aspect, édition mai 2025

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UNE AUTRE VIE

Retour à la ferme après un cancer

JOB COACHING

Faciliter la réinsertion

FACTEURS DE RISQUE

Quand le travail rend malade

NOUVEAU DÉBUT

Comment Isabelle a repris le travail

Offre conseils et soutien –

La Ligue contre le cancer de votre région

La Ligue contre le cancer vise à réduire le nombre de cancers et à améliorer la qualité de vie des personnes touchées. 18 ligues cantonales et régionales contre le cancer conseillent et soutiennent dans plus de 70 lieux en Suisse.

Nous sommes toujours là pour vous !

1 Krebsliga Aargau

Telefon 062 834 75 75 krebsliga-aargau.ch

2 Krebsliga beider Basel

Telefon 061 319 99 88 klbb.ch

3 Ligue bernoise contre le cancer

Téléphone 031 313 24 24 berne.liguecancer.ch

4 Ligue fribourgeoise contre le cancer

Téléphone 026 426 02 90 liguecancer-fr.ch

5 Ligue genevoise contre le cancer

Téléphone 022 322 13 33 lgc.ch

6 Krebsliga Graubünden

Telefon 081 300 50 90 krebsliga-gr.ch

7 Ligue jurassienne contre le cancer

Téléphone 032 422 20 30 liguecancer-ju.ch

8 Ligue neuchâteloise contre le cancer

Téléphone 032 886 85 90 liguecancer-ne.ch

9 Krebsliga Ostschweiz SG, AR, AI, GL

Telefon 071 242 70 00 krebsliga-ostschweiz.ch

10 Krebsliga Schaffhausen

Telefon 052 741 45 45 krebsliga-sh.ch

11 Krebsliga Solothurn

Telefon 032 628 68 10 krebsliga-so.ch

12 Krebsliga Thurgau

Telefon 071 626 70 00 krebsliga-thurgau.ch

13 Lega cancro Ticino Telefono 091 820 64 20 legacancro-ti.ch

14 Ligue vaudoise contre le cancer

Téléphone 021 623 11 11 lvc.ch

15 Ligue valaisanne contre le cancer

Téléphone 027 322 99 74 lvcc.ch

16 Krebsliga Zentralschweiz LU, OW, NW, SZ, UR, ZG Telefon 041 210 25 50 krebsliga.info

17 Krebsliga Zürich

Telefon 044 388 55 00 krebsligazuerich.ch

18 Krebshilfe Liechtenstein

Telefon 00423 233 18 45 krebshilfe.li

Votre don en bonnes mains.

Impressum Éditrice : Ligue suisse contre le cancer, Case postale, 3001 Berne, Téléphone 031 389 94 84, aspect@liguecancer.ch, liguecancer.ch/aspect, IBAN : CH 95 0900 0000 3000 4843 9– Rédaction en chef : Pia Schüpbach (spa) – Rédaction : Joëlle Beeler (jbe), Manuela Daboussi (mda), Danica Gröhlich (dag), Markus Ossola (mao), Adrian Ritter –Mise en page : Oliver Blank – Coordination : Olivia Schmidiger – Impression : Schellenberg Druck AG, Pfäffikon ZH – Édition : 2/25, mai 2025, paraît quatre fois par année. Bulletin d’information pour les donatrices et donateurs de la Ligue suisse contre le cancer.

Réussir son retour au travail

Alors qu’il était en deuxième année d’apprentissage d’agriculteur, la profession de ses rêves, Jean-Pierre contracte le cancer de la thyroïde. Durant cinq ans, il lutte contre la maladie, loin des champs, des étables et du bétail. Il est maintenant de retour – aussi grâce au soutien de la Ligue contre le cancer. Découvrez en page 10 comment il a repris ses activités à la ferme.

Le cancer bouleverse l’existence ; le retour à la vie professionnelle attise la crainte des personnes concernées : vais-je y arriver ? Que suis-je encore capable de faire ? Aurai-je la force ? Mes chefs seront-ils compréhensifs ? Dans cette édition d’aspect, il sera question du retour au travail.

Présente dans toute la Suisse, la Ligue contre le cancer apporte son soutien aux personnes touchées par un conseil individualisé et des programmes sur mesure pour réussir son retour dans le monde du travail. Un exemple: le job coaching de la Ligue fribourgeoise contre le cancer, dont vous découvrirez l’offre en page 6.

Aujourd’hui encore, Jean-Pierre subit les séquelles du cancer ; fatigue chronique et douleurs ne le lâchent pas et l’obligent à réduire ses horaires de travail, avec le soutien de son employeur. JeanPierre aspire à avoir sa propre exploitation agricole. Est-ce que ce sera possible ? Si le cancer ne stoppe pas la carrière professionnelle, il oblige souvent à un nouveau départ, avec des limites.

Chaque étape du retour à la vie professionnelle est une victoire. Grâce à vous, chère donatrice, cher donateur, nous pouvons accompagner les personnes concernées sur ce chemin – avec expertise, empathie et cœur. Un immense merci à vous !

Avec mes plus cordiales salutations Mirjam Lämmle

Directrice

Sommaire

Job coaching : pour une réinsertion professionnelle réussie.

30 e anniversaire : une conseillère de la première heure se souvient.

Cancer du sein : les facteurs de risque possibles au travail.

Vivre avec le cancer

Retour à la ferme : comment le cancer a freiné Jean-Pierre dans son apprentissage d’agriculteur.

Nouveau dépliant : mythes et faits à propos des papillomavirus humains.

Jeu-concours

Gagnez deux nuitées au Parkhotel Bellevue à Adelboden.

En tête-à-tête

Mon face-à-face avec le cancer : comment Isabelle a réintégré la vie professionnelle.

Fragen? Feedback?

Écrivez-nous : aspect@liguecancer.ch Retrouvez-nous sur les médias sociaux :

Sie uns: aspect@krebsliga.ch

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Service des dons

Merci infiniment de votre générosité !

