°68
Rapprocher l'essentiel Continuons de renforcer l'accès aux soins de santé des plus vulnérables
© FFL/ T. Winn
31 JANVIER 2021 68ème journée mondiale des lépreux
204, route d’Arlon L-8010 Strassen
(+352)44 66 06-1
info@ffl.lu
www.ffl.lu
Sommaire 4
Une question de point de vue
6
Késako ?
7
5 questions à la R-FFL
8
Préventif vs. curatif ?
9
À petites doses, grands moyens
Comment soutenir nos actions ?
IBAN LU38 0019 1100 2081 3000 (BCEELULL)
10 Concrètement WWW.FFL.LU
12 Coexister
NOUS AVONS DÉMÉNAGÉ ! Vous avez fait un don à la fondation ? Tout d’abord, merci du fond du coeur ! Saviez-vous que tout don est déductible fiscalement ? Vous recevez dès lors un certificat de don qui pourra servir de justificatif pour votre déclaration d'impôts.
204, route d’Arlon L-8010 Strassen
Pour toute information : finances@ffl.lu | 44 66 06-52
Tél : 44 66 06-1 E-mail : info@ffl.lu
www.ffl.lu Impression : Print Solutions Distribution : Lux Diffusion
« Parce que chaque donateur a le droit de savoir comment est dépensé son argent et s’il est bien géré. »
“
Edito
Ça y est : la Fondation Follereau Luxembourg entre dans sa 55ème année. Une année de plus, une bougie supplémentaire et des espoirs plein la tête. D’autant plus après une année telle que celle que nous venons de vivre. Il faut l’admettre, elle nous aura mis à rude épreuve. Mais elle nous aura également démontré une fois de plus la détermination de chacun et la bienveillance dont nous pouvons faire preuve. En tant qu’ONG, la fondation aura mis tout ce qu’elle pouvait en oeuvre pour soutenir, accompagner et retranscrire le quotidien des communautés vulnérables qu’elle soutient, de la manière la plus authentique et efficace que possible. Depuis presque 55 ans, nos équipes et nos partenaires travaillent dur pour que ceux qui n’ont pas la chance d’être nés en sécurité, dans un environnement stable, puissent voir leurs conditions de vie améliorées et que nous n’ayons finalement plus de raison d’être. Mais autant d’années plus tard, force est de constater que nous nous devons d’exister encore et toujours, tant que cet objectif ne sera pas atteint et que des obstacles tenteront de nous en empêcher. Qui l’aurait cru à l’époque que nous parlerions encore de lèpre en 2021 ? Et pourtant, encore aujourd’hui, dans des villages reculés de nos zones d’intervention, nos agents de santé rencontrent des personnes atteintes par cette maladie, ainsi que par ces autres maladies tropicales négligées contre lesquelles nos équipes luttent quotidiennement.
Afin de toujours réduire le nombre de cas de ces maladies de la même manière que nous l’avons fait pour la lèpre, mais surtout de renforcer plus que jamais l’accès aux soins de santé, nos programmes de santé s’assurent de rapprocher l’essentiel en construisant notamment des centres de santé de proximité, des centres de dépistage spécialisés, en donnant accès à un plan de vaccination quand cela est possible, mais aussi à un meilleur accès à l’eau et aux installations sanitaires locales. L’ensemble de ces activités allient une approche préventive ainsi que curative : deux aspects essentiels et complémentaires permettant un dépistage précoce, une prise en charge rapide et une réduction des cas. Mais vous l’aurez compris, l’ensemble de cette chaîne fonctionne grâce à une multitude d’éléments. Si l’un d'eux venait à manquer, la chaîne serait brisée. L’année passée n’aura pas été sans obstacle, et cette chaîne aura manqué de se briser à plusieurs reprises, mais cela aurait été sans compter sur votre bienveillance. Nous avons été très touchés par la générosité du public luxembourgeois et nous vous sommes éternellement reconnaissants de nous aider à assurer des services essentiels à des populations vulnérables. Du fond du coeur, merci ! Jean HILGER Président du Conseil d'Administration
BUREAU PERMANENT Conny Reichling (Directrice), Laila Agouni, Lara Beauguerlange, Aurélie Costantini, Nathalie Davila-Levy, Naristé Grün-Sonunbekova et Fabian Martin. CONSEIL D’ADMINISTRATION (photo ci-contre, de gauche à droite) Jean Hilger (Président), Jean-Luc Pauly, Marie-Thérèse Ney, Dr. Jean Smit, Georges Keipes, Julio Nerin (Vice-président), Anne Majerus et Brigitte Bontemps-Loschetter.
RÉFLÉCHIR
© FFL/ T. Winn
Une question de point de vue
ODD 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre. Agenda 2030, Nations Unies
Pour ce faire, la Fondation Follereau Luxembourg travaille côte à côte avec ses associations partenaires locales pour le bienêtre de ceux contraints de vivre dans des conditions difficiles, voire impossibles, pour la simple raison d’être nés à un certain endroit. Réduire ces inégalités s’inscrit au coeur de toutes les activités de la fondation.
-4-
Néanmoins, malgré l’engagement de la société civile et malgré la générosité de ceux qui s’allient à ces causes, ces injustices persistent. Il n’est pas question d’abandonner ; bien au contraire, aujourd’hui plus que jamais la solidarité internationale est sollicitée. Les ONG, et parmi elles la fondation, jouent un rôle clé dans cette coopération Nord-Sud, notamment en adoptant le rôle de porteparole pour les populations bénéficiaires de leurs projets. Chacune d’entre elles portent une attention toute particulière à la manière dont les informations recueillies sur le terrain sont relayées. Il est, en effet, essentiel de veiller à ne pas déformer le message porté par les partenaires et bénéficiaires, tout en s’assurant de les rendre le plus accessible possible pour le public luxembourgeois. Le bureau exécutif de la Fondation Follereau Luxembourg est composé d’une équipe multidisciplinaire et multiculturelle. Cependant, tous n’ont pas des origines africaines. Ceci pourrait vous amener à vous demander : mais comment peuvent-ils parler de contextes qui ne sont pas les leurs ?
© FFL/ P. Garrigos
“
Nous sommes tous d’accord : cette année passée fut turbulente, marquée par une crise sanitaire globale, que les pays européens n’avaient pas connue depuis plus de 100 ans. À bien y réfléchir, cette pandémie nous aura tout de même appris à faire davantage preuve de résilience, de penser sans idée préconçue et surtout de se montrer solidaire. En cette période si particulière, nous sommes admiratifs des nombreux gestes de solidarité dont nous avons bénéficié, que ce soit de nos donateurs, de nos partenaires d’ici et d’ailleurs, et de nos bénévoles qui s’engagent à nos côtés sans jamais baisser les bras pour cette même cause : l’inclusion des plus vulnérables.
© FFL/ T. Winn
Le 24 octobre dernier, en collaboration avec d'autres ONG, la fondation a organisé une projection du film « Stop filming us » de Joris Postema au CNA à Dudelange. Ce documentaire soulève justement cette question du bien-fondé ou non du regard externe « Nord » par rapport à une situation « Sud ». Il en ressort qu’un regard porté sur autrui n’est jamais véritablement neutre. Il peut être teinté d’a priori, aussi bien que de bienveillance, il sera toujours subjectif. Dans ce contexte bien précis d’un documentaire par exemple, le rendu final reflètera toujours les idées de celui qui l’a créé, même s’il se veut objectif, dans la mesure où le matériel est finalement sélectionné, édité et manipulé d’une certaine manière. « Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons tels que nous sommes. » (Anaïs Nin, auteur américaine) La finalité de cette projection était d’inciter les participants à la réflexion sur les dangers d’une seule version de l’histoire. Même si une action est pensée bienveillante, elle peut involontairement nuire. Ainsi, il importe de se poser, avant toute action, la question de la finalité de celle-ci. Toute action de sensibilisation sur le terrain, notamment, doit être pensée de façon à toucher l’ensemble de la communauté, mais toujours dans le respect de leurs réalités. Il s’agit de partager les multiples quotidiens qui existent dans le monde, de raconter une histoire de vie dans l’espoir d’avoir un impact positif sur celle-ci. L’Histoire (avec un grand « h ») qui fige les défaites de l’humanité, telles que la colonisation, l'occupation nazie, l’esclavage, les enfants-soldats, nous laisse souvent avec un sentiment d’impuissance et de culpabilité pour ce qui relève de ces moments très peu glorieux. Ce sentiment persiste audelà de la génération qui l’a vécue. Nous le portons avec nous à chaque fois que la mémoire de ces actions passées est réactivée.
Et en même temps, finalement, n’est-il pas plus facile d’observer et d'analyser en ayant un point de vue extérieur ? Prendre du recul, disent-ils, afin que les émotions ne prennent pas si facilement le dessus. Le quotidien de la fondation est largement constitué d’échanges entre l’équipe exécutive et les équipes partenaires. Ce quotidien fait abstraction de couleurs de peau ou de distances. Nous le partageons en faveur des projets communs, alors que nos réalités sont totalement différentes. Mais l’essentiel est d’être conscient de ces similitudes et de ces différences. Elles constituent la base et font la richesse des discours que nous tenons en faveur d’une cause commune qui nous est chère. L’appel à la solidarité des ONG au travers de témoignages ou d’images des populations se doit d’être respectueux et authentique, tout en ayant conscience que la transposition d’un contexte à un autre engendre des différences dans la manière de raconter une histoire et peut donner plus ou moins de poids et de conséquences aux mots et aux images partagés. Dans un monde idéal, les ONG telles que la Fondation Follereau Luxembourg n’auraient pas raison d’être. Toutefois, le chemin vers ce monde plus juste est encore long. Petit à petit, nous le parcourons ensemble avec vous, afin que ceux qui n’ont pas la chance d’être nés en sécurité dans un environnement stable puissent voir leurs conditions de vie améliorées et que nous n’ayons plus de raison d’exister. Encore une fois, merci du fond du coeur pour votre soutien et vos gestes de solidarité durant toutes ces années. CONNY REICHLING Directrice direction@ffl.lu
-5-
?
COMPRENDRE
MTN, UB, ODD… Tant d’abréviations que nous utilisons au quotidien au sein d’une ONG et dont nous pourrions vous parler pendant des heures. C’est d’ailleurs ce que nous faisons depuis bientôt 55 ans : tenter de vous expliquer le contexte dans lequel nous exerçons. Or, pour bien commencer l’année, que diriez-vous d’une petite révision ?
Késako ?
À vos stylos... Prêts ? Associez chaque abréviation à sa définition :
1
MTN : A. Moustique tropical nuisible
AURÉLIE COSTANTINI Chargée de communication presse@ffl.lu
B.
Maladie transmissible naturellement
C. Maladie tropicale négligée
2
UB : A. Ulcération de base B.
Ulcère de Buruli
C. Ulcère biodynamique
3
ODD :
© FFL/ T. Winn
A. Ordre du développement durable
4
B.
Objectif de développement durable
C.
Organisation de développement durable
USP : A. Unité de soins périphériques B.
Unité socio-pédagogique
C. Unité de service pédiatrique
5
CDTUB : A. Centre de dépistage de la tuberculose B.
Centre de traitement de l'UB
C. Centre de dépistage et de traitement de l'UB
Les CDTUB jouent un rôle primordial dans l’atteinte des objectifs du Programme national de lutte contre la lèpre et l’ulcère de Buruli (PNLLUB). 5. C. Centre de dépistage et de traitement de l'UB L’USP désigne un centre de santé togolais qui comprend un service de soins curatifs, une maternité et un point de cession de médicaments essentiels. 4. A. Unité de soins périphériques Les ODD désignent les 17 objectifs établis par les États membres des Nations unies et qui sont rassemblés dans l'Agenda 2030. 3. B. Objectif de développement durable L'UB est une maladie provoquée par une bactérie appartenant à la même famille que celle de la lèpre. 2. B. Ulcère de Buruli Les MTN comprennent notamment la lèpre et le pian. 1. C. Maladie tropicale négligée
“
ÊTES-VOUS IMBATTABLE EN « VOCABULAIRE ONG » ?
-6-
ALORS, 5/5 ?
Sensibilisation dans le village voisin de Kpokissa (Bénin), un village sans eau courante, ni électricité.
5
questions à la R-FFL
Représentation formelle de la FFL au Bénin
Afin de mieux comprendre certains enjeux de cette lutte contre les maladies tropicales négligées, nous avons posé quelques questions à notre partenaire béninois en charge, notamment, d'un projet de dépistage et de traitement des ulcères à manifestation cutanée.
1 L’hygiène étant essentielle contre la propagation des maladies, et l’eau courante parfois inaccessible, comment se laver les mains dans ce cas ? Parmi les stratégies de lutte contre les Maladies Tropicales Négligées, l’OMS recommande l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Cette composante intervient aussi bien dans la prévention que dans la prise en charge. Malheureusement dans les communautés rurales et pauvres où sévissent ces maladies, l’accès à l’eau potable est un problème majeur. Dans ces conditions, les populations ont recours à l’eau de surface (rivière et cours d’eau). Des ONG (nationales comme internationales) aident à rendre cette eau potable : distribution de comprimés d’Aquatabs, chloration de l’eau...
2 Le diagnostic des ulcères à manifestation cutanée est-il facile ? Le diagnostic des ulcères cutanés n’est pas facile, ni pour les populations, ni pour les agents de santé. Pour les populations, celles qui portent les ulcérations, il se pose le problème de stigmatisation, donc ces derniers ne vont pas dans les centres de santé. Dans le cas de l’UB, les ulcères ne font pas mal donc les patients ne consultent pas rapidement. Pour les agents de santé, le problème de diagnostic des ulcères se pose car plusieurs maladies se présentent comme des ulcères (ulcère de Buruli (UB), ulcères dues à l’hypertension artérielle, ulcères diabétiques et drépanocytose). C’est en cela que le laboratoire du CDTUB d’Allada aide à faire le diagnostic précis.
4 Les traitements contre ces ulcères ont-ils des effets secondaires ? Oui, le plus souvent le traitement des ulcères se fait par des greffes de peau et la peau à cet endroit est fragile.
© FFL/ T. Winn
-7-
3 Un patient peut-il avoir besoin d’être soigné plusieurs fois ? La maladie peut-elle réapparaître après un certain temps ? Pour l’UB, le traitement est généralement bien toléré et se prend pendant 8 semaines. Pour les autres ulcères, le traitement est très cher et peu accessible pour les populations. Lorsque le patient, souvent un agriculteur, guéri et retourne au champ, il peut encore se blesser et avec les mauvaises conditions d’hygiène, la plaie peut se réinfecter et l’ulcère peut se déclarer à nouveau.
5 Au-delà de la sensibilisation, du dépistage et des traitements actuels, que pourrions-nous faire de plus ? Assurer un meilleur accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement dans les communautés vulnérables.
EXPLIQUER
Préventif vs. curatif ? En quelques clics, vous trouverez aisément de la documentation concernant cette volonté d'une partie de la population de se dissocier pas à pas d'un système de santé curatif, pour s'orienter doucement vers un système de santé préventif. Indiquant des raisons économiques, communautaires ou simplement humaines, tous s'accordent à penser que ces deux domaines doivent être dissociés. Or, à la fondaiton, nous aurions tendance à croire qu'ils sont complémentaires et indissociables.
Ci-contre, Emile sensibilise des parents sur l'ulcère de Buruli dans le village de SédjéDénou (Bénin). Tandis que René, médecininfirmier, et Amélie, l’infirmière locale, traitent l'UB de Monique, qui peut venir chaque jour prendre deux antibiotiques, un par voie orale et l’autre sous forme d’injection. Etant traitée près de chez elle, ses parents n’ont pas besoin d’arrêter leurs activités. Depuis de nombreuses années, la Fondation Follereau Luxembourg construit des centres de santé en Afrique de l’Ouest. L’objectif principal est de permettre aux populations des zones enclavées d’avoir accès à des soins de santé de base : construire des infrastructures et apporter des soins de santé de qualité notamment se rapprochent ainsi de l’aspect curatif des projets. L’importance de cet aspect est bien entendu primordial, mais les activités de prévention qui se déroulent en amont ont également un impact majeur pour les communautés.
