le Bon art texte aurelia saïd / photo Nicolas Borel
Fenêtre sur le monde ANTIQUITÉS et CONTEMPORAIN : LE MÉLANGE DES GENRES
A
venue Wagram, à l’emplacement du théâtre de l’Empire, l’hôtel Renaissance Arc de Triomphe détone parmi les constructions haussmanniennes. Le grand architecte Christian de Portzamparc a pu, grâce à sa notoriété, imposer une architecture moderne. Une façade contemporaine en plein cœur de l’avenue de Wagram?
Impossible me direz-vous. C’est pourtant le gage de confiance qui a été fait à Christian de Portzamparc pour la construction de l’hôtel Renaissance Arc de Triomphe. Avant même que le choix d’un hôtel soit retenu, l’architecte français était assuré de s’occuper du projet. «Si vous faites de la qualité, on vous laisse faire plus», justifie l’architecte. Entre les pierres des immeubles haussmanniens de l’avenue de Wagram, à deux pas de la place de l’Étoile, l’hôtel de verre se dresse et se distingue, non seulement, par la matière mais aussi par les courbes. L’originalité de l’établissement ce sont les bow-windows qui surplombent l’avenue. Avec ses cent 20 —
17
dix-huit chambres, dont vingt suites, l’établissement, classé quatre étoiles, est né des cendres de l’ancien théâtre de l’Empire pour quelques 80 millions d’euros de budget. Le design de la façade lui a été inspiré par celle de l’hôtel Céramic, situé en face, et contemporain
de l’époque de Dali. Ce jeu de relief, dessiné par les ondulations des fenêtres, permet d’ouvrir le panorama de la place des Ternes à l’Arc de Triomphe depuis les chambres. Un effet qui offre aux occupants une impression de suspension dans les airs et une complète sérénité. Son travail d’architecte urbaniste, Christian de Portzamparc le conçoit comme une recherche pour améliorer la qualité de vie. L’esthétique devient également une éthique, une réflexion qui le pousse à dire «que les deux ont été trop souvent opposées l’une à l’autre». Le thème du bow-window a également suscité une recherche sur la matière. D’aussi larges ouvertures sur
la rue devaient respecter l’intimité des chambres. C’est pourquoi un travail sur la transparence et l’opalescence a été réalisé. Ce travail sur le verre, initié avec la tour LVMH à New York, permet de trouver un principe de texture avec sablage qui donne la possibilité de voir sans être vu. Un défi qu’il fallait réussir à concrétiser. «Dans le bâtiment, tout ce qui est matériel et physique devient la difficulté. Je