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L’ évolution des Investissements Directs Etrangers (IDE)
Les Investissements Directs Etrangers (IDE) au profit du Gabon, ont connu une hausse de plus de 50% entre 2017 et 2019.
De 700 millions en 2017, les IDE sont passés à 1,5 milliards en 2018. Si le stock des IDE au Gabon est actuellement de 9,5 milliards de dollars, il s’agit encore d’un montant modeste en regard de celui de certains pays tels le Sénégal ou la Côte d’Ivoire qui en totalisent quatre à cinq fois plus.
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Afin d’attirer les investisseurs, créateurs de richesse, et booster la croissance du pays, 2019 a vu la création d’un ministère dédié à la promotion des investissements, aux Partenariats publics-privés (PPP), et à l’amélioration de l’environnement des affaires, dans le but d’accélérer la mobilité des hommes d’affaires et des échanges.
en 2016 au capital de GSEZ SA par un investissement de 140 millions de dollars (actionnariat : Olam 40,5% - Etat gabonais 38,5% - AFC 21%).
Contrôlé par le fonds souverain singapourien Temasek, Olam a tout d’abord été concentré sur la production d’huile de palme et l’hévéa. Progressivement, via GSEZ, le groupe a étendu ses activités à l’industrie du bois et aux infrastructures avec la construction-aménagement d’un port de commerce et d’un terminal minéralier, manifestant sa volonté d’être présent dans la chaîne logistique gabonaise. Olam a investi également le secteur aéroportuaire puisque sa filiale, GSEZ Airport, a été désigné pour construire et opérer le futur aéroport de Libreville (investissement d’environ 350-400M$). Le nouvel aéroport de Libreville verra le jour en juin 2021 avec l’expertise d’Egis.
Situé à Nkoltang, à seulement 36 kilomètres de Libreville, ce nouvel aéroport international est déjà qualifié de « hub aéroportuaire en Afrique centrale et de l’Ouest ». Un projet d’envergure à la fois économique, social et environnemental.
Les investissements du Groupe Olam
Dirigés désormais vers le secteur agroalimentaire et des infrastructures, les investissements à destination sont portés principalement par le groupe singapourien Olam établi au Gabon depuis 20 ans. La baisse des investissements du secteur pétrolier consécutivement à la baisse des cours du baril, ainsi qu’au déclin naturel des champs exploités, a été largement compensée par les investissements lourds d’un unique opérateur, le Groupe Olam, au travers d’un partenariat public privé inédit qui le lie à l’Etat gabonais depuis 2011 via la joint-venture Gabon Special Economic Zone (GSEZ). L’institution financière panafricaine AFC (Africa Finance Corporation) est entré
Depuis 2010, Olam a ainsi investi près de 2 Mds €, soit plus de 45% du montant total des IDE entrants au Gabon sur la période. Parmi les 54 contractants d’Olam sur le terrain, 27 entreprises sont gabonaises et 1 500 personnes, dont 80% de Gabonais, travaillent aujourd’hui pour le développement de la ZERP.
La Chine et le Maroc, autres pourvoyeurs importants d’IDE au Gabon
Outre Olam, la Chine et le Maroc sont progressivement devenus des sources d’investissements importants pour le pays.
La Chine est ainsi devenue le premier partenaire commercial du Gabon, le stock des investissements chinois y ayant dépassé le milliard de dollars. En 2018, le volume des échanges a atteint 3,365 milliards de dollars, soit une augmentation de 22,8% en un an, battant ainsi un nouveau record historique. Environ 60 entreprises chinoises sont installées sur place, dont une trentaine de grandes entreprises publiques. Les principaux investissements chinois expriment une présence ciblée dans : l’exploitation pétrolière avec deux sociétés (Addax et Sino Gabon), le secteur du bois (les entreprises chinoises exploitent 55% de la forêt gabonaise) et les mines, avec la Compagnie industrielle et commerciale des mines de Huazhou qui extrait 9% du minerai de manganèse gabonais. Les deux parties disposent aussi de grands potentiels de coopération dans des domaines émergents tels que la protection de l’environnement, les énergies nouvelles, la science, la technologie, l’écotourisme et le commerce électronique.
