera valorisé. Quels sont les torts de Guito si il en a? La réponse est sans équivoque: “premièrement avoir au départ investi à Mayotte, j'ai eu tort, je m'en rends compte aujourd'hui avec ce gâchis, ensuite avoir écouté par naïveté le système !” L'homme est un passionné, pas apprécié par tous ici, mais il tient à préciser que “ce côté tyran qu'on a voulu me donner est devenu insupportable. J'aime beaucoup Mayotte, c'est une deuxième vie pour moi. J'ai vu grandir ma Réunion natale, j'y ai développé des affaires et je suis venu faire de même à Mayotte. Oui j'ai fait des affaires, tout en créant de l'emploi.” Pour conclure, une perle signée Théophane Narayanin : “On est capable de travailler, de gagner notre vie sans venir tous les quatre matins s'allonger devant l'administration. À Mayotte, on se pisse dessus et on laisse faire un tas de choses, je suis dégoûté !” La nouvelle va faire du bruit, restera à voir si la promesse sociale sera tenue, 140 emplois sont concernés. Laurent Millet Mardi 2 décembre 2008


N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Les “zébus” ne sont pas ceux que l’on croit… POMPES FUNÈBRES À MAYOTTE

La semaine dernière, Le Mahorais publiait un dossier sur le douloureux thème de l’immigration clandestine faisant suite au naufrage du kwassa qui a fait 14 morts et celui de la gestion des corps à Mayotte dans ce type d’accident. Il apparaissait alors que la procédure ne fonctionnait qu’à travers la réquisition systématique par l’État d’un entrepreneur qui au fil des années, alors que cela n’était pas son métier, se retrouvait dans l’obligation de stocker les cadavres, de les préparer, de les conditionner, avant inhumation avec toutes les douleurs que cela implique. Point d’hôpital dans tout cela, pas de morgue publique, pas de frigos dignes de ce nom et en nombre suffisant pour accueillir autant d’âmes perdues…

E

n attendant, il est indispensable d’imaginer qu’un citoyen lambda soit choisi pour mettre dans des sacs mortuaires des morceaux d’hommes, de femmes et d’enfants dévorés par des requins alors qu’il n’est pas préparé à cela. Le commun des mortels aura le choix de ne pas regarder l’horreur. Lui l’a cette satanée obligation car s’il refuse l’injonction, la gendarmerie intervient pour un envoi direct case Majicavo. C’est pratique et surtout, la procédure permet de ne pas avoir à supporter l’insupportable, l’offrant à quelqu’un d’autre qui doit se démerder avec ses états d’âme. Et des états d’âme, l’entrepreneur réquisitionné en a, au delà du fait qu’il doive ponctuellement plonger les mains dans les viscères, recevoir des familles qui n’ont pas les moyens de prendre en charge les corps tout en se faisant au passage insulter par la presse locale qui n’a rien vu, rien entendu, ne sait rien et balance un lot de conneries sans nom tout en s’autorisant le droit d’écrire que les victimes du naufrage ont été enterrées

comme des “zébus” sous prétexte qu’elle n’a pas pu prendre en photo la mise en terre des cercueils. Cercueils conformes à la réglementation en vigueur et la religion musulmane puisque sans clou, ni vis ni métal. La prochaine fois, la presse n’aura qu’à se déplacer sur le site de stockage des cadavres démembrés dans le container réfrigéré de la ZI Nel pour nettoyer les sacs plastiques de la gendarmerie maritime qui ont servi à ramener les corps, en tout cas les morceaux. Le journaliste aura le loisir de prendre toutes les photos qu’il veut si il a le cœur bien accroché et il pourra s’apercevoir du travail qui est alors réalisé pour donner le plus de dignité possible à ces malheureux qui ont perdu la vie dans des circonstances dramatiques, proches de l’enfer. L’enfer en attendant, il est réservé à un seul homme et à ses collaborateurs et les journalistes le leur laisse de bon cœur en y ajoutant par dessus le marché, des couches ! Car contrairement à ce qui a pu être écrit, les paroles coraniques ont bel et bien été délivrées par deux imams, les victimes ont été préparées selon la législation française en vigueur pour rejoindre le créateur, jusqu’à ce que les services publics se décident enfin à les mettre en terre 6 jours après leur disparition. Parce que les croques morts du cru comme on voudrait les appeler, se sont formés malgré le fait que ce ne fut pas leur métier. Ils sont allés au CHM suivre les méthodes, les contraintes, les techniques, la psychologie inhérente à ce type de drame qu’il faut communiquer aux familles… À tel point que la préfecture elle-même, au regard du niveau acquis, a tenu en juin dernier à appliquer le droit commun, habilitant la société concernée et ses hommes à travailler.

Mieux encore, elle demanda à l’entrepreneur réquisitionné de créer une chambre funéraire pour stocker les cadavres type kwassa, mais aussi les défunts du quotidien. Il obtempéra une nouvelle fois, s’exécuta, investissant 900 000 euros, obtint un terrain et un permis de construire, fort de ses compétences et qualifications reconnues, jusqu’à ce que celui qui l’encensa en juin, l’habilita, soit le sous préfet Christophe Peyrel, lui reprenne la confiance donnée par deux moyens en octobre dernier. Le premier fut d’informer de l’avis défavorable des services de l’état quant à l’attribution du permis de construire. Le tout hors délai légal puisqu’il avait déjà été attribué le 11 septembre 2008. Le second fut de déclarer l’hôpital de Mayotte seul compétent pour s’occuper des corps. C’est en tout cas ce que l’article du Mahorais expliquait la semaine dernière et qui ne déclencha pas de réactions du côté des représentants de l’État. En tout cas pas de droit de réponse pour contredire le schéma qui de toute façon ne souffre d’aucune ambiguïté (courriers du souspréfet). Seul le directeur du CHM contacta le journal pour fournir des explications, plutôt des précisions. Alain Daniel s’insurgea en effet contre le fait qu’il soit écrit que la structure qu’il dirige soit “compétente en matière de stockage et de conditionnement des corps. Cette activité est dévolue et réservée à des entreprises privées habilitées et répondant au cahier des charges édicté par la loi de 1993. Si le sous-préfet a écrit que cela relevait de notre compétence, il s’est alors trompé !” D’ailleurs, dans la nuit de dimanche à lundi, l’entrepreneur a été appelé à deux heures du matin pour prendre en charge le corps d’une personne décédée plus tôt dans la soirée. À ce titre,

l’histoire fera comme prévu l’objet d’un autre article qui répondra à la question suivante : qu’est devenu le corps du malheureux ? Bref, le dossier chambre funéraire stagne, en eaux troubles, bien troubles, les réquisitions de l’entrepreneur suffisent pour le moment. Il n’a qu’à bosser, stocker, mettre les mains dans le sang et la misère humaine et à se taire, se faire insulter, vilipender, sanctionner. Il n’a qu’à payer pour les autres, du moment que cela ne blesse personne. L’État n’assume pas ses responsabilités, impose, n’investit pas et semble même bien ennuyé avec ce dossier qui ne trouve pas de solution.

Il est pourtant simple d’imaginer que le chef d’entreprise qui est pour le moins de bonne volonté soit soutenu pour monter la structure qui serait dotée d’une convention signée avec l’hôpital afin qu’une salle d’autopsie soit réservée aux praticiens. Les morts seraient traités autrement que dans une boîte métallique, il y aurait une salle de réception pour les familles, un service digne de ce nom. Mais non, on préfère dire et laisser dire que les morts sont enterrés comme des “zébus”. Or, les “zébus” ne sont pas ceux que l’on croit !! Samuel Boscher

La mairie de Koungou s'enflamme MUNICIPALITÉS

Les employés ne sont plus payés et l'école des Hauts Plateaux ne voit pas d'issue à ses problèmes : à la mairie de Koungou rien ne va plus. La colère monte et un premier rendez-vous pour se faire entendre était prévu par le personnel hier. Lundi 1er décembre donc, car le maire était parti la semaine dernière en voyage, loin des soucis de ses administrés et d'une gestion qui fâche.

L

es employés des services techniques, de l'aménagement, des agents attachés aux écoles dont les ASSEM sont mobilisés pour faire entendre à leur élu leur mécontentement : ils ne sont plus payés, le budget est plus que déficitaire et Ahmed Souffou est pourtant parti avec force délégation aux Congrès des maires d’Outre-Mer en Guyane et de l'Association des maires de France à

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Paris. Les employés ont donc attendu patiemment le retour du grand voyageur avant de manifester pour la énième fois leur colère. Parallèlement, l'école des hauts Plateaux de Koungou qui avait

défrayé la chronique lors de la rentrée scolaire parce que 58 enfants étaient restés sur le carreau, a décidé de réagir. Lors de la rentrée, un bilan avait été fait avec les responsables de la mairie, et les ordinateurs qui faiLe Mahorais N° 228

saient défaut, ainsi que les produits de nettoyage, les poubelles devaient réintégrer l'école. Sur le plan de l'hygiène, des progrès ont été réalisés avec l'arrivée de balais et seaux, mais les poubelles jouent toujours les arlésiennes, en dehors de deux grands bacs posés dans un coin, et d'une hauteur telle que même les enfants mangeurs de soupe ne peuvent les atteindre. Moyennant quoi, les enseignants doivent jouer les balayettes en collectant en permanence plastiques et papiers. La salle d'informatique qui devait être sécurisée avant de réceptionner les ordinateurs stockés au vice-rectorat, n'a toujours pas vu l'ombre d'un barreau : « nous n'avons plus de budget » répond la mairie de Koungou. Les ordinateurs dorment encore… Pourtant, les billets d'avion pour aller

en Guyane et à Paris pour le congrès des maires ont bien été payés et cette somme aurait permis d'acheter poubelles et équipements qui font cruellement défaut à l'école. Le directeur a convié les parents vendredi 28 novembre au matin pour les sensibiliser aux conditions dans lesquelles leurs enfants sont accueillis au quotidien. La mobilisation n'a pas été au rendez-vous mais le ton risque de monter si des réponses ne sont pas apportées. Encore une fois, la gestion des municipalités est mise en cause, la faillite n'est pas loin et les employés devront bien être entendus par quelqu'un qui ne leur balancera pas des discours politiques avant de s'envoler vers d'autres cieux… Annette Lafond

Mardi 2 décembre 2008


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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

La première bougie de la CAPAM AGRICULTEUR

Agriculteurs et pêcheurs étaient conviés à une réunion de bilan de leur première année d'activité au sein de la CAPAM (Chambre d'Agriculture, de la pêche et de l'Aquaculture de Mayotte). L'arrivée des Montbéliardes, la gestion du budget alloué, l'enregistrement des exploitations et surtout, le fait d'être fédéré qui permet la gestion des problèmes : c'est le moment du bilan, avec encore un travail considérable à abattre, notamment au niveau du foncier.

L

e président de la CAPAM, Dani Salim, inaugurait la réunion pour dire son « désir de poursuivre cette évolution collective de l'agriculture mahoraise. La création de la Chambre il y a un an avait suscité beaucoup d'espoir, notamment lors de l'importation des vaches Montbéliardes sur notre territoire, dans la logique que nous avons de développer la production interne à Mayotte pour asseoir son autonomie. Nous n'en sommes pas encore néanmoins à penser à l'exportation. Nous devons être fiers car nous travaillons pour nourrir le peuple et sans produit chimique : il faut préserver cette agriculture pour continuer à offrir une alimentation saine » concluait-il.

Comment a fonctionné la Chambre durant cette année ? Grâce à un budget de 1 986 592 euros, répartis à 49 % pour l'élevage, 23 % pour la branche végétale, 15 % aux fins de l'économie agricole et 13 % vers la pêche et l'aquaculture. « Cette répartition sera conservée en 2009. Le secteur de l'élevage draine pratiquement 50 % des sommes allouées parce que la masse salariale correspond à 50 % du budget » commente Elanrif Boinali, le sous-directeur des Services Techniques. Les problématiques liées à la pêche et à l'aquaculture seront abordées lors de leurs séminaires respectifs en décembre.

