3 minute read

Hydrocarbures et Pétrochimie

Bien que le Gabon soit dans une dynamique de diversification de son économie, le secteur des hydrocarbures reste moteur de croissance. Il devrait continuer son expansion et attirer de nouveaux investisseurs nationaux et internationaux, en particulier dans l’exploitation du gaz.

Ancien ministre délégué au Budget puis à l’Économie, Noël Mboumba a été nommé Ministre du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures le 10 juin 2019. Grâce à une parfaite connaissance du secteur - plus de vingt ans passés au sein de différentes compagnies pétrolières-, il ambitionne d’accroître la production pétrolière et de renouveler les réserves en relançant l’exploration.

Advertisement

Le Gabon a un nouveau Code des Hydrocarbures, quels changements apporte-t-il ?

La loi 002/2019 du 16 juillet 2019, puisque c’est d’elle dont il s’agit, est le fruit d’une refonte de l’ancienne loi, nous parlons d’une refonte qui visait un triple objectif : un objectif de flexibilité, un objectif d’attractivité et, évidemment, un objectif d’implémentation des revenus de l’Etat gabonais.

Ainsi donc après plusieurs mois de travail acharné, et bénéficiant de la bénédiction des plus hautes instances de notre pays, nous y sommes parvenus. Aujourd’hui les grands changements apportés par ce nouveau code des hydrocarbures sont essentiellement des avantages au niveau des négociations, un environnement des affaires plus attractif et un cadre juridico-fiscal plus flexible.

L’économie gabonaise a été impactée par la chute des cours mondiaux du baril, quel est, aujourd’hui, le poids du secteur pétrolier dans le PIB national ? Pour être exact le secteur pétrolier au Gabon représente, encore, 45% de notre produit intérieur brut (PIB) et 65 % de nos exportations. Je tiens à préciser que ce sont, là, des chiffres qui pourrait - mieux qui devrait - aller crescendo car, à mon sens, le secteur pétrolier a encore de beaux jours devant lui au Gabon.

Il y a bien longtemps que le Gabon n’a plus signé de nouveaux contrats pétroliers de production pétrolière, où en est-on avec le dossier des 35 blocs proposés à la vente ?

Le 12éme appel d’offres se poursuit jusqu’au 10 janvier 2020. Nous avons aujourd’hui l’un des codes les plus attractifs d’Afrique.

Les experts nous situent à ce jour juste derrière le Mozambique. Les récentes signatures de contrat d’exploration et de partage de production avec le Malaisien PETRONAS, le ballet diplomatique et l’avis des patrons du secteur, depuis la mi-juillet, l’en témoignent largement.

A combien sont estimées les réserves pétrolières du Gabon ?

Actuellement nos réserves avoisinent les 3 milliards de barils. Il faut préciser ici que nous avons un potentiel qui les estiment à 7,5 voire 8 milliards de barils dans la lancée qui est la nôtre actuellement. ‘

Comment voyez-vous l’avenir de l’exploration offshore ?

L’exploration off-shore au Gabon a un gros potentiel, notamment dans la région Sud de notre pays où certains opérateurs, à l’exemple de PETRONAS dont nous parlions, pourrait faire de grosses découvertes. On peut aussi prendre en exemple la dernière découverte de BW ENERGY avec une colonne d’huile de 32,5 m montre clairement le potentiel de cette zone.

Qu’en est-il des récentes découvertes dans le domaine du gaz ?

Ces découvertes ne sont pas encore exploitées. Nous parlons, entre autres, de celles d’ENI à Nyonié, de PERENCO sur le champ Olowi et même Shell Offshore. Toutes ses découvertes sont actuellement en appréciation et il est important de dire ici que nous préparons un business plan gaz et des textes d’applications qui répondront aux attentes, d’une part, du niveau décisionnel gabonais, et d’autre part, des opérateurs du secteur.

Par rapport à la stratégie nationale de relance de l’activité d’hydrocarbures, êtes-vous dans une dynamique d’ouverture à de nouveaux partenaires économiques ?

Bien entendu !!!! Nous encourageons les entreprises de toutes nationalités à venir faire des affaires au Gabon.

Aujourd’hui les sociétés qui opèrent dans notre secteur pétrolier sont de nationalités diverses, européennes, américaines, asiatiques…à ce niveau, je pense que nous sommes plutôt bien partis.

Dans les pays comme le Nigeria, l’on compte un certain nombre d’entreprises pétrolières tenues par les nationaux. Y songez-vous également au Gabon ?

Le nouveau code des hydrocarbures a su élargir le spectre du contenu local. Cette loi contient un concept de responsabilité sociale très affirmée. Les champs marginaux, les champs matures et les découvertes marginales sont, aujourd’hui, prioritairement destinés aux entreprises autochtones, et pas que de nom.

Le torchage du gaz représente un gros manque à gagner pour les pays producteurs, où en est le Gabon le projet de lutte contre cette pratique ?

Le Gabon sous l’inspiration du Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a signé des conventions internationales notamment l’accord de Paris sur le climat. Nous respectons ces engagements en interdisant le torchage. Toutefois, nous avons tenu compte des demandes de nos partenaires qui devraient investir dans les équipements pour le traitement du gaz torché. J’ajoute qu’une société Kenyane, Janus International Group vient de Signer un protocole avec la SGEPP pour l’utilisation du gaz torché. Aussi, nous sommes en train de négocier avec certains partenaires pour le développement du gaz naturel liquéfié.

This article is from: