MAGAZINE ÉCOLOGIK N°3 OCTOBRE 2023

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#3 SEPTEMBRE 2023

ÉDITION SPÉCIALE

Ecologik LE MAGAZINE DE L’ÉCOLOGIE À la RÉUNION

SEDD 2023

Interview

Jerôme Filippini Spiruline

Préfet de La Réunion

l’algue au service de la santé

Réchauffement climatique Comment La Réunion se prépare-t-elle ?


UN TERRITOIRE DURABLE ET RÉSILIENT

QUI S’ADAPTE ET ANTICIPE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

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ous avons récemment élaboré notre nouveau Projet de Territoire auquel est maintenant adossé une nouvelle identité qui fédère autour des valeurs de solidarité et de proximité et affirme la fierté de tous les acteurs d’appartenir et d’œuvrer au développement de ce territoire. Bien plus qu'une simple image, ce nouveau logo symbolise notre Projet de Territoire, notre détermination à progresser ensemble, notre engagement à relever les défis à venir. Nous embrassons le changement et l'innovation, tout en honorant notre patrimoine.

UNE MARQUE TOURNÉE VERS LES DÉFIS DE DEMAIN Le nouveau logo met en lumière les spécificités du Territoire de l’Ouest :

la mer, la montagne, notre territoire, notre culture et le soleil. L’âme de cette nouvelle identité est le reflet de nos ambitions axées sur la préservation d’un environnement durable, la promotion d’une économie florissante et la mise en lumière de notre riche patrimoine.

Ce symbole circulaire est perpétuellement en mouvement, en dynamique pour s’adapter aux enjeux, construire et développer notre territoire.

#POULAVI

www.tco.re • LA POSSESSION • LE PORT • SAINT-PAUL • TROIS-BASSINS • SAINT-LEU •


Sommaire & Edito La transition écologique Après la nécessité, l’urgence

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| 04 - 06. Actualité durable | 08 - 09. Transition écologique | 10 - 15. Le dossier | 16 - 18. Mieux vivre | 20. La RSE | 22. Emplois verts | 24 - 25. Grandeur nature | 26. Acteur engagé | 28. Mobilité verte | 30 - 31. Économie circulaire | 32. Énergie | 34. Planète

“Spécial Écologik”, supplément gratuit du Quotidien • Directrice de la publication : Carole Chane-Ki-Chune • Directeur : Vincent Vibert • Directeur des ventes : Florent Bosc • Responsable de développement des produits : Jean-Pierre HUGOT • Rédaction : Stéphane Maïcon, Julien Georget, Jean-Pierre Vidot, Laurène Mazier, Véronique Weber • Maquette et relecture : Prépresse SAFI • Régie publicitaire : 0262 92 15 12 - email : resa.regiepub@lequotidien.re • Prépresse : SAFI • Impression : NID La Mare, Sainte-Marie.

Incendies au Canada et à Hawaï, inondations en Lybie, sécheresse à Mayotte et, partout sur la planète, un thermomètre qui s’affole, y compris chez nous puisque ces derniers mois d’hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés par Météo France. N’en déplaise à ceux qui doutent encore de ces dérèglements, il est désormais urgent d’agir. C’est aussi la raison de la parution de notre supplément qui coïncide avec la Semaine Européenne du Développement Durable, événement au sujet duquel notre Préfet, Monsieur Jérôme Filippini, s’exprimera dans nos pages. Alors, comment notre île se prépare-t-elle, comment compte-t-elle influer de manière positive sur son environnement pour ne pas mettre en péril sa formidable biodiversité et préserver le cadre de vie de nos générations futures ? Énergies renouvelables, mobilité douce, « green jobs », nos entreprises et nos collectivités s’emploient activement à inventer La Réunion de demain, comme vous le découvrirez dans notre dossier consacré à cette lutte qu’il nous incombe de mener contre le réchauffement climatique. Vous verrez aussi que pour protéger et valoriser notre belle nature, l’ONF et la SPL Edden demeurent des acteurs de premier plan. Et puisque chacun doit faire sa part, nous vous livrons également quelques conseils pour que la transition, ce soit aussi à la maison ! Pour que vous puissiez prendre soin de votre santé, de votre alimentation, le changement c’est dans l’assiette. Enfin, vous constaterez que certains d’entre nous prennent le sujet à bras le corps et font germer les idées. Qu’elles soient privées ou publiques, personnelles ou collectives, les initiatives en matière d’économie solidaire et circulaire ne manquent pas. Pour faire mieux et autrement…

Bonne lecture ! SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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ACTUALITÉ DURABLE

" LA REUNION EST UN EXEMPLE Et un atout pour la France ! "

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n poste depuis août 2022, Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, pilote les actions de l’État. Il est chargé, entre autres, de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines liés à l’écologie, la transition énergétique et à la protection de la biodiversité. 17 objectifs de développement durable (ODD) ont été fixés.

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ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023


ACTUALITÉ DURABLE

Interview

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Sur une île comme la Réunion où la pression foncière est plus que jamais forte face à des priorités que sont l’autonomie alimentaire et énergétique, ces objectifs sont-ils compatibles avec le développement du territoire ? Jérôme Filippini : Si on est engagés à La Réunion pour mettre en œuvre cette semaine européenne de développement durable depuis de nombreuses années, c’est parce que cette île concentre tous les enjeux de la transition écologique. A l’échelle de la planète, la préoccupation est l’adaptation au changement climatique et la protection de la biodiversité et du vivant. Et on s’aperçoit de plus en plus qu’il y a un lien entre les deux. Et qu’il y a aussi un lien entre la façon dont les humains vivent et la façon dont la planète vit et respire. Y compris sur des sujets comme l’accès à l’emploi, à l’édu-cation, à la santé. Il se trouve que la Réunion offre un concentré de tous ces défis. On est à la fois un territoire insulaire, isolé des influences extérieures et en même temps très exposé au climat. Depuis toujours La Réunion vit avec les cyclones. C’est aussi un territoire qui concentre une biodiversité magnifique, qui fait partie des trente hot spots dans le monde, qui sont à la fois exceptionnels par leur diversité mais qui sont aussi menacés. Les objectifs de développement durable, à la Réunion, c’est du concret. Presque tous, sur ces 17 ODD, sont importants et incarnés ici. La Réunion a des atouts et de l’expérience.

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Quels sont-ils ? J. F. : Il y a beaucoup de risques ici qui se concentrent. On a 7 risques naturels majeurs sur les 8 qui existent, à l’exception des risques de neige ou d’avalanche. Mais tous les autres sont là : séismes, inondations, volcan, cyclones… Et je trouve qu’à la Réunion il y a une culture de l’adaptation aux risques. Je l’ai vu peu après mon arrivée il y a un an, quand il a fallu se préparer au cyclone Freddy. On voit que les Réunionnais sont plus habitués à faire face à ces risques, bien plus que les gens de l’Hexagone et cela c’est un atout dont La Réunion peut se servir et être fière parce que cela peut servir de modèle et en tous cas d’inspiration pour la façon dont en France on doit se préparer à tous ces changements. Les Réunionnais sont plus prêts… ou moins déconnectés de ces adaptations que d’autres.

Jerôme Filippini, préfet de La Réunion

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C’est quelque chose que vous avez appris ici ? J. F. : C’est quelque chose que je connaissais mais que je vois encore plus précisément ici. Cette culture d’adaptation et je crois que c’est une énorme qualité qui va servir dans l’avenir à toute la population mondiale. Ceux qui savent faire face aux risques et s’adapter seront sans doute mieux armés que les autres. Il n’empêche que l’on n’a pas toutes les solutions et que l’on voit aussi des risques majeurs qui se présentent. Le premier est celui sur la biodiversité. On est une île sur laquelle sont arrivés énormément de plantes et d’animaux. L’homme, ici comme ailleurs a détruit beaucoup de faune et de flore. Il a apporté des plantes et des animaux et on vit aujourd’hui la problématique des espèces exotiques envahissantes qui menacent la biodiversité et plus concrètement le classement du parc national au patrimoine mondial de l’Unesco. On s’est fortement mobilisés pour faire face à cela, l’Etat, le département, les communes pour essayer de replanter les endémiques.

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La Réunion est attractive et attire chaque année plusieurs milliers de nouveaux arrivants avec des besoins accrus en infrastructures, énergie, logements… Peut-on arriver à trouver l’équilibre entre ce développement et la préservation de la biodiversité et de l’identité de l’île ? J. F. : Il faut savoir ce que l’on veut. Si on veut à la fois offrir des services à une population croissante et en même temps protéger le patrimoine naturel, il faut faire

des choix. C’est vrai en particulier pour préserver les capacités de l’agriculture. Il reste 40 000 hectares de terres agricoles, 4 000 de moins en 10 ans. Dans l’Hexagone, la surface agricole utile, c’est-à-dire la terre disponible pour nourrir les gens est de 4 000 mètres carrés par habitant. A la Réunion, c’est 10 fois moins, 400 mètres carrés par habitant. Si on ne fait pas attention, si on déclasse les terres agricoles il n’y en aura plus assez pour nourrir les Réunionnais. Alors que La Réunion a un atout aujourd’hui : un bon niveau d’autonomie alimentaire. 70% des fruits et légumes consommés sont produits localement, c’est un exemple unique en OutreMer et dans l’Hexagone à part quelques départements du Sud. Pour protéger cet atout, il faut maintenir le foncier agricole pour pouvoir nourrir les 900 000 habitants avec une projection de 1 million en 2044. L’une des solutions est de faire la ville sur la ville, construire un peu plus haut. On a un habitat à la Réunion qui est souvent très étalé. Il faut faire des écoquartiers. J’ai l’exemple d’opérations qui ont été faites à la Possession où on fait attention à l’écoulement de l’eau pour alimenter des coulées végétales. La régulation thermique c’est d’avoir de la verdure près de l’habitat. Il y a aussi le projet d’Ecocité de Cambaie qui a été conçu pour intégrer les préoccupations environnementales. Et pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, plusieurs dizaines de millions d’euros ont été alloués. Dans le cadre du front vert, décidé par Mme Elisabeth Borne, La Réunion a bénéficié cette année de 22 millions d’euros pour accompagner les projets pour plus d’économies d’eau, d’énergie, de revégétalisation…

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Quel est votre ressenti sur La Réunion, l’île Intense ? J. F. : Elle est intense à tous points de vue, en travail et responsabilités pour le représentant de l’Etat. Mais elle est aussi intense en émotions pour la personne que je suis. La Réunion est née du volcan et il y a une espèce d’énergie… tellurique qui a rendu tous les développements plus intenses à La Réunion. Celle de la nature, luxuriante. Et puis, il y a cette coexistence de populations d’origines tellement diverses… Cela fait quelque chose de très particulier. Je suis tombé très amoureux de La Réunion. C’est un territoire français qui est exemplaire pour l’adaptation de la France de demain. Si on regarde La Réunion on voit les défis, mais aussi les chances qu’à ce morceau de France et d’Europe dans l’Océan Indien et les bonnes inspirations qu’elle peut donner. SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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ACTUALITÉ DURABLE

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sécheresse : Mayotte face à la crise de l'eau

amais depuis 1977 Mayotte n’avait connu une telle période de sécheresse. Un phénomène d’ampleur mondiale qui touche plusieurs continents et qui a des conséquences sur le quotidien des peuples qui, outre le fait d’avoir un accès rationné à l’eau, voient cultures et élevages partir en poussière… Mayotte, île française de l’archipel des Sultans Batailleurs, connaît en plus des phénomènes de violence, un sérieux épisode de sécheresse avec des conséquences importantes sur le quotidien de la population. L’île est majoritairement alimentée par les eaux de ruissellement qui parviennent dans la retenue collinaire de Combani, aujourd’hui quasiment vide. Depuis le début du mois, les Mahorais sont privés d’eau deux jours sur trois avec des coupures quotidiennes qui peuvent durer de 36 à 48 heures le week-end. Le lycée Younoussa Bamana, qui accueille plus de 2 600 étudiants a dû interrompre ses cours et la ville de Koungou a mis en place une fermeture alternée de ses écoles basée sur le calendrier des coupures, même si des cuves ont été mises en place. Pourtant un « chemin de l’eau » avait été mis en place pour garantir l’approvisionnement des établissements hospitaliers et scolaires, mais il semble aujourd’hui inopérant. Il se dit qu’une partie de ces problèmes 6

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sont liés aux travaux de raccordement de l’hôpital de Mamoudzou.