DES

AGRICULTEURS

RECENSÉS

« Nous sommes là pour conseiller et étudier les projets des agriculteurs, les aider à monter leurs dossiers pour professionnaliser et moderniser les exploitations » indique Naïlaty Boura Mcolo. Cette responsable du domaine Économie agricole, précise et concise… Un vrai bonheur pour une journée au programme aussi lourd, démontre l'utilité de la Chambre avec une évolution des subventions du maraîchage et de l'élevage, vers la pêche et l'aquaculture,

domaines en devenir. « Nous avons mis en place deux fichiers pour recenser les agriculteurs mahorais. Le RAPAM (Registre des Agriculteurs des Pêcheurs et des Aquaculteurs) a permis d'enregistrer 344 nouveaux agriculteurs entre 2007 et 2008. Alors que le fichier CFE est le centre de formalité des entreprises qui avait comptabilisé 48 entreprises individuelles en 2007 pour 488 en 2008 ». A la lecture de ces fichiers, plusieurs constatations s'imposent : la population des agriculteurs est relativement âgée à Mayotte : « il y a même des agriculteurs de 81 ans qui exploitent encore, mais ce ne sont peutêtre que des prête-noms » relativise Naïlaty Boura Mcolo, mettant le doigt sur un problème qui se rajoute au difficile recensement à Mayotte. L'autre particularité est la petite taille des exploitations mahoraises. "Notre objectif pour 2009 est de développer notamment la maîtrise de l'hydraulique et de fiabiliser les fichiers RAPAM. Les sommes dégagées pour l'agriculture ne sont pas négligeables, mais de gros problèmes subsistent » rajoute la responsable de l'Economie agricole, « la difficulté des agriculteurs à dégager un apport personnel en est une. Il faudrait que nous obtenions des

Dani Salim : “Il faut préserver une agriculture saine”

prêts à taux zéro pour résoudre ce problème de financement. Un autre problème est celui de la modernisation des exploitations qui, pour construire de nouveaux bâtiments, demandent des permis de construire difficiles à obtenir. Et enfin, le conflit entre l'expansion du foncier et de l'urbain qui se fait au détriment du premier ». Le leitmotiv de tous les orateurs est

bien de mobiliser les adhérents pour « travailler ensemble pour le développement agricole », tout en se félicitant d'une première année qui a su faire évoluer le secteur. Les domaines de la pêche et de l'aquaculture auront aussi leur mot à dire, qui ne sera sans doute pas aussi optimiste.

AOPOM » devaient décoller la semaine dernière avec à leurs côtés des pèlerins affiliés à deux autres associations. L'espoir d'assurer le voyage de ces « Hadj 2008 » a été concrétisé malgré les difficultés rencontrées mais il faut toutefois noter que certains sont encore bloqués à l'heure où ces lignes sont écrites... Aux yeux de tous Musulmans, le pèlerinage à la Mecque est sacré et représente l'un des cinq piliers de l'Islam qu'il convient d'accomplir avant la fin de sa vie, il est donc essentiel que les pèlerins mahorais puissent décoller de Mayotte direction l'Arabie Saoudite et ce lieu Saint… Après de longs jours d'attente, plusieurs pèlerins bloqués sur le sol mahorais ont enfin pris l'avion ce week end en direction de La Mecque.

Ces derniers sont soulagés car certaines familles avaient perdu espoir. « Je suis soulagée, ma mère ne mangeait plus à cause de ces problèmes…C'était très important pour elle, surtout qu'elle avait mis toutes ses économies dans ce voyage » déclare une jeune femme. En effet, depuis que la bonne nouvelle est tombée, la joie est palpable chez les familles concernées. Les premiers à partir ont pris l'avion samedi à 16h00, d'autres ont été obligés de prendre leur mal en patience puisqu'ils ne décollaient que le lendemain. Tout est bien qui finit bien, tout du moins en partie… Reste à espérer que la situation se débloquera rapidement pour tous les Hadj 2008.

Décollage difficile… Mais pas impossible !

Annette Lafond

PÈLERINAGES À LA MECQUE Plusieurs difficultés ont été rencontrées récemment par des associations de pèlerins, certains Hadj 2008 se sont retrouvés bloqués sur le sol mahorais à défaut d'avoir obtenu les autorisations nécessaires qui doivent être délivrées par la direction nationale de l'aviation civile. Plus précisément, ces fameuses autorisations ont dû être annulées car les organisateurs n'avaient pas fait appel à une agence de voyage agréée, pré requis indispensable pour que les pèlerins puissent aller en Arabie Saoudite, à La Mecque. Au final, plus de peur que de mal car les pèlerins en stand by sur Maoré ont bel et bien pu décoller…

Mardi 2 décembre 2008

C

omme le stipule un communiqué émanant de la Préfecture de Mayotte : « des difficultés ont été rencontrées récemment, par des associations de pèlerins, dans l'organisation de leur voyage Hadj 2008 au départ de Mayotte et à destination de l'Arabie Saoudite ». La déception était grande car « certains vols n'ont pas pu obtenir l'autorisation délivrée par l'aviation civile, et ont dû être annulés ». La raison est simple mais toutefois difficile à digérer : les organisateurs n'ont pas fait appel à une agence de voyage agréée, détail non négligeable pour obtenir le sésame qui permet aux pèlerins de décoller. « En effet, aux termes de la réglementation en vigueur, l'organisation des voyages de pèlerins à destination de La

Mecque doit obligatoirement être confiée à une agence de voyage agréée » précise la Préfecture. Par ailleurs, « cette obligation a été rappelée aux associations de pèlerins Mahorais au cours de deux réunions organisées par la préfecture de Mayotte le 14 novembre 2007 et le 15 octobre 2008, ainsi que par différentes communications ». Contacté à ce sujet, l'association AOPOM (Association Organisation Pèlerinages Oumrat Mayotte) -à travers la voix de Madame Bacar- déclare que suite à l'annulation du vol prévu mardi 25 novembre, « toutes les démarches ont été faites pour rembourser les pèlerins et organiser un nouveau vol avec une agence agréée le plus rapidement possible ». Au total, « 112 pèlerins de l'association

Le Mahorais N° 228

Lucie Touzé

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

La criée mahoraise

VENTE DE POISSONS À M'TSAPÉRÉ EN ATTENDANT LA HALLE AUX PÊCHEURS

L'inauguration des locaux est prévue pour début 2009. Pour l'heure, chaque après-midi au retour des pêcheurs, une criée s'organise en contrebas de la rocade. Pour décrocher le beau morceau au meilleur prix, des clients se préoccupent bien peu des conditions de circulation sur un axe routier où les conducteurs peuvent, une fois n'est pas coutume sur un territoire limité à 70 km/h hors agglomération, appuyer avec modération sur le champignon. Depuis quelques semaines, un véritable phénomène s'organise chaque jour. Il semble que les autorités en prennent petit à petit la mesure, car les contrevenants au code la route sont de plus en plus amenés à “croiser la patrouille”.

D

ébut d'après-midi, en fonction de la marée et du butin de pêche : les barques rentrent “au port”, cette étendue de boue voisine de la Direction de l'Equipement à M'Tsapéré. De l'autre côté, les murs de parpaings

ont pris de l'allure, les toitures sont en cours de finition : la halle aux pêcheurs flambant neuve doit être livrée dans le courant du premier trimestre 2009. La COVIPEM, association qui va gérer le site mettra à disposition des pêcheurs un vestiaire, une chambre froide de 4,61 m3 à 4°C ainsi qu'une chambre de congélation à -18°C afin de conserver les poissons. Il y aura également un espace de vente, et des lieux réservés au tranchage et au vidage des poissons afin que les pêcheurs puissent travailler dans des conditions d'hygiène normales avant de vendre leurs poissons, et non plus en extérieur comme ça peut être le cas actuellement. En attendant cette évolution majeure pour la vente du poisson à Mayotte, en espérant d'ailleurs que d'autres communes seront séduites par le changement et emboîteront le pas à Mamoudzou en débloquant des financements utiles pour la communauté, les conditions actuelles de vente sont précaires. “C'est Mayotte, ça a été comme ça pendant des décen-

nies, pourquoi avoir envie de changement ?” penseront ceux qui ne placent pas le développement d'une filière économique plus qu'adaptée sur une île aux eaux poissonneuses au coeur de leur priorité. A ce constat actuel s'ajoute un engouement populaire (ils sont souvent plus d'une centaine au même moment à passer de barque en barque à l'affût du morceau de choix, le tout embaumé par une odeur de poisson pourri caractéristique, en piétinant des queues de thon par centaines qui participent à ce parfum), phénomène qui créé un véritable danger pour la circulation automobile. Non loin de là, la vraie première poissonnerie de l'île, installée au rond-point de Doujani, propose des conditions de stationnement et de vente qui répondent aux normes en vigueur. Certes, le kilo y est plus cher, mais le produit vendu, l'accueil et tout ce qui va autour peut-il être comparé ? Maoré a besoin de cette marche vers le modernisme, escalier essentiel pour son rayonnement régional. Cela doit évidemment se faire par étapes, la pêche

et sa commercialisation sont étroitement concernées par cet état de fait, professionnels et clients y gagneront chacun de leur côté. Pour l'heure, à voir le scénario qui se

joue chaque jour sous le pont de la rivière Majimbini, du chemin reste à parcourir... Laurent Millet

Un breton à la direction de la CCI de Longoni PORTS

Le président de l'Amicale des Bretons de Mayotte est désormais aux commandes du port de Longoni pour la CCI. Celui qui est ingénieur territorial de formation et plutôt spécialisé dans les domaines de l'eau douce, devra donc se frotter au monde maritime et portuaire qu'il connaît un peu à travers son expérience à Saint Malo. Il a en tout cas de grandes ambitions pour le port de Longoni et l'économie qui va avec.

V

ingt-deux ans à la mairie de Saint Malo, puis 10 ans à Mayotte, c'est un vieux routard qui vient d'arriver à la CCI de Longoni. Jean-Pierre Le Jeune est ingénieur territorial de formation et assurait la responsabilité de l'eau et de l'assainissement à la mairie de Saint Malo, ville et port qu'il connaît donc bien. Son arrivée à Mayotte traduit la continuité de son activité, puisqu'il intègre la direction technique du Sieam où il reste deux ans. Il créé alors la société SOCODIS, société de

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Jean-Pierre Le Jeune “Moderniser le port…”

Contrôle et de Diagnostique et d'Ingénierie qui innove sur l'île en matière de contrôle de réseau souterrain. Il quitte cette société en 2004 pour s'occuper de la gestion de Topo Technique qu'il avait créé en parallèle : « mon associé ayant poursuivi le chemin de son côté, la société s'est mutée en Techna. C'est dans ce cadre que j'ai intégré la CCI sous l'égide de Serge Castel, au sein de la branche

Service ». La fin de sa société l'oblige à démissionner de la CCI, au moment même où le poste de direction de la CCI de Longoni est soumis à un appel à candidatures auquel il répond et est retenu. « Le port appartient à la Collectivité de Mayotte qui le laisse en concession à la CCI » rappelle-t-il, « nous avons donc un statut de droit privé avec une obligation de service public puisque le port appartient aux Mahorais. Nous avons la concession du terre plein, mais pas celui du quai qui appartient à l'Etat ». Alors, quid du second quai ? « La concession n'est pas encore définie, mais la CCI, sur les rangs, a bon espoir. Seule la Collectivité peut en décider, elle peut en conserver la gestion ou lancer un appel d'offre. Quant au quai luimême, il devrait être livré au 1er trimestre 2009 ». Mais le kashkazi, vent dominant en cette saison, apporte des bruits d'un consortium dirigé par une chef d'entreprise locale et intéressé par la concession du port… A suivre !

Le Mahorais N° 228

Au niveau des perspectives de développement du port, elles sont bien sûr étroitement liées à la livraison du fameux quai : « Nous n'avons pas du tout de grues sur le port, ce qui nous oblige à n'accueillir que des feeders gréés (grues à bord). Deux grues sont prévues pour intégrer le second quai et vont permettre à tous types de navires d'accoster ».

"LA

RICHESSE D'UN PORT

EST LA VALEUR AJOUTÉE QU'IL Y A DERRIÈRE"

Mais d'autres objectifs motivent Jean-Pierre Le Jeune : « la richesse d'un port est la valeur ajoutée qu'il y a derrière. Ma mission ici est d'implanter l'industrie qui va mettre en exergue cette valeur ajoutée, pas nécessairement aux fins de la consommation locale, mais aussi pour réexporter le produit fini. Par exemple, à Saint Malo que je connais bien, des navires déchargeaient du bois qu'une industrie sur place trans-

formait pour le livrer à l'entreprise Pinault. Autre exemple, les thoniers qui pêchent dans la zone de l'océan indien, arrivent aux Seychelles où une industrie transforme le poisson pour le mettre en boîtes. Il faut donc pour Mayotte trouver l'idée et les investisseurs car nous sommes bien placés, à proximité des côtes africaines ». Pour l'instant, aucune piste n'est retenue et aucune recherche dans ce sens n'avait encore été entreprise à ce niveau. « Notre objectif pour 2009 est aussi de moderniser le port, et il y a beaucoup à faire : l'informatisation, la formation du personnel et l'application du code ISPS de sûreté dans le port. Dans quelques mois, le port sera entièrement fermé ». Beaucoup de projets dont il faut prendre note, surtout celui d'une industrie transformatrice de produits bruts en produits finis qui pourrait être le bol d'oxygène de Mayotte. Annette Lafond

Mardi 2 décembre 2008


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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

La Marine nationale française prévient les pirates LE PATROUILLEUR LA BOUDEUSE DE PASSAGE À MAYOTTE

Le dernier acte de piraterie en date (15 novembre) a rapproché l'actualité de Maoré. La Boudeuse est concernée par la surveillance des eaux de la zone, son commandant se dit prêt à intervenir en cas de besoin, l'artillerie du bord pourrait être mise à contribution si l'ordre en était donné. Autre champ de missions du bâtiment de la Marine nationale, le patrouilleur a intercepté un kwassa kwassa dès son arrivée dans la zone le 22 novembre. Il y a 20 ans déjà, La Boudeuse arrivait à Maoré, l'île au lagon en est la marraine. “A Mayotte, on est un peu à la maison" confie son commandant actuel.

L

a Boudeuse est la 2ème unité de la série des dix patrouilleurs de la Marine nationale du type P400 destinés aux tâches de protection des zones économiques exclusives ou de service public. Identifié sous le code P683, ce patrouilleur de la Marine nationale a été mis en chantier le 15 juin 1983, et mis en service le 29 mai 1984. Long de 54,80 mètres, large de 8 mètres, son tirant d'eau atteint les 2,54 mètres. 480 tonnes à pleine charge sont propulsées par 2 moteurs diesel d'une puissance totale de 8000 chevaux. Actuellement, 29 hommes occupent le bord, dont 18 officiers mariniers qui animent la vie du bord, mais cet effectif est variable. Si son port d'attache est La Réunion comme sa sœur jumelle La Rieuse (qui sera d'ailleurs de passage ici en décembre), La Boudeuse est parrainée depuis le 25 janvier 1992 par Mayotte (tous les bateaux de la Marine ont une ville marraine). Elle est actuellement commandée par le lieutenant de vaisseau Ceccaldi, en poste depuis le mois d'août. Arrivé dans les eaux mahoraises samedi depuis La Réunion, le bâtiment reprend la mer dimanche en direction du Mozambique pour une

Le Commandant de bord se dit prêt à intervenir pour contrer les pirates.

mission de coopération régionale : elle y retrouve 3 jeunes officiers de la marine locale, qui pourront profiter d'une formation pratique. Cette semaine à Mayotte a donné l'occasion à des groupes de scolaires de monter à bord. Naviguant tout au long de l'année dans les zones de souveraineté françaises de l'océan Indien, le patrouilleur exerce des missions diverses en fonction des spécificités de cette zone géographique. Deux patrouilleurs de ce type sont affectés à chaque DOM TOM, et adaptent leurs actions (en Guyane, par exemple, c'est vers la lutte contre les narco trafics que les missions tournent principalement, en Polynésie c'est plus du transfert inter îles des administrateurs).

Outil de la souveraineté de l'Etat, les missions de La Boudeuse s'articulent donc entre le sauvetage maritime, le

contrôle du trafic maritime en tant que police des pêches, la lutte contre l'immigration clandestine, les liens inter armées avec l'étranger (Comores notamment), la lutte antipollution avec du matériel qui peut être embarqué en cas de besoin dans 2 soutes de 5 m3 chacune. À son arrivée le week-end dernier, La Boudeuse a justement été amenée à participer à la prise en charge des 36 occupants d'un kwassa kwassa dans la nuit de samedi à dimanche , ils ont été placés sous la responsabilité de la Police Aux Frontières. La Boudeuse, comme tous les éléments de la Marine nationale, rassemble en fonction des ses positions en mer des informations transmises à Météo France qui les utilise pour compiler ses bulletins que tout un chacun trouvera ensuite à la radio ou à la télévision. Force de frappe qui se contente autant que faire se peut de dissuader, 1 canon de 40 mm AA, un autre de 20

tion de Mahorais lors de ces deux périodes clés sont très pauvres, et c'est pour cette raison qu'un professeur d'histoire du lycée de Mamoudzou, M. Roger Klawinski, a eu l'idée de mener une enquête en compagnie de ses élèves afin de retrouver des preuves de l'implication mahoraise dans les deux guerres. « Mayotte a été bel et bien impliquée dans les guerres, mais j'ai constaté un manque d'archives, d'où ce projet mené depuis un an avec les élèves ». Et M. Klawinski et ses élèves ont contribué au devoir de mémoire à Mayotte en créant des dossiers sur la résistance et la déportation. Plus de 40 élèves se sont prêtés au jeu qui a pris la forme d'un concours de recherches historiques. Les dix meilleurs élèves ont eu la chance et le privilège de se rendre en métro-

pole lors d'un voyage de recherches financé à hauteur de 25.000 par le conseil général, avec pour objectif de collecter des traces de la présence mahoraise durant la guerre. Ceux-ci sont revenus le 2 novembre après un voyage de deux semaines, et cette remise des prix était l'occasion de rendre compte de l'enquête qu'ils ont mené. Les élèves ne sont pas rentrés bredouilles puisqu'à la fin de leur périple ils ont eu des pistes de réflexion pour la suite, qui pourront servir de base de recherche pour les archives à Mayotte. Au total il y aurait eu 75 soldats Comoriens et Mahorais ayant participé à la guerre de 14-18, dont 28 seraient morts sur le champ de bataille. Ils ont notamment pu se recueillir sur les tombes d'Ali Abdourahamane, de Bachir Ben Abdou, ou encore de Kadari

LES

MISSIONS

Mayotte a aussi résisté

mm AA F2, et 2 mitrailleuses de 7,62 mm sont bichonnés et toujours prêts à faire feu en cas de nécessité, des armes légères (Famas…) se trouvent également à bord. Une procédure de tirs dits “police”, qui consiste à approcher la visée au fur et à mesure des sommations, permet à La Boudeuse de se contenter la plupart du temps de sa taille dissuasive.

CONCERNÉE

PAR

L'ACTUALITÉ MARITIME

L'actualité s'installe dans les missions de La Boudeuse, impliquée dans la surveillance du nord du canal du Mozambique, puisque les récents actes de piraterie ont fait prendre conscience à la France de son rôle essentiel. “Nous sommes avant tout dans une phase de dissuasion, il est important de montrer aux groupes malintentionnés que les bâtiments de la Marine sont présents dans les eaux de la région. L'Europe est en train de monter une force de lutte contre la piraterie, nous sommes habilités à effectuer un certain nombre d'opérations dans un cadre juridique, et les moyens de communication actuels permettent de transmettre les ordres venus dans un premier temps du COM SUP de La Réunion, en relation avec Paris de son côté. Nous

n'avons pas reçu de formation spécifique, nous sommes préparés en cas d'acte de piraterie à la mesure de La Boudeuse”, précise le commandant Ceccaldi.

LA

VIE À BORD

Des entraînements quotidiens sont essentiels pour maintenir le savoirfaire de chaque membre d'équipage. Chacun à son poste, dans le cadre de ses qualifications, sait alors en cas d'opération spéciale (hélitreuillage), ou d'incident (lutte contre un incendie à bord), quel est son rôle précis. La taille modeste du navire demande une grande cohésion entre les individus et une discipline pointue. Si au premier abord les lieux semblent “dépassés”, le visiteur se rend vite compte que les outils de navigation entre autres sont à la pointe de la technologie. La mixité dans les carrières - les jeunes matelots trouvent là après 3 ans de formation théorique leur première affectation, le Commandant Ceccaldi officiait précédemment sur une frégate basée à Brest - forme une équipe soudée. Chaque personnel, par ses compétences, est un maillon de cette chaîne. Laurent Millet

HISTOIRE

Le lycée de Mamoudzou a organisé le mardi 25 novembre 2008 la remise des prix du premier concours départemental de la résistance et de la déportation. Cette cérémonie fut organisée en présence de nombreux invités parmi lesquels Denis Robin, préfet de Mayotte, Jean-Claude Cirioni, vice-recteur de Mayotte, le lieutenant colonel François Compin, commandant de la légion étrangère, madame Méresse, ancienne conseillère générale, ou encore le commandant Ali Boina, délégué général du Souvenir français.

M

ayotte a participé aux deux guerres mondiales et pourtant les traces de cette présence aux côtés des alliés ne sont pas nombreuses. Les archives concernant l'implicaMardi 2 décembre 2008

Le Mahorais N° 228

Djilani, qui appartenaient à la légion étrangère, 3 soldats mahorais morts au combat. Lors de cette journée, les invités ont été très impressionnés par le travail effectué par les élèves. Le préfet les a notamment félicité et a salué leur rôle d'historiens. Il a été ravi de l'initiative en précisant que c'est la première fois que Mayotte réalisait un tel travail de recherche, en particulier sur le terrain, et qu'il espérait que ce ne soit pas le dernier. La cérémonie placée sous le signe du

souvenir était très documentée, et l'on a notamment assisté à la lecture très émouvante de la dernière lettre de Missak Manouchian, soldat tué au combat. Elle s'est clôturée par la remise des récompenses aux élèves qui l'ont bien mérité, mais ce genre de travail est certainement amené à se reproduire régulièrement, tant le travail de M. Klawinski et de ses élèves fut de qualité. Nassabia Djanfar

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Parce que l'amour n'excuse pas tout… JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, l'ACFAV (Association pour la Condition Féminine et d'Aide aux Victimes) a su mobiliser bon nombre de partenaires sur le territoire mahorais via une demi-journée de sensibilisation. Une conférence débat était donc organisée dès 14h00 au sein de l'hémicycle Younoussa Bamana du Conseil Général. Au cœur des échanges, les violences conjugales auront suscité l'attention de tous à travers différentes interventions et l'interactivité qui s'ensuivit avec le public. Au rendez-vous, les jeunes lycéens étaient particulièrement nombreux et signent l'espoir qu'un jour, les violences infligées aux femmes cessent enfin…

D

ès 13h30, l'hémicycle du conseil général s'emplissait au fur et à mesure et plusieurs thèmes portant sur les violences faites aux femmes auront retenu l'attention du public. Les violences au sein des relations amoureuses entraînent des conséquences dramati-

DES

INTERVENTIONS

ESSENTIELLES POUR BRISER LE SILENCE

ques et chacun doit avoir conscience que l'amour n'excuse pas tout. « Le traitement des violences conjugales est très difficile car elles touchent un cadre qui est censé être sécurisé et sécurisant » expliquait Madame Faouzia Cordji, présidente de l'ACFAV et militante féministe qui se bat pour le respect du droit des victimes. C'est bien en ce sens que l'information est primordiale : les victimes doivent savoir quelles démarches elles ont la possibilité d'entreprendre pour que cessent les souffrances. En introduction, l'accueil au sein de l'Aide

aux Victimes - situations reçues, cause des violences conjugales, solutions proposées (…) - était présenté à l'assistance, attentive et soucieuse de connaître les clés des démarches à suive face à des contextes de violences conjugales. Le Point Info Famille - Aide aux victimes a accueilli depuis le mois de janvier 2008, “27 femmes qui ont entamé des procédures pénales et 21 dans le cadre civil”. Le silence reste encore trop souvent de mise pour les victimes qui ne savent plus comment sortir de l'ombre.

L'accueil des victimes ainsi que les statistiques étaient présentées dès le début de l'après-midi à travers la voix de Madame Carole Ali-Madi de la Police Nationale et Madame Hélène Jaussaud de l'association Tama. Parmi les interventions qui auront rythmé cette conférence débat : « le cadre juridique de la plainte » fut détaillé avec soin par la substitut du Procureur Madame Alexandra Moreau et celle-ci ne manqua pas d'évoquer le fait que les personnes en situation irrégulière ont les mêmes droits que tous les autres citoyens et il est donc essentiel qu'elles puissent déposer plainte. Que les choses soient claires, aucune infraction de violences ne peut être tolérée et si un étranger en situation irrégulière est victime de tels actes, ces faits doivent être dénoncés. Si la peur de déposer plainte au sein d'un commissariat ou à la gendarmerie est trop grande, les personnes

Un rapport accablant sur Mayotte

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

en irrégularité sur le sol mahorais peuvent déposer plainte en envoyant directement un courrier au Procureur de la République. Il est du devoir de chacun de relayer cette information pour déjouer les drames que peuvent entraîner la violence… Madame Caroline Pernot - psychologue au sein de l'ACFAV et expert au TPI (Tribunal de Première Instance)- prit également la parole afin d'expliquer « le processus des violences conjugales, les difficultés de la victime à déposer plainte ». Autre interventions capitales à noter : celle de la DSDS (Direction de la Santé et du Développement Social) à propos des conséquences des violences conjugales sur les enfants et celle de Madame Mannot -médiatrice- qui exposa « les actions de la médiation pénale » ainsi que « les modes de résolution des violences conjugales ». Une fois encore, l'amour n'excuse pas tout et il s'agit de briser le silence face aux violences conjugales. Ce fléau n'a que trop duré et l'intérêt suscité par la conférence débat organisée dans le cadre de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes prouve indubitablement que de telles actions doivent être renouvelées pour toujours plus de prévention et de mobilisation. Lucie Touzé

DROITS DE L'ENFANT

Lors de sa visite début octobre, Dominique Versini, défenseure des enfants, avait déjà donné un aperçu de ses réflexions à la presse locale. En effet, cette dernière n'a pu que se rendre compte qu'à Mayotte, la France enfreint sur plusieurs points la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. Elle avait annoncé la remise d'un rapport spécifique sur la situation des mineurs au président de la République, c'est désormais chose faite. 20 pages ont été consacrées en annexe au rapport 2008 et la défenseure des enfants n'est pas tendre avec les autorités locales, mettant le doigt sur des points très sensibles : accès aux soins et à l'éducation, prise en charge des enfants en difficulté ou encore reconduites à la frontière...

