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Plan de Relance de l’Economie
2017 – 2019 : Forêt/Bois
La filière forêt - bois emploie un peu plus de 12 000 personnes au Gabon pour une surface exploitée de 14 millions d’hectares de forêt. Elle est la deuxième activité de valorisation de ressources naturelles, après le pétrole : elle pèse 4% du PIB du pays, et 60% des exportations hors pétrole. Toutefois, au regard de la surface exploitée, les résultats des filières forêt – bois demeurent très en deçà de pays comparables.
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Ainsi, en Asie du Sud Est, la Malaisie exploite une surface moindre de forêt tropicale (12,5 millions d’hectares), mais sa filière emploie 347 000 personnes. Cette différence s’explique en grande partie par le faible niveau d’industrialisation et la faible compétitivité́ de la filière au Gabon. Le potentiel de croissance de cette filière historique demeure donc très important. L’objectif du Plan Stratégique Gabon Emergent pour la filière forêt-bois est de créer plus de valeur avec moins de ressources, afin de contenir les externalités négatives de l’activité́ sur l’environnement (déforestation) tout en augmentant sa capacité de créations de richesses et d’emplois. Cet objectif est atteignable en appliquant les règles de gestion durable des concessions forestières, en transformant sur place toute la ressource prélevée, en améliorant le rendement matière de la production et en la focalisant sur les produits à plus forte valeur ajoutée, comme les meubles. L’arrivée de nouveaux investisseurs et le renforcement de l’écosystème d’opérateurs existants sera à ce titre une priorité́.
Afin d’encourager la transformation locale des grumes et accroitre la valeur ajoutée du secteur, le Gouvernement a
Chiffres Cl S
2ème
POTENTIEL FORESTIER D’AFRIQUE
+4,6% CROISSANCE CA
+6,5% CROISSANCE DES VENTES + 53% VENTES LOCALES
400 ESPÈCES BOIS EXPLOITABLES
400 MILLIONS DE M3 DE STOCKS ACTUELS
5% DE PART DU PIB pris un certain nombre de mesures dont l’interdiction des exportations de grumes en 2010 et la création de la zone économique spéciale de Nkok. Celles-ci se sont traduites par des évolutions positives telles que la hausse de la production et de la valeur des bois débités et de sciages. Néanmoins les efforts doivent être poursuivis. Les mesures d’appui à la compétitivité́ de la filière doivent permettre d’améliorer la rentabilité́ des opérateurs et leur capacité à réinvestir dans l’optimisation de leur outil de production. Les filières forêt-bois n’en sont encore qu’au début de leur transformation. Ainsi, du fait de l’absence de système national de traçabilité́ du bois, prérequis à l’homologation FLEGT, la production nationale peine désormais à s’exporter en dehors des marchés asiatiques. Le plan de compétitivité́ filière visera à améliorer la coopération entre les opérateurs de la filière, à initier des projets ayant un intérêt pour l’ensemble de la filière comme le système national de traçabilité́ du bois ou encore l’école du bois de Booué, ainsi qu’a amélioré́ la régulation du secteur par l’Etat. Une politique active de promotion et de facilitation des investissements sera également menée dans l’optique d’attirer des opérateurs majeurs du marché́ international à venir établir des unités de transformation dans les zones privilégiées de Booué (1ère transformation, proche de la ressource), de Nkok et de Port-Gentil.


Parmi les mesures prioritaires pré́-identifiées :
• Contrôle de la productivité́ des concessions forestières et non réattribution des permis aux opérateurs sousperformant ;
• Application des mesures incitatives à la transformation du bois décidées en 2012 (régime fiscal dérogatoire du droit commun afin de soutenir l’effort d’investissement) ;
• Mise en place du système national de traçabilité́ du bois parallèlement à la création d’un label bois du Gabon afin de dynamiser le commerce et rendre le bois gabonais plus compétitif tout en contribuant au contrôle de l’exploitation illégale ;
• Création d’une bourse nationale du bois, gérée par un opérateur privé indépendant ;
• Restructuration de la Société́ Nationale des Bois du Gabon
• Généralisation du Contrôle de l’aménagement forestier (CAF) afin de s’assurer du respect et de l’application de
Opportunit S
Projet 1
Construction De 5 Domaines Industriels
l’ensemble des dispositions légales prévues au Code forestier, depuis l’attribution des permis forestiers jusqu’à leur mise en exploitation ;
• Promotion de l’investissement productif en 2ème et 3ème transformation du Bois à Nkok pour une meilleure valorisation des produits ;
• Promotion de l’investissement pour la mise en valeur des produits connexes du bois (papier, etc.) ;
• Adoption du nouveau code forestier et de ses textes d’application.
Mise en place de 5 domaines industriels du bois, plateformes industrielles mutualisant un certain nombre d’équipements (scies à grume, séchoirs, machines d’affutage, chaudière à biomasse, etc.), la production de plusieurs opérateurs et proches de la ressource.
Niveau d’avancement : Non démarré – Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 8,1 M$
LES ATOUTS DU PROJET
• Mise à disposition du foncier aux investisseurs de façon gracieuse
• Accès privilégié à la ressource bois
• Appui de l’État dans la négociation des investisseurs, de lignes de financement à taux préférentiel auprès de partenaires techniques et financiers
Partenaire clé : Ministère de l’Économie Forestière
Projet 2
OPÉRATIONNALISATION DE LA BOURSE NATIONALE DU BOIS DU GABON
Création d’une plateforme électronique d’échanges réunissant et faisant circuler l’information, en temps réel, entre l’ensemble des acteurs du bois.
Cette bourse permettra la mise en place d’un système sécurisé et fiable de bout en bout du processus, avec des normes et un suivi physique du classement et stockage des produits, des offres et des soumissions pour les transactions de produits correspondant, une solution de paiement sans risque lié au suivi de l’acheminement et de la livraison des produits.
Niveau d'avancement : Non démarré – Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 1,6 M$
LES ATOUTS DU PROJET
• Forte rentabilité financière de la bourse du bois
• La bourse, acteur central de la filière bois en apportant une garantie aux acteurs du marché à 3 niveaux : l’intégrité du produit ; l’intégrité de la transaction et l’intégrité des acteurs du marché.
Partenaire clé : Ministère de l’Économie Forestière
Entretien croisé avec Françoise Van de Ven, Déléguée générale de l’Union des Forestiers
Industriels du Gabon et Aménagistes (UFIGA) et Benoît Jobbé-Duval, Directeur général de l’Association technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT).
Quelle est la mission de l’UFIGA ?
Françoise Van de Ven : Le syndicat professionnel UFIGA, constitué en 2003 avec siège social à Libreville, a exclusivement pour objet l’étude et la défense des intérêts économiques, matériels et moraux de ses membres exerçant une activité forestière, industrialisée et aménagée. A ce titre, il pourra conduire toute action visant à : Faciliter les rapports entre ses membres et développer leurs liens de confraternité ; Intervenir auprès des pouvoirs publics pour la défense des intérêts généraux des professions liées à l’industrialisation des bois et l’activité forestière de ces professions, suggérer toute mesure d’ordre législatif ou réglementaire propre à améliorer leur dynamisme et leur compétitivité tant au plan national qu’international ; Participer à toute étude et programme visant l’amélioration des conditions d’exploitation de la forêt (gestion durable) et la transformation du bois ainsi que la certification ; L’amélioration des conditions de commercialisation des produits issus de la transformation des bois et à leur promotion tant au Gabon qu’à l’étranger.
Au Gabon, quel est le bilan des certifications pour la gestion forestière ?
FVdV : La certification est une démarche volontaire et les sociétés qui à ce jour sont certifiées (FSC, PAFC/PEFC ou TLV) l’ont fait pour répondre à des demandes du marché. Le PPECF (Programme de Promotion de l’Exploitation Certifiée des Forêts dans les pays du bassin du Congo), en lien avec la COMFAC et financé par la KFW, aide les sociétés à se préparer pour l’audit initial qui leur permettra d’obtenir la certification et ceci grâce à un coaching technique (études et formations). L’UFIGA compte parmi ses membres, 8 sociétés certifiées FSC et PAFC/PEFC pour la Gestion Forestière Durable et/ou la Chaine de traçabilité, 4 autres sont inscrites dans le Programme PPECF et disposent d’un diagnostic et plan de travail, et 3 autres membres sont dans la négociation de l’adhésion au programme, adhésion qui sera en cas d’acceptation suivie d’un diagnostic et de la remise d’un plan d’un travail.
Qu’est-ce que l’ATIBT ?
Benoît Jobbé-Duval : L’ATIBT a pour vocation d’être au service de la filière des bois tropicaux, de la forêt jusqu’au consommateur final. Elle joue un rôle moteur dans la mise en œuvre de projets internationaux dédiés à la gestion durable et responsable des forêts tropicales. L’ATIBT se définit comme le référent technique et scientifique de la ressource bois tropical, l’interlocuteur privilégié des professionnels de la filière et leur représentant auprès des Etats, des organismes internationaux, des bailleurs de fonds, des ONG, ainsi que des organisations professionnelles diverses. Notre association est également un gestionnaire de programmes de travail en faveur des forêts tropicales.
Qu’est-ce qu’apporte la marque Fair&Precious aux bois tropicaux ?
BJ-D : Cette marque collective sert à orienter les acheteurs vers les entreprises de la filière des bois tropicaux. Elle donne aux sociétés certifiées et à leurs partenaires de la visibilité sur les marchés et auprès du public.
Ainsi, avec Fair&Precious, sont mis en avant 10 engagements : Gérer et protéger les forêts pour lutter contre le réchauffement climatique ; réserver la ressource forestière de façon responsable et durable ; Développer les connaissances sur la biodiversité facilitant le repeuplement des espèces ; Assurer le maintien de l’espace vital de la faune ; Lutter contre la criminalité environnementale sur la faune et la flore ; Contribuer au bien-être des populations, en leur facilitant l’accès à l’éducation, aux soins et au logement ; Stimuler l’économie des pays producteurs en valorisant la forêt et en privilégiant la transformation locale du bois ; Mettre en place des formations aux métiers de la forêt et du bois ; Apporter la connaissance technique sur la diversité des essences tropicales et leurs usages ; Promouvoir l’achat responsable d’un matériau exceptionnel.
Les engagements Fair&Precious se veulent cohérents avec les 17 objectifs du développement durable, qui aspirent à 3 buts majeurs : lutter contre les inégalités, l’exclusion et les injustices, faire face au défi climatique, et mettre fin à l’extrême pauvreté.
La nouvelle charte est un pilier posé afin de permettre au secteur touristique de se développer pour occuper une place prépondérante dans le processus de diversification de l’économie engagée par notre pays
Extrait du discours de Justin Ndoundangoye, Ministre du Transport et du Tourisme, lors de la signature de la Charte nationale du tourisme le 28 aout 2019