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La hausse des allergies et du stress

par Rebecca Helps, MTC

De plus en plus, des professionnel-le-s de la santé ainsi que des conseillèr-e-s dirigent notre attention envers les effets secondaires psychologiques d’allergies chroniques, notamment, la façon dont elles peuvent subtilement mais puissamment empirer le stress, éroder la patience et même contribuer à l’anxiété et aux symptômes dépressif

Alors, quel est le lien entre les allergies et le stress? Décortiquons-le.

Du pollen dans l’air, de la tension dans le corps : Pour une bonne compréhension du cycle allergies-stress

Pour plusieurs personnes, la période s’étendant du mois de mars au mois de mai marque le retour des gorges qui démangent, des yeux enflés et du chœur omniprésent d’éternuements à bord des transports en commun. Les niveaux de pollen d’arbres peuvent monter en flèche lors des débuts de printemps, provenant surtout d’aulnes, de bouleaux et d’érables.

Mais, au-delà des symptômes physiques classiques, les allergies saisonnières peuvent être agir au détriment de la santé mentale. Voici comment :

Perturbation du sommeil : La congestion, l’écoulement post-nasal et les quintes d’éternuement pourraient interrompre le sommeil, ce qui mène à la fatigue et à l’irritabilité durant la journée. Déconfort chronique : Des symptômes physiques continus de faible intensité, tels que de la pression dans les sinus ou la peau qui démange, peut dégrader la résilience mentale avec le passage du temps

Productivité réduite : Le brouillard mental et un sommeil de pauvre qualité peuvent affaiblir la concentration au travail ou à l’école, ce qui mène à la frustration et à l’autocritique

Isolement social : Un sentiment de honte concernant les quintes d’éternuement ou un déconfort associé aux sorties en plein-air lors de journées à taux de pollen élevées peuvent réduire l’engagement social, ce qui mène à l’isolement

Essentiellement, la réaction exagérée qu’a le système immunitaire à un pollen inoffensif peut faire boule de neige et devenir une cascade de stresseurs physiques et psychologiques Ce phénomène n’est pas « que dans votre tête » il fait partie d’une boucle corpsesprit que les chercheur-euse-s et les conseillèr-e-s apprennent présentement à prendre plus au sérieux

Qu’est-ce que « l’anxiété allergique »?

« L’anxiété allergique » n’est pas un diagnostic clinique, mais c’est une phrase utile pour décrire la détresse émotionnelle qui accompagne souvent les réactions allergiques. Les personnes atteintes d’allergies sévères pourraient commencer à redouter le printemps, pas à cause de la beauté du plein-air, mais en raison de la façon dont elle leur fait se sentir.

La hausse des allergies et du stress (suite)

Quelques symptômes courants de l’anxiété allergique sont :

Se sentir coincé-e à l’intérieur lorsqu’il fait beau dehors

Devenir hyperconscient-e de ses symptômes, ce qui pourrait les amplifier

S’inquiéter que les autres pourraient mal interpréter nos éternuements ou nos reniflements (surtout dans un contexte contemporain à la COVID)

Se frustrer de n’avoir « aucun contrôle » sur son corps ou sur ses symptômes

Le sentiment d’impuissance peut s’accumuler, surtout si la saison des allergies se traîne le derrière pendant des semaines. Et, cette charge émotionnelle n’existe pas en isolation elle s’empile au sommet des stresseurs de la vie quotidienne, s’assurant ainsi que les personnes atteintes en soient encore plus accablées.

Outils de soutien psychosocial pour l’esprit anxieux-allergique

Bien que celles et ceux qui souffrent d’allergies pourraient être habitué-e-s à visiter leur pharmacien-ne ou leur allergiste à chaque printemps, moins nombreux-ses sont celles et ceux qui savent que le soutien en santé mentale peut bien être tout aussi précieux lors de la saison où le pollen culmine. Des conseillère-s formé-e-s en integration corps-esprit pourraient offrir des strategies afin d’aider leurs client-e-s à regular leur réponse émotionnelle au déconfort physique continu.