L

ors de la conférence de presse qui avait mis un terme à la visite de Mme Versini, cette dernière avait insisté sur la neutralité, l'indépendance et l'impartialité de sa fonction. En clair, elle semblait déjà avoir une bonne idée de ce dont elle allait faire état dans son rapport spécial sur l'île aux parfums où elle n'hésite pas à dénoncer l'illégalité de l'attitude de la France par rapport à la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. C'est sous forme d'annexe à son rapport 2008 - rapport remis au président de la République et au Parlement à l'occasion de la journée nationale des droits de l'enfant le 20 novembre - que Dominique Versini décline à travers plus de 20 pages la situation préoccupante des mineurs. Ce rapport se présente en cinq volets : - la situation des français mahorais en attente de la révision de leur état civil, - l'accès des enfants aux soins du secteur public, - la prise en charge des enfants en difficulté, - l'admission des enfants au sein du système scolaire, - la situation des enfants au centre de rétention administrative (CRA).

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La défenseure des enfants met le doigt sur des points particulièrement délicats et prend en considération dans ses réflexions le point de vue des autorités mais aussi celui des professionnels et des acteurs associatifs.

AUTORITÉS

NATIONALES

ET LOCALES POINTÉES DU DOIGT

Les lacunes les plus flagrantes sont constatées du côté de l'Administration. Au sujet de la Commission de Révision de l'Etat Civil (CREC), Dominique Versini dénonce les délais aberrants (de 3 à 4 ans pour obtenir un acte révisé), le manque de moyens matériels et humains ne fait que rallonger les procédures qui, selon Mme Versini provoquent une situation préjudiciable pour les demandeurs. "Le fait que des Français n'arrivent pas à établir leur nationalité française constitue une discrimination particulièrement grave notamment pour les mineurs qui sont pénalisés dans l'exercice de leurs droits fondamentaux". La défenseure recommande à ce titre une optimisation des moyens alloués à la CREC. Concernant l'accès aux soins, la situation mahoraise est loin d'être réglementaire puisque seules les personnes assurées sociales peuvent bénéficier de la gratuité des soins. "Un enfant quelque soit la situation de ses parents doit avoir accès aux soins" avait-elle déclaré lors de son passage à Mayotte. La Préfecture de l'île a alerté le Ministère de la Santé à deux reprises et la défenseure des enfants en a fait de même pour engager une réforme de ce type qui incitent les Mahorais sans état civil et les clandestins à ne se soigner qu'en cas d'extrême urgence. Aucune réponse ne leur a été fournie par le Ministère concerné... "Le filtrage administratif opéré lors de l'accès à l'hôpital dissuade les personnes d'y présenter les enfants en dehors de situations extrêmes (urgence) et expose indéniablement les enfants à des risques

de santé d'autant que Mayotte se caractérise par un niveau préoccupant de maladies infectieuses et par le développement de maladies de civilisation (sida, hépatite, diabète, cancer...)" Mais la collectivité est également remise en cause dans ce rapport qui indique clairement que celle-ci n'assume pas suffisamment son rôle auprès des mineurs abandonnés et des mineurs étrangers isolés. D'une part, les chiffres concernant ces mineurs sont incertains et d'autre part, les associations sont contraintes d'endosser le rôle de prise en charge normalement dévolu au Conseil Général. La défenseure des enfants cite à ce titre, le dispositif associatif mis en place avec l'association TAMA de "permanence sociale lors des reconduites à la frontière" : encourager le regroupement familial, identifier les enfants abandonnés, réalisation d'enquêtes rapides accompagnement social des enfants "abandonnés". La défenseure des enfants "ne peut qu'encourager ce dispositif expérimental qui semble adapté à ces situations provisoires d'abandon d'enfants qui ne sont pas pris en charge par le Conseil Général" précise le rapport.

LES

ASSOCIATIONS SE

SUBSTITUENT

AUX ADMINISTRATIONS Concernant la protection de l'enfance, la collectivité est là encore critiquée pour son laxisme : "si le conseil général de Mayotte a effectivement mis en place un service d'aide sociale à l'enfance, force est de constater que les moyens mis en oeuvre n'apparaissent pas adaptés à la situation". Seule une personne à temps partiel assume le rôle d'administrateur auprès des enfants abandonnés et des mineurs victimes, manque d'éducateurs spécialisés, de familles d'accueil... "Le conseil général n'a ouvert aucune structure adaptée à ces jeunes ni aucune structure d'hébergement d'urgence". Idem en matière de prise en charge de la

Le Mahorais N° 228

délinquance, la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) ne possède pas de structure d'accueil et d'hébergement, ce qui n'offre aucune alternative à l'incarcération, rendant ainsi le quartier mineur de la Maison d'Arrêt de Majicavo inadapté. Pourtant, les magistrats "observent que les mineurs sont globalement respectueux face à l'autorité des institutions et qu'un travail éducatif efficace et adapté pourrait se mettre en place avec des résultats positifs si les moyens leur en étaient donnés". La scolarisation est également un sujet particulièrement préoccupant au regard des remarques de la défenseure des enfants qui s'étonne de méthodes peu légales pour pallier le manque de places tels que les évaluations de mineurs étrangers ou non avant leur scolarisation : "il arrive que certains mineurs de 16 ans soient exclus du système scolaire en raison de leur niveau trop faible et ce, faute de structures d'accueil adaptées à ces jeunes". Le vice-recteur a été interpellé sur les questions du niveau trop bas des élèves, "80% des jeunes de 6ème ne sauraient pas lire", le problème des jeunes filles mariées très jeunes et qui peuvent se trouver enceintes durant leur scolarité... Dominique Versini a insisté lors de sa venue sur "l'importance de faciliter l'accès à la scolarisation de tous les enfants et d'éviter les sorties du système scolaire sans diplôme". Elle recommande à ce titre la mise en place d'enseignement spécialisé pour les mineurs non-francophones plutôt que de les maintenir en primaire ou de les orienter vers des CAP-BEP.

LE CRA, “ZONE DE NON-DROIT”

Enfin, la situation des mineurs retenus au Centre de Rétention Administrative (CRA) en l'absence d'application du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La défenseure des enfants avait déjà été alertée par la CIMADE sur la situation d'enfants iso-

lés au sein du CRA. Le Préfet avait alors été mis au courant et certaines améliorations des conditions d'accueil ont été constatées. Des associations ont dénoncé également la manipulation des dates de naissance pour déclarer des jeunes majeurs et donc reconductibles. "Certaines situations ont été évoquées, témoignant de cette pratique consistant à inscrire les mineurs comme étant nés le 1er janvier de l'année permettant de fixer leur majorité" relate le rapport. "Au regard de ces éléments, la défenseure des enfants insiste sur l'urgence des travaux à réaliser et rappelle également le fait que les enfants, qui n'ont pas commis d'infraction, n'ont pas à être placé dans un lieu privatif de liberté". En conclusion, Dominique Versini affirme que “les exceptions faites aux lois applicables en métropole, font apparaître de nombreuses atteintes aux droits fondamentaux des enfants" et mise beaucoup sur “les travaux du GTHN France-Comores (Groupe de Travail de Haut Niveau) et sur la départementalisation, pour apporter des solutions à la situation alarmante des enfants et particulièrement les Comoriens sur le territoire mahorais”. Il ne reste qu'à espérer que les autorités nationales et locales tiennent compte des remarques de la défenseure des enfants et mettent en oeuvre des solutions palpables à toutes les problématiques soulevées. Marion Châteauneuf Mardi 2 décembre 2008


LOCALE

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Quand un couple ne s'entend plus… PORTES OUVERTES À LA MÉDIATION FAMILIALE

Quand un couple ne peut plus vivre sous le même toit, n'arrive plus à s'entendre et ne peut communiquer qu'avec des cris, une solution peut être envisagée par les conjoints : la médiation familiale. En clair l'objectif de ce processus est de permettre aux conjoints, non pas de se réconcilier, mais de se séparer dans de bonnes conditions et surtout de préserver leurs enfants. Pour tenter de sensibiliser la population, l'antenne mahoraise de la MFOI (Médiation Familiale de l'Océan Indien) organisait une journée portes ouvertes.

Consultatif de la Médiation Familiale cette démarche lors de sa création en 2002. "L'objectif de la médiation familiale est d'arriver à une séparation en bons termes. Le but est de désamorcer le conflit, accompagner les personnes dans leurs démarches dans un esprit d'apaisement" explique simplement Mme Masseaux-Caillet.

18

L

'Association pour la promotion de la médiation familiale (APMF) organise chaque année la semaine de la médiation familiale. Ces journées ont pour but de faire connaître au plus grand nombre l'intérêt de cette démarche, qui, du moins à Mayotte est loin d'être entrée dans les moeurs. L'antenne mahoraise de la MFOI n'a vu le jour qu'en 2006, ce qui peut d'ailleurs expliquer le manque d'information du grand public. Myrose Masseaux-Caillet s'acharne pourtant tous les jours pour faire connaître cette démarche et solliciter la partici-

FAMILLES ACCUEILLIES

DEPUIS JANVIER

pation des instances mais aussi de la population mahoraise pour promouvoir la médiation familiale. "La médiation familiale est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l'autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation dans les-

quelles un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision - le médiateur familial - favorise, à travers l'organisation d'entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution". C'est ainsi qu'a défini le Conseil National

J'accuse… la Collectivité

2008

Il existe deux types de médiation, la spontanée et la judiciaire - ordonnée par un juge lors d'une procédure de divorce. "Je préfère évidemment la démarche spontanée" avoue la médiatrice. Bien souvent, ce sont les femmes qui font le premier pas. Elles viennent se renseigner, et il s'agit ensuite pour la médiatrice d'user de toute sa force de persuasion pour convaincre le conjoint d'entamer la démarche. Les objectifs sont inscrits sur un tableau, visible des trois parties et le but est d'arriver à un projet d'entente (pension alimentaire, garde partagée...). Mais l'enfant n'est pas exclu et lui aussi est amené à rencontrer la

médiatrice afin d'extérioriser ses angoisses et ses besoins. "Même si ce n'est pas le but, je garde secrètement l'espoir que le couple réussisse à se réconcilier... Je me demande parfois si je ne me suis pas trompée de métier, j'aurai du être conseillère conjugale !" confie Myrose Masseaux-Caillet. Depuis le mois de janvier 2008, ce sont 18 familles qui ont été reçues par l'antenne mahoraise de la MFOI. La médiation dure souvent plusieurs mois et si dans le meilleur des cas, seules 5 séances suffisent, il faut parfois plus de 8 séances pour arriver au projet d'entente. "En vingt ans de carrière, il m'est arrivé deux fois de voir les couples repartirent main dans la main. Mais lorsque nous faisons le suivi des couples et que nous apprenons qu'ils arrivent à se voir sans se disputer, c'est à chaque fois une grande satisfaction..." admet la médiatrice. MFOI antenne Mayotte : 0269-6032-84 ou 0639-29-88-23 ou 0639-6924-75 Marion Châteauneuf

SIDA

Les malades du Sida sont bien seuls à Mayotte. Et c'est un cri d'alarme que pousse le très médiatique Moncef Mouhoudoire, le président de l'association Nariké M'Sada (« Luttons ensemble »), qui œuvre au quotidien pour faire reconnaître cette maladie. Et lutter contre le tabou qui œuvre au sein de la population, mais surtout chez les politiques. Mettre en place un numéro d'écoute, provoquer des politiques de dépistage pour que les malades soient reconnus et que les rapports sexuels soient protégés. Autant de thèmes que Maoré a encore du mal à entendre, mais qu'il faut prendre à bras le corps sous peine d'être submergé plus tard.

«

Dans le cadre de la journée mondiale contre le SIDA, nous voulions organiser comme c'est le cas à Maurice et à La Réunion, un dépistage public, afin de mettre des moyens de lutte à la hauteur de la population touchée. Mais les services de la DASS ont trouvé ma démarche violente. Or, pour moi, la violence est ailleurs : chez les malades mahorais qui sont seuls pour vivre avec leur maladie et qui n'ont comme interlocuteur que leur médecin ou moi. Car la prise en charge médicale est très bonne à Mayotte. Mais les séropositifs vivent encore dans la solitude de leur maladie ». La directrice de la DASS, Danielle Mouffard apporte une réponse : « le but de Moncef Mouhoudoire est de mettre en place un dépistage public avec la participation de personnalités, alors que pour nous, le dépistage doit rester anonyme. Ce qui est valable Mardi 2 décembre 2008

pour le don du sang ne l'est pas forcément pour le SIDA. Par contre, il y a de gros efforts à faire dans ce domaine : nous travaillons sur un projet d'actions confiées à l'hôpital et qui sera mis en place à partir du 1er janvier. Pour un meilleur dépistage, nous travaillerons avec les dispensaires qui développeront des actions de proximité ». Sur les 174 cas déclarés, 58 % sont des femmes dépistées à l'occasion de leur grossesse… Faut-il attendre que les femmes soient enceintes, c'est-àdire avec des rapports non protégés, pour être dépistées ? Comment dans ce cas agir pour mieux dépister les hommes et les femmes qui ne sont pas enceintes ?

UN

NUMÉRO

: 7432

Depuis 2003, Nariké M'Sada se bat pour être à l'écoute des malades en proposant un numéro vert, c'est-àdire gratuit depuis les portables SFR : 7432, qui correspondent aux lettres SIDA sur le clavier. Mais ces bénévoles travaillent avec les moyens du bord et demandent à corps et à cris à la DASS et à la Collectivité un financement pour former un salarié qui ait la capacité de répondre aux appels téléphoniques : « on ne s'improvise pas écoutant ». En 2007, Sida Info service lui a bien proposé une formation, mais qui n'était pas en adéquation avec les problèmes spécifiques de la petite structure mahoraise. « J'ai néanmoins proposé un projet de restructuration pour la ligne d'écoute de Mayotte, que j'ai présenté au ministère de la Santé et à la DASS. Mais tout le monde s'active

Moncef Mouhoudoire : “Sur 186 452 habitants, seulement 1079 dépistages…”

dès qu'approche la date du 1er décembre, et ensuite, tout retombe comme un soufflé et les 174 malades sont laissés à leur solitude » s'indigne Moncef Mouhoudoire, « je me bats au quotidien contre ce fléau qu'est le SIDA en me rendant dans les établissements scolaires, les entreprises privées comme SFR ou Total. Mais je suis seul. » Moncef était présent au 7ème colloque sur le VIH SIDA de la zone Océan Indien qui s'est tenu cette année à Maurice. « L'idée est de réunir tous les acteurs de cette zone pour faire le point sur cette maladie et assembler les projets. Le co-découvreur du virus du SIDA, Willy Rozembaum était présent ». Le Mahorais N° 228

UN COLLOQUE OCÉAN INDIEN QUI EXCLUT MAYOTTE Les 5 pays participants à ce colloque sont Madagascar, Seychelles, Maurice, les Comores et La Réunion. Et Mayotte ? Elle ne fait pas partie de la Commission Océan Indien qui ne reconnait pas Mayotte française, les Comores en étant membres, ce qui exclut l'île au lagon de ces échanges et évolutions dont elle aurait grandement besoin. « Mayotte a intégré l'organisation des Jeux de l'Océan Indien dont elle était exclue. Pourquoi cela ne se passe-t-il pas de la même manière pour le colloque sur le SIDA ? » s'interroge Moncef, « or, dans le

cadre de ce colloque l'état français a offert, au gouvernement mauricien un appareil pour calculer la charge virale. Par ce geste, la France sponsorise un système d'où Mayotte est exclue. Et pourtant, ce colloque est d'une grande importance par l'impact qu'il a sur les populations des pays membres ». Lors du 7ème colloque, un constat a été dressé : “il n'existe toujours pas de médicament pour guérir du SIDA, ni de vaccin. Mais les moyens pour vaincre la maladie et le virus sont là”. Les Professeurs Rozenbaum et Lang citent les avancées au niveau du traitement, de la prise en charge, de la prévention, de la connaissance. Mais la mauvaise gouvernance et des politiques inadaptées permettent toujours au virus de se propager. "Aujourd'hui la recherche médicale ne sert à rien. On a tous les outils qu'il faut. Mais on n'a pas les politiques adaptées pour combattre la maladie", dit le Pr Willy Rozenbaum. » Les 174 séropositifs connus et suivis à Mayotte aujourd'hui ne sont pas représentatifs de la population atteinte. Sur les 186 452 habitants, seul 1079 se sont fait dépister, ce qui est dramatique. Une certitude : chaque minute est importante et le temps qui passe joue en faveur de la maladie et la politique de l'autruche n'a toujours mené qu'à des catastrophes. Les malades doivent aussi pouvoir parler et être écoutés dans une société mahoraise encore frileuse à s'exprimer sur ce sujet. Annette Lafond

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Mensurations idéales imposées par la loi pour les poids-lourds… SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Lancé dans le cadre de la semaine de la sécurité qui s'est tenue sur Hippocampe il y a deux semaines, le premier contrôle de pesée des véhicules poids-lourds a récolté un franc succès au regard des infractions relevées. Elaborée en partenariat entre les services de la gendarmerie nationale et les employés de la Direction de l'Equipement, cette opération visait également à rappeler la réglementation en vigueur relative aux poids-lourds. En sachant que le passage d'un véhicule lourd représente le même impact sur la voirie que 100.000 véhicules légers, il est clair que le poids autorisé ne doit pas être dépassé ! La loi s'applique dans toute sa splendeur sur Hippocampe comme aux quatre coins du territoire national en ce qui concerne la sécurité routière et il est donc impératif de la suivre à la lettre…

S

elon le compte-rendu délivré par la préfecture quant au contrôle de pesée de poids lourds qui s'est déroulé le 18 novembre lors de la semaine de

(CU) en soustrayant le poids à vide (PV) du poids total autorisé en charge (PTAC) indiqués de la carte grise : CU = PTAC - PV, la charge utile (CU) étant la quantité autorisée à transporter. Si la marchandise a été pesée avec le véhicule, le total indiqué sur le bon de pesée ne doit pas dépasser le PTAC de la carte grise. Si le véhicule est soumis au contrôle de pesée, le total des essieux ne doit pas dépasser le PTAC de la carte grise.”

à tout un chacun la règlementation en vigueur… « Il ressort de ce contrôle que les infractions sont fréquemment dues à une méconnaissance de la réglementation et notamment au fait que les conducteurs n'ont pas acquis la méthode de calcul des charges que peuvent transporter leurs véhicules. Dans l'intérêt de la sécurité et afin de ne pas endommager les routes, les contrôles devront être fréquemment renouvelés afin que les utilisateurs de poids lourds intègrent la réglementation » précise la préfecture. la sécurité : « neuf véhicules affectés au transport de marchandises ont été contrôlés dont 3 poids lourds et 6 camionnettes dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est limité à 3,5 tonnes ». « Parmi ces derniers, cinq ont présenté des surcharges de 1,5 à 2 tonnes constituant une infraction de la 5ème classe (dépassement du poids réel autorisé excédant 20 %) qui relève de la compétence du tribunal des polices. Dans le cadre de la sensibilisation des conducteurs et de leur employeur, les gendarmes ont fait

preuve d'indulgence et n'ont relevé que des contraventions de la quatrième classe (amende forfaitaire minorée s'élevant à 90 ) » stipule le communiqué en question. Plus de la moitié des véhicules contrôlés étaient donc en infraction, il est clair qu'à ce rythme l'état de santé des routes mahoraises - d'ores et déjà bien dégradé- n'est pas prêt de s'améliorer ! Et c'est bien en ce sens que de telles opérations de sécurité routière et de contrôles sont impératives pour pallier aux besoins existants et inculquer

MAYOTTE À TABLE

LE

POUR

CULÉ (SEMI REMORQUE OU

CAMION AVEC REMORQUE)

:

“Vérifier que le poids total des essieux ne dépasse pas le Poids Total Roulant Autorisé (PTRA) qui correspond à la somme du poids du tracteur et du poids total en charge ( PTAC) de la remorque indiqués sur les cartes grises du tracteur et de la remorque, sachant que le PTRA est limité à 40 tonnes . Pour tout type de véhicule, vérifier que le poids d'un essieu ne dépasse pas 13 tonnes”. Pour assurer la sécurité des usagers de la route mais également l'état de la voirie sur Hippocampe, ces quelques points de rappel ne doivent pas être négligés, bien au contraire car si tel est le cas, les prunes tomberont !

RAPPEL

DE LA RÉGLEMENTATION S'IMPOSE

UN ENSEMBLE ARTI-

!

Dans l'intérêt de tous, un petit rappel des règles incontournables en la matière s'impose, spécifiquement en ce qui concerne le code de la route pour le calcul du poids des charges autorisées pour les véhicules. « Pour un véhicule isolé (camion sans remorque) : Si le conducteur présente un bon de pesée, il faut calculer la charge utile

Lucie Touzé

Sauté de veau aux carottes INGRÉDIENTS 650g de veau 4 cc d'huile 4 cc de farine 1 bouillon cube de poulet 600g de carottes

RECETTE

1. Dans une cocotte sur un feu vif, faites revenir dans l'huile les oignons émincés 2. Ajoutez le veau découpé en morceaux et faites-le dorer sur toutes les faces 3. Saupoudrez de farine, mouillez avec le bouillon cube et un peu d'eau

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300g d'oignons Bouquet garni (thym, laurier, persil) 4 cc de crème fraîche Sel, poivre

4. Ajoutez les carottes et le bouquet garni, salez et poivrez 5. Couvrez et faites cuire environ 1heure à feu doux (vérifier de temps en temps si il ne faut pas rajouter d'eau pour que cela n'attache pas) 6. Au moment de servir, ajoutez la crème fraîche

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Ouildane prive Moralles du doublé

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COURSE SUR ROUTE : 4E ÉDITION DES 11 KMS DE LA POINTE BOUÉNI C'est entre les averses en ce dimanche de saison des pluies que les coureurs se sont retrouvés à l'appel de Shama Pwedza. Une participation soutenue et un duel de spécialistes en tête, la recette parfaite pour faire de ce rendez-vous une nouvelle fois une réussite. Dommage cependant que l'association ait à se plaindre d'un manque de soutien, mairie de Bouéni et institutions sportives sont pointées du doigt. Pour l'heure, un joli combat pour la première place a opposé les mêmes coureurs que l'an passé, la victoire revenant à celui qui s'était classé deuxième en 2007.

CLASSEMENT HOMMES :

1er :Ouildane Idrissa en 37'43 2e :Mohamed Chamsidine en 37'43 3e :Antonio Moralles en 38'11

CLASSEMENT FEMMES :

1ère :Corinne Redon en 51'52 2e :Sidonie Bavière en 53'50 3e :Cathy Mucchiutti en 53'58

L

e mauvais temps de ce dimanche matin a contraint les organisateurs à décaler d'une demi-heure le départ prévu initialement à 9h. Ils étaient 104 à attendre l'ordre du starter, une participation de l'ordre de celle de l'édition précédente, qui montre l'engouement pour une épreuve à la réputation solide. En effet, l'association Shama Pwedza ouvre les inscriptions le jour même de la course, voyant la météo, ils auraient pu être nombreux à décider de ne pas se présenter au départ, ce qui n'a pas été le cas. Il faut dire que ce que viennent chercher les participants, outre l'effort, c'est cette convivialité qu'a réussi à créer Laurent Godonaise aidé par des bénévoles impliqués et appliqués. Au coup de pistolet au niveau de la base nautique d'Hagnoundrou, chacun imprimait son rythme, sachant

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Au classement féminin, le doublé est par contre réalisé par Corinne Redon qui a réalisé un beau chrono (51'52), devançant Sidonie Bavière.

Moralles passe la ligne d'arrivée, Ouildane et Chamsidine sont déjà là…

que 11kms courus à Mayotte à cette saison demandent une gestion de l'effort spécifique. Déjà, au carrefour de M'Zouazia, les favoris prenaient la tête des opérations. À la sortie du village, 2 dossards orange TBA, Ouildane Idrissa (dossard 80) et Mohamed Chamsidine (dossard 79), le vainqueur de l'an passé Antonio Moralles (dossard 20), l'habitué des podiums Soumaïla Riziki et moins attendu ici Loïc Fleury, montraient leur envie d'accrocher leur nom à cette 4e édition. Une chose était déjà certaine à l'entrée dans Bouéni, la victoire allait se

jouer entre ces cinq hommes... A l'entrée du village, Moralles a semblé avoir du mal, à moins qu'en connaisseur du parcours il se réservait pour la vraie grosse difficulté du jour: la terrible côte qui allait faire basculer vers Moinatrindri. Chaque année, celle-là fait souffrir les participants, un principe qui s'est encore vérifié dimanche. Sur le parcours, malgré l'humidité qui a joué un grand rôle sur la durée de la course, le public a répondu présent, encourageant ce cordon d'une grosse centaine de coureurs. À l'entame de la côte, le dossard 66

Le Mahorais N° 228

Fleury a imposé un rythme soutenu, laissant penser qu'il se sentait prêt à résister à ses adversaires. Moralles lâchait une grimace qui ne trompa pas, et il n'en fallait pas moins pour que le duo Ouildane-Chamsidine mette le coup de grâce avec une nouvelle accélération avant le sommet. Désormais, la folle descente vers Hagnoundrou ne laissait pas de place au doute, Antonio Moralles ne réaliserait pas le doublé... Coude à coude sur la ligne d'arrivée en 37'43, les deux jeunes locaux ont bataillé, c'est finalement Idrissa Ouildane qui a été déclaré vainqueur.

À noter que l'habituel site de la base nautique n'a pu être mis à disposition par la mairie, c'est l'association Caléma, qui fait de l'apprentissage scolaire, qui a aidé Shama Pwedza sur ce coup-là en laissant l'accès à ses installations voisines. Dommage donc qu'une épreuve comme les 11 kms de la pointe Bouéni soit déconsidérée par certains. Heureusement, Shama Pwedza peut s'appuyer sur du partenariat privé. À vos agendas pour les rendez-vous des mois à venir: le 18 janvier 2009, la Bambo Kayak Raid (course de kayak solo ou double dans la baie de Musicale Plage); le 1er février 2009, 2e édition de la Transmusicale (îlot Bambo / Musicale Plage en palme, masque et tuba); le 29 mars 2009, la Bénara Express (course en contre la montre au départ de Bandrélé). Laurent Millet

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2008-2011, un projet académique ambitieux EDUCATION

Le vice rectorat a rassemblé les chefs d'établissements scolaires de Mayotte à l'IFM de Dembéni pour leur présenter les 34 actions du projet académique 2008-2011. Un projet académique qui se veut être une solution aux problèmes que rencontrent les Mahorais tout au long de leur scolarité, comme la maîtrise de la langue française…

C

'était avec plaisir que Jean Claude Cirioni, le vice recteur de Mayotte, présentait le projet académique 2008-2011, un produit qui est aujourd'hui fini mais qui est le fruit d'un travail de longue haleine. En effet, il s'agit d'un projet issu d'un travail collectif car les cadres de l'éducation nationale se sont concertés pour des améliorations visant à multiplier les chances de réussites scolaires à Mayotte. Selon Jean Claude Cirioni, « ce n'est pas la structure académique qui est porteuse de bons résultats mais plutôt le contenu, et le contenu c'est le projet académique ». Ce projet académique est donc à prendre comme une feuille de route pour les trois années à venir, même si chaque enseignant peut toutefois ne pas la suivre à la lettre. Ainsi, 5000 exemplaires sous forme de CD Rom, présentant le projet académique seront distribués pour que le contenu soit connu par le plus grand nombre d'enseignants ». Selon le vice recteur, l'application des

actions inscrites dans le projet ne règlera peut être pas tous les problèmes étant donné que l'enseignant n'est pas là pour voir ce que fait l'élève une fois chez lui. En effet, l'implication des parents dans la scolarité des enfants est plus que nécessaire pour leur réussite car comme on dit, « l'éducation, c'est l'affaire de tous ». Selon le vice recteur, il y a un mauvais rythme scolaire à Mayotte car il serait plus fructueux d'avoir des journées continues, tout comme en métropole, et de ne pas commencer très tôt la journée. Selon lui, il y a la possibilité d'avoir un autre rythme plus équilibré.

Ainsi, il espère évoluer tout doucement à un équilibrage des journées. Actuellement, les horaires de classe de 6ème sont de 26,5 heures par semaine, soit 4 heures de français, ce qui est sans doute insuffisant. C'est la raison pour laquelle les horaires vont un peu plus augmenter dès la rentrée 2009.

UN

PROGRAMME CHARGÉ

Le projet académique est composé de quatre ambitions. La première est de faire progresser les résultats de tous les élèves ce qui passe en premier lieu par la maîtrise de la langue. A Mayotte, il n'est en effet un secret pour personne

que l'usage de la langue française est pour de très nombreux jeunes encore trop souvent limité à leur temps de présence en classe. Les échanges entre élèves ne se font pas spontanément en français, et cela même pendant les heures de cours. Ce contexte ne favorise donc pas le réinvestissement des apprentissages du français, et cela joue un rôle dans l'échec scolaire. Pourtant la réalisation de cette ambition ne se fera pas sans un suivi régulier des élèves, et c'est là qu'intervient la seconde ambition qui est de préparer les élèves à leur future citoyenneté en faisant plus participer les parents dans la scolarité de leurs enfants. En effet, l'éducation ne s'arrête pas aux

portes de l'école, mais la socialisation dans le milieu familial est tout aussi importante pour la réussite et l'épanouissement des enfants. Et dans un contexte de participation encore trop rare des parents au suivi de la scolarité de leurs enfants, il va s'agir de promouvoir leur formation au sein des établissements. Les expériences dans ce domaine ont montré tout leur intérêt. Le développement de cette action s'inscrit dans l'aide aux fonctions parentales en matière de suivi éducatif des jeunes. La troisième ambition est de rendre plus efficiente l'orientation. Il reste en effet des emplois non pourvus à Mayotte alors que des jeunes possèdent un diplôme correspondant. Les données concernant le parcours d'insertion des jeunes sortants de l'enseignement professionnel sont peu nombreuses et un grand travail reste encore à faire à ce niveau là. Enfin, la dernière ambition est de développer les systèmes de pilotage, c'est-à-dire améliorer la qualité des différentes structures en décloisonnant les services et en responsabilisant plus les personnes. Un programme qui se veut donc chargé mais qui augure de grands changements dans l'éducation à Mayotte. Il sera possible de tirer des conclusions en 2011 en espérant que les effets de ce projet académique soient visibles dès 2009. Nassabia Djanfar

Classe d'eau à Koungou ÉDUCATION

D

epuis la sortie à la retenue collinaire de Dzoumogné, les élèves de la classe de CM1A n'ont pas perdu de temps. L'exploitation de la sortie a été faite en classe et l'aquarium mis en place a permis d'observer la vie des poissons, des crevettes et des larves de libellule. L'enquête sur le cycle de l'eau naturelle et domestique continue. C'est pour cette raison que les élèves ont visité l'usine de traitement des eaux de Bouyouni. M. Souffou, responsable d'usine aidé de M. Omar ont fait visiter aux élèves ce site remarquable en leur expliquant les différentes étapes pour traiter l'eau brute captée dans les rivières et dans le lac de Dzoumogné. L'observation du captage des eaux, du traitement chimique pour éliminer les bactéries, du bassin de décantation, des filtres à sable pour enlever les impuretés ont permis aux élèves de comprendre la nécessité du traitement de ces eaux pour la rendre potable et surtout de l'importance de ne pas la salir en amont de l'usine. Après avoir goûté cette eau et s'être assuré qu'elle était potable, les élèves se sont ensuite intéressés à la distribution des 8000 m3 produits chaque jour en posant de nombreuses questions préparées en classe. Pourquoi l'usine a-t-elle été construite à Bouyouni ? Où va l'eau traitée ? Comment fait-elle pour circuler dans les tuyaux ? Que fait-on des impuretés ? La prochaine sortie concernera la station d'épuration de Mamoudzou. Les élèves chercheront à comprendre l'importance du traitement des eaux usées. La classe de CM1 A

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Le Mahorais N° 228

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DÉTENTE

ARRIVEES DZAOUDZI

Programme du 1 au 6 décembre 2008

Jour

N°vol

Départ de

Heure

Arrivée à

Heure

MARDI 2 décembre MERCREDI 3 décembre JEUDI 4 décembre

UU974

REUNION

11.25

DZAOUDZI

12.25

UU201

REUNION

11.00

DZAOUDZI

12.05

UU205 UU974

REUNION REUNION

08.10 11.25

DZAOUDZI DZAOUDZI

10.45 12.25

VENDREDI 5 décembre SAMEDI 6 décembre DIMANCHE 7 décembre

UU974 UU203 UU974

REUNION REUNION REUNION

11.25 10.55 11.25

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

12.25 13.10 12.25

UU974

REUNION

11.25

DZAOUDZI

12.25

Jour

N°vol

MARDI 2 décembre MERCREDI 3 décembre JEUDI 4 décembre VENDREDI 5 décembre SAMEDI 6 décembre DIMANCHE 7 décembre

Heure

Arrivée à

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

09.00 16.10 15.55

REUNION REUNION REUNION

13.15 19.10 19.00

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DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

16.10 11.30 16.10

RÉUNION REUNION REUNION

19.10 15.55 19.10

UU975 UU204 UU975

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

16.10 12.00 16.10

REUNION REUNION REUNION

19.10 16.15 19.10

DE GARDE DU LAGON- Tel : 0269 61 40 75

James Bond chez Recto Verso ANNIVERSAIRE

Soirée mondaine vendredi dernier au cinéma de Mamoudzou où le gotha mahorais se pressait pour ne pas manquer la 7ème soirée cocktail Recto-Verso, très prisée, organisée par son directeur Eric Delsaut. Une information sur la Scan2box était un des buts de la soirée, et le clou ne fut pas Quantum of Solace, le dernier Bond, mais plutôt le repas au Rond Point où les convives étaient heureux de retrouver un monde des affaires plus tranquille, bien qu'il ne soit pas toujours plus propre que chez Ian Fleming…

20

Provenance

N° de vol

Heures

lundi 01

Anjouan

KMZ111

12.30

Mercredi 03

Anjouan

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Anjouan

KMZ411

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Vendredi 05

Anjouan

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Samedi 06

Anjouan

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DEPART DZAOUDZI Jours

Destination

N° de vol

Heures

lundi 01

Anjouan

KMZ110

09.00

Mercredi 03

Anjouan

KMZ310

09.00

Jeudi 04

Anjouan

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Vendredi 05

Anjouan

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Samedi 06

Anjouan

KMZ610

10.00

Place à la danse RÉOUVERTURE DU SAFARI CLUB

Week-end du 6 et 7 déc. 2008 - PHARMACIE

L'agent Delsaut est heureux de vous présenter « Quantum of Solace » le dernier 007 »… C'est par ces mots de bienvenue que le Who's who mahorais était accueilli vendredi soir au cinéma de Mamoudzou pour visionner le dernier James Bond en avant-première. Un message Blue Tooth était d'ailleurs envoyé aux cinéphiles en signe de bienvenu, système développé par la société Moviz… La classe ! La salle était comble et c'était l'occasion pour Eric Delsaut, ancien pilote de ligne et dirigeant de la société d'informatique et de bureautique RectoVerso de présenter la Scan2Box, dernier né de la gamme et qui propose une solution « clé en main », puisqu'elle numérise documents et télécopies et possède une gestion des documentaires intégrée, ainsi en autre qu'un archivage. Le directeur entama ensuite un discours plus général. « L'enfer c'est les autres, disait Jean-Paul Sartre, mais ce n'est pas le cas à Mayotte »… c'est par ces mots qu'Eric Delsaut débutait son discours qu'il poursuivait d'une voix très émue : « Les entreprises de Mayotte ont beaucoup de contraintes. Le paysage économique mahorais est

Jours

Heure

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PHARMACIE

«

ARRIVEE DZAOUDZI

DEPARTS DZAOUDZI Départ de

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

L

e bar-discothèque de Pamandzi, situé sur la route nationale, a réouvert ses portes vendredi soir pour le plus grand bonheur des adeptes de la salsa. En effet, tous les troisième vendredi du mois, le club propose une soirée salsa pour les passionnés comme pour les débutants dans une ambiance latino garantie. Des soirées à thème seront organisées très régulièrement, ainsi que des expositions. Il est à noter que la salle est à disposition des gens qui voudraient la louer. Ambiance nouvelle et tarifs intéressants pour faire vibrer la Petite Terre de 22h30 à 4 heures les vendredi et samedi et de 20h à 1h le jeudi.