Les Eaux de Mayotte visées par une enquête du PNF… Mais il semble que le mal soit plus profond et révèle une mauvaise gestion des ressources en eau de l’île avec le syndicat des Eaux (Eaux de Mayotte) bénéficiaire hors plan Marshall, en 2022 d’un contrat de 350 millions d’euros avec l’Etat et qui fait l’objet d’une enquête du Parquet National Financier suite à un rapport de la Cour des Comptes qui a débusqué des détournements de fonds et des emplois de complaisance.

Les Mahorais sont privés d’eau deux jours sur trois avec des coupures quotidiennes qui peuvent durer de 36 à 48 heures le week-end. La population elle s’est organisée tant bien que mal. Des manifestations ont eu lieu contre cette pénurie, avec comme revendications la suspension des factures, la stabilisation des prix en bouteille et la mise en place d’un plan Orsec. Hygiène, cuisine, vaisselle, linge, ménage tout se fait désormais en trimballant des bassines vendues à prix d’or, dans des conditions sanitaires telles que seuls les plus riches peuvent en assurer la qualité. Face à cette crise majeure, le gouvernement a pris certaines mesures.

En déplacement à la Réunion, Philippe Vigier, ministre chargé des Outre-mer a fait une visite express pour expliquer les mesures qui avaient été prises par le chef de l’état pour « la mise en place d’un véritable plan Marshall à Mayotte. » L'État acheminera toutes les 3 semaines 600 000 litres d'eau potable depuis La Réunion. Toutes les personnes vulnérables ( un dixième de la population, soit 30 000 personnes ) bénéficieront d’une distribution gratuite de deux litres par jour. Un dispositif qui sera étendu aux personnes handicapées et en longue maladie. Par ailleurs, quinze citernes vont être réparties sur le territoire et remplies par une station de traitement pour qu’il y ait « zéro risque sanitaire ». Les entreprises bénéficieront d’une aide mise en œuvre par la Direction des finances publiques de Mayotte. Pour remédier de façon pérenne à ces problèmes des travaux sont actuellement en cours, notamment pour éviter les fuites importantes sur le réseau – 40 % du volume transporté - notamment sur l’interconnexion entre le nord et le sud de Mayotte moins riches en eau. D’autres solutions pour assurer une alimentation régulière en eau sont en cours de réalisation. Même si une unité de dessalement exploitée par Vinci ne fonctionne qu’au tiers de ses capacités sans pénalité, à Saada, une usine de traitement de l’eau de mer devrait voir le jour. Une solution qui a montré toute son efficacité et son utilité notamment dans les pays du Golfe Persique et même en Europe où la plus grande usine se situe en Espagne, à Barcelone, construite après la sécheresse qui a touché le pays en 2008. Des forages exploratoires ont également lieu à la recherche de nouvelles nappes.



TRANSITION ÉCOLOGIQUE

1 Million d'Arbres en 2028 Une ambitieuse campagne de reboisement

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Interview de Cyrille Melchior, président du conseil départemental

n cette période charnière pour La Réunion, Cyrille Melchior, président du Département de La Réunion porte son Plan Départemental de Transition Écologique et Solidaire. Il se dévoile comme une pierre angulaire de l'engagement collectif pour un avenir plus durable. Parmi les différents axes, se trouve un défis ambitieux. Planter un million d'arbres endémiques d'ici 2028. L'initiative incarne l'engagement collectif envers la préservation de la biodiversité et l'amélioration de notre qualité de vie. 8

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Quels sont les objectifs principaux du Département en renouvelant son engagement en faveur de la Transition Écologique et Solidaire ? L’île de La Réunion est l’un des 34 hauts lieux de la biodiversité reconnus mondialement. Il est de notre responsabilité de faire tout notre possible pour préserver ce bien commun. Le Département est engagé de longue date dans des politiques en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement et afin d’amplifier cette trajectoire, il a adopté en mars 2021 son premier Plan Départemental de Transition Écologique et Solidaire. L’objectif de ce plan est de réduire l’empreinte carbone et environnementale de la collectivité au sein même de son organisation et de son fonctionnement, mais également dans le cadre de l’élaboration de ses politiques publiques et de ses programmes d’investissement. Le Conseil départemental vise ainsi, à

court terme, à devenir une collectivité à énergie électrique positive, à diminuer de moitié le volume des déchets non recyclables ou encore à diminuer de 10% l’impact carbone de son parc auto. Il investit à plus long terme pour le territoire afin de lui permettre d’être plus résilient face à un environnement de plus en plus incertain du fait du changement climatique, avec par exemple la réalisation d’aménagements hydrauliques agricoles permettant un accès à la ressource en eau et un partage de l’eau entre les différents usagers.

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Comment le Département a-t-il impliqué les citoyens dans le processus de planification de la Transition Écologique et Solidaire ? Ce plan est le fruit d’un travail partenarial et collectif, mené avec les forces vives réunionnaises à l’occasion d’une concertation citoyenne réalisée en 2020. Il est le résultat d’un exercice innovant mené selon une démarche


TRANSITION ÉCOLOGIQUE

de démocratie participative. C’est également un engagement sociétal profond, pour préparer un avenir conciliant l’humain et la nature, basé sur la convivialité, la solidarité et l’inclusion durables. Le Département a ainsi souhaité, en 2022, accompagner les “ faiseurs de changement ” sur le territoire en lançant son premier Budget d’Initiative Citoyenne. Son rôle n’est pas de “ faire ” mais de susciter l’action par la prise de conscience et de faciliter sa mise en œuvre. Ce sont ainsi 55 projets qui ont été lauréats, dans diverses thématiques, et ce sont les 10 000 votes collectés qui ont permis leur sélection. Cette première édition confirme la volonté de la population réunionnaise de prendre sa place en tant qu’acteur mais aussi en tant que décideur, ce qui nous encourage à améliorer encore ce dispositif.

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Quel est l'objectif principal du programme de reboisement initié par le Département de La Réunion, et quelle est la date ciblée pour atteindre cet objectif ? Ce plan de reboisement est un projet formidable et ambitieux qui vise la reconquête écologique du territoire en plantant 1 million de plants d’espèces indigènes et endémiques de La Réunion sur toute l’île, tant dans les zones boisées que dans les quartiers, à l’horizon 2028. Toutes les forces vives de l’île sont associées à cette démarche : le monde économique, le tissu associatif, les acteurs du social et du médicosocial, les institutions, les acteurs de la culture

Le Conseil départemental vise ainsi, à court terme, à devenir une collectivité à énergie électrique positive, à diminuer de moitié le volume des déchets non recyclables ou encore à diminuer de 10% l’impact carbone de son parc auto. et du sport, et plus largement tous les Réunionnais. Ce plan entend créer un cercle vertueux favorisant la sensibilisation de la population, les jeunes notamment, sur les enjeux écologiques et les questions relatives au patrimoine naturel dans les quartiers, tout en soutenant le tissu économique local et notamment la filière horticole réunionnaise.

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Comment l'opération "Bwa de Kartié" contribue-t-elle à la sensibilisation de la population à la biodiversité ?

C’est à la fois une opération pédagogique de sensibilisation du grand public au dérèglement climatique et un outil concret pour en limiter les impacts et améliorer le cadre de vie, tout en assurant la promotion des espèces endémiques et indigènes

réunionnaises. Des opérations de plantations d'espèces endémiques et indigènes peuvent être mises en œuvre au sein des établissements scolaires pour sensibiliser les écoliers et les collégiens dans l'objectif de leur permettre d'être acteurs de l'opération Bwa de Kartié et de contribuer au Plan 1 Million d'Arbres pour La Réunion. Cette sensibilisation s'effectue par le dispositif d'aide "Dotation Biodiversité", voté par le Département en faveur des écoles et des collèges publics et privés. Ce dispositif a permis de sensibiliser pas moins de 1 000 élèves en 2022.

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Pouvez-vous fournir des chiffres concernant les réalisations du programme jusqu'à présent, tels que le nombre d'arbres plantés depuis 2019 et la superficie traitée contre les espèces invasives ? À ce jour, il y a environ 210 000 individus valorisés par des plantations. Soit environ 90 000 plants dans nos milieux urbains et péri-urbains, et environ 120 000 plants dans nos milieux naturels. Nous avons lancé le Plan 1 million d’arbres en juillet 2019, et depuis, plus de 35 partenariats ont été conclus avec des associations, des communes, des partenaires institutionnels ou même privés. Nous avons aussi créé une Banque de semences départementale et des pépinières départementales. En 2022, avec l’ONF, la SPL EDDEN ou des associations partenaires, nous avons traité 610 hectares pour la lutte contre les espèces invasives et la restauration des espaces, pour un montant de 2,3 millions d’euros. SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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LE DOSSIER

Lutte contre le réchauffement climatique

COMMENT LA REUNION SE PRÉPARE-T’ELLE ? L

a semaine européenne de développement durable (SEDD) organisée par l’Europe, aura lieu du 18 septembre au 8 octobre. L’occasion pour nos gouvernants de mobiliser tous les acteurs ( collectivités, entreprises, associations, citoyens) autour de 17 objectifs assez variés, qui vont de l’éradication de la pauvreté à la protection de la faune et de la flore. Mais les conséquences du changement climatique pèsent lourdement sur la vie des populations. Face à cette inéluctable échéance quelles sont les mesures qui sont prises à La Réunion ?

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LE DOSSIER

Les cyclones vont être plus intenses. Et provoquer des inondations, comme c’est le cas régulièrement à la Saline les Bains malgré des travaux de d’endiguement des ravines.

Le monde fait face à des vagues de chaleur et de sécheresse sans précédent. Entrecoupées d’épisodes pluvieux extrêmes où les inondations balayent tout sur des sols desséchés. La Réunion semble être un peu à l’écart de ces phénomènes. Mais notre île vient de vivre son mois d’août le plus chaud de son histoire. Comme le reste de la planète. “ Les vagues de chaleur détériorent la qualité de l'air, avec des répercussions sur la santé humaine, les écosystèmes, l'agriculture et même notre vie quotidienne ”, a souligné le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, à l'occasion de la publication du Bulletin sur la qualité de l'air et du climat. Le service européen Copernicus a annoncé que le monde vient de connaître ses trois mois les plus chauds jamais enregistrés. Les vagues de chaleur augmenteront le risque et la gravité des incendies de forêt, souligne l'OMM, comme c’est le cas au Canada, ou dans certains pays d’Europe. “ Les vagues de chaleur et les incendies de forêt sont étroitement liés. La fumée des incendies de forêt contient une potion diabolique d'éléments chimiques qui affecte non seulement la qualité de l'air et la santé, mais endommage également les plantes, les écosystèmes et les cultures – et entraîne davantage d'émissions de carbone et donc plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ”, a déclaré le Dr Lorenzo Labrador, responsable du réseau de veille de l'atmosphère et auteur du Bulletin.

Le cyclone BEJISA est venu passer la nouvelle année avec les Mascareignes en décembre 2013.

Notre île, du fait de son insularité, est à l’abri des dômes de chaleur qui touchent l’Europe grâce aux blocages anticycloniques Les épisodes de chaleur vont être plus nombreux Concernant 2022, l'Organisation rappelle que la longue vague de chaleur qui a frappé l'Europe a entraîné une augmentation des concentrations de particules et d’ozone troposphérique juste au-dessus de la surface de la terre. La concentration d'ozone réduit aussi la quantité et la qualité du rendement des cultures vivrières de base. “ À l’échelle mondiale, les pertes de récoltes dues à l’ozone sont en moyenne de 4,4 à 12,4% pour les cultures vivrières de base, les pertes de blé et de soja pouvant atteindre 15 à 30% dans les principales zones agricoles de l’Inde et de la Chine ” selon le Bulletin. Ce qui peut expliquer une partie du surcoût des matières premières et des produits alimentaires. Notre île, du fait de son insularité, est à l’abri des dômes de chaleur qui touchent l’Europe car les blocages anticycloniques qui les provoquent ont peu de chance de se produire. Mais l’été qui arrive s’annonce plus

chaud que ces dernières années. “ Avec le changement climatique et l’épisode El Niño en cours on s’attend à une hausse des températures cet été, alors que le trimestre avril-maijuin a déjà battu un record sur les températures moyennes, explique Marie Dominique Leroux, adjointe de la Division Etudes et Climatologie de Météo France Réunion. ” Si le record de température a été atteint à la Pointe de Trois Bassins avec 37°C, le risque de voir ce record monter à 40° existe à l’horizon 2100 avec une hausse des températures de +4°. Il faudra s’y faire. Les journées avec une température de 31°C vont être plus nombreuses. De 1981 à 2010 on enregistrait en moyenne 16 journées à plus de 31°C. Dans le scénario le plus optimiste, ce chiffre devrait être de 70 jours par an. Dans le pire des cas, 189 journées par an, soit plus de la moitié de l’année. Le renforcement des alizés et l’augmentation des températures viendront en outre aggraver l’assèchement des sols et le stress hydrique des plantes.

Le déficit en eau va s’accentuer Un océan plus chaud, cela veut également dire un risque cyclonique accru. Il y a actuellement une dizaine de phénomènes d’intensité variable qui passent à proximité de notre île. Et un océan plus chaud provoque des cyclones plus intenses qui vont migrer vers le sud et donc se rapprocher des Mascareignes. SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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LE DOSSIER

Les éoliennes de Sainte-Rose ont été remplacées par des modèles plus performants

Mais ils seront aussi plus rares, ce qui risque de provoquer des épisodes de sécheresse plus longs, un décalage de la saison des pluies à janvier et d’accentuer le déficit en eau des régions ouest et sud même si… “ Nous sortons de trois années de La Niña, qui correspondent à des températures plus basses des eaux de surface de l’océan pacifique. L’alternance avec le phénomène El Niño qui est en cours et voit l’eau se réchauffer, influence le climat de la planète entière. Nous sortons d’une période plutôt sèche et défavorable dans notre bassin, à une période qui devrait être plus humide et favorable sur le plan des précipitations, explique François Bonnardot, responsable d’Etudes et Climatologie à météo France Océan Indien (Quotidien du 13 juillet). ” Mais sur le long terme, le déficit en eau va s’accentuer dans les années à venir avec10 % pour le scénario le plus optimiste contre 35% dans le pire des cas. Dans le Sud-Ouest, le volume des pluies a significativement baissé (-36% depuis 1981) et cette baisse se produit particulièrement en saison des pluies (hiver). L’une des solutions pour préserver cette ressource est d’abord de limiter les pertes, estimées à 40% sur le réseau de l’eau potable de l’île. L’autre, est de réutiliser les eaux usées, dites “ grises ” (douche, éviers ou encore machines à laver ) pour certaines tâches domestiques comme les toilettes ou pour arroser son jardin après des traitements parfaitement au point pour se débarrasser des bactéries et des micro-organismes. La France est dans ce domaine en retard par rapport à ses voisins. Si 1% des eaux usées sont utilisées chez nous, il est de 10% en Italie et de 20 % en Espagne. A ces phénomènes climatiques va 12

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Notre production électrique provient pour 71,8% des énergies primaires (pétrole et charbon, incluant également les huiles usagées indifférenciables du charbon) et pour 28,2% des énergies renouvelables. s’ajouter une donnée qui bouleverse déjà la vie de populations qui vivent dans des archipels. Celle de la montée du niveau des océans. Et qui impactera à court et moyen terme nos rivales. Selon le dernier rapport du GIEC, le niveau des mers a augmenté de 14 cm depuis 1993 et sera de 30 cm à 1,50 m à l’horizon 2100 selon les mesures qui seront prises. Un phénomène que l’on peut déjà constater lors des épisodes de forte houle ou de grande marée, sur les habitations régulièrement inondées en baie de Saint-Paul, sur le front de mer de Saint-Louis dans le quartier de l’Etang, ou sur la plage de l’Hermitage.

Des mesures déjà concrètes A La Réunion, la température a augmenté de 0,9 °C depuis 1970. L’évolution du climat sur l’île dépend des niveaux d’émission de gaz à effet de serre. Sur l’île, la grande majorité de ces émissions provient de la consommation d’énergies fossiles (+ 60 % entre 2000 et 2019) pour se déplacer ou pour produire de l’électricité. Il fait bon vivre

Une expérimentation de filets a été mise en place par la Cinor pour récupérer des déchets au sortie des ravines et éviter la pollution des océans et des côtes. Avec succès. Mais la suite ?

sur notre île et l’augmentation régulière de la population (860 000 en 2020, en augmentation de 0,4% par an) génère de nouveaux besoins en logements, infrastructures, énergie. Notre production électrique provient pour 71,8% des énergies primaires fossiles (pétrole et charbon, incluant également les huiles usagées indifférenciables du charbon) et pour 28,2% des énergies renouvelables. Dans ce domaine, une profonde mutation a lieu actuellement avec une décarbonation de la production qui devrait être à 100% issue d’énergies renouvelables d’ici 2030. Leader de la production électrique à La Réunion avec 40 % du marché, le groupe Albioma va remplacer le charbon utilisé sur ses centrales du Gol et de Bois Rouge par des pellets, résidus forestiers importés du Canada. Et travaille avec le monde agricole et des transports pour récupérer les résidus végétaux et les palettes qui peuvent être transformés en biomasse. Et la centrale EDF PEI du Port sera convertie d’ici fin 2023 à la biomasse liquide. Mais conséquence du réchauffement climatique, l’énergie produite à partir des centrales hydrauliques souffre de la baisse de la pluviométrie (- 34% en 2020). Les investissements qui ont eu lieu dans l’éolien à Sainte-Rose, sur des fermes photovoltaïques ( plus de 200 sur l’île), les travaux de recherche en géothermie sur Salazie et Cilaos devraient augmenter le pourcentage d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique, qui était de 31 % en 2019. On peut aussi rajouter au niveau du photovoltaïque les incitations financières de la Région pour équiper aussi bien les entreprises que les particuliers en photovoltaïque et disponibles sur le guichet La Réunion EcoPositive. Elles permettent de réduire sa facture d’électricité et son empreinte carbone.


LE DOSSIER

Le téléphérique Papang est un succès incontestable pour la Cinor et Saint-Denis. On attend celui de la Montagne.

Des systèmes qui ont notamment permis aux populations du cirque de Mafate d’être autonomes en énergie via des panneaux photovoltaïques couplés à des batteries. Le chèque photovoltaïque permet aux particuliers propriétaires de leur habitation ou aux exploitants agricoles ou artisans d’obtenir une subvention de 2 000 euros à 6 000 euros pour des installations avec stockage.

Des modes de transports collectifs plus doux Les embouteillages sont un véritable fléau sur les routes. Avec une moyenne de 30 000 véhicules neufs vendus chaque année, ce sont 150 km de bouchons de plus par an qui s’additionnent sur notre réseau routier. Alors que l’ile Maurice ne cesse d’augmenter son réseau du Metro Express et qu’il vient de mettre en service son premier bus 100% électrique, on est encore à se poser des questions sur le futur de notre mobilité avec des états généraux qui ont eu lieu au mois de juin de cette année. 66% des déplacements domicile – travail ont lieu en voiture contre 7 % pour les transports en commun ( statistiques INSEE de 2017 ). Ces déplacements contribuent pour 29% aux émissions de gaz à effet de serre par habitant et sont en hausse constante. Si l’arrivée de véhicules électriques ne devrait pas changer la donne à court terme, avec seulement 10% du marché (environ 2 800 véhicules), se posera inévitablement la question des recharges et du traitement des batteries pour lesquelles il n’existe actuellement aucune solution, y compris celle de les renvoyer en métropole. L’une des pistes est le développement des transports collectifs et alternatifs. Mais un rapport de la cour des comptes

sur le Syndicat mixte des Transports de La Réunion (SMTR), publié en 2021, souligne “ le manque de coordination entre les réseaux de transports en commun, la multitude d’acteurs, la multitude de périmètres de transport, les différents délégataires avec des montages contractuels complexes, la multitude de tarifications ” du système actuel. Pas simple pour des usagers interrogés lors de ces états généraux, d’arriver à jongler entre les différents réseaux ( Car Jaune, Citalis, Alterneo, Estival…). Le succès du téléphérique Papang, piloté par la Cinor, qui désenclave les hauts du Moufia et de Bois-deNèfles ( plus de 6 000 passagers/jour) vers le Chaudron a de quoi séduire d’autres communes. L’autre projet entre la Montagne est Saint-Denis est actuellement en stand-by, la Mairie de Saint-Denis n’étant pas d’accord sur son ancrage. Mais d’autres communes comme Saint-Paul envisagent cette solution pour désenclaver les zones de

Bois-de-Nèfles à Plateau-Cailloux. La panacée pour l’ensemble des acteurs de cette mobilité reste le développement d’un Tram. Torpillé par Didier Robert à son arrivée à la Région en 2010, le Tram train entre Saint-Denis et la Possession a été remplacé par une trois quart de NRL qui fait une fois de plus part belle au tout automobile. Des projets ont vu le jour comme le TAEO d’un coût de 500 millions d’euros, initié par la Cinor entre l’aéroport et le centre-ville de Saint-Denis, qui a été abandonné. Mais la volonté politique est celle d’un réseau ferroviaire comme l’a demandé Huguette Bello, la présidente de Région, sollicitant l’aide du gouvernement qui a débloqué une enveloppe de 100 milliards d’euros pour les trains dans toute la France. Une ligne entre SaintBenoît et Saint-Pierre en passant par Saint-Denis ? Comme le ti-train d’autre fois ? On peut rêver…

Un ti Train de Saint-Benoît à Saint-Pierre comme avant ? Faute de prendre des décisions et des initaitives, on organise des états généraux de la mobilité (photo Archives départementales). SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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LE DOSSIER

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À l’Office National des Forêts

LA GESTION DU RISQUE INCENDIE EST PRIORITAIRE !

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es millions d’hectares partis en fumée au Canada (1 068 incendies actifs dont 688 hors de contrôle), en Grèce, au Portugal, un incendie meurtrier à Hawaï en août causant la mort de plusieurs centaines d’habitants, le réchauffement climatique avec épisodes extrêmes (incendies, inondations, glissements de terrain…) est plus que jamais au cœur des préoccupations des populations. De tels drames peuvent-ils survenir à La Réunion où 2 800 hectares sont partis en fumée en 2011 (200 hectares en 2020) sont encore dans toutes les mémoires ?

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ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023

“ L’effondrement climatique a commencé ”, a réagi le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres alors que l’institut Copernicus a révélé que 2023 sera l’année la plus chaude de l’histoire. Mais à La Réunion, le sentiment est plus que mitigé car si nous venons de vivre le mois d’août le plus chaud de l’histoire de notre île, nous avons aussi bénéficié d’un excédent de pluie de 75 % en moyenne sur l’île, précise Météo France, avec notamment 2,5 fois plus de pluie qu’un mois d’août moyen sur le Sud Sauvage. Mais du côté des autorités, la vigilance reste de mise car nous sommes entrés dans la période réputée la plus sèche de l’année, de septembre à décembre. Le couvert forestier à La Réunion totalise 120 000 hectares (45 % de la superficie de l’île) dont 101 000 hectares de forêts gérées majoritairement par l’Office National des Forêts qui est fortement engagé dans les opérations de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI). “ Plusieurs administrations travaillent en coordination au bénéfice de la forêt pour lutter contre les incendies, explique Thierry Eme, coordinateur DFCI à l’ONF : Météo France, la gendarmerie, la police, la préfecture, la


LE DOSSIER année, quelques jours très critiques où tout peut arriver. La sécheresse de la végétation, c’est quelque chose que nous pouvons quantifier relativement. Météo France est capable de déterminer les jours de grand vent. En fait, on peut avoir un dispositif meilleur qu’en 2020 mais il reste cette incertitude. L’idée pour nous est de pouvoir intervenir vite et fort pour contenir le feu rapidement. Il suffit d’un verre d’eau pour éteindre un petit départ de feu, deux minutes après avec les 400 litres d’un véhicule de patrouille on peut s’en sortir, mais cinq minutes plus tard un véhicule de pompier peut ne pas suffire à arrêter un feu. ”

Lucille Pequinot Technicienne spécialisée ONF dans le “ labo ”. Des prélèvements de végétation ont lieu sur les différents massifs, leur hydrométrie est analysée pour connaître leur état de sécheresse.

DEAL, la DAAF, l’Etat Major de zone, le parc national, le SDIS, le Département et l’ONF. Des réunions ont lieu chaque semaine pour faire le bilan, analyser le niveau de risque et déterminer les forces terrestres à déployer. En matière de DFCI, notre premier travail à l’ONF est la surveillance des forêts à l’aide des patrouilles spécifiques, certaines sont armées de moyens de lutte contre ces incendies pour intervenir sur des feux naissants avec 400 litres d’eau à bord de véhicules tout terrain lors de la période à risques de septembre à décembre. Chaque mois nous faisons l’état des lieux des hydrants (ndlr : réseau d'eau permettant d'alimenter des engins de lutte contre l’incendie), voir s’ils sont fonctionnels, de façon à fournir au SDIS un équipement optimal s’ils doivent intervenir ”.

Ce qui s’est passé en 2010-2011 au Maïdo a servi de leçon avec le développement d’une stratégie DFCI qui n’existait pas avant.

Intervenir vite et fort Des plans de massifs ont été établis sur 4 des principales zones forestières sensibles au feu : le Volcan, l’Etang Salé, les Hauts Sous le Vent / Les Makes, les Hauts de Saint-Denis / Grande Chaloupe. Ces zones bénéficient de programmes de travaux, avec un état des équipements existants, leur entretien et leur amélioration, ainsi qu’un plan d’aménagement où sont recensés les points d’eau, les retenues collinaires, les citernes. “ Un gros travail est également effectué aux abords des routes et des pistes pour dégager tout ce qui peut être combustible et faciliter l’accès des équipes sur les massifs forestiers ”, souligne Lucille Pequinot, technicienne spécialisée DFCI à l’ONF. Ce qui s’est passé en 2010-2011 au Maïdo a servi de leçon avec le développement d’une stratégie DFCI qui n’existait pas avant. La détection et les équipements ont été améliorés. “ Il y a eu aussi une véritable prise de conscience de la population, explique Thierry Eme, mais le risque existe. Il peut y avoir concomitance entre une période de sécheresse de l’air, de la végétation et un vent très important. On a comme ça, chaque

Benoît Loussier, nouveau directeur régional de l’ONF Ingénieur en chef des ponts, eaux et forêts, Benoît Loussier a pris ses nouvelles fonctions de Directeur régional de l’Office National des Forêts à La Réunion. Il remplace Sylvain Léonard qui a rejoint la Direction Générale de l’ONF. Il connaît bien l’Outre-Mer pour avoir exercé en Martinique et les massifs montagneux pour avoir été, avant sa mutation à La Réunion, directeur de l’Agence ONF des Alpes de Haute-Provence.

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VIVRE MIEUX

QUELLE alimentation pour demain ? 16

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VIVRE MIEUX

Guillaume Boyelle, producteur chez Solutions Nature

Spiruline

L'algue bleue au service de la santé

À

La Réunion, une petite communauté de cultivateurs a embrassé une mission nutritive et environnementale : la production de spiruline. Cette micro-algue aux bienfaits exceptionnels est en train de gagner en popularité grâce à ses propriétés nutritionnelles impressionnantes. Guillaume Boyelle, un producteur local de spiruline chez Solutions Nature, partage son enthousiasme pour cette précieuse ressource. Guillaume Boyelle, un ancien étudiant en pisciculture et aquaculture, découvre la spiruline en 2008 en tant que consommateur. “ Les avantages nutritionnels de cette algue, tels que les protéines, les vitamines, les antioxydants, le fer et le magnésium... Elle m'a fait

grand bien. Ses apports nutritionnels m'ont soutenu." Outre ses bénéfices physiques, Guillaume reconnaît que la spiruline a également un impact positif sur l'équilibre du corps et de l'esprit. En 2010, Guillaume prend l'initiative de cultiver lui-même la spiruline. Bien qu'ils soient encore peu nombreux sur l'île, les producteurs de spiruline de la Réunion jouent un rôle crucial dans la promotion d'un mode de vie sain. Élevée dans des bassins protégés par des serres, l'algue bénéficie d'un agitateur pour maintenir une circulation d'eau adéquate. Le milieu de culture doit être riche en sels minéraux, mais la spiruline a également besoin d'éléments nutritifs provenant de plantes, tels que l'azote, le phosphore et le potassium.

Production toute l'année Contrairement à certaines régions, la Réunion offre des conditions climatiques favorables à la culture de la spiruline tout au long de l'année. “ Cette algue se développe dans des températures supérieures à 20 degrés Celsius. Même pendant l'hiver austral, où la température du bassin peut être légèrement supérieure à 20 degrés Celsius, la spiruline continue de pousser, bien que plus lentement ”. La spiruline se présente généralement

sous forme de paillettes, mais Guillaume Boyelle va plus loin en proposant de la spiruline fraîche incorporée à de l'huile de l'olive et du gros sel, de l'ail et des épices indiennes. “ On dirait un pesto indien, je l'ai appelé la Spirulette ”. Autre recette du producteur, de la spiruline fraîche avec du miel : “ le Spirumiel ! ”. Il est possible de trouver la spiruline sous toutes ses formes à la Réunion, chaque producteur possède ses recettes maison. On peut aussi l'acheter congelée neutre, sous forme de paillettes, de comprimés...

Une algue aux innombrables bénéfices Protéines, acides aminés essentiels, acides gras essentiels, vitamines diverses, fer biodisponible, activités antioxydantes et anti-inflammatoires, ainsi que des propriétés anticancéreuses et antivirales... En outre, la spiruline est une source de protéines extrêmement efficace. Elle produit 500 fois plus de protéines que le bétail sur une surface équivalente. De plus, sa production nécessite beaucoup moins d'eau que celle du bétail. Ces avantages ont attiré l'attention des organisations humanitaires et des ONG qui l'utilisent pour lutter contre la malnutrition à travers le monde.

Outre ses bénéfices physiques, la spiruline a également un impact positif sur l'équilibre du corps et de l'esprit. SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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MIEUX-VIVRE

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ÉcologiK au Quotidien

Astuces pour être Plus Écolo à la maison

N

otre planète fait face à des défis environnementaux majeurs et chacun de nous a un rôle à jouer pour réduire notre empreinte carbone. Adopter des habitudes écologiques dans notre vie quotidienne est essentiel pour préserver notre environnement. Voici dix conseils simples et efficaces pour vivre de manière plus écologique à la maison.

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Réduire, Réutiliser, Recycler

Avant de jeter quoi que ce soit, demandez-vous si vous pouvez le réutiliser

ou le recycler. Réduisez les déchets en optant pour des produits durables et en évitant les emballages superflus. Avant d'acheter un produit, examiner la manière dont il est emballé, peut être pourriezvous privilégier un produit qui possède moins d'emballage plastique ? Avez-vous pensé au vrac ?

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Économie d'Eau

Installez des mitigeurs sur les robinets et prenez des douches plus courtes, simple comme bonjour... Vous pouvez également collecter l'eau de pluie pour arroser vos plantes, de simples récipients dans le jardin ou sur le balcon feront l'affaire.

3

Éclairage Économe

Remplacez les ampoules traditionnelles par des ampoules LED, elles sont bien plus économes en énergie. N'oubliez pas d'éteindre les lumières lorsque vous

quittez une pièce. “ Ce n'est pas Versailles ici ! ”. Simple encore une fois et tellement efficace ! Pensez également a éteindre complètement vos appareils électroniques. En effet, même lorsqu'ils sont en veille, ces derniers continuent de consommer.

4

Tri des Déchets

Mettez en place un système de tri des déchets à la maison. Séparez les déchets organiques, les plastiques, le verre et le papier pour faciliter le recyclage. Vous pouvez d'ailleurs utiliser les déchets organique pour le compost si vous avez un jardin !

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Cuisine Écologique

Privilégiez les aliments locaux et de saison pour réduire l'empreinte carbone liée au transport. Évitez le gaspillage alimentaire en planifiant vos repas et en conservant les restes.

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Jardinage Responsable

Créez un jardin écologique en utilisant des engrais naturels et en favorisant la biodiversité. Les plantes locales et les jardins potagers sont excellents pour l'environnement.

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Produits Écologiques

Utilisez des produits de nettoyage et des produits de beauté écologiques et naturels. Évitez les produits jetables au profit de solutions durables. Il existe pléthore de recettes traditionnelles pour remplacer les produits ménagers nocifs et souvent onéreux !

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Sensibilisation et Éducation

Partagez vos connaissances avec vos amis et votre famille pour encourager une prise de conscience collective. La sensibilisation joue un rôle crucial dans la transition vers un mode de vie plus respectueux de l'environnement. 18

ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023


LE BROYAT VÉGÉTAL :

LA SOLUTION ÉCOLOGIQUE POUR NOURRIR LES SOLS RÉUNIONNAIS

Le broyat végétal est un amendement naturel issu des déchets végétaux collectés auprès des Réunionnais. Disponible toute l’année, le broyat est une ressource au coût abordable qui s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire et de circuit court à l’échelle de La Réunion, puisqu’il résulte du tri et du traitement des déchets verts.

Des femmes et des hommes au service des forêts réunionnaises

Aujourd’hui, le broyat végétal est utilisé en paillage, et permet ainsi de : • Limiter l’enherbement n Moins d’entretien des parcelles • Conserver l’humidité des sols n Moins d’irrigation • Amender les sols n Apport progressif de matière organique Le broyat peut également être utilisé en reconstitution de sol, litière pour les bovins et aménagement paysager pour les professionnels et les particuliers.

NOUS PRODUISONS UN BROYAT VÉGÉTAL CONFORME À LA NORME NFU44-051, UTILISABLE NOTAMMENT EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE. Pour tout renseignement, contactez-nous au :

Green Tropical Circle (GTC) est une société réunionnaise spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets. Nous gérons 3 plateformes de broyage de déchets végétaux partout sur l’île pour le compte des syndicats mixtes sur :

Saint-Denis

Saint-Leu Saint-Pierre

Conception

0692 23 79 88 • commercial@gtc.re

L’ONF est le premier gestionnaire des espaces naturels en France et le partenaire privilégié du Conseil départemental qui finance la mise en œuvre de ses actions, avec l’aide de l’Europe.

GREEN TROPICAL CIRCLE EST UNE SOCIÉTÉ DU GROUPE HOW-CHOONG,

Les 4 missions de l’ONF :

le partenaire environnement, au service des Réunionnais depuis plus de 30 ans.

Situé à Grand Coude sur l’île de La Réunion, est le premier et le plus important producteur de thé bio en France.

De la visite guidée de notre exploitation à la vente de nos produits (thé blanc, thé vert, huiles essentielles, hydrolats, confits, sirops, sablés…), nous vous invitons à venir découvrir l’ensemble de notre savoir-faire ! C’est au cœur de ce village, situé sur les hauteurs de St-Joseph à 1 100 mètres d’altitude, que s’épanouit une immense forêt de thé : un endroit unique et magique cultivé de manière éthique par Johny, qui a toujours travaillé dans le domaine de l’agriculture et de l’environnement, en s’appuyant sur les conseils d’anciens travailleurs du thé. Une expérience inédite et gourmande pour tous à La Réunion, qui vous en mettra plein les yeux et les papilles !

18 Rue Emile Mussard, Grand-Coude 97480 St-Joseph Tél : 262 692 601 888 / Email : info@enchampthe.com

Accueillir le public

Protéger la nature

Produire du bois

Prévenir des risques

Plus de 40% de la superficie de La Réunion est gérée au quotidien par les équipes de l’ONF : 987 km de sentiers pédestres, 596 km de routes et pistes forestières, 284 km de pistes VTT, 372 aires d’accueil aménagées, 200 opérations de lutte contre les plantes invasives, 9 574 m³ de bois vendus aux entreprises locales.*

L’ONF à La Réunion et Mayotte c’est une équipe de 94 employés administratifs et techniques, 127 ouvriers forestiers, et une vingtaine de jeunes (apprentis et volontaire service civique) en action. (* données 2022)


LA RSE

souffle RSE sur l'Événementiel Réunionnais

A

u cœur de l'écosystème événementiel réunionnais émerge une vision novatrice, portée par Coralie Fridmann, fondatrice de l'agence Olokaï. Son objectif : insuffler une nouvelle énergie au secteur en lui conférant une orientation résolument écoresponsable (RSE).

L'écoresponsabilité au cœur de l'action La démarche d'Olokaï ne se réduit pas à une simple organisation d'événements. Elle adopte une approche globale. Collaborant exclusivement avec des entreprises partageant des valeurs RSE, Olokaï intègre dès la conception de chaque projet un cahier des charges rigoureux, réduisant ainsi au maximum l'empreinte environnementale. Et pour aider le changement, elle collabore également avec celles qui souhaitent mettre en place des actions et changer. Pourquoi une telle philosophie ? Coralie l'explique avec ferveur : “ C'est en moi, c'est ainsi que je veux travailler. Je souhaite agir à mon échelle pour un “ monde meilleur ”, plus éthique, plus juste et respectueux de ce qui nous entoure ”. Cette conviction personnelle guide la démarche de la Réunionnaise, qui va bien au-delà d'une simple offre commerciale. Olokaï ne se contente pas de rêves utopiques, elle se projette dans des actions concrètes. Le déploiement d'un Label Événement 20

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à Ambition Durable (LEAD), le renforcement des partenariats et l'innovation sont autant de pierres angulaires de l'avenir tracé par Coralie. L'objectif est clair : étendre l'impact positif, ouvrir de nouveaux horizons et insuffler davantage de durabilité dans le secteur événementiel.

Faire germer la RSE à La Réunion À La Réunion, la RSE gagne progressivement du terrain, bien que son accueil soit diversifié. Coralie Fridmann

Étendre l'impact positif, ouvrir de nouveaux horizons et insuffler davantage de durabilité dans le secteur événementiel.

Coralie Fridmann, fondatrice de l'agence Olokaï s'attaque à la nécessité d'éduquer, de démontrer les avantages tangibles et de cultiver la transparence. Elle forge des partenariats fondés sur la confiance, prouvant que l'écoresponsabilité n'est pas seulement une option, mais une voie viable pour l'économie et la société insulaire. Voilà la dynamique de la nouvelle génération d'entrepreneurs réunionnais. Elle marque une étape significative dans l'évolution d'un secteur traditionnel, démontrant que les événements professionnels peuvent être des catalyseurs du changement positif pour l'environnement et la société à La Réunion. “ De nombreuses entreprises sont encore à la traîne ”, selon la jeune femme. Alors, elle entend jouer un rôle central en sensibilisant et en éduquant sur l'importance de cette démarche. Concrètement, comment Olokaï intègret-elle cette philosophie dans son travail ? L'agence agit en amont avec des cahiers des charges rigoureux et mesure l'impact environnemental, social et économique de chaque événement. Elle valorise aussi les partenariats avec des prestataires engagés. Les activités sont triées sur le volet pour les Team Building avec toujours un apport pédagogique et humain en lien avec la Réunion, le terroir et l'environnement. Pour les événements, elle va veiller à la réduction des déchets, à limiter le gaspillage ou encore l'emploi de matériaux éco responsables... Olokaï n'est pas seulement un acteur du changement, mais une passerelle entre les entreprises et un futur plus durable.


Mesdames, Messieurs, Le Sidélec Réunion se félicite de porter le dispositif, les « Générateurs », en partenariat avec l’ADEME. Ce sont des mesures concrètes pour mieux consommer et mieux produire notre énergie. Les « Générateurs » sont une première sur l’île. Les acteurs publics et privés peuvent bénéficier de l’accompagnement du Sidélec Réunion. C’est ensemble que nous contribuerons à lutter contre les effets du réchauffement climatique. « Si nou occup pas du climat ; le climat va occup de nou ». Merci à l’ADEME pour sa confiance !

ACCOMPAGNER LES COLLECTIVITÉS DE LA RÉUNION L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) est un établissement public du ministère de la transition écologique et du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle est engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources. C’est dans cet esprit qu’elle a créé plusieurs dispositifs : le Conseil en Energie Partagé (CEP), le Conseil en photovoltaïque et éolien, et l’Animation pour le développement des énergies renouvelables thermiques. Le Sidélec Réunion porte ces programmes avec l’ADEME.

En 6 ans, plus de 18 000 factures ont été saisies et analysées par le CEP, plus de 350 actions proposées dont une centaine ont été réalisées ou en cours. Technicien territorial au Pôle Transition Energétique du Sidélec Réunion, le CEP gère également le service de Maîtrise de la Demande en Energie (MDE) et Energies renouvelables (EnR) qui regroupe les dispositifs « Les Générateurs », « l’Animation pour le développement des énergies renouvelables thermique » et « l’Econome de flux ». *Cilaos, Entre-Deux, La Plaine des Palmistes, Les Avirons, Sainte-Rose, Saint-Philippe, Salazie et Trois-Bassins. Depuis novembre/décembre 2019 le service a été élargi aux communes de Sainte-Suzanne et de Petite-Ile.

Joël PAYET-LIXIVEL

Conseiller en énergie partagé et responsable du service MDE / ENR

Erwan MINATCHY

Depuis octobre 2017, le Sidélec Réunion accompagne gratuitement 10 communes* de l’île au titre du dispositif, développé avec le soutien de l’ADEME, de Conseil en Energie Partagé. L’objectif est d’assurer : un suivi des consommations et des dépenses du patrimoine communal en matière d’énergie et un accompagnement technique pour aider la commune à définir et mettre en œuvre un plan d’action pluriannuelle dans la perspective d’améliorer l’efficacité énergétique de son patrimoine (bâtiments, éclairage public, flotte de véhicule). « A travers mes missions, j’encourage par des actions concrètes à une meilleure prise en compte de l’énergie dans la commune et ainsi lui permettre de diminuer les émissions de GES, de maîtriser les consommations et les dépenses et de développer les énergies renouvelables. De la récolte des données de facturation au plan d’action en passant par la rédaction d’un bilan énergétique du patrimoine, j’accompagne la commune dans la réalisation des préconisations proposées et sur l’ensemble des projets relatif à l’énergie. »

Le Sidélec Réunion, en partenariat avec l’ADEME, met à disposition des collectivités un conseiller photovoltaïques et éolien. Ce dispositif de conseil, s’intègre au sein d’un réseau National appelé « Les Générateurs ». Ce réseau de conseillers est présent dans 12 régions et notamment dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM). Unique conseiller en photovoltaïque et éolien de l’île, Erwan MINATCHY est le référent au sein du Sidélec Réunion. C’est à la fin de son cycle d’études supérieures qu’il a intégré la collectivité. « A La Réunion, je suis le seul conseiller du réseau afin d’aider les 24 communes à réaliser des projets photovoltaïques et l’éoliens : c’est un levier mis en place pour atteindre les objectifs fixés dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) en termes de déploiement d’EnR. Pour rappel, environs 72% de notre électricité était produite à partir d’éléments importés comme le charbon ou encore le fuel. Installer des centrales photovoltaïques nous permet donc d’une part, de produire de l’énergie avec un bilan carbone le plus faible et d’autre part de moins dépendre des importations.»

Conseiller photovoltaïques et éoliens

Matthieu KBIDY

Chargé de mission ENR solaires thermiques Ce dispositif relatif au solaire thermique, existe depuis 2016 dans l’hexagone et depuis avril 2023 à La Réunion. Le but est de mobiliser les structures publiques territoriales pour accroître le déploiement des énergies renouvelables thermiques de l’échelon communale au départemental. Les missions sont clairement identifiées : recenser les opérations susceptibles d’être financées dans le cadre du Fonds Chaleur de l’ADEME, accompagner en phase étude jusqu’à réception des travaux, assurer un pilotage administratif et technique pour l’ensemble des projets. Ce déploiement vise à valoriser l’ensemble des sites à équiper en eau chaude solaire et ainsi générer des économies pour les collectivités. « Mon travail est donc de concourir au développement des projets solaires afin d’initier l’utilisation de capteurs solaires thermiques (en remplacement des résistances électriques) dans la production de l’eau chaude sanitaire sur les différents sites. Par exemple, ces capteurs peuvent être utilisés dans des cuisines centrales, des gymnases, des écoles ou pour les besoins sanitaires de manière général. Le but est de rendre ces installations plus fonctionnelles et efficaces, tout en contribuant aux économies d’énergies. Ce dispositif vise à la fois la production d’énergie solaire et l’efficacité énergétique. Il nous rend partiellement autonomes en matière d’eau chaude sanitaire tout en réduisant les consommations d’énergie du site. La seule particularité pour les acteurs privés – par rapport aux collectivités qui ont transféré leur compétence MDE et ENR où je m’occupe de toutes les étapes, de l’initiation de la phase étude jusqu’à la phase travaux et exploitation – est un accompagnement limité aux appels de fonds pour le financement des études. Ils bénéficieront tout de même de conseil administratif et technique dans le montage de l’opération pour la partie travaux. » Le premier projet « solaire thermique » initié par le Sidélec pour les besoins de la cuisine centrale des Avirons va être mis en service dans les prochaines semaines.

Louis Alexandre MAILLOT Econome de flux

Depuis juillet 2023, le Sidélec Réunion s’est doté d’un Économe de flux suite à l’appel à Projets (AAP) « PALETUVIER 2 » lancé par la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR). Ce dispositif d’Économe de flux est un service de proximité mis gratuitement à destination des communes. Dans ce cadre, les communes bénéficiaires partagent les compétences d’un technicien spécialisé qui les accompagne dans le but de leur permettre de faire des choix en matière de performance énergétique et de gestion des consommables sur leur patrimoine. « Tout comme le CEP, mon objectif est d’aider les villes de La Réunion à maîtriser leur consommation et dépense en énergie. Mon rôle premier est de sensibiliser, d’observer comment les collectivités consomment leur énergie et d’apporter mon expertise pour mettre en place des actions concrètes visant à réduire leur consommation. Pour cela, j’encourage l’utilisation de gestes simples tels qu’éteindre les lumières, ajuster les consignes de température des climatiseurs ou encore utiliser des appareils économes en énergie. Je vise à aider les collectivités à adopter des habitudes plus écologiques pour réduire leur consommation énergétique. Il y a donc une phase d’analyse des factures très conséquente, puis d’élaboration d’un rapport/bilan intégrant des actions d’amélioration suite à mes visites techniques sur les bâtiments considérés comme les plus énergivores de chaque commune. Je peux également suggérer la mise en place d’installation de panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques en fonction du site. » Pour ces communes ce n’est pas moins de 5400 factures d’électricité de 189 bâtiments communaux et 239 postes d’éclairage public qui seront analysées. Tout comme le conseiller en photovoltaïque et éolien, Louis Alexandre MAILLOT a intégré la collectivité à la fin de son cycle d’études. « J’ai appris le métier lors de mon stage de fin d’études de Master », précise-t-il encore.


EMPLOIS VERTS

Les green jobs

F

ont le vent en poupe

ace à l’urgence climatique et aux défis que doivent relever nos sociétés pour créer un monde plus durable, les métiers dits verts et verdissants deviennent incontournables... Pour accompagner la transition écologique et énergétique, entreprises, pouvoirs publics, et associations s’accordent à dire que les métiers de l’environnement sont devenus indispensables dans tous les secteurs d’activités.

Ces emplois liés à la transition écologique se répartissent en deux catégories. D’abord, les professions dites “vertes”, à finalité environnementale dans tous domaines principaux à savoir : la protection du patrimoine naturel, de la faune et de la flore (gardes forestiers, agents d’entretien des rivières, agent technique des parcs 22

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nationaux…), la gestion des déchets, traitement et distribution d’eau (agent d’assainissement, égoutier, responsable hygiène et propreté municipale, agent de collecte des déchets, chef d’exploitation de station d’épuration, technicien en traitement des eaux…), et la mesure, contrôle et hygiène sécurité environnement (technicien en analyse de pollution, agent de traitement dépolluant, technicien de dépollution nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique, technicien en analyse de pollution…) Après ce premier cercle se trouvent les métiers dits “verdissants”, selon l’expression utilisée par le ministère de la Transition écologique. Il s’agit d’emplois touchés par la transition, sans pour autant avoir de finalité directement environnementale. Environ 3,8 millions de personnes sont concernées en France dans des secteurs variés tels que le bâtiment, les transports, l’industrie, la recherche et développement, l’agriculture. Il peut s’agir de l’architecte qui se perfectionne sur les nouvelles normes environnementales, de l’ouvrier automobile qui se forme sur la maintenance de véhicules électriques ou du concepteur d’éco-emballages.

Au total, les métiers verts et verdissants représentent 14,5% de l’emploi toutes professions confondues, selon le ministère. Si le nombre de postes reste faible, la dynamique de création d’emplois est toutefois forte dans plusieurs domaines. Trois secteurs ont enregistré une hausse des emplois de 72% depuis 2006, selon l’Ademe : les “transports terrestres sobres en énergie et peu émetteurs”, les “énergies renouvelables et de récupération” et l’”efficacité énergétique du bâtiment résidentiel”. Plus d’infos sur https://www.pole-emploi.fr/actualites/le-dossier/environnement/les-emplois-de-leconomieverte-1/les-metiers-verts.html

En bref - Le secteur de l’énergie créerait environ 30 000 emplois d’ici à 2050 - Avec 196 000 emplois générés d’ici à 2050, la construction serait le secteur le plus pourvoyeur d’emplois. (Source : Stratégie nationale bas carbone - Rapport d’accompagnement - MTES, mars 2020).


Réalisation graphique : Département de La Réunion : Cédric ANAMOUTOU • ©Photos :Stéphane MICHEL l Hugo SANTACREU • 2023

SAUVONS NOTRE BIODIVERSITÉ ENDÉMIQUE Sat nou nana Le Bois de senteur blanc Ruizia cordata

Emblématique de l’île de La Réunion, il est extrêmement rare dans les milieux naturels réunionnais. Seules quelques reliques subsistent dans des zones peu accessibles. Notre piédbwa péi est menacé d’extinction, notamment par la présence d’espèces invasives telles que le Tulipier du Gabon et l’Arbre pieuvre.

ÉLAGUEZ OU REMPLACEZ VOTRE ARBRE INVASIF !

INVASIF L’Arbre pieuvre

menace le Bois de senteur blanc Devenu très envahissant dans d’autres îles telles que la Polynésie Française ou encore Hawaï, cet arbre avec une répartition de fleurs en forme de pieuvre se répand sur l’île et menace les milieux naturels de La Réunion.

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le Groupe Espèces Invasives Réunion !

Financé par

Porté par

" Les membres du GEIR " « Opérations cofinancées par l’État au titre du contrat de Convergence et de Transformation 2019-2022 »


GRANDEUR NATURE

BIODIVERSITE

un espace naturel à découvrir terrain fleurie avec la S.P.L. Edden

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ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023


GRANDEUR NATURE

De gauche à droite, au second plan: Jean-Philippe Maillot, Siméon Nourly, Marcel Pausé. Au premier plan : Guillaume Mithridate et Patrick Bienaimé.

S

itué entre SaintBernard et la ravine Grande-Chaloupe, le Domaine Fleurié ne manque pas d’arguments pour attirer les pique-niqueurs du dimanche comme les amoureux de pleine nature. En effet, change-écorce, bois de joli cœur, bois de rempart et bois d’olive noir y abondent. Marcel Pausé, chef d’équipe, a grandi non loin du Moulin Kader. En fin de 4ème, il a commencé des formations à l’Afpar en menuiserie. Un métier qu’il exercera 3 ans avant de découvrir qu’il est allergique à la sciure de bois. Obligé d’arrêter. De retour du service militaire, il enchaîne quelques petits contrats aidés. Jusqu’à ce qu’il fasse son entrée en tant qu’encadrant dans l’association « Genes » (Génération nouvelle entraide solidarité), une structure qui a ses racines au Ruisseau Blanc. ''C’est nous qui avons donné au Terrain Fleurié le visage qu’il a aujourd’hui. Il a fallu déblayé des épaves de voitures et finir de démonter deux vieilles cases à l’abandon. Le but était de faire de l’endroit un site touristique. J’étais

responsable d’une quinzaine de gars''. Aussi, lorsque la SPL Edden a repris la suite de la gestion de l’ENS, Marcel Pausé, référent sur le site depuis plus de 20 ans, a continué à évoluer dans ses fonctions. Aujourd’hui, il encadre un groupe de 6 personnes, jeunes et moins jeunes, mais toutes bénéficiaires du RSA, condition requise pour accéder à ce type de contrats. Ils sont tous habitants de La Montagne.''Ce sont des gens du quartier que l’on accompagne. Pour moi, c’est un moyen de leur donner un coup de pouce. Ce sont des bosseurs''. L’équipe a la charge de l’entretien de l’aire de pique-nique qui comprend 2 kiosques, 6 tables et leurs places à feu. ''Nous coupons le gazon, réparons les fascines de goyaviers, taillons les haies de vétiver et ramassons les déchets. Il nous arrive également de replanter des espèces endémiques, à la demande et sous le contrôle des scientifiques de la SPL''. Des tâches qu’ils accomplissent jusqu’au Chemin des Anglais, sur la partie comprise entre Saint-Bernard et la rivière Ti-Chaloupe. Des fonctions dont ces hommes s'acquittent avec plaisir car tous apprécient le travail en pleine nature. Ils ont à cœur de ''poursuivre l’aventure'' qui leur permet aussi de mieux appréhender leur territoire et de faire de nouvelles rencontres lorsqu’ils sont appelés en renfort sur d’autres ENS.

Curiosité géologique D’une surface de 97 hectares, le Domaine Fleurié est un Espace Naturel Sensible situé au sud-ouest de la commune de Saint-Denis, à proximité du quartier de La Montagne. L’originalité de cet espace naturel tient du fait qu’il est pourvu d’une vaste aire de pique-nique, à l’entrée du site (environ 4 hectares). Le domaine se caractérise également par la présence d’une forêt sèche rare (il ne subsiste aujourd’hui que 1% de sa surface originelle). Enfin, le site présente des formations géologiques intéressantes issues de processus d’altération des premières coulées de lave du Piton des Neiges.

L'on trouve sur l’ENS de Terrain Fleurié une zone analogue aux Padzas de Mayotte (zones déforestées, ravinées avec des sols rougeâtres), issue d'une argilification (processus de formation d’argile) et une érosion intense du sol, assurément aggravée par des épisodes d'incendies. Cette curiosité pédologique (étude de la formation et de l'évolution des sols) est aussi intéressante d'un point de vue de la dynamique de reconstitution d'un couvert végétal. En cela, elle possède des caractéristiques paysagère et touristique qu'il convient de valoriser au sein de l'ENS. SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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PHOTO © BRUNO DENNEMONT

ACTEUR ENGAGÉ

Le C ompt oir du Vr ac Portrait

“Faire mieux et autrement ”

O

uvert depuis 2017 à Piton Saint-Leu, “ Le Comptoir du Vrac ” est à la fois épicerie solidaire et café citoyen, prônant la convivialité et l’éducation populaire. L’association s’emploie à développer un modèle de consommation responsable grâce au bénévolat. Originaire de Dordogne, Maddie Marchesseau est partie faire ses études d’infirmière sur Bordeaux. Dans le cadre de son travail elle rencontrera son compagnon qui connaissait déjà 26

ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023

La Réunion. C’est ainsi que le couple débarque sur notre île en 2015. Au départ, ils exercent leur profession. Puis Maddie croise la route de l’équipe de coordination d’Alternatiba, mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale. L’infirmière ne connaît pas le milieu associatif mais, sensible à la protection de l’environnement, elle décide de s’investir. Lors des réunions, “ chacun mettait en avant ses compétences et parlait aussi de ses rêves. Certains voulaient du bio, certains voulaient du vrac, d’autres souhaitaient créer une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, ndlr) ou une entreprise collaborative ”, se souvient Maddie qui se lie d’amitié avec Aurélie et Mélanie. Ensemble, elles répondront à un appel à projet auprès de l’Europe sur le thème de l’économie sociale et solidaire. D’abord

“ Le cœur du modèle c’est l’humain. Dans le but de faire mieux et autrement ” recalées, elles finiront par hériter de la subvention, les gagnants s’étant désistés. Ainsi naissait “ Le Comptoir du Vrac ”. Pour avoir accès à l’épicerie, il faut devenir adhérent en s’acquittant d’une cotisation de 10 € par an et en donnant 3 heures de son temps dans le mois qui seront consacrées à la vie de l’association. Aujourd’hui, 250 familles bénévoles font fonctionner la structure, ce qui permet de réduire les marges et de rendre les produits plus accessibles. Pain, fruits et légumes bio, céréales, graines, riz, pâtes, farine, olives, café, moutarde, pâte à tartiner ou purée d’amandes, tout est en vrac bien sûr. Divers ateliers sont également proposés dans ce tiers lieu : gestion de budget, aromathérapie, couture, fabrication de savon ou chant. S’y tiennent aussi des apéros de rencontre et, dans le cadre de la fripe solidaire, “ on pose, on prend, on troque ”, des vêtements, des livres, des jeux de sociétés ou des casques à vélos. 146, chemin Pierre Deguigné Piton Saint-Leu. Tel : 0262 707 397.



MOBILITÉ VERTE

Le bus à la Réunion

entre défis écologiques et attractivité

L

e rôle du bus en tant que mode de transport écologique suscite des débats. Mathieu Chichery, Directeur général délégué de la SEMITTEL, partage son point de vue sur cette question et expose les défis rencontrés à La Réunion. Territoire où les embouteillages et la prédominance de la voiture individuelle sont des enjeux majeurs.

“ Il est difficile de classer le bus comme un mode de transport doux ”. Ici commence le paradoxe. En effet, “ son gabarit imposant, sa consommation en carburant et son besoin en infrastructures routières le rapprochent davantage des modes de transport lourds tels que les trains et les tramways ”. Mais attention ! Son caractère écologique ne doit pas être sous-estimé. En remplaçant jusqu'à 30 voitures lors d'un même trajet, le bus réduit les émissions de gaz à effet de serre par passager. De plus, un réseau de bus efficace peut remodeler les espaces 28

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urbains en faveur du verdissement et d'une circulation fluide.

L'état actuel du réseau Bien que les réseaux de bus à La Réunion soient bien développés, leur attractivité reste limitée. Les lignes de bus couvrent presque toutes les zones habitées, mais les fréquences de passage et les temps de parcours ne sont pas encore suffisamment compétitifs par rapport à l'automobile, surtout dans les zones rurales. Néanmoins, des améliorations significatives ont été observées grâce à la création de voies réservées aux bus et à la digitalisation des informations pour les voyageurs.

Évolution du réseau et de la flotte de la Semittel La SEMITTEL gère deux réseaux de bus, Alternéo et CARSUD. Alternéo utilise une flotte de 100 bus de différentes tailles pour transporter plus de 10 000 passagers par jour. Bien que le niveau de desserte n'ait pas beaucoup changé, des innovations telles que la billetterie sans contact et les véhicules électriques pour les navettes urbaines ont été mises en place. Quant à CARSUD, un réseau plus récent, sa fréquentation dépasse maintenant les 5 000 passagers par jour.

L'attachement des Réunionnais à leur voiture “ L'engouement pour la voiture individuelle à La Réunion persiste malgré les embouteillages grandissants ”, comme le souligne Mathieu Chichery. Les réseaux de bus restent peu attractifs et les fréquences insuffisantes. De plus, il existe à la Réunion un facteur social et culturel indéniable : “ L'association entre réussite personnelle et automobile, en particulier dans un contexte social fragile, joue un rôle clé dans cette dynamique ”.

Comment inverser la tendance ? La fiabilisation des réseaux et des services, la modernisation des outils pour une expérience client simplifiée et la promotion de véhicules écologiques contribueraient à rendre le bus plus attractif. De plus, une approche “ multimodale ”. Objectif : encourager l'utilisation de divers moyens de transport et en exploiter de nouvelles idées. “ Comme le téléphérique de St-Denis, on pourrait changer la façon dont les Réunionnais voient les transports publics ”.


Le programme SEIZE accompagne les professionnels réunionnais

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Entreprises, collectivités : le programme SEIZE vous donne les clés pour mieux comprendre les enjeux de la transition énergétique et vous accompagne pour réaliser des économies d’énergie.

Le saviez-vous ? Financé à 100 % et sans engagement, le programme SEIZE vous accompagne pour maîtriser vos consommations d’électricité tout en garantissant le confort de vos locaux professionnels.

Il est possible d’économiser en moyenne 10 % d’électricité en appliquant les écogestes au quotidien.* * Source : Résultat du concours CUBE 2020.

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Aides & dispositifs

Comprendre vos consommations d’énergie et connaître les actions à mettre en place pour réaliser des économies d’électricité.

Mesurer et suivre votre consommation d’électricité et vos données de confort avec précision depuis une plateforme interactive.

Bénéficier d’informations sur les dispositifs d’aides disponibles à La Réunion et les actions à mettre en place pour faire des économies.

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Financé dans le cadre du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) et porté par l’entreprise Eco CO2, le programme SEIZE est déployé en partenariat avec ISODOM et mis en œuvre en coopération avec le comité de Maîtrise de la Demande d’Électricité (MDE) de La Réunion.

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un bout de plastique à la fois

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ECONOMIE CIRCULAIRE

Aude Criniere, fondatrice de POLUPLU

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maginez un endroit où les déchets ne sont pas une fin en soi, mais le début d'une nouvelle aventure. Bienvenue chez POLUPLU, une entreprise réunionnaise pas comme les autres. Où Aude Criniere, une âme passionnée, se transforme en créatrice de trésors à partir de ce que beaucoup considéreraient comme des déchets.

En juin 2022, Aude a pris les rênes de POLUPLU avec une mission en tête : redéfinir la signification des déchets à La Réunion. Elle voulait faire quelque chose pour cette île qu'elle chérit tant, et où le recyclage est encore un défi à relever. L'idée est brillante : utiliser les déchets plastiques pour créer des objets uniques et utiles avec l'aide de la technologie moderne. Chez POLUPLU, on voit les déchets différemment. Les emballages souples, auparavant destinés à la poubelle, se transforment en cuirs de plastique grâce à une technique habile de soudure avec 30

ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023

Retrouvez Poluplu au Marché Upcycling le 24 septembre à Saint-Leu Les samedi au marché forain de Saint-Leu, les dimanches au marché de l’Étang-Salé et toute l’année à l’ilet créateurs et bijouterie TAMAYA au marché artisanal de Saint-Leu. un fer semi-industriel. Les bouchons en plastique, qui étaient voués à être jetés, deviennent des estampilles uniques grâce à une touche personnelle d'Aude. Et ce n'est pas tout – Aude explore même le monde de l'impression 3D en créant des filaments à partir de paillettes de plastique minutieusement broyées par elle-même. “ Pour mes impressions je ne peux utiliser que la bouteille d’eau plate type PET, je souhaiterai acquérir une machine qui me permet de fondre et mouler tout plastique confondu ! ”.

Récupération locale, impact global Aude ne s'arrête pas à la création de produits étonnants qu'elle vend

sur son stand. Elle a un cœur vert et se soucie de l'île et de son peuple. Elle récupère localement les déchets plastiques, réduisant ainsi l'impact sur l'environnement et renforçant l'économie locale. Chaque pièce créée par POLUPLU raconte une histoire de transformation, d'efforts et d'amour pour La Réunion. Aude Criniere et POLUPLU ne se contentent pas de créer des produits. Ils portent un message fort : chaque morceau de plastique peut avoir une seconde vie, une vie pleine de sens et de créativité. Ils démontrent que le recyclage n'est pas seulement une solution pour résoudre la crise des déchets, mais une opportunité de réinventer notre relation avec les matériaux et la planète. “ Je n’ai pas encore été contactée par des entreprises locales, je serai ravie de participer à l’élaboration de quelque chose de plus grand ”, nous confie la créatrice engagée. Evidemment, Aude regarde également du côté des nouvelles générations : “ beaucoup d’école font des ramassages dans les ravines, c’est très bien mais après ça part à l’enfouissement. J’aimerais pouvoir faire des briques par exemple avec ces déchets et les enfants verraient une autre finalité à cette action ”. l'appel est lancé.


PHOTOS © PINK 103

ÉCONOMIE CIRCULAIRE RUBRIQUE

Valobio

Inventer l’économie circulaire

P

ositionnée sur une filière émergente, Valobio propose de transformer les déchets de poissons en engrais bio destinés à l’agriculture.

Recycler, réutiliser, valoriser… Des entrepreneurs réalisent chaque jour un travail d’éclaireur pour explorer de meilleures façons de produire. C'est le cas d’Henri-Philippe Tessier, positionné depuis 13 ans sur un projet de recyclage des coproduits de poissons. Aujourd’hui à la tête d’une usine avec sa femme, le responsable de Valobio vient de franchir la ligne d’arrivée d’une route semée d’embûches réglementaires et matérielles.

Sensible au grand large par nature, c’est en 2010 que l’ancien champion de ski nautique s’interroge sur le sort réservé aux déchets de la filière pêche. '' On considère que 50% du poisson termine dans l’assiette, le reste est jeté '', détaille Henri-Philippe Tessier. Quelques secrets industriels plus tard, le projet est prêt pour transformer les indésirables (arêtes, nageoires, têtes, queues, peaux, viscères) de la filière pêche de la zone, en un engrais bio à destination des agriculteurs. Hydrolisât protéique d’une part, et broyat d’arêtes d’autre part, trouvent ainsi des applications immédiates sur le marché local. ''Engrais ou biostimulant favorisent la croissance des plantes et l’entretien des sols pour les cultures. Nous nous sommes concentrés sur ce volet, avec de très bons résultats''.

Henri-Philippe Tessier avec sa femme, dirigeants de l'usine VALOBIO

Valobio met ainsi à disposition une solution vertueuse aux professionnels de la pêche, pour le traitement de leurs déchets au so. ''On rachète ce qu’ils jetaient, pour le transformer et le réutiliser. Cela permet aussi de limiter l’importation des intrants sur l’île, avec un engrais local ''. Un sérieux bénéfice à bas coût, pour un secteur qui importe plus de 40 000 tonnes de produits chaque année. ''Nous envisageons de commencer par une production de 3 000 tonnes par an. Et à peu de chose près, nous valorisons en sortie de chaîne le volume de déchets de poissons que nous récupérons. 3 000 tonnes à l’entrée pour 3 000 tonnes à la sortie''. Difficile de mieux faire. Toujours dans les starting-block, HenriPhilippe Tessier croise chaque jour dans ses bureaux les trophées que lui apporté son idée. Sur ses étagères, les 16 premières tonnes d’engrais bio attendent d’être commercialisées. Et sur la chaîne de l’usine, encore vide, une vingtaine de postes attendent d’être pourvus. Portée aux nues auprès du grand public, le vernis de l’économie circulaire cache aussi le travail acharné des acteurs de filières qu’il faut encore imaginer, inventer et bâtir. Valobio, née de la ténacité de son directeur, en est un bel exemple. Site internet : https://valobio.re/ SEPTEMBRE 2023 ECOLOGIK

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ÉNERGIE

Solaire

Du soleil dans la prise

L

es ambitions politiques affichées par l'État et la Région pour l'île, fixent à 2024 un passage à 100% d'énergies renouvelables pour notre territoire. Un objectif qui s’appuie sur de nombreux leviers dont la croissance du photovoltaïque. Avec la volonté d’augmenter le volume des installations photovoltaïques, le récent vote de la loi pour l'accélération de la production d'énergies renouvelables conforte les ambitions au niveau de l’île. Des efforts bienvenus qui contribuent directement à l’atteinte des objectifs de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) de La Réunion. Fixée sur période allant de 2019 à 2028, la PPE est la feuille de route de La Réunion définie par La Région et 32

ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023

L’Etat. Elles s’appuient sur trois grands leviers que sont le développement des énergies renouvelables, la maitrise des consommations électriques et le transport durable. “ Étant donné l’important potentiel solaire de l’île de La Réunion et sa maturité industrielle, le Photovoltaïque (PV) est la technologie la plus à même de se développer de façon importante d’ici 2030 ”, souligne en parallèle l’agence de la transition écologique, l’ADEME. En témoignent les objectifs fixés à 340 MW installés d’ici 2023 et 500 MW d’ici 2028. En terme d’énergie, les premiers effets étaient d’abord attendus sur les installations photovoltaïques de petite puissance. L’autoconsommation dans les bâtiments tertiaires et industriels étant sur ce point l’un des leviers majeurs permettant d’atteindre les volumes souhaités. Entre 2016 et 2021, l’ADEME a ainsi participé au financement de 40 installations photovoltaïques en autoconsommation à La Réunion, de

puissance variable et représentant un total de 7,93 MWc. “ À l’heure actuelle, 32 de ces installations ont bien été installées et mises en service. Ces centrales ont une puissance cumulée de 6,79 MWc ”, souligne le dernier rapport annuel de l’agence. Fin 2021, selon l’Observatoire Énergie Réunion, la puissance installée d’énergie photovoltaïque en autoconsommation était de 9 MWc. La même année, le solaire photovoltaïque raccordé au réseau avait permis de produire 269 GWh pour 223,6 MW raccordés au total.

De l’emploi et du recrutement durable Faire évoluer la société, c'est aussi former et accompagner vers l'emploi de demain. Transition écologique oblige, l'économie verte est un secteur qui recrute. Le secteur du numérique et de la Green Tech, notamment en terme de production d'énergie renouvelable, connait un déficit important à l'échelle nationale en terme de recrutement. Une tendance lisible sur notre île, où employeurs et demandeurs d'emplois se trouvent facilement sur un secteur de plus en plus dynamique.


L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE À LA RÉUNION : UN OBJECTIF POUR LA RÉGION L’incontestable changement climatique que l’Humanité a engendré provoque une transition écologique planétaire et nous oblige à changer nos vies, nos visions du Monde, nos stratégies d’aménagements, nos développements économiques et nos planifications énergétiques. Ici, à La Réunion, la Région est une actrice majeure de ces transitions pour que le développement de l’île devienne durable. Chef de file des stratégies de « La Réunion 2030 », elle est la mieux placée pour identifier les meilleurs projets pour que notre île évolue en une terre de progrès social et durable. En particulier, réduire la forte dépendance énergétique du territoire est un défi écologique prioritaire. La Région définit des stratégies de développement des énergies renouvelables locales et déploie des dispositifs concrets pour agir aujourd’hui et poser des jalons d’avenir durable.

ZOOM SUR UN TOIT SOLAIRE POUR CHAQUE REUNIONNAIS KAP ECOSOLIDAIRE :

UN OBJECTIF D’AUTONOMIE ÉNERGETIQUE FONDE SUR LA MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE ET LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES LOCALES

UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE REPOSANT SUR UNE REDUCTION DES DÉCHETS ET LEUR VALORISATION, ÉCLAIRÉE PAR UNE EXPERTISE TERRITORIALE

La Région, l’Europe et EDF financent l’acquisition de chauffe-eau solaire pour les personnes modestes (sous conditions de ressources) à plus de 99 % du montant.

Dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, la Région poursuit l’objectif d’autonomie énergétique. Ainsi, outre son rôle majeur dans la définition des orientations énergétiques du territoire, la Région accompagne, avec les partenaires locaux, les Réunionnais et les entreprises en déployant des diagnostics, des aides et des dispositifs visant à limiter et à réduire leur consommation énergétique. De plus, pour accélérer la transition énergétique, la collectivité intervient notamment dans le développement de l’eau chaude solaire et de l’électricité solaire photovoltaïque, la valorisation d’autres ressources renouvelables (biomasse, géothermie, éolien...), la mise en place de solution de stockage par gravitation ou par hydrogène ou encore le développement des transports en commun à haut niveau de service sur l’île et davantage écologique.

Outre l’organisation de la réduction des déchets, la Région travaille au déploiement de solutions de leur traitement en favorisant notamment le développement de filières économiques à circuits courts pour leur valorisation (économie circulaire). DE PLUS, LA RÉGION S’ENGAGE EN FAVEUR DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ÉCOLOGIQUE EN AMPLIFIANT L’EXPERTISE RÉGIONALE AVEC : ➜ Un Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD). ➜ L’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) de La Réunion. L’ARB est chargée d’une mission de coordination, d’appui et de mise en œuvre de la stratégie réunionnaise de la biodiversité terrestre, aquatique, marine. ➜ La création du Groupe Régional d’Experts sur le Climat (GREC) de La Réunion renforçant la relation entre la société réunionnaise et les experts scientifiques de l’île avec l’appui de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de La Réunion. Le GREC contribuera à la programmation d’une stratégie d’adaptation aux changements climatiques pour faire face aux défis sociaux induits. ➜ La création d’un observatoire du littoral associée à une station marine, pour protéger les côtes réunionnaises, enrayer l’érosion côtière, et régénérer nos milieux marins et nos récifs.

➜ près de 5 M€ engagés sur ce

➜ + de 4000 Chauffe-eau solaires

installés ont été subventionnés depuis 2021, pour un montant dispositif

KAP PHOTOVOLTAIK :

La Région et l’Europe financent l’acquisition de centrale de production d’électricité solaire « photovoltaïque ou PV » pour les particuliers (sans conditions de ressource) à hauteur de plus de 30% du montant

➜ + de 1300 installations ont été subventionnées depuis 2021 ➜ + de 6 M€ ont été engagés sur ce dispositif

RETROUVEZ L’ENSEMBLE DES DISPOSITIFS EXISTANTS ET LES INFOS : SPL Energies Réunion / 0262 445 700 / contact@spl-horizonreunion.com


PLANÈTE

AILLEURS DANS LE MONDE Bunker de Graines au Royaume-Uni Près de Londres, un groupe de scientifiques a mis en place une réserve unique abritant près de 20 % de la flore

Waterloo : la population participe au plan énergie climat En Belgique, la commune de Waterloo, engagée dans la Convention des Maires pour le climat et l'énergie, invite les habitants à contribuer à la création d'un plan énergie climat pour la commune. Les enjeux climatiques locaux, tels que la réduction de la consommation énergétique des bâtiments, la mobilité durable et la biodiversité, sont au centre de cette initiative. Un comité plan climat,

USA : Victoire historique pour les jeunes en contentieux climatique

mondiale pour faire face à la menace pesant sur 400 000 espèces de plantes sauvages en danger. Ce bâtiment futuriste abrite près de 2,5 milliards de graines de différentes espèces, avec des procédures de conservation minutieuses incluant la déshydratation et la congélation. Le Dr Elinor Breman supervise cette initiative, stockant déjà plus de 40 000 plantes sur des étagères dans des chambres froides. Plus de 190 pays ont confié leurs graines à cette "arche de Noé végétale", sauvant ainsi des espèces menacées et garantissant leur survie pendant des siècles grâce à des tests de germination réguliers.

Nigéria : 200 jeunes formés pour la biodiversité L'organisation SustyVibes lance le projet Biovers NG pour éduquer et mobiliser près de 200 jeunes Nigérians

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ECOLOGIK SEPTEMBRE 2023

Le 14 août 2023, un tribunal du Montana (États-Unis) a rendu une décision historique en faveur de 16 jeunes américains engagés dans un contentieux climatique contre leur État. Ils cherchaient à protéger leurs droits à un environnement sain, à la vie, à la dignité et à la liberté, malgré le soutien continu du gouvernement à l'extraction de combustibles fossiles. Le tribunal a jugé que l'État avait violé leurs droits constitutionnels en ne garantissant pas un environnement propre et sain, s'appuyant sur la Constitution du Montana. Cette décision a également invalider les lois du Montana favorisant les combustibles fossiles. Malgré l'appel envisagé par l'État du Montana, cette décision pourrait influencer d'autres contentieux climatiques à venir.

sur l'importance de la biodiversité pour les écosystèmes naturels. Ce projet, financé par l'ambassade d'Allemagne au Nigéria, vise à combler le manque de connaissances sur la biodiversité dans un contexte où le Nigéria a perdu plus de 80 % de sa couverture forestière au cours des trente dernières années. SustyVibes organisera un atelier virtuel de six semaines, suivi de stages pour les trois meilleurs participants. Objectif : renforcer la participation des jeunes Nigérians dans les dialogues sur la biodiversité et le changement climatique, tout en contribuant à la protection de la nature dans le pays.

regroupant divers acteurs locaux, a été créé pour générer des idées et mettre en œuvre des actions environnementales.

Côte d'Ivoire : des ampoules intelligentes primées Ange Frederick Balma, fondateur de Lifiled Côte d'Ivoire, a été récompensé au Salon Africain de l'invention pour l'innovation de ses ampoules intelligentes durables. En juillet dernier, le CEO de Lifiled a été honoré par le Bureau Européen des Brevets (OEB) pour ses solutions innovantes dans le secteur des énergies renouvelables. Ces ampoules intelligentes, dotées de technologies de pointe, s'adaptent intuitivement aux environnements et besoins spécifiques, tout en étant connectées à internet haut débit. Elles marquent une avancée significative vers un éclairage intelligent et écologique, renforçant Lifiled dans sa mission de développement durable.


LES RÉSERVES, ON LES PRÉSERVE et ses 280 collaborateurs vous invitent à découvrir l’initiative Eco d’eau. TOUS MOBILISÉS pour transformer durablement notre rapport à l’eau.

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Envie d’agir ? Vous pouvez ! Signez le manifeste POUR TÉMOIGNER DE VOTRE ENGAGEMENT ET DONNER ENVIE D’AGIR À TOUS VOS PROCHES :

ECODEAU.ORG

À propos d’Eco d’eau Éco d’eau est une initiative lancée par Veolia en réponse aux nombreuses attentes qui lui ont été adressées. Elle vise à rassembler l’ensemble des acteurs - citoyens, pouvoirs publics, entreprises, associations… - autour des actions à mener ensemble dès à présent pour préserver notre ressource commune en eau. L’eau de demain se protège aujourd’hui.


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classés dans 6 catégories notées de 0 à 100. Plus le score global est proche de 100, plus l’impact du produit est positif sur les hommes et l’environnement ; sa note n’en sera que meilleure. Pour vous aider à vous y retrouver, les produits sont comparés par famille. OÙ LE TROUVER ? Dans votre magasin : Rien de plus simple ! Scannez le code-barres d’un produit avec votre application Leroy Merlin pour découvrir sa note et son évaluation complète.

QU’EST-CE QUE C’EST ? Home index, c’est l’indicateur qui évalue l’impact environnemental et social d’un produit tout au long de son cycle de vie avec une note de A (le mieux noté) à E (celui à améliorer).

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COMMENT ÇA MARCHE ? Pour déterminer la note d’un produit, on prend en compte jusqu’à 26 critères

On peut tout construire ensemble, même l’avenir

EN QUELQUES CHIFFRES :

26

CRITÈRES

6

CATÉGORIES

• Matières premières • Composants • Conditions de production • Emballage & éco-labels des produits • Consommation d’eau et d’énergie • Durée de vie et réparabilité.

5

COULEURS

5 notes de A à E et un score de 0 à 10


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