Voici certaines des façons dont la thérapie peut aider :

1. Normaliser la frustration

Parfois, l’expérience la plus validante, c’est simplement que quelqu’un reconnaisse que ce que l’on vit est difficile. Un-e conseillèr-e pourrait aider un-e client-e à décortiquer la façon dont quelque chose d’aussi « minime » que des allergies saisonnières pourrait impacter son sommeil, ses humeurs et ses relations et pourquoi c’est correct qu’iel se sente agacé-e ou découragé-e. La validation réduit la honte ou la culpabilité que ressentent certaines personnes lorsqu’il en vient au « chiâlage » issu de problèmes de santé que d’autres pourraient considérer comme étant banals Reconnaître sa propre lutte est une étape importante vers le fait de la gérer avec compassion

2. Recadrer le récit

Des techniques de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pourraient aider des client-e-s propices aux allergies à virer de l’impuissance à l’acceptation Au lieu de penser, « Je ne peux apprécier quoi que ce soit au printemps, » les client-e-s apprennent à recadrer leur expérience :

«Cette saison est rude pour moi, mais je suis toujours capable de trouver des moments de paix et de joie.» Même des décalages de mentalité subtils pourraient aider à réduire l’impact émotionnel de symptômes chroniques. Par exemple, considérer la saison des allergies comme étant un « défi corporel » annuel plutôt qu’un échec personnel pourrait aider à alléger la charge mentale.

3. Recentrage et techniques de respiration contre l’irritabilité

Plusieurs personnes ne se rendent pas compte de combien la tension s’accumule dans le corps lorsqu’il est aux prises avec des éternuements, de la toux et de la fatigue. Des techniques de respiration douces, de la relaxation musculaire progressive et des exercices de recentrages peuvent aider à apaiser le système nerveux, particulièrement lorsque l’irritabilité atteint ses niveaux les plus hauts.

Certain-e-s thérapeutes offrent des consultations informées par la nature ou des marches de pleineconscience, même lors de la saison des allergies. Grâce à des précautions telles que le port du masque ou l’évitement de journées à haut taux de pollen, les client-e-s peuvent malgré tout bénéficier de la présence calmante de la nature sans exacerber leurs symptômes

4. Soutenir les routines quotidiennes

La fatigue résultant d’un sommeil insuffisant, ainsi que le déconfort général, pourraient bouleverser les routines d’autosoins. Les conseillèr-e-s peuvent aider leurs client-e-s à rebâtir leur sens de la structure au cours de la saison des allergies, par exemple en définissant des alarmes associées à la prise de médicaments, en planifiant des périodes de repos ou en ajustant l’horaire en fonction de niveaux d’énergie. En collaborant pour déterminer des habitudes durables, les thérapeutes accordent à leurs client-e-s l’autonomie de se sentir plus en contrôle de leurs journées, même lorsque leurs sinus se révoltent

5. Résoudre l’anxiété sous-jacente

Chez certaines personnes, les allergies ne sont pas à la souche du problème, mais risquent plutôt de déclencher une anxiété plus généralisée. Le déconfort chronique peut empirer les troubles de santé mentale préexistants, surtout parmi celles et ceux étant atteint-e-s d’anxiété reliée à la santé ou ayant un suivi de crises de panique. Le conseil thérapeutique peut vous fournir un espace sécuritaire, vous permettant ainsi de démêler ces motifs et de développer des mécanismes d’adaptation plus sains.

Conseils pour la navigation des allergies saisonnières (Édition corps-esprit)

La gestion des allergies saisonnières n’est pas simplement question d’avaler un médicament antihistaminique et d’espérer le meilleur résultat il s’agit de créer une stratégie holistique qui soutient votre corps autant que votre esprit.

Voici quelques conseils pratiques et informés par la recherche qui incorporent le soulagement physique à la résilience psychologique :

1. Suivre les prévisions de taux de pollen comme s’il s’agissait de la météo

Tactique : Utiliser des applications telles que The Weather Network, AccuWeather ou Pollen Wise afin de vérifier quotidiennement les prévisions de taux de pollen. Planifier toute activité de plein-air telles que les marches avec chiens, les randonnées ou le jardinage lors de périodes durant lesquelles les taux de pollen sont plus faibles, par exemple après la pluie ou dans l’après-midi tardif au cours duquel le pollen a tendance à se stabiliser.

Conseil de prime : Abonnez-vous à des alertes courriel annonçant les journées à taux de pollen élevé afin que vous puissiez ajuster votre journée d’avance.

2. Créer une « trousse de réconfort » personnalisée

Tactique : Rassembler une petite trousse à garder dans votre sac ou au bureau qui comprend :

Un vaporisateur nasal à l’eau saline (pour la décongestion rapide)

Des gouttes ophtalmiques antihistaminiques

Une brume ou des serviettes humides rafraîchissantes

Un baume pour les lèvres et une crème pour les mains (l’air sec pourrait irriter la peau)

Quelques tisanes relaxantes (par exemple, à la camomille ou à la menthe poivrée)

Des écouteurs antibruit ou une liste de lecture de musique apaisante pourrait aider à calmer votre système nerveux lors de poussées de symptômes

Pourquoi est-ce que ça aide : Avoir des outils à portée de main pourrait réduire le sentiment d’impuissance et aider votre réglage émotionnel lorsque vous êtes atteint-e d’une poussée de symptômes au travail

3. Actualiser votre espace intérieur

Tactique : Investir en un purificateur d’air HEPA surtout pour votre chambre ou pour votre bureau au domicile Changer régulièrement les filtres HVAC et garder les fenêtres fermées lors de journées à taux de pollen élevés

Étape supplémentaire : Essuyer les surfaces et passer un aspirateur à filtre HEPA une ou deux fois par semaine Se laver et changer ses vêtements après être rentré-e chez soi d’activités de plein-air afin de réduire la charge de pollen intérieure

Prime au niveau de la santé mentale : L’air frais et propre réduit les symptômes physiques tandis qu’un environnement organisé peut avoir un effet calmant et anti-anxiogène

4. Bâtir votre routine de détente en fonction de vos allergies

Tactique : Essayer le rituel pré-sommeil suivant afin de calmer votre corps autant que votre esprit :

Prendre une douche chaude afin de rincer le pollen

Utiliser un diffuseur d’huile essentielle à la lavande ou une lotion hydratante parfumée à la lavande

Faire un scan corporel sous forme de méditation guidée de 5 minutes à l’aide d’applications telles qu’Insight Timer, Calm ou Headspace

Boire du thé chaud sans caféine (tel que le rooibos ou qu’une tisane à la mélisse)

Lire un livre physique ou écrire dans votre journal intime au lieu de faire du défilement morbide

Pourquoi est-ce que ça aide : Le sommeil est essential à la résilience au stress. Une routine de pleineconscience peut taire un cerveau énervé et offrir à votre système immunitaire l’occasion de se rétablir au cours de la nuit.

5. Pratiquer stratégiquement des techniques de respiration lorsque l’irritabilité vous frappe

Tactique : Lorsque les éternuements ou la pression sur les sinus déclenche en vous un sentiment de frustration, prenez une pause et essayez la respiration carrée :

Inhaler pendant 4 secondes

Garder notre respiration pendant 4 secondes

Exhaler pendant 4 secondes

Garder encore notre resporation pendant 4 secondes

Répéter pendant de 1–2 minutes.

Alternative : Essayez le “bee breath” (Bhramari Pranayama), une douce exhalation fredonnante qui apaise le système nerveux et peut être étonnamment efficace lorsque l’on se sent embrumé-e ou grincheux-se. Conseil d’un-e conseillèr-e : Les techniques de respiration signalent à votre corps qu’il est en toute sécurité, même s’il ne le semble pas dans l’instant

7. Recadrer, et non pas résister

6. Prendre une pause-nature Mais, avec des limites

Tactique : Éviter de vous exposer à un taux de pollen élevé en :

Sortant tout de suite après la pluie

Sélectionnant des emplacements côtiers tels que le Rocky Point Park plutôt que des sentiers fortement boisés

Porter des lunettes de soleil et un chapeau à larges bords afin de protéger les yeux et les cheveux

Porter un masque lors de journées durant lesquelles il vente fort ou le taux de pollen est élevé (prime : ça aide aussi le confort social au niveau des éternuements)

Conseil au niveau de la santé mentale : Être en plein-air, même sous forme d’une courte marche ou d’une pause de pleine conscience, améliore l’humeur, déprécie le cortisol et offre une réinitialisation précieuse, même lors de la saison des allergies.

Tactique : Au lieu de combattre mentalement la saison (“J’haïs le printemps ; ça ruine tout”), essayez ce message-guide la prochaine fois que vous écrirez dans votre journal intime :

Qu’est-ce qui m’est toujours disponible, même si je me sens mal physiquement?

À quoi puis-je dire « oui » qui ne m’exigerait pas de me sentir à 100%?

Recadrage thérapeutique : « Je ne suis pas brisé-e. Mon corps répond à son environnement et, je suis en mesure de le soutenir avec tendresse, pas avec frustration. »

8. Communiquer clairement vos besoins

Tactique : Communiquer à vos collègues, vos colocataires ou votre famille si jamais vous avez besoin d’ajustements lors de poussées d’allergie tels que :

Prendre de courtes pauses de l’extérieur à l’intérieur

Éviter toute fenêtre ouverte au bureau

Éteindre tout diffuseur d’huile parfumée pouvant irriter les sinus enflammés

Prime au niveau de la santé mentale : La revendication au nom de soi-même nous autonomise et prévient l’empilement interne de ressentiment qui pourrait mener à des éruptions de stress

9. Limiter la caféine et l’alcool lors de journées durant lesquels l’allergie culmine

Tactique : Bien que ce troisième café puisse avoir l’air d’un salut après une nuit blanche, la caféine peut augmenter la déshydratation et l’irritabilité. L’alcool peut aussi amplifier l’inflammation et la congestion.

Au lieu : Optez pour des boissons hydratantes comme l’eau de noix de coco, les tisanes glacées ou l’eau aux concombre-citron afin de soutenir votre énergie autant que votre système immunitaire.

10. Savoir quand solliciter du soutien supplémentaire

Tactique : Si vous vous ressentez un malaise émotionnel, une anxiété persistante, une irritabilité inhabituelle ou une déprime durant pendant des semaines, veuillez songer à entrer en contact avec un-e conseillèr-e. Cherchez parmi des thérapeutes qui offrent :

La mindfulness-based cognitive therapy (MBCT)

Une thérapie somatique ou un réglage du système nerveux

Des sessions de marche-et-bavardage virtuelles ou en plein air, courantes dans les coins de Vancouver / de Port Moody

Souvenez-vous-en : Le soutien en santé mentale ne s’adresse pas qu’aux « gros problèmes » Le stress chronique à faible intensité (tel que celui qui résulte d’allergies) est exactement la sorte de situation qu’une thérapie peut vous aider à gérer avec davantage de compétence

Ensemble, ces stratégies peuvent transformer la saison des allergies de quelque chose que vous tolérez à quelque chose que vous naviguez avec intention. Que vous soyez un-e souffrant-e chevronné-e ou nouvellement allergique, votre expérience printanière n’a pas besoin d’être constituée en toute totalité d’éternuements et de soupirs. Avec les outils appropriés et avec un peu d’aide de la part de votre thérapeute ou de votre système de soutien vous serez en mesure respirer un peu plus facilement, autant physiquement qu’émotionnellement.

Pensées finales : Il n’est pas question que des allergies il est aussi question de vos sentiments à leur sujet La hausse des allergies saisonnières n’est pas qu’un problème médical il s’agit aussi d’un moment de santé mentale. En comprenant le lien entre le déconfort physique et la tension émotionnelle, nous pouvons impliquer davantage d’empathie, de soin et de créativité dans la façon dont nous nous soutenons nous-mêmes et entre nous lors de la saison des allergies Et, avec les outils appropriés que ce soient les médicaments ou la pleine conscience vous pourriez certes vous réapproprier quelque peu de la douceur de l’été, une inspiration (et un éternuement) à la fois

“The Rise of Seasonal Allergies and Stress: Why Blooming Flowers Might Be Getting on Your Nerves” de Rebecca Helps fut originalement publié le 1er Avril 2025 et est republiée ici sous l’aimable permission de l’auteure.

Rebecca Helps

Conseillère thérapeutique agréée (MTC)

Elle est conseillère douée qui aide des individu-e-s et des organismes à guérir, à grandir et à devenir la meilleure version d’eux-mêmes. Ayant comme forte conviction que la santé mentale devrait être priorisée là où nous passons le plus de notre temps au travail Rebecca est passionnée d’intégrer la psychothérapie directement dans des contextes d’emploi. Elle se spécialise en Family Counselling with Minors ainsi qu’en Family Counselling with Adults, aidant ainsi des familles à naviguer leurs défis et à bâtir des relations plus saînes.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.helpscounselling.com ou envoyez un courriel à: info@helpscounselling.com http://www.redmapletrials.com/ragweed

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