TELETHON 2008 L

'appel téléphonique au centre de promesses est le 36 37.

composé d'une multitude de petites entreprises qui ont toutes charges d'âmes. Il faut que les décideurs nous aident à conserver les emplois ici. Si le travail ne rend pas l'homme libre, il lui conserve une dignité » concluait-il. A l'issue du film, les invités étaient conviés à un cocktail dînatoire au restaurant Le Rond Point, une manière de digérer le dernier 007… Filmé à vitesse grand V et gavé d'images violentes, le dernier James Bond n'est pas, loin s'en faut, le meilleur du genre… « Quantum of Solace » signifie L'Essence de la Vie, traduction française d'une nouvelle de Ian Fleming « Rien que pour vos yeux ». Plus du tout de gadgets désopilants et un Daniel Craig si froid envers la gente féminine que toute action tentée vers les ravissantes espionnes qui se présentent pourtant spontanément à lui, a l'air incongrue… Une soirée passée sous le signe de la convivialité et de l'élégance. Annette Lafond

VENDREDI 5

17H30

DÉCEMBRE DE

À

20H

Ouverture Officielle du Téléthon au Collège de Mgombani Discours d'ouverture spectacle, chants et danses, buffet en partenariat avec RFO télé et radio DE

VENDREDI À DIMANCHE

5 À 18H00 7 À 3H00

Centre de promesse à Angalia. SAMEDI 6

À PARTIR DE

14H30

Tournoi de bridge au collège de Mgombani. DE

17H30

VENDREDI

À SAMEDI MINUIT

Films à la MJC de Kani Kéli. SAMEDI

DE

10

H À

17H00

Massages kiné à Koropa. SAMEDI

À PARTIR DE

10H00

Fil rouge à Koropa avec des longueurs de Bassin

Le Mahorais N° 228

Vendredi soir, le safari club a bougé aux rythmes de la salsa.

Entrées : 5 euros avec une boisson offerte Contacts : 06-39-29-64-86 ou 06-39-67-69-58 M.C. et toujours à Koropa, vente de cartes de vœux. SAMEDI

MATIN

- Vente de gâteaux et maquillage au lycée de Chironguui - Vente de gâteaux au lycée de Mamoudzou SAMEDI

DE

14H

À DIMANCHE

14H00

24 heures de golf et restauration à Combani SAMEDI

SOIR

- Nuit du Poker à Massalé - Appel aux dons à Mahaba

DIMANCHE

Tournoi de pétanque et grillades à Cavani DIMANCHE

DE

10H

À

12H00

Initiation au yoga au lycée de Chirongui MARDI 9

DÉCEMBRE À

19H00

Repas au LEP hôtelier de Kawéni SAMEDI

SOIR

Soirée africaine au Koropa Et en permanence au Bar Fly et à la Poste, urnes et affiches du Téléthon Mardi 2 décembre 2008


AGENDA

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

NOUVEAUTÉS DVD VIDÉO PILOTE LES

CHRONIQUES DE SPIDERWICK

RENDEZ-VOUS VENDREDI 5

DÉCEMBRE

Restauration sur réservation. PAF : 3 euros. Rens. et réservations : 02 69 62 30 01

VENDREDI 26

- Dans le cadre de la promotion de leurs nouveaux albums, Trio et Eliasse vous donnent rendezvous au 5/5 pour partager une soirée tout en musique à partir de 21h00.

Après son divorce, Helen Grace a dû quitter New York avec ses jumeaux, Jared et Simon, et sa fille, Mallory, pour trouver refuge dans l'ancienne résidence de son grandoncle, l'éminent naturaliste Arthur Spiderwick. Une nouvelle vie commence pour les Grace dans cette bâtisse isolée, un rien sinistre, où les trois enfants ne tardent pas à faire d'étranges rencontres... JACK

POT

- Le groupe FBI en concert chez Lucho à partir de 21h, entrée gratuite. Rens. : 0269 61 42 34.

Joy vient de se faire larguer. Jack vient de se faire virer. Ils ne se connaissent pas mais, après une nuit de folie à Las Vegas, la ville de tous les possibles... Ils se réveillent... mariés... INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL

Nous sommes en 1957, en pleine Guerre Froide. Indy et son copain Mac viennent tout juste d'échapper à une bande d'agents soviétiques à la recherche d'une mystérieuse relique surgie du fond des temps. De retour au Marshall College, le Professeur Jones apprend une très mauvaise nouvelle : ses récentes activités l'ont rendu suspect aux yeux du gouvernement américain... A

BORD DU DARJEELING

- Soirée Afro Antillaise au Koropa club avec Dj Yan, Dj Cris et Dj Elhad. Entrée 10 euros avec conso / Navettes Koropa-La barge / Dress code : class / Infoline 0639 39 31 83. - Conférence des Naturalistes à 17H30, salle de Cinéma de Mamoudzou. Au programme : "Les risques Naturels à Mayotte et aux Comores" avec Hamidi Soulé, responsable de l'observatoire volcanologique du Karthala et charles Cluzet Géologue (entrée 1 ou 2 euros). - Le Safari Club (route de l'aéroport à Pamandzi) organise une soirée rétro de 22h30 à 4 heures. Ambiance assurée ! Entrée : 5 euros (1 boisson offerte). Contacts : 06-39-29-64-86 ou 0639-67-69-58. SAMEDI 6

- Soirée So Kitch So Chic Seventies au Koropa Club avec Ylang FM / 10 euros avec conso / Kdos, déco, music / Dress code : very kitch. DIMANCHE 7

DÉCEMBRE

- L'association Wami Venza Maluja organise sa dernière action de l'année : la 1 ère édition de la Maoré Skim Cup sur la plage de Gnoumakouni (Petit Moya) à côté de l'aéroport, en Petite Terre. Des initiations et démonstration de Skimboard gratuites auront lieu à partir de 10h00. En milieu d'après midi une compétition aura lieu. Les 5 meilleurs filles et les 5 meilleurs garçons recevront un skimboard de l'asso en cadeau. De plus, ils seront invités à faire une sortie en mer le dimanche 14 décembre avec la ste Lagon Aventure : Recherche des dauphins, découverte du lagon et direction l'ilot de sable blanc pour passer une heure ou deux a tester les skimboards. Le meilleur d'entre eux, aura la chance de pouvoir s'envoler pour un baptême de l'air avec Mayotte ULM. La Croix Rouge sera présente afin d'assurer la sécurité mais également pour faire passer des initiations premiers secours.

- Sortie avec les Naturalistes de Mayotte : Atelier tressage de feuille de cocotier : Contact Anthoumani Ali 06 39 39 73 23 attou.attou@voila.fr Sortie ornithologique : Contact : fabrice Cugny 06 39 28 43 15 fabrice.cugny@naturmay.org SAMEDI 13 ET 14 DÉCEMBRE

Mardi 2 décembre 2008

STAR WARS : THE CLONE WARS

DÉCEMBRE

- Stage d'initiation aux métiers de l'artisanat d'Art, du 15 au 19 décembre et du 05 au 09 janvier 2009 à Bambo Ouest (Bouéni). Au programme : Arts graphiques, broderie et couture, forge, poterie… A l'attention des adultes et enfants de 8 à 13 ans. Horaires : de 7h30 à 12h30. Date limite d'inscription : 05 décembre 2008. Rens. Au 0269 63 76 95 (de 7h30 à 11h30) ou artsetrecycle.artisanat@orange.fr. - Stage de Street dance avec Fowzia Oussene (diplômée d'Etat de danse) le samedi 29 novembre au Gymnase du Collège de Tsingoni. Horaires : 9h-10h30 pour les 7-9 ans / 10h30-12h00 pour les + 10 ans / 13h30-15h30 pour les adultes. Tarifs : Enfants adhérents 10 euros et non-adh. 13 euros / Adultes adhérents 15 euros et non-adh. 20 euros. Infos et résa au 0639 66 18 77 (Karine). - Stage de danse classique et baroque avec Véronique Elouard le samedi 6 décembre au gymnase du collège de Tsingoni. Horaires : 8h30-9h30 pour les 4-6 ans / 9h30-11h pour les 7-9 ans / 11h-12h30 pour les + de 10 ans / 14h-16h pour les adultes. Infos et inscriptions au 06 39 66 18 77 (Karine). - L'association Parfums d'Orient organise des stages de danse orientale le vendredi 28 et Samedi 29 novembre avec Latifa Saadi (La Réunion) en direction des adultes et enfants. Rens. Anne au 0639 65 32 15.

La galaxie est en proie à la Guerre des Clones, un conflit à grande échelle qui oppose les maléfiques Séparatistes et leurs immenses armées d'androïdes à la République. Les Chevaliers Jedi, protecteurs de la République, luttent pour maintenir l'ordre et restaurer la paix tandis que de nouvelles planètes succombent chaque jour aux puissances du mal. Séances - Jeudi 04/12 : 18h30 - Dimanche 07/12 : 18h30 SHAOLIN

BASKET

- Foire artisanale au Domaine de Dapani. Renseignements au 0269 62 30 01. DIMANCHE 14

DÉCEMBRE

- Sortie avec les Naturalistes de

- Du lundi au samedi, toute l'équipe du club équestre Sainte Armelle sera heureuse de vous accueillir de 14h00 à 17h00. Le centre équestre d'Hajangua vous propose des stages "Baby Poney" pour les enfants âgés de 3 à 5 ans. Des "balades petits cow-boy" pour enfants âgés de 5 à 9 ans et des "cours d'équitation" pour tous ceux âgés de 10 à 99 ans. Ce centre équestre organise des stages pendant les vacances scolaires (à la semaine, ou bien à la journée ou demi-journée) : stages poneys dès deux ans et chevaux pour tous niveaux. Renseignements et réservations : 02-69-62-54-00

COMMUNIQUÉS

- Cours de Kempo (Boxe japonaise) tous les lundis et mercredis soir à partir de 20h00 au Dojo de

Le Mahorais N° 228

Les Orphelins de Huang Shi nous entraînent dans la Chine des années 30 alors ravagée par la guerre, et raconte l'incroyable aventure d'un jeune journaliste anglais, d'une infirmière américaine et du chef d'un groupe de partisans chinois qui vont unir leurs efforts pour sauver 60 orphelins... Séances Samedi 06/12 : 15h30 CLIENTE

Judith a la cinquantaine séduisante. Femme équilibrée, elle dirige une émission de téléachat. Divorcée, elle vit seule, avec pour confidente sa soeur Irène, qui est la seule a connaître son secret : Judith s'offre régulièrement les services sexuels de jeunes gens, qu'elle choisit sur les sites d'escort d'Internet... Séance Samedi 06/12 : 21h00 UN

Shi-Jie, un jeune orphelin, a grandi dans une petite école où quatre maîtres lui ont transmis les secrets du kung-fu. Lorsque Chen-Li s'aperçoit par hasard que sa maîtrise des arts martiaux fait aussi du jeune homme un fabuleux joueur de basket, il l'invite à venir jouer pour l'équipe de l'université... Séances Jeudi 04/12 : 21h00 Dimanche 07/12 : 15h30 LES

ORPHELINS DE HUANG SHI

ÉQUITATION

- Chakirès en concert au Foungoujou Beach (Petite-Terre) à 20h00. Restauration sur place (Buffet musical à partir de 25 euros) sur réservation au 0639 09 15 00 ou 0269 60 24 12.

DIMANCHE

Trois frères qui ne se sont pas parlé depuis la mort de leur père décident de faire ensemble un grand voyage en train à travers l'Inde afin de renouer les liens d'autrefois...

DE MAMOUDZOU PROGRAMME DE DÉCEMBRE 2008

STAGES

DÉCEMBRE

-Rendez-vous pour un concert au Domaine de Dapani le samedi 6 décembre avec Jamaïcain Style/ Nyabinghi pour apprécier le son des percussions en acoustique.

CINÉMA

- Chakirès en concert au BarAkili (en face Sodidash) à partir de 20h30. Entrée libre - Restauration sur place au 0639 69 49 00.

- Wubani Spirit en concert au JUNGLE à Mamoudzou à partir de 22h. - Vernissage de l'exposition d'été de Gil (artiste peintre et illustrateur) à la galerie l'Arabesque, près de la mosquée du vendredi à M'Tsapéré. Venez nombreux à partir de 18h écouter quelques chansons françaises d'hier et d'aujourd'hui avec Jean-luc et Gérard, prendre un verre et vous restaurer au buffet, et surtout découvrir les nouvelles œuvres de Gil. Rens. 0639 23 12 44.