© FFL/ T. Winn
Celles-ci recouvrent différents volets ; la sensibilisation, la formation, l’information, l’éducation, la communication et le dépistage. Si elles sont menées de manière intensive, intelligente et bien coordonnée, le résultat sera simple : le nombre de cas complexes à traiter diminuera au niveau des centres de santé et pourront être mieux pris en charge. De la même manière, le quotidien d'un patient en sera soulagé s'il n'a pas besoin d'envisager des coûts de transport vers un village plus éloigné, ou que sa famille n'arrêtent ses activités pour s'occuper de lui. Les équipes de terrain se déplacent ainsi régulièrement au sein des communautés les plus isolées pour organiser des séances d’informations au cours desquelles les équipes font passer des messages de prévention, proposent des consultations et dépistent les cas suspects afin de les traiter de manière précoce et d’éviter d’éventuelles complications. Les activités préventives et curatives sont, en effet, deux domaines essentiels et complémentaires. Les unes ont indéniablement un impact sur la qualité des autres, un impact que nous nous efforçons de rendre positif.
© FFL/ T. Winn
NATHALIE DAVILA LEVY Chargée de projets projets@ffl.lu
-8-
À l’heure où les discussions médiatiques s’orientent autour de la disponibilité d’un vaccin dans un contexte pandémique, son efficacité, sa logistique, et les priorités administratives, la Fondation Follereau Luxembourg retrouve des problématiques qu’elle aborde au quotidien, mais d’un autre point de vue.
Depuis toujours active dans le secteur de la santé, la fondation déploie des programmes de vaccination à travers les centres de santé qu’elle a construits et qu’elle continue de suivre. Il s’agit d’une activité essentielle en termes de prévention dans des pays où les populations ne sont pas entièrement répertoriées, et dans des régions où le carnet de vaccination est encore rare. La fondation construit environ 8 centres de santé par an dans ses 9 pays d’intervention. Les 35 centres de santé les plus récents sont encore activement suivis par la fondation, tandis que les plus anciens sont devenus autonomes. Dans les régions reculées ou inaccessibles de l’Afrique où la fondation est active, la notion d’immunité collective prend tout son sens. Dans ces régions, elle n’est pas née d’une discussion souhaitant préserver 30% de la population d’une piqure d’un vaccin auquel ils ne feraient pas suffisamment confiance. Bien au contraire. La santé et la possibilité de protection sont perçues dans ces régions comme un bien rare auquel on ne renonce pas. L’immunité collective permet de calibrer l’effort de vaccination alors que la population n’a pas pu être recensée entièrement (trop dispersée, pas d’état civil). Lorsque la maladie s’éteint, le seuil d’immunité est atteint. Lorsqu’elle réapparait, l’effort de vaccination doit être étendu. « La vaccination est généralement acceptée par la population qui la perçoit comme un moyen de prévention efficace contre les maladies. De plus, la gratuité de la vaccination pour les enfants de 0 à 11 mois et les femmes enceintes, ainsi que les sensibilisations facilitent l’adhésion des populations pour les anciens antigènes. » (Représentation formelle de la FFL au Bénin) -9-
© FFL/ P. Garrigos
À petites doses, grands moyens
ODD 3 : Donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges est essentiel pour le développement durable. Agenda 2030, Nations Unies
