RAPPORT ANNUEL 2024

VOUS PARTAGER L’HISTOIRE ET LE VÉCU DE CENTAINES DE MILLIERS DE PERSONNES.
Jean Hilger, Président du Conseil d’Administration


Jean Hilger, Président du Conseil d’Administration
En 2024, la Fondation Follereau Luxembourg a poursuivi sa mission avec force et conviction : celle de défendre les plus vulnérables, là où la vie est la plus précaire. Grâce à l’engagement de nos partenaires, de nos équipes de terrain et de notre communauté de donateurs, nous avons pu toucher plus de 350 000 personnes, dans huit pays d’Afrique, à travers des projets de santé, d’éducation, de protection et d’urgence.
Mais au-delà des chiffres et des infrastructures, ce sont des histoires humaines qui nous animent et nous rappellent l’essentiel : celle d’une jeune fille en Côte d’Ivoire retrouvant sa dignité grâce à une formation ; celle d’un enfant au Bénin protégé de la traite ; ou celle d’une femme au Burkina Faso recevant des soins réparateurs après une mutilation subie dans l’enfance.
Ces victoires, bien qu’encourageantes, soulignent aussi une évidence : l’injustice persiste. Dans un monde d’abondance, l’accès à des soins de santé, à l’éducation ou à une protection de base ne devrait pas dépendre du lieu de naissance. Les écarts entre nos sociétés et celles que nous soutenons sont vertigineux. Il ne suffit plus de le constater. Il faut s’engager.
L’humanisme n’est pas un idéal abstrait : c’est une exigence d’action. Notre solidarité ne peut être conditionnelle, notre indignation ne devrait pas être seulement une posture. Face aux urgences sanitaires, sociales ou climatiques, chacun, à son échelle, peut — et doit — agir : par un don, une prise de conscience, un relais, une main tendue.
Le changement viendra de cet élan commun.
Raoul Follereau disait :
« Personne n’a le droit d’être heureux tout seul »
Il est doux de savoir que le bonheur peut se multiplier en le partageant.
Merci à toutes celles et ceux qui ont permis à la fondation d’accomplir sa mission cette année. Ensemble, continuons de bâtir une société plus juste, où chaque être humain, où qu’il soit, ait le droit de vivre dignement.
Jean Hilger, Président du Conseil d’administration
“
La Fondation Follereau Luxembourg (FFL) est fière de vous présenter les actions réalisées en 2024, toujours axées sur la promotion de la qualité de vie des communautés africaines vulnérables.
Mission de terrain, Côte d’Ivoire
Trois membres de l’équipe de la FFL se sont rendus dans la région de Bouaké pour échanger avec les partenaires locaux, évaluer les projets en cours et renforcer les liens avec les acteurs sur place.
Mission de terrain, Bénin et Togo
Pendant deux semaines, nos chargées de projets et 2 membres de de notre conseil d’administration ont rencontré les partenaires locaux pour évaluer l’avancée des programmes, discuter des défis rencontrés et trouver ensemble des solutions durables.
Inauguration de la maternité de proximité à Konkondji, Bénin
En présence des autorités locales et de l’ambassade du Luxembourg, cette nouvelle infrastructure a ouvert ses portes, équipée pour offrir des services de santé essentiels.
Inauguration de l’Unité de Soins Périphérique, Togo
L’USP comprend un bâtiment de soins, deux logements pour le personnel, un incinérateur, des latrines externes et un système d’approvisionnement en eau potable.
S’aimer les uns, les autres, s’aimer tous. Non pas à des heures fixes, mais toute la vie.
Aimer les pauvres gens, aimer les gens heureux, aimer
l’inconnu, aimer le prochain qui est au bout du monde, aimer l’étranger qui est tout près de chez vous. Aimer.
Raoul Follereau
Plus de
350.000 bénéficiaires
9 partenaires locaux
8 pays africains
570.729,70 € dons récoltés
En s’appuyant sur des partenariats solides, la Fondation Follereau Luxembourg (FFL) soutient des initiatives locales, inclusives et positives dans 8 pays d’Afrique, en réponse aux besoins réels des populations en matière de SANTÉ, d’ÉDUCATION, de PROTECTION et d’URGENCE.
Les résultats des actions menées par la fondation reposent sur un ancrage territorial fort, rendu possible par des partenariats de longue date avec des acteurs locaux. Ces collaborations constituent le socle de son intervention dans des contextes parfois complexes, et garantissent une mise en œuvre adaptée aux réalités du terrain. Toutes les initiatives sont conçues en cohérence avec les politiques publiques en vigueur, qu’elles concernent les secteurs de la santé ou de l’éducation. Ainsi, les centres de formation professionnelle soutenus proposent des programmes élaborés en concertation avec les autorités locales et en réponse aux besoins concrets du marché de l’emploi. De même, la fondation s’assure que les centres de santé soient intégrés à la pyramide sanitaire nationale et fassent l’objet d’une convention avec le ministère de la Santé, ce qui permet une cessation progressive à l’État et garantit leur pérennité.
Portée par un engagement fort dans ses domaines d’intervention, la fondation a réussi à mettre en œuvre l’ensemble des activités prévues en 2024, en atteignant un niveau élevé de réalisation et de satisfaction auprès des personnes touchées comme des partenaires. Cependant, la fondation a poursuivi en 2024 l’interruption progressive de ses activités au Mali et au Burkina Faso, deux pays où la dégradation de la situation sécuritaire rend la présence opérationnelle de plus en plus difficile et dangereuse pour un acteur du développement tel que la fondation. Ce désengagement se poursuit de manière progressive et concertée, afin de permettre aux partenaires de mettre en place des solutions locales de continuité.
En 2024, la fondation a poursuivi son engagement en faveur des populations les plus vulnérables à travers des actions concrètes de coopération au développement et d’action humanitaire d’urgence.
Avec 66% du budget investi, soit 1.765.969,51€, alloués aux projets de santé communautaire, la fondation a répondu aux besoins persistants des populations en zones rurales, confrontées à des systèmes de santé encore largement sous-dotés. Cet engagement s’est traduit par la construction ou la réhabilitation de centres de santé, l’équipement en matériel médical, la prise en charge directe de personnes vulnérables, ainsi que des activités de sensibilisation communautaire sur des thématiques telles que la santé materno-infantile, l’hygiène, la vaccination, la prévention des maladies transmissibles et des maladies tropicales négligées (MTN).
Les projets d’éducation ont représenté 18,3% du budget investi, soit 489.508,88€, permettant de soutenir les parcours de formation professionnelle de jeunes en situation de vulnérabilité, avec l’objectif de leur offrir des compétences utiles et reconnues, et de favoriser leur insertion socioprofessionnelle.
En parallèle, la fondation a poursuivi ses actions dans le domaine de la protection de l’enfance et des femmes, représentant 12,9% du budget investi, soit 345.360,69€. Les enfants issus de familles en situation de grande précarité restent particulièrement exposés à des risques tels que le travail forcé, la traite, l’exploitation ou la vie dans la rue. En réponse, un accompagnement individualisé a été mis en place pour offrir à ces enfants un cadre de vie sûr, bienveillant et porteur d’avenir.
Dans l’ensemble, le Bénin et le Togo demeurent les deux principaux pays d’intervention de la fondation, concentrant à eux seuls 64,91% du budget investi, soit 1.736.791,38€.
DE LA SITUATION DANS LES PAYS
D’INTERVENTION DE LA FONDATION
Espérance de vie au Luxembourg : 83 ans (2023)
Espérance de vie la plus faible parmi nos pays d’action : 57 ans en RCA (2023)
Espérance de vie la plus élevée parmi nos pays d’action : 63 ans au Togo (2023)
Taux d’alphabétisation des jeunes (15 à 24 ans) : 54% au Burkina Faso (2023)
Taux de mortalité infantile pour 1000 naissances (moins de 5 ans) : 62 en Guinée (2023)
Taux de la population pauvre (disposant de moins de 1,90$ par jour) : 78,9% en RDC (2022)
Taux de personnes ayant accès aux installations sanitaires de base: 37% en Côte d’Ivoire (2022)
Taux de mamans adolescentes pour 1000 filles (15 à 19 ans) : 139 au Mali (2023)
Taux d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié : 78,1% au Bénin (2018)
* Sources : Banque mondiale, 2025
Budget investi : 285.733 € (9,71%)
GUINÉE CONAKRY
Budget investi : 47.100 € (1,60%)
CÔTE D’IVOIRE
Budget investi : 188.201 € (6,40%)
Budget investi : 510.484 € (17,35%)
Budget investi : 233.104 € (7,92%) BURKINA FASO
Budget investi : 1.226.307 € (41,67%) BÉNIN
Budget investi : 225.000 € (7,65%) dont un projet d’aide humanitaire d’urgence, financée à 100% par le MAEE luxembourgeois (75.000 €).
RÉP. DÉM. DU CONGO
Budget investi : 226.820 € (7,71%)
BÉNIN
14 Dépistage et traitement des maladies tropicales négligées à manifestation cutanée
16 Programme de santé communautaire
BURKINA FASO
18 Programme de santé communautaire
GUINÉE CONAKRY
19 Dépistage et traitement des ulcères à manifestation cutanée
MALI
20 Programme de santé communautaire
21 Promotion de la santé féminine, maternelle et infantile
RCA
22 Promotion de la santé de la population de la Lobaye
RDC
24 Polyclinique de Mbuji-Mayi
TOGO
25 Programme de santé communautaire
DÉPISTAGE ET TRAITEMENT
DES MALADIES TROPICALES
NÉGLIGÉES À MANIFESTATION CUTANÉE
Départements de l’Atlantique et de l’Ouémé, Bénin
R-FFL
132.227 € €
Une thématique essentielle de la santé communautaire et historique dans le cas de la Fondation Follereau Luxembourg (FFL), sont les maladies tropicales négligées (MTN). Selon le rapport 2024 sur la prévalence des MTN de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1,61 milliard de personnes dans le monde ont eu recours à une intervention médicale pour lutter contre les MTN, dont 35,8% en Afrique.
Au Bénin, il existe une forte concentration de cas d’ulcère de Buruli (UB) dans les zones marécageuses et dans les vallées des principaux fleuves du bassin côtier. L’UB est une maladie provoquée par une bactérie appartenant à la même famille que celle de la lèpre.
Avec la R-FFL, la FFL soutient un projet de sensibilisation, de prévention, de dépistage et de traitement des MTN à manifestation cutanée comme l’UB, dans le département de l’Atlantique béninois.
Avant chaque séance de dépistage, organisées trimestriellement, les acteurs de terrain (agents de santé, relais communautaires, chefs de village) mobilisent la population des villages et procèdent à l’enregistrement des personnes présentant des pathologies cutanées. Un travail préparatoire de sensibilisation et d’identification est effectué en amont, impliquant également les infirmiers chefs de poste, qui mènent ensuite des examens médicaux sur le terrain.
Au cours des années, il a été noté que le dépistage précoce a un double effet : grâce à la prévention et à la sensibilisation, les populations sont capables de reconnaître les symptômes des MTN, favorisant une prise en charge rapide qui permet de limiter les complications liées à ces maladies et de favoriser ainsi le traitement à domicile des patients.
© FFL
En 2024, 48 séances de dépistage ont été organisées dans les communes d’Abomey-Calavi, Allada, Toffo et Zè. Au total, 3.424 habitants ont été examinés, soit 741 de plus qu’en 2023. La majorité des lésions identifiées étaient des macules, des papules et des ulcères. Parmi les cas dépistés, 750 scabioses et 4 cas d’ulcère de Buruli ont été identifiés.
Les séances de sensibilisation ont également été intensifiées : dans les communes d’Allada, Zè, Toffo et So-Ava, 3.480 personnes ont été touchées, avec un accent particulier mis sur les facteurs de risque, les premiers signes cliniques et les moyens de prévention.
Dans le but de rapprocher les soins des populations, 18 centres de santé décentralisés, supervisés par le Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli (CDTUB) d’Allada, ont été renforcés. Des supervisions régulières et des formations ont été effectuées tout au long de l’année. En 2024, 175 cas y ont été examinés,
3.424
personnes examinées lors des campagnes de dépistage
750
cas de scabioses identifiés
4
cas d’ulcère de Buruli identifiés
dont 14 cas d’UB, 10 cas d’ulcérations chroniques, 33 scabioses et 118 autres dermatoses.
Les cas graves sont toujours pris en charge au CDTUB, où la FFL a maintenu son soutien : 175 patients ont été pris en charge par un chirurgien, 96 par un endocrinologue. Afin d’alléger la charge financière qui incombe aux patients lors d’hospitalisations longues que nécessitent certaines MTN, 140 patients ont reçu gratuitement deux repas par jour.
Comme les années précédentes, des formations ont été organisées pour renforcer les compétences locales : 18 infirmiers et 30 relais communautaires ont été formés dans les 15 arrondissements endémiques. Enfin, deux réunions conjointes ont été organisées avec la Fondation Anesvad et le Programme National de Lutte contre la Lèpre et l’Ulcère de Buruli afin de renforcer la coordination des efforts et maximiser l’impact.
Allada/Zè/Toffo, AbomeyCalavi/Sô-Ava et Savalou/ Bantè, Bénin € R-FFL
623.522 €
Au Bénin, l’accès aux soins de santé reste un défi, en particulier dans les zones rurales, où les structures médicales sont souvent éloignées des personnes vivant dans des zones rurales et sous-équipées. Depuis 2013, la FFL soutient ce programme de santé communautaire, mis en œuvre par notre représentation au Bénin en partenariat avec les autorités locales et visant à améliorer durablement la santé des communautés, avec un accent particulier sur la santé maternelle et infantile.
En 2024, le programme a permis de :
• Améliorer l’accès aux soins des nouveau-nés et des femmes enceintes, notamment grâce à l’inauguration d’une nouvelle maternité dans la localité de Konkondji (zone sanitaire de Savalou-Bantè) et à la distribution de 225 kits bébés contenant les produits de première nécessité.
• Renforcer l’offre de soins de proximité dans les maternités isolées de Kitikpli, Konkondji et Lokpodji.
• Favoriser l’accès aux services de vaccination, avec 4.300 personnes vaccinées dans les centres de santé partenaires.
• Assurer la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), particulièrement les couples mères-enfants, à travers des soins médicaux, des campagnes de sensibilisation et un soutien psychologique. Cette année, les séances ont permis de dépister 285 personnes, dont 2 cas sont revenus positifs.
• Soutenir 723 enfants souffrant de malnutrition, par un suivi médical adapté et des séances de sensibilisation auprès des familles sur l’équilibre alimentaire. Au Bénin, 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus à la malnutrition (Source : Unicef, 2020).
• Accompagner des personnes en situation de handicap, via des séances de rééducation physique dans un espace dédié à leur prise en charge, la distribution de kits scolaires pour le maintien des enfants atteints d’un handicap dans le système scolaire, ainsi qu’un soutien financier pour le développement d’une activité génératrice de revenus (AGR) pour leurs parents, eux-mêmes souvent en situation de handicap.
• Prévenir des maladies infectieuses, avec des activités de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène dans dix villages, ayant touché 3.281 personnes ainsi qu’avec la construction de forages pour donner accès à l’eau potable.
548 accouchements 711 échographies ont pu avoir lieu dans les meilleures conditions
2.401 consultations prénatales
14.827 consultations curatives
Les CSPS à Naparo, Betare, Kayimdi et Kolokolo en 2024, ont permis : 1.614 consultations prénatales 316 accouchements assistés
Au Burkina Faso, l’année 2024 a été marquée par une instabilité politique persistante et des attaques sporadiques de groupes armés. Dans ce contexte difficile, la FFL a poursuivi la réduction progressive de son intervention, se concentrant sur le suivi des infrastructures existantes et la pérennisation des services de santé.
Ainsi, aucun nouveau Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) n’a été construit cette année. L’accent a été mis sur le transfert progressif de la gestion des CSPS aux autorités locales, afin de garantir la continuité des soins. Parmi les onze CSPS construits depuis le début du programme, plusieurs ont déjà été officiellement transférés aux municipalités et aux communautés locales. Figurent notamment les centres de Yargo Yargué, Yagba, Kayimdi, Bilgoumdoure, Naparo, Ouahabou, Bétaré, Poèr et Badmèlè. Des rencontres stratégiques ont été organisées avec les communes, les comités de gestion et les districts sanitaires pour accompagner ce processus dans une logique de désengagement maîtrisé.
Un événement marquant de l’année a été la réouverture du CSPS de Bilguimdoure en juillet 2024. Fermé depuis mai 2023 à la suite d’une attaque, ce centre a pu reprendre ses activités grâce à la mobilisation de la communauté et au renforcement des équipes de santé.
Enfin, dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) dans la province du Tuy, des actions de sensibilisation et de réparation ont été menées en collaboration avec les partenaires locaux. En plus de sa participation aux consultations nationales sur les MGF, le partenaire de la FFL, l’AAB-FFL, contribue à la lutte contre ces pratiques en assurant la prise en charge médicale, y compris chirurgicale, des survivantes. © FFL
Guinée Forestière, Guinée Conakry
APROSCO
47.100 € €
DÉPISTAGE ET TRAITEMENT DES ULCÈRES À MANIFESTATION CUTANÉE
16 séances de sensibilisation ont permis d’atteindre personnes
6.000
La lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) est un combat de longue date pour la FFL. Si son action s’est initialement concentrée sur l’éradication de la lèpre, elle s’est élargie depuis plusieurs années à d’autres maladies, dont l’ulcère de Buruli (UB).
Ces pathologies touchent des populations souvent peu visibles, “principalement dans les zones rurales, dans les zones de conflit et dans les régions difficiles d’accès, là où l’eau potable et les moyens d’assainissement sont rares, et où les changements climatiques ne font qu’aggraver cette situation” (Source : OMS). Elles sont d’ailleurs qualifiées de négligées, car les actions menées en faveur de la santé ne les prennent que très peu en compte à l’échelle mondiale. Elles touchent en effet des populations stigmatisées et exclues socialement, qui ignorent leur condition trop longtemps, faute de dépistage. Les personnes atteintes et prises en charge tardivement souffrent de séquelles invalidantes, entraînant des handicaps lourds.
Or, 80% des personnes dépistées à un stade précoce peuvent guérir sans séquelle, avec un simple traitement antibiotique. Les campagnes d’information et de sensibilisation sont donc indispensables pour diminuer le nombre de nouveaux cas.
En Guinée forestière, la FFL agit aux côtés de l’ONG locale APROSCO pour informer, dépister et soigner les personnes touchées. Grâce à une stratégie décentralisée, les activités se déploient directement dans les villages les plus isolés, là où l’accès aux soins reste difficile.
Au total, 317 personnes ont bénéficié de consultations et ont pu être prises en charge : 186 au centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli (CDTUB) de N’Zérékoré, et 131 dans huit localités rurales, où les soins étaient entièrement gratuits. Pour les cas trop avancés, les patients sont redirigés vers le CDTUB, dont la construction et l’équipement ont été financés par la fondation, afin d’y recevoir un suivi spécialisé.
PROGRAMME DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE
Région de Ségou, Mali
AP-FFL Mali
27.992 € €
41.209 consultations curatives réalisées dans les CSCOM
Au Mali, la situation humanitaire reste critique, marquée par l’instabilité politique, les effets du changement climatique et la grande vulnérabilité socio-économique des populations rurales. Dans ce contexte complexe, la FFL et son partenaire local ont poursuivi leur appui à la santé communautaire en se concentrant surtout sur le suivi des infrastructures existantes et à la sensibilisation de la population dans la région de Ségou en 2024.
Bien qu’aucune nouvelle construction de centre de santé n’ait été entamée, toutes les autres activités prévues dans le cadre du programme ont pu être menées à bien. Les 15 Centres de Santé Communautaire (CSCOM) construits depuis le début du partenariat restent pleinement fonctionnels, offrant des soins de santé primaire et un accès à l’eau potable aux populations isolées.
Les actions de sensibilisation ont également été maintenues : 52 séances d’Information, d’Éducation et de Communication ont été organisées dans 12 CSCOM, permettant de toucher 22.664 personnes sur des thèmes essentiels comme la vaccination, la prévention du paludisme, les maladies respiratoires, la malnutrition, la santé maternelle et infantile, ou encore la fréquentation des centres de santé.
En parallèle, 13 sessions de formation ont rassemblé 71 participants – agents de santé et relais communautaires – pour renforcer les compétences locales et consolider les acquis du programme.
Malgré les nombreuses contraintes, le partenaire local a pu participer à plusieurs événements nationaux en lien avec la santé communautaire et les droits humains : campagnes de vaccination, journées dédiées à la lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA, la malnutrition, les mutilations génitales féminines, ou encore la Journée mondiale de la lèpre.
PROMOTION DE LA SANTÉ FÉMININE, MATERNELLE ET INFANTILE
Les femmes et les enfants sont souvent les premiers affectés par les crises sanitaires. Les indicateurs concernant la santé maternelle et infantile sont parmi les plus faibles au monde, faisant preuve de la fragilité du secteur de la santé publique au Mali. L’éloignement des centres de santé rend difficile, voire impossible, l’accès aux consultations prénatales et à un accouchement sécurisé pour de nombreuses femmes. Dans ce contexte, il est plus important que jamais de promouvoir la santé maternelle et infantile, ainsi que de renforcer l’accès à l’information et aux soins de base.
• Sensibiliser les populations avec des séances éducatives, des visites à domicile, des démonstrations nutritionnelles, des projections vidéo, des journées thématiques ainsi que des émissions radio qui ont été mises en place afin d’informer les populations sur les bonnes pratiques de santé, d’hygiène et de nutrition, la planification familiale, la prévention du paludisme, des infections sexuellement transmissibles ou encore du cancer du col de l’utérus.
Cercle de Kati, Mali
COFESFA
116.756 € €
104.400 personnes sensibilisées
grâce aux causeries éducatives, projections vidéos et démonstrations nutritionnelles
Dans la continuité de ses actions pour un accès équitable aux soins, la FFL s’engage, aux côtés de son partenaire local avec un programme axé sur la sensibilisation, la prévention et l’autonomisation. Ce programme s’exécute auprès de 5 communes de la région de Koulikoro, et la commune VI du District de Bamako, et regroupe plusieurs activités, à savoir :
• Renforcer l’autonomisation des femmes. En 2024, 100 femmes ont été formées en alphabétisation fonctionnelle et en gestion d’activités génératrices de revenus (AGR).
• Renforcer les compétences locales avec 5 sessions de formation pour 50 relais communautaires, afin de pérenniser les efforts de sensibilisation.
Préfecture de la Lobaye, RCA
Fairmed
150.000 € €
En République centrafricaine, l’année 2024 a été marquée par une épidémie de variole du singe, venue frapper un système de santé déjà fragilisé. Face à la propagation rapide de la maladie dans plusieurs régions du pays, dont la zone de Boda où nous intervenons, une réponse immédiate a été mise en place avec nos partenaires. Grâce à une sensibilisation ciblée, l’installation des dispositifs de lavage des mains et de la prise en charge des cas suspects, la transmission a pu être stoppée. Aucun nouveau cas n’a été enregistré trois semaines après les premières interventions.
Au-delà de cette urgence sanitaire, notre engagement quotidien reste centré sur l’accès aux soins pour les populations marginalisées, grâce au projet de santé primaire de l’ONG Fairmed, soutenu par la fondation, qui vise à fournir un accès à des services médicaux de qualité aux Aka, aux Bantous précarisés, aux Peulhs et aux personnes en situation de handicap recensés dans les districts sanitaires de M’baïki et Boda, dans la préfecture de la Lobaye. Là où la médecine traditionnelle représentait autrefois la seule solution, ces groupes vulnérables peuvent aujourd’hui se rendre dans les centres de santé et recevoir des soins de qualité.
Le reste de la population de la zone bénéficie également du projet et profite ainsi d’un système de santé renforcé, notamment grâce :
• au système de tickets de santé, couvrant les frais de consultation, de médicaments, de transport et d’accouchement pour les femmes enceintes
57.510
consultations curatives ont été assurées, dont une grande partie pour les enfants de moins de cinq ans.
et leur permettant d’être suivies tout au long de leur grossesse, et d’accoucher dans un centre de santé, entourées de personnel qualifié, dans un pays où seules 40% des naissances sont assistées. Cette approche est particulièrement efficace, encourageant les populations à utiliser les services de santé maternelle.
• à la prise en charge du dépistage de MTN. Grâce à une surveillance communautaire renforcée et à des supervisions régulières du personnel de santé, 284 cas de MTN ont été détectés et pris en charge. Ces cas comprennent 65 cas de lèpre et 219 cas de pian. Cependant, en raison de ruptures de stock au niveau national de médicaments essentiels, des difficultés ont été rencontrées dans le traitement de patients.
• au renforcement des capacités des communautés et un accès aux soins de santé facilité par les formations sanitaires soutenues par le projet.
Kasaï Oriental, RDC
SUMEDCO asbl
226.820 € €
POLYCLINIQUE DE MBUJI-MAYI
« La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des cinq pays les plus pauvres du monde. (…) Environ une personne sur six vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC. » (Source : Banque mondiale, 2025)
Depuis 2008, la FFL soutient SUMEDCO asbl dans le fonctionnement et le renforcement d’une polyclinique installée au centre de la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
On y compte plusieurs hôpitaux mais qui restent quasiment vides. Les soins proposés sont généralement trop chers, et donc peu accessibles pour une population sinistrée par le chômage. De plus, le matériel souvent en mauvais état ou inexistant suite aux vagues de pillage, la vétusté des infrastructures et le manque de personnel qualifié contribuent à la faible fréquentation des centres. Peu de structures sont en mesure d’offrir des soins d’urgence, d’hospitalisation et de rééducation nécessaires aux populations locales. Dans ce contexte, la polyclinique de Mbuji-Mayi continue d’offrir des soins accessibles et de qualité à une population souvent laissée pour compte.
Grâce à l’engagement de l’équipe locale et luxembourgeoise de Sumedco, ainsi que de la FFL, l’approvisionnement en médicaments essentiels a pu être garanti tout au long de l’année. La présence ponctuelle d’un spécialiste en gynécologie-obstétrique et d’un chirurgien traumatologue a également permis de renforcer la prise en charge de cas complexes.
9.995 patients pris en charge en 2024
Un service de kinésithérapie est en cours de développement, et les formations continues ont été placées au cœur des priorités de la polyclinique. Le personnel soignant a ainsi bénéficié de séances de renforcement des capacités, incluant des formations de recyclage à tous les niveaux.
Aujourd’hui, la polyclinique de Mbuji-Mayi est reconnue comme l’une des meilleures structures médicales de la région.
PROGRAMME DE SANTÉ
Région Maritime et des Plateaux, Togo
8 pompes à eau manuelles construites
840 kits bébé distribués
Bien que la situation sanitaire globale au Togo se soit stabilisée et les restrictions liées au Covid-19 aient été levées, l’année 2024 a été marquée par l’apparition de cas de choléra. Sur le plan sécuritaire, les menaces djihadistes persistent dans le nord du pays, mais les activités soutenues par la FFL ont pu se dérouler normalement dans le sud. En octobre, une partie de l’équipe de la FFL s’est rendue au Togo, pour une mission de terrain qui permet de faciliter les échanges avec l’équipe locale et de constater de l’évolution des activités et projets menés sur place.
