Le Mahorais n°227

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Mardi 25 novembre 2008

N°227

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14 MORTS NAUFRAGE D’UN KWASSA :

Pages 4&5

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Le Mahorais N° 227

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N째227 du Mardi 25 novembre 2008

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Le Mahorais N째 227

Mardi 25 novembre 2008


LOCALE

N°227 du N°227 Mardi du25 Mardi novembre 25 novembre 2008 2008

“Tous dans la rue pour dire non à la politique gouvernementale !” EDUCATION NATIONALE - GRÈVE NATIONALE DU 20 NOVEMBRE

Jeudi 20 novembre, tout le monde était appelé à descendre dans les rues pour dire « stop au démantèlement du service public et la dégradation du pouvoir d'achat » ! L'Intersyndicale de l'Education Nationale appelait tous les personnels du 1er et du 2nd degré ainsi que les non-enseignants pour dire « non à la réforme des lycées, à la suppression des bonifications retraites, aux dispositifs de mutation faisant fi des barèmes, aux nouveaux programmes rétrogrades et moralistes du 1er degré, à la suppression des RASED »… En clair,

LA BOUDEUSE

L’échocotier

DE PASSAGE

Le P400 La Boudeuse fait escale cette semaine à Mayotte. Le passage de ce patrouilleur dont l'île au lagon est marraine sera l'occasion de fêter comme il se doit les 20 ans de son arrivée à Maoré. 2ème unité de la série des dix patrouilleurs de la Marine nationale du type P 400 destinés aux tâches de protection des zones économiques exclusives ou de service public, La Boudeuse sera amarrée au quai Issoufali en Petite Terre. FOUDRE 2000 7E TOUR

S'ARRÊTE AU

Dimanche après-midi, les joueurs de Dzoumogné ont perdu 3 but à 1 sur la pelouse de Cavani contre l'AS Cannes, club de National venu disputer ce tour de coupe de France en terres mahoraises. Malgré la défaite, les scores fleuves des années précédentes sont derrière le football mahorais. MANIFESTATIONS

ANNONCÉES

Par un courrier du 18 novembre adressé au préfet, les éleveurs de volaille, soutenus par la coopérative mahoraise des éleveurs de poules pondeuses, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Mayotte, annoncent deux manifestations le 26 novembre et le 2 décembre. Ils mettent en avant un manque de considération de leurs difficultés de production pourtant exposés à maintes reprises devant les autorités compétentes (DAF et DARTM). TOUS

rien ne va plus et les syndicats crient haut et fort leur mécontentement, selon eux il est encore temps de « stopper la politique du gouvernement, de revendiquer l'indexation et le maintien des bonifications de retraites ». Dans les rues du chef lieu de Mayotte, quelques centaines de manifestants brandissaient banderoles et drapeaux pour faire valoir leurs revendications et « sauver la jeunesse sacrifiée par les nouvelles réformes éducatives »...

UNIS CONTRE LE

SIDA

Samedi 29 novembre aura lieu un concert au 5/5, organisé par l'association de lutte contre le SIDA, Nariké M'sada. De nombreux artistes ont accepté d'offrir une performance gratuite afin de signifier leur engagement dans la lutte contre la propagation du VIH, encore taboue sur l'île. Il est à noter que le 1er décembre a été sacré en 1988, Journée Mondiale de Lutte contre le SIDA, le thème de cette année est le leadership et le slogan est : « Stop SIDA. Tenir la promesse ». Si à travers le Monde entier, des actions d'envergure sont prévues, à Mayotte, les manifestations à cette occasion restent mal vues mais l'association Narike M'sada et le COTES ne perdent pas espoir… Le leitmotiv de cette journée (et tout au long de l'année d'ailleurs) sera évidemment : Sortez couverts ! Mardi 25 novembre 2008

INQUIÉTUDES POUR LE BTP À MAYOTTE, MOTEUR DE L'ÉCONOMIE

Le directeur de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer à Mayotte Thierry Beltrand s'est dit inquiet des perspectives pour le BTP dans la collectivité départementale, moteur de son économie. "Il faut s'attendre à une baisse importante de l'activité du BTP dans les prochains mois, a déclaré M. Beltrand, s'appuyant sur les chiffres fournis par l'INSEE, au cours d'une réunion cette semaine des acteurs économiques de l'île. L'IEDOM et l'INSEE ont déjà noté un ralentissement de l'activité ces derniers mois dans ce secteur, qui avait connu une bonne année en 2007, grâce à la réalisation de nombreux chantiers commencés en 2006. Les entrepreneurs souffrent notamment de l'allongement des délais de paiement, principalement des clients publics, comme les collectivités locales, qui dépassaient déjà six mois, voire un an, et se traduisent par une hausse des prix”. Ceci était à lire sur le site Boursorama, démontrant bien que le sujet mahorais inquiète de plus en plus et fait couler beaucoup d'encre… BOTO

INÉLIGIBLE

Le conseil constitutionnel vient de déclarer inéligible pour un an l'ancien candidat aux cantonales et municipales de Mamoudzou de mars dernier, “Considérant que M. ALI BOTO a réglé directement, postérieurement à la désignation de son mandataire et sans l'intervention de celui-ci, une somme de 22 118 euros exposée pour sa campagne électorale ; que ces dépenses représentent la totalité des dépenses de son compte de campagne et 33,95 % du plafond, fixé à 65 142 euros pour cette élection ; que c'est donc à bon droit que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a rejeté son compte de campagne ; que, par suite, il appartient au Conseil constitutionnel, en application de l'article L.O. 128 du code électoral, de constater l'inéligibilité de M. ALI BOTO pour une durée d'un an à compter de la date de la présente décision” indique la haute instance. Bacar ALI BOTO est donc déclaré inéligible en application des dispositions de l'article L.O. 128 du code électoral pour une durée d'un an à compter du 17 avril 2008. Heureusement pour lui, aucune échéance d'importance n'est à venir dans les prochains mois…

«

Les budgets au rabais » attribués à l'Education Nationale étaient clairement dénoncés sur le sol mahorais comme aux quatre coins de l'Hexagone : « la jeunesse est sacrifiée » selon les syndicats qui montent au créneau pour dire « stop aux réformes éducatives » qui n'en finissent pas de décevoir les fonctionnaires… La grogne est générale, le personnel de la Fonction Publique désabusé et leur arme principale est une fois encore l'appel à la grève, décrié par le ministre de l'Education Nationale Monsieur Xavier Darcos qui prétend que la méthode est « démodée ». A l'échelle locale, le vice rectorat dénombrait "26% de personnels déclarés grévistes dans le premier degré et 30,1 % dans le 2nd degré" ainsi que "15% de personnels non enseignants". Le service minimum a été mis en place dans certaines communes en raison du fort taux d'enseignants grévistes... En bref, rien ne va plus et de la maternelle à l'université, du public au privé, tout le monde était appelé à dire « non » en descendant dans les rues jeudi 20 novembre et sur Hippocampe, petit caillou français implanté dans le Canal du Mozambique, cette grève générale aura été bel et bien suivie par une poignée de manifestants qui ont opéré une marche pacifique dans les rues de Mamoudzou. L'indexation des salaires était également au centre des revendications : personnels du 1er et du 2nd degré ainsi que les non-enseignants dénoncent telle une injustice le fait que Mayotte ne puisse pas bénéficier de cet avantage face à la cherté de la vie. Au niveau national : « cette journée de mobilisation fait suite -un mois après- à la manifestation nationale unitaire à Paris pour la défense du service public d'Education qui avait réuni dans les rues entre 32.000 et 80.000 personnes », selon les sources. Le soir même, le ministre de l'Education avait minimisé la mobilisation et fait savoir qu'il ne reviendrait pas sur la politique engagée. Encore une fois, rien ne va plus : le ministre de l'Education Nationale dénonce « une culture de la grève » et en attendant, les manifestants sillonnent toujours les rues dans l'espoir d'être entendus pour de bon. En tous cas,

Xavier Darcos a clairement réussi à faire l'unanimité contre lui car tous les syndicats - du public au privé - se sont mobilisés dans l'Hexagone à l'encontre des réformes entreprises et des suppressions de poste… Sur Hippocampe, un rassemblement était prévu dès 8h00 Place du Mariage -en plein cœur de Mamoudzou- et une fois réunis, les manifestants ont entamé une marche en passant par le rond-point du Commandant Passot pour ensuite remonter direction le Vice Rectorat avant de se diriger aux portes de la Préfecture avec comme seules armes : détermination, drapeaux, slogans pour « une école de qualité » et mégaphone... Les revendications sont multiples et soulignent le grand malaise qui touche les enseignants et personnels de la fonction publique.

DES

REVENDICATIONS À

LA PELLE

:

UN RAS LE

BOL GÉNÉRAL FACE AUX RÉFORMES ÉDUCATIVES, SUPPRESSIONS DE POSTES, DÉGRADATION DU POUVOIR D'ACHAT...

Par rapport aux réductions de postes, les chiffres sont éloquents : « 11 200 suppressions pour cette rentrée et ont déjà jeté enseignants et lycéens dans la rue l'an dernier ». « Le ministre a beau répéter qu'il n'y a jamais 30 élèves par classe en seconde, ce n'est pas le cas », maugréent les professeurs de France et de Navarre. L'annonce de « 13 500 non-remplacements » supplémentaires pour l'année prochaine n'a pas arrangé le moral du corps enseignant. En primaire, « les 11 000 maîtres spécialisés (Rased), censés accompagner ponctuellement les élèves en grande difficulté scolaire et psychologique, vont ainsi perdre 3 000 des leurs l'an prochain » : « le ministre veut les sédentariser et les remettre au tableau devant des classes ordinaires ». Face à ce constat l'Intersyndicale de Mayotte a donc tiré la sonnette d'alarme et clairement suivi le mouvement de grève lancé en métropole. Jeudi 20 novembre, les manifes-

Grève éclair à l'APROSASOMA MOUVEMENT SOCIAL

Mardi et mercredi derniers les employés du centre de formation de l'Aprosasoma se sont mis en grève. Les revendications portaient sur le paiement de deux mois de salaires, qu'ils n'avaient, selon eux, pas perçus, l'amélioration des conditions de travail et la démission du directeur du centre, M. Bemou. Si les employés ont repris le travail jeudi 20 novembre, c'est parce que toutes les garanties leur ont été apportées et M. Bemou leur a remis sa démission, contre l'avis du bureau qui ne souhaitait pas en arriver là.

"

J'ai remis ma démission car je pars du principe que l'intérêt général prime sur l'intérêt personnel" a déclaré Maurice Bemou, désormais ancien directeur du centre de formation de l'Aprosasoma (Association pour la promotion sanitaire et sociale de Mayotte). En clair, l'homme a voulu à tout prix que les choses rentrent

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dans l'ordre quitte à payer de sa personne. La rencontre qui a eu lieu mercredi 19 midi entre les représentants du personnel, la direction du centre et le bureau de l'association s'est déroulée dans le calme et a permis de donner les réponses aux revendications des salariés qui ont repris le chemin du travail dès le lendemain. Du côté des salaires et des augmentations, le président de l'association, Raymond Fardi a prouvé que la deuxième tranche des subventions octroyées par le Conseil Général allaient être versées sur le compte de l'association pour permettre les augmentations. "L'Aprosasoma n'a jamais eu autant d'argent qu'en 2008 et le président avait prévu bien avant la grève des augmentations de salaires pour tous les formateurs diplômés qui ont récemment suivi une formation en métropole" souligne M.

tants criaient au nom d'une « école de qualité » et pour que cesse « le sacrifice de la jeunesse ». Quant à l'école primaire, le bilan est tout autant alarmant, l'an passé les instituteurs mahorais étaient en grève durant quatre longs mois pour « faire valoir leurs droit : obtenir la majoration de 25% de la DSI (Dotation Spéciale Instituteurs), l'indexation des salaires (…) ». Cette année, la grève a été reconduite dès le 28 octobre et aura duré deux semaines. L'état des écoles et les besoins criants en matière de nouvelles constructions sont aussi sur le devant de la scène et à Mayotte, l'enseignement via le système des rotations est coutumier en raison de la croissance démographique qui n'en finit pas d'augmenter le nombre d'enfants à scolariser chaque année… Au sujet de la réforme du lycée qui fait tant couler d'encre dans tous les départements et territoires français : celle-ci se prépare à une « nouvelle seconde » dès la rentrée de 2009. Le ministre a dévoilé le cadre : « un tronc commun de matières fondamentales, maths, français, histoire et langues, et des modules semestriels ». En bref, le moral est au plus bas et les syndicats ont levé leurs drapeaux et banderoles en appelant à cette « grève massive » pour dire stop à la vie chère et au démantèlement du service public. . . « Les attaques sont diverses et multiples : santé, impôts, poste, SNCF, ANPE, ASSEDIC… Il est encore temps de stopper cette politique du gouvernement, de revendiquer l'indexation des salaires et le maintien des bonifications de retraites » stipulaient les tracts des syndicats qui ne lâchent pas l'affaire face à ce contexte de « crise », au contraire la mobilisation reste de mise face aux nouvelles réformes éducatives entreprises par le ministre Darcos... Lucie Touzé Bemou. Par ailleurs, la direction du centre a exposé au personnel que les délais entre la décision d'octroyer les subventions et le versement de l'argent pouvaient parfois être un peu longs et c'est pourquoi des retards ont été constatés ce mois dans le versement des salaires. "Avec la crise, les banques demandent désormais des garanties et nous avons du lutter pour que les charges salariales puissent être versées ce mois-ci, mais avec l'arrivée de la subvention tout va rentrer dans l'ordre". Cet argent va également permettre l'achat d'équipement, deuxième revendication des salariés en grève, et permettre la modernisation de la structure. Ainsi, un protocole d'accord de sortie de crise a été signé mercredi dernier et les deux parties semblent satisfaites. Les 23 salariés grévistes ont ainsi repris le travail. Pour ce qui est de la démission de M. Bemou, si le président Fardi a clairement affiché son désaccord, elle est selon l’ex directeur irrévocable. Marion Châteauneuf

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LOCALE

Une vision cauchemardesque

N°227 du Mardi 25 novembre 2008

NAUFRAGE D'UN KWASSA

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une embarcation a chaviré au sud de l'île, à environ dix kilomètres de la plage de N'gouja sur la barrière de corail. Un pêcheur a repéré la barque retournée et a pu venir en aide à 8 naufragés, qu'il a déposé sur la plage de Chapou, à proximité, avant de donner l'alerte aux autorités. Le bilan fait état de 14 morts, 12 rescapés et 7 disparus. L'embarcation transportait, selon les témoignages des rescapés, 33 personnes : 26 adultes et 7 enfants.

C

'est jeudi 20 novembre, vers 19h30 que la barque transportant 33 personnes en provenance d'Anjouan a chaviré à environ dix kilomètres des côtes de N’gouja. C'est un pêcheur qui a repéré l'embarcation renversée et qui a pu porter

Vendredi, les cadavres ont défilé presque toute la journée devant une foule de curieux.

secours aux premiers rescapés, qu'il a

ramené jusqu'à la plage de Chapou. Ce n'est que vers 1 heure du matin que l'alerte a été donnée et les secours mobilisés. Les vedettes de la Gendarmerie, de la Police aux Frontières, et de la Gendarmerie Maritime ont été mobilisées dès la réception de l'alerte, et le PC de l'action de l'État en mer a été activé pour suivre les opérations. La Société Nationale de Secours en Mer (SNSM) est arrivée en renfort dès le lever du jour vendredi matin, de même que l'ULM de la base de Dapani. Les rescapés ont été immédiatement pris en charge par les pompiers et le SMUR pour être transportés à l'hôpital. Pendant ce temps, c'est à une réelle scène cauchemardesque à laquelle ont assisté les secours vendredi matin. En effet, la zone du naufrage a rapidement été investie par les requins qui ont rôdé

pendant un certain temps autour des corps, laissant le temps aux sauveteurs de récupérer des morts, avant de se jeter dessus et de les démembrer. Le repêchage a d'ailleurs du être interrompu sur les coups de midi en raison du danger que représentaient les squales pour les plongeurs. Petit à petit les corps arrivaient au ponton de Mamoudzou pour être transportés par les pompes funèbres jusqu'à la morgue. Les nombreux badauds, s'agglutinaient autour des grilles et regardaient les corps passer, enveloppés dans des sacs. L'inquiétude se lisait sur les visages, certains filmaient, d'autres prenaient des photos avec leurs portables... Les autorités faisaient état d'un bilan vendredi à 15 heures de 14 morts, 12 rescapés et 7 disparus. Les recherches ont repris samedi matin

mais en vain.

COMMUNIQUÉ DE PRÉFECTURE

LA

"Les personnes susceptibles d'avoir un membre de leur famille parmi les personnes décédées peuvent prendre contact avec la brigade territoriale de gendarmerie de Pamandzi, au 02 69 60 10 48. Les dossiers permettant l'identification sont en cours de constitution. Les familles pourront se présenter dès 8h le samedi 22 novembre 2008 à la caserne de gendarmerie de PAMANDZI. Il leur est demandé de ne pas venir en nombre, mais de déléguer une ou 2 personnes, les plus à même d'identifier la victime. Marion Châteauneuf

L'immigration clandestine comme fil conducteur TRIBUNAL SUPÉRIEUR D'APPEL

Mardi dernier, se tenait l'audience du Tribunal supérieur d'appel à Kawéni. Une bonne partie des affaires avait comme point commun l'immigration clandestine. Parmi la dizaine de dossiers, trois mettaient en scène des prévenus actuellement incarcérés à la maison d'arrêt de Majicavo-Lamir. Par ailleurs, une affaire qui avait fait grand bruit dans les médias il y a quelques mois, le « réseau rosette », est revenu sur le devant de la scène.

L

e premier homme à comparaître devant la cour, était un comorien en situation irrégulière, condamné en août 2008 à 12 mois de prison ferme et 3 ans d'interdiction du territoire français, pour les infractions d'entrée irrégulière sur le territoire et d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier avec la circonstance aggravante de mise en danger de la vie d'autrui. Les faits se sont déroulés le 27 août 2008, alors que la brigade nautique de la gendarmerie intercepte un kwassa au large du village de Koungou. A bord de l'embarcation, on compte 21 personnes dont un enfant de 6 ans. Très vite, trois des passagers sont identifiés comme étant les passeurs ; parmi eux Bacar*. L'un des passeurs a reconnu avoir piloté la barque avec l'aide d'un autre homme et a désigné Bacar comme étant le commandant de l'embarcation, « le seul qui connaissait le chemin ». Or, dès le début, Bacar nie en bloc. Il indique que s'il était à côté d'un des pilotes c'est parce qu'il a du écoper, à sa demande, pour éviter que la barque ne se remplisse d'eau… Question de vie ou de mort. « Je suis venu à Mayotte pour rejoindre ma femme et mes enfants ». Il affirme d'ailleurs avoir payé 200 euros pour la traversée. Dans son réquisitoire, le procureur regretta que des témoins « neutres » n'aient pas été entendus, à savoir les autres passagers du kwassa. « C'est la parole des uns contre celle de l'autre… » ajouta-t-il avant de déclarer que si pour l'infraction d'aide à l'entrée avec mise en danger, le prévenu pouvait être relaxé, pour l'entrée irrégulière, il devait être fermement puni par une interdiction de territoire. L'avocat de la défense, Me Thani, ajouta que dans cette affaire, « tout le monde était d'accord pour dire qu'il y avait bien deux passeurs, or trois

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personnes ont été condamnées… » En clair, selon lui, il était impossible qu'un commanditaire désigne trois personnes pour effectuer la traversée entre Anjouan et Mayotte, « ce n'est pas économiquement viable, c'est beaucoup trop cher ! ». L'avocat s'époumona à faire transparaître l'innocence de son client : “cela fait plusieurs années que je plaide dans ce type d'affaires et c'est la première fois que je fais appel car un réel sentiment d'injustice plane sur ce dossier… ” Après délibération, la présidente prononça la relaxe de Bacar pour ce qui est de l'aide à l'entrée et au séjour irrégulier avec mise en danger de la vie d'autrui, mais le déclara coupable d'entrée irrégulière et le condamna ainsi à 3 ans d'interdiction du territoire français à titre de peine principale sans exécution provisoire.

IL S'ÉVADE DU CRA ET DÉCLARE PENSER AVOIR ÉTÉ LIBÉRÉ !

Abdallah*, second détenu, faisait appel d'une décision prononcée en février 2008 pour les infractions de menaces sur deux agents des forces de l'ordre et soustraction à un arrêté d'expulsion. Il avait été condamné pour cela à 8 mois de prison et 3 ans d'interdiction du territoire français. Les faits remontent au 12 novembre 2007, alors que deux fonctionnaires de la Police aux Frontières (PAF) reconnaissent Abdallah dans la rue ; il s'est évadé du Centre de Rétention Administrative (CRA), quelques jours plus tôt. Ils l'interpellent et lorsqu'ils arrivent dans les locaux de la PAF, Abdallah profère des menaces de mort : « Quand je reviendrai à Mayotte, je vous couperai la gorge car je sais où vous habitez ». Abdallah déclare devant la présidente reconnaître avoir menacé les deux policiers sur le coup de la colère. Pour ce qui est de s'être évadé du CRA, il prétend avoir tout bonnement pensé qu'il était libéré et c'est pour ça qu'il serait parti… Le procureur demanda une requalification des faits en entrée et séjour irrégulier puisqu'Abdallah n'a pas été expulsé mais reconduit à la frontière. Concernant les menaces, « je passe sur ces faits, puisqu'ils ont été reconnus. Mais il est tout de même inquiétant que quelqu'un qui se permet de forcer les portes de la

France se permette d'injurier les fonctionnaires ! » Le procureur requit une peine de 4 mois de prison avec maintien en détention et 3 ans d'ITF. L'avocate de la défense tenta tant bien que mal de démontrer l'erreur dans la procédure - il était question d'expulsion et non de reconduite à la frontière comme cela aurait du l'être, or, l'arrêté de reconduite avait disparu - alors que le procureur l'avait déjà soulevée. La présidente déclara coupable Abdallah pour les faits de menaces et requalifia les faits en entrée et séjour irréguliers, avant de prononcer une peine de 4 mois de prison ferme et 3 ans d'ITF.

LE

PASSEUR ÉTAIT LE SEUL À POSSÉDER UN GILET DE SAUVETAGE…

Le troisième détenu faisait quant à lui appel d’une condamnation remontant au mois de juillet dernier, pour les infractions d'aide à l'entrée et au séjour irréguliers avec la circonstance aggravante de mise en danger de la vie d'autrui et entrée irrégulière sur le territoire. Pour cela, il avait été condamné à 16 mois de prison ferme et 10 ans d'interdiction du territoire français. Le 29 juillet dernier, un kwassa est intercepté au large du secteur des Badamiers (commune de Labattoir). A bord de l'embarcation se trouvaient 28 personnes dont trois enfants et un bébé. Moussa* et un autre individu sont alors identifiés comme étant les pilotes. Le second reconnaît les faits et désigne Moussa comme commandant. Ce dernier avoue avoir piloté la barque avec son collègue mais indique qu'ils étaient tous deux commandants. Le fait surprenant est que comme à l'accoutumée, la barque était dépourvue de matériels de sécurité et seul Moussa portait un gilet de sauvetage… Le procureur, indigné, demanda un changement de peine de 16 mois à 18 mois de prison ferme. L'avocate de la défense, Me Prat, après avoir tenté de plaider la nullité pour une lacune dans la notification de l'avis de la famille, plaida la bonne foi de son client. « Je ne comprends pas pourquoi il a été condamné à 4 mois de plus que son collègue sous prétexte qu'il portait un gilet de sauvetage. Il a déclaré qu'en cas de problème, il l'aurait prêté à la dame à côté de lui… » L'avocate

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ajouta que l'alourdissement de la peine n'était, selon elle, pas justifié et que les 10 ans d'ITF était complètement disproportionnés. La présidente remit la décision en délibéré au 16 décembre 2008.

ENTRE IMMIGRATION CLANDESTINE ET TRAFIC DE DROGUE

Le 31 août 2006, un kwassa était arraisonné par la Police aux Frontières au large de Petite-Terre, avec à son bord 20 personnes. Un sac plastique flotte à proximité de l'embarcation et lorsque les policiers le récupèrent, ils découvrent 3 kilos de cannabis. Le passeur est alors interrogé et il dénonce le propriétaire de la barque, un notable anjouanais ayant bâti sa fortune sur la construction de kwassas et les traversées clandestines entre Anjouan et Mayotte. Le passeur déclarait par ailleurs devoir livrer la drogue a un intermédiaire qui devait se charger de la vendre. L'homme était alors placé sous surveillance téléphonique pendant plusieurs mois et les protagonistes de ce trafic de drogue et de clandestins sont alors identifiés. Ils sont au nombre de cinq, sans compter le commanditaire anjouanais, et sont interpellés en mars 2007 et placés en détention provisoire. Parmi eux, Rosette, qui s'est avérée être, lors du procès, la responsable du réseau sur Mayotte et bras droit du commanditaire anjouanais. Elle se chargeait de transporter la drogue sur l'île, était contactée par des familles souhaitant faire venir des proches d'Anjouan et se chargeait de récolter l'argent et de l'envoyer vers l'île étoile. Lors de son interpellation, elle reconnaissait les faits sans difficulté et les a confirmé devant le juge d'instruction, d'où son placement sous mandat de dépôt. Lors de sa comparution devant le tribunal correctionnel, elle reconnaissait là encore les faits et malgré

ses excuses, elle fut condamnée à 4 ans de prison dont un an avec sursis. Ses acolytes étaient par ailleurs tous condamnés, y compris le notable anjouanais, condamné à 8 ans de prison ferme et sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Devant le Tribunal Supérieur d'Appel, Rosette, à l'allure de jeune femme traditionnelle et respectable implorait d'une voix fluette, à peine audible, l'indulgence de la cour : "je sais que ce que j'ai fait est mal et je vous demande pardon, mais je ne veux pas retourner en prison..." Une demande qui paraissait bien maigre au regard du chiffre d'affaires que rapportait ce trafic - entre 150 000 et 4 millions d'euros en 6 ans - et du danger auquel étaient exposés les passagers de kwassa. Le procureur Brisset-Foucault déclara que pour lui, la culpabilité de Rosette était incontestable, "elle est une actrice essentielle et centrale dans cette affaire" d'autant plus grave qu'en plus du commerce lié à l'immigration clandestine, s'ajoute celui de bangué ! Le représentant du Ministère Public indiquait par ailleurs que la première condamnation avait été selon lui trop clémente, et requérait 4 ans de prison ferme. L'avocat de la défense, Me Saidal, tenta de plaider en faveur de sa cliente tant bien que mal, d'une voix également à peine audible que même la présidente avait du mal à entendre. Malgré son manque d'assurance, l'avocat souligna que sa cliente avait déjà effectué un séjour en prison pendant plusieurs mois. "Cela lui a permis de réfléchir et elle a parfaitement bien compris sa peine..." annonça t-il avant de demander une diminution de peine. La cour décida de remettre le jugement en délibéré au 20 janvier 2009. *Prénoms d’emprunt

Marion Châteauneuf Mardi 25 novembre 2008


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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Et après les kwassas ? IMMIGRATION CLANDESTINE

Dans la nuit de jeudi à vendredi la semaine dernière, un kwassakwassa s'abîmait en mer dans le Sud de l'île avec 33 personnes à son bord. Le bilan fait état de 14 morts, 12 rescapés et 7 disparus. Rapidement, les secours sont intervenus sur place, rapatriant les corps à la morgue de PetiteTerre. À la morgue de PetiteTerre ? C'est la version officielle, en tout cas pas celle correspondant à une triste réalité qui dure depuis des années maintenant et qui ne trouve pas de solution. En effet, en guise de chambre funéraire à Mayotte, un container réfrigéré fait office, pas dans les hôpitaux qui ne possèdent pas de structure adaptée à ce type de drame, mais dans une zone industrielle du chef-lieu. Alors, que se passe-t-il véritablement après le naufrage d'un kwassa ? Explications…

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4 morts… Tel est le bilan du chavirage d'un kwassa au large de N'Gouja dans le Sud de l'île et qui s'est déroulé en fin de semaine dernière. Ainsi, vendredi soir, il était permis de voir et d'écouter au JT de RFO, que les 14 corps avaient été placés à la morgue de l'hôpital de Petite-Terre. Le drame était là, la boucle était bouclée, il ne restait plus qu'à débattre une nouvelle fois sur la tragédie de lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte en provenance d'Anjouan. Or, le reportage s'est juste arrêté au gyrophare le menant à Dzaoudzi, ne cherchant pas plus loin la vérité. De toute façon, le drame était joué, alors pourquoi chercher la petite bête ? Et bien parce qu'elle n'est pas petite la “bête”, plutôt énorme, bien dissimulée derrière un système qui ne veut pas dévoiler ses dysfonctionnements.

Lorsque tout le monde croyait que le fait-divers s'achevait aux portes de la structure hospitalière, 14 victimes bargeaient, filaient à “tombeau ouvert” vers la “capitale” pour être stockés dans un container frigorifique. Pourquoi ? L'hôpital de Mamoudzou, tout comme Dzaoudzi, ne disposent pas de morgue, ou alors de deux frigos ne pouvant accueillir que deux personnes, voire quatre si elles sont placées “tête bèche”, ce qui s'est déjà produit. Avec 14 corps, les capacités sont donc immédiatement dépassées. Pourtant, tous les six mois environ et ce depuis des années et des années, un kwassa s'abîme en mer, faisant de nombreuses victimes, sans compter les crimes, les tués sur la route, les morts naturelles qui se produisent à Mayotte. Malgré cela, rien n'a été prévu dans ce bel hôpital flambant neuf dont les clefs doivent être remises dans peu de temps. Encore une fois pourquoi ? Parce qu'une solution intermédiaire est sortie en 2004 des têtes bien pensantes de l'administration qui réquisitionnèrent une entreprise privée pour se charger des basses œuvres, que ce soit du transport des personnes, de leur “conditionnement”, des investissements à réaliser pour se faire et tout ce qui découle de ce type de situation. Et oui, un privé a eu la surprise de recevoir une réquisition d'État qui lui signifie que s'il la refuse, il file tout droit à la case Majicavo. L'idée a le mérite de donner à la fonction publique hospitalière mahoraise la possibilité de réaliser de substantielles économies en ne l'obligeant pas à se “dépenailler” pour quelques clandestins et autres “broutilles” régulières… Pour preuve, aucun investissement n'est prévu, gravé sur les tablettes des

finances sur le sujet avant 2014 voire plus. Aussi inconcevable que cela puisse l'être, c'est pourtant la triste réalité qui fait une nouvelle fois qu'Hippocampe collectionne les anomalies et les particularités. A chaque fois que ce type de drame se produit, une personne qui n'a rien demandé, se retrouve contrainte de s'occuper de ces malheureux, seul, que cela lui convienne ou pas.

CHRONOLOGIE

En 2003, après le décès d'un bébé et son transport pénible sous le soleil, dans les bras de sa maman, la préfecture a délibéré pour que soient transportés dignement les cadavres depuis le dispensaire ou l'hôpital jusqu'à leur dernière demeure. Le Conseil général décida alors d'acheter 2 corbillards pour assurer de manière gratuite, le transport des cadavres. Mais cela ne résolut pas le problème des catastrophes type kwassa où l'on dénombre de nombreuses victimes. Aussi, dès 2004, un privé est réquisitionné pour cela, avec obligation de se structurer. Les mois passèrent et en février 2006, l'activité précaire est sollicitée par la Police Judiciaire pour prendre en charge et assurer le transport depuis Longoni, des corps sans vie de personnes repêchées au large de l'île. Mais il fallait stocker les corps. Pour ce faire, les autorités imposèrent à l'entrepreneur qui rappelons-le n'a toujours rien demandé, d'investir dans un container réfrigéré et ce, dans les plus brefs délais. Ce qu'il fit, pour un coût de 48 000 euros. Mais la contrainte ne s'arrêta pas là, puisque face au bricolage et aux avancées institutionnelles mahoraises, il fallut améliorer tout cela en le professionnalisant et en l'équipant. Il fut donc demandé au bon samaritain de construire une chambre funéraire avec salles d'autopsies tout en se formant aux règles du métier, à son cahier des charges imposant du matériel répondant à la législation en vigueur de 1993. 4 véhicules furent achetés, une demande de permis de construire fut lancée tout comme l'achat d'un terrain allant bien avec. On ne peut pas dire que la société fit preuve de mauvaise volonté, continuant pendant ce temps à s'occuper des corps, des drames avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur une vie professionnelle et privée. Moralité, il forma ses hommes qui furent agréés dans leur ensemble, habilités à pratiquer cette délicate profession qui nécessite d'avoir le cœur bien accroché.

RETROUVEZ L’INFORMATION

Tout semblait filer vers le droit commun, puisque le 2 juin dernier, la préfecture par voie d'arrêté rendait applicable à Mayotte la législation en vigueur en France. Une bonne nouvelle suivie d'une autre : l'entreprise réquisitionnée était reconnue officiellement pour ses compétences et ses équipements. Mieux encore, le permis de construire pour la morgue était attribué (11 septembre 2008) par la mairie de Mamoudzou, le tout validé par la très importante commission d'hygiène et de sécurité le 16 juillet 2008. Plus rien ne semblait vouloir s'opposer au point final apposé après quatre années de galère et de douleurs profondes. C'était sans compter sur un dernier et récent coup de théâtre. En effet, celui-là même qui avait reconnu les compétences, les investissements, les efforts, les mises aux normes en juin, le sous-préfet, changea brusquement son fusil d'épaule et déclara par voie de courriers, que l'activité relevait de la compétence de l'hôpital et non d'un privé, alors que celui-ci était réquisitionné depuis des lustres et que son terrain où devait être édifiée la morgue était vicié par une classification “zone à risque”. La rédaction souhaita interroger l'entrepreneur qui ne pipa mot et ne voulut donner plus de détails sur l'affaire qui tournait une nouvelle fois en eau de boudin. Mais le dépit et la colère se faisaient sentir. Les questions furent donc posées au nouveau sous-préfet en place, Christophe Peyrel, quelques heures seulement avant que le kwassa avec 33 personnes à bord ne s'abîme en mer. « Il y a un problème d'emplacement au regard des risques sur ce terrain, et lorsqu'avait été signé le compromis, le certificat d'urbanisme n'avait pas été établi. Mais, nous avons prévu une réunion d'ici deux semaines et je vais tout faire pour débloquer ce dossier car il faut une mor-

gue à Mayotte, et il y a sûrement une solution adaptée ». Oui, mais ceci n'explique pas pourquoi un coup il reconnaît les compétences et un autre il les attribue à un hôpital qui de toute façon n'investira pas avant longtemps dans une chambre funéraire tout en déboutant celui qui des années durant a été contraint et forcé de mettre les mains dans le sang et la misère humaine tout en ayant l'obligation d'investir et de se former. La question demeure sans réponse pour l'heure. Il en faudra bien une pourtant, car les camouflers comme celui de vendredi dernier où les corps sont dits acheminés en PetiteTerre, se retrouvent dans un container inapproprié dans une zone industrielle. Et bien oui, parce que celui qui n'est aujourd'hui plus déclaré compétent a tout de même eu l'obligation de se charger des victimes de ce dernier fait-divers. Il faudrait savoir donc, apte, pas apte, en tout cas bon pour prendre les coups et subir les injustices quand l'heure est grave. Le droit commun semble bien loin d'Hippocampe qui dévisse une nouvelle fois. Reste le dossier du transport posthume sur l'île qui donnera lieu à un second volet. Seconde mouture pas piquée des vers non plus où les incohérences sont aussi nombreuses que pathétiques. À suivre donc… Ah, juste pour mémoire, voici ce qu'encourt une personne sous le coup d'une réquisition d'État :« la personne requise déclare reconnaître prendre connaissance que toute personne requise est tenue de déférer sous peine de poursuites et qu'en cas d'acceptation, elle est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines de l'article 226-13 du code pénal ». “Qu'en cas d'acceptation”. De toute façon, le choix n'est pas donné, c'est ça où la maison d'arrêt… Samuel Boscher

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Mardi 25 novembre 2008

Le Mahorais N° 227

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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Deuxième round dans l'affaire SIM contre Musada JUSTICE

Abus de biens sociaux et banqueroute, l'Affaire Sim-Musada était présentée comme le scandale financier des années 1990. Si Musada signifie entraide en shimaoré, on ne peut pas en dire autant sur l'atmosphère qui règne dans ce dossier, où tout le monde se renvoie la faute. La Musada, appartenait à l'époque à la SIM et était le principal fournisseur de matériaux de construction. En l'espace d'une dizaine d'années, la société est passée d'une activité florissante à un gouffre financier. L'affaire avait été jugée en première instance en février dernier et tout le monde s'était accordé à dire que "la montagne avait accouché d'une souris", pourtant, le prévenu, dont la culpabilité avait été reconnue par le tribunal correctionnel a fait appel. Son avocat a plaidé la relaxe tandis que le procureur a requis le triple de la peine.

E

n février dernier, le tribunal correctionnel de Mamoudzou ouvrait l'épais dossier de l'affaire Musada, considérée comme le scandale financier des années 1990. M. Daumas, ancien directeur de la société devait répondre des accusations de banqueroute par présentation de bilans comptables inexacts, utilisation de moyens ruineux pour se procurer des fonds, ainsi que d'abus de biens sociaux. La SIM, de son côté, était dans cette affaire à la fois victime et prévenue pour les chefs d'accusation de recel d'abus de biens sociaux et de complicité de banqueroute. Les faits remontaient

sonnelles, et les conclusions affolantes sont soumises au Parquet du Procureur de la République.

LE

PROCUREUR REQUIERT

LE TRIPLE DE LA PEINE PRONONCÉE

aux années 1990, alors que M.Daumas, fraîchement arrivé de métropole prenait les rênes de la Musada, magasin appartenant à la SIM et principal fournisseur de matériaux de construction. Le hic, c'est que M. Daumas ne possède aucune formation en gestion et c'est d'ailleurs ce qui va le mener à sa perte. La SIM et la Musada forment alors une grande famille, le directeur de la société immobilière, René Qaranta, est également chef du conseil d'administration, où siège également le directeur adjoint de la SIM. Ainsi, Frank Daumas, dans les bonnes grâces de M. Qaranta, bénéficie d'un logement de fonction situé à la Pointe Koungou, de la prise en charge de plusieurs voyages en métropole pour lui et sa famille, d'un déménagement payé, de la prise en charge à hauteur de 25% de sa mutuelle ainsi qu'une affiliation à la Caisse des Français à l'étranger... En

clair, le nouveau directeur de la Musada est à l'aise. Il prend d'ailleurs de plus en plus de liberté et demande la prise en charge en intégralité de sa mutuelle, une assurance décès, une assurance vie et les travaux de rénovation de son logement... Mais le plus gros du délit est constaté en 1997, alors que la Musada se noie lentement dans les difficultés financières. Pour masquer ces problèmes, la SIM va faire des avances sur commandes à hauteur de plus de 3 millions de francs - ces avances servant en réalité à couvrir les arriérés de paiement. La Musada qui continue de s'enfoncer, contracte un prêt de 4,7 millions de francs à la BFCOI dans le but officiel de "faire des aménagements et transformer le dépôt en magasin ouvert aux particuliers", mais l'argent servira en réalité à honorer les factures impayées. Un audit est réalisé quelques mois plus tard, alors que M. Daumas a démissionné pour des raisons per-

Suite aux longues heures d'audience en février dernier, le parquet avait requis à l'encontre de M. Daumas, une peine de 7 mois d'emprisonnement avec sursis assorti d'une interdiction d'exercer au poste de gérant d'une durée de dix ans. Concernant la Société Immobilière de Mayotte, une amende de 5 000 euros avait été requise pour recel d'abus de biens sociaux, mais la relaxe avait été demandée pour les faits de complicité de banqueroute par fourniture de moyens ruineux. La cour avait rendu son jugement en délibéré le 7 mai dernier et, conformément aux réquisitions, les condamnations étaient plutôt faibles, du moins bien loin de ce à quoi s'attendait le grand public étant donné l'ampleur de l'affaire. Frank Daumas a été condamné à 2 mois d'emprisonnement avec sursis et 3 ans d'interdiction de gérance, la SIM quant à elle a été condamnée à 2 500 euros d'amende. Frank Daumas, par le biais de son avocat métropolitain, Me Zapirain, a donc fait appel de cette décision. L'affaire est alors revenue sur le devant de la scène la semaine dernière, dans les mains du Tribunal Supérieur d'Appel qui siégeait mardi. Après avoir fait un récapitulatif en détails des faits et de l'audience en première instance, la présidente

donna la parole au procureur. Marc Brisset-Foucault requit une peine de 6 mois de prison avec sursis et 10 ans d'interdiction de gérance, et demanda à ce qu'on le prononce en situation de faillite personnelle. Selon le procureur, M. Daumas n'avait certes pas fait une école de commerce mais "lorsque l'on est directeur général d'une entreprise on endosse ses responsabilités et pas seulement sa rémunération ! Quand on a fait maths sup, on est peut-être pas expert comptable mais on se rend compte des difficultés de son entreprise !". Selon lui, Frank Daumas s'est octroyé des avantages auxquels il n'avait pas droit et l'abus de biens sociaux est dans cette affaire clairement caractérisé. Me Zapirain, se démena pour plaider la relaxe de son client, aujourd'hui dans une situation financière délicate. "Mon client n'était pas capable d'assumer pleinement les fonctions de directeur général" indiqua t-il avant de mettre en avant l'aspect politique du dossier. L'enchevêtrement des uns et des autres, la présence de l'ancien député, Henry Jean-Baptiste en tant que président de la SIM, le financement de la société immobilière via l'État et la Ligne Budgétaire Unique... Pour lui, Frank Daumas ne serait qu'un bouc émissaire, la SIM était le gérant de fait de la Musada, détenant toutes les orientations via M. Qaranta. La présidente choisi de remettre la décision de la cour en délibéré pour le 17 février 2009. Marion Châteauneuf

Les faussaires ne connaissent pas la crise TRIBUNAL CORRECTIONNEL

Onze affaires se ressemblant toutes pour la plupart ont été jugées au tribunal correctionnel mercredi 19 novembre, mais deux d'entre elles sortaient du lot. Elles traitaient en effet de trafic de faux papiers, ce qui est très commun à Mayotte, et toute l'assistance était très attentive. Même la présidente MarieThérèse Rix Geay était comme tout le monde d'ailleurs, étonnée par le « professionnalisme » des faussaires.

C

omme chaque semaine les audiences du tribunal correctionnel traitaient principalement de violences. Une journée qui s'annonçait donc routinière pour les magistrats, sauf que deux affaires de faux papiers sont venues y mettre du sel. Le 28 Octobre 2008 la gendarmerie a arrêté M.M. après avoir découvert à son domicile qu'il nomme lui-même son « local commercial », des sceaux officiels, des tampons, des timbres, des pièces d'identité vierges, et des centaines de documents servant à la falsification de documents comoriens et français, ainsi que deux ordinateurs et 280 en liquide.

