L'Envol décembre 2017

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BIEN AGIR!

HUGUES MÉNARD

Conseiller spécialisé La Coop Fédérée, T.P.

AGIR, un terme relativement nouveau qui désigne les Acides Gras Insaturés au Rumen. Depuis longtemps nous analysons et traitons du niveau de gras dans l’alimentation des vaches laitières. Généralement quand on parle de gras dans la ration, ce qui nous vient en tête, c’est le gras ajouté de type sels de calcium ou gras palmitique par exemple. Il faut savoir cependant que les fourrages et les concentrés contiennent aussi différents types de gras. Les principaux types de gras insaturés que l’on retrouve dans les rations des vaches laitières sont l’acide oléique (C 18 :1), l’acide linoléique (C 18 :2) et l’acide linolénique (C 18 :3). L’huile du maïs et du soya sont d’excellentes sources d’acide linoléique, alors que les fourrages verts et la graine de lin sont plus riches en acide linolénique. Lorsque ces acides gras insaturés se retrouvent dans le rumen, les microbes transforment la majeure partie en acides gras saturés moins nuisibles à la digestion de la fibre et à la flore microbienne (voir Fig1). Jusqu’à maintenant, les analyses de laboratoire nous indiquaient la quantité de gras totale des fourrages et des concentrés et nous formulions les rations des vaches en fonction du gras total, en ayant pour objectif de ne pas dépasser un certain seuil au-delà duquel il pouvait y avoir un impact sur la production de gras dans le lait.

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FIGURE 1

Avec le temps, nous comprenons de mieux en mieux la dynamique ruminale et savons que lorsque ces acides gras insaturés se retrouvent dans le rumen, les microbes hydrogéneront ces acides pour en faire des acides gras saturés, qui sont moins nuisibles à la digestion de la fibre et à la flore ruminale. Par contre lorsque le pH du rumen est trop bas, cette biohydrogénation des acides gras insaturés sera altérée et risque de produire des types d’acides gras intermédiaires qui nuiront à la synthèse du gras du lait. Pour que ce phénomène se produise il faut donc réunir les deux conditions suivantes: conditions ruminales sous optimales (pH bas, par exemple) et présence d’acides gras polyinsaturés. Pour mieux évaluer ce deuxième facteur de risque, le laboratoire offre maintenant l’analyse des C18 : 1, 18 : 2 et 18 : 3 dans les fourrages. La somme des trois nous donne une estimation de la charge en acide gras insaturé au rumen, soit AGIR.


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