Un grand nombre de personnes nous soutiennent par un don, souvent sans attendre de remerciements ou sans souhaiter être men-

de communication

Unis contre le cancer de la peau

Pour réduire le nombre de cancers de la peau à long terme, la Ligue suisse contre le cancer, la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents (Suva), l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Société suisse de dermatologie et vénéréologie (SSDV) renforcent leur collaboration : à travers la campagne nationale « Unis contre le cancer de la peau », qui se déroule de 2025 à 2027, ces organisations souhaitent sensibiliser la population à la protection solaire. Une page d’accueil centralisée résume les principales informations, avec des liens vers les différentes institutions pour approfondir certains thèmes. Des vidéos créatives sur les réseaux sociaux visent en outre à capter l’attention et à informer le public sur le cancer de la peau. (spa) contre-cancerdelapeau.ch

tionnées nommément. Conscients que cet appui ne va pas de soi, nous tenons à leur adresser ici un immense MERCI !

Don unique, soutien de longue date en tant que bienfaiteur ou bienfaitrice, action personnelle de récolte de fonds : votre engagement fait la différence. Vous apportez ainsi une aide aux malades et à leurs proches, vous rendez possibles de précieuses offres de conseil et vous contribuez aux avancées dans la prévention et la recherche.

Vous avez des questions ? Vos coordonnées ne sont plus à jour ? Contactez notre service des dons par téléphone ou par courriel. Grâce à notre photo, vous pouvez mettre un visage sur vos interlocuteurs et interlocutrices, qui se feront un plaisir de vous aider.

liguecancer.ch/dons

Journée mondiale sans tabac

Levons le masque !

Le 31 mai, c’est la Journée mondiale sans tabac. En 2025, l’OMS et les principaux défenseurs de la santé publique se réuniront pour sensibiliser la population à l’influence néfaste de l’industrie du tabac sur les jeunes. Ce thème revêt une importance majeure pour la Ligue contre le cancer. Il y a trois ans, notre initiative Enfants sans tabac était acceptée en votations populaires. Le Parlement s’apprête à boucler la loi d’application. La publicité pour le tabac est omniprésente. Les mineurs sont confrontés près de

70 fois par jour à un message d’incitation, que ce soit dans la rue, sur écran, sur le Web, au kiosque ou dans les journaux. Les fabricants de produits tabagiques ciblent délibérément les mineurs, et avec succès. Mais cela ne sera plus possible avec la nouvelle loi, laquelle limite la publicité pour le tabac sur Internet, dans l’espace public ainsi que le sponsoring lors de manifestations. Le texte sera discuté une nouvelle fois aux Chambres lors de la session parlementaire d’été, en vue d’aplanir les dernières divergences. En l’état, le Conseil national souhaite que les limitations prévues ne s’appliquent pas au cigarillo – petit cigare doté d’un filtre aromatisé et portant un nom évocateur, tel que Peach Passion. Spécifiquement ciblés par ce produit, les jeunes… évidemment. La Ligue contre le cancer s’oppose à une telle exception. (mao)

Des questions, des souhaits ? Au service des dons, Raynela Mercedes, Dana Raone, Martina Diallo et Thomas Riesen (de gauche à droite) sont là pour vous.
Campagne

Cancer et travail

Licenciement en cas de cancer : que dit la loi ?

Un cancer est-il un motif de licenciement ? La réponse de Patricia Müller, juriste à la Ligue contre le cancer : « Le cancer touche un grand nombre de personnes actives. Le diagnostic ne constitue toutefois pas, à lui seul, un motif de licenciement valable. Pendant la période légale de protection (30 à 180 jours en fonction des années de service), un licenciement est exclu. Ensuite, il est possible, pour autant qu’il ne soit pas abusif. Un licenciement peut être justifié si la maladie a

des conséquences qui restreignent durablement la capacité de travail. Exemple : un chauffeur de bus qui ne peut plus conduire. Une personne apte à exercer son travail ne peut pas être congédiée à cause de sa seule maladie. Au cas où elle le serait malgré tout, elle peut s’adresser à la ligue cantonale ou régionale contre le cancer ou à un service de consultation spécialisé en droit du travail. » Plus d’informations : liguecancer.ch/cancer-et-travail

Prévention

Autotest : comment maintenir

son risque de cancer au plus bas

Quel est votre risque personnel de cancer ? Découvrez-le en quelques minutes avec l’autotest de la Ligue contre le cancer. Répondez aux 13 questions pour voir si vos habitudes sont saines ou si elles vous exposent à un risque accru de cancer. Le test couvre les principaux domaines : tabagisme, alimentation, poids, activité physique, protection solaire et dépistage.

Outre l’autotest, la Ligue contre le cancer propose un écran géant, le smart screen, dans différentes manifestations publiques toute l’année. Cet instrument vous permet de déter-

miner de manière ludique et interactive votre risque de cancer et de vous familiariser avec les principales mesures pour adopter une bonne hygiène de vie.

Pourquoi est-ce important ? Chaque jour en Suisse, 125 personnes reçoivent un diagnostic de cancer. 4 cas sur 10 environ pourraient être évités. De petites modifications dans vos habitudes peuvent déjà contribuer à abaisser votre risque de développer la maladie.

Faites l’autotest maintenant ! liguecancer.ch/selfcheck

Le chiffre

000

personnes en âge de travailler sont touchées par un cancer. Deux tiers d’entre elles parviennent à reprendre leur activité professionnelle, mais le chemin se révèle souvent ardu. Le secret d’une réinsertion réussie ? Des supérieurs attentifs, des collègues compréhensifs, des discussions ouvertes et un soutien le cas échéant.

liguecancer.ch/cancer-et-travail

« J’ai réussi à reprendre ma vie professionnelle en procédant par petites étapes. J’ai essayé de ne pas en vouloir trop à la fois et d’augmenter graduellement ma charge de travail. »

Au terme du traitement, Gregor reprend le travail à 50 %. Deux mois plus tard, il augmente son taux d’activité à 80 %. Après un essai à 100 %, l’informaticien de 56 ans opte pour un 80 %.