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Ce véritable chef d'entreprise dont le « business » ne connaissait pas la crise a monté sa petite affaire en 2006, après des années de demande de régularisation de sa situation puisqu'il est d'origine malgache. Comme ses différentes demandes sont restées lettres mortes, il s'est dit comme tout bon entrepreneur « self made man » que l'on n’est jamais mieux servi que par soi même, et qu'il était temps pour lui de se mettre à son compte. Une bonne étude de marché permet souvent de bien préparer l'ouverture d'une entreprise. Et il faut dire que M.M a bien préparé son coup puisque dès 2005, notre homme a fait appel à quelques relations à Madagascar et a passé commande de tout ce qui lui était nécessaire, et surtout des timbres officiels qui ont été copiés avec précision. Les tampons étaient créés à l'aide de semelles de chaussures, les signatures étaient reproduites à la perfection après des jours d'exercice à partir des modèles officiels, bref M.M était un véritable pro du faux, et même la tarification de ses prestations avaient tout d'une affaire étudiée avec précision, à croire qu'il avait calculé son

seuil de rentabilité avec précision : le package acte de naissance, acte de naissance légalisé, jugement subjectif, et carte d'identité était facturés 80 , pour 2 heures de travail, ce qui lui a permis de réaliser un chiffre d'affaires d'environ 80.000 sur les deux ans d'activité grâce à près de 1500 clients. Malheureusement pour lui l'un d'entre eux s'est fait arrêter pour détention de faux papiers et l'ambassade des Comores a donné l'alerte aux autorités compétentes ce qui a déclenché l'enquête. L'investigation n'a pas touché que le business de M.M puisqu’un autre Le Mahorais N° 227

faussaire, R.H, bien connu dans le secteur, a également été arrêté. Interpellé le 29 Octobre, R.H qui avait eu vent de l'arrestation de son concurrent, qui était également son fournisseur de tampons, a eu le temps d'effacer toutes les données de son ordinateur. Entré illégalement en 2007 sur le territoire mahorais, R.H a monté sa boîte immédiatement et avec pas mal de réussite puisque le marché est porteur. « Au début les clients m'étaient envoyés par M.M, ensuite j'étais connu, je n'avais donc plus besoin de rapporteur de clients ». M.M et R.H, bien que concurrents,

travaillaient en effet en collaboration puisque chacun avait sa spécialité. M.M pour les pièces d'identité, R.H pour les courriers officiels pour l'ambassade des Comores notamment. Il faut dire qu'il était instituteur aux Comores et le français n'est donc pas un problème pour lui. Les lettres lui ont permis de faire un chiffre d'affaires de 5000 en 2007. Par contre les tarifs réalisés sur les documents d'identité sont moins élevés que chez M.M, puisque le même package coûte 30 chez R.H, ce que n'a pas manqué de faire remarquer la présidente. En attendant, le bonhomme aura récolté pas moins de 50 000 euros. Les deux hommes n'ont en tout cas pas du tout cherché à nier les faits, et étaient même presque fiers de raconter leur « business model ». M.M a écopé de 4 années d'emprisonnement, et d'une amende de 20.000 . Quant à R.H, il s'en sort un tout petit peu mieux puisqu'il écope de 3 ans d'emprisonnement, assortie d'une amende de 10.000 et d'une interdiction de territoire pendant 3 ans. Nassabia Djanfar Mardi 25 novembre 2008


N°227 du Mardi 25 novembre 2008

La gendarmerie lance un appel à témoins FAITS DIVERS

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Le 9 novembre 2008, au cours d'un concert à Mtsangabeach, commune de Sada, une jeune femme d'une trentaine d'années, originaire de métropole, a été agressée par plusieurs individus. La brigade de gendarmerie de Sada, renforcée par la brigade de recherches de Pamandzi, saisie de cette affaire, recherche actuellement tout renseignement susceptible de faire progresser l'enquête. Toute personne détenant des informations est invitée à contacter la gendarmerie de Sada au : 02-69-62-19-22." Le message est clair, les gendarmes lancent un appel à toute personne pouvant apporter des informations sur le signalement des agresseurs, apparemment au nombre de trois, et sur le déroulement de la soirée. Que vous ayez assisté au concert, ou entendu parler de quoi que ce soit, la moindre information peut être capitale dans cette affaire.

REPRISE

DES RECONDUITES À LA FRONTIÈRE

Mardi 18 novembre à midi les reconduites aux frontières ont redémarré de Mayotte vers Anjouan, a t-on appris de source officielle. Le directeur de la Police aux Frontières a par ailleurs confirmé la nouvelle, sans pour autant détailler l'accord conclu entre la France et les Comores pour faire plier le gouvernement de l'île autonome d'Anjouan. Les reconduites aux frontières étaient suspendues depuis le 7 novembre dernier, obligeant ainsi les autorités à libérer les étrangers en situation irrégulière retenus au centre de rétention administrative, après 5 jours ou lorsque le nombre maximum de clandestins dépassait la limite de capacité des locaux. En clair, depuis le 7 novembre, les services de l'État travaillaient en vain à interpeller des gens qui allaient être relâchés quelques jours, voire quelques heures plus tard, avec une simple invitation à quitter le territoire au plus vite... Ce sont ainsi 186 personnes qui ont été interpellées puis libérées pendant ce blocage. Mais si les reconduites à la frontière ont repris leur cours, il n'en reste pas moins que le gouvernement anjouanais refuse toujours d'accueillir les Mohéliens et les Grands-comoriens. Ces derniers, beaucoup moins nombreux, sont renvoyés vers leur île par voie aérienne. La situation est d'autant plus ridicule que ces derniers ne sont pas plus d'une demi-dizaine par semaine à être renvoyés aux Comores. Mais il semble que les autorités comoriennes prennent un malin plaisir à faire tourner en bourrique les services de l'État français, surtout dans le domaine de l'immigration clandestine...

OPÉRATION SAM : PLUS DE 700 VÉHICULES CONTRÔLÉS

Mardi 25 novembre 2008

Ce sont 770 véhicules qui ont été contrôlés le week-end dernier, vendredi et samedi soir. Les gendarmes étaient postés au niveau de la Maison d'Arrêt de Majicavo-Lamir, pour cueillir les fêtards qui allaient ou revenaient du Koropa. Au total ce sont 320 véhicules qui ont été contrôlés entre 22 heures et 4 heures du matin. 16 infractions ont été relevées en matière d'alcoolémie au volant, dont le plus fort taux était de 1,5 g. d'alcool par litre de sang. Pour information la limite est fixée à 0,5 g. Les gendarmes en ont profité pour distribuer gratuitement des kits de sécurité routière aux conducteurs qui n'en étaient pas équipés. Côté sécurité publique, les policiers qui étaient postés samedi soir au rond-point SFR de Kawéni et à celui de la Pointe Mahabou, ont contrôlé 450 véhicules. Fait étonnant et particulièrement encourageant : seules 2 infractions ont été relevées en matière d'alcoolémie.

OPÉRATION

POIDS LOURDS

À l'occasion de la semaine de la sécurité, jeudi 20 novembre, un contrôle poids lourds était organisé par la gendarmerie au niveau de la zone industrielle de Longoni, en partenariat avec la Direction de l'Équipement. Sur les 6 véhicules passés au crible, 5 étaient en surcharge… Les sociétés ont écopé d'une amende de 90 , devant être payée immédiatement sous peine de confiscation du camion, et d'un petit cours sur la signification des différents signes sur la carte grise.

IMMIGRATION

CLANDESTINE

La semaine dernière, 336 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés par les services de l'État. En parallèle, 7 kwassas ont été interceptés par la Police Aux Frontières les Douanes et la (PAF), Gendarmerie. Les pilotes ont été présentés en comparutions immédiates et ont tous été écroués à la maison d'arrêt pour des peines allant de 4 ans à 5 mois de prison ferme et de 10 à 2 ans d'Interdiction du Territoire Français. Depuis le début de l'année, 14 469 personnes ont été éloignées dans le cadre de 12 042 arrêtés préfectoraux de reconduites aux frontières. Marion Châteauneuf

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Une crise d'accord, mais laquelle ? ECONOMIE

Mayotte est touchée certes, mais pas uniquement par la crise qui est montrée du doigt dans tous les médias : la gestion abracadabrantesque des collectivités est bien la raison essentielle du plongeon futur de l'économie mahoraise. De lutte contre la crise mondiale, il en était question mardi 18 novembre, puisque le préfet, représenté par Christophe Du Payrat avait provoqué l'organisation d'une réunion à laquelle assistaient les responsables économiques : la chambre consulaire, Michel Taillefer pour le MEDEF, les banques, et les services d'Etat concernés par la crise financière internationale, le Trésorier Payeur général, YvesMarie Godefroy, l'IEDOM, Thierry Beltrand et François Ellen. Le but était d'expliquer l'application à Mayotte du plan gouvernemental en réponse à la crise internationale qui ne touche que moyennement l'île au lagon. Mais le manque de communication sur les solutions à trouver pour que cessent les dérives des municipalités a fait cruellement défaut.

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i Mayotte est plus touchée par une crise liée aux finances défectueuses de ses municipalités, la crise mondiale est de fait une réalité, et tous les acteurs économiques de l'île félicitent l'Etat pour la rapidité de sa réaction et son ampleur : 360 milliards pour abonder les liquidités des banques en amenant une partie de cette somme en garantie, et pour renforcer les fonds propres des banques nationales sur lesquelles s'appuient évidemment les banques mahoraises. L'Etat à ce titre n'entre pas dans le capital des institutions financières, mais participe en achetant des obligations. Quant aux derniers chiffres sortis pour Mayotte, il faut souligner une inflation toujours deux fois plus importante qu'en métropole (5,5% au 30 septembre 2008) avec un poste alimentation et boissons qui grimpe de 14%. Le commerce extérieur a un taux de couverture dérisoire puisque les exportations ne sont assurées que par l'aquaculture, alors que les importations continuent à s'accroître. L'élément très rassurant est la consommation des ménages en achat de véhicule en hausse de +4,40 % par rapport au 3ème trimestre 2007, due essentiellement à l'accroissement du SMIG de 12,3 % l'année dernière. Quant aux chiffres en hausse concernant les investissements des ménages et des entreprises, s'ils sont bons, ils ne sont pas significatifs, car datant de juin 2008. Le secteur du bâtiment et Travaux Publics (BTP) entame une stagnation qu'avait prévue l'IEDOM lors du précédent bulletin car les commandes publiques ne sont plus renouvelées et les délais de paiement des collectivités locales dépassent plusieurs mois, ce qui provoque déjà licenciements Le Mahorais N° 227

Christophe Du Payrat : « Expliquer l'application du plan gouvernemental pour contrer la crise »

en masse, et dépôts de bilan futurs. Le tourisme aussi est en stagnation cette année, et les services marchands tels que le nettoyage et le gardiennage, plombés par les hausses successives du SMIG que touchent leurs nombreux personnels, sont en chute. Les agriculteurs et les chefs d'entreprises quand à eux sont très pessimistes pour les prochains mois. Au niveau des banques, à l'origine de la crise financière, l'augmentation de l'octroi de crédit (+ 30 % en juin 2008/2007) doublée d'une ressources (dépôts) en diminution leur impose un refinancement qui coûte cher par les temps qui courent. L'octroi de crédit à court terme aux collectivités n'arrête pas de croître, + 75% d'un mois de juin à l'autre, ce qui met en valeur ce que tout le monde sait déjà : les finances des dites collectivités étant à sec, elles sont obligées d'emprunter, et problème gravissime, elles émettent les paiements avec des délais de plus en plus long, lorsqu'ils sont effectués.... Un autre signe du malaise ambiant est donc l'accroissement des traites non honorées qui sont passées de 1,7 millions d'euros fin 2007 à 2,5 millions d'euros actuellement. Trois dispositifs sont alors mis en œuvre : la commission de surendettement déjà présente depuis avril 2007, un dispositif pour accompagner les entreprises en difficulté, et un médiateur du crédit pour s'assurer que les banques respectent bien l'octroi de crédit sans aucun frein. Pour ces entreprises, un site : www.mediateurducredit.fr et pour les banques OSEO, leur permettra de renforcer leur fonds de garanties. Le message à faire passer était donc clair : Mayotte n'est pas encore touchée par la crise, peut-être en voie de l'être… Il faut voir mais ne pas dramatiser. Parce que le mal de Mayotte est, il est vrai, ailleurs : comment ne pas dramatiser devant les queues des dirigeants d'entreprises qui ne peu-

vent plus payer leurs salariés et leurs traites parce que leurs factures ne sont pas payées par les municipalités et collectivités, devant les marchés auxquels personne ne répond plus par peur de ne pas être payé… L'Agence Française de Développement a bien promis 67 millions d'euros de prêts pour l'Outre mer, et « Mayotte » explique Thierry Beltrand, « sera servie par rapport aux besoins en cours ». Il faut espérer que ces besoins soient chiffrés à la hauteur du problème de toutes ces entreprises qui se retrouvent sur le carreau parce que les élus ont dépensé sans compter, et continuent d'ailleurs puisque plus de quarante d'entre eux se sont rendus au Congrès des maires de France en Guyane, pour 17 municipalités, là où la métropole en envoyait moins d'un sur trois municipalités… Qui est là pour restreindre ces dépenses inconsidérées ? Même pas l'Etat puisque selon Yves-Marie Godefroy, « la tutelle, c'est du passé. Le compte des résultat des collectivités locales est déficitaire, ce qui perturbe les financements des investissements ». Oui, mais les solutions ? « Les solutions, ce sont les élus locaux qui les détiennent, l'Etat n'a pas de pouvoir pour leur interdire ». Oui, mais alors qui ? Qui va leur expliquer que la ressource n'est pas inépuisable et qu'ils sont en train de tuer à petit feu l'économie mahoraise ? Que la vision qu'a la métropole de la gestion des deniers publics est tellement catastrophique, que tout cela pourrait compromettre les chances d'une départementalisation réussie ? Les économistes ont beau crier qu'il faut diminuer les dépenses de fonctionnement courantes, qui a restreint le nombre de billets d'avion ? Il faut que chacun se pose devant ses responsabilités, sans quoi l'économie mahoraise partira à vau-l'eau. Annette Lafond

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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

La prévention à l'état pur via des interventions grandeur nature SEMAINE DE LA SÉCURITÉ

Mercredi 19 novembre, l'opération phare de la semaine de la sécurité organisée sous le patronage de la Préfecture de Mayotte - a fait salle comble au sein de la MJC de M'Gombani. Tous les acteurs de la sécurité (services de l'Etat, associations de secourisme, forces de l'ordre...) étaient réunis afin de dévoiler les ficelles de leurs métiers ainsi que la réalité sur le terrain au public scolaire venu en nombre dans la matinée, l'après-midi étant ouvert à tous.

A

u programme : interventions de secours grandeur nature et mise en situation d'une interpellation rondement menée par les hommes de la Gendarmerie Nationale. Attentif et nombreux, le public aura pu déambuler à son aise entre les différents stands qui étaient particulièrement intéressants tout en restant ludiques et abordables aux plus jeunes. Venu inaugurer comme il se doit la semaine de la sécurité, Monsieur Jean-Paul Normand - directeur de cabinet de la préfecture- accompagné du chef du SIDPC (Service Interministériel de la Défense et de la Protection Civile) Monsieur Baffour, prenait la parole dès 10h00 au sein de la MJC de M'Gombani afin de souligner tout l'intérêt de cette opération au public

scolaire venu en nombre. Chacun étant libre de déambuler à son aise entre les multiples stands mis en place, l'ambiance était donc conviviale tout en étant instructive aux yeux des jeunes réceptifs aux messages divulgués par les acteurs de la sécurité : que ce soit au niveau de la sécurité routière, civile ou intérieure. Entre la gendarmerie, les pompiers, la DASS (Direction des Affaires Sanitaires et Sociales), la Marine Nationale, la Croix Rouge, l'association de secourisme de Nyambadao, le SIDPC (Service Interministériel de Défense et de Protection Civile) , la Police, Météo France, la DE (Direction de l'Equipement), le CHM (Centre Hospitalier de Mayotte), le GSMA (Groupement du Service

Militaire Adapté), AGF (assureur tests code de la route) (…) : la multitude des stands mis en place aura retenu l'attention de tous. Cerise sur le gâteau, les jeunes du collège de Kani Kéli ont présenté en avant première deux spots ciblés sur la sécurité routière. La qualité de ces films est à souligner, dans un esprit choc et véridique, le message est clairement passé : « stop au massacre », celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas !

POMPIERS

ET GENDARMES

ACTEURS ET DIFFUSEURS DE MESSAGES CLAIRS

réalistes et dissuasives. En premier lieu, les gendarmes ont simulé une arrestation de malfaiteurs grandeur nature avec armes aux poings, chiens -équipe cynophile de la gendarmerie spécialisée pour traquer la moindre trace de produits stupéfiants- et menottes à la clef ! C'est avec attention que les élèves ont suivi la scène de près, attentifs à ce qui se jouait sous leurs yeux, démonstration dynamique des missions d'un peloton d'intervention qui a été renouvelé plusieurs fois dans le courant de la journée. S'ensuivit une manœuvre de désincarcération assurée par les hommes en rouge du Service d'Incendie et de Secours (SIS), cette opération de secours routier impliquait une voiture et un scooter avec deux victimes ainsi que l'évolution de certains engins sur l'aire de manœuvre. C'est donc une

véritable scène d'accident qui se jouait sous le regard médusé du public et l'expérience des sapeurs pompiers aura été mise sur le devant de la scène dans le but de montrer les dangers existants au volant. La prévention passe également par la vision de la réalité et cette journée aura été marquée par l'implication des acteurs de secours, véritablement prompts à prévenir plutôt que de guérir… En bref, l'action phare de la semaine de la sécurité routière a remporté un franc succès mercredi 19 novembre et malgré la pluie, les intervenants et le public ont répondu présents, force est de constater que telles manifestations sont à renouveler pour toujours plus de sécurité !

mes humains" soulignait M. Busson avant de citer les naufrages de kwassas, les disparitions de pêcheurs, ou encore le chavirement de boutres, comme ce fut le cas en septembre 2006, sans oublier le naufrage de Kwassa de vendredi dernier qui fit 14 morts. "Vous avez le rôle de faire passer ce message. Le lagon est un trésor mais la mer représente aussi de nombreux dangers et une simple panne peut rapidement virer au drame si on est négligent" expliquait-il aux collégiens. Selon l'administrateur des Affaires Maritimes, les premières causes de mort dans l'eau, sont le stress et la panique. Viennent ensuite la soif, la faim et le froid. "Il ne faut pas essayer de lutter contre le courant, la dérive est inévitable. Il faut essayer de se calmer et de faire la planche

pour éviter de perdre son énergie et sa chaleur." Il soulignait d'ailleurs des cas de dérive ayant pu durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, comme les pêcheurs qui avaient disparu vers le banc du Geyser et ont dérivé jusqu'en Somalie... Enfin, M. Busson a martelé aux enfants :"c'est à vous de faire passer le message dans vos familles. Lorsque quelqu'un part en mer, il doit impérativement dire la zone où il se rend et l'heure de son retour. Ainsi, en cas de problème il faut appeler tout de suite les secours. Mieux vaut une fausse alerte qu'un SOS trop tardif..."

Lucie Touzé

:

!

Sur le terrain de basket, une mise en scène réussie aura retenu l'attention du public à travers des interventions

Répétition de sauvetage SEMAINE DE LA SÉCURITÉ

Dans le cadre de la semaine de la sécurité, une simulation de naufrage d'un voilier était organisée en rade de Mamoudzou. Pour l'occasion, des collégiens ont pu assister aux premières loges à cette démonstration et les secours ont pu en profiter pour s'exercer à ce type d'intervention, pas si rare que ça, à en croire le discours de l'administrateur des Affaires Maritimes, Olivier Busson.

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e rendez-vous était donné à 14 heures sur le parking de la barge à Mamoudzou, en bordure de lagon.

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Les collégiens ne savaient pas tous à quoi s'attendre, mais lorsque l'administrateur des Affaires Maritimes est arrivé en courant pour leur annoncer qu'un voilier allait faire naufrage devant eux, les papotages et les ricanements ont cessé. Le voilier était en réalité une petite barque avec à son bord deux hommes, mais ce n'est pas ça qui a cloué le bec aux jeunes. Alors qu'Olivier Busson s'époumonait à détailler la procédure en cas de détresse, l'exercice a commencé. Les deux hommes en perdition sur leur "voilier" ont déployé le radeau de survie. À bord de l'engin flottant se trouvent tout le matériel de détresse et une valise de survie avec de l'eau et des vivres.Une fois à l'intérieur, les naufragés ont largué de la fluoriscine dans l'eau, un liquide qui se diffuse très vite, de couleur verte et qui permet aux secours qui survolent la zone de repérer plus vite l'embarcation en péril. Les fusées de détresse ont également été allumées pour aider le bateau de la SNSM (Société Nationale de Secours Maritimes) à voir le radeau de loin. Entre temps, un des naufragés est tombé à l'eau. Il s'agissait donc pour les secouristes de récupérer le premier naufragé à bord du radeau, ainsi que de sortir le second en situation

de stress, hors de l'eau. Une fois les deux hommes en sûreté sur le bateau de la SNSM, les naufragés, enroulés dans des couvertures de survie, ont été amenés jusqu'au ponton des croisiéristes pour être pris en charge par les pompiers. L'exercice s'est, selon un membre de la SNSM, très bien passé. Du côté des collégiens, la leçon semble être bien passée : "même si c'est pour de faux, on sait qu'il faut avoir le matériel de sécurité sur le bateau quand on part en mer car en cas de problème, c'est très efficace" expliquait un des collégiens de l'assistance.

LE

STRESS,

PREMIÈRE CAUSE DE MORT DANS L'EAU

De son côté, Olivier Busson indiquait que dans la zone de compétences des autorités françaises qui entoure Mayotte, on dénombre plus d'accidents que dans la zone Atlantique française ! En clair, le manque de formation et de matériel de sécurité fait encore trop souvent défaut sur les embarcations qui circulent dans la zone, ce qui est à l'origine de naufrages et de disparitions. "À Mayotte, l'organisation de recherches et de sauvetages est opérationnelle, mais il y a malgré tout des draLe Mahorais N° 227

Secours en Mer : 02-69-62-16-16 Marion Châteauneuf Mardi 25 novembre 2008


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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Zoom sur la sécurité routière SEMAINE DE LA SÉCURITÉ

La semaine de la sécurité a multiplié les actions aux quatre coins de l'île la semaine dernière et ce, autour de trois principaux axes : la sécurité civile, routière et intérieure. Pour ce qui est de la sensibilisation sur les routes, les différents services de l'Etat ont mis le paquet afin de toucher un large public. Vendredi 21 et samedi 22 novembre, l'accent était porté sur la prévention et rien n'a été laissé au hasard : outre les opérations destinées au public scolaire, deux initiatives auront été remarquées par les automobilistes. Premièrement, une journée d'animations était organisée sur le parking du centre commercial Jumbo Score samedi 22 novembre ainsi que deux soirées « SAM » qui se sont déroulées aux portes des discothèques de Mamoudzou. Pour les non initiés, ces soirées sont porteuses d'espoirs puisqu'il s'agit de changer les mentalités en désignant dès le début de soirée, l'ami « Sam » : celui qui ne boira pas pour reconduire tout le monde sain et sauf !

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a prévention en matière de sécurité routière passe indéniablement via la jeunesse et donc des opérations de sensibilisation au sein des établissements scolaires mais en parallèle, la préfecture de Mayotte a mis le paquet dans le cadre de la semaine de la sécurité dans le but de toucher un plus large public. Une journée d'animations s'est tenue sur le parking du centre commercial Jumbo Score le samedi 22 novembre avec au programme : « contrôles gratuits de l'éclairage et des pneus des véhicules, des masques de simulation d'alcoolémie, des recettes de cocktails sans alcool » et bien évidemment une piste de sécurité routière pour joindre l'utile à l'agréable et de nombreux cadeaux à gagner ! « Les contrôles d'alcoolémie effectués ces derniers mois par les services de police et de la gendarmerie montrent que les contrôles positifs demeurent trop importants » dixit un communiqué émanant de la préfecture avant de poursuivre : « afin de lutter contre le développement de ce phénomène qui constitue un réel danger, et une atteinte à la sécurité routière, le pré-

fet de Mayotte a décidé de poursuivre les actions de sensibilisation et de prévention ».

SOIRÉES “SAM” :

“CELUI QUI CONDUIT, C'EST CELUI QUI NE BOIT PAS” ! Dans ce cadre, « les services de la préfecture avec l'appui de la direction de l'équipement (DE) et des services de police et de gendarmerie, en relation avec deux débits de boisson, et avec le soutien de plusieurs partenaires commerciaux, une opération de sensibilisation ciblée vers les usagers des bars et des discothèques sur le thème “SAM”, “celui qui ne boit pas, c'est celui qui conduit”. En clair, ces opérations organisées vendredi 21 novembre aux abords du Koropa (Majicavo-Koropa) et samedi 22 au Mahaba (Mamoudzou) se sont déroulées précisément de 22h00 à 4h00 du matin. L'objectif des soirées « SAM » est simple : il s'agit d' « inciter les conducteurs à rester sobres pendant une soirée afin de reconduire

leurs passagers en toute sécurité ». Seule la sécurité prime et donc, bon sens et raison sont requis pour minimiser les risques sur les routes et bien évidemment, ne pas prendre le volant sous l'emprise de l'alcool ! Quant à l'organisation relative à cette action, celle-ci se voulait simple : « inviter les conducteurs de véhicule à ne pas consommer des boissons alcoolisées pendant la soirée, identifier les volontaires à l'aide d'un bracelet qui leur servait de sésame pour obtenir des boissons sans alcool tout au long de la soirée dans l'établissement partenaire de l'opération « SAM », un contrôle avec éthylotest était effectué à la sortie, et les « capitaines de soi-

Mettre les compétences de chacun au service de tous

rée » qui ont respecté leur engagement se sont vus gratifiés d'un cadeau. Dans le cas contraire, une navette gratuite était proposée pour un retour sécurisé vers Mamoudzou ». Il était impératif de jouer le jeu dans les règles de l'art car parallèlement à ces opérations de prévention « des contrôles de police et gendarmerie ont été mis en place sur plusieurs points de l'agglomération ». Vigilance, prudence et responsabilité étaient donc sollicités, comme à chaque fin de soirée arrosée ! Lucie Touzé Résultats de l’opération dans la rubrique “Faits-divers”

FORUM DE LA FÉDÉRATION DES ENTREPRISES PUBLIQUES LOCALES

Forte d'un réseau ultramarin développé, la Fédération des EPL est encore peu connue à Mayotte, c'est pourquoi elle a organisé un crochet par ici à l'occasion d'une conférence qui s'est tenue sur deux jours, avant que la délégation ne s'envole vers La Réunion. Sur le thème du développement durable des territoires, la mission séduction a retenu l'attention de l'auditoire réuni les 17 et 18 novembre dans l'hémicycle Bamana du conseil général. Quand l'île Bourbon regroupe 23 EPL, Mayotte n'en comptabilise que 2, la SIM et EDM, sur un total de 81 pour l'ensemble ultramarin.

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es entreprises publiques locales sont des moteurs du développement de l'outre-mer, c'est dans cet esprit que la Fédération organisait lundi et mardi cette conférence. Elus locaux, dirigeants des entreprises publiques locales, représentants des pouvoirs publics et des partenaires institutionnels étaient conviés. Pour étayer les bienfaits d'une affiliation à la Fédération, ses deux membres locaux que sont Electricité de Mayotte et la Société Immobilière de Mayotte ont fait part de leur témoignage. Ils ont montré que ce rapprochement les a aidés par les conseils avisés de la

Fédération à se développer, à appréhender les défis actuels des secteurs d'activité qu'ils représentent.

MISSIONS

La Fédération des Entreprises Publiques Locales a pour premier objectif de représenter et de promouvoir les intérêts des Sociétés d'Economie Mixte et des Sociétés Publiques Locales auprès des pouvoirs publics, des collectivités locales et des partenaires des Sem aux plans régional, national et européen. Son lobbying repose sur un réseau de 130 parlementaires présidents d'EPL, l'activité de 9 commissions permanentes et l'apport de 34 comités et réseaux techniques. La Fédération anime plus de 30 réseaux professionnels. Des réseaux de partage répartis par métier (tourisme, logement, aménagement, transports…) et par fonction (présidents, communicants, juristes…). Avec le concours de ses partenaires, elle organise également d'importantes plateformes d'échange et d'information : congrès des Entreprises publiques locales; rencontres nationales; conférence des EPL d'Outremer comme c'est le cas pour ces 17 et 18 novembre 2008 à Mayotte. La Fédération offre un large éventail de services à ses 736 adhérents. Elle leur permet d'être informé sur

RETROUVEZ L’INFORMATION Mardi 25 novembre 2008

l'actualité, de sécuriser leur gestion (veille juridique, analyses financières, démarche qualité…) et de renforcer leurs compétences (école de management, institut des administrateurs de SEM, formations d'actualité…).

IMPLICATION

MINIMALE

Des débats qui ont pu par moments paraître pompeux, qui se basaient peut-être trop souvent sur les expé-

EN CONTINU SUR Le Mahorais N° 227

riences réunionnaises ou antillaises, mais qui montrent tout l'intérêt national sur le plan du soutien des EPL d'outre-mer. Un manque flagrant de participation des communes, qui auraient pu assurer leur représentation par des adjoints puisque les maires étant partis en congrès du côté de la Guyane. Saïd Omar Oili, conseiller général et membre actif de l'opposition, n'a pas manqué de faire savoir son mécon-

tentement sur ce point. Mayotte, prétendant département, s'inscrit dans cet attrait, toutes les expériences sont donc bonnes à prendre... Pour plus d'informations sur la Fédération, rendez-vous sur www.lesepl.fr. Laurent Millet

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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

“Je reste confiant sur tous les dossiers d'importance” INTERVIEW EXCLUSIVE DU PRÉFET DENIS ROBIN

Jeudi 20 novembre, alors que la grogne générale se faisait entendre dans les rues de Mamoudzou du côté des fonctionnaires de l'Education Nationale, le préfet Denis Robin a pris le temps de répondre à cinq grands thèmes portant sur l'actualité de l'île qui ne cesse de bouger… Entre les conflits sociaux, les questions portant sur le thème malheureusement récurrent de l'immigration clandestine, le dossier capital de l'Etat Civil sur Hippocampe en vue de la départementalisation de ce petit caillou français implanté au cœur du Canal du Mozambique, le Plan d'Aménagement et de Développement Durable (PADD) ou bien encore les inquiétudes liées aux finances publiques, le Préfet de Mayotte s'est montré confiant face aux défis de demain et motivé pour faire avancer les dossiers d'actualité de l'île qui perturbent indubitablement l'air calme de Mayotte… e Mahorais : Par rapport aux conflits sociaux actuels, quel bilan tirez-vous des deux semaines de grève des instituteurs dès la rentrée, à savoir le 28 octobre ? Denis Robin : En ce qui concerne la grève des instituteurs, je martèle toujours le fait que le droit de grève est un droit reconnu par la loi et la Constitution et je veille à ce qu'il soit respecté. Par contre, à partir du moment où la grève prend une forme qui gêne les autres citoyens, je ne peux pas l'accepter - telles que les fermetures autoritaires d'écoles comme cela a été le cas par le passé ou des barrages -, et je serai intransigeant en ce qui concerne la forme de la grève pour que les autres citoyens ne soient pas pénalisés. Sur le fond de la grève, les instituteurs avaient une revendication légitime concernant la DSI (Dotation Spéciale Instituteurs/ Indemnité Représentative du Logement). Premier point, je tiens à dire que cette indemnité est bien versée à Mayotte. La revendication portait précisément sur la majoration de 25% de cette prestation qui doit être versée aux personnes mariées ou ayant des enfants à charge. Après m'être activement penché sur le sujet, je me suis rendu compte que l'Etat verse bien l'argent correspondant. L'IRL était versée depuis 2002 à des instituteurs qui n'y avaient pas droit les contractuels -, ce qui ne permet plus de verser la majoration de 25% aux ayants droit malgré le fait que l'Etat verse à l'euro près ce qui est nécessaire pour cette indemnité. Une fois que cela a été compris, nous avions déjà fait un grand pas. J'ai donc saisi le président du conseil général et nous avons élaboré une solution tous les deux : premièrement, on entre dans le droit commun et on applique les textes dans toute leur pureté. C'est-à-dire que la majoration de 25% doit être versée aux instituteurs qui y ont droit, mais

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parallèlement, le conseil général versera une compensation dès le 1er janvier 2009 aux contractuels afin de ne pas affecter directement leur pouvoir d'achat. Il y avait plusieurs solutions dont celle de demander aux contractuels de reverser cet argent mais j'ai refusé de le faire pour des raisons d'équité. Voilà l'arbitrage que j'ai rendu : la majoration de 25% de la DSI sera versée au 1er janvier 2009 mais sans effet rétroactif. La reprise du travail a été très rapide après la réunion commune que nous avons tenue avec les représentants syndicaux. J'ai bien conscience que je ne peux pas demander aux instituteurs d'approuver ma décision mais je leur demande de la comprendre car pour des raisons d'équité, il aurait été très difficile de demander le reversement de l'IRL aux contractuels. L.M : Quel message souhaitez vous faire passer aux manifestants de ce jour, à tous ces personnels de l'Education Nationale (1er et 2nd degrés) qui refusent « le démantèlement du service public et la dégradation du pouvoir d'achat » ? D.R : C'est un message assez fort et mon rôle en tant que Préfet est qu'il soit répercuté au niveau du ministère concerné, ce qui sera fait dès ce soir. L. M : Dans le cadre de l'indexation - revendication fréquemment remise sur le devant de la scène -, quels sont les pré-requis nécessaires pour que celle-ci soit effective à Mayotte ? D.R : Tout d'abord, l'indexation n'est pas une question qui touche uniquement le personnel de l'Education Nationale mais toute la Fonction Publique. L'indexation répond à un problème de pouvoir d'achat. Ce qu'il faut savoir au préalable c'est si les

fonctionnaires sont particulièrement touchés par ce problème par rapport à leurs collègues du secteur privé. Cette indexation ne doit pas accroître les différences sociales ni accroître le différentiel entre les secteurs public et privé. D'un point de vue juridique, il faudrait un décret pour créer cette indexation à Mayotte mais il y a avant tout des études sérieuses à mener afin de savoir si le secteur public est réellement dans une situation de retard par rapport au privé. L. M : Au sujet de l'immigration clandestine, plusieurs difficultés ont été enregistrées ces dernières semaines, les reconduites ont même été suspendues. Est-ce le fruit de la volonté du président Sambi ? Pouvez-vous expliquer ce qui s'est réellement produit et ce qui a permis la reprise normale des reconduites à la frontière ? D.R : Le président de l'Union des Comores n'est pas en cause pas rapport au blocage des reconduites à la frontière qui s'est produit récemment, cette volonté venait directement du gouvernement autonome d'Anjouan. Ce qu'on peut dire c'est que ces dernières semaines, nous avons dû faire face à une série de difficultés dans le cadre des reconduites. La première difficulté à solutionner concernait d'abord les îles sur lesquelles les étrangers en situation irrégulière étaient reconduits. En clair, le gouvernement anjouanais souhaitait que les Grands Comoriens soient reconduits à Moroni, les Mohéliens à Mohéli et les Anjouanais sur Anjouan. Nous avons des vecteurs aériens pour assurer ce système et c'est donc ce que nous avons fait. La deuxième difficulté concernait les enfants car le gouvernement autonome d'Anjouan spécifiait que selon Le Mahorais N° 227

les accords internationaux existants, la reconduite aux frontières des enfants n'est pas permise : ceci est vrai mais ce n'est pas ce que nous faisons puisque seuls les enfants accompagnés de leurs parents ou tuteurs sont reconduits car il serait bien pire de séparer des familles et de laisser des enfants seuls à Mayotte. Sur ce point, il y a eu des malentendus et nous avons rencontré des difficultés pour se faire comprendre avant que tout rentre dans l'ordre. Ensuite, le gouvernement autonome d'Anjouan a souhaité que l'on raccompagne les gens chez eux, directement dans leurs villages : ce qui n'est évidemment pas possible. Nous avons donc dû faire face à plusieurs difficultés ces dernières semaines mais à chaque fois l'ambassadeur français aux Comores a su intervenir pour gérer les malentendus à force de dialogue. Mais les reconduites ont par la suite été interrompues sur décision du gouvernement d'Anjouan. Le quai d'Orsay a été saisi ainsi que tous les ministères concernés et nous avons repris point par point chaque revendication du gouvernement autonome anjouanais pour solutionner ce blocage. Ce n'est pas une reprise moyennant finances ce qui aurait été clairement indécent : l'Union des Comores est un pays qui a des difficultés matérielles connues mais les aides européennes n'ont aucun lien avec la reprise des reconduites. Pour ce qui est de l'organisation, actuellement nous continuons à reconduire les Mohéliens à Mohéli, les Anjouanais à Anjouan et les Grands Comoriens à Moroni. Un accord a été signé pour qu'il en soit ainsi et des vecteurs maritimes et aériens ont été trouvés. L. M : Quelles sont les objectifs de

l'année 2008 en matière d'immigration clandestine ? Seront-ils atteints ? Pensez-vous réellement que la politique du chiffre soit la meilleure pour solutionner le problème de l'immigration clandestine sur l'île ? D.R : Mon objectif est de faire le mieux possible : on doit reconduire les étrangers qui doivent l'être mais je ne travaille pas pour faire du chiffre. Toutefois, aucune faiblesse n'est permise dans l'interception des kwassas et le troisième radar nous permet d'être plus performants. Je souhaite également intensifier le contrôle au sein des filières économiques. Il faut mettre fin à ce qui est l'un des motifs de l'immigration clandestine à Mayotte, l'emploi dissimulé de travailleurs clandestins. Je ne peux pas me contenter de la situation actuelle. Il y a également une autre façon d'opérer pour stopper les flux de l'immigration clandestine : il s'agit de faciliter la circulation des hommes entre les îles sans pour autant tolérer le stationnement des étrangers à Mayotte. Etant donné qu'il n'y a pas de consulat de France à Anjouan pour venir à Mayotte, la voie de l'immigration légale est particulièrement complexe pour ceux qui souhaitent se rendre ici pour des évènements, mariages ou autres (consulat français basé en Grande Comore, visas onéreux...). En ce sens des démarches importantes sont mises en place avec le GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau) pour assurer l'ouverture d'un consulat français à Anjouan, projet qui devrait être concrétisé en 2009. A travers ce projet, je tiens à donner un exemple très précis de la limite de la politique du chiffre : tout le monde met beaucoup d'espoir dans l'ouverture d'un consulat à Anjouan pour que les Anjouanais puissent venir de façon légale quand ils le souhaitent et le chiffre des reconduites à la frontière devrait ainsi baisser. Ce ne sera pas le signe d'un échec mais au contraire, d'une réussite. Actuellement, notre objectif est de mener de plus en plus de contrôles dans les filières économiques et d'assurer une politique de « zéro » tolérance dans le cadre de l'interception des kwassas. S'il s'avère qu'il y a des filières mahoraises qui sont actives dans ce cadre précis, je souhaite qu'elles soient mises à jour et sévèrement sanctionnées. De plus, dans les projets actuels du GTHN il y a des dossiers mis en place pour développer les échanges entre les îles à travers une politique de coopération régionale. Une première expérience portant sur les productions agricoles à Anjouan visant l'importation des produits qui nous manquent ici est en cours sans pour autant concurrencer les productions mahoraises. Ces exemples de coopération régionale ne représentent pas les seuls objectifs visés. L. M : Le gouvernement attend de la préfecture un compte-rendu précis de la situation actuelle en ce qui Mardi 25 novembre 2008


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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

concerne l'Etat Civil à Mayotte. Selon vous, combien de temps faudra-t-'il à Mayotte pour être prête sur ce dossier d'importance ? Est-ce un pré-requis indispensable dans le cadre de l'évolution statutaire de l'île en vue d'accéder au statut de DOM (Département d'Outre Mer) ? D.R : Non, ce n'est pas un préalable en soi à la départementalisation de Mayotte car celle-ci est une évolution statutaire avant tout. Par contre, l'Etat Civil est un préalable pour la mise en place de certaines prestations sociales individuelles car il faut que l'on sache "qui est qui" pour pouvoir les attribuer. Mais ce dossier n'empêche pas d'avancer vers la départementalisation : lorsque la France a départementalisé les quatre DOM actuels en 1946, il y avait également des difficultés de ce type. Je pense que les autres DOM étaient sans doute dans des situations assez proches de la nôtre. En ce qui concerne ce qui convient de faire pour assainir la situation de l'Etat Civil : premièrement, il s'agit de régler définitivement les difficultés rencontrées par le passé. Cette première mission relève de la CREC (Commission de Révision de l'Etat Civil) qui travaille en ce sens. Le Procureur général a confirmé la venue d'un nouveau magistrat à la tête de cette commission et le ministère de l'Outre Mer a nommé un secrétaire général qui sera affecté à la CREC. Deuxièmement, il faut donner tous les moyens et toute l'attention qu'il mérite à ce service public qu'est l'Etat Civil. Je précise ma pensée : il n'est pas certain que toutes les décisions d'ores et déjà rendues par la CREC soient inscrites sur les registres d'Etat Civil, ce qui serait évidemment une catastrophe. Il semblerait également qu'un certain nombre de fonctionnaires qui travaillaient au sein des services de l'état civil aient changé de poste sans que leurs successeurs n'aient reçu les formations nécessaires. Un certain nombre de maires me disent qu'ils ne disposent pas du matériel informatique nécessaire pour assurer les missions relatives aux services de l'Etat Civil. J'ai donc demandé à mes services - en collaboration avec le Parquet et le Trésorier Payeur Général- de réaliser

Mardi 25 novembre 2008

un audit financier sur l'utilisation de l'argent que l'Etat a versé aux communes pour doter les mairies des équipements nécessaires en la matière. Il faut savoir que 300.000 euros ont été versés chaque année depuis cinq ans pour que toutes les mairies puissent s'équiper et répondre aux besoins de l'Etat Civil. Au total, un budget de 1.500.000 euros a été versé aux communes et je veux savoir ce qui a été fait de cet argent non pas pour accuser qui que soit mais pour que les erreurs du passé se renouvellent pas. Il y aura encore une dotation de 300.000 euros en 2009, mais l'utilisation des crédits de l'Etat doit être connue. Autre point, j'ai détaché à mi-temps un fonctionnaire de la préfecture qui va être chargé d'aller dans chaque commune tous les mois pour rencontrer les officiers d'Etat Civil et voir avec eux les points de blocage et savoir comment on peut améliorer les services. Troisième mesure importante, pendant toute cette période et dans l'attente de la fiabilisation des extraits d'état civil, il était très difficile pour certains mahorais vivant en dehors de l'île de renouveler leurs papiers d'identité, ce qui est totalement insupportable et il faillait donc remédier à ce problème. Je me suis rendu compte que certaines préfectures voyant arriver des papiers très inhabituels pour eux (surcharges, ratures...) estimaient ne pas pouvoir les prendre en charge elles-mêmes. Ces préfectures avaient donc pour réflexe de se retourner vers la CREC, ce qui explique des reports extrêmement longs, mais ce n'est pas le rôle de la CREC d'intervenir dans les délivrances de titres. J'ai ainsi obtenu de la ministre de l'Intérieur qu'un courrier soit envoyé à toutes les préfectures de métropole et à celle de La Réunion pour leur dire que tant que l'état civil n'est pas fiabilisé à Mayotte, ils doivent statuer sur la base des documents remis et si un doute persiste, il est de leur devoir soit de saisir la mairie concernée soit la préfecture de Mayotte. Cette solution réduira largement les délais actuels en matière de renouvellement des papiers d'identité de certains mahorais qui vivent en dehors de l'île. Monsieur Jégo m'a demandé un

compte rendu précis de la situation actuelle avant la fin de l'année 2008 et ce sera fait. Je reste confiant sur ce dossier comme sur tous les dossiers d'importance à Mayotte. C'est un sujet qui est certes complexe et long mais il n'y a pas de raisons que nous ne trouvions pas de solutions en temps et en heures. L.M : A propos du développement du tourisme sur l'île, l'aménagement des sites (Plan d'Aménagement et de Développement Durable - PADD) est essentiel, peut-on savoir pourquoi ce sujet en question n'a pas encore été voté en commission permanente au sein de l'hémicycle du conseil général alors même qu'il était inscrit à l'ordre du jour ? La préfecture a-t-elle la possibilité de faire avancer ce dossier ? D.R : Je n'avais pas connaissance d'un problème particulier à ce sujet jusqu'à ce que je lise dans la presse que la commission permanente n'avait pas statué sur ce point. J'ai donc contacté le président du conseil général Monsieur Ahamed Attoumani Douchina qui m'a affirmé que c'était juste un souci technique et qu'il n'y a pas de problème de fond sur ce sujet. Je veux avant tout que ce dossier avance à son rythme et de façon

consensuelle. Le PADD représente un véritable enjeu pour l'avenir de Mayotte et je souhaite que chacun s'en rende compte. Au regard des investissements qui s'y rattachent, on n'est pas à quelques mois près car il vaut mieux engager des démarches pour que tous les partenaires publics et privés soient en phase afin d'éviter que des blocages ressurgissent plus tard, ce qui serait bien pire et découragerait les promoteurs. L.M : Autre sujet capital à l'heure actuelle, quelle est la situation véritable des finances publiques ? Pensezvous que la CDM (Collectivité Départementale de Mayotte) puisse être placée sous tutelle de l'Etat ? Quelles sont les solutions pour les entreprises qui risquent de faire faillite à défaut de recevoir les versements qui leur sont dus en temps et en heures ? D.R : Je ne veux pas parler de la CDM en particulier mais de toutes les collectivités départementales ou communales de l'île : toutes peuvent être confrontées à un problème de trésorerie pour payer un certain nombre de subventions et d'entrepreneurs mais cela ne veut pas dire qu'elles sont au bord de la faillite car les collectivités ont des recettes. Mais il est

Monsieur Denis Robin, Préfet de Mayotte.