Selon les normes de santé de l’OMS, toute localité située à plus de 5 km d’une formation sanitaire avec une population de 5.000 habitants doit disposer d’une structure de soins. Cependant, au Togo, de nombreuses localités réunissant ces critères restent dépourvues de soins de proximité.
Ainsi, depuis 2014, la FFL soutient un programme de santé dans les régions Maritime et des Plateaux, grâce à l’Association des amis togolais de la FFL (AAT-FFL).
Comme d’autres programmes précédemment cités, il met l’accent sur la promotion de la santé familiale et communautaire ; maternelle et
90 dispositifs de lavage de mains installés
infantile en particulier, via :
• La construction de centres de santé et de forages dans les villages pour donner accès à l’eau potable
• Un volet de sensibilisation et de prévention des maladies infectieuses
• La construction d’équipements de prévention des maladies infectieuses
• L’accès aux soins pour les nouveau-nés et les femmes enceintes au moment de l’accouchement
Cette année, une nouvelle unité de soins périphérique (USP) a été inaugurée à Modokouté, comprenant un bâtiment dédié au soins, deux logements pour le personnel, un incinérateur, des toilettes, un espace sanitaire ainsi qu’un forage équipé d’un système photovoltaïque afin d’assurer un approvisionnement durable en eau potable.
Le volet de sensibilisation vise quant à lui à favoriser l’éducation sanitaire dans les écoles adjacentes aux USP. 3.500 élèves, enseignants et parents dans les zones de Modokouté et Hédjégan ont ainsi participé à des séances portant sur les bonnes pratiques d’hygiène et l’utilisation des dispositifs de lavage de mains.
BÉNIN
28 Centre de formation professionnelle
28 et d’apprentissage de Doumè
29 Promotion des emplois ruraux
30 Mind The Gap
BURKINA FASO
31 Les jeunes jardiniers de Dédougou
CÔTE D’IVOIRE
32 Insertion professionnelle des jeunes filles de Kaloukro
TOGO
33 Insertion professionnelle des jeunes
32 d’Anié
Le Bénin, comme beaucoup de pays en développement, fait face à un taux de chômage élevé, en particulier parmi les jeunes. L’éducation est ainsi considérée comme une priorité nationale, en vue du développement économique et de la réduction de la pauvreté. Or, le plein emploi passe avant tout par l’alignement des compétences de la population active aux besoins actuels et à venir du marché du travail.
En 2009, la fondation s’était investie dans la commune de Zè à travers la construction d’un centre de formation professionnelle (CFP) afin de remédier au manque d’établissement de formation dans la région. En 2020, ce centre a été restitué à la communauté sous tutelle administrative du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle béninois et est désormais autonome.
Ainsi, depuis 2021, la R-FFL et la fondation se sont engagés dans la construction d’un nouveau centre dans la commune de Savalou, plus précisément à Doumè. Celui-ci permet aux jeunes de 15 à 22 ans de se former dans une filière et d’obtenir le Certificat de qualification professionnelle (CQP), répondant aux besoins du marché local du travail. Le centre compte
CENTRE DE FORMATION
PROFESSIONNELLE ET D’APPRENTISSAGE DE DOUMÈ
239.317 € €
aujourd’hui 46 élèves, dont 24 en maçonnerie et 22 en électricité bâtiment.
En 2024, le centre a continué de se développer avec l’ouverture d’une troisième filière : la couture. La construction de l’atelier a officiellement été lancée le 7 octobre 2024, et à la fin du mois de décembre, 60% des travaux étaient terminés. Une délégation du siège de la FFL a pu visiter l’atelier en chantier lors d’une mission de terrain en octobre.
Les apprenants des deux premières filières ont bénéficié d’un stage professionnel au troisième trimestre, une expérience concrète qui leur permettra de s’installer à leur propre compte après la formation.
L’ensemble des apprenants a également bénéficié d’une prise en charge médico-sociale, en partenariat avec le centre de santé de Savalou, garantissant un accompagnement global tout au long de leur parcours de formation.
46 élèves dont 24 en maçonnerie et 22 en électricité bâtiment
PROMOTION DES EMPLOIS RURAUX
Climat imprévisible, terres appauvries : dans le Bénin rural, les jeunes et les femmes font face à de nombreux obstacles. Pourtant, l’agriculture reste un pilier de l’économie locale. Dans les zones rurales, jusqu’à 80% de la population vit en situation d’extrême pauvreté. Chaque année, 11 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail en Afrique, mais seuls 3 millions d’emplois sont créés. Moins d’un tiers des jeunes Béninois sont actifs, laissant la majorité sans perspective durable. Les jeunes en quête d’autonomie financière se dirigent alors vers les villes pour trouver un emploi, au détriment du développement de leur village qui détient pourtant un réel potentiel agricole. Conscient de ces défis, le gouvernement béninois a fait de l’agriculture une priorité nationale et a mis en œuvre plusieurs mesures en faveur de l’emploi et de l’insertion économique ces dernières décennies.
Commune de Tori-Bossito,Bénin
R-FFL
92.769 € €
personnes ont bénéficié des sessions de formation et de coaching entrepreneurial depuis le début du projet
C’est dans ce contexte que la FFL, la R-FFL et Alternative Verte – partenaire technique de mise en œuvre – ont lancé en 2022 un projet de promotion des emplois ruraux destiné aux jeunes, aux femmes et aux coopératives exerçant dans la culture d’ananas et de produits maraîchers dans la commune de Tori-Bossito, située dans le département de l’Atlantique.
En renforçant les savoir-faire en agriculture et en développant les compétences en gestion, à travers la formation et un service d’appui-conseil pour les coopératives paticipantes, ce projet vise à dynamiser les revenus issus de l’agriculture, tout en soutenant le développement du tissu économique local et la création d’emplois décents.
En 2024, 200 personnes, dont au moins 40% de femmes, ont bénéficié des sessions de formation et de coaching entrepreneurial organisées dans le cadre du projet. Elles ont été accompagnées pour renforcer leurs capacités en techniques agricoles et en gestion.
Par ailleurs, 45 élèves issus de lycées agricoles et 38 jeunes aspirants aux métiers de l’agriculture ont également été formés à travers les différentes unités d’apprentissage mises en place au Centre d’Immersion aux Métiers Agricoles (CIMA).
Pour accompagner ces programmes de formation et de coaching, 30 kits ont été distribués aux apprenants. Chaque kit comprend des outils agricoles (houe, coupe-coupe, bottes, blouson, chapeau), du matériel pédagogique (cahier, stylos, cartable, supports de formation) ainsi qu’une lampe solaire rechargeable.
aux généreuses entreprises engagées à nos côtés dans ce projet en 2024.
Mind the Gap représente un défi d’ordre logistique et de coordination par le nombre d’acteurs impliqués dans le projet et les contraintes liées au matériel informatique.
Merci de tout coeur à Arendt, PwC Legal et Streff pour leur implication dans ce projet !
MIND THE GAP
861,87 € €
De nos jours, la technologie est remise en question car nous prenons conscience des dangers que son utilisation comporte : pollution, santé, intox, éthique… Il est effectivement nécessaire d’avoir cette réflexion, car il y a encore beaucoup à faire en la matière. Mais il est toutefois important de rappeler ce que la technologie apporte, ou plutôt ce qu’elle ne peut pas apporter, lorsque nous n’avons pas cet outil à portée de main : un accès à l’information, à la connaissance, à la formation et l’éducation, à la communication et au partage, à l’employabilité ainsi que tout ce qu’elle facilite au quotidien.
Pour ces raisons, il tient à cœur à la FFL de réduire cette fracture numérique Nord-Sud. Cette fracture numérique prive toute une partie de la population de la possibilité d’avoir accès à l’information, à la connaissance et aux réseaux. C’est ainsi que la fondation a lancé le projet Mind The Gap.
En effet, de nombreux jeunes en Afrique de l’Ouest n’ont pas la chance de recevoir des cours pratiques d’informatique, bien que ceux-ci soient prévus dans les programmes scolaires, faute de matériel disponible. Afin de pallier cette situation, la FFL collecte des ordinateurs et du matériel informatique auprès des entreprises luxembourgeoises et les envoie à ses partenaires. Depuis 2011, des milliers d’ordinateurs ont déjà été installés dans des centaines d’écoles, ce qui a permis à des dizaines de milliers d’enfants de se former.
En 2024 également, nos partenaires au Bénin ont réceptionné un nouveau container de matériel informatique. Grâce à cette livraison, 296 ordinateurs ont pu être préparés et configurés en vue de leur installation dans les écoles partenaires.
Dédougou, Burkina Faso
AAB-FFL
60.136 € € 40 nouveaux bénéficiaires, âgés entre 12 et 19 ans, ont été accueillis en octobre 2024
Le niveau de scolarisation burkinabè est l’un des plus bas d’Afrique, voire du monde. Or, sans accès à l’éducation ou formation quelconque, les perspectives d’avenir des jeunes restent limitées.