Ce qui lui a donné le plus de fil à retordre lors de son retour au travail ? « Me montrer patient avec moi-même et avancer à petits pas au lieu d’en faire trop. »

La citation

Le cancer sauve aussi des vies

Elle a perdu son compagnon d’une crise cardiaque puis son emploi à la suite du diagnostic d’un cancer du sein. Patricia Multari (53 ans), domiciliée en Gruyère, a traversé des années difficiles. La Ligue fribourgeoise contre le cancer (LFC) l’a accompagnée notamment dans son processus de réinsertion professionnelle.

Patricia Multari – Vous dites que le cancer du sein vous a sauvé la vie. Pourquoi ?

Après le décès de mon compagnon, j’avais perdu goût à la vie et ne savais plus qui j’étais. J’avançais en pilote automatique. Lorsque j’ai appris mon diagnostic de cancer, j’ai pleuré seule (covid oblige), mais cette fois, je pleurais parce que je voulais vivre !

Vous avez perdu votre emploi à cause de votre cancer du sein. Qu’est-ce qui vous a aidée à rester positive ? Au début, je me sentais dans un gouffre, sans travail ni revenu, avec un cancer et des traitements lourds. C’est alors que j’ai rencontré l’assistante sociale de la LFC qui m’a aidée à obtenir des indemnités journalières (IJ), sinon j’aurais risqué l’aide sociale. Cet accompagnement m’a montré qu’il y avait des perspectives possibles et a réveillé mon instinct de survie. Les professionnels qui m’ont soutenue ( psycho-oncologue, infirmière, assistante sociale, … ) ont vu mes qualités et ont cru en moi, ils m’ont aidée à retrouver confiance et espoir.

Vous vouliez réussir votre retour dans la vie professionnelle après la maladie. Comment la LFC vous a-t-elle soutenue dans cette démarche ?

J’ai participé à des rencontres mensuelles pour les personnes en réinsertion professionnelle, où nous avons pu échanger sur nos vécus et nos expériences. L’assistante sociale de la Ligue contre le cancer m’a informée sur le soutien de l’Office de l’assurance-invalidité (OAI). Après une candidature spontanée, j’ai été engagée à 40 % avec une évolution prévue à 80 %. L’OAI a nommé une conseillère en réinsertion professionnelle qui a mis en place une mesure de réinsertion et versé des IJ à mon

employeur pendant ma réinsertion, ce qui a été une formule gagnante pour lui et pour moi.

Vous avez écrit un livre. Qu’est-ce qui vous a inspiré ? Que souhaitez-vous transmettre aux personnes se trouvant dans une situation similaire ?

Je voulais partager mon parcours afin de montrer qu’on peut se relever malgré les épreuves. J’étais au plus bas et croyais ne plus pouvoir retrouver le bonheur. Ce livre a été une thérapie et vise à donner du courage à ceux qui traversent des épreuves. Je veux aussi affirmer que le cancer n’est pas contagieux ni honteux, et qu’on peut s’en sortir malgré des regards négatifs ou gênés sur nous. Montrer qu’il est possible de se reconstruire après un cancer.

Comment définissez-vous le bonheur et la satisfaction ? Pour moi, le bonheur c’est vivre chaque instant et savourer les choses simples. Apprécier la vie et les belles personnes qui m’entourent. Après avoir cru que je n’étais plus rien, je réalise maintenant que je suis compétente et appréciée dans mon travail et cela me donne beaucoup de satisfaction. •

Le livre « Résiliente » de Patricia Multari : p-multari.ch

Job coaching

La réintégration du poste de travail

L’offre de job coaching proposée par la Ligue fribourgeoise contre le cancer (LFC) consiste en un accompagnement de la personne touchée par un cancer ayant une capacité de travail de 20 % avec des perspectives d’augmentation progressive. Le but en est la réintégration de son poste de travail ou d’un poste adapté au sein de la même entreprise. Une démarche en partenariat avec la personne concernée, son employeur, son médecin, le spécialiste en réinsertion professionnelle de l’OAI du canton de Fribourg et le job coach de la Ligue fribourgeoise. Le processus est construit selon les spécificités de la personne touchée et celles de son contexte professionnel. La démarche peut se profiler sur un laps de temps de 12 à 18 mois, voire parfois davantage, pour un retour sur un poste à 100 %.

Plus d’infos : fribourg.liguecancer.ch/cancer-et-travail

PHOTO : THOMAS DELLEY LA GRUYÈRE

Des deux côtés du téléphone

Coup d’œil dans le rétroviseur avec Irma Boving, 72 ans : conseillère de la première heure, elle s’est investie avec passion pour les malades et leurs proches pendant plus de vingt ans. Elle sait aussi ce qu’être « de l’autre côté du téléphone » signifie.

Interview : Pia Schüpbach

Quand vous repensez à vos années à InfoCancer, quel est votre souvenir le plus mémorable ?

Irma Boving: Sur le forum, j’ai accompagné pendant plusieurs mois une femme célibataire enceinte en empruntant un pseudonyme. Elle craignait d’avoir un cancer du côlon et de ne pas voir naître son enfant. J’ai pris ses peurs au sérieux, même si ses soupçons n’étaient pas fondés du point de vue médical. Après l’accouchement, elle m’a remerciée et elle m’a dit que sa fille et elle se portaient bien. Elle avait donné mon pseudonyme à la petite. Cela m’a beaucoup touchée.

Et votre expérience la plus triste ? J’ai trouvé particulièrement difficile d’accompagner de jeunes malades incurables, comme ce jeune homme infecté par le VIH et atteint d’un lymphome. À chaque appel, j’ai constaté que ses forces baissaient et que son désespoir grandissait ; il tenait encore énormément à la vie et à son amour. Il n’a pas survécu à la maladie.

Il y a aussi eu ce coup de téléphone d’un père de deux enfants en bas âge, complètement désemparé : sa

À vos côtés 30depuis ans !

Irma Boving a travaillé à InfoCancer de 1995 à 2017, puis encore occasionnellement pendant près de cinq ans. Domiciliée dans le Seeland, la septuagénaire aime passer du temps en famille et à l’extérieur pour jardiner, faire des promenades avec son chien, jouer au tennis. Elle apprécie aussi les voyages.

femme venait d’apprendre qu’elle avait une tumeur cérébrale à un stade très avancé. Elle est décédée quelques jours après le premier entretien. En voyant son nom, je me suis rendu compte que j’avais travaillé avec elle par le passé.