Au Bénin, la vaccination contre le tétanos est obligatoire pour une femme enceinte. Mais celle-ci n'a pas toujours eu la chance de pouvoir en bénéficier. Un agent de santé s'occupera donc dès son premier contact de lui administrer ce vaccin au début de sa grossesse, puis de suivre cette patiente afin que les prises suivantes soient effectuées. Toutefois, pour ce faire, une autre préoccupation bien familière est celle de la logistique. Les méthodes de transport et de conservation sont essentielles. Dans ces régions, les distances se comptent en heures et non en kilomètres. Les températures descendent rarement en-dessous de 30 degrés la nuit et au bout du chemin, il n'est pas certain qu'il y ait de l'électricité en continu pour alimenter un frigo. Toutes ces problématiques de chaînes de froid font partie de l'expérience de la fondation. Le frigo spécifique aux normes de l'OMS, l'électricité solaire et le générateur d'appoint font partie de l'équipement de base des centres de santé de la fondation. Ainsi, en 2019, grâce aux centres de santé construits et équipés dans la seule commune de Zè au Bénin, 1.206 enfants de moins d'un an ont été vaccinés, tandis que 3.797 vaccinations ont été enregistrées sur l'ensemble des centres de santé suivis au Burkina Faso. En effet, grâce à vous, la Fondation Follereau Luxembourg s’engage toujours davantage pour ses bénéficiaires et met en œuvre tous les moyens nécessaires pour que ce service essentiel leur soit accessible. JEAN HILGER Président
AGIR
Concrètement En Guinée Forestière, les incapacités dues aux maladies tropicales négligées sont fréquentes et graves tandis qu'au Bénin, il existe une forte concentration de cas d’UB dans les zones marécageuses et dans les vallées des principaux fleuves du bassin côtier. Depuis 1999 au Bénin et 2007 en Guinée Conakry, la fondation soutient des projets de santé, notamment au travers de Centres de dépistage et de traitement de l’UB (CDTUB) à Allada (Bénin) et N’Zérékoré (Guinée). Les projets ont financé la construction des centres, mais ils mettent également l’accent sur la sensibilisation, les soins et la formation des agents de santé des centres périphériques et des relais communautaires, toujours dans l’optique de réduire les cas de ces maladies et soigner la population.
RENFORCEMENT DES CAPACITÉS CONTRE LES ULCÈRES TROPICAUX (GUINÉE CONAKRY)
Espérance de vie (2018)
61,2 ans
SÉNÉGAL
50
100 150km
MALI
GUINÉE BISSAU
GUINÉE
Zone ciblée
N’ZÉRÉKORÉ GUÉCKÉDOU MACENTA LOLA BEYLA YOMOU
GUINÉE FORESTIÈRE CONAKRY SIERRA LEONE
GUÉCKÉDOU
BEYLA MACENTA N’ZÉRÉKORÉ
(GUINÉE FORESTIÈRE)
YOMOU
OCÉAN ATLANTIQUE NORD
L'ENJEU ?
LIBÉRIA
CÔTE D’IVOIRE
174/189 0
75% Faible couverture en eau potable (65% en milieu rural)
IDH* (2018)
UN DÉPISTAGE PRÉCOCE POUR UNE PRISE EN CHARGE RAPIDE
ENGAGEZ-VOUS À NOS CÔTÉS contre les maladies tropicales négligées en Guinée Forestière.
DE JANVIER À SEPTEMBRE 2020
3.600 Personnes sensibilisées
114
IBAN LU38 0019 1100 2081 3000 (BCEELULL)
Cas d'ulcères tropicaux pris en charge
160€ participent à l'achat de médicaments.
* IDH : Indice de Développement Humain Sources : Databank, undp.org - 10 -
© FFL/ T. Winn
DÉPISTAGE ET TRAITEMENT DES ULCÈRES À MANIFESTATION CUTANÉE (BÉNIN)
ODD 17 : Des partenariats inclusifs construits sur des principes et des valeurs, une vision commune et des objectifs communs sont nécessaires. Agenda 2030, Nations Unies
VILLAGES Lors d'une séance de sensibiliation, la population du village et de ses villages voisins est appelée à participer. Ces séances ont généralement lieu sur les places du village, dans les écoles et tout lieu permettant d'accueillir un groupe de personnes. Lors de ces séances, il est également possible pour les agents de sensibilisation et les relais d'effectuer des dépistages directement sur place et de traiter les cas les plus légers. En effet, le dépistage précoce a un double effet : si les cas sont plus nombreux, la prise en charge rapide permet de limiter les effets de la maladie et de favoriser ainsi le traitement à domicile des patients.