Mayotte : Sortie en petite terre, de la plage des Badamiers à la plage de Moya : Contact Michel Charpentier 06 39 69 15 21 naturalistes.mayotte@wanadoo.fr

MARI DE TROP

Emma est la célèbre animatrice d'une émission de radio qui aide les gens à trouver l'amour, et son livre est en tête des ventes. Des millions de gens la considèrent comme la meilleure conseillère qui soit en matière de relations humaines... Séances Vendredi 05/12 : 21h00 Samedi 06/12 : 18h30

COURSE

À LA MORT

A partir du 09.12

Cavani. Infos : 0639 25 29 51. - Association de danses africaines « Zina na wassi » rencontre tous les mardis à la MJC de M’Tsapéré de 18h à 20h, percussionnistes, danseurs et danseuses (débutants ou confirmés). Venez nous rejoindre pour partager le plaisir de jouer et de danser. Contact : Nolwenn 06 39 67 99 10 ou Sandrine 06 39 28 98 14 - Le Service Culturel du Conseil Général de Mayotte organise un Colloque sur l'action culturelle du SCCGM et sur ses orientations 2009. Le colloque se tiendra le vendredi 28 novembre de 15h à

18h et le samedi 29 de 10h à 13h dans les locaux du Service Culturel (en face du Conseil Général). Nous attendons les musiciens de l'île afin de mener une réflexion sur la sauvegarde, la transmission et la diffusion du patrimoine musical de Mayotte. Ces rencontres se clôtureront en Musique le samedi 29 à partir de 13h au son de percussions mahoraises. Rens. au 0269 61 11 36. ENVOYEZ

VOS ANNONCES À

AGENDA@LEMAHORAIS.COM

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ANNONCES

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

AVIS DE CONSULTATION EN VUE DE LA PASSATION D'UN MARCHE DE SERVICES

ETABLISSEMENT DES ALLOCATIONS FAMILIALES DE MAYOTTE Angle des rues des Ateliers et de la Grande Traversée ZI de Kawéni 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE Tél. : 02.69.60.67.67 / Fax : 02.69.60.67.68 Procédure adaptée - Article 28 du Code des Marchés Publics 1) Organisme contractant : ETABLISSEMENT DES ALLOCATIONS FAMILIALES DE MAYOTTE Angle des rues des Ateliers et de

la Grande Traversée ZI de Kawéni 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE Tél : 0269 60.67.67- fax :0269 60.67.68 2)Objet du marché : Assurance des biens et responsabilités de l'Etablissement des Allocations Familiales de Mayotte : - Lot n° 1 : Multirisque Professionnelle y compris équipements informatiques - Lot n° 2 : Responsabilité Civile générale - Lot n° 3 : Véhicules 3) Procédure de passation : Procédure adaptée conforme aux dispositions du Décret n° 2006-975 du 1er août 2006 portant Code des Marchés Publics et de l'Arrêté du 16 juin 2008 portant règlement sur les marchés des organismes de Sécurité

Sociale du Régime Général. 4) Contenu du dossier à remettre par les candidats : Les candidats justifieront de leur qualité et de leur capacité juridique, technique, économique et financière en produisant les formulaires et renseignements suivants : - La lettre de candidature, - Les imprimés de déclaration des candidats aux Marchés Publics, - La copie de l'agrément administratif conformément au Code des Assurances, - La liste des clients publics des 3 dernières années, - Le document de présentation de la société, - Les offres tarifaires précisant les conditions générales et particulières d'assurance. …/… 5) Obtention du dossier de

consultation : Le dossier de consultation est gratuit. Il pourra être retiré uniquement après réservation par télécopie , à l'adresse suivante : Etablissement des Allocations Familiales de MAYOTTE ZI de KAWENI 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE Fax : 0269.60.67.68 6) Date limite de réception des offres : Les dossiers contenant les offres devront : - soit être adressés sous pli recommandé avec accusé de réception à l'adresse suivante : ETABLISSEMENT DES ALLOCATIONS FAMILIALES DE MAYOTTE Angle des rues des Ateliers et de la Grande Traversée Z.I. de Kawéni 97600 MAMOUDZOU

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE Avis d’appel public à la concurrence “MAPA n°drm27/2008 : fourniture, location et livraison de véhicules” Section 1 : pouvoir adjudicateur 1.1-Nom et adresse officiels du pouvoir adjudicateur : Centre hospitalier de Mayotte - BP04 Tél : 0269 61 800 00 Fax : 0269 61 42 14 97 600 Mamoudzou (Mayotte) Représenté par : M. Alain Daniel, Directeur 1.2 – adresse à laquelle

les offres/demandes de participation doivent être envoyées : Centre hospitalier de Mayotte Direction des ressources matérielles M.Mze Boinaïdi – cellule marché - BP04 97 600 Mamoudzou Tél : 0269 61 80 34 Fax : 0269 61 42 14 : E m a i l b.mze@chmayotte.fr 1.3 – Les renseignements d’ordre administratifs et techniques peuvent être obtenus auprès de : Voir point 1.2 Section 2 : objet du

marché : Description Objet du marché : fourniture, location et livraison de véhicules Lieu de livraison : Centre hospitalier de Mayotte Section 3 : procédure Type de procédure : marché à procédure adaptée Le présent marché est soumis aux dispositions de l’article 28 du code des marchés publics Critères d’attribution : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés ci-

dessous par ordre de priorité décroissante : 1-Prix 60 % 2-Valeur technique de l’offre 30 % (qualité du véhicule et SAV voir le CCTP) 3-Délai de livraison 10 % Date limite de réception des offres : mardi 23 décembre à 14 heures Délai de validité des à offres : 90 jours compter de la date limite de réception des offres Section 4 : renseignements complémentaires : 4.1- Le dossier de consultation sera remis

AVIS RECTIFICATIF Identification de l’organisme qui passe le marché : Collectivité Départemetale de Mayotte Direction de l’Environnement et du Développement Durable

Le marché relatif au contrat de bail pour la toiture du marché couvert de Mamoudzou d’une surface de 6000 m2, en vue d’installation et production d’électricité par des panneaux solaires photovoltaï-

ques, paru dans le journal Le Mahorais le 18 novembre 2008 est déclaré sans suite pour motif d’intérêt général

gratuitement à chaque candidat qui en fait la demande. 4.2- Les offres peuvent être transmises par lettre recommandée avec accusé de réception ou déposées contre récépissé. 4.3-Les soumissionnaires auront la possibilité de télécharger le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) dans son intégralité via le site dont l’adresse internet : e s t www.achatpublic.com Date d’envoi du présent avis : 1er décembre 2008

L’INFO

EN

CONTINU SUR WWW.LEMAHORAIS.COM

MAYOTTE - soit remis contre récépissé à l'adresse indiquée ci-dessus AU PLUS TARD LE LUNDI 15 DECEMBRE 2008 A 12 HEU-

RES 7) Date d'envoi de l'avis à la publication : Jeudi 27 novembre 2008

AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE 1 : Identification de l’organisme qui passe les marchés GSMA Mayotte BP 58 97680 COMBANI Tel 0269 60 87 52 Fax 0269 60 87 73 Représentant du pouvoir adjudicateur Monsieur le Chef de corps du GSMA 2 : Objet de consultation Marché de travaux GSMA COMBANI – Construction du Bâtiment Mobilité et Logistique 3 : Mode de passation des marchés Appel d’offres ouvert 4 : Décomposition en lots Le marché n’est pas alloti

5 : Délais d’exécution des travaux envisagés 10mois 6 : Date limite de réception des candidatures Le jeudi 15 janvier 2009 à 11 heures 7 : Service où l’on peut demander des renseignements GSMA MAYOTTE Direction du Soutien Tel 0269 60 87 42 Gsm 06 39 09 03 78 Fax 02 69 60 87 40 8 : Date d’envoi de l’avis d’appel d’offre à la publication chargée de l’insertion Le mardi 25 novembre 2008

AVIS DE CONSTITUTION DENOMINATION: RIB Sarl SIEGE : 17 rue du commerce 97600MDZ Capital : 100 euros DUREE: 99 ans Objet : réparation intérieur bâtiment RCS de Mdz

11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou, Tél : (0269) 61 66 75 - Fax : (0269) 61 66 72 e-mail : lemahorais@wanadoo.fr - web : www.lemahorais.com Edité par : Éditions d’Hippocampe SARL au capital de : 7 000 euros N° SIRET : 054393210 00015 Directeur de publication : Samuel Boscher Rédactrice en chef : Lucie Touzé Journaliste Secrétaire de rédaction : Gaylor Madec Journalistes : Laurent Millet, Annette Lafond, Faou Antoissi, Nassabia Djanfar et Marion Châteauneuf Directrice commerciale : Nanou Chapuisat Distribution : Course Express Mayotte Imprimé par : Imprimah Première parution : mardi 20 juillet 2004 ISSN 1960-131X

VOUS DÉSIREZ RECEVOIR VOTRE JOURNAL “LE MAHORAIS” A DOMICILE ?

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Le Mahorais N° 228

Mardi 2 décembre 2008


N°228 du Mardi 2 décembre 2008

TOTAL MAYOTTE FILIALE DU GROUPE TOTAL RECHERCHE 1 ATTACHE COMMERCIAL CONSOMMATEURS (RÉF C2) Il assure le suivi de la gestion Commerciale et Technique du portefeuille de clients (Transports, Industries, Agriculture, Administrations, Services, PME etc..), en Carburants, Lubrifiants, et GAZ. Il négocie, prospecte et fait des préconisations auprès des clients. De formation Bac + Ecole de Commerce, vous avez la connaissance du terrain et une première expérience de la négociation dans un environnement industriel.

1 ATTACHE COMMERCIAL RESEAU (RÉF C3) 1 RESPONSABLE COMMERCIAL BOUTIQUES (RÉF C1) Il assure sous l'autorité du Responsable Commercial, le déploiement du concept réalisations des plans, calcul du budget d'investissement, montage des dossiers. Il adapte la politique « Boutique » à l'environnement local (fonctionnement, choix d'assortissements, prix). Il gère les commandes de produits, et analyse le résultat des ventes. Diplômé BAC +3 à Master Marketing, Merchandising. Une première expérience dans le commercial grande distribution est souhaitable. Aptitude au terrain, sens de la négociation, leadership, autonomie, disponibilité.

Il assure la Gestion Commerciale et Financière du Réseau de Distribution des stations service. Il s'assure de la qualité des produits et du service à la clientèle. Il s'assure de la bonne application des standards et procédures HSEQ sur les stations services. De formation Bac + Ecole de Commerce ou Ecole de Gestion, vous avez la connaissance du terrain et une première l'expérience de la négociation dans un environnement grande distribution. Des connaissances en Merchandising seraient appréciées.

1 ASSISTANT (E) RESSOURCES HUMAINES (RÉF.R1) Il (elle) assiste le DRH sur l'ensemble de la fonction. Il (elle) sera particulièrement en charge de la Gestion Administrative du personnel. Il (elle) aura la responsabilité de la mise en œuvre du plan de formation, et participera activement à la mise en place du SIRH sur la filiale.

Formation BAC+2, connaissances en système de paie, et règles administration du personnel, connaissance des logiciels informatiques RH. Une expérience de la fonction RH est indispensable.

1 DISPATCHER (RÉF.D1) Il assure l'approvisionnement des stations service, ainsi que les livraisons. Il planifie, organise les tournées des chauffeurs (tenue de planning hebdomadaire). Il établit les bons de livraisons pour l'ensemble des clients, et les transmet après ventes. Il gère directement les demandes des clients relatives à leurs commandes et livraisons. Il doit gérer des problèmes ponctuels inhérents à la logistique des camions citernes. Formation Brevet à Bac, connaissance de l'environnement «transport», pratique de l'informatique, entre 3 et 5 ans d'expérience dans la fonction transport. Permis C souhaité. Sensibilité aux règles de sécurité, sens de la relation commerciale, disponibilité et réactivité.

1 ADJOINT CHEF DE DEPOT (RÉF D2) Il assiste le Chef de Dépôt sur l'ensemble de ses tâches, et assure son intérim en cas d'absence. Il réceptionne les produits, gère l'équipe des Opérateurs d'exploitation, en répartissant les tâches et en contrôlant leur réalisation. Il effectue aussi des tâches opérationnelles. Il veille au respect des règles de sécurité sur le site. De niveau BAC +2 vous devez avoir l'expérience du terrain (acquise sur site industriel), la capacité à animer une équipe, et une forte sensibilité au respect des règles de sécurité.

Pour l'ensemble de ces postes, les dossiers de candidature (lettre manuscrite + CV avec photos ) sont à adresser au plus tard le 28 novembre à l'adresse suivante : TOTAL Mayotte - Direction des Ressources Humaines 1 lotissement les 3 vallées BP 867 Kawéni 97600 Mamoudzou en précisant la référence du poste. Mardi 2 décembre 2008

Le Mahorais N° 228

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N°228 du Mardi 2 dÊcembre 2008


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