Malgré tous ces moments difficiles, y a-t-il eu des situations qui vous ont fait sourire ?

Un jour, un homme nous a appelés pour nous dire que les femmes n’avaient jamais de cancer de la prostate parce qu’elles font pipi assises. Du coup, il avait décidé de toujours uriner assis pour se protéger de ce cancer ! Une femme, elle, avait lu que les médicaments de chimiothérapie sont tirés de l’if ; elle proposait que la Ligue contre le cancer vienne abattre et récupérer son arbre.

Quel événement vous a le plus marquée ?

Mon mari a eu un cancer du rein qui l’a emporté en quelques mois. Cette expérience et le fait de voir mourir un être cher ont eu une profonde influence sur mon travail à InfoCancer, ma façon d’écouter et de comprendre différentes émotions avec leurs hauts et leurs bas. Tout à coup, je me retrouvais de l’autre côté du téléphone.

Ligne InfoCancer

Avez-vous des questions au sujet du cancer ? Avez-vous besoin de parler de vos peurs ou de vos expériences ? Nous vous aidons.

Appel gratuit 0800 11 88 11

Courriel helpline@liguecancer.ch

Chat liguecancer.ch/cancerline

WhatsApp +41 31 38 99 241

Stress, manque de sommeil et travail en équipe augmentent-ils le risque de cancer du sein ?

Le mode de vie et la génétique jouent un rôle déterminant dans le risque de cancer du sein. Un groupe de recherche examine si les conditions de travail, un sommeil irrégulier et le stress peuvent accroître ce risque.

Propos recueillis par Danica Gröhlich

Dr van der Linden, Professeur Chiolero, la recherche sur le cancer, en particulier sur le cancer du sein, vous tient à cœur.

Dr Rose van der Linden : Tout à fait. Le cancer est très répandu. Nous connaissons pratiquement toutes et tous quelqu’un qui a un cancer. J’ai moi-même expérimenté les conséquences de la maladie sur les personnes concernées et leur famille, aussi lors d’un cancer du sein. En tant qu’épidémiologiste, je peux mieux comprendre les facteurs qui influencent l’évolution de la maladie et j’aimerais contribuer à diminuer le risque de tumeurs mammaires et à améliorer la qualité de vie des patientes.

Prof. Arnaud Chiolero : Je m’intéresse à la santé de la population et j’aimerais savoir pourquoi le cancer et d’autres maladies chroniques touchent toujours plus de gens. Dans ce domaine, les idées reçues et les peurs sont légion. Mon but est d’apporter des informations fiables pour permettre des décisions éclairées, notamment lors d’un cancer du sein.

Quels facteurs de risque connaît-on déjà pour le cancer du sein ?

Van der Linden : Les facteurs qui influencent le risque de cancer du sein sont nombreux, mais ce n’est pas parce qu’une personne présente ces facteurs qu’elle développera automatiquement la maladie. Les antécédents familiaux, en particulier les cancers survenus à un jeune âge dans la parenté proche, augmentent le risque. Le mode de vie joue aussi un rôle important : une activité physique régulière, une alimentation saine, une consommation modérée d’alcool et l’abstinence tabagique diminuent le risque. Mais les conditions de travail pourraient aussi avoir une influence ; c’est précisément l’objet de notre étude.

Pourquoi le risque lié aux conditions de travail a-t-il si peu été étudié à ce jour ?

Un projet de recherche grâce aux dons

Au Laboratoire de santé des populations de l’Université de Fribourg, Rose van der Linden, PhD, et Arnaud Chiolero, MD PhD, étudient les liens entre les conditions de travail et le cancer du sein. Leur projet, qui bénéficie du soutien de la Ligue suisse contre le cancer, démarrera cet été.

Chiolero : On trouve de nombreuses études sur l’influence du mode de vie sur le cancer, mais pas sur l’impact des conditions de travail. Cela s’explique notamment par le fait qu’il n’existe que peu de données qui tiennent compte de différents facteurs tout au long de la vie. L’analyse de ce type de données est complexe. De nouvelles méthodes permettent désormais un examen plus précis. Van der Linden : La recherche sur le cancer s’intéresse généralement aux facteurs de risque biologiques et à ceux qui sont liés au mode de vie, qui sont plus faciles à étudier. Les conditions de travail varient en effet d’un emploi à l’autre et évoluent au fil du temps. En outre, elles dépendent souvent du comportement individuel, ce qui complique la recherche.

Quel est l’impact du stress et du sommeil irrégulier induit par le travail en équipe ?

Van der Linden : Un sommeil irrégulier, comme lors du travail de nuit ou de longues journées de travail, peut perturber le rythme biologique, ce qui influence des hormones importantes comme la mélatonine, les œstrogènes et le cortisol. Le stress, qu’il soit mental ou physique, affecte

Quand le rythme est perturbé : dans quelle mesure le travail de nuit a-t-il une influence sur le risque de cancer du sein ?

également le système hormonal et immunitaire. Un travail pénible physiquement peut, selon sa nature et son intensité, avoir des effets aussi bien positifs que négatifs sur le risque de cancer du sein. Nous voulons étudier ces liens plus précisément.

Sur quoi concentrez-vous vos travaux ?

Van der Linden : Notre objectif est de déterminer si les conditions de travail, comme le travail de nuit ou un travail pénible physiquement, influencent le risque de cancer du sein. Nous voulons en outre examiner le mode de vie avant le diagnostic et les effets sur la reprise du travail et la satisfaction vis-à-vis de l’existence après un cancer du sein. Pour cela, nous utilisons une vaste étude britannique qui englobe plus de 270 000 femmes, car nous n’avons pas encore de données comparables en Suisse.

La reprise de l’activité professionnelle constitue certainement une étape importante.

Van der Linden : Oui, après un cancer, il n’est pas rare que des limitations physiques ou des troubles rendent la

reprise difficile. Mais le retour au travail n’est pas seulement important sur le plan financier ; il augmente aussi le bien-être. Il renforce le lien social et la confiance en soi. La satisfaction vis-à-vis de l’existence est un élément important du processus de rétablissement, surtout si la maladie a entraîné de grands bouleversements. Un nombre croissant d’études révèlent que l’activité physique peut améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le cancer.

Qu’attendez-vous de vos recherches ?

Chiolero : J’espère que nos travaux montreront combien il est important d’étudier les répercussions des conditions de travail sur la santé. Les connaissances ainsi acquises pourraient bénéficier non seulement aux femmes qui ont eu un cancer du sein, mais aussi à toutes les personnes qui font face à un cancer. C’est pourquoi nous accueillons avec une infinie reconnaissance le soutien des personnes qui rendent notre projet de recherche possible à travers leurs dons. •

Autres projets de recherche soutenus : liguecancer.ch/la-recherche

Une autre vie

Un cancer de la thyroïde a contraint JeanPierre à mettre son apprentissage d’agriculteur en veilleuse cinq ans durant. Il travaille désormais dans une ferme biologique avec des horaires réduits. Marie, Merlin, plusieurs thérapies et l’assistante sociale de la Ligue fribourgeoise contre le cancer l’ont aidé à reprendre pied.

Texte : Pia Schüpbach, photos : Gaëtan Bally, ldd

Gaston, 180 kilos, six mois et « une tête encore plus grosse qu’un taureau normal ». Jean-Pierre, silhouette élancée, 38 ans. Le futur agriculteur sort son smartphone et montre une photo de son taureau. « J’aime ces animaux, j’ai toujours voulu en avoir un. » Gaston pâture non loin de la maison de JeanPierre, dans le canton de Fribourg. Son propriétaire va le voir tous les deux jours. Leur point commun ? Ils ont la tête dure. « Cela m’a rendu service ces cinq dernières années », déclare Jean-Pierre. Gaston est en quelque sorte le symbole de sa nouvelle vie. Mais reprenons depuis le début. Fin novembre 2019, le diagnostic tombe : cancer de la thyroïde avec atteinte des ganglions médiastinaux et métastases aux poumons. Le bûcheron effectuait sa deuxième année d’apprentissage pour devenir agriculteur.

« Cette profession réunit tout ce que j’aime : le travail avec les animaux et les machines, à l’extérieur dans les champs et à l’intérieur dans l’étable. Sans compter une bonne dose d’inventivité. »

Onze heures sur le billard

Pour Jean-Pierre, c’est le coup d’arrêt. Une opération complexe l’attend trois semaines après le diagnostic. Un vendredi, le 13. « Je ne suis pas superstitieux, mais la date ne me rassurait pas vraiment. » Son cancer ayant été découvert tardivement, personne n’osait avancer de pronostic. Pendant plus de onze heures, trois chirurgiens de différents départements du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne interviennent dans la sphère ORL et le thorax. L’opération se passe bien, mais la période qui suit est difficile. « Je connaissais la douleur. J’ai découvert la souffrance. »

Assis à la table en bois de la petite maison, Jean-Pierre raconte. Sa veste à capuche laisse voir les cicatrices de part et d’autre du cou. « Elles sont belles à présent », dit-il en montrant avec une grimace des photos de lui juste après l’opération.

Garder ses distances

Après l’opération, Jean-Pierre reçoit deux traitements à une année d’intervalle à l’iode radioactif pour éliminer complètement le reste des cellules thyroïdiennes et les métastases pulmonaires. « Quand je suis rentré à la maison, notre chien, Merlin, a tout de suite senti qu’il ne devait pas venir trop près. » Le berger australien n’est pas le seul à garder ses distances. Marie, la compagne de Jean-Pierre, s’est tenue à l’écart pendant sept jours à cause du rayonnement radioactif. « C’était dur. »

Les sept fils de métal dans la cage thoracique provoquant des douleurs, le jeune homme se soumet à une nouvelle opération pour les enlever sept mois après. « Je ne veux plus jamais revivre cela », fermement décidé à tout mettre en œuvre pour recouvrer la santé.

« La fatigue m’oblige à économiser mes forces. »

Jean-Pierre, personne concernée

Marie, un immense soutien

Dans le jardin, les chiens – Merlin et Astrée, le border collie – aboient. La porte s’ouvre sur Marie. C’est la pause de midi pour la physiothérapeute, qui a soutenu Jean-Pierre dans cette période difficile. Elle l’a accompagné aux examens, l’a conduit à ses traitements et l’a aidé à reprendre des forces. La première année, le couple n’a pas réussi à se défaire d’une certaine culpabilité : six ans avant le diagnostic, Jean-Pierre avait un nodule au cou. Comme il ne grossissait pas et que plusieurs professionnels de la santé ne semblaient pas inquiets, le couple a pensé à une boule de graisse sans danger. C’est seulement lorsque le nodule a pris de l’ampleur que Jean-Pierre se décide à en avoir le cœur net. Résultat : cancer. « Si nous avions agi plus tôt, nous aurions peut-être évité d’en arriver là », lâche Marie.

« Merlin a senti quand je n’allais pas bien », raconte Jean-Pierre à propos de son fidèle compagnon.

Deux années durant, Jean-Pierre se bat contre les suites de sa maladie, sans réels progrès. Mais grâce à son caractère bien trempé, à Marie, à ses promenades avec Merlin et à plusieurs thérapies, il se remet sur pied.

Aujourd’hui encore, il a des séances de physiothérapie, de fasciathérapie et d’ostéopathie. Il souligne à plusieurs reprises la reconnaissance qu’il éprouve envers toutes les personnes qui l’ont soutenu et qui sont encore là pour lui.

Retour au travail

La Ligue fribourgeoise contre le cancer et l’assurance-invalidité (AI) ont également joué un rôle important. Avec leur aide, il a préparé sa réinsertion professionnelle, avec des aménagements.

À partir de janvier 2022, il a travaillé quelques heures dans une ferme biologique à Rossens (VD). Une chance : la famille l’a accueilli à bras ouverts. Depuis septembre 2024, il y travaille deux jours par semaine comme apprenti ; il a aussi une journée de cours à Grangeneuve. Il a réduit son taux d’activité de 55 heures à 25 par semaine. L’AI le soutiendra encore les quatre prochaines

jours.

années au moins, jusqu’à ce qu’on sache dans quelle mesure il est rétabli. Il ressent en effet encore des douleurs et une grande fatigue.

«Le travail à l’étable est la meilleure physiothérapie. »

Jean-Pierre, personne concernée

L’étable, la meilleure physiothérapie

Notre séance photos se déroule à la ferme de Rossens. Sur place, Jean-Pierre enfile sa tenue de travail et son bonnet. La chienne de la ferme, Bella, arrive en remuant la queue.

Dans l’étable, Jean-Pierre se met tout de suite à la tâche, même s’il s’agit uniquement de poser pour les photos. Plein d’élan, il répartit le foin – « la meilleure physiothérapie ! ».

Les vaches apprécient. Une certaine vigueur se dégage de ses mouvements. « C’est trompeur », dit-il. À la suite d’une atteinte nerveuse durant l’intervention, il manque de force dans un bras. C’est le matin qu’il a le plus d’énergie, de sorte qu’il entame sa journée à la ferme à 5 h 30. Il travaille jusqu’à midi, puis il revient le soir après une longue pause. À 19 heures, il s’endort souvent sur le canapé.

La fatigue ne le lâche pas et l’oblige à répartir ses forces.

« J’hésite à sortir le vendredi soir si un programme fati-

Jean-Pierre va voir son taureau Gaston tous les deux
Marqué par l’opération de plus de onze heures, Jean-Pierre à domicile, le jour de sa sortie d’hôpital.

Sa compagne, Marie, l’épaule fidèlement.

gant m’attend le lundi. Cela me fait parfois de la peine pour Marie ; elle doit faire beaucoup de choses toute seule. » Si la fatigue le lui permet, il va promener ses chiens ou travaille au jardin les jours de congé. Il sillonne aussi la région sur son vélo de course. « Mes loisirs me donnent de la force. »

Avec Gaston dans sa ferme à lui C’est une autre vie pour Jean-Pierre, mais aussi pour le couple. Il est toutefois heureux d’aller suffisamment bien pour poursuivre son apprentissage. La chienne Bella le suit jusqu’à la voiture. « À demain matin », lui lance-t-il. S’il a encore assez d’énergie aujourd’hui après la sieste de midi, il ira voir Gaston. Un jour, Marie et lui vivront dans leur propre ferme, il en est convaincu. Avec leurs animaux. Et avec Gaston. •

Un nouveau départ avec l’aide de la ligue cantonale

L’histoire de Jean-Pierre montre combien il est important de ne pas baisser les bras et de garder espoir, mais aussi de pouvoir s’appuyer sur un soutien extérieur. Grâce à sa compagne, à son chien, à des employeurs compréhensifs, à l’AI et à la Ligue contre le cancer, Jean-Pierre s’est construit une nouvelle vie. Pour en savoir plus sur le job coaching proposé par la Ligue fribourgeoise contre le cancer, rendez-vous en page 6.

La brochure gratuite de la Ligue contre le cancer « Cancer : relever les défis au travail » apporte des réponses à de nombreuses questions sur la reprise de l’activité professionnelle : liguecancer.ch/travail-cancer

Vers un dépistage personnalisé

Quel dépistage est judicieux dans le domaine du cancer ? Quelle forme celui-ci prendra-t-il à l’avenir ? Les explications de Marcel Zwahlen, président du Comité national d’experts du dépistage du cancer.

Qu’il repose sur l’imagerie médicale, la coloscopie ou une prise de sang, le dépistage du cancer vise à déceler des tumeurs avant même qu’elles ne provoquent de symptômes, ce qui accroît les chances de réussite du traitement. Est-ce un succès ?

Marcel Zwahlen : On peut certainement parler de succès pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, du moins dans les pays riches. Ces cinquante dernières années, l’incidence de ce cancer a nettement diminué, tout comme la mortalité, et le dépistage a largement contribué à ces avancées. Pour le cancer du côlon, la situation s’améliore aussi lentement grâce à un dépistage efficace. Il le serait encore plus s’il était proposé sous forme de programmes partout. En l’absence de programmes, il faut prendre soimême l’initiative si on souhaite faire un examen. Dans le cadre du dépistage organisé, le groupe de population dans lequel le risque est accru est systématiquement invité à l’examen.

Qu’en est-il d’autres types de cancer ?

L’efficacité du dépistage est aussi démontrée scientifiquement pour le cancer du sein ainsi que, pour des groupes à risque bien définis, pour le cancer du poumon. Pour tous les autres cancers, les études actuelles ne permettent pas d’évaluer de manière concluante si un dépistage est judicieux ; pour certains types de tumeurs, elles ont montré qu’il ne l’était pas.

Quid du cancer de la prostate ?

À l’heure actuelle, on ne sait pas assez clairement si les bénéfices l’emportent sur les risques. Le dépistage entraîne certes une légère baisse de la mortalité liée à ce cancer. Le problème, c’est qu’on détecte aussi des tumeurs qui croissent si lentement qu’elles ne provoqueraient jamais de problèmes et qu’elles ne nécessiteraient

donc pas de traitement. On n’arrive pas encore suffisamment bien à identifier ces cas pour pouvoir recommander un dépistage systématique.

Du point de vue scientifique, le dépistage peut donc être recommandé pour quatre types de cancer. Qu’en est-il au niveau de la mise en œuvre ?

On constate des disparités importantes d’un pays à l’autre, ce qui n’est pas un mal en soi étant donné que la fréquence du cancer et des facteurs de risque varie elle aussi sur le plan géographique. Les pays où le système de santé est centralisé et financé par des fonds publics proposent souvent le dépistage préconisé sous forme de programmes. C’est par exemple le cas dans les pays scandinaves et en Grande-Bretagne.

Et en Suisse ?

En Suisse, il n’y a pas de programmes nationaux ; la mosaïque habituelle de systèmes cantonaux prévaut. Les programmes, lorsqu’ils existent, se limitent actuellement aux cancers du côlon et du sein. Notre comité d’experts recommande en plus le dépistage des cancers du col de l’utérus et du poumon.

Concrètement, comment cela se présenterait-il ?

Aujourd’hui, bien des femmes décident d’effectuer un frottis cervical tous les ans. Celui-ci vise à déceler d’éven-

Interview : Adrian Ritter
Professeur émérite d’épidémiologie à l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Berne, Marcel Zwahlen préside le Comité national d’experts du dépistage du cancer.

tuelles modifications cellulaires. Nous préconisons un programme de dépistage avec des tests plus modernes pour détecter des papillomavirus humains. Cela nécessiterait un examen tous les trois ans seulement. Des études montrent qu’un dépistage de ce type est efficace en complément à la vaccination contre ces virus. Pour le cancer du poumon, nous recommandons un scanner thoracique à faible dose à partir de 55 ans pour les gros ou les anciens fumeurs et fumeuses. Pour que ces propositions soient mises en œuvre, la Confédération doit d’abord se prononcer sur la prise en charge des coûts. La gratuité des examens réalisés dans le cadre du dépistage est importante pour que la population les fasse.

Comment voyez-vous l’avenir du dépistage ?

Le dépistage et son efficacité dépendent toujours des techniques utilisées. La recherche s’efforce de les améliorer en permanence : imagerie médicale plus pointue, évaluation au moyen d’algorithmes, nouveaux biomarqueurs … Certaines approches visent également à personnaliser le moment et la fréquence du dépistage en fonction du risque individuel et pas seulement, comme aujourd’hui, en fonction de l’âge et du sexe. •

Comité d’experts pour le dépistage du cancer : cancerscreeningcommittee.ch Swiss Cancer Screening : swisscancerscreening.ch/fr

Dépistage du cancer : l’imagerie, la coloscopie et les analyses de sang font partie des principales méthodes.

Héritage

Pas de part réservataire pour les frères et sœurs !

En matière de succession, on croit souvent que les frères et sœurs ont une part réservataire. C’est inexact. Dans le nouveau droit successoral

entré en vigueur en 2023, les frères et sœurs ne se voient toujours pas octroyer de part légale, quelle que soit la configuration de la famille.

Pourtant, dans certains cas, de par la loi ou par contrat, les frères et sœurs ont droit à une part de la succession. Si le testateur veut en décider autrement, il doit le mentionner dans ses dispositions testamentaires. Exclure ses frères et sœurs de la succession ne relève pas forcément d’une mauvaise intention. Cela peut répondre au besoin d’assurer des moyens de subsistance à son ou sa partenaire, ou alors de gratifier une organisation caritative. Du côté des frères et sœurs, ils peuvent se sentir déçus d’être exclus de la succession ou de la partager avec une organisation d’utilité publique. En parler ouvertement de son vivant peut permettre de clarifier les attentes et de donner une meilleure compréhension. (mda)

Le guide testamentaire de la Ligue suisse contre le cancer vous donne des conseils et des formules types. liguecancer.ch/successions

«

L’essentiel en bref sur le papillomavirus humain (HPV)

« Le plus souvent, l’infection HPV guérit d’elle-même, sans séquelles ? » « La vaccination est-elle la meilleure protection contre le HPV ? » « Après la vac cination, le dépistage est-il encore nécessaire ? » – trois questions aux quelles vous trouverez réponse dans le nouveau dépliant de la Ligue contre le cancer qui s’intitule « HPV : mythes et réalités. Vrai ou faux ? » et qui teste vos connaissances sur le papillomavirus humain de manière ludique. S’informer est crucial. La plupart du temps, l’infection n’entraîne pas de conséquences à long terme. Si l’infection devient chronique, elle peut provoquer un cancer du col de l’utérus, de la région génitale, de la bouche ou de

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la gorge. Des milliers de cas de cancer liés aux HPV sont diagnostiqués chaque année en Suisse. La vaccination constitue une bonne protection, mais elle ne peut remédier à une infection HPV déjà en cours. La vaccination est optimale lorsqu’elle intervient avant le début de l’activité sexuelle.

Elle est recommandée à toutes les personnes de 11 à 26 ans – elle est gratuite. (spa)

Le dépliant HPV de la Ligue contre le cancer a été réalisé avec le soutien de HPV Alliance et MSD. Vous pouvez le commander ou le télécharger gratuitement sous : liguecancer.ch/hpv

Nouveau dépliant
Vrai ou faux ? »

À ne pas manquer

Faits et conseils sur la protection solaire

Le soleil est indispensable à la vie ; il donne de la lumière et de la chaleur et contribue au bien-être. Ses rayons ultraviolets (UV) sonst cependant aussi source de danger, car ils peuvent abîmer notre peau. Chacun et chacune doit se protéger du soleil. La brochure « Protection solaire » donne des informations complètes sur les rayons UV et la protection solaire, ainsi que des conseils aux personnes présentant un risque élevé. Les thèmes comme le solarium ou l’avantage et les risques des filtres UV dans les crèmes solaires sont également abordés. (spa) liguecancer.ch/protection-solaire

Protection solaire

Protection solaire

Protégez

efficacement votre peau

Protection solaire pour tous – partout ! Cet été, Nivea Sun et Eucerin distribuent gratuitement dans toute la Suisse des produits solaires dans les lieux publics – parcs, piscines, lieux de loisirs. Car en appliquer régulièrement protège à court terme contre les coups de soleil, mais aussi à long terme contre le cancer de la peau. L’objectif de cette initiative est de sensibiliser aux dangers des rayons UV. En été, il est crucial de protéger sa peau chaque jour, que ce soit lors d’une promenade, en faisant du sport

ou en se relaxant au bord du lac. La meilleure protection contre le soleil consiste à se tenir à l’ombre, à porter des vêtements couvrants et à appliquer soigneusement de la crème sur la peau. Et si l’on a oublié et qu’il est temps de remettre de la crème, pas de soucis : Nivea Sun et Eucerin mettent la protection solaire à la portée de tous – ensemble contre le cancer de la peau ! Plus d’informations sur l’opération et les sites de distribution de crème solaire ici : nivea.ch eucerin.ch

Les ligues cantonales et régionales contre le cancer organisent régulièrement des cours, rencontres, ateliers et événements à l’intention des personnes touchées par le cancer et de leurs proches. Ces offres permettent de marquer une pause, trouver du soutien et échanger. Consultez notre offre, participez et faites le plein d’énergie pour affronter le quotidien. À bientôt !

Vers les cours et manifestations : liguecancer.ch/agenda

Point fort de l’agenda

Visite au musée

Vaincre le cancer n’est pas qu’une affaire médicale. Il est important de continuer à se faire plaisir et avoir des activités ressourçantes, même pendant les traitements. Pourquoi pas une visite au jardin botanique avec la Ligue neuchâteloise contre le cancer ? Le sujet de l’exposition : Business plantes – la vraie nature de l’économie. Quand l’ethnobotanique et l’écologie rencontrent l’économie, cela donne « Business Plantes ». Si le lien ne paraît pas évident à priori, l’exposition révèle rapidement que les plantes représentent la clé de voûte de notre économie. Ni l’or, ni les métaux rares de nos téléphones, ni même les pièces de monnaie ne peuvent répondre à autant de nos besoins fondamentaux. Réservé aux personnes touchées par le cancer. Elles peuvent être accompagnées par un·e proche-aidant·e.

Date : 21 mai

Lieu : Jardin botanique

Inscription : lncc@ne.ch, 032 886 85 90

Informations supplémentaires : liguecancer-ne.ch

Un
Ligue contre

Participez et gagnez deux

nuitées à Adelboden Park Hotel & Spa

Le Parkhotel Bellevue à Adelboden accueille des personnes du monde entier qui viennent se ressourcer dans cet endroit féérique au design élégant, à la cuisine créative ainsi qu’aux plaisirs de la baignade en pleine nature, qui font vite oublier le quotidien.

Entouré d’un jardin paisible parsemé de vénérables érables, l’hôtel surplombe la station d’Adelboden. D’une superficie de 1700 m², un spa au milieu du jardin offre une expérience naturelle pétillante, été comme hiver.

Toutes les remontées mécaniques et la gare routière d’Adelboden sont accessibles à pied en quelques minutes depuis l’hôtel.

Participez et gagnez un bon pour deux nuitées au Parkhotel Bellevue.

bellevue-parkhotel.ch/fr

Participation

En ligne : liguecancer.ch/solution – ou avec une carte postale : envoyez la solution avec vos nom et adresse à l’adresse suivante : Ligue suisse contre le cancer, Effingerstrasse 40, case postale, 3001 Berne Dernier délai d’envoi : le 23 mai 2025. Bonne chance ! Solution

Mots croisés d’aspect en ligne :

Les gagnantes et gagnants de l’édition de janvier 2025, solution : DEUIL

Allimann Myriam, 1427 Bonvillers – Büchel Andreas, 6312 Steinhausen – Buntschu Micheline, 1020 Renens – Bruhin Jean-Pierre, 1806 St Légier –L’Eplattenier Anita, 1213 Onex – Gaillard Pia, 1203 Genève – Gobet Jeannine, 1741 Cottens – Hildebrandt Petra, 4310 Rheinfelden – Homberger-Stucki Sonja, 3114 Wichtrach – Rapold Esther, 8200 Schaffhausen – Rodriguez Noé, 1438 Mathod – Schärer-Lanfranchi Maria, 8805 Richterswil – Signori Francine, 1804 Corsier-sur-Vevey – Stutz Rolf, 8552 Felben – Wicki-Hunn Sabine, 5722 Gränichen

Mon face-àface avec le cancer

Cancer du côlon : un diagnostic qui bouleverse l’existence et suscite la crainte. Mais au lieu de se laisser abattre, Isabelle célèbre chaque nouveau jour.

Propos recueillis par Joëlle Beeler

«En fait, j’ai trop attendu pour faire l’examen de dépistage du cancer du côlon. À cause d’un accident de sport, j’ai repoussé cette échéance… et c’était une erreur ! À 55 ans, lors de vacances à Milan, je remarque du sang dans mes selles. C’est mauvais signe, me dis-je.

Le diagnostic est tombé le jour de l’anniversaire de ma sœur. J’avais besoin d’entendre sa voix familière au téléphone, j’étais glacée de l’intérieur. Alors je l’ai appelée, puis ai appelé une amie. Je n’y croyais pas, je mène une vie saine et suis sportive depuis toujours. Du coup, j’avais besoin de dire à toutes mes connaissances que le cancer pouvait toucher tout le monde.

Je suis allée à la première consultation en oncologie accompagnée de ma sœur. Chimiothérapie et radiothérapie, je m’y attendais … mais pas à devoir porter temporairement une stomie ! J’étais sidérée.

Avoir été victime d’un burnout quelques années auparavant m’a beaucoup aidée à gérer la situation. Je me suis formé une bulle protectrice pour maintenir à distance ce qui venait de l’extérieur. Après chaque séance de radiothérapie, si j’étais assez en forme, je faisais une promenade en ville ou rencontrais une amie pour un café. J’avais besoin

À nouveau gourmande de la vie, grâce notamment au soutien psycho-oncologique de la Ligue contre le cancer.

d’une séparation nette entre l’hôpital et la maison.

L’ensemble du traitement a duré environ six mois. Heureusement, j'avais un bon pronostic avec une perspective de guérison et j’ai bien réagi à la thérapie.

Je doutais de ma capacité à reprendre le travail, malgré le fait que mon employeur soit extrêmement compréhensif ; je n’avais pas de projet bien établi. Grâce à une psychooncologue de la Ligue zurichoise contre le cancer, j’ai réussi à surmonter cette période d’incertitude.

J’ai relaté mon expérience avec le cancer dans un livre. J’ai aussi

changé mon approche du travail, car je me mettais trop de pression. Désormais, j’appréhende la vie avec une nouvelle philosophie, sans stress, avec une méditation journalière. J’ai repris le sport et cela m’apporte un bon équilibre entre le corps et l’esprit. Mon tempérament naturel impatient me donne du fil à retordre, mais j’apprends à le gérer. Et surtout, je m’efforce de profiter pleinement du moment présent, de MAINTENANT.

Chaque jour est un cadeau. »

Autres témoignages de personnes touchées par le cancer : liguecancer.ch/story

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