PLACE DU VILLAGE
Pour les cas plus conséquents, du matériel est mis à disposition aux agents de santé locaux permettant notamment d'éviter les coûts de transport vers l'hôpital. Tandis que pour les cas plus graves d'ulcères tropicaux qui nécessitent un traitement plus important, les patients sont référés au CDTUB d'Allada ou aux centres de santé de proximité. Le patient y est pris en charge grâce à un traitement médical, et puis, s’il y a une plaie, par un traitement chirurgical. Une rééducation sera également pratiquée si besoin. La rééducation n’est nécessaire que dans le cas d’un membre qui perd de sa fonctionnalité, si la flexion est devenue difficile par exemple. Cette rééducation sera effectuée au centre de santé ou, si l'intervention était légère, au domicile du patient à son retour par les agents de santé locaux, formés grâce aux activités du projet.
- 11 -
CDTUB D'ALLADA
“
DÉCOUVRIR
Coexister LARA BEAUGUERLANGE Chargée de collecte de fonds et mécénat mecenat@ffl.lu
Lorsque vous apercevez des irritations de la peau dont vous ne connaissez pas l’origine et qu’une crème classique ne réussit pas à apaiser votre peau, vous prenez sans doute rendez-vous chez le dermatologue. Savez-vous qu’en prévention de potentielles inflammations cutanées, le beurre de Karité peut s’avérer très efficace ? Dans beaucoup de pays africains, la médecine traditionnelle et la médecine par les plantes ont su continuer d’exister et ont conservé toute leur légitimé auprès des populations ; la médecine moderne a, quant à elle, su trouver sa place bien qu’elle soit encore inaccessible pour beaucoup. Parce que l’Afrique, comme l’Europe, doit remporter ce pari et permettre à la médecine moderne et traditionnelle de coexister, d’être complémentaires et de former ensemble une médecine « totale » ou « personnalisée », il nous tenait à coeur de vous en parler.
?
Le saviez-vous •
En Afrique, un(e) tradipraticien(ne) désigne la personne pratiquant une forme de médecine traditionnelle ; elle est plus communément appelée « guérisseur/guérisseuse ».
•
Le beurre de karité est issu d'un arbre africain, le Butyrospermum parkii. C'est une amande naturellement grasse présente dans les fruits et transformée qui donne ce produit, dont les nombreuses vertus cosmétiques ne sont plus à prouver. Le beurre de karité est en effet connu pour ses propriétés hydratantes, réparatrices, assouplissantes et adoucissantes.
•
Si vous souhaitez vous procurer du beurre de karité au Luxembourg, MissBak est une marque de soins corporels naturels et éthique créée par une entrepreneure bienveillante, maman, passionnée par la nature et l’humain : missbak.com
La médecine moderne a permis des avancées sanitaires sans précédent et, grâce à elle, des millions de personnes sont soignées chaque année ; dans son approche, il s’agit de l’analyse d’un ou plusieurs symptômes physiques qui permettront au corps médical d’identifier une pathologie. Toutefois, de plus en plus, cette médecine moderne semble vouloir inclure dans son approche la recherche d’un diagnostic individualisé qui prendrait également en compte des éléments psychosomatiques, psychiques. Elle se tourne ainsi de nouveau vers des pratiques et ingrédients naturels, dans une approche préventive (par exemple : l’alimentation) mais également curative (le soin). En cela, la médecine moderne se connecte à la médecine traditionnelle, telle qu’elle est pratiquée en Afrique par exemple. À elles deux, médecine moderne et médecine traditionnelle permettent, en effet, d’envisager la santé psychique et physique dans leur globalité et leur interconnexion, en recherchant des agents pathogènes mais en investiguant également les déséquilibres, les relations entre corps et esprit, les énergies, le mal-être, l’histoire de chacun, etc…
© FFL/ T. Winn
Soit une multitude de domaines parfois peu connus et vastes pour celles et ceux qui souhaiteraient allier ces deux approches afin d’entretenir leur santé au quotidien. Il est certain qu’il n’existe aucun mode d’emploi permettant de savoir comment s’y prendre. Mais ne dit-on pas : « Qui n'a fait qu'un pas a progressé » ? Pour celles et ceux qui envisagent ce premier pas, vous trouverez ci-contre une première pierre à votre édifice.
- 12 -
PETIT APERÇU DE LA GUINÉE FORESTIÈRE, RÉGION RECULÉE ET TROPICALE DE GUINÉE CONAKRY.