MON POTAGER EN POTS



Plein sud, miombre… On n’évoque pas la culture d’une plante sans parler de son exposition idéale ! Et pour cause : la lumière du soleil est indispensable à tout végétal pour se développer, fleurir et fructifier.
La plupart des plantes potagères sont exigeantes et ont besoin de six à huit heures d’ensoleillement quotidien. Mais vous trouverez dans cet ouvrage quelques plantes plus tolérantes qui se satisferont d’un emplacement moins bien exposé. Reste à savoir quelle lumière reçoit votre extérieur.
Pour cela, il faut tenir compte de l’exposition, mais aussi des éléments qui peuvent prodiguer de l’ombre durant la journée. Une terrasse au rezdechaussée, orientée plein sud mais cernée de grands arbres, ne recevra pas forcément plus de soleil qu’un balcon orienté à l’ouest.
PLEIN SOLEIL :
c’est le balcon (ou la terrasse) orienté plein sud, sud-est ou sud-ouest, qui reçoit du soleil à peu près toute la journée. Ce type d’extérieur est bien adapté pour la culture des tomates, courgettes, poivrons, haricots, fraisiers…
MI-OMBRE : exposé à l’est ou à l’ouest ou abrité par des arbres ou des bâtiments, votre extérieur se trouve à l’ombre pendant une partie de la journée. Vous pouvez tenter les cultures qui ont besoin de soleil en leur réservant l’emplacement qui en reçoit le plus, mais attendez-vous à des récoltes moins généreuses. N’hésitez pas à vous tourner vers les cultures plus à l’aise en situation semi-ombragée, telles que les arbustes à petits fruits, certaines variétés de fraises, les carottes, les laitues, les radis.
OMBRE :
c’est l’exposition des extérieurs orientés au nord ou bien abrités du soleil toute la journée ou presque. Il est difficile d’obtenir un potager luxuriant sur ce type d’extérieur, mais si vous glanez un peu de soleil à certains endroits, vous pouvez essayer les laitues, les radis et les carottes..
N’oubliez pas : l’orientation de votre balcon ou terrasse ne suffit pas à déterminer son ensoleillement. Avant de choisir les plantes potagères que vous aimeriez y cultiver, observez ce qui s’y passe un jour de soleil.
Récolter des fruits et légumes toute l’année, ce serait le rêve ! Mais en réalité, l’essentiel des récoltes se fera en été, avec quelques exceptions au printemps et en automne. En général, le potager en pots marque une pause durant l’hiver. Cependant, tout n’est pas fini car les plantes vivaces sont juste en dormance, prêtes à repartir de plus belle dès le retour des beaux jours !
Les fraisiers, par exemple, sont vivaces et rustiques : ils supportent nos hivers et quitt ent le repos végétatif quand les températures remontent, nous offrant des récoltes tous les ans. Les tomates, quant à elles, sont des plantes vivaces mais on les cultive comme des plantes annuelles sous nos latitudes car elles ne tolèrent absolument pas le gel ni des températures trop basses.
Tout dépend si elles sont vivaces ou annuelles.
Les plantes annuelles ont un cycle de vie assez court, d’une année en général : elles poussent, fleurissent, dispersent des graines puis meurent. Quoi qu’il arrive, cellesci ne passeront pas l’hiver sur votre balcon.
Les plantes vivaces, quant à elles, sont destinées à vivre plusieurs années, à condition qu’elles soient rustiques, c’estàdire suffisamment résistantes au froid.
Certaines plantes sont bisannuelles : leur cycle de vie s’étale sur deux ans. Un bon exemple au potager est le persil, une plante aromatique dont on récolte le feuillage la première année, puis qui fleurit la seconde année avant de mourir.
A priori, les fraisiers et les arbustes à petits fruits que je vous présente résistent bien à nos hivers. Mais si vous êtes dans une région très froide ou bien si l’hiver est exceptionnellement rude, n’hésitez pas à ajouter des protections (voir p. 17).
Installer un potager en pots demande un petit peu de matériel ! Voici la liste de mes essentiels, mais tous ne sont pas obligatoires : si vous ne lancez qu’une potée de carottes, vous n’aurez nul besoin d’un sécateur. Faites vos achats au fur et à mesure de vos besoins et n’hésitez pas à détourner des objets du quotidien pour jardiner à moindres frais !
Pots, bacs, jardinières, sacs… vous aurez nécessairement besoin de contenants. Le choix est vaste et se corse quand on réfl échit aux matériaux : terre cuite, résine, bois… Quel pot choisir ?
• le plus important
Le plus important est de vous assurer que le contenant choisi soit percé de façon que les trous permettent l’évacuation de l’eau lors des arrosages et des intempéries. S’il ne l’est pas, percezle vousmême ou bien affectezle à un autre usage que le jardinage !
Pour la forme et la taille du contenant, faites votre choix en fonction de vos cultures : les radis pousseront sans peine dans une jardinière basique, tandis qu’un framboisier aura besoin d’un vrai bac plus profond et plus large pour prospérer.
Côté matériau, les poteries et le bois sont souvent plus esthétiques que la résine ou le plastique, quoiqu’on trouve désormais
des pots avec une jolie texture dans ces deux derniers matériaux. Sur une terrasse au ras du jardin, je me permets toutes les fantaisies, mais dans le cas d’un balcon ou d’une terrasse en porteàfaux, je préfère en revanche toujours les contenants les plus légers pour ne pas augmenter inutilement la charge sur la dalle.
La réserve d’eau s’avère très utile pour les cultures dont on ne doit pas laisser sécher le terreau. Attention, si vous utilisez ce genre de pot : le terreau doit être en contact avec la mèche ou la
Contenant + terreau + eau d’arrosage représentent rapidement une masse importante ! Veillez à ne pas dépasser la charge maximale autorisée pour ne pas provoquer la fissuration ou l’effondrement du balcon ou du toit-terrasse. Le poids maximal supporté par un balcon est généralement de 350 kg par mètre carré pour les constructions récentes, mais dans le doute, contactez l’architecte de votre résidence qui pourra vous renseigner avec fiabilité.
réserve (il ne faut surtout pas faire de couche de drainage au fond) !
N’oubliez pas de vous procurer des coupelles pour récupérer l’excédent d’eau d’arrosage : il ne faut pas le laisser filer chez le voisin ni s’infiltrer dans la dalle !
• Du terreau
Pas de plantation sans substrat ! Pour la plupart des cultures proposées dans cet ouvrage, un bon terreau pour carré potager ou un simple terreau de plantation feront l’affaire.
Un terreau bien formulé retient l’humidité, évite l’asphyxie des racines et apporte des nutriments à la plante durant les premières semaines de culture.
Les compléments à mélanger avec le terreau. Pour coller au plus près aux
Pour les arbustes à petits fruits, une simple terre de jardin peut être utilisée, éventuellement mélangée avec du terreau. Mais cette terre de jardin pèse son poids et demeure peu adaptée à la culture en pot.
besoins d’une plante et lui apporter un substrat optimal, il faut parfois compléter le terreau. Voici quelques matériaux qui peuvent vous servir :
Cette roche volcanique cuite se présente sous forme de granulés blancs. Mélangée au terreau, elle l’allège et limite son tassement. En outre, elle a la particularité de retenir l’eau et de la redistribuer par la suite à la plante, diminuant ainsi les risques de stress hydrique.
Je les utilise comme fertilisants pour les cultures les plus gourmandes : j’obtiens de belles récoltes et mes plants sont plus beaux lorsque j’en ajoute au terreau. Le compost est issu de la décomposition des déchets organiques de la maison et
EXPOSITION :
TYPE : Légume-fruit
La courgette peut se montrer envahissante ! Mais elle est prolifique, ce qui fait d’elle une culture gratifiante, d’autant plus en pot où les options sont limitées. Alors si vous disposez de suffisamment de place, cultivez ce légume d’été par excellence !
• Type d’extérieur
La courgette est vraiment encombrante : lancezvous si vous avez de la place à lui consacrer car il faut compter au minimum 1 mètre d’envergure une fois que le pied s’est bien développé.
• Où placer mon plant de courgettes ?
Ne lésinez pas sur le soleil : offrez à votre courgette un emplacement bien exposé sur un balcon ou une terrasse orienté(e) au sud ou à l’ouest.
Si toutes les courgettes peuvent se cultiver en pot, attention toutefois aux variétés coureuses, dont la tige peut se développer et mesurer jusqu’à 3 mètres de long, ce qui est rarement l’idéal dans un espace restreint. Préférezlui des variétés non coureuses, dont certaines sont bien adaptées à la culture en pot. C’est le cas de ‘Firenze’ (petits fruits), ‘Black Beauty’, appelée aussi ‘Verte de Milan’ (port compact, variété précoce), ou encore de la courgette ‘de Nice à fruits ronds’.
Comme beaucoup de légumes d’été, la courgette craint le froid. Heureusement, sa croissance étant rapide, on peut l’installer tardivement et profiter néanmoins de belles récoltes avant les premiers frimas !
Le plus simple est de vous procurer un plant en godet au mois de mai, une fois que les risques de gelées sont écartés. On trouve de plus en plus de variétés en jardinerie.
Vous pouvez aussi semer des graines vous même, mais je vous conseille de patienter jusqu’en mai pour le faire directement en extérieur. Cela vous évitera de voir vos semis filer par manque de lumière, ce qui arrive fréquemment lorsqu’on sème en intérieur.
Préparez votre plus grand pot ! Pour bien faire, il devrait mesurer au moins 50 centimètres de diamètre. En revanche, pas besoin d’une profondeur démesurée car les racines de la courgette se développent plutôt à l’horizontale.
Remplissez le pot d’un bon terreau pour carré potager. Si vous utilisez un terreau de rempotage ou un terreau universel, enrichissezle d’amendement organique ou bien de compost pour satisfaire l’appétit phénoménal de la courgette !
On trouve rarement un grand contenant en forme de coupelle. Pour ne pas remplir le bac de terreau sur une profondeur inutile, je dépose au fond un pot retourné autour duquel je verse des billes d’argile. Ça y est, la profondeur de mon pot est réduite !
Creusez ensuite un trou dans lequel vous placerez le jeune plant. Dégagez bien les racines si elles ont tourné au fond du godet et faites tremper puis égoutter
la motte pour qu’elle soit uniformément humide. Une fois la motte positionnée dans le trou, tassez soigneusement le terreau pour qu’il prenne contact avec les racines ; cela facilitera la reprise de la plante.
Si vous le souhaitez, ajoutez une olla (voir p. 16) puis étalez une bonne couche de paillis organique pour limiter le dessèchement du terreau.
Arrosez généreusement et n’oubliez pas de remplir votre olla d’eau.
La culture de la courgette ne vous demandera pas beaucoup de travail : il faudra principalement vous assurer de maintenir le terreau frais, c’estàdire de ne pas le laisser se dessécher. C’est le point indispensable pour avoir une récolte abondante ! Pour cela, ne lésinez pas sur le paillage au moment de rempoter le plant et procédez à de généreux arrosages dès que le terreau est sec sur les premiers
centimètres, afin de bien mouiller toute la motte.
Utilisez un arrosoir à bec fin ou le jet le moins puissant de votre tuyau d’arrosage pour ne pas mouiller le feuillage, qui est sensible à l’oïdium. Il est toutefois difficile d’éviter l’apparition de cette maladie cryptogamique qui couvre les feuilles de taches blanches. Dès les premiers signes, coupez sans hésiter la ou les feuilles atteintes pour endiguer la progression de la maladie.
En cours de saison, n’hésitez pas à faire un apport d’engrais pour potager pour conserver une production abondante et savoureuse. Un engrais liquide vous dispensera de bouleverser la couche de paillis, mais il faudra renouveler l’application régulièrement.
Que dois-je faire en hiver ?
La courgette est annuelle, sa culture prend fin avec l’arrivée de l’automne !
La grande taille du bac contenant la courgette permet l’installation d’un dispositif d’arrosage de type olla. Une fois remplie, une olla de qualité distribue l’eau par capillarité durant plusieurs jours et assure un arrosage régulier… si on n’oublie pas de la remplir !
C’est un problème de pollinisation : les insectes butineurs ne visitent probablement pas votre balcon. Pour éviter ce problème, pensez à agrémenter votre extérieur de plantes fleuries, notamment les plus mellifères qui attirent les insectes pollinisateurs.
