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Mutualiser sa trésorerie pour l’optimiser

S’il est de plus en plus commun de mutualiser du matériel, des locaux voire du personnel entre associations, il est encore peu fréquent de mutualiser sa trésorerie. Pourtant cela est possible, à condition de clairement en définir les modalités dans un contrat.

Centraliser la trésorerie de plusieurs sections d’une même association ou de plusieurs associations est avant tout une démarche solidaire. Le principal objectif est de pouvoir faire bénéficier ceux qui font face à des difficultés temporaires des excédents des autres. Et lorsque la trésorerie globale est excédentaire, elle peut être placée et rapporter des fonds.

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Accord avec la banque

Mutualiser plusieurs trésoreries nécessite de trouver un accord avec la banque. Si les différentes associations ont leurs comptes auprès d’établissements bancaires différents, il ne sera pas très aisé de centraliser les comptes. La mutualisation se limitera à placer ensemble les excédents sur un compte commun afin d’en tirer un meilleur bénéfice que chacune de son côté. En revanche, si plusieurs associations (ou plusieurs sections d’une même association, financièrement indépendantes) ont leurs comptes dans la même banque, il est possible de mettre en place des mécanismes d’entraide. Par exemple, il peut être pris en considération la trésorerie de l’ensemble du groupement pour déterminer le montant d’agios à payer. La trésorerie positive de l’un des membres peut ainsi compenser la trésorerie négative d’un autre et lui éviter d’être redevable d’agios. Les membres du groupement peuvent également décider de virer régulièrement le solde créditeur de leurs comptes (dans son intégralité ou uniquement la somme supérieure à un montant prédéfini) sur un compte centralisateur et la banque s’engager à prélever sur ce compte centralisateur pour abonder un compte débiteur d’un des membres.

Convention

Pour être gage de succès, une telle mutualisation doit se faire dans la confiance et en toute transparence. Il est important de s’assurer en amont que les valeurs qui semblent essentielles à chaque association sont partagées. Les données financières des uns et des autres doivent être accessibles. Et pour avoir pleinement

PRÊT DE TRÉSORERIE

Sans passer par la mutualisation, une association peut en aider une autre qui rencontre des difficultés de trésorerie grâce à un prêt ponctuel. L’article 23 de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 octroie en effet aux associations et aux fondations reconnues d’utilité publique la possibilité de « financer leur activité par des ressources empruntées, à titre gratuit et pour une durée qui ne peut être inférieure à deux ans, auprès de personnes morales […] ou auprès de personnes physiques, dûment avisées des risques encourus ». confiance et être solidaires, les modalités et mécanismes de la mutualisation doivent être clairement discutés ce qui nécessite de bien prendre le temps de se concerter. Par la suite, ces éléments doivent impérativement être posés par écrit dans une convention. Celle-ci reprendra notamment, de manière la plus détaillée possible, les modalités de fonctionnement, de calcul et de répartition des charges et des produits.

Suivi

Du fait des transits de trésorerie des comptes des membres vers ou en provenance du compte centralisateur, il y a en permanence un nivellement des soldes et un rééquilibrage des comptes de trésorerie. Il est impératif de mettre en place des outils qui permettent de suivre en détail la trésorerie apportée ou due par chaque membre. Au niveau comptable, on peut recourir au compte 45. Le compte 451 « Confédérations, fédérations, unions et associations affiliées » du plan comptable associatif enregistre tous les mouvements financiers (avances reçues ou mises à disposition de fonds) temporaires. On inscrit au débit le montant des fonds avancés à l’association par les associations partenaires, et à son crédit ceux que l’association met à disposition des autres.

Armelle Barroux

En savoir plus

« Se prêter de l’argent entre associations, c’est possible mais… », Associations mode d’emploi n° 177, mars 2016.

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