LVC
No 30, novembre 2012
Paraît deux fois par année Impression: Swissprinters IRL SA Graphisme: Jean-François Tiercy, Lausanne Tirage: 20’000 exemplaires
entre nous
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6 octobre 2012 : la place Pépinet s’habille de rose pour une journée d’information et de solidarité. Photographie de Mirei Lehmann.
sommaire
La famille et l’injustice
éditorial
Brèves et reflets Travail et cancer : la parole aux employeurs 2 Brèves 2
Chère lectrice, cher lecteur,
Une Place Rose comme l’espoir Une journée d’information et de solidarité 3 Une famille touchée par le cancer Un séisme qui bouleverse le quotidien 4 Lumineuse bénévole Portrait de Sabine Mengozzi 5 Le couple face au cancer Rencontre avec Laure Zanchi Duvoisin, conseillère conjugale Infos pratiques Nos propositions Adresses x
Olivier Engler
Sans autre choix Sans doute l’exemple de la famille voyant un de ses enfants atteint de cancer est-il le plus parlant lorsqu’il s’agit d’évoquer tous les problèmes que provoque la maladie. L’organisation quotidienne vole en éclats. Les parents doivent gérer, pêle-mêle, les angoisses et les insomnies ; les hospitalisations ; des déplacements et des absences ; la garde des frères et sœurs, leurs activités ; le suivi des devoirs ; le ménage, le budget qui va avec... Et tout le reste, leurs obligations d’adultes, face au travail notamment ! En acceptant de témoigner dans cette édition du journal de la LVC (lire en page 4), un couple confronté au cancer d’un de ses trois garçons met l’accent, justement, sur la question de l’emploi, un sujet délicat, car très complexe. A l’heure où nombre de foyers s’appuient sur un salaire et demi pour subvenir à leurs besoins, la maladie chez l’enfant va, dans la très grande majorité des cas, obliger les parents à renoncer à l’un ou l’autre des postes. Et cela sans qu’une quelconque compensation existe. C’est donc sans filet de protection que les foyers concernés vont mettre leur équilibre budgétaire en péril, sans autre choix surtout. Tout juste ont-ils, dans notre canton, la possibilité de s’adresser à des associations, dont la LVC, qui met toute son énergie pour les aider. Il subsiste donc un
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Peut-on imaginer quelque chose de pire que de voir un enfant atteint de cancer? Difficile. En pareil cas, le sentiment d’injustice prend une telle dimension qu’il est vain de vouloir masquer ses émotions, y compris ses poussées de colère. En Suisse, quelque 250 cas de cancer chez les plus jeunes (0 à 19 ans) sont diagnostiqués chaque année, une vingtaine dans le canton de Vaud. C’est beaucoup, immensément trop. Dans le même temps, et au-delà de l’émotion, cela fait 250 familles qu’il convient d’aider et de protéger, pleinement et durablement. Or, le sont-elles vraiment?
malaise, rendu plus étouffant encore lorsque résonnent les propos d’un père relevant que, dans la tempête, tout devrait être mis en œuvre pour que «la famille reste soudée».
Et les employeurs? La relation entre le travail et la maladie tumorale préoccupe la LVC au-delà de la seule problématique des familles. En effet, elle concerne bien entendu toute personne atteinte dans sa santé. Présenté désormais comme une affection chronique, le cancer questionne la société aujourd’hui bien plus qu’hier. Le sujet de la réinsertion et de l’insertion professionnelle de personnes souffrant ou ayant souffert d’un cancer interpelle dès lors non plus seulement les patients, mais aussi les employeurs. C’est dans ce contexte que la Ligue vaudoise contre le cancer a souhaité aller à la rencontre des entreprises, afin de comprendre leurs besoins. Notre association, avec le concours des Ligues de la santé du canton de Vaud, a rassemblé plusieurs acteurs économiques autour d’une table ronde (lire en page 2). De ces échanges est ressortie une évidence : les spécialistes en ressources humaines sont parfois bien démunis face à la réalité de certaines situations. Ce constat signifie que notre association pourrait à terme développer des actions particulières dans le cadre de l’insertion professionnelle, cela afin de renforcer encore le soutien qu’elle propose aux personnes touchées par le cancer. En attendant d’envisager de nouvelles prestations, la LVC poursuit inlassablement son travail d’accompagnement psychosocial des patients et de leurs proches. Son travail d’information également, auquel elle donne parfois une dimension très particulière (voir en page 3) afin de rassembler la population dans un même élan de solidarité. Une solidarité jamais prise en défaut à vrai dire, tant la fidélité dont font preuve nos membres et donateurs à notre égard est immense. Merci à eux, merci à vous de toute la confiance que vous accordez à la LVC. Je vous souhaite une bonne lecture. Olivier Engler Président