Le Maroc est également un investisseur majeur dans le pays. Ses entreprises ont investi dans de nombreux secteurs pour un montant total estimé à quelques 600 M$ faisant du Gabon le premier destinataire des investissements marocains en Afrique centrale. Les entreprises marocaines sont présentes dans la banque, les télécoms, les assurances, les mines, les infrastructures, le transport et le BTP. Le Maroc, qui a racheté Gabon Telecom, est devenu, de facto, le plus grand fournisseur d’internet et numéro deux de la téléphonie mobile Gabon. Le groupe Attijari Wafa Bank a racheté, quant à lui, l’Union gabonaise des Banques, la troisième banque du Gabon. Ces investissements sont protégés par un accord de protection réciproque des investissements auquel est venu s’adjoindre en 1999 une convention de non double-imposition. Toutefois, le projet à 1,5 milliard de dollars d’usine de fertilisants monté par l’Office chérifien des Phosphates (OCP) n’a toujours pas vu le jour.
L’investissement direct français
L’investissement direct français est en baisse au Gabon. Eu égard à l’antériorité de la présence française au Gabon, la France a toujours occupé une place prépondérante dans le stock d’IDE du pays, des centaines d’entreprises françaises ayant établi des succursales dans divers secteurs : exploitation pétrolière, exploitation minière, bois d’œuvre, agroalimentaire, bâtiment et travaux publics, services financiers, concessions d’eau et d’électricité, etc.
Jusqu’en 2007, le Gabon représentait le principal destinataire des IDE français dans la zone, grâce aux importants investissements des groupes pétroliers. Le groupe Total a réduit progressivement les activités de sa filiale gabonaise, Total Gabon, qui, en partenariat avec le ministère du Pétrole et des hydrocarbures, a lancé en mai 2019, un appel pour le financement de 300 projets à destination de jeunes Gabonais. Pour le Groupe français Eramet, l’année 2019 sera une année particulièrement importante au Gabon. Le groupe compte mobiliser pas moins de 600 millions d’euros sur les cinq prochaines années. Cet investissement, ouverture d’une nouvelle mine, construction d’une nouvelle laverie et renforcement logistique, devrait permettre au groupe de s’inscrire pleinement dans le processus de développement de ce secteur d’activités.
Le Gabon, terre d’opportunités
En 2018, le gouvernement a conclu un accord-cadre avec le groupe minier australien Havilah Consolidated Resources pour l’exploitation du gisement de fer de Milingui. Selon les termes de l’accord, le projet nécessitera un investissement de
1 milliard de dollars, soit environ 527 milliards de francs CFA, alors que le début de la production est annoncé pour 2020. L’Algérie désire se positionner au Gabon dans l’agroalimentaire, la pharmacie, l’industrie et l’énergie. Des discussions bilatérales vont être entamées sur la facilitation aux opérateurs économiques algériens d’investir au Gabon et aux gabonais d’investir en Algérie. Un accord de coopération entre les deux chambres de Commerce constitue le socle de la coopération future entre les opérateurs des deux pays. La prochaine étape sera la mise en place par Air Algérie, juste après l’inauguration du nouvel Aéroport international d’Alger, d’une liaison aérienne Alger-Libreville à raison de trois vols directs par semaine.
L’Espagne et le Gabon envisagent les possibilités de travailler ensemble dans les domaines de la pêche, l’habitat et le tourisme.
Le Portugal a affirmé sa disponibilité à investir dans plusieurs domaines, notamment les infrastructures, les bâtiments publics, l’énergie et l’eau.
Spécialisé dans le développement des projets d’adduction d’eau potable et les services de santé dans bon nombre de pays, le groupe brésilien Asperbras, pourrait, quant à lui, investir dans la Zone économique à régime privilégié (ZERP) de Nkok.