La ville de Dédougou, caractérisée par une population jeune et rurale défavorisée, fait face à des défis majeurs en matière d’éducation et de formation professionnelle. Bien que des établissements scolaires existent, niveau primaire comme secondaire, le taux de fréquentation reste faible, entraînant un niveau d’alphabétisme faible parmi les jeunes. Les formations professionnelles restent, quant à elles, inaccessibles à ceux qui n’ont ni diplôme ni soutien familial. Pour répondre à ces défis, la fondation soutient, via l’AAB-FFL, le centre d’accueil et de formation professionnelle des « Jeunes Jardiniers de Dédougou ». Ce projet vise à fournir une formation professionnelle aux jeunes déscolarisés afin qu’ils puissent obtenir un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP), tout en bénéficiant d’un soutien social, en étant hébergés dans un internat, au sein du centre. De plus, le projet appuie le centre dans le développement d’activités génératrices de revenus comme le maraîchage et l’élevage, qui servent à la fois à l’autoconsommation et à la vente.
En 2024, 36 jeunes ont mené leur parcours à terme jusqu’à la fin de leur formation en juin, tandis que 40 nouveaux bénéficiaires âgés de 12 à 19 ans ont été accueillis en octobre. Les jeunes reçoivent une éducation de base et une formation professionnelle dans l’une des trois filières : coupe-couture, menuiserie-bois ou mécanique deuxroues.
Le taux de réussite au CQP (40,7 %) est en baisse par rapport aux années précédentes. Cette diminution s’explique notamment par la surcharge des centres d’examen et le stress important ressenti par les candidats, lié au contexte sécuritaire instable.
Mais la réussite ne se mesure pas uniquement avec un diplôme. Tous les jeunes, diplômés ou non, débuteront à l’automne un stage de perfectionnement d’un an, visant à renforcer leurs compétences et leur employabilité. Ceux qui le souhaitent auront l’opportunité de repasser l’examen en 2025. Le centre a aussi mis en place un suivi post-formation, afin d’accompagner leur insertion dans le monde du travail.
Cette année, 9 jeunes mécaniciens ont reçu leur kit d’insertion professionnelle.
En 2025, les efforts seront centrés sur l’insertion professionnelle des jeunes et le renforcement de l’autonomie du centre, pour que l’impact du projet se prolonge bien au-delà de son terme.
PROFESSIONNELLE
DES JEUNES FILLES DE KALOUKRO
Kaloukro, Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, la FFL soutient le Centre de Formation de la Jeune Fille (CFJF) de Kaloukro afin de favoriser la réinsertion des jeunes filles en leur offrant un enseignement professionnel qualifiant, en particulier pour les jeunes filles mères.
Le centre accueille des jeunes filles âgées de 14 à 30 ans, confrontées à des situations fragiles. Nombre d’entre elles font face à des grossesses précoces, à l’exclusion de leur entourage familial, à l’échec scolaire, ainsi qu’à un profond manque de perspectives, contribuant à entretenir un cercle vicieux de pauvreté.
Dès lors, le centre met en œuvre plusieurs activités visant à former et à soutenir les apprenantes dans leur développement personnel et professionnel. Elles reçoivent une formation technique dans différents corps de métier, que sont la couture, la coiffure et la pâtisserie
Dans un souci de garantir leur bienêtre, les jeunes femmes et leurs enfants bénéficient également d’une prise en charge alimentaire, médicale et psychologique, incluant
des consultations, des bilans de santé et un suivi régulier. Le centre dispose en outre d’une garderie, accueillant en moyenne 15 enfants, permettant aux jeunes mamans de suivre leur formation dans de bonnes conditions.
Des séances de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive, les droits des femmes et l’hygiène sont également organisées en partenariat avec des structures locales. En parallèle, 13 séances de formation en entrepreneuriat ont été dispensées cette année pour renforcer les compétences des jeunes en gestion et initiative économique.
En 2024, 45 apprenantes ont poursuivi leur formation au sein du CFJF, dont 10 d’entre elles ayant également bénéficié d’un soutien financier permettant de couvrir les frais d’apprentissage pendant toute la durée de leur stage. L’année s’est clôturée par une cérémonie lors de laquelle 12 jeunes filles ont reçu leur certificat accompagné d’un kit de fin de formation, afin de faciliter leur insertion professionnelle.
nouvelles diplômées dont 8 en couture et 4 en coiffure 12
Anié, Togo
AAT-FFL
30.118 € €
INSERTION
PROFESSIONNELLE DES JEUNES D’ANIÉ
13 filles dont 10 filles mères poursuivent leur apprentissage 32 garçons et
Antérieurement, la FFL n’intervenait au Togo que dans le domaine de la santé, à travers le programme de santé communautaire de l’AATFFL. Ce n’est qu’en 2022 que la FFL et son partenaire ont décidé, ensemble, de s’engager également dans le domaine de l’éducation au Togo, avec la construction du centre d’apprentissage d’Anié. Ce centre contribue à la formation et l’insertion socio-économique des jeunes défavorisés et déscolarisés de la région des Plateaux. Grâce à ce projet, mené en partenariat avec l’AAT-FFL, 45 jeunes poursuivent actuellement leur apprentissage dans l’un des trois ateliers proposés : couture homme-femme, coiffure tresse dame et menuiserie aluminium.
L’année 2024 a été marquée par plusieurs avancées notables : l’affectation de nouveaux enseignants par le ministère, l’arrivée d’un chef de
travaux, ainsi que des évaluations régulières des formateurs et des apprenants. Le maintien du nombre d’apprenants reflète à la fois la pertinence du projet et la motivation des jeunes bénéficiaires.
Pour mieux préparer les jeunes à la réalité du terrain, des stages en entreprise ont été organisés en fin d’année dans 14 ateliers partenaires. Ces expériences ont permis de renforcer les liens entre le centre, les artisans locaux et les apprentis, tout en mettant en pratique les connaissances acquises.
Malgré ces avancées, l’accessibilité du centre reste un défi en saison des pluies, la route devenant parfois impraticable. Des travaux d’aménagement sont prévus afin de pouvoir garantir la fréquentation régulière du centre par les apprenants, même durant cette période.
BÉNIN
36 Lutte contre la traite des enfants
BURKINA FASO
37 Lutte contre les mutilations génitales
37 féminines
39 Prise en charge des enfants des mines
38 de Tougouri
CÔTE D’IVOIRE
40 Prise en charge des enfants des rues
39 de Bouaké
MALI
42 Prise en charge des enfants des rues
40 de Ségou
43 Sensibilisation communautaire contre
41 les violences basées sur le genre
FFL
enfants accueillis
La pratique culturelle du placement ou confiage a pour but d’atténuer les effets de la pauvreté en plaçant les enfants issus de familles indigentes avec d’autres membres plus aisés de la famille. Cette pratique culturelle connaît des dérives et est devenue une voie royale pour les trafiquants, qui gagnent de l’argent en vendant ces enfants à diverses fins. Au Bénin, 52 % des enfants seraient impliqués dans une forme d’exploitation, allant des travaux domestiques traditionnels à des formes plus graves et dangereuses de traite.
Depuis plus de 10 ans, la FFL s’engage contre la traite des enfants et en faveur de leur développement personnel, en collaboration avec deux ONG partenaires : PIED (Programme d’Insertion des Enfants Déshérités) et APEM (Association pour la Protection de l’Enfance Malheureuse), dans 16 villages autour des communes de Djougou et Parakou. En novembre 2024, un nouveau projet de lutte contre la traite a également été lancé par le gouvernement béninois, en partenariat avec l’Ambassade du Luxembourg, dans les départements du Zou et du Couffo.
Dans ce contexte, le projet appuie un volet de scolarisation pour les plus jeunes (moins de 14 ans), ou de formation professionnelle pour les plus âgés, afin de les aider à réintégrer la société.
Ainsi, 168 enfants ont été accueillis cette année dans les centres de séjour soutenus par la FFL. Chacun a bénéficié d’une prise en charge complète, incluant trois repas par jour et un hébergement temporaire. 159 d’entre eux ont pu être réintégré dans leur milieu familial à la suite d’une enquête sociale approfondie. Parmi eux, 50 enfants de moins de 14 ans ont pu retourner à l’école avec un soutien en kits scolaires pour la rentrée 2024-2025.
Parallèlement, 80 enfants identifiés comme particulièrement vulnérables ont reçu un appui en nature et/ou en espèces, leur permettant notamment de prendre un petit déjeuner quotidien et, pour les filles, d’accéder à des protections hygiéniques. 30 jeunes ont pu intégrer un apprentissage professionnel. Des missions de suivi ont été réalisées tout au long de l’année, assurant un accompagnement continu des enfants accueillis, réintégrés ou en apprentissage.
Au Burkina Faso, bien que les mutilations génitales féminines (MGF) soient interdites depuis 1996, plus de 3 femmes sur 5 en âge de procréer affirment avoir été excisées. Les MGF regroupent les interventions qui altèrent et lèsent les organes génitaux externes des femmes pour des raisons non-médicales. Des millions de femmes sont concernées par cette pratique, chaque année.
Dans nos pays d’intervention, l’excision est souvent pratiquée à un très jeune âge. Or, si certaines complications apparaissent tôt, d’autres se manifestent parfois 15 ans plus tard, lors de l’accouchement par exemple. Les femmes, en étant peu ou mal informées, peuvent difficilement établir un lien de cause à effet, et ne remettent donc pas en question la pratique. Seule une prise de conscience collective permettra un changement de comportement et l’abandon graduel de la pratique.
