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NOUS EVOLUONS AVEC UN SYSTEME MANUEL, LES APPAREILS SONT
from SOGEAC MAG 003
by info sogeac
VETUSTES, ÇA RESTE UN DEFI DE TAILLE A SURMONTER. »
Présentez-vous ?
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Je me nomme Abdoulaye SYLLA, responsable centrale et réseaux à la Direction des Services Techniques.
En quoi consiste votre tâche ?
Je suis à la centrale depuis 2005 et j’assure la production de l’énergie électrique, la commutation et la distribution. J’assure l’exploitation des groupes électrogènes et l’énergie. Je gère la maintenance préventive des équipements de production et élabore un planning d’exploitation des groupes électrogènes. J’ai également participé aux études d’extension de la centrale électrique.
Comment expliquez-vous cela à un profane ?
De façon explicite, je dirai que je suis à la production d’énergie électrique ! Nous utilisons l’énergie électrique produite par l’Électricité De Guinée (EDG) qui nous donne 20 kilovolts par l’intermédiaire de deux transformateurs de 1250 kva chacun, (TR1 et TR2) en plus de nos sources internes qui sont orienté vers les armoires de commutation pour être distribuées.
Avons-nous nos propres sources de production ?
Bien sûr, nous avons nos propres installations qui sont les groupes électrogènes. Ils sont au nombre de six, mais deux sont hors service. Nous avons 2 groupes de grandes puissances, le G12 et le G8 qui ont respectivement 1 500 KVA et 1 250 KVA, ils peuvent supporter individuellement toutes les installations aéroportuaires. Nous avons aussi un groupe de 250 KVA que nous appelons G10 pour assurer uniquement le balisage et les aides à la navigation aérienne, il s’agit des lumières que vous voyez tout au long de la piste. Nous utilisons EDG mais comme vous le savez bien, ils ne préviennent jamais à quel moment il y a coupure d’électricité, pour des mesures de sécurité, nous lançons le G10 de 18h à 8h du matin, ce qui assure les aides à la navigation aérienne du côté de la piste. Même quand il y a coupure du côté commercial cela n’impacte pas les balises.
Comment fonctionne l’alimentation entre les groupes électrogènes et l’énergie offerte par EDG ?
Nous avons 2 sources d’énergie, à savoir EDG et les groupes électrogènes. Quand l’un est en service, l’autre est au repos. EDG nous fournit 20 Kilovolts, qui passent par un transformateur de 1 250 kva qui abaisse l’énergie à 400 voltes puis elles sont traitées par priorités en fonction de la commande que nous choisissons pour desservir les installations aéroportuaires. En terme simple, EDG nous fournit de l’énergie, qui parfois n’est pas adaptée, mais avec nos installations nous équilibrons pour la rendre exploitable. Nos sources d’énergie par contre nous donnent l’énergie nécessaire.
Quels sont vos défis au quotidien ?
La stabilité de l’électricité auprès des installations aéroportuaires. Je suis sensé assurer l’électricité H24 dans tout l’aéroport, car la moindre coupure peut coûter cher à l’entreprise. Depuis mon pupitre de commande je vérifie les paramètres de tensions, de fréquences etc. Mais c’est très difficile de maintenir le cap, nous évoluons avec un système manuel, les appareils sont vétustes, ça reste un défi de taille à surmonter. Quand il y a coupure, le mécanicien court pour allumer son groupe électrogène et le centraliste (que je suis) entre pour faire la commutation, par ce que nous n’avons pas de système de relai automatique. Nous avons aussi besoin de personnel en plus, nous ne sommes que deux qui se relayent à ce poste, je travaille 24h pour me reposer le lendemain. Dans de telles circonstances, il est difficile d’assumer pleinement son rôle. Et un besoin de formation s’impose aussi.
Que suggérez-vous ?
Un recrutement ou des stagiaires en plus, nous pouvons partager nos expériences car c’est le bon moment. Ce système que nous exploitons, si tu n’y es pas initié, tu ne peux l’utiliser ! Tu peux être diplômé en électricité à la meilleure université au monde, si tu n’as pas appris à utiliser ce système, tu ne t’en sortiras jamais. Nous souhaitons avoir des renforts en plus.
Que souhaitez-vous améliorer dans ce service ?
Les installations que nous avons. Elles sont archaïques donc il faut tout remplacer. C’est le cas des réglages de transformateurs. Nous avons besoin de deux mais il n’y a qu’un seul qui fonctionne, quand il tombe en panne nous ne pourrons plus exploiter l’énergie fournie par EDG et les répercutions seront très graves. Pour la petite histoire, les périodes où le service EDG est instable, nous sommes obligés de migrer sur nos propres sources à partir de 18h et cela nous coûte une forte quantité de consommation en carburant, c’est très coûteux pour la société. Pour ce fait, tout est à remplacer, il y a des installations qui datent de 1987, les entreprises qui les ont fabriquées ne fonctionnent plus.
Quand elles tombent en panne, il n’y a plus de pièces de rechange ! J’exhorte aussi la direction de nous acheter des EPI conformément à notre métier. Comment parvenir à une modernisation des installations ?
En faisant des visites d’immersion auprès d’autres sociétés de la place, tels que le Port Autonome de Conakry, les entreprises des zones minières ou initier des voyages dans la sous-région pour visiter leurs installations et comprendre comment ils ont pu muter vers la modernisation.
Votre mot de la fin ?
Au même titre que les autres employés, j’estime que je suis un travailleur dévoué pour la SOGEAC ! J’espère que les décideurs prendront en compte nos requêtes pour améliorer nos conditions de travail, pour le grand bien de cette entreprise. Je souhaite qu’on ait de nouvelles installations et que cela soit fait en ma présence, j’aime servir cette entreprise et je ne pense pas que ça s’arrêtera maintenant. J’aimerais surtout que nos responsables passent un mot à l’équipe d’EDG, pour qu’ils nous informent des moments de coupures pour que nous priorisons notre groupe. Cela peut nous exempter des coupures brusques, très difficiles à gérer.