Le Mahorais N° 227

vrai que les collectivités peuvent mettre des sociétés en difficulté à défaut des règlements en temps voulu. Pour remédier à cela, ces difficultés sont en général solutionnées par des emprunts de trésorerie. Le préfet ne met pas sous tutelle des collectivités pour des problèmes de trésorerie : c'est une décision qui est prise par la Chambre Régionale des Comptes et ce, exclusivement dans quatre cas qui sont définis par la loi. Premièrement, dans le cas où la commune n'a pas voté son budget avant la fin du mois de mars. Deuxième cas : si la commune présente un budget déséquilibré ; troisième cas, si la commune affiche un budget équilibré mais ne paie pas les dépenses obligatoires (budget du montant de salaires doit être réaliste...) ce qui est également un des motifs de mise sous tutelle de l'Etat. Quant au dernier cas, il s'agit d'un problème d'insincérité des budgets annoncés et là, la Chambre Régionale des Comptes peut être saisie pour que le préfet rééquilibre les comptes en question. Actuellement, on est dans la préparation des budgets 2009 et avec le Trésorier Payeur Général nous avons donc reçu tous les maires pour expliquer les différents équilibres à mettre en œuvre ainsi que la conduite à suivre pour construire un budget. En tant que préfet, j'interviens au titre du contrôle de légalité sur les budgets qui me sont remis et je serai très vigilant notamment sur la sincérité des budgets en question et si jamais j'estime que ceux-ci ne sont pas équilibrés comme il se doit, je saisirai immédiatement la Chambre Régionale des Comptes. Quant aux problèmes que vivent certaines entreprises actuellement, le préfet n'a plus - depuis la décentralisation en 2004- à intervenir directement dans les finances communales. Si certaines entreprises ou associations s'estiment lésées, il leur faut alors saisir le Trésorier Payeur Départemental ou Communal ou bien la Justice pour engager des poursuites en vue de faire valoir leurs intérêts. Propos recueillis par Lucie Touzé

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Les mauvais élèves du futur département OSEO : LE MAILLON D'UNE CHAÎNE SOUS TENSION

Mise sous tutelle, sanctions juridiques et électorales... Que faudra-til pour que les Collectivités comprennent dans leur ensemble les tenants et aboutissants du dossier des retards de paiement de la commande publique ? OSEO est un dispositif d'aide à l'investissement des entreprises, qui assure des avances de trésorerie. Oui mais voilà, les retards faussent le principe, car des entreprises sont confrontées à devoir rembourser OSEO alors même que les recettes attendues sur une commande publique ne leur sont toujours pas parvenues. Tentatives d'explications...

O

SEO est représenté à Mayotte par l'Agence Française de Développement. Ici, un seul produit OSEO est commercialisé : il s'appelle AVANCE +. Il consiste en des avances de trésorerie sur les commandes publiques. OSEO gère dans les DOM le “fonds DOM” justement, qui n'est autre qu'un fonds de garantie. Ici a été mis en place un dispositif autonome propre à la Collectivité départementale. OSEO est une société financière qui vend un produit comme une banque, la différence demeure donc dans cette spécificité de produit unique, quand une banque a la capacité d'en proposer tout un éventail, et dans les taux d'intérêts qui s'avèrent plus intéressants. L'équivalent du produit AVANCE + est d'ailleurs disponible dans la plupart des agences bancaires de l'île. Comme tout produit commercial, l'offre OSEO comporte des règles. OSEO prête des fonds à une entreprise qui se rapproche d'elle, lorsqu'elle a à faire face à un besoin d'investissement que sa trésorerie propre ne peut suffire à assurer. OSEO propose des avances à hauteur de 100% dans la limite du plafond fixé au départ à l'ouverture du contrat, plus communément appelé

des sanctions (non attribution de marchés...)”.

“ouverture de ligne”, en accord avec l'entreprise. Cette ligne de crédit est donc définie après étude du dossier, en parfait accord avec le client demandeur.

PAS

DE PUB,

ET POURTANT…

Comme pour montrer que, si OSEO n'a jamais fait la moindre publicité ici, la popularité du principe est déjà établie, Frédéric Gendre et François Ellen, tous deux chargés d'étude pour l'AFD, insistent sur le fait que “notre service reçoit chaque semaine entre 2 et 6 entreprises demandeuses. Thierry Beltrand, directeur de l'Institut d'Emission des Départements d'Outre-Mer qui abrite également l'AFD, confirme que “l'activité OSEO progresse depuis 2 à 3 ans de façon significative, ce qui peut être vu comme positif par un organisme à vocation commerciale, mais cela apporte le constat que les problèmes des délais de paiement de la commande publique est un vrai phénomène”. En 2006, + 40 % d'ouvertures de lignes, en 2007, +114 %, et depuis le début de l'année, + 40 %. OSEO est moins sélectif qu'une banque, mais ne prend pour autant pas tous les dossiers, il faut être clair : ce n'est pas un droit pour l'entreprise d'accéder aux avances concédées par OSEO.

DES

RETARDS

QUI NE PASSENT PAS

!

Le problème actuel à Mayotte pour

Les Collectivités qui ne paient pas en temps et en heure leurs factures aux entreprises de l'île à qui elles ont fait appel, qui ne gèrent pas correctement leurs finances, auront bien à payer un jour ou l'autre, mais en attendant que l'application dans leur ensemble des lois - faut-il rappeler que le droit commun sied ici normalement depuis le 1er janvier 2008 ? - soit effective en ce qui concerne les délais impartis aux Collectivités, des entreprises continueront de souffrir, le secteur qu'elles représentent demeurera chancelant au lieu de se développer, et leurs salariés risqueront à tout moment le plan de restructuration économique. Mairies et conseil général, quand ils ne jouent pas le jeu, plongent le privé sous une avalanche de problèmes financiers que seules les sociétés les plus solides peuvent appréhender. Le train de vie des Collectivités est pointé du doigt, les déplacements coûteux, les frais de bouche, les parcs automobiles, les moyens de télécommunications devenus des jouets dans les bureaux, voilà des points sur lesquels des économies seraient possibles. C'est par l'accumulation de petites économies que ces Collectivités “mauvais payeur” arriveront à rétablir la balance, pour que les recettes permettent de régler le privé au lieu d'à peine suffire à éponger leurs propres dettes.

de nombreuses entreprises privées, tous secteurs confondus, petites comme grosses, c'est que les délais de paiement des Collectivités s'étalent dans le temps, par habitude, mauvaise habitude. De 30 à 45 jours fixés par la loi, il n'est pas rare ici qu'une entreprise n'ait toujours rien vu venir au bout de 3 mois, 6 mois, 1 an, voire plusieurs années en ce qui concerne les mairies, la plaçant dans une situation de réelle précarité. Aujoud'hui, 55 entreprises sont affiliées à OSEO ici. Les lignes ouvertes s'échelonnent entre 10 000 et 500 000 . Ces entreprises sont à majorité spécialisées dans le BTP, mais couvrent également les Services. Le principe d'OSEO, s'il n'est pas mis à sac par les retards de paiement des Collectivités, est efficace. Il perd de son sens si justement l'entreprise qui demande un prêt se voit quelques mois plus tard impayée, alors qu'OSEO lui demande des comptes. Justement, Maoré souffre d'un mal qui gangrène une partie de son économie : “il ne faut pas mettre toutes les Collectivités dans le même sac, il faut reconnaître qu'il y en a qui jouent le jeu, qui font les efforts, mais il est vrai que certaines communes qui vivent au dessus de leurs moyens ne peuvent équilibrer la balance des dépenses et des recettes”, précise M. Beltrand, avant d'ajouter “les moyens de pressions pour forcer le règlement de la commande publique dans des délais raisonnables sont faibles s'ils sont individuels, l'entreprise sait qu'elle peut par la suite s'exposer à

Le secteur privé parle de crise locale en ce moment à Mayotte... Voilà une des causes, et pas des moindres, de ce qui gangrène son essor. Curieux qu'aucun dispositif fiable ne soit mis en oeuvre pour contraindre les Collectivités à respecter les délais de paiement, ce problème concerne toute la population mahoraise, c'est

défiscalisables afin d'éviter l'impôt, il s'agit pour Brigitte Girardin d'un manque de vigilance de l'Etat qui n'aurait pas du valider certains projets « abusif ». Les réductions d'impôts seront maintenant limitées à 10% du revenu imposable, auquel il faut rajouter 25 000 euros. Donc, un contribuable déclarant un revenu imposable annuel de 100 000 euros, ne pourra plus déduire que 100 000 x 10%, soit 10 000 plus 25 000, soit 35 000 euros. Le revenu à déclarer sera de 100 000 moins 25 000, soit 75 000 euros, alors qu'auparavant, les contribuables qui utilisaient ce système arrivaient à ne rien déclarer. Le surplus de recettes engrangées par le gouvernement sera ainsi de 200 millions d'euros, qui devra financer en partie, le Revenu de

Solidarité Active (RSA). Si cette réforme est juste au principe de l'égalité devant l'impôt, elle arrive à un moment où la crise mondiale et la crise des collectivités pour Mayotte, alourdissent le secteur des BTP. Cette réforme en dégonflant la bulle artificielle des constructions défiscalisables, va sans doute précipiter la chute d'un secteur qui en fait vivre beaucoup d'autres : à Mayotte, les incapacités de payer des entreprises liées à la construction ont augmenté de 50% de juin à août 2008 et de 150 % (chiffres IEDOM) sur la même période, pour les entreprises immobilières… Alors que, parallèlement, le besoin en logement social se fait cruellement sentir. Un impact à surveiller donc, car il ne faudrait pas que soient mises en

LE

PRIVÉ QUI TRINQUE,

ENCORE UNE FOIS

!

Les niches fiscales plafonnées

l'économie dont elle dépend qui en paie les pots cassés actuellement ! “Il est important de mettre un bémol”, précise Frédéric Gendre, “la situation n'est pas généralisée, OSEO constate que toutes les créances ne souffrent pas de délais de paiement si souvent que cela supérieurs à 6 mois, on est à Mayotte en moyenne à 3 mois”. Et François Ellen de préciser le principe de fonctionnement : “les entreprises viennent nous voir, nous n'avons aucun critère de refus à la base. Elles nous présentent leur bilan financier, différents justificatifs prouvant leur bonne gestion, et on détermine avec elles le montant de la ligne à ouvrir. A l'ouverture officielle, nous demandons une garantie de l'ordre de 10 % de la ligne ouverte, qui est très rarement versée à l'ouverture, OSEO propose des solutions alternatives. Nous sommes à 6 mois de durée d'avance, quand la plupart des banques sont à moitié moins. Il faut compter 3 semaines environ pour obtenir l'ouverture de ligne, une entreprise qui a un besoin doit inévitablement l'anticiper, OSEO ne lui prêtera pas de l'argent comme ça du jour au lendemain. Nous fonctionnons sur une possibilité d'avance à hauteur de 6 millions d'euros. Ce montant correspondant au total des différentes lignes ouvertes par les entreprises clientes d'OSEO. Il est évident que nous ne sommes pas limités par ce montant et qu'il évolue à la hausse ces dernières années. Pour une avance de factures simples, il faut compter environ 3 jours.” OSEO est donc représenté ici par l'Agence Française de Développement, le principe de fonctionnement déréglé par des délais de paiement à rallonge ne sent pourtant pas bon le développement actuellement pour certaines entreprises de l'île, bien au contraire...! Laurent Millet

LOI DE FINANCE 2009

Les fuites des riches contribuables vers les niches fiscales marquent un pas, mais pas dans les domaines où elles sont les plus rentables. En effet, le plafonnement des niches fiscales prévues dans le projet de loi de financement 2009 concerne entre autre l'investissement dans les DOM-TOM, secteur en « besoin de développement » selon l'ancienne ministre Brigitte Girardin.

L

e plafonnement des niches fiscales a été voté mardi 18 novembre par les députés. Mais qu'est ce qu'une niche fiscale ? C'est un dispositif qui permet à tout contribuable de déduire une certaine somme de sa déclaration de revenus, afin de payer moins, voire pas du tout d'impôt. Il en existe plus de

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400 en France, qui vont de la restauration d'immeubles anciens, à l'emploi d'un salarié à domicile en passant par l'investissement dans les DOM-TOM. Sur ces 400, seulement trois sont visées, et ce ne sont pas les plus rentables : l'investissement dans les DOM-TOM, l'investissement dans l'immobilier ancien et le statut de loueur en meublé professionnel. La mesure applicable aux DOM-TOM avait été le fruit de la loi de l'ancienne ministre de l'Outre mer, Brigitte Girardin qui défend sa réforme : « Dès qu'elle avait été mise en place, elle avait permis le recul du chômage de 8 % dans les DOM et l'accroissement de l'investissement de 53% de 2003 à 2007 ». Si l'effet négatif de cette loi avait été de précipiter les contribuables à fort revenus vers les investissements

Le Mahorais N° 227

Brigitte Girardin, ancienne ministre de l’Outre-Mer

place des subventions pour soutenir ce secteur, ce qui annulerait les économies réalisées. Annette Lafond Mardi 25 novembre 2008


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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Passage obligé pour passer aux urnes ! INSCRIPTIONS LISTES ÉLECTORALES

Parmi les devoirs civiques, le passage aux urnes apparaît en tête de liste : tous les citoyens français ont leur mot à dire mais pour cela il s'agit d'anticiper pour s'inscrire sur les listes électorales en temps et en heures ! Dans cette optique, la préfecture lance un communiqué afin d'informer la population sur la marche à suivre en la matière. Tous les Français et Françaises majeurs jouissant de leur droits civiques ont le devoir de se prononcer quant à l'avenir de leur pays. La République en temps que démocratie permet à tous de s'exprimer : il est donc essentiel de ne pas laisser filer ce droit pour un souci administratif de non-inscription ! A la veille de la consultation du peuple mahorais en vue de l'évolution statutaire de Mayotte - référendum sur la question de la départementalisation - il est impératif de s'ins-

crire sur les listes électorales ! Explications via le communiqué de la Préfecture de Mayotte.

«

L'inscription sur les listes électorales n'est pas seulement un devoir civique, mais résulte également d'une obligation légale en vertu de l'article L. 9 du code électoral. Elle est indispensable pour pouvoir voter. Tous les Français et les Françaises majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques, qui ne sont pas encore inscrits sur une liste électorale, qui ont changé de commune de résidence ou d'état civil, doivent solliciter leur inscription. Les jeunes Français et les jeunes Françaises qui auront 18 ans au plus tard le 28 février 2009 à 23 heures 59, doivent prendre contact avec leur mairie, au plus tard le 31 décembre 2008, s'ils n'ont pas été informés par celle-ci de leur inscription d'office. Les électeurs

ayant changé d'état-civil, doivent faire modifier leur nom ou leur date de naissance sur les listes électorales pour que ces informations soient conformes au titre d'identité présenté le jour des scrutins. Les électeurs ayant changé de domicile à l'intérieur de la commune, sont invités à indiquer leur nouvelle adresse à la mairie pour permettre leur inscription sur la liste du bureau de vote auquel ils doivent désormais être rattachés. Les ressortissants des autres Etats membres de l'Union européenne peuvent demander à être inscrits sur les listes électorales complémentaires. En 2009, la population mahoraise devra se prononcer sur l'évolution statutaire de Mayotte et élire les représentants au Parlement européen. Afin d'éviter une longue attente dans les services des élections municipaux en fin d'année, il est recommandé aux personnes concernées de se rendre dès à présent,

dans leur mairie pour effectuer leurs démarches d'inscription ».

L.T

MAYOTTE À TABLE

Brochettes océanes à la noix coco INGRÉDIENTS 4 citrons verts 600g de filets de lotte 24 grosses crevettes roses décortiquées 1 CS d'huile d'arachide 2 CS d'huile de sésame Sel, Poivre

Mardi 25 novembre 2008

Sauce : 20 cl d'huile d'olive 50g de poudre de noix de coco Le jus et le zeste râpé d'un citron 4 oignons grelots finement hachés 2 CS de coriandre ciselée 1 petit piment rouge égrené

RECETTE Rassemblez tous les éléments de la sauce. Laissez-les tiédir doucement au bain-marie pendant 30 minutes. Lavez, séchez et taillez les citrons verts en demi-rondelles. Découpez la lotte en cubes de 3 cm de côté. Enfilez les cubes en les alter-

nant avec les crevettes et les citrons sur 8 brochettes préalablement badigeonnées d'huile d'arachide. Passez un peu d'huile de sésame sur le poisson et dressez le sur un plat de service. Retirez le piment et versez la sauce dans une saucière.

Le Mahorais N° 227

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Première journée Mahoraise de veille sanitaire SANTÉ

La première journée mahoraise de veille sanitaire a été organisée jeudi 20 novembre à la salle de l'hémicycle en partenariat avec l'Institut de veille sanitaire, la Cellule interrégionale d'épidémiologie Réunion Mayotte, la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de Mayotte (DASS), le conseil général, et le Centre hospitalier de Mayotte.

L

a 1ère journée mahoraise de veille sanitaire a rassemblé bon nombre de personnes, entre autres le représentant du préfet de Mayotte, le représentant du président du Conseil Général, la directrice générale de l'Institut de veille sanitaire (INVS), ou encore le docteur Martial Henry, président du Conseil d'administration du Centre hospitalier de Mayotte.

Tous ont tenu un discours marquant l'ouverture de la journée en rappelant les missions de l'InVS. Ce dernier réunit les missions de surveillance, de vigilance et d'alerte dans tous les domaines de la santé publique. Il est chargé de rassembler, analyser et actualiser les connaissances sur les risques sanitaires, leurs causes et leurs évolutions. Il doit également détecter de manière prospective les facteurs de risque susceptibles de modifier ou d'alerter la santé de la population ou de certaines de ses composantes, de manière soudaine ou diffuse, d'étudier et de répertorier, pour chaque type de risques, les populations les plus fragiles ou menacées. La journée a donc débuté à 8H00 avec l'accueil des participants, et

notamment le Dr Françoise Weber, directrice générale de l'InVS. A 9H15, les discussions ont commencé avec un débat sur les maladies infectieuses et tropicales endémiques. Paludisme, lèpre, tuberculose ou

Un secteur toujours malade

encore fièvre typhoïde ont été mis en perspective, avec une présentation de la situation actuelle à Mayotte, et les mesures envisagées pour lutter contre ces maladies. Un focus a été fait plus particulière-

ment sur la commune de Bandraboua, qui est celle qui compte le plus de cas de paludisme à Mayotte. Deux heures plus tard, un point a été fait sur les maladies infectieuses émergentes telles que la fièvre de la vallée du rift, ou le chikungunya. La journée s'est poursuivie avec les maladies non infectieuses, et plus particulièrement sur les comportements alimentaires de la population mahoraise, avant de se clôturer aux alentours de 16H00 par une table ronde sur les objectifs et les finalités de la veille sanitaire. Nul doute qu'une telle journée est amenée à se renouveler vu les progrès à réaliser en matière sanitaire pour la population mahoraise. Nassabia Djanfar

URGENCES

Les urgentistes emboîtent le pas de danse aux enseignants et lancent un préavis de grève pour le 1er décembre. Les conditions ainsi que le rythme de travail sont dénoncés par les médecins. Au niveau de Mayotte, le manque d'urgentistes se fait également sentir et le directeur de l'hôpital est en recherche perpétuelle de médecins. Il est encore trop tôt pour connaître la participation sur l'île au lagon, mais la grève est annoncée comme « dure » au niveau national.

L

e principal syndicat d'urgentistes, l'AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France), agite la menace d'une grève dure à compter du 1er décembre. Ils dénon-

cent la dégradation de leurs conditions de travail, qui « met en danger la santé des patients ». Ils ont voulu appuyer leur colère en annonçant lors d'une conférence de presse le mercredi 19 novembre que leur « mouvement pourrait provoquer des morts »… Le président de l'AMUF, Patrick Pelloux, s'est voulu plus nuancé en expliquant qu'il avait voulu par ces propos dénoncer « les problématiques d'accès aux soins et les problèmes récurrents des urgences ». Le syndicat revendique notamment la reconnaissance d'un temps de travail de base de 39 heures pour les urgentistes. « 75 % des urgentistes sont épuisés »explique Patrick

Pelloux, « car ils doivent prendre en charge de plus en plus de patients avec des moyens en baisse, dans le cadre des plans de retour à l'équilibre des hôpitaux ». C'est l'occasion de faire un bilan sur la situation des urgences à Mayotte. « Au niveau de la grève, il est difficile de savoir si elle sera suivie ici, bien que les urgentistes soient toujours solidaires des mouvements nationaux » explique le directeur de l'hôpital Alain Daniel, « mais de manière certaine, il n'y a pas assez de postes d'urgentistes pourvus à Mayotte. Il y a quelques postes vacants comme en métropole : il devrait y avoir en permanence entre 18 et 20 urgentistes… Ils ne sont que

15. Il est clair que l'on fonctionne mieux en effectif complet, car nous sommes perpétuellement en recherche de médecins. Nous nous activons pour faire venir des remplaçants, mais cela coûte plus cher à l'hôpital, car il faut payer les billets, l'hébergement et, le fait de ne délivrer que des CDD, demande plus de temps pour expliquer le fonctionnement propre de notre établissement ».

Le ministère de la Santé s'étonne de ce mouvement : « depuis 10 ans, ce sont les urgences qui ont bénéficié des plus grands moyens au sein de l'hôpital », et a pris la décision de réquisitionner des médecins pour assurer le soin des malades. Ce que refuse bien entendu le syndicat. Annette Lafond

Tous unis pour lutter contre les violences infligées aux Femmes JOURNÉE MONDIALE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES A l'occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes organisée de par le monde ce mardi 25 novembre, l'ACFAV (Association pour la Condition Féminine et d'Aide aux victimes) organise une conférence-débat au sein de l'hémicycle Younoussa Bamana au Conseil général à partir de 14h00. Les sévices dont les femmes sont victimes sont bien réels et cela n'arrive pas qu'aux autres : il s'agit de lutter pour que cessent ces violences. De par le monde, une femme meurt chaque jour sous les coups de son conjoint ou concubin, il est temps de dire STOP !

M

embre du CTAD (Conseil Territorial de l'Accès au Droit) depuis le 18 mars 2007, et de l'INAVEM (Institut National d'Aide aux Victimes Et de Médiation) depuis septembre 2007, l'ACFAV (Association pour la Condition Féminine et d'Aide aux Victimes)

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organise chaque année sur le sol mahorais la journée mondiale contre les violences faites aux femmes. En partenariat avec le Tribunal de Première Instance, le Conseil général, la CAF (Caisse des Allocations Familiales), les services de police et de gendarmerie ainsi que diverses

associations sociales, l'ACFAV souhaite mutualiser les efforts de tous afin de sensibiliser un large public via des échanges et la présentation des solutions apportées. Pour que les femmes battues sortent de l'ombre et puissent revivre enfin, il est essentiel que de telles actions soient mises en Le Mahorais N° 227

place sur Hippocampe comme ailleurs. Au programme de la journée du 25 novembre, l'accueil du public s'effectuera dès 13h30 au sein de l'hémicycle du conseil général avant l'introduction de cette conférence-débat qui s'articulera autour de l'accueil au sein de l'aide aux victimes : « situations reçues, causes des violences conjugales, solutions proposées »… L'ACFAV implantée à M'Tsapéré (près de la Direction de l'Equipement) est avant tout un lieu d'accueil et d'écoute permettant aux victimes de se délivrer du poids du secret ou bien encore d'effectuer les démarches nécessaires en de pareilles situations. Dès 15h00, « le cadre juridique de la plainte et les différents recours au profit de la victime » seront présentés à l'assistance. Il s'agit clairement d'offrir à toutes les femmes victimes de violences de vraies issues pour s'en sortir. S'ensuivra un débat portant sur « le processus des violences conjugales et les difficultés de la victime à déposer plainte (pourquoi est-ce

qu'elle cumule les certificats médicaux ? Retrait de la plainte, retour à la vie conjugale… Jusqu'au dévoilement réel) ». A partir de 16h00, cette conférence mettra l'accent sur les violences conjugales à travers un point précis et crucial : « les conséquences sur les enfants ». Enfin, « les actions de la médiation pénale » seront présentées ainsi que « le mode de résolution des violences conjugales ». La parole sera également donnée à l'assistance puisqu'il s'agit de débattre et surtout d'échanger pour que ces violences cessent. La lutte continue car rien ne justifie les coups d'un homme portés sur une femme et vice versa car même si l'inverse semble plus rare, il est tout autant existant et dramatique. La conférence-débat du 25 novembre pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est ouverte à tous et la mobilisation de chacun est requise… Lucie Touzé Mardi 25 novembre 2008


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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Pêche ou tourisme, il faut choisir TOURISME

Il est vrai qu'il y a certainement beaucoup de choses à faire au niveau du tourisme à Mayotte, et pourtant certains Mahorais ont des idées qu'ils souhaitent mettre en place et développer. Mais malgré tous leurs efforts, de nombreux obstacles se dressent devant eux. C'est le cas de quatre pêcheurs du sud de l'île qui ont investi pour être aux normes afin de proposer des ballades en mer aux touristes en plus de leur activité principale. Mais en plus de se battre contre des travailleurs illégaux, ils doivent lutter contre la non application de certaines lois.

S

ouhaitant se lancer dans une activité légale, conforme à leurs compétences et leur savoir faire, tout en faisant découvrir aux touristes ainsi qu'aux Mahorais eux même toutes les facettes cachées de l'île aux parfums, M'Ladrou Abou, Saïd Mohamed Abdouloihab, M'Colo Mirgane et Maftaha Riziki ont choisi les ballades en mer. Pour ce faire, la direction des Affaires Maritime leur a imposé plusieurs conditions. Obtenir le CACPP, permis leur permettant la navigation,

et devenir pêcheur, afin de détenir une embarcation homologuée par la direction des Affaires Maritimes. Ces conditions leur ont également permis d'être subventionnés à 80% pour la création de leur activité. De plus, certaines restrictions ont été exigées par la même autorité, notamment le fait de se consacrer à 80% à la pêche, et ne pratiquer les ballades touristiques que les Samedis et Dimanches. Les pêcheurs se sont soumis à ces règles du jeu pourtant contraignantes avec l'objectif de réaliser leur rêve, mais tout ne se déroule pas comme prévu au départ. En effet, les quatre hommes ne comprennent pas aujourd'hui pourquoi on leur impose de pratiquer la pêche comme activité principale, mais surtout pourquoi il leur est interdit de prendre des clients pendant la semaine. « C'est vrai ils nous ont plus ou moins imposé le métier de pêcheur, ce qu'on a accepté afin d'obtenir les aides nécessaires à la création de notre activité. Donc maintenant on pratique le métier, mais il s'avère que celui-ci n'est pas rentable, et on ne peut même pas faire notre boulot initial comme nous le souhaitions, nous ne sommes pas libres », s'indigne

Abdouloihab Saïd Mohamed. En effet, une sortie de pêche nécessite 120 litres de carburant, et « cela est parfois décourageant lorsqu'on ne rentre qu'avec 3 poissons ! ». En plus de cette règle qu'ils trouvent aberrante, les pêcheurs dénoncent surtout la concurrence déloyale qui a lieu sur les côtes de Mayotte. Selon eux, il y aurait en effet de nombreuses barques Yamaha, non aux normes, évoluant dans l'illégalité la plus totale, et qui pratiquent l'activité des ballades en mer toute la semaine. Ceci aurait été confirmé par le directeur des Affaires Maritimes, le 18 novembre dernier. Les quatre amis souhaitent donc que les autorités se penchent plus sur ce problème qui n'est un secret pour personne, afin que les interdictions de navigation soient appliquées pour tous. Il suffit de se rendre aux îlots Choisil dans le Nord pour dresser le constat… D'autant plus que le préjudice subi est très important puisque ces barques qui ne sont pas aux normes sont conduites dans la très grande majorité des cas par des personnes clandestines qui n'ont donc pas les mêmes charges de fonctionnement que celles des quatre hommes, et pra-

tiquent des prix très attractifs pour les clients, sur lesquels sont obligés de s'aligner les embarcations légales pour demeurer concurrentiels. Mais d'un autre côté, le faible prix pratiqué ne leur permet pas de gagner leur vie correctement. Bref, c'est l'histoire du chien qui se mord la queue… Les quatre hommes ont écrit un cour-

rier mentionnant toutes ces difficultés et toutes leurs requêtes, qu'ils souhaitent remettre au préfet. L'histoire nous dira si ces dernières ont été prises en considération. Affaire à suivre… Nassabia Djanfar

Classe d'eau à l'école Une surtaxe toute mahoraise… de Koungou Baobab PRIX DU LIVRE

EDUCATION

Cette année, les élèves du CM1A de l'école de Koungou Baobab ont repris leurs activités scientifiques et une classe d'eau a été programmée pour enquêter sur le trajet de l'eau naturelle et sur le trajet de l'eau domestique.

L

a première sortie à la retenue collinaire de Dzoumogné a permis de répondre à de nombreuses questions du questionnaire élaboré en classe. D'où vient l'eau du lac ? Pourquoi un barrage à cet endroit ? A quoi sert cette eau ? Pourquoi l'eau est importante pour les hommes ? Comment prendre soin de l'eau ? Quels animaux y vivent ? Une fois sur place, les élèves ont pu observer le paysage, le dessiner, le comprendre. Ils ont découvert le lac artificiel, le barrage et suivi l'eau de l'amont vers l'aval. En pêchant en différents endroits, les élèves ont pu constater la présence de nombreux animaux et en ont ramené pour leur aquarium mis en place dans la classe. La présence de petits poisMardi 25 novembre 2008

sons utiles dans la lutte contre la prolifération des moustiques sera étudiée dans les jours qui viennent. Ils ont aussi constaté que malgré l'interdiction, de nombreuses personnes lavent encore leur linge dans le cours d'eau en aval du barrage. L'exploitation en classe se fera grâce à de nombreuses photos numériques prises sur place. Une seconde sortie à l'usine de traitement des eaux à Bouyouni permettra de comprendre la suite du trajet de l'eau, son utilité et ce qu'on en fait une fois salie. La dernière sortie concernera la station d'épuration de Mamoudzou. À suivre…

“Le prix du livre”, c'est sous cette expression que “Le mahorais” s'est posé la question simple que tout acheteur d'un roman en librairie, d'un magazine quelconque, peut être amené à son tour à se poser quand il doit payer un prix étiqueté ou moins discrètement ajouté au stylo sur la couverture. Ce surcoût à la charge du consommateur est fixé par l'autorité préfectorale sur la base d'un coefficient. Si cette différence de prix est donc légale est contrôlée afin qu'il n'y ait pas d'abus, elle reste un frein à la culture, d'autant que les publications qui sont disponibles dans les librairies de l'île souffrent de plusieurs jours de décalage horaire assez contraignant notamment pour la presse quotidienne, l'information paraît quelque peu fanée bien souvent.

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out ouvrage édité en dehors de Mayotte subit de facto l'application d'un coefficient de 1,25 fixé par arrêté préfectoral, qui vient expliquer les jolies petites étiquettes orange ou les grands coups de feutre indélébile qui gâchent la couverture de vos journaux, magasines, et romans et autres. Ainsi, comme un melting-pot non exhaustif de l'offre disponible sur les

Le Mahorais N° 227

étagères, votre quotidien “Libération” vendu en métropole 1,30 , préconise en petits caractères de le passer à 2 dans les DOM, pour se retrouver à 3 à Mayotte, toujours “à part” de la République avec son statut bâtard de Collectivité Départementale; le magazine “Le Point”, 3,50 à la base, 3,50 pour les DOM, 4,50 à Mayotte; le magazine “Elle”, 2,50 à la base, 6 pour les DOM, 8,50 ici; Le magazine people “Ici Paris”, 1,20 tarif de base, 2 dans les DOM, 2 ici aussi, à n'y rien comprendre....; votre adoré Charlie Hebdo, 2 en métropole, 3 ici, avec la Une châtrée par l'étiquette orange, un sacrilège !!!; côté Romans, à titre d'exemple, “Le fait du prince”, d'Amélie Nothomb, paru chez Albin Michel, imprime en caractères gras sur sa quatrième de couverture 15,90 , qu'une insistante étiquette orange affiche pour les Mahorais à 19,90 . Des exemples comme ceux-là sont généralisés, puisque chaque publication importée vendue à Mayotte

subit la surtaxe. M. Philippe Chamoin, directeur des Affaire Culturelles à la préfecture, confirme “qu'il existe une aide au transport, puisque celui-ci est à la charge de l'acheteur. Elle ne couvre cependant pas forcément l'intégralité des coût d'importation des ouvrages, notamment en fonction de différents paramètres qui sont la période de l'année, le choix du mode de transport, même si l'avion est la plupart du temps privilégié dans un souci de réduction du temps de disponibilité à Mayotte par rapport à la date effective de publication. Ce coefficient a donc été mis en place et maintenu par les préfets précédents, il tient lieu de participation du consommateur qui retrouve donc ce prix réévalué par rapport au prix qui peut être imprimé pour la France métropolitaine.” Qu'un ouvrage qui a voyagé soit surtaxé paraît normal, il n'y a pas de raison que le libraire supporte seul le coût du transport, mais quand par exemple un magazine “Elle” se retrouve ici avec un retard avéré, au prix effarant de 8,50 . Petite piqûre de rappel : le SMIG Mayotte brut horaire est actuellement de 5,49 ... Laurent Millet

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Jégo brandit la menace “low cost”

N°227 du Mardi 25 novembre 2008

TOURISME

COMMUNIQUÉ MINISTÉRIEL

Le secrétaire d’État à l’outre-mer ne lâche pas le morceau et poursuit son ambition de faire plier les compagnies aériennes pour les amener à baisser le coût de l’aérien en direction des territoires français ultramarins. S’appuyant pour ce faire sur une convention qui à ce jour n’a toujours pas été validée par Air Austral qui fait de la résistance et bloque les avancées, Yves Jégo met alors en application l’une des menaces qu’il avait annoncé : il va battre le rappel de toutes les compagnies “low cost” de France et de Navarre, d’Europe et du globe tout entier s’il le faut.

Ministère de l’Intérieur, de l’OutreMer et des Collectivités territoriales Secrétariat d’Etat chargé de l’Outre-Mer. Communiqué de presse d’Yves Jégo Secrétaire d’Etat chargé de l’OutreMer. Paris, le 21 novembre 2008.

O

Y

ves Jego a indiqué en fin de semaine dernière à l’occasion des assises du tourisme qu'il va, au nom de l'Etat, “démarcher les compagnies lowcost sur toutes les destinations d'outremer” afin d'ouvrir la concurrence sur ces dessertes. Le secrétaire d’État qui était en pourparlers sur le sujet depuis des semaines avec les compagnies ultramarines, sans pour autant que cela ne débouche sur un accord unanime, sort donc l’artillerie lourde. En effet, les discussions s’articulaient autour d’un projet de convention prévoyant “la mise en place d'un contingent d'au moins 5 % de places par vol, y compris les plus chargés, au prix le plus bas de leur grille tarifaire annuelle”. Ainsi, les compagnies desservant les DOM se seraient engagées à réserver 15 % de leurs sièges, du 15 juin au 15 septembre, à leur prix le plus bas. Toutefois, Air Austral fit de la résistance et refusa jusqu’au bout la mesure, paralysant la réforme et jetant aux orties la procédure qui aurait pourtant fait un bien fou aux portefeuilles ultramarins. Toutefois, le ministre avait prévenu : si un accord n’aboutissait pas, il aurait recours à d’autres moyens que la discussions et la concertation. Lesquels ? Il parla dans un premier temps d’avoir recours à la loi avec un texte imposant directement une tarification des billets. Mais encore, et de manière plus rapide, il menaça donc de faire appel à toutes les compagnies aériennes “low cost” pour dégager une concurrence ayant pour but de toujours tirer les prix vers le

bas. Et c’est cette seconde formule qu’Yves Jégo semble avoir retenu pour l’heure. L'initiative découle de la volonté affichée par le chef de l'Etat de libéraliser ce trafic, objet pendant longtemps du monopole d'Air France et ouvert timidement à la concurrence depuis une quinzaine d'années seulement. Les Mahorais sont plutôt bien placés pour le savoir… L'inauguration, le 14 décembre prochain, d'une liaison directe entre Paris et Cayenne par Air Caraïbes, avec un avion acquis grâce à la défiscalisation, constitue une sorte d'acte symbolique de cette nouvelle politique alors qu'Air France est seule sur cette ligne. Nicolas Sarkozy avait donné au début de l'année son autorisation de principe à cette opération d'ouverture, jugeant que le monopole d'Air France « dure depuis trop longtemps, ce qui a des conséquences sur les tarifs et la régularité des liaisons ». Pour Yves Jego, l'appel aux compagnies « low cost » « n'est pas dirigé contre les compagnies régulières. Cela relève de la même logique de transparence qui a prévalu en Corse » où easyJet va bientôt pouvoir ouvrir des liaisons directes avec le continent. Le secrétaire d'Etat défend la nécessité « d'augmenter le nombre de passagers » sur les destinations d'outre-

mer pour faire baisser les prix. Cette initiative, qui intervient à un moment où les compagnies aériennes se débattent avec les effets de la crise financière et économique, est parallèle à la préparation de réaménagements de dispositifs à caractère social (congés bonifiés et dotation de continuité territoriale) que doit formaliser la nouvelle loi-programme pour le développement de l'outre-mer, dont l'examen par les parlementaires est prévu en janvier ou février. À suivre sur ce point. En attendant, le secrétaire d’État à travers un communiqué ci-dessous envoyé à la presse, prévoit d’autres mesures phares visant à venir au secours du tourisme Dom-Tom. Malheureusement de nombreux pans risquent bel et bien de ne pas toucher Mayotte à l’instar de l’exonération de charges sociales. Qui plus est, le plan annoncé se concentrera en premier lieu sur la Guyane, la Martinique, La Guadeloupe et bien évidemment La Réunion. En ce qui concerne Hippocampe, son avenir institutionnel prévaut. “Que l’île devienne un département, après on verra…” C’est en gros ce qu’il faut retenir de ces annonces qui apparaissent encore une fois bien loin des réalités mahoraises. Samuel Boscher

Le GIR enfin sur les rails GROUPE D'INTERVENTION RÉGIONAL

La date du 24 novembre sera à marquer d'une pierre blanche puisqu'elle signe la création officielle du Groupe d'Intervention Régional (GIR) en lieu et place du Groupe d'Intervention de Mayotte (GIM). En effet, c'est lundi qu'a eu lieu la cérémonie officielle de signature du Préfet Robin et du Procureur-général Brisset-Foucault, qui co-président le comité de pilotage de la structure. Placé sous le commandement de la gendarmerie et du lieutenant Gauthier, le GIR est composé d'une unité opérationnelle de commandement (gendarmerie, police, douanes, inspection des impôts) et de personnels ressources, des volontaires présents dans tous les services de l'État, disponibles en cas d'enquête.

Y

ves Jégo avait, lors de sa dernière visite, fait grandement avancer le

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dossier en proclamant la création du GIR imminente et confirmant ainsi la volonté de l'État de doter l'île au lagon de moyens supplémentaires en matière de lutte contre l'économie souterraine. "Le GIR n'est pas un troisième service de Police Judiciaire, il est au contraire mis à leur disposition" explique le lieutenant Gérard Gautier du GIR. Le lieutenant-colonel Martinez, commandant de la gendarmerie, précise à son tour le mode de fonctionnement de cette nouvelle structure : "Elle ne peut fonctionner seule et agit sur ordre du Parquet, en co-saisine opérationnelle avec une brigade de recherche". Ainsi, depuis déjà fin septembre, le projet d'arrêté était rédigé, et ne manquait plus que la signature du Préfet et du Procureur-général, tous deux présidents du comité de pilotage du GIR. C'est désormais chose faite - la cérémonie a lieu ce lundi 24 novembre à

11h30 à la Case Rocher - et Mayotte est, au même titre qu'une bonne partie des régions de France dotée d'une telle structure. "C'est une véritable plus-value pour les services en place. C'est à la fois une

Le Mahorais N° 227

rganisées à l'initiative d'Yves Jégo, Secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer, les premières assises du tourisme Outre-mer ont réuni ce vendredi 21 novembre, 300 acteurs locaux et nationaux du secteur, en présence d’Hervé Novelli, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises, du Tourisme et des Services. Le secteur du tourisme constitue la première recette d’exportation dans la plupart des départements et collectivités d’Outre-mer et a donc été reconnu comme un secteur privilégié de leur développement économique. Malgré le caractère exceptionnel des sites et la richesse culturelle des territoires, les Assises du tourisme se sont ouvertes sur le constat d'un recul important des destinations ultra-marines, en terme de parts de marché, voire en nombre de touristes pour certaines destinations. Deux sondages nationaux réalisés à la demande du Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer ainsi que les témoignages des grands acteurs du tourisme ont permis de mieux identifier les causes de ce recul. Yves Jégo se félicite des discussions très fructueuses engagées avec les professionnels du secteur et les élus pour mettre en place des solutions concrètes permettant d’inverser la tendance actuelle et de conquérir de nouvelles clientèles. Yves Jégo a annoncé la mise en place d’un plan d’action global pour dynamiser le tourisme Outre-mer, en huit points : 1 – Un engagement fort de l’Etat pour apporter aux professionnels l’expertise nécessaire à la définition et à la mise en place de nouvelles stratégies propres à chaque territoire. Ces stratégies devront définir un véritable positionnement « marketing » des territoires, permettant de les différencier de leurs concurrents, tout en améliorant l’offre de services. Pour chaque département et collectivité d’Outre-mer, l’Etat financera la réalisation de projets de plans d’actions par le groupement d’intérêt public ODIT France, sur le modèle de l’étude réalisée à La Réunion. 2 – La création, dans chaque département d’un comité stratégique opérationnel associant le Préfet de Région, représentant l’Etat, les collectivités locales concernées et les professionnels, permettant de fédérer les acteurs et de coordonner leurs actions dans la mise en œuvre des orientations stratégiques. Une structure du même type sera proposée dans les autres collectivités d’Outre-Mer. 3- Un effort financier de l’Etat sans précédant à travers le projet de loi de développement économique pour l’Outre-mer qui sera examiné au

passerelle et une interface entre les services" ajoute le lieutenant Gautier. Le Groupe d'Intervention de Mayotte (GIM) a montré son efficacité à de nombreuses reprises comme le coup porté au travail illégal dans le secteur du BTP (dans le quartier des TroisVallées), l'opération BLU, ou encore tout récemment la saisie de fauxpapiers qui a également mené à l'arrestation d'un Rwandais suspecté de géno-

Parlement au début de l’année 2009. Ce projet de loi prévoit que le tourisme est un secteur prioritaire des futures zones franches d’activité. Les entreprises concernées bénéficieront ainsi d’une réduction de 80 % de leur base imposable d’impôt sur les sociétés, de taxe professionnelle et de taxe foncière. Les hôtels de moins de 100 chambres bénéficieront d’une subvention pour la rénovation de leurs chambres, en complément de la défiscalisation. Le fonds exceptionnel d’investissements pourra intervenir dès 2009 sur des projets structurants. Enfin, le projet de loi de finances prévoit que les exonérations de charges sociales patronales sont totales jusqu’à 1,6 SMIC. Elles sont ensuite dégressives jusqu’à 4,5 SMIC. 4 - La création d’une nouvelle plateforme de promotion et de commercialisation en ligne voyageoutremer.com. Cette plate-forme, qui sera opérationnelle en 2009, répondra à un véritable besoin puisque les destinations ultramarines sont presque totalement absentes des grands sites de réservation en ligne. 5 – L’alignement de l’Outre-mer sur la métropole en terme de délivrance des visas. Cet alignement se traduira par une réduction des délais de visa (de 15 jours à 3 jours en moyenne) et par une simplification des procédures, ce qui devrait inciter de nombreuses nationalités à voyager outre-mer. Cet assouplissement concernera aussi les croisiéristes qui se voyaient parfois refuser l’accès des ports antillais, au motif que leur visa n’était pas spécifique aux DOM. 6 – La mise en place d’une procédure dérogatoire pour le mariage des étrangers en Polynésie française, afin de relancer le tourisme nuptial. 7 – La mise en place d’une nouvelle filière dédiée à la formation continue aux métiers du tourisme, au sein de l’Agence nationale pour l’insertion et la promotion des travailleurs d’Outremer (ANT). Cette filière de formation en métropole répondra aux besoins en formation continue exprimée par les acteurs du tourisme et complètera les actions locales des Conseil Régionaux, compétents en terme de formation. Le Service Militaire Adapté sera aussi appelé à développer une filière tourisme. 8 – La poursuite des actions visant à renforcer la concurrence entre compagnies aériennes et à favoriser la desserte aérienne. En 2009, l’Etat financera par la défiscalisation le nouvel avion desservant la Guyane et un travail de démarchage de toutes les compagnies « low cost » du monde sera entrepris afin de faire jouer à plein la concurrence sur les destinations d'Outre-mer, pour faire baisser les prix. Yves Jégo clôturera les Assises du tourisme par la signature, avec Hervé Novelli, du premier protocole entre l’Etat, la Région Réunion et le département de La Réunion prévoyant la mise en œuvre de ces actions pour La Réunion”. cide. Le lieutenant Gautier sait pourtant que le travail ne fait que commencer pour lui et ses hommes : "il y a beaucoup à faire en ce qui concerne la délinquance financière et les filières d'immigration", ce pourquoi les moyens humains, matériels et financiers sont grandement attendus. Marion Châteauneuf Mardi 25 novembre 2008


N°227 du Mardi 25 novembre 2008

LOCALE

Changer de route ou de force de frappe ? PIRATERIE

Face aux actes de piraterie, et à la prise récente du Sirius Star, gros supertanker saoudien pour lequel une rançon est demandée, les États et les compagnies réagissent avec les moyens qu'ils ou elles ont. Certaines compagnies envisagent de contourner l'Afrique en passant par le Cap de Bonne Espérance pour éviter les zones à risque. Et les États mettent en place des forces militaires, qui pourraient vite être dépassées par la rapidité et le champ d'action très vaste des pirates somaliens.

L

e supertanker Sirius Star est ancré au large d'Haradere, au large de Mogadiscio, en attendant que la rançon demandée par les pirates pour leur prise d'une valeur de 250 millions de dollar, soit versée. Devant ces prises à répétition, la Compagnie norvégienne Odfjell a décidé de ne plus faire passer ses navires par le golfe d'Aden. La compagnie CMA-CGM n'en est qu'à la réflexion : « passer par le cap de Bonne Espérance consisterait à doubler le temps de transit. Dans le contexte actuel, c'est une décision lourde, mais qu'on ne s'interdit pas si aucune mesure n'était prise par les États pour lutter contre la piraterie. A notre demande, pour le Ponant qui est vulnérable, une escorte est prévue par la Marine Nationale française lors de ses transits aller et retour dans le Golfe d'Aden. Cependant notre groupe est relativement à l'abri du phénomène de piraterie car malgré la prise d'otage du Ponant, notre flotte est essentiellement composée de porte-containers, moins vulnérables

que les autres navires (voiliers, vraquiers, pétroliers) en raison de leur franc bord important et de leur vitesse ». Quant aux États, la question est : « Où positionner les navires militaires pour contrecarrer les actions de piraterie ? ». Les annonces de l'Europe d'envoyer une force militaire conjointe, l'Eunavfor, coïncident avec la plus grosse prise en terme de navires, puisque le Sirius Star transporte le quart de la production quotidienne de l'Arabie Saoudite, et la frappe la plus éloignée de la Somalie de l'Histoire de la piraterie dans la région. « Les pirates, grâce à la manne financière des rançons payées ces dernières années pour la libération des ota-

ges, se sont dotés d'importants équipements » explique un militaire. « Ils disposent de radios et de moyens d'abordage et opèrent via des “bateaux mères” qui se font passer pour des embarcations de pêche. Se fondant dans le trafic maritime, ils repèrent puis attaquent leurs proies avec des embarcations rapides transportées ou remorquées par les bateaux mères ». C'est ce qui se serait passé pour le Sirius Star.

NIVEAU

CRITIQUE EN

TERME D'ATTAQUES

A ce jour, plus de 15 navires seraient retenus le long des côtes somaliennes. Selon le Bureau Maritime International, il s'agit d'un « niveau

critique », puisque 90 attaques de navires ont été recensées depuis le début de l'année, dont un roulier ukrainien chargé de chars d'assaut, qu'il faut rajouter au Sirius Star, supertanker chargé de brut. Le déploiement de l'Eunavfor devrait gêner les pirates puisque les forces navales déjà sur place, la Task Force, ont déjà repoussé plusieurs attaques contre des navires de commerce qu'ils accompagnaient. Mais, « annoncez que vous faites des contrôles sur une route, et tous les automobilistes prendront des chemins de traverse » confie un militaire, et il n'est pas impossible comme la prise du Sirius Star très loin des côtes somaliennes, de voir des pirates, qui, forts d'un

rayon d'action de 1000 kilomètres, ont la possibilité de disperser les attaques, rendant la lutte presque impossible. Car il s'agit d'une des principales routes commerciales mondiales et les échanges pourraient commencer à pâtir de ces attaques répétées. La solution à ce problème doit donc passer par la Somalie où, face à la misère provoquée par des années de guerre civile, les pêcheurs locaux se sont facilement recyclés dans la piraterie. L’Etat somalien a dores et déjà réclamé l’aide de la communauté internationale. Le remède est donc la restauration d'un Etat solide faisant respecter les lois. Annette Lafond

Mardi 25 novembre 2008

RÉPONSES LM 226

D IFFICILE

FACILE

Facile

Le Mahorais N° 227

Difficile

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LOCALE

Une piste pour de nouvelles disciplines DÉVELOPPEMENT SPORTIF : L'ENVELOPPE DU CNDS AUGMENTE M. Samalens, responsable des financements déconcentrés du CNDS, était dans l'île ces derniers jours. Il est venu officialiser la hausse de l'enveloppe budgétaire allouée à l'île au lagon pour son développement sportif. Plus que les infrastructures, c'est sur le secteur Formation qu'est mis l'accent pour les prochaines années. Le ministère de Roselyne Bachelot fait le pari que la société mahoraise gagnera à se voir favoriser l'accès aux disciplines. Si le CNDS est clair, localement la Jeunesse et Sports l'est un peu moins pour le moment sur la répartition des subventions...

M

essieurs Jean Claude Samalens, chef du département des financements déconcentrés du Centre National pour le Développement du Sport (CNDS), rattaché au ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, et Bruno Prochasson, directeur de la DJS locale, recevaient la presse mardi pour poser les bases de travail de l'exercice 2009. La ligne budgétaire prévoit d'intensifier l'effort de financement à hauteur de 750 000 . En mission pour quelques jours dans la zone océan Indien, M. Samalens a rencontré le président du Comité Régional Olympique et Sportif ainsi que les présidents des différentes ligues. Le but était de faire le point sur les besoins et orientations dans les années à venir. Le constat du fort potentiel du vivier que représente la jeune population mahoraise attire toutes les attentions du ministère, à en croire les efforts de subventions qu'il prévoit de consentir ici. Outre les énormes besoins en infrastructures, en matériels, le CNDS veut promouvoir l'outil de formation. Tenant compte de l'éloignement, l'ou-

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N°227 du Mardi 25 novembre 2008

L'après rentrée littéraire

OPÉRATION - 20 % À LA MAISON DES LIVRES

M. Prochasson (à gauche) et M. Samalens font le pari de l'avenir

tre-mer représente 9% des crédits totaux alloués par le mouvement sportif national. Voir aujourd'hui seulement quelques individualités (athlétisme et football notamment) se distinguer dans les compétitions de rang international montre qu'en effet des efforts restent à faire, puisque les potentialités sont là, mais encore trop sous évaluées. Ainsi, aider au développement de l'activité sportive dans son ensemble passe inévitablement par le soutien financier. “Nous allons privilégier la formation des arbitres, des encadrants, la formation des dirigeants bénévoles, l'accompagnement du projet sportif des clubs, l'accès aux diplômes”, affirment en choeur MM. Samalens et Prochasson, attendant une collaboration du conseil général sur ce dossier, soutien qu'ils ont reçu pendant la visite de M. Samalens. Celui-ci précise que “nous avons constaté que les besoins de soutien financier de l'Etat à Mayotte en matière de développement sportif étaient plus importants ici qu'ailleurs. Avec un complément de la Collectivité, nous pensons que les fonds pourraient être portés à + de 200 000 par an”. Les éducateurs sportifs présents sur le sol mahorais sont une centaine, “pas

suffisant comparé au reste du territoire national”. L'île au lagon compte environ 25 000 licenciés toutes disciplines confondues, ce qui représente 12% de la population, contre 25% au niveau national: pas assez de pratique sportive donc ! Le CNDS débloque donc une belle enveloppe, mais il appartiendra à l'antenne locale de la Jeunesse et Sports de répartir les subventions, autant dire qu'il conviendra d'être vigilant sur ce point puisque des disciplines ne se sont jamais cachées de ressentir un manque flagrant de soutien vis-à-vis de celle qui ont la cote... Les regards se tournent vers certaines disciplines de l'athlétisme pour ne rien cacher... Sur ce point, M. Prochasson tient à être catégorique : “nous n'allons pas favoriser telle ou telle discipline. Nous avons 3 mois de travail devant nous en contact avec les ligues afin qu'elles montent leurs projets sportifs.” La force de persuasion et l'implication de ces ligues sont donc appelées à la rescousse, pour une parfaite répartition de ce qui s'avère un chèque intéressant pour Maoré, à la seule condition qu'il soit dispatché dans la clarté la plus limpide qu'il soit... Laurent Millet

Le Mahorais N° 227

Cette semaine, La Maison des Livres lance son opération annuelle de vente aux prix métropole. Alors que le reste de l'année, un coefficient multiplicateur de 1,25 à la charge de l'acheteur s'applique, l'occasion est belle pour étoffer votre bibliothèque. Rendez-vous depuis lundi et jusqu'à samedi place Mariage pour se ruer sur les styles littéraires qui sont les vôtres.

D

u lundi 24 au samedi 29 novembre, avec une nocturne vendredi 28 jusqu'à 19h, La Maison des Livres place Mariage à Mamoudzou affiche - 20 % sur tous les livres. Attention, l'opération ne s'applique pas sur la presse et les promotions déjà en cours. Pareillement, l'avantage s'entend sur les ouvrages en stock, les commandes ne sont donc pas concernées. Une opération à souligner, qui a lieu traditionnellement chaque année, et qui se trouve pile poil en fin de rentrée littéraire, ce qui permettra aux

lecteurs avisés de trouver les romans qui font l'actualité. La Maison des Livres sera exceptionnellement ouverte vendredi 28 novembre jusqu'à 19h00, en pensant à ceux que les horaires de travail feraient passer à côté de l'opportunité. Le reste de l'année, un coefficient multiplicateur de 1,25 s'applique sur tout roman importé à Mayotte, sur la base d'une obligation préfectorale mise en place il y a plusieurs années qui évite aux revendeurs d'assumer en totalité le coût du transport. La Maison des Livres fait donc chaque année l'effort d'appliquer les prix imprimés au dos des romans pour ne plus tenir compte de la surtaxe habituelle. Une ouverture à la culture dont peut bénéficier sur toute la semaine prochaine la population d'Hippocampe, alors, à vos marques, prêts, partez, lisez !!! Pour tout renseignement complémentaire : 02.69.61.14.97 Laurent Millet

Mardi 25 novembre 2008


LOCALE

N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Tsararano attend Langa

Babadi revient avec “Yayo nde mahabari”

JOURNÉE DE NETTOYAGE ET CONCERT

NOUVEL ALBUM

Idole des générations montantes de musiciens, le vieil aveugle reprend du service samedi prochain pour un concert qui viendra clore une journée de nettoyage du village organisée à l'initiative de l'association Racine. Le village de la commune de Dembéni, où habite le fundi du gaboussi, est toujours mobilisé autour d'un homme qui il y a plusieurs années faisait les grandes heures des soirées mahoraises. Langa est un homme de coeur, il a donc accepté de s'impliquer dans cette journée d'animation.

Après son dernier album, « Le chat et la souris » en 2004, le chanteur Babadi a sorti depuis peu son cinquième album intitulé « Yayo nde mahabari ». Après un long silence, Babadi revient sur le devant de la musique mahoraise pour enfanter d’un album haut en couleurs avec 14 morceaux qui feront sans doute fondre les amateurs.

L

anga va ressortir de l'armoire son uniforme militaire, sortir du banga où son handicap se réduit puisque l'espace est maîtrisé, les musiciens du groupe Racine ont décidé de lui renvoyer une décharge d'électricité dans les doigts, afin que le gaboussi (guitare artisanale) fasse à nouveau bouger les foules. Langa a été par le passé une grande star de la scène mahoraise, il est avec le temps et pas mal d'abus autour de lui redevenu quasi anonyme pour le public non averti, mais surtout pas pour ses vrais fans, qui n'ont jamais

cessé de croire en lui. Samedi 29 novembre, ses héritiers du groupe Racine organisent une grande journée de nettoyage du village, histoire de fédérer les jeunes autour d'un projet environnemental pour le bien de la communauté. La mairie de Dembéni est venue en soutien, en finançant une partie du matériel, et les bonnes volontés sont appelées à la rescousse. De 8h à 12h30, les déchets seront traqués, et l'après-midi sera consacré à la préparation de la soirée musicale. À partir de 21h et jusqu'à l'aube, Babadi, le reggaeman du cru qui fera certainement l'honneur de jouer des titres de son tout dernier album, et le maître Langa, attendront le public au plateau polyvalent du village. Nul doute que la mobilisation du dynamique village va être maximale, pour que cette soirée montre à un vieil homme que la ferveur autour de lui n'a jamais faibli, alors à vos agendas pour participer à ce qui s'annonce magistral. Laurent Millet

«

Yayo nde mahabari », qui veut dire en mahorais « voilà les nouvelles » est l'occasion pour Babadi de parler de l'évolution du monde, notamment de l'île aux parfums. « Je vois que Mayotte évolue, ce qui est bien certes, mais est ce que nous les Mahorais nous participons à cette évolution ? ». Selon lui, la participation des Mahorais à cette évolution est minime. « C'est plutôt une évolution forcée » dixit l'artiste. Le chanteur a mis beaucoup de temps à sortir son dernier album, ce qui a suscité beaucoup de questions, surtout chez les « roots » qui n'avaient qu'une seule chose en tête : réécouter du Babadi. Depuis 2000, le jeune chanteur réside à Mayotte mais à chaque fois, il se rendait en métropole pour travailler ses albums, contrairement à cette fois, où il a « tenu à ce que le cinquième album soit travaillé sur Mayotte ou sur la zone, mais vu la situation de Mayotte au niveau infrastructures musicales, cela a été une vraie galère. Au départ j'ai commencé à enregistrer à Mayotte, mais le son n'était malheureusement pas bon, j'ai dû me rendre à Maurice, puis après à Tana ». Ceci explique donc pourquoi il s'était « effacé » pendant un bon moment. « Les charrues sont déjà là », « rastamen love », ou

TOTAL MAYOTTE FILIALE DU GROUPE TOTAL

encore « vente illicite », autant de morceaux qui feront « planer » les amateurs. Contrairement à son avant-dernier album « le chat et la souris », composé exclusivement de reggae, cette fois ci Babadi à choisi de mélanger reggae et mgodro avec l'aide de Mikidache et Cudza, pour que tous les Mahorais y trouvent leur compte. « Yayo nde mahabari », est une auto production financée par le service culturel et « Mjago vibration culture », une association de Hamjago d'où il est originaire. Sur Hippocampe, les habitants ont la possibilité de se procurer cet opus dans les points de vente suivants : Jumbo Score, Maison des Livres, ou HD...A écouter… Nassabia Djanfar

RECHERCHE

1 ATTACHE COMMERCIAL CONSOMMATEURS (RÉF C2) Il assure le suivi de la gestion Commerciale et Technique du portefeuille de clients (Transports, Industries, Agriculture, Administrations, Services, PME etc..), en Carburants, Lubrifiants, et GAZ. Il négocie, prospecte et fait des préconisations auprès des clients. De formation Bac + Ecole de Commerce, vous avez la connaissance du terrain et une première expérience de la négociation dans un environnement industriel.

1 RESPONSABLE COMMERCIAL BOUTIQUES (RÉF C1) Il assure sous l'autorité du Responsable Commercial, le déploiement du concept réalisations des plans, calcul du budget d'investissement, montage des dossiers. Il adapte la politique « Boutique » à l'environnement local (fonctionnement, choix d'assortissements, prix). Il gère les commandes de produits, et analyse le résultat des ventes. Diplômé BAC +3 à Master Marketing, Merchandising. Une première expérience dans le commercial grande distribution est souhaitable. Aptitude au terrain, sens de la négociation, leadership, autonomie, disponibilité.

1 ATTACHE COMMERCIAL RESEAU (RÉF C3) Il assure la Gestion Commerciale et Financière du Réseau de Distribution des stations service. Il s'assure de la qualité des produits et du service à la clientèle. Il s'assure de la bonne application des standards et procédures HSEQ sur les stations services. De formation Bac + Ecole de Commerce ou Ecole de Gestion, vous avez la connaissance du terrain et une première l'expérience de la négociation dans un environnement grande distribution. Des connaissances en Merchandising seraient appréciées.

1 ASSISTANT (E) RESSOURCES HUMAINES (RÉF.R1) Il (elle) assiste le DRH sur l'ensemble de la fonction. Il (elle) sera particulièrement en charge de la Gestion Administrative du personnel. Il (elle) aura la responsabilité de la mise en œuvre du plan de formation, et participera activement à la mise en place du SIRH sur

la filiale. Formation BAC+2, connaissances en système de paie, et règles administration du personnel, connaissance des logiciels informatiques RH. Une expérience de la fonction RH est indispensable.

1 DISPATCHER (RÉF.D1) Il assure l'approvisionnement des stations service, ainsi que les livraisons. Il planifie, organise les tournées des chauffeurs (tenue de planning hebdomadaire). Il établit les bons de livraisons pour l'ensemble des clients, et les transmet après ventes. Il gère directement les demandes des clients relatives à leurs commandes et livraisons. Il doit gérer des problèmes ponctuels inhérents à la logistique des camions citernes. Formation Brevet à Bac, connaissance de l'environnement «transport», pratique de l'informatique, entre 3 et 5 ans d'expérience dans la fonction transport. Permis C souhaité. Sensibilité aux règles de sécurité, sens de la relation commerciale, disponibilité et réactivité.

1 ADJOINT CHEF DE DEPOT (RÉF D2) Il assiste le Chef de Dépôt sur l'ensemble de ses tâches, et assure son intérim en cas d'absence. Il réceptionne les produits, gère l'équipe des Opérateurs d'exploitation, en répartissant les tâches et en contrôlant leur réalisation. Il effectue aussi des tâches opérationnelles. Il veille au respect des règles de sécurité sur le site. De niveau BAC +2 vous devez avoir l'expérience du terrain (acquise sur site industriel), la capacité à animer une équipe, et une forte sensibilité au respect des règles de sécurité.

Pour l'ensemble de ces postes, les dossiers de candidature (lettre manuscrite + CV avec photos ) sont à adresser au plus tard le 28 novembre à l'adresse suivante : TOTAL Mayotte - Direction des Ressources Humaines 1 lotissement les 3 vallées BP 867 Kawéni 97600 Mamoudzou en précisant la référence du poste. Mardi 25 novembre 2008

Le Mahorais N° 227

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DÉTENTE

ARRIVEES DZAOUDZI

N°227 du Mardi 25 novembre 2008

Programme du 24 au 29 novembre 2008 ARRIVEE DZAOUDZI

Jour

N°vol

Départ de

Heure

Arrivée à

Heure

MARDI 25 novembre MERCREDI 26 novembre JEUDI 27 novembre

UU974

REUNION

11.25

DZAOUDZI

12.25

Jours

Provenance

N° de vol

Heures

UU201

REUNION

11.00

DZAOUDZI

12.05

lundi 24

Anjouan

KMZ111

10.30

UU205 UU974

REUNION REUNION

08.10 11.25

DZAOUDZI DZAOUDZI

10.45 12.25

Mardi 25

Anjouan

KMZ211

12.45

Mercredi 26

Anjouan

KMZ313

17.15

VENDREDI 28 novembre SAMEDI 29 novembre DIMANCHE 30 novembre

UU974 UU203 UU974

REUNION REUNION REUNION

11.25 10.55 11.25

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

12.25 13.10 12.25

Jeudi 27

Anjouan

KMZ411

13.00

Vendredi 28

Anjouan

KMZ511

13.30

UU974

REUNION

11.25

DZAOUDZI

12.25

Samedi 29

Anjouan

KMZ611

13.45

Jour

N°vol

Départ de

Heure

Arrivée à

Heure

MARDI 25 novembre MERCREDI 26 novembre JEUDI 27 novembre VENDREDI 28 novembre SAMEDI 29 novembre DIMANCHE 30 novembre

UU204 UU975 UU202

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

09.00 16.10 15.55

REUNION REUNION REUNION

13.15 19.10 19.00

UU975 UU206 UU975

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

16.10 11.30 16.10

RÉUNION REUNION REUNION

19.10 15.55 19.10

UU975 UU204 UU975

DZAOUDZI DZAOUDZI DZAOUDZI

16.10 12.00 16.10

REUNION REUNION REUNION

19.10 16.15 19.10

DEPARTS DZAOUDZI

PHARMACIE

DEPART DZAOUDZI Jours

Destination

N° de vol

Heures

lundi 24

Anjouan

KMZ110

09.00

Mardi 25

Anjouan

KMZ210

09.00

Mercredi 26

Anjouan

KMZ310

09.00

Jeudi 27

Anjouan

KMZ410

10.00

Vendredi 28

Anjouan

KMZ510

10.00

Samedi 29

Anjouan

KMZ610

10.00

DE GARDE

Week-end du 29 au 30 nov. 2008 - PHARMACIE PASSAMAINTY- Tel : 0269 61 39 47

NUMÉROS

Médecine générale : -Fourno Jean-Claude (Passamainty) : 02-69-63-56-35 -Gherbi Marie-Hélène (Cabinet Avicenne) : 02-69-61-02-43 -Gherbi Nadir (Cabinet Avicenne) : 02-69-61-02-43 -Conan Lionel (Centre médical Ylang à Mamoudzou) : 02-69-61-02-03 -Dielbot Luc (Dzaoudzi) : 02-69-60-33-33 -Noel Michel (Mamoudzou) : 02-69-61-3966 -Founti Mohamed (Mamoudzou) : 02-69-61-39-70 -Guira Patrice (Cavani Mamoudzou) : 02-69-62-11-51 -Jouslin de Noray Geoffroy (Pamandzi) : 02-69-60-10-06 -Roussin Jean-Marc (Chirongui) : 02-69-62-55-55 -Dr M’Lamaly Ali (Mamoudzou) : 02-69-61-02-03 -Dr Falgoux Valérie : 02-69-69-55-55 - Dr Benard (Chirongui) : 02-69-62-55-55 - Dr Roussin (Chirongui) : 02-69-62-55-55 Ophtalmologie : -Taupin Philippe (Cavani Mamoudzou) : 02-69-61-70-10

Gynécologie et obstetrie : -Razafindrakotohasina (Espace Coralium à Kawéni) : 02-69-61-36-34

UTILES

Biologie médicale : -Troalen Didier (Résidence du jardin Créole) : 02-69-63-00-00

Anatomie cytologie pathologie : -Barbara Georges (Résidence du jardin Créole) : 02-69-63-00-00 -Michot Laurent (Résidence du jardin Créole) : 02-69-63-00-00 Radiologie : -Messaoudi Kamel (Résidence du jardin Créole) : 02-69-63-64-62 Pédiatrie : -Lesoin Jean-Jacques (Place du Marché Mamoudzou) : 02-69-61-04-22 Psychiatrie : -Buron Lionel : (Mamoudzou) : 02-69-61-06-71

Dermatologie : Mourier Yves (Espace Coralium à Kawéni) : 02-69-61-23-91

Medecin de garde week-end : 0639 69 00 00 20

Envoyer vos annonces

=

secretariat@le mahorais.com

Le Mahorais N° 227

11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou, Tél : (0269) 61 66 75 - Fax : (0269) 61 66 72 e-mail : lemahorais@wanadoo.fr - web : www.lemahorais.com Edité par : Éditions d’Hippocampe SARL au capital de : 7 000 euros N° SIRET : 054393210 00015 Directeur de publication : Samuel Boscher Rédactrice en chef : Lucie Touzé Journaliste Secrétaire de rédaction : Gaylor Madec Journalistes : Laurent Millet, Annette Lafond, Faou Antoissi, Nassabia Djanfar et Marion Châteauneuf Directrice commerciale : Nanou Chapuisat Distribution : Course Express Mayotte Imprimé par : Imprimah Première parution : mardi 20 juillet 2004 ISSN 1960-131X Mardi 25 novembre 2008


AGENDA

NOUVEAUTÉS DVD VIDÉO PILOTE

LES AVENTURES

DE IMPY LE DINOSAURE

RENDEZ-VOUS VENDREDI 28

Horatio Tibberton, fantasque scientifique et zoologue, vit et travaille sur la petite île volcanique de Titiwou. Il donne des cours de langues à Tim, son fils adoptif ainsi qu'à une bande de joyeuses créatures : Ping le pingouin, Monty le varan, Shoe le pélican et Solomon le morse... FUNNY

GAME US

Cinéma de Mamoudzou Programme de Nov.2008

NOVEMBRE

», histoires en musique pour animer soirées, après midi ou matinées (Fêtes d'écoles et d'associations, fêtes de fin d'année, anniversaires). Un registre d'histoires de la région pour les enfants à partir de 6 ans, interprétées par Cathi Forestier et J.C. Descieux. Renseignements au 06 39 19 85 57.