Faute de quoi… vous devrez polliniser vous-même ! Les plants de courgettes sont monoïques : ils produisent des fleurs mâles et des fleurs femelles, le pollen des premières permett ant de féconder les secondes pour voir se développer des fruits. Cueillez une fleur mâle non fanée dont vous ôterez les pétales. Puis frottez les étamines contre le pistil des fleurs femelles. Vous aurez ainsi de grandes chances de voir apparaître des fruits ! Comment distinguer les fleurs mâles des fleurs femelles ?
• La fleur mâle se développe sur une tige.
• La fleur femelle se développe sur un renflement qui ressemble à une minuscule courgette.
Vous pourrez surveiller sans peine le développement de vos courgettes.
Cueillezles sans attendre qu’elles soient trop grosses pour stimuler la floraison et prolonger la récolte ! Le pédoncule étant difficile à arracher, coupezle avec un sécateur ou un couteau.
La fleur de courgette est comestible et délicieuse en beignets ou en poêlées. C’est une bonne façon de consommer les fleurs mâles qui ne donneront jamais de fruits !
EXPOSITION :
TYPE : Légume-fruit
Nain ou grimpant, le haricot vert a tout bon au balcon ! Il est le roi de la cueillette continue : une fois qu’il est lancé, il enchaîne les floraisons et on récolte des gousses jusqu’à la fin de la saison. Le bonus ? Ses fleurs, blanches ou rouges, sont du plus bel effet, notamment si vous choisissez une variété grimpante. Alors, on tente l’aventure ?
• Type d’extérieur
Exit le rebord de fenêtre : le haricot vert a besoin d’un peu de place et de profondeur pour se développer correctement. On l’installe donc sur un balcon ou une terrasse.
Mon astuce : tuteurées à bon escient, les variétés grimpantes peuvent faire office de brisevue durant les beaux jours.
• Où placer les haricots ?
Ils apprécieront le plein soleil et la chaleur : un balcon ensoleillé orienté au sud ou à l’ouest est tout indiqué.
J’ai deux options pour la culture en pot :
• Rester raisonnable et se tourner vers une variété naine, au port buissonnant, qui se passera de tuteurage. Mon chouchou ? Le haricot nain mangetout ‘Piramide’ pour sa production longue durée et ses gousses faciles à cueillir, situées audessus du feuillage.
• Voir grand et se lancer dans le haricot mange tout à ramer ; la plupart sont aujourd’hui sans fils ! Soigneusement tuteuré, il aura autant de présence sur votre terrasse qu’une belle plante grimpante. ‘Neckarkonigin’ est très productif, même en cas d’été frais et pluvieux. ‘Blauhilde’ est précoce et enchantera votre extérieur de ses gousses bleu violet.
Pour réussir votre semis, ne vous lancez pas trop tôt ! Vous pouvez le tenter au mois d’avril si le climat est doux, mais il est préférable d’attendre le mois de mai. Le bon repère ? Les températures ne doivent pas descendre en dessous de 10 à 12 ° C, de jour comme de nuit.
Quelle que soit la variété choisie, prévoyez un pot d’au moins 35 centimètres de diamètre et tout autant de profondeur, afin que le système racinaire du haricot ait la place de se développer. Cela vous permettra par ailleurs d’enfoncer votre système de tuteurage en profondeur pour les variétés grimpantes.
Pas besoin de faire compliqué pour tuteurer les haricots : j’improvise une structure tipi en cinq minutes avec trois grands tuteurs en bambou bien enfoncés dans le terreau. Je les réunis à 10 centimètres du sommet par un nœud de raphia. Les tiges de haricots s’accrocheront toutes seules aux bambous.
Carole Archambault est la créatrice de la chaîne YouTube « Une Fleur Parmi les Fleurs » et du compte Instagram du même nom. Jardinière passionnée et autodidacte, elle cultive des fruits et légumes en pots depuis des années ! Carole rassemble plus de 100 000 abonnés autour de ses vidéos spécialisées dans le jardin, le potager et les plantes d’intérieur.
Vous rêvez de cultiver vos propres légumes, mais vous ne disposez pas de l’espace nécessaire ?
Le potager en pots est LA solution ! Jardinet, cour, petite terrasse, rebords de fenêtre pourront accueillir pots, bacs et jardinières, et vous offrir de jolies récoltes !
Dans cet ouvrage, Carole alias Une Fleur Parmi les Fleurs vous confie ses astuces et conseils pour cