4 minute read

Les agro-industries

Les réformes engagées par l’exécutif devraient donner un coup d’accélérateur au secteur de l’agro-industrie avec l’objectif de transformer les matières premières issues de la pêche, de l’agriculture ou encore des élevages.

La réduction des importations est une absolue priorité pour le gouvernement, compte tenu des volumes que représentent la volaille (150 000 tonnes), le riz (90 000 tonnes) et la viande porcine (15 000 tonnes), soit le tiers des produits agro-alimentaires provenant de l’étranger.

Advertisement

Un certain nombre d’entreprises agro-industrielles privées ont trouvé à se développer au Gabon suite à une vague de privatisations dans les années 2000. L’importance des flux a généré aussi l’émergence d’importateurs efficaces et d’une grande distribution active. La filiale locale de la multinationale singapourienne OLAM est devenue le plus gros employeur du secteur avec 12 323 travailleurs répartis sur ses sites de production. Le groupe Forberd a doté le marché gabonais d’une unité industrielle ultramoderne spécialisée dans la production de la farine de blé, la semoule et les aliments pour bétail.

L’agro-industrie avec les filières des engrais et de l’huile de palme est une cible de l’investissement. La demande de l’agro-industrie et le démarrage du programme agricole en PPP, intitulé GRAINE, prévoyant de nouvelles plantations de palmiers à huile et le développement de cultures vivrières, devraient notamment soutenir le secteur primaire.

Le processus de relance de la filière café-cacao au Gabon semble augurer des lendemains prometteurs pour ces deux cultures de rente. La stratégie nationale de la relance de la filière café maintient l’objectif d’atteindre une production de qualité de 1 000 tonnes marchandes par an. Dans le cadre de la promotion et de la valorisation d’un café totalement gabonais, la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (Caistab) a lancé un vaste projet de transformation du café vert gabonais, en produit fini, pour une commercialisation locale, mais avec un référencement à l’international.

Autre initiative : les autorités gabonaises ont renforcé leur convention de partenariat avec leurs partenaires asiatiques, dans le cadre du Projet Gab’Rice de la Coopérative Agrobusiness de l’African University of Management (AUM). Une convention a été signée entre l’Ambassade de la République Populaire de Chine et l’AUM Gabon le 6 décembre 2018, à Tchibanga, avec le soutien de la République de Corée de Sud.

Ces dernières années, la quasi-totalité du riz consommé au Gabon étaient issus des pays asiatiques. Le Gabon entend donc faire passer sa production annuelle, de 30 000 tonnes en 2018 à 109 000 tonnes en 2020.

Beaucoup d’autres opportunités existent et les autorités parient désormais sur la valorisation des ressources. Ainsi, l’agro-industrie devrait être la cible de l’investissement.

La minoterie et l’aviculture

L’activité de la branche de l’industrie meunière et avicole s’est améliorée en 2018. En effet, suite au regain de la demande du marché local, la production de farine a augmenté de 9,7% à 66 445 tonnes. Il en est de même de la production des issues qui a progressé de 26,8% et de celle des œufs de 1,9%. Seule la production des aliments pour bétail a reculé de 9%. En conséquence, cette reprise d’activité a généré un chiffre d’affaires de 30,7 milliards de FCFA, en hausse de 2,5% par rapport à 2017.

Corrélativement, la société a renforcé ses effectifs de 2%, soit 146 agents en 2018 contre 143 un an auparavant, pour une masse salariale de 2,3 milliards de FCFA.

Le sucre

Dans l’ensemble, la raffinerie de sucre a enregistré de bonnes performances au cours de l’année 2018. En effet, le volume de sucre transformé a augmenté de 5,2%, essentiellement tiré par les doses, granulé et sachets de 1 kg. Les ventes ont suivi la même tendance et se sont appréciées de 3,1% à 32 125 tonnes soutenues par un relèvement de la demande domestique (clients industriels et ménages). Seule la production de sucre de 50 kg a reculé de 17,3% en raison des conditions climatiques difficiles.

Sur le plan commercial, la hausse des ventes a entrainé une amélioration du chiffre d’affaires de 3,2% à 19,8 milliards de Francs CFA.

L’amélioration de la masse salariale de 30% à 5,4 milliards de FCFA est liée à recours accru au personnel saisonnier, alors que les emplois permanents restent quasiment stables.

Les boissons gazeuses et alcoolisées

La branche des boissons gazeuses et alcoolisées a connu un retournement de conjoncture favorable sur le dernier trimestre de l’année, favorisé par la tenue des élections locales et législatives qui ont boosté la demande locale. Ainsi, la production totale a augmenté de 3%, à plus de 2,7 millions d’hectolitres, tirée par la production des bières et des boissons gazeuses. En conséquence, le chiffre d’affaires a progressé de 6,6% pour se situer à 162,5 milliards de FCFA. Les effectifs ont également enregistré une augmentation de 2,3% pour une masse salariale de 14,8 milliards de FCFA soit 7,1% de plus que l’année précédente.

L’eau minérale

La production de l’eau minérale a connu une nouvelle augmentation de 16,1% en 2018 pour un volume de 1 068 597 hectolitres. Cette performance a été réalisée grâce au dynamisme de la Sobraga qui a augmenté de 50% le volume de production de sa gamme Akewa. Par ailleurs, la demande intérieure est de plus en plus importante compte tenu des difficultés d’accès à l’eau potable éprouvées par les ménages certains ménages.

Dans ce contexte, le chiffre d’affaires s’est situé à 15,2 milliards de FCFA, en hausse de 1,7% par rapport à 2017. Dans le même temps, la masse salariale a progressé de 10,4% à 964,1 millions de FCFA, tandis que les effectifs sont restés stables.

L’huile raffinée et les corps gras

La filière de l’huile raffinée et des corps gras a de nouveau amélioré ses performances en 2018. En effet, les productions de l’huile raffinée (oléine), de savon et de la stéarine se sont situées respectivement à 12 066 tonnes (+ 18%), 5 697 tonnes (+ 29,9%) et 5 653 tonnes (+ 13,8%). Le renforcement de l’outil de production et l’approvisionnement régulier de l’usine en huile de palme brute sont à l’origine de ces performances.

Sur le plan commercial, les ventes locales se sont situées à 25 926 tonnes et les exportations se sont élevées à 15 993 tonnes, générant ainsi un chiffre d’affaires de 21,7 milliards de FCFA, en très forte progression.

This article is from: