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3 – Le système économique circulaire, une solution à développer

3 – Le système économique circulaire, une solution à développer :

L’ADEME définit l’économie circulaire comme une économie qui :

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« vise à changer de paradigme par rapport à l’économie dite linéaire, en limitant le gaspillage des ressources et l’impact environnemental, et en augmentant l’efficacité à tous les stades de l’économie des produits. »19

L’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échanges et de productions qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bienêtre des individus.

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Le calcul du bilan carbone est utile dans l’économie circulaire, pour informer sur la vraie efficacité ou non des opérations mises en place dans le but de réduire nos impacts. Ce passage du système linéaire au système circulaire est représenté comme un regain de nos ressources environnementales mais c’est aussi un gain d’emplois :

« entre les activités intensives en matières et celles qui contribuent à les économiser ("éco-activités") »21

La note d’analyse n°46 – l’économie circulaire, combien d’emplois ?

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évalue le volume d’emploi concerné en France, aujourd’hui, à 800 000 emplois équivalents temps plein. (JOLLY 2016)

19 ADEME, L’économie circulaire, les avancées de la loi de transition énergétique pour la croissance verte,Fichier en ligne 20 Idem 21 Idem 22 JOLLY Cécile, DOUILLARD Pierre, pour France Stratégie, L’économie circulaire, combien d’empois ?, La note d’analyse, n°46, Avril 2016, 8 pages.

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Ce système économique se base sur trois domaines :

Pour l’architecte, cette économie circulaire se traduit par des opportunités : - celles d’ancrer son architecture et ses projets dans le territoire local ; - d’offrir des concepts basés autour du réemploi et de l’écoconception ; - penser l’avenir de son projet et encore plus loin, sous tous ses impacts, qu’ils soient environnementaux, politiques, culturels, économiques et le réemploi futur de son propre projet. Pour l’architecte, l’économie circulaire et le réemploi sont à double sens :

Illustration 5: Schéma de l'économie circulaire par l'ADEME ©ADEME

« consommer « plus de matière grise » pour consommer « moins de matières premières » »23 (DELON 2014)

Le Collectif d’architectes Encore Heureux nous expose dans son rapport d’exposition Matière Grise24 , la vision d’une économie circulaire qui modifie l’idée que l’on a des déchets et leur rendre une constance :

23 Le Pavillon de l’Arsenal, Matière Grise, Dossier de presse d’une exposition, commissaires Encore Heureux architectes, DELON N. et CHOPIN J., Pavillon de l’Arsenal, en 2014 24 Idem

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« L’économie circulaire modifie notre usage des déchets, avec l’idée que « tout peut se réutiliser ». Les déchets de l’un sont les ressources de l’autre. Il ne suffit pas de considérer les ressources primaires que nous utilisons sous forme de matières premières pour produire des poteaux, des poutres ou des briques, nous devons aussi nous intéresser aux gisements que constituent les constructions elles-mêmes. Le potentiel de réutilisation de ces constructions est énorme. C’est de cette manière que nous créerons de nouvelles ressources et économiserons celles qui deviennent rares »

Moins de matières grises, c’est moins de tout ce qui constitue la face cachée de la matière. Moins d’énergie pour extraire, transformer, transporter et mettre en œuvre la matière, c’est diminuer

également ce que l’on appelle l’énergie grise. Moins de pollutions, de rejets et de déchets, c’est aussi réduire l’entropie inéluctable de la matière, c’est retarder son devenir gris, symbole d’abandon et de dédain ».25 (DELON 2014)

Ainsi, une économie circulaire et de réemploi engendrent plusieurs points : - elle permet de remettre en œuvre des matériaux dont le contenu carbone a déjà été « amorti », au cours de leur première vie ; - de lutter contre l’épuisement des ressources par le prolongement de la durée de vie des matériaux, instaurant la notion de durabilité ; - et permet dans certains cas, de favoriser les savoir-faire et les emplois locaux, à travers une maind’œuvre complémentaire sur des opérations de démontages sélectifs et de reconditionnement des éléments.

Le collectif d’étudiants en architecture Bellastock, en France métropolitaine, qui a évolué depuis peu en Société coopérative d’intérêt collectif, à fait son chemin autour du réemploi. Ils ont fait de cette filière et de son fonctionnement leur but et après des années de pratiques et d’expérimentations, ils ont réussi à mettre en place une économie circulaire impactant et reliant beaucoup d’acteurs autour d’eux. Ils ont résumé, à travers le schéma ci-dessous, comment fonctionne leur économie circulaire. Ils rejoignent les principes du Collectif Encore Heureux en évoquant tout les points positifs de l’économie circulaire et du réemploi, qui peuvent influencer notre société et son fonctionnement.

25 Le Pavillon de l’Arsenal, Matière Grise, Dossier de presse d’une exposition, commissaires Encore Heureux architectes, DELON N. et CHOPIN J., Pavillon de l’Arsenal, en 2014

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Illustration 6: Organigramme du réemploi, par le collectif d'architectes Bellastock ©Bellastock

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