Le Verdict | numéro septembre — octobre 2019

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REPORTAGE

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par Dominique Gobeil

Les multiples questions autochtones Discrimination systémique constatée par la commission Viens; accès à l’eau potable pour les communautés; représentation dans les institutions publiques; protection du territoire ancestral; sauvegarde de la culture; reconnaissance du statut de Métis; compensation des victimes des pensionnats… Les enjeux autochtones sont variés, nombreux et de plus en plus présents dans l’espace public. Ils méritent aussi d’être mis de l’avant à la Faculté de droit, plaident les coresponsables du nouveau comité Justice et enjeux autochtones de l’Université Laval.

«On était en retard quand on se compare aux autres facultés!», mentionnent les cofondateurs Laurie Beaulieu et Marc-Antoine Bolduc, en compagnie de leurs collègues Alexane Picard, Florence Tremblay et LaurieAnn Laveau. Leur comité a été reconnu officiellement à l’assemblée générale de septembre dernier de l’Association des étudiants et étudiantes en droit (AED), après un été d’efforts intenses et une année de réflexion. L’absence du mot «droit» dans le nom du comité n’est pas anodine. «Ce n’est pas un hasard, annoncent les coresponsables. Justice est un terme plus large et englobant pour nous. Aussi, on peut avoir tendance à percevoir le droit de façon très occidentalisée, par exemple, alors que les rapports de justice peuvent être perçus de façon complètement différente dans la coutume autochtone. On veut aussi s’ouvrir aux autres programmes pour parler des enjeux de façon multidisciplinaire. Les étudiants en sciences politiques, en histoire, en anthropologie… tous sont les bienvenus à participer à nos activités!» Justice et enjeux autochtones souhaite collaborer avec les autres comités de l’AED pour l’organisation d’activités, lorsque des intérêts se recoupent. Son mandat est de favoriser les conditions pour que les questions touchant les Premières Nations, les Inuits et les Métis soient davantage traitées dans les murs de l’université. Par exemple, le comité est partenaire

des Débats Face à face pour élaborer les sujets en quarts de finale du 14 novembre. «On n’a pas le monopole de la vertu ou de la vérité, assure Marc-Antoine Bolduc. Mais on ne sent pas comme des imposteurs, parce que notre but c’est que tout le monde soit plus renseigné.» «On s’implique parce que ça nous intéresse», renchérit Florence Tremblay. Notons que la représentante de première année du comité Laurie-Ann Laveau, élue en septembre, est membre de la Nation huronne-wendat de Wendake, dans la région de Québec.

Diversité et esprit critique Plusieurs enjeux ont été énumérés au début de cet article. Ils ont été pigés dans l’actualité récente. Pourtant, les coresponsables du comité se sont bien gardés de donner des exemples précis. «Il y en a tellement. On ne peut pas commencer à les hiérarchiser… On organise nos activités selon les opportunités qui se présentent à nous», commentent-ils. On souligne toutefois l’appel à l’action lancé aux écoles de droit par la Commission de vérité et de réconciliation du Canada en 2015 afin qu’un cours obligatoire soit dispensé sur les peuples autochtones. Il y aurait là l’occasion de développer davantage


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