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Résumé d’une étude récente sur l’importance de la branche pour l’économie

Une valeur ajoutée brute de 35 milliards de francs

La crise due au covid, qui dure depuis 14 mois, l’a montré: les politiques et la société sous-estiment la branche de l’hôtellerie-restauration. C’est une erreur, comme le révèle une étude réalisée par Rütter Soceco pour le compte de GastroSuisse.

Texte Reto E. Wild L’importance systémique et l’expression à la mode «too big to fail» sont sur toutes les lèvres depuis la crise de l’UBS. En 2008, la Confédération et la BNS ont fait en sorte que la banque ne fasse pas faillite en lui accordant une aide de 68 milliards de francs.

Bien que la branche ait glissé, sans que ce soit de sa faute, dans la plus grande crise depuis la Seconde Guerre mondiale, le Conseil fédéral ne prend pas sa défense avec la même constance. C’est une erreur, car la contribution directe de la branche à la valeur ajoutée brute est sous-estimée. C’est ce que montrent les résultats d’une étude réalisée par Rütter Soceco, de Rüschlikon (ZH), mandatée par GastroSuisse.

L’étude fait référence à des chiffres antérieurs à la pandémie. En Suisse, environ 2,9 millions de personnes mangent chaque jour à l’extérieur du foyer. En 2019, un total de 1,4 milliard de consommations ont été enregistrées, dont un peu plus de 1,2 milliard par des visiteurs nationaux et quelque 170 millions par des visiteurs étrangers.

Un moteur pour l’emploi

La plupart des repas sont consommés au restaurant. Dans 10 % des cas, c’est dans un bar ou lors d’un événement, tandis que la restauration collective dans les entreprises, les écoles, les foyers ou les hôpitaux représente 17 %.

«La branche constitue une part d’environ 2 % de la valeur ajoutée. Toutefois, si l’on inclut les effets économiques indirects tels que les revenus, l’hôtellerie-restauration engendre une valeur ajoutée brute d’environ 35 milliards de francs suisses», a déclaré Casimir Platzer, président de GastroSuisse, en citant l’étude lors de l’assemblée des délégués. Cela correspond à près de 5 % de la valeur ajoutée totale de la Suisse, les effets directs et indirects de la valeur ajoutée de la branche représentant jusqu’à 18 % dans le canton des Grisons et encore environ 12 % en Valais, un autre canton de montagne.

L’intensité de travail de la branche est également l’une des plus élevées, ce qui en fait un moteur pour l’emploi par excellence. Cela profite davantage à la population que si des sociétés rentables créent comparativement peu d’emplois et reversent la majorité de leurs bénéfices à des actionnaires étrangers.

Casimir Platzer insiste: «Nous devons prendre soin de notre branche. Elle est et restera le fondement de la société suisse.» En effet, l’hôtellerie-restauration compte 28 300 entreprises. Parmi celles-ci, environ 23 000 établissements, soit 80 %, relèvent du secteur de la restauration et 5300 du secteur de l’hébergement. La branche fournissait des emplois à pas moins de 261 000 personnes avant l’arrivée de la pandémie. En fait, le travail de près de 340 000 employés est directement ou indirectement lié à la branche, ce qui équivaut à environ 8 % de tous les emplois en Suisse.

En raison des conditions d’entrée peu contraignantes, le secteur affiche des performances d’intégration sur le marché du travail supérieures à la moyenne. Cela s’applique, par exemple, au personnel moins qualifié, aux nouveaux arrivants et reconversions professionnelles, ainsi qu’aux employés étrangers. «La branche compte également une proportion relativement élevée de femmes et un grand nombre de travailleurs à temps partiel», ajoute Casimir Platzer.

Aussi pertinent sur le plan social

Et le président de GastroSuisse souligne: «Les 14 derniers mois ont montré que l’importance d’une industrie ne se limite pas aux paramètres économiques. L’hôtellerie-restauration est également pertinente d’un point de vue social et culturel.» La branche offre détente et plaisir, ce qui contribue au bien-être mental et physique. Elle offre également un espace de vie sociale, de convivialité et d’échange. Ce sont des lieux accessibles à tous. Et la branche remplit également une fonction politique centrale dans une démocratie. Le secteur se voit mis au défi de communiquer plus fortement sur la pertinence de ce système. Les résultats de la recherche de Rütter Soceco constituent un pas important dans cette direction.

Primärsektor Secteur primaire Restauration Services sociaux Hébergement Commerce de détail Culture, sport et divertissement Industrie alimentaire Transports Economie globale

Gastronomie

Sozialwesen 13 16 22

Beherbergung Detailhandel Kultur, Sport und Unterhaltung Nahrungsmittelindustrie Verkehr

Gesamtwirtschaft 7.3

7.0

7.0

6.3 12

10.2

0 5 10 15 20 25

VZÄ pro Mio. CHF Bruttowertschöpfung Equivalent plein temps par million de CHF de valeur ajoutée brute.

Quelle: BFS - Produktionskonto & STATENT; Aufbereitung und Darstellung Rütter Soceco L’intensité de main-d’œuvre dans l’hôtellerie-restauration est plus importante que celle du commerce de détail, notamment.