- Exposition artisanale de midi à 20h00 à l'école des Flamboyants : Tableaux, bijoux, mosaïque, patchwork… Vous trouverez une idée cadeau pour vos fêtes de fin d'année! Pour tous renseignements : Béatrice - 06 39 23 69 13

- Le duo “Composition d'ici et de là-bas” (Cathi Forestier et Jean-Claude Descieux) se poduira au 5/5 à Mamoudzou à partir de 20h00.

-Parole aux images « Atelier Vidéo marmailles » propose des cours de vidéo pour enfants à partir de 4 ans jusqu'à 13 ans, pour la réalisation de courts-métrages, écriture du scénario, jeu d'acteur, décor, son, montage… Alors viens faire ton film toi aussi. Places limitées. Inscriptions : 06 39 23 63 20 ou 02 69 64 59 58.

- Wubani Spirit en concert au bar AKILI (en face de l'Orient Express à Kawéni) à partir de 21h. SAMEDI 29 NOVEMBRE

Ann, George et leur fils Georgie sont en route vers leur résidence secondaire pour y passer l'été. Leurs voisins, Fred et Eva, sont déjà arrivés et ils décident de se retrouver tous le lendemain matin pour une partie de golf. Tandis que son mari et son fils s'affairent sur leur voilier récemment remis en état, Ann commence à préparer le dîner. Tout à coup, elle se trouve face à face avec un jeune homme extrêmement poli, Peter, un des invités de ses voisins, venu, à la demande d'Eva, lui emprunter quelques oeufs... BLACKOUT

- Sortie avec les Naturalistes de Mayotte : Sortie à la plage du Préfet (M'tsahara) Contact Anthoumani Ali 06 39 39 73 23 ou attou.attou@voila.fr. Initiation au compostage des déchets organiques. Contact Frédéric Guérin au 06 39 28 23 95 fredguerin@voila.fr - Wubani Spirit en concert au restaurant ZANA à Chembenyoumba avec TRIO à partir de 21h.

- Le duo “Composition d'ici et de là-bas” chez Miloud à 20h à Chirongui. Soirée couscous. Réservation au 0639 29 30 11. - Concours de belote Chez Lucho à partir de 20h30. Inscrip. 6 euros/équipe, doublette formée Nombreux lots à gagner. Rens. 0269 61 42 34.

Claudia doit se rendre d'urgence au chevet de sa grand-mère hospitalisée. Tommy est un petit voyou pressé de quitter la ville avec sa copine. Karl a des choses compromettantes à faire disparaître de son appartement avant le retour de sa femme. Mais tous trois vont se retrouver coincés dans un ascenceur en panne la veille d'un long week end... 15

ANS ET DEMI

- Exposition artisanale de 9h à 18h00 à l'école des Flamboyants : Tableaux, bijoux, mosaïque, patchwork… Vous trouverez une idée cadeau pour vos fêtes de fin d'année! Pour tous renseignements : Béatrice - 06 39 23 69 13 DIMANCHE 30 NOVEMBRE

- Sortie avec les Naturalistes de Mayotte : Sortie à la Maison du Gouverneur Contact Marie Didierjean 06 39 69 32 10 ou m.didierjean@wanadoo.fr Découverte de la mangrove Contact : fabrice Cugny au 06 39 28 43 15 ou fabrice.cugny@naturmay.org VENDREDI 5

Philippe Le Tallec, brillant scientifique vivant aux EtatsUnis depuis 15 ans, décide de rentrer en France s'occuper de sa fille Eglantine. Il espère profiter de cette occasion pour tisser des liens avec cette jeune fille et rattraper le temps perdu, mais elle a bien d'autres préoccupations que de passer du temps avec son père...

Mardi 25 novembre 2008

DÉCEMBRE

- Wubani Spirit en concert au JUNGLE à Mamoudzou à partir de 22h. - Vernissage de l'exposition d'été de Gil (artiste peintre et illustrateur) à la galerie l'Arabesque, près de la mosquée du vendredi à M'Tsapéré. Venez nombreux à partir de 18h écouter quelques chansons françaises d'hier et d'aujourd'hui avec Jean-luc et Gérard, prendre un verre et vous restaurer au buffet, et surtout découvrir les nouvelles œuvres de Gil. Rens. 0639 23 12 44.

STAGES - Stage de Street dace avec Fowzia Oussene (diplômée d'Etat de danse) le samedi 29 novembre au Gymnase du Collège de Tsingoni. Horaires : 9h-10h30 pour les 7-9 ans / 10h30-12h00 pour les + 10 ans / 13h30-15h30 pour les adultes. Tarifs : Enfants adhérents 10 euros et non-adh. 13 euros / Adultes adhérents 15 euros et nonadh. 20 euros. Infois et résa au 0639 66 18 77 (Karine). - Stage de danse classique et baroque avec Véronique Elouard le samedi 6 décembre au gymnase du collège de Tsingoni. Horaires : 8h30-9h30 pour les 4-6 ans / 9h3011h pour les 7-9 ans / 11h-12h30 pour les + de 10 ans / 14h-16h pour les adultes. Infos et inscriptions au 06 39 66 18 77 (Karine). - L'association Parfums d'Orient organise des stages de danse orientale le vendredi 28 et Samedi 29 novembre avec Latifa Saadi (La Réunion) en direction des adultes et enfants. Rens. Anne au 0639 65 32 15.

BIBLIOTHÈQUE -Tous les samedis de 10h30 à 11h30 : animation « le jardin des histoires » pour les jeunes enfants. -Chaque dernier vendredi du mois de 9h30 à 10h30 : « Owa zaza » pour les bébés lecteurs en Section Jeunesse. PEINTURE

ET DESSIN

- Le peintre Marcel Séjour donne des cours de dessin (fusain) et peinture à l'huile dans son atelier à Cavani M'Tsapéré, les samedis et lundis, par demi-journées. Renseignements et inscriptions : 06-39-67-68-75 - Cours de dessin et de peinture à l'aquarelle toute l'année avec Gil à l'Arabesque, près de la mosquée du vendredi à M'Tsapéré. Rens. 0639 23 12 44. Stage adultes et enfants pendants les vacances. ÉQUITATION

-Du lundi au samedi, toute l'équipe du club équestre Sainte Armelle sera heureuse de vous accueillir de 14h00 à 17h00. Le centre équestre d'Hajangua vous propose des stages "Baby Poney" pour les enfants âgés de 3 à 5 ans. Des "balades petits cow-boy" pour enfants âgés de 5 à 9 ans et des "cours d'équitation" pour tous ceux âgés de 10 à 99 ans. Ce centre équestre organise des stages pendant les vacances scolaires (à la semaine, ou bien à la journée ou demi-journée) : stages poneys dès deux ans et chevaux pour tous niveaux. Renseignements et réservations : 02-69-62-54-00

- Les cours de dessin et d'aquarelles ont repris à l'atelier de GIL, à la galerie d'Art l'Arabesque près de la grande mosquée de vendredi à M'Tsapéré. Inscriptions et renseignements au : 06 39 23 12 44.

GO FAST

Mardi 25/11 : 18h30 Mercredi 26/11 : 21h00 Samedi 29/11 : 18h30

COUP DE FOUDRE À RHODE ISLAND

Mercredi 26/11 : 18h30 Samedi 29/11 - 15h30

BALLES

DE FEU.

- Cours de Kempo (Boxe japonaise) tous les lundis et mercredis soir à partir de 20h00 au Dojo de Cavani. Infos : 0639 25 29 51. - Association de danses africaines « Zina na wassi » rencontre tous les mardis à la MJC de M’Tsapéré de 18h à 20h, percussionnistes, danseurs et danseuses (débutants ou confirmés). Venez nous rejoindre pour partager le plaisir de jouer et de danser. Contact : Nolwenn 06 39 67 99 10 ou Sandrine 06 39 28 98 14

Mercredi 26/11 : 15h30 Vendredi 28/11 : 21h00

MAX

LA MENACE

Le Service Culturel du Conseil Général de Mayotte organise un Colloque sur l'action culturelle du SCCGM et sur ses orientations 2009. Le colloque se tiendra le vendredi 28 novembre de 15h à 18h et le samedi 29 de 10h à 13h dans les locaux du Service Culturel (en face du Conseil Général). Nous attendons les musiciens de l'île afin de mener une réflexion sur la sauvegarde, la transmission et la diffusion du patrimoine musical de Mayotte. Ces rencontres se clôtureront en Musique le samedi 29 à partir de 13h au son de percussions mahoraises. Rens. au 0269 61 11 36

Jeudi 27/11 : 21h00 Dimanche 30/11 : 15h30

SANS SARAH RIEN

NE VA

Mardi 25/11 : 21h00 Vendredi 28/11 : 18h30 Dimanche 30/11 : 18h30

BRAQUAGE

À L’ANGLAISE

COMMUNIQUÉS - L'association Utamaduni vous propose : “Les contes de la Lune”

ENVOYEZ VOS ANNONCES À AGENDA@LEMAHORAIS.COM

Le Mahorais N° 227

Jeudi 27/11 : 18h30 Samedi 29/11 : 21h00

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ANNONCES AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE

ETABLISSEMENT DES ALLOCATIONS FAMILIALES DE MAYOTTE KAWENI 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE AVIS EN VUE DE LA PASSATION D'UN MARCHE DE TRAVAUX (Procédure adaptée -article 28 du Code des Marchés Publics) 1) Maître de l'ouvrage : ETABLISSEMENT DES ALLOCATIONS FAMILIALES DE MAYOTTE Zone industrielle de KAWENI 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE Tél. : 0269 60.67.67 - Fax : 0269.60.67.68

2) Objet du marché : Travaux de remplacement de l'onduleur de l'Etablissement des Allocations Familiales de MAYOTTE. 3) Procédure de passation : Procédure adaptée conforme aux dispositions du Décret n° 2006-975 du 01 août 2006 portant Nouveau Code des Marchés Publics et de l'Arrêté du 16 juin 2008 portant règlement sur les marchés des Organismes de Sécurité Sociale du Régime Général. 4) Justifications à produire : Les candidats justifieront de leur qualité et de leur capacité juridique, technique, économique et financière en produisant les formulaires et renseignements suivants : - Lettre de candidature Référence DC4 - Déclaration du Candidat Référence DC5 - L'état annuel des certificats reçus - Référence DC7 Ou les copies certifiées conformes à l'original des certificats

fiscaux et sociaux attestant la régularité de la situation au 31/12/2007 - Extrait du Registre K/Bis daté de moins de 3 mois - Présentation d'une liste des travaux de nature similaire en cours d'exécution ou exécutés au cours des 3 dernières années, indiquant : le montant, la date et les coordonnées du maître de l'ouvrage public ou privé. - Les copies attestées conformes à l'original des attestations d'assurances de responsabilité civile et responsabilité décennale en cours de validité. 5) Critères d'attribution du marché : Le marché sera attribué au candidat ayant présenté l'offre économiquement la plus avantageuse, appréciée en fonction des critères suivants pondérés : ‰ Coût : 60% ‰ Valeur technique de l'offre : 40% …/… 6) Date limite de réception des offres :

Les dossiers contenant les offres devront : * soit être adressés sous pli recommandé avec avis de réception à : ETABLISSEMENT DES ALLOCATIONS FAMILIALES DE MAYOTTE Zone Industrielle de KAWENI 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE * soit remis contre récépissé à l'adresse indiquée ci-dessus AU PLUS TARD LE : MERCREDI 10 DECEMBRE 2008 A 12 HEURES. 7) Obtention du dossier : Le dossier de consultation est gratuit. Il pourra être retiré uniquement après réservation par télécopie (Fax : 0269.60.67.68), à l'adresse indiquée ci-dessus. 8) Délai de validité des offres : Quatre vingt dix (90) jours à compter de la date limite de remise des offres. 9)Date d'envoi de l'avis à la publication : Jeudi 20 novembre 2008

VENTE MATERIELS

REFORMES DU SIEAM

Le Syndicat Intercommunal d'Eau et d'Assainissement de Mayotte vous informe qu'il organise actuellement une vente. Sont mis en vente : - des véhicules : 1 Citroën C5 (en bon état) et 1 Renault CLIO (vente pour pièce)

- une moto : TS 50 - du matériel informatique - quelques mobiliers. Date limite de remise des soumissions : le vendredi 5 décembre 2008 à 10 h 00 au SIEAM à Kaweni Pour tout renseignement et

retrait de documents, veuillez vous adresser au SIEAM Zone industrielle KAWENI B.P 289, 97600 MAMOUDZOU Tel : 0269.62.11.11 Fax : 0269.61.55.00

AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CANDIDATURE

Procédure adaptée (art. 28 du Code des Marchés Publics) Type de marché : Travaux 1) IDENTIFICATION DE L'ORGANISME QUI PASSE LE MARCHE Ministère de l'Education nationale 2) OBJET DES MARCHES Le marché concerne les travaux de construction d'un faré d'une surface au sol d'environ 70m_ pour le restaurant d'application au lycée professionnel de KAWENI. Les travaux sont répartis en 3 lots séparés: Lot n°1 : Démolition / Grosœuvre Lot n°2 : Charpente/ Couverture

Lot n°3 : Peinture 3) CONDITIONS RELATIVES AU MARCHE Modalités de financement et de paiement : paiement par virement, prix révisables - délai de paiement de 45 jours - intérêts moratoires : taux d'intérêt légal augmenté de 2 points. Financement 100% ÉTAT 4) CARACTERISTIQUES DE LA PROCEDURE ADAPTEE Les dossiers de consultation des entreprises, y compris le règlement de la consultation sont à retirer à la Direction de l'Equipement/ SEC/CPE sur demande auprès de Delphine Pellissier au 02 69 60 92 62 ou par fax au 02 69 60 92 84. 5) SELECTION DES CANDI-

DATURES ET DES OFFRES Ne seront pas admises les candidatures non recevables en application des articles 43, 44 et 47 du Code des Marchés Publics et ne présentant pas les garanties techniques et financières suffisantes. Les critères d'attribution du marché sont hiérarchisés comme suit: Le prix des prestations :60% La valeur technique de l'offre au regard du SOPAQ : 40% 6) TRANSMISSION DES CANDIDATURES ET DES OFFRES Les dossiers doivent être transmis de manière à parvenir, au plus tard avant la date et heures ci-dessous : Mercredi 17 décembre 2008, à

11 heures. L'enveloppe cachetée devra porter la mention suivante « Candidature et offre pour les travaux de construction d'un faré au LP de Kawéni » , « Lot n° », « ne pas ouvrir », ainsi que l'identité et l'adresse du candidat. Ils seront adressés ou remis contre récépissé à l'attention de: DE 976 - Cellule des Marchés Publics - Bureau D108 - BP 109 - 97 600 Mamoudzou. 7) DATES Date d'envoi du présent avis à la publication : 21 novembre 2008 Date limite de remise des candidatures et offres : 17 décembre 2008 à 11 heures Date d'intervention : début 2009 Durée des travaux : 2 mois

AVIS D'APPEL D'OFFRES - PROCÉDURE ADAPTÉE

1/ Identification de la société Société contractante : Immobilière de Mayotte (S.I.M.) 2/ Personne responsable du marché : Société Immobilière de Mayotte (S.I.M.), représentée par son Directeur Général. 3/ Mode de passation : Procédure adaptée librement définie par le pouvoir adjudicateur avec possibilité de négociation. Procédure de passation en réfé-

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rence au décret du 30/12/2005 pris en application de l'ordondu nance n°2005-649 6/06/2005. 4/ Objet du marché : Le marché a pour objet, l'entretien et la maintenance des installations de climatisation. 5/ Durée du marché ou délai d'exécution : Le marché sera conclu pour une durée d'un an, reconductible de façon expresse 3 fois par période d'un an sans que la durée totale ne dépasse 4 ans. 6/ Critères de sélection des candidatures et des offres :

Capacités professionnelles, techniques et financières du candidat appréciées au regard des références indiquées. Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés ci-dessus avec leur pondération. o Valeur technique : 20% o Prix : 80% 7/ Délai de validité des offres : 90 jours à compter de la date limite de remise des offres 8/ Conditions de participation : Peuvent participer des prestataires uniques ou groupements ayant les compétences requises

Les candidats peuvent présenter une offre soit en qualité de candidat individuel soit en qualité de membre d'un groupement. Ils ne peuvent donc pas cumuler les deux qualités. En outre, en cas de groupement, un membre ne peut être admis à présenter une autre candidature, qu'elle qu'en soit la forme. Les candidatures et offres seront entièrement rédigées en langue française. 9/ Conditions de retrait des dossiers de consultation : Les dossiers de consultation sont disponibles sous format

Le Mahorais N° 227

N°227 du Mardi 25 novembre 2008

COMMUNIQUÉ Le préfet de Mayotte informe la population que le dossier de demande d’autorisation au titre des I.C.P.E du projet d’exploiter une centrale d’enrobage à chaud et une installation à émulsion de bitumes, village de Majicavo-Koropa, sera mis à disposition du public à la mairie de Koungou pendant 15 jours ouvrés : Du 24 novembre 2008 au 15 décembre 2008 Un registre de Mise à Disposition du public à sera joint pour toutes remarques sur le projet.

AVIS D'APPEL PUBLIC A CANDIDATURES Procédure adaptée (art. 28 du Code des Marchés Publics) Type de marché : Travaux 1) IDENTIFICATION DE L'ORGANISME QUI PASSE LE MARCHE Ministère de l'Education nationale 2) OBJET DES MARCHES Le marché concerne les travaux de construction d'un faré d'une surface au sol d'environ 70m_ pour le restaurant d'application au lycée professionnel de KAWENI. Les travaux sont répartis en 3 lots séparés: Lot n°1 : Démolition / Gros- œuvre Lot n°2 : Charpente/ Couverture Lot n°3 : Peinture 3) CONDITIONS RELATIVES AU MARCHE Modalités de financement et de paiement : paiement par virement, prix révisables - délai de paiement de 45 jours - intérêts moratoires : taux d'intérêt légal augmenté de 2 points. Financement 100% ÉTAT 4) CARACTERISTIQUES DE LA PROCEDURE ADAPTEE Les dossiers de consultation des entreprises, y compris le règlement de la consultation sont à retirer à la Direction de l'Equipement/ SEC/CPE sur demande auprès de Delphine Pellissier au 02 69 60 92 62 ou par fax au 02 69 60 92 84. 5) SELECTION DES CANDIDATURES ET DES OFFRES Ne seront pas admises les candidatures non recevables en application des articles 43, 44 et 47 du Code des Marchés Publics et ne présentant pas les garanties techniques et financières suffisantes. Les critères d'attribution du marché sont hiérarchisés comme suit: Le prix des prestations :60% - La valeur technique de l'offre au regard du SOPAQ : 40% 6) TRANSMISSION DES CANDIDATURES ET DES OFFRES Les dossiers doivent être transmis de manière à parvenir, au plus tard avant la date et heures ci-dessous : Mercredi 17 décembre 2008, à 11 heures. L'enveloppe cachetée devra porter la mention suivante « Candidature et offre pour les travaux de construction d'un faré au LP de Kawéni » , « Lot n° », « ne pas ouvrir », ainsi que l'identité et l'adresse du candidat. Ils seront adressés ou remis contre récépissé à l'attention de: DE 976 - Cellule des Marchés Publics - Bureau D108 - BP 109 - 97 600 Mamoudzou. 7) DATES Date d'envoi du présent avis à la publication : 21 novembre 2008 Date limite de remise des candidatures et offres : 17 décembre 2008 à 11 heures Date d'intervention : début 2009 Durée des travaux : 2 mois

AVIS DE MODIFICATION Par acte sous seing privé en date du 01/01/2008, il a été décidé de modifier les statuts de la société en nom personnel Pic Mayotte qui devient Sarl Pic Mayotte une SARL régie par les lois en vigueur et les statuts desquels il est extrait ce qui suit : DENOMINATION: PIC. MAYOTTE FORME JURIDIQUE : SARL SIEGE SOCIAL : La Palmeraie, Tsoundzou II Objet : production audiovisuelle Capital : 100 euros DUREE: 99 ans GERANT : Mattei Bruno, La Palmeraie Tsoundzou II La société sera immatriculée au RCS de Mamoudzou. papier à : (voir point 11) 10/ Conditions de remise des candidatures et des offres : voir règlement de consultation 11/ Adresse à laquelle les offres et les candidatures doivent parvenir : Les dossiers seront adressés ou remis contre récépissé à : Société Immobilière de Mayotte Cellule Marchés Rue du Stade de Cavani 97 600 Mamoudzou Horaires d'ouverture : Du lundi au jeudi 7H30-12H00 /

13H30-17H00 et le vendredi 7H30-12H00 12/ Date limite de réception des candidatures et offres : vendredi 19 décembre 2008 à 11h30. 13/ Les renseignements peuvent être obtenus auprès de : Cellule Marchés SIM Tél : 02.69.61.03.89/Fax : 02.69.61.08.93, e-mail : mistoihi@sim-mayotte.fr. 14/ Date d'envoi à la publication chargée de l'insertion : lundi 24 novembre 2008 Mardi 25 novembre 2008


N째227 du Mardi 25 novembre 2008

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