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Plan de Relance de l’Economie 2017 – 2019 : Renforcer la compétitivité des filières minières
Le Gabon dispose d’un sous-sol riche en ressources minérales (manganèse, fer, or, phosphate, potasse, uranium, niobium, tantale, terres rares etc.).
Pourtant, jusqu’en 2009, le secteur minier reposait essentiellement sur l’exploitation du manganèse et contribuait faiblement à l’économie (4% du PIB, 1,3% des recettes budgétaires hors pétrole, 1 500 emplois formels).
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Le PSGE a marqué́ une nouvelle ambition : faire du secteur minier et métallurgique un pilier majeur de l’économie gabonaise, en diversifiant l’exploitation des minerais (fer, or, phosphate, terres rares, matériaux de construction, en plus du manganèse) et en améliorant la valeur ajoutée du secteur par la transformation locale.
L’objectif est, d’une part, de tripler d’ici 2020, la valeur ajoutée de la filière, en valorisant localement 35% de la production de minerai de manganèse et d’autre part, de créer un grand pôle économique dans la zone de Moanda –Franceville, pourvoyeur de 30 000 emplois.
Un nouveau Code Minier plus attractif et qui préserve mieux les intérêts Gabonais a été́ mis en place en 2015, qui marque une évolution majeure dans la réglementation du secteur. Ce nouveau code minier permet notamment des avancées en matière de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion des activités minières. Il introduit une fiscalité́ plus flexible en phase d’exploitation et la promotion des PME et PMI à travers une règle de préférence nationale. Deux projets de rang mondial ont été́ initiés et doivent être parachevés : Belinga et Maboumines. Belinga est l’un des rares gisements de fer à haute teneur de classe mondiale connus, non encore exploité.
Chiffres Cl S
+6,5% CROISSANCE DU SECTEUR 3% EMPLOI
2ème PRODUCTEUR MONDIAL DE MANGANÈSE
900 SITES MINIERS POTENTIELS +36,5% PRODUCTION DE L’OR
+ de 2 MILLIARDS DE TONNE RÉSERVES DE FER (TENEUR 60%)
L’Etat a contracté une assistance technique pour caractériser le potentiel minier et économique du site, afin de négocier au mieux, avec des opérateurs de rang mondial, la coexploitation de ce gisement miniers, dans un plan d’affaire et un cahier des charges environnementales et sociales qui correspondent aux priorités stratégiques du Gabon. L’exploitation du gisement de Bélinga doit permettre de développer une industrie métallurgique compétitive dans la production de pellets de fer. Des milliers d’emplois seront ainsi créés dans la province rurale de l’Ogooué-Ivindo. Maboumines s’annonce comme un projet minier de classe mondiale dans la valorisation des terres rares. Le gisement polymétallique de Mabounié, situé à une quarantaine de kilomètres de Lambaréné́, est richement doté mais présente des contraintes techniques et financières fortes pour arriver à une valorisation durable. Fruit d’un partenariat entre l’Etat Gabonais et le groupe ERAMET, ce projet d’ampleur, est aujourd’hui dans une phase initiale de développement. De nouveaux investisseurs pourraient y être associés.
Le Gouvernement entend dynamiser l’exploration minière et améliorer l’intensité́ capitalistique des opérateurs dans l’extraction de l’or alluvionnaire, qui dispose d’un potentiel important encore sous- valorisé. Une promotion active des investissements sera menée pour la transformation locale du manganèse, afin d’atteindre l’objectif fixé par le PSGE de 30% de transformation de la ressource nationale produite annuellement.
A cette fin, le Gouvernement est attaché au développement des mines sur le territoire et entend mettre en œuvre les mesures suivantes :
• Mise en ligne du cadastre minier ;
• Promotion de l’investissement dans la transformation locale du manganèse afin de renforcer le cluster de MoandaFranceville ;
• Promotion de l’investissement dans l’exploitation de l’or alluvionnaire ;
• Renforcement de la gouvernance (CA réguliers et Contrat d’Objectifs de Performance) et autonomisation financière accrue de la SEM ; Signature d’un protocole d’accord entre la SEM et l’entreprise australienne Core Mining pour l’évacuation de sa production de la mine de fer d’Avouma (Congo) par le Gabon (terminal minéralier d’Owendo) ;
• Attribution à la SEM des permis d’exploration du gisement d’or de Minkébé et de fer de Bélinga, en vue de la finalisation des travaux d’exploration (potentiel PPP avec des investisseurs privés qui apporteraient les fonds nécessaires à ces travaux) ;
• Recapitalisation avec l’apport de nouveaux investisseurs du projet Maboumine ;
• Attribution à la SEM des permis d’exploration du gisement d’or de Minkébé et de fer de Bélinga, en vue de la finalisation des travaux d’exploration (potentiel PPP avec des investisseurs privés qui apporteraient les fonds nécessaires à ces travaux) ;
• Recapitalisation avec l’apport de nouveaux investisseurs du projet Maboumine.

Représentant général du Groupe Eramet au Gabon depuis novembre 2018, Bruno Faour dévoile la stratégie des deux filiales locales, la Comilog et la Setrag, comptant pas moins de 3 000 employés, et ce, en partenariat avec l’Etat gabonais depuis 30 ans.
Quel est l’enjeu économique pour le groupe Eramet de sa filiale Comilog ?
L’activité manganèse est clef, à la fois dans les équilibres financiers du Groupe, mais aussi dans sa stratégie de développement. Comilog est le deuxième producteur mondial de manganèse à haute teneur. Nous comptons sur le partenariat avec l’Etat pour lancer une nouvelle phase de développement qui fera passer la production actuelle de 4,3 millions de tonnes à un objectif à 7 millions de tonnes à l’horizon 2023 à travers deux investissements complémentaires, l’un de l’ordre de 600 millions d’euros pour augmenter la capacité de Comilog, l’autre porté par Setrag à hauteur de 400 millions d’euros. Les deux se feront avec la participation de l’Etat gabonais qui est à la fois force publique, avec des clauses de concession, et co-actionnaire pour Comilog. Le Groupe Eramet a noué avec le Gabon un partenariat stratégique solide illustré récemment par la construction du barrage hydroélectrique de Grand Poubarra permettant la construction des deux usines métallurgiques et le PPP pour la création de l’Ecole des Mines et de la Métallurgie de Moanda.
Le projet Comilog 2020 se fera avec l’Etat actionnaire mais également avec l’Etat concessionnaire car nous devrons renégocier certaines conditions. Ce projet qui arrivera à terme en 2022 augmentera la production de plus de 30%. Il vise à définir comment compenser au mieux le déclin naturel du gisement de Bangombé et la réhabilitation complète de la rivière Moulili en gérant la transition de l’exploitation du minerai de manganèse du plateau de Bangombé vers celui d’Okouma, tout en augmentant la production. Nous déploierons une politique RSE encore plus soutenue, nous nous attachons déjà à former la main d’œuvre locale : 98% de notre personnel est Gabonais (80% pour les cadres).
Que pensez-vous des réformes récentes visant à rendre davantage attractif le secteur minier ?
L’Adoption d’un nouveau code minier, tenant compte de l’évolution du secteur et des préoccupations des opérateurs, n’est pas une mauvaise chose. Nous allons engager des discussions pour aménager notre convention. Il comporte de bonnes évolutions, il y a une volonté de simplification administrative, de clarifier le cadre fiscal, de prendre en compte des objectifs de RSE. Le point faible du projet reste des éléments imprécis telle la stabilité fiscale or, les opérateurs miniers ont besoin d’être rassurés car nous évoluons dans un monde volatile. Nous sommes dans des métiers longs et avons besoin de stabilité et de visibilité. Ces éléments sont également primordiaux pour les bailleurs de fonds internationaux finançant nos projets. Quant aux nouveaux investisseurs, ce genre de questionnement peut les dissuader. Quelques améliorations pourraient donc être apportées à ce nouveau code pour les rassurer.
Quel est votre engagement sociétal ?
Notre engagement sociétal prend plusieurs formes : dans les domaines de la santé avec l’hôpital de Moanda et les dispensaires Setrag, dans l’éducation avec un groupe scolaire, allant du primaire au lycée, à Moanda, avec l’Ecole des Mines, les subventions et le transport d’élèves vers les écoles le long du chemin de fer, le centre de formation Setrag à Franceville. Nous finançons des activités sportives dont une équipe professionnelle de football Mangasport. Setrag approvisionne en eau et électricité des villages sur les 650 kilomètres de voie ferrée. Nous sommes également très actifs en matière de préservation de l’environnement avec la réhabilitation des zones exploitées et de la rivière Moulili. Quant à la biodiversité, nous finançons entièrement, à travers la Sodépal, le parc animalier de la Lékédi qui accueille des grands primates.
Nous négocions un plan RSE avec les bailleurs de fonds du projet Comilog 2020, comme nous l’avions fait précédemment pour la Setrag. Pour développer l’entreprenariat, nous étudions parallèlement un partenariat avec d’autres écoles afin de développer des activités indépendantes de celles de la mine telle que l’agriculture. Enfin, nous avons organisé un café numérique à Libreville avec des start-uppeurs gabonais pour leur permettre de tester chez nous leurs projets.
Opportunit S
Le Gabon s’est engagé dans une série d’investissements qui a permis la construction d’un barrage hydroélectrique destiné à approvisionner en énergie ses deux usines de transformation de manganèse grâce à un PPP entre Eramet et l’Etat Gabonais et qui transforment à ce jour 10% de la production annuelle du Gabon. Aussi, le pays a renforcé la gouvernance de sa filière des mines notamment par l’adoption d’un nouveau code minier plus moderne et plus attractif pour les investisseurs. Le Gabon compte poursuivre cette dynamique afin de développer cette filière grâce à la diversification de l’exploitation minière et la transformation locale.
Projet 1
PROJET MABOUMINES (TERRES RARES)
Projet Maboumines (Terres rares)
Maboumines est un projet minier de classe mondiale dans la valorisation des terres rares. Fruit d’un partenariat entre l’Etat Gabonais et le groupe ERAMET, ce projet d’ampleur, est aujourd’hui dans une phase initiale de développement. De nouveaux investisseurs pourraient y être associés.
Niveau d’avancement : En cours – Phase initiale : recherche de financement
Investissement total prévu : 3,4 milliards USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Réserves importantes de phosphates (20,5 millions de tonnes), de terres rares (3,4 millions de tonnes), de Niobium (2,6 millions de tonnes)
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Mines ; ERAMET.
Projet 2
EXPLOITATION DU GISEMENT DE MILINGUI (Fer)
• Exploitation du Gisement de fer de Milingui situé à proximité de Tchibanga
• Travaux d’exploration complémentaire, études de faisabilité et études des infrastructures (rail, port à Mayumba) à réaliser
• Possibilité de démarrer une production de 2-4 Mt/ an
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 75 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Teneur de Fer entre 37-45% sur le site ;
• Tonnage : 150 millions de tonnes dans les couches minéralisées ;
• Possibilité de démarrer avec une production de 2-4 Mt/ an ;
• Potentielle découverte de 200 à 500 millions de tonnes de minerais de fer grâce à la poursuite des travaux d’exploration ;
• Existence d’importantes infrastructures de transports (quai minéralier, et la route Tchibanga-Mayumba) facilitant l’exportation du Fer.
PARTENAIRES CLÉS : Ministère des Mines ; ERAMET.
Projet 3
EXPLOITATION DU GITE DE MINKEBE (Or)
Exploitation du Gite de Minkebe qui nécessitera au préalable la réalisation des travaux de prospection tactique, d’évaluation de la ressource et d’études socio-économiques.
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser
Investissement total prévu : 12 millions USD
LES ATOUTS DU PROJET
• Présence de nombreux indices d’or alluvionnaires sur le site
• Appui de l’État dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel
PARTENAIRE CLÉ : Ministère des Mines
Projet 4
EXPLOITATION DU GITE DE BARYTINE DE DOUKEKI
• Exploitation du gîte de barytine de Dourekiki à proximité de Tchibanga (25 Ha).
• Etudes de marché à réaliser pour évaluer la demande régionale et internationale de Barytine.
Niveau d’avancement : Non démarré - Études de faisabilité à réaliser Investissement total prévu : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
LES ATOUTS DU PROJET
• Importantes réserves de plus de 1,2 Million de tonnes de concentré de barytine récupérable avec une teneur moyenne tout-venant de 46% de BaSO4 et dont une à 65% représentant la moitié des réserves ;
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRE CLÉ : Ministère des Mines
Projet 5
PROJET DE LEVÉE GÉOPHYSIQUE AÉROPORTÉ́
Faire un levé aéroporté régional à haute résolution sur les zones de Nkol, Okanda- Offoué, Ikoy-Ikobé , BelingaBatouala-Minkébé, Monts de Cristal et les socles Francevilien et du bassin côtier, afin de générer directement des cibles devant faire l’objet de sondage et autres études de développement.
Niveau d’avancement : Non démarré - Recherche de partenaires
Investissement total prévu : Coût à déterminer à partir de l’étude de faisabilité
Les Atouts Du Projet
• Les résultats des travaux donneront lieu à des attributions des droits miniers pour lesquels l’investisseur aura le plein droit de priorité ;
• Appui de l’Etat dans la négociation des investisseurs auprès de partenaires techniques et financiers pour l’obtention de lignes de financement à taux préférentiel.
PARTENAIRE CLÉ : Ministère des Mines
Extrait du discours du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, à l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de la mort du deuxième Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, le 8 juin 2019