Le Code des Investissements
Classé au 169ème rang mondial du classement Doing Business 2019, perdant ainsi deux places, avec un score de 45.58 points, le Gabon a engagé, dès septembre 2018, une réflexion avec la Banque mondiale en vue de l’élaboration d’un Code des investissements afin de développer l’attractivité d’un pays qui entend diversifier tout autant son économie que le profil des investisseurs.

Ce code viendra remplacer la charte des investissements datant de 1998. Il prévoira des avantages à tous les secteurs d’activités incluant des aspects fiscaux, douaniers, d’immigration, de droit du travail, la réglementation des changes et le régime commercial. L’adoption de ce code permettra de réduire les risques sur le développement du secteur privé, d’assurer la diversification et la croissance économique du pays.
Offrant des garanties de protection pour les investisseurs et des moyens d’assurer l’exécution de ces garanties, il permettra de disposer d’un système efficace et transparent d’attrait et d’opération des investissements, l’amélioration et la modernisation du cadre juridique.
Il comportera également la promotion du développement et l’application des bonnes pratiques et des normes internationales en matière d’investissements. L’arrêté serait en cours de rédaction.
Le Gabon compte à son actif, la simplification des démarches administratives pour le secteur privé, dans cinq des dix domaines des affaires évalués par la Banque mondiale dans 190 économies : la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété et l’exécution des contrats.
Le développement des Partenariats publicprivé (PPP)
En zone CEMAC, seuls le Cameroun et le Gabon possèdent une réglementation spécifique aux PPP. Le Programme économique régional (PER) qui répond à une vision de l’avenir de la Communauté CEMAC à l’horizon 2025, prévoit dans son septième programme, la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire régional pour l’investissement et le PPP devant permettre à la CEMAC de rattraper le retard pris dans les infrastructures économiques de base (électricité, transports, télécommunications, eau…) par le lancement de grands projets d’infrastructures financés par des PPP. Grâce au soutien financier de la Chine, qui est également son plus grand partenaire en matière d’exportations et son 1er partenaire commercial, le Gabon a pu mener à bien une série de grands projets d’infrastructures. Le Schéma Directeur National d’Infrastructures (SDNI) prévoit des investissements dans les infrastructures publiques de 21 milliards USD jusqu’en 2026. Le gouvernement a adopté en août 2015 une importante ordonnance relative aux PPP. Elle fixe le cadre d’élaboration, de signature et d’exécution des contrats et conventions conclus au titre de la mise en œuvre des partenariats public-privé (CPPP).

Lors de votre prise de fonction, vous avez parlé d’une « réorientation des politiques publiques », pouvezvous nous préciser par quoi cela va se traduire ? Permettez-moi de vous remercier ainsi que vos lecteurs, de me donner l’opportunité de m’exprimer sur des sujets en rapport avec les missions de mon département ministériel. La réorientation à laquelle je faisais allusion porte sur un certain nombre de points :
1. Doter l’ANPI Gabon et l’Autorité Administrative de Nkok de ressources et d’un soutien institutionnel nécessaire à l’accomplissement de leurs missions de renforcement de l’attractivité des investissements ;
2. Améliorer le climat des affaires et par conséquent la compétitivité du Gabon ;
3. Apporter un accompagnement professionnel, actif et effectif, aux investisseurs afin d’accroître leur intérêt et multiplier ainsi les investissements productifs et structurants pour l’économie ;
4. Positionner le Gabon comme zone d’investissement privilégiée en Afrique ;
5. Développer des actions de promotion des investissements ciblées et soutenues, vers les secteurs clés et les marchés prioritaires ;
6. Mettre en place un réseau de collaboration et de coordination entre les entités gouvernementales qui interviennent dans le parcours des investisseurs ;
7. Promouvoir les partenariats public-privé, appelés à devenir une composante fondamentale de la modernisation du Gabon. L’ensemble de ces actions se traduira par la mise en place d’un code des investissement en remplacement de la charte actuelle des investissements, et d’une Stratégie Nationale de Promotion des Investissements.

Quelle est la place des Partenariats Publics Privés (PPP) dans la diversification et de la transformation de l’économie gabonaise ?
Pour parvenir à diversifier et à transformer l’économie, il convient d’investir massivement dans les projets structurants, notamment les infrastructures de production et sociales. Or, au regard des contraintes budgétaires et du resserrement des marges d’endettement classique, l’Etat se doit d’intéresser le privé soit sous la forme d’investissements directs ou des partenariats public privé. Les PPP permettent de bénéficier de l’expertise et des financements des acteurs privés, pour réaliser des investissements structurants.
Pour ce faire, le PPP implique une planification en amont et une mise en relation de tous les acteurs au projet, permettant ainsi une collaboration des administrations, plus accrue qu’auparavant.
Par conséquent, par sa participation au renforcement de l’offre infrastructurelle et de l’action de suivi-exécution, d’une part et par la création de richesses et de débouchés nouveaux offerts par les infrastructures, d’autre part, les contrats de PPP demeurent un outil de diversification et de transformation de l’économie nationale.
Comment comptez-vous accélérer la compétitivité de votre pays à l’international ?
Il est important de rappeler que la compétitivité pays est lié à l’environnement des affaires. A cet égard, dans le rapport Doing Business 2019, il est reconnu que nous avons mis en œuvre plusieurs réformes positives (facilitation de la création des entreprises, optimisation de l’octroi du permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété et exécution des contrats) qui le font apparaître le pays parmi les meilleurs pays africains réformateurs. A ces reformes s’ajoute la mise en place d’un cadre institutionnel d’appui au secteur privé comprenant notamment l’ANPI Gabon, l’Autorité Administrative de Nkok et l’Unité d’appui aux PPP. Toutefois nous poursuivons nos efforts sur les axes suivants :
• l’amélioration du cadre d’accueil et des mécanismes d’accompagnement des investisseurs ;
• l’amélioration du cadre de l’investissement, à travers la mise en place d’un code des investissements et d’une stratégie nationale de promotion des investissements ;
• le renforcement du cadre de l’emploi et de la formation professionnelle, à travers la modification du code du travail ;
• l’amélioration de la fiscalité et de la parafiscalité,
• la promotion de la compétitivité des filières.
Quel message pourriez-vous adresser aux investisseurs ?
Chers investisseurs, chers partenaires, le gouvernement Gabonais s’est engagé à mettre en place une multitude de reformes afin de diversifier son économie, un ensemble de moyens visant à promouvoir les investissements et à améliorer l’environnement des affaires de notre beau Pays, d’où la création du Ministère de la Promotion des Investissements, des Partenariats Public Privé, chargé de l’Amélioration de l’Environnement des Affaires. En effet, le Ministère dont j’ai la charge se doit d’être le « défenseur » des intérêts de nos investisseurs et partenaires auprès de l’Administration.
Il est important de rappeler, que notre cadre juridique et institutionnel est en grande amélioration ; il permettra ainsi de booster votre intérêt pour notre pays et le transformer en investissement rentable. Aussi, le Gabon est une véritable terre d’opportunités, un pays économiquement, politiquement et socialement stable, doter d’institutions fiables, capables de garantir la rentabilité et la sécurité des investissements et des investisseurs. Situé au cœur de l’Afrique, position géographique stratégique, notre pays dispose aussi d’un potentiel important en ressources naturelles, plus de 800 km de côtes, une véritable porte d’entrée vers la sous-région, à l’intérieur du bassin du Congo.

Alors chers partenaires et futurs partenaires, le Gabon est un pays à construire c’est pourquoi nous vous invitons, à venir participer à la concrétisation de la vision de développement et de modernisation, prônée par les plus hautes autorités du pays, en tête desquelles, un Chef d’Etat visionnaire j’ai cité Son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président de la République.
Le chancelier Helmut Schmidt, disait « les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain et les emplois d’après demain ». Par conséquent investir aujourd’hui au Gabon, c’est avoir la certitude de faire des