En 2024, dans un contexte sécuritaire toujours fragile, la FFL a poursuivi son engagement auprès des survivantes, en concentrant ses efforts sur leur prise en charge. En
collaboration avec le partenaire local, 69 femmes souffrant de séquelles de l’excision ont pu bénéficier d’une opération chirurgicale réparatrice, via un système de coupons permettant un accès gratuit aux soins.
Par ailleurs, plusieurs missions de suivi ont été réalisées, notamment auprès des femmes opérées et des anciennes exciseuses bénéficiaires d’activités génératrices de revenus soutenues par le projet les années précédentes. Ces visites ont permis de documenter les effets positifs de l’accompagnement sur leur santé, mais aussi sur leur autonomie et leur confiance en elles.
Province de Tuy, Burkina Faso
AAB-FFL
39.789 € € femmes souffrant de séquelles de l’excision ont bénéficié d’une réparation.
Tougouri, Burkina Faso
DES ENFANTS
DES MINES DE TOUGOURI
AAB-FFL
63.213 € €
Au Centre-Nord du Burkina Faso, la ville de Tougouri fait face à des défis socio-économiques majeurs. L’accès limité aux services de base, comme l’électricité et l’eau potable, ou encore la détérioration de la sécurité dans la région, aggravent les conditions de vie des populations locales.
Souvent poussés par la pauvreté et la nécessité de subvenir aux besoins de leur famille, de nombreux jeunes se retrouvent à travailler dans les sites d’orpaillage artisanal, très répandus dans la région, où leur sécurité et leur santé sont compromis.
Faute de moyens pour accéder à un système éducatif structuré, certains enfants issus des familles les plus vulnérables sont contraints de travailler dans les mines aurifères, souvent clandestines, mettant en péril leur sécurité.
Dans ce contexte, la FFL soutient depuis plusieurs années un centre d’hébergement et un centre de formation professionnelle à Tougouri, en collaboration avec l’AAB-FFL et la Cellule Paroissiale pour le Développement et la Solidarité (CPDES). Le projet vise à offrir une alternative durable à ces jeunes, en leur garantissant un cadre stable, une prise en charge globale et une formation qualifiante. Afin de faciliter
En juin 2024, la troisième promotion a achevé son cycle de formation et
58
jeunes ont passé l’examen du CQP.
leur réinsertion socioprofessionnelle, un kit d’installation leur est également remis à la fin de leur formation.
En 2024, 75 jeunes, dont 35 filles et 40 garçons, ont ainsi été accueillis au centre. Ils ont bénéficié d’un hébergement, de repas quotidiens, de soins médicaux adaptés et d’un accompagnement psychologique tout au long de l’année. La formation professionnelle s’est poursuivie dans les cinq filières existantes : mécanique deux-roues, menuiserie-bois, souduremétallique, coupe-couture et teinture-tissage.
La troisième promotion a terminé son cycle de formation en juin 2024. Lors d’une cérémonie officielle, 58 jeunes ayant passé l’examen du Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) ont reçu leur diplôme ainsi qu’un kit d’installation pour faciliter leur insertion dans la vie active.
Le centre poursuit le développement d’activités génératrices de revenus, notamment l’embouche porcine et la commercialisation des produits confectionnés par les jeunes, prévue pour le premier trimestre 2025. Ces initiatives visent à renforcer l’autonomie financière du centre. Des partenariats sont également en cours de négociation afin d’assurer la continuité et le financement des activités du centre.
Au centre de la Côte d’Ivoire, la ville de Bouaké, 2ème ville du pays en termes de population, la croissance économique coexiste avec une pauvreté persistante. Malgré les efforts du gouvernement pour réduire les inégalités sociales et protéger les enfants vulnérables, de nombreux jeunes restent confrontés à l’échec scolaire, à l’exploitation économique ou à la vie dans la rue.
Depuis 2009, la FFL soutient la Maison de l’Enfance de Bouaké (MEB), gérée par l’Association de la Maison de l’Enfance (AME). Ce centre accueille des enfants et adolescents de 5 à 18 ans, en situation de grande vulnérabilité et vivant dans la rue.
Ce projet assure la prévention, la réinsertion familiale et socioprofessionnelle de ces jeunes en situation difficile, ainsi que leur prise en charge médicale, alimentaire, vestimentaire et psychologique. Des cours de niveau élémentaire y sont dispensés pour permettre à ces enfants de réintégrer le système scolaire classique.
Dans un premier temps, les enfants sont identifiés, soit par référencement, soit directement lors de tournées de rue. Ils sont ensuite accueillis, hébergés temporairement pour certains, et pris en charge au centre le temps de retourner en famille. En 2024, 54 enfants ont été accueillis à la MEB, dont 41 nouveaux admis.
Pour garantir une réintégration familiale réussie, l’équipe de la MEB fait un travail précieux, en menant
Bouaké, Côte d’Ivoire
128.533 € €
des tournées de rue, de jour comme de nuit, pour sensibiliser les enfants à leur retour en famille ou à leur accueil à la MEB, en conduisant des recherches afin de retrouver les familles, en mettant en place une médiation et des visites familiales. Ce processus implique des moyens de communication adaptés, car certaines familles vivent loin de Bouaké, voire parfois en dehors de la Côte d’Ivoire. En tout, 65 enfants ont été identifiés cette année par le biais de ces tournées, de référencements ou de signalements.
En parallèle, un suivi psychologique individualisé est mis en place afin de favoriser le bien-être psychique des enfants et les aider à surmonter leurs traumatismes. Cet accompagnement favorise leur développement personnel, compte tenu de leurs parcours de vie particulièrement difficiles pour leur jeune âge. Cette année, des séances de sensibilisation ont aussi été organisées pour encourager la responsabilisation des enfants et renforcer les bonnes pratiques d’hygiène. L’apprentissage se poursuit avec des activités extrascolaires : 101 séances de taekwondo, 97 d’arts plastiques et 93 de danse ont contribué à leur bien-être physique et émotionnel.
réunifications familiales ont pu être réalisées
Région de Ségou, Mali
AP-FFL Mali
11.000 €
PRISE EN CHARGE
DES ENFANTS DES RUES DE SÉGOU
Au Mali, l’instabilité politique et l’insécurité intensifient les mouvements de population et font augmenter le nombre de personnes déplacées, ce qui tend à aggraver la problématique des enfants vivant dans la rue. On estime que 54 % des personnes en situation de précarité sont des enfants, confrontés à de multiples obstacles : manque d’accès à l’éducation et à la santé, malnutrition, exploitation économique et abus. La région de Ségou reste particulièrement touchée par cette réalité.
cifiques organisés dans le cadre du Projet d’Appui à l’Amélioration de l’Accès à la Justice pour les Enfants Vulnérables au Mali.
enfants scolarisés dans l’enseignement fondamental 8
4 jeunes suivent une formation en apprentissage professionnel
Depuis 2012, la FFL, s’engage pour la réinsertion sociale des enfants des rues à Ségou. Ces enfants, une fois identifiés lors de tournées de rue, sont accompagnés psychologiquement et socialement afin de favoriser non seulement leur rescolarisation ou inscription en filière de formation professionnelle mais également leur retour en famille ou leur orientation vers un foyer d’accueil.
En 2024, le partenaire local a poursuivi ses efforts en participant activement à la défense des droits de l’enfant à travers 15 réunions, comités de coordination et événements spé-
Toutefois, l’activité de prise en charge des enfants des rues de Ségou a connu une baisse significative de son financement en 2024, en vue du désengagement progressif de la FFL d’ici fin 2025. Cela a conduit à la fermeture temporaire du centre d’accueil. Les enfants qui y étaient hébergés ont été réunifiés avec leur famille ou redirigés vers d’autres structures d’accueil dans la ville.
Malgré cette transition, l’accompagnement de certains enfants a été maintenu. Douze jeunes bénéficient toujours d’un suivi : huit sont scolarisés dans l’enseignement fondamental et quatre suivent une formation en apprentissage professionnel. Un appui financier leur a été fourni pour les frais de cantine. Les élèves ont reçu du matériel et des tenues scolaires, tandis que les apprentis ont reçu un kit d’équipement et une tenue adaptée à leur formation.
SENSIBILISATION COMMUNAUTAIRE
CONTRE LES VIOLENCES BASÉES
SUR LE GENRE
Région de Koulikoro, Mali
COFESFA
49.986 € €
Selon l’UNICEF, 89% des femmes âgées de 15 à 49 ans au Mali ont subi des mutilations génitales féminines (MGF), témoignant ainsi d’une des prévalences les plus élevées au monde. Le Mali se caractérise par l’une des prévalences les plus élevées au monde. Cette pratique est profondément ancrée dans la communauté et dans les coutumes. Elle est encore pratiquée pour des raisons culturelles, sociales ou religieuses. De plus, le manque d’informations relatives aux conséquences de la pratique sur la santé tend, entre autres, à la perpétuer.
Depuis plusieurs années, la FFL soutient COFESFA afin de susciter le changement de comportement des populations en organisant des sessions de sensibilisation et en les informant sur les conséquences physiques et psychologiques des MGF. Des actions de sensibilisation sont aussi menées afin de prévenir plus globalement les violences basées sur le genre (VBG).
Des synergies entre les programmes de santé et les activités de sensibilisation sont régulièrement mises en place. Certaines causeries éducatives au sujet de la malnutrition
ou de la santé maternelle et infantile s’avèrent en effet être de bonnes occasions d’aborder diverses questions sur les VBG et les MGF. Les consultations dans les centres de santé peuvent également permettre de déceler des complications et de référer les femmes, si elles le souhaitent, vers des structures de prise en charge.
Des séances de sensibilisation sont donc organisées pour les femmes, mais aussi et surtout envers les personnes influentes de la communauté, à savoir les chefs de village, les matrones, les exciseuses traditionnelles, les leaders religieux, les enseignants, les agents de santé ou encore les grand-mères qui jouent un rôle essentiel dans la perpétuation de la pratique.
En 2024, 7 nouveaux villages (Kamalé-Kakélé, Ouenzzindougou, Samaya, Samanko 2 et trois villages de la commune rurale du Mandé) ont officiellement signé une convention d’abandon de la pratique, suite aux activités de plaidoyer réalisées vis-à-vis des autorités villageoises. femmes ont bénéficié d’une intervention chirurgicale pour soigner les séquelles de l’excision
46 Aide humanitaire d’urgence
© FFL / FairmedP. Käser
Préfecture de la Lobaye, RCA
Fairmed
75.000 € * €
* Aide humanitaire d’urgence, financée à 100% par le MAEE luxembourgeois
En collaboration avec l’ONG Fairmed, présente dans ces régions depuis 2010, la FFL soutient un projet qui vise à soutenir le secteur médical touché par la crise humanitaire et sanitaire, afin de contrer les effets des conflits intercommunautaires sur le système de santé, pour la préfecture de la Lobaye.
Fin 2013, face au chaos humanitaire engendré lors de la rébellion Séléka, la FFL a introduit sa première demande d’aide humanitaire pour la République Centrafricaine auprès de la Direction de la Coopération au développement et de l’Action humanitaire du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes.
Malgré l’instabilité persistante, l’année 2024 a été marquée par des avancées importantes. Le projet poursuit son appui à 43 formations sanitaires dans les districts de Mbaïki et Boda, avec pour objectif de renforcer l’accès aux soins pour les populations marginalisées, en particulier les Aka et les Peulhs. Cette année, 10.649 consultations prénatales ont ainsi pu être réalisées.
405 patients ont été référés pour des soins spécialisés, tandis que les structures locales ont assuré un total de 57.510 consultations curatives. Le projet a également réagi rapidement à une épidémie de variole du singe à Boda, évitant toute propagation grâce à des campagnes de sensibilisation. Par ailleurs, 102 malades ont été suivis en soins intensifs en 2024, tous groupes d’âge confondus, soit plus du double des prévisions initiales.
Cette action s’inscrit dans un contexte de crise chronique, marqué par l’extrême pauvreté, la dégradation des services de santé publics et les tensions intercommunautaires. En renforçant les capacités locales et en soutenant les structures sanitaires de proximité, le projet contribue à garantir la continuité des soins dans un contexte aussi fragile.
consultations prénatales 10.649 consultations curatives 57.510 cas de MTN 284
SENSIBILISER
52 Activités 2024, Workshops
53 Unjudgement Loading
53 Zesumme fir d’Agenda 2030
RENCONTRER
54 Evénements
55 Publications
RETROSPECTIVE
57 En Photos
58 Comptes annuels
60 Merci
COMMENT PASSER À L’ACTION DANS UN MONDE EN QUÊTE DE CHANGEMENT… ?
C’est précisément l’ambition de l’Éducation à la Citoyenneté Mondiale (ECM) !
Dans un monde interconnecté, où les inégalités sont de plus en plus visibles, l’ECM vise à éveiller les consciences, à développer l’esprit critique et à encourager chacun·e à agir comme citoyen·ne du monde, solidaire et responsable. Elle invite à comprendre les interdépendances mondiales, à remettre en question les stéréotypes et à défendre les droits humains, la justice sociale et le développement durable.
Les ateliers et activités – à destination des écoles comme du grand public – organisés par la Fondation Follereau Luxembourg (FFL) s’appuient sur une pédagogie interactive, ancrée dans les trois piliers : savoir, savoir-faire et savoir-être.
OBJECTIF : FAVORISER L’ENGAGEMENT, LA RÉFLEXION CRITIQUE ET LA PARTICIPATION ACTIVE !
Merci à tous les établissements scolaires et organisations pour leur collaboration en 2024.
• Ecole Privée Fieldgen
• Lycée Michel Lucius
• Lycée Technique Ettelbréck
• Lycée Aline Mayrisch
• Lycée Michel Rodange
• GAIALUX
• Service national de la jeunesse
• ASTI
23 ateliers ont été animés dans divers établissements scolaires pendant l’année 2024.
Voici les principaux formats proposés :
• Préjugés et solidarité
Cet atelier explore les mécanismes à l’œuvre dans la construction mentale des préjugés : pourquoi en avons-nous et comment limiter leur émergence ? Les élèves sont amenés à réfléchir avant de juger, à reconnaître que notre perception du monde est subjective et influencée par notre environnement. À travers des activités ludiques et interactives, ils découvrent des concepts clés tels que l’eurocentrisme, la solidarité, la discrimination ou encore la catégorisation sociale.
• Le Repas Insolent
Un atelier culinaire percutant qui plonge les participants dans une simulation des inégalités mondiales. À travers une mise en scène déroutante, il interroge les rouages de l’économie mondiale (entreprises, États, institutions) et pousse à réfléchir sur notre rôle de citoyen·ne solidaire. Le jeu utilise un exemple concret issu d’un projet de coopération de la FFL en République Centrafricaine, afin d’illustrer les interdépendances liées au commerce de matières premières.
• WASH – Eau, Hygiène et Assainissement
Grâce à une approche transversale, cet atelier met en lumière les liens entre l’accès à l’eau potable et d’autres enjeux tels que la santé, l’économie ou les droits humains. En s’appuyant sur des exemples concrets issus des projets de la FFL au Togo, les élèves découvrent les réalités de pays où l’accès à l’eau potable reste limité et explorent des pistes de solutions concrètes.
En 2024, la FFL a lancé son premier projet d’établissement à long terme avec le Lycée Michel Lucius. Sept interventions ont permis d’approfondir une réflexion sur les préjugés, le vivre-ensemble et les inégalités.
À l’issue du projet, les élèves d’une 2ème ont réalisé un micro-trottoir : conception des questions, interviews de citoyens luxembourgeois, montage vidéo – le tout présenté lors du Diversity Day, événement phare du lycée.
Une collaboration enrichissante avec l’ASTI a également permis d’élargir la discussion à l’inclusion et aux inégalités persistantes au Luxembourg.
Engagée en faveur de l’Agenda 2030, la FFL a pris part à deux événements marquants en 2024 dans le cadre du consortium Zesumme fir d’Agenda 2030 :
• Marche consciente
Organisée pour l’inauguration de l’option « développement durable » à l’École Privée Fieldgen, cette marche a mis en lumière plusieurs initiatives concrètes dans la ville de Luxembourg (Stëmm vun der Strooss, Planning familial, Fonds du logement…). Elle a permis aux élèves de faire le lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Le Consortium y a tenu un stand interactif autour des ODD, invitant les jeunes à s’exprimer artistiquement. En partenariat avec l’association GAIA, une exposition d’œuvres réalisées par des artistes résidant au Luxembourg – chacune illustrant un ODD – a complété l’expérience.
Cette belle synergie a suscité la curiosité et l’enthousiasme des participants ainsi que de nombreux échanges avec les consortium.
La fondation était ravie de pouvoir présenter certains de ses projets à travers divers événements et de vous y retrouver. Merci à tous pour votre participation à ces différentes occasions.
27.02
4X3
Le 27 février s’est tenu un évènement organisé par Infogreen où Conny Reichling, alors directrice de la FFL, a abordé le sujet de l’égalité des genres sous le prisme de « l’éducation pour équilibre » et « l’éducation pour tous ». Ces sujets sont essentiels pour la fondation, autant au Luxembourg où cela se matérialise par son programme ECM que dans ses pays d’intervention où ces thèmes sont transversaux à tous les projets de coopération au développement.
Ce fut une soirée d’échanges entre intervenants et participants très enrichissante.
04.03 - 05.03
SEMAINE FOLLEREAU
À l’occasion de la 70e Semaine Follereau à l’École Privée Fieldgen, la Représentation de la FFL au Bénin (R-FFL) est intervenue sur le thème de la traite des enfants, problématique encore largement répandue au Bénin. Découvrez-en plus sur ce projet en page 36 de ce rapport. 665 élèves ont assisté aux quatre sessions de sensibilisation organisées dans les locaux de l’établissement.
14.07
ZOLWER MOART
Le 14 juillet 2024 s’est tenu la 62è édition du Zolwer Moart à laquelle la fondation a souhaité participer afin d’aller à la rencontre des habitants, dans une ambiance familiale et estivale.
L’équipe de la fondation y animait un atelier créatif pour les enfants, qui ont fait preuve d’imagination en utilisant du tissu wax pour créer de jolis dessins. Il y avait également à la vente des articles solidaires, conçus par les jeunes apprenantes de la filière couture de Kaloukro en Côte d’Ivoire, ou encore une série de reproductions de l’œuvre de Gilliane Warzée, peinte exclusivement pour la fondation.
Bulletins informatifs, distribués en toutes-boîtes au Luxembourg.
Dépliants informatifs, insérés dans le Luxemburger Wort, respectivement en juin et décembre 2024.
Diverses communications sur les activités de la fondation.
RECETTES
3.907.150,28 €
DÉPENSES
Cofinancement de fonds publics (MAEE*) : 2.327.025,13 €
• Projets de coopération, missions et évaluations : 1.955.399,88 € (à 80%, sauf pour la Côte d’Ivoire à 60%)
• Éducation au développement : 43.605,62 € (à 80%)
• Aide humanitaire : 75.000 € (à 100%)
• Participation du MAEE aux frais administratifs : 253.019,63 €
Dons : 570.729,70 €
Autres recettes : 1.009.395,45 € (Legs, financements privés, etc.)
3.815.006,63 €
Frais relatifs aux projets de coopération : 2.767.849,24 €
Frais de personnel : 512.837,79 €
Frais de fonctionnement et communication : 489.666,73 €
Amortissement et autres charges financières : 44.652,87 €
RÉSULTATS
92.143,65 €
* MAEE (Ministère des Affaires étrangères et européennes)
PARCE QUE CHAQUE DONATEUR A LE DROIT DE SAVOIR COMMENT EST DÉPENSÉ SON ARGENT ET S’IL EST BIEN GÉRÉ.
Nous veillons à l’affectation responsable et transparente des fonds. Tous nos partenaires sont tenus de remettre régulièrement un rapport d’activités et financier, et les dépenses doivent être appuyées par des pièces justificatives. Ils sont également audités chaque année. Tous les projets et leurs budgets sont soumis à l’approbation et au vote du Conseil d’Administration, sur proposition des partenaires et de l’équipe exécutive au siège.
PAR LA SOCIÉTÉ D’AUDIT « KPMG ».
Voici l’avis sur les comptes annuels de 2024 : « À notre avis, les comptes annuels donnent une image fidèle de la situation financière de la fondation au 31 décembre 2024, ainsi que des résultats pour l’exercice clos à cette date, conformément aux obligations légales et réglementaires relatives à l’établissement et à la présentation des comptes annuels en vigueur au Luxembourg. »
ON NE VOUS LE DIRA JAMAIS ASSEZ, MERCI… A NOS PARTENAIRES ET À CEUX QUI S’ENGAGENT À TRAVERS LEUR ENTREPRISE POUR NOUS SOUTENIR DANS LA RÉALISATION DE NOTRE MISSION ET DANS NOTRE ENGAGEMENT EN FAVEUR DES COMMUNAUTÉS AFRICAINES VULNÉRABLES. MERCI DU FOND DU CŒUR.
Lara Beauguerlange
Responsable mécénat et partenariat
Au nom du Conseil d’Administration, de l’équipe de la fondation, de ses partenaires locaux et de ses bénéficiaires, merci aux généreux partenaires engagés à nos côtés en 2024, à savoir :
• Amis des lépreux de Rodange (9.000,00 €)
• Annapurna (150,00 €)
• Archevêché de Luxembourg (6.645,17 €)
• Deloitte (a) (11.950,00 €)
• Diddeleng Hellëft (3.000,00 €)
• Ecole Privée Fieldgen et ses élèves (c) (25.639,72 €)
• Fondation NIF (25.000,00 €)
• G.E.I. (500,00 €)
• Hôpitaux Robert Schuman (1.668,42 €)
• Hyosung Luxembourg (2.000,00 €)
• Immobilière Macedo (100,00 €)
• Immobilière Wagner + Wagner (100,00 €)
• LU-CIX ASBL (500,00 €)
• M Group (200,00 €)
• MS Gestion (148,68 €)
• Neoviaq Fiduciaire (300,00 €)
• Print Solutions (1.000,00 €)
• Promovis (100,00 €)
• Rockids crèches et foyers de jour (b) (715,00 €)
• Schroeder et Associés (300,00 €)
• Syniverse (1.280,53 €)
• Ville de Luxembourg (25.706,79 €)
Merci également à la Chocolaterie Sigoji et aux communes de Bascharage, Contern, Flaxweiler, Rambrouch, Saeul, Schuttrange et Wiltz pour votre soutien.
© FFL / A. Ernst
FOLLEREAU LUXEMBOURG
est une ONG-D luxembourgeoise engagée pour la promotion de la qualité de vie des communautés africaines vulnérables.
Grâce à bientôt 60 années d’expérience, la fondation est devenue un acteur fiable et solide au Luxembourg. Elle reçoit un soutien régulier et généreux du public luxembourgeois, ainsi que de bailleurs publics et privés.
Aux côtés de ses partenaires de confiance, elle soutient des initiatives locales, inclusives et positives en réponse aux besoins du terrain en matière de SANTÉ, d’ÉDUCATION, de PROTECTION et d’URGENCE.
Les projets de coopération au développement sont menés en collaboration avec nos partenaires locaux, avec pour objectif le fonctionnement autonome des projets sur le long terme. Chaque projet s’articule autour de cinq valeurs, mentionnées ci-à droite.
La fondation met un point d’honneur à rendre son aide la plus efficace possible, en plaçant les bénéficiaires au cœur de ses activités. De par ses actions, elle souhaite provoquer un changement réel et durable, en visant l’autonomie de chaque projet, et en améliorant ainsi la qualité de vie des plus démunis.
La fondation travaille dans une indépendance d’esprit absolue par rapport à toutes opinions politiques, religieuses et sociales.
AVEC LES POPULATIONS
LES PLUS VULNÉRABLES
DES COMMUNAUTÉS ET DES STRUCTURES BÉNÉFICIAIRES
INCLUSION
DURABLE ET PARTICIPATION
DES ACTEURS EFFICACITÉ DE L’AIDE PROMOTION DE L’ÉGALITÉ DES GENRES
de Raoul Follereau,
Fondateur de la journée mondiale des malades de la lèpre, le dernier dimanche de janvier depuis 1954.
Lors de ses voyages en Afrique, Raoul Follereau, philanthrope et journaliste français, a pris conscience des conditions de vie précaires de nombreuses personnes. Particulièrement touché par la misère et l’exclusion des malades de la lèpre qu’il a rencontrés, il a, dès lors, souhaité s’engager en ne plaidant plus qu’une seule cause, celle des personnes atteintes de la lèpre.
de la Fondation Follereau Luxembourg, le 7 décembre 1966. Aloyse Biel en est alors le Président, soutenu par Jean Blasen, Nicolas Hengen, Pierre Ney, Léa Kugener, Mélanie Ternes et Léonie Trierweiler.
RECONNAISSANCE
en tant qu’établissement d’utilité publique. Tandis qu’en 1986, elle est parmi les premières ONG à bénéficier du statut d’ONG agrémentée par l’Etat et le Ministère des Affaires Etrangères.
La fondation est dûment supervisée par son Conseil d’Administration (ci-dessus, de gauche à droite) : Jean Hilger (Président), Jean-Luc Pauly, Marie-Thérèse Ney, Jean Smit, Georges Keipes, Julio Nerin (Vice-président), Brigitte Bontemps-Loschetter et Paul-Marie Majerus.
Le fonctionnement de la fondation est, quant à lui, assuré par 6 collaborateurs dans les domaines de la gestion de projets, la gestion des dons, les relations publiques, le mécénat et la sensibilisation.
AAB-FFL Association des amis burkinabés de la FFL
AAT-FFL Association des amis togolais de la FFL
AGR Activité(s) génératrice(s) de revenu(s)
AME Association de la maison de l’enfance
AP-FFL MALI Association pour la promotion de l’Idéal et des activités de la FFL au Mali
APEM Association pour la protection de l’enfance malheureuse
APROSCO Association pour la promotion de la santé communautaire
CDTUB Centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli
CFJF Centre de formation de la jeune fille
CFP Centre de formation professionnelle
COFESFA Collectif des femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement
CPDES Cellule paroissiale pour le développement et la solidarité
CQP Certificat de qualification professionnelle
CREN Centre de récupération nutritionnelle
CSCOM Centre de santé communautaire
CSPS Centre de santé et de promotion sociale
ECM Éducation à la citoyenneté mondiale
FFL Fondation Follereau Luxembourg
FOSA Formations sanitaires
MAEE Ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et du Commerce extérieur
MEB Maison de l’enfance de Bouaké
MGF Mutilations génitales féminines
MTN Maladies tropicales négligées
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non gouvernementale
PIED Programme d’insertion des enfants déshérités
PVVIH Personne vivant avec le VIH
R-FFL Représentation formelle de la FFL au Bénin
RCA République Centrafricaine
RDC République Démocratique du Congo
SUMEDCO Support médical et technique pour la République Démocratique du Congo
UB Ulcère de Buruli
USP Unité de soins primaires
WASH Water, Sanitation and Hygiene
“
TOUT AMOUR SEMÉ, TÔT OU TARD, FLEURIRA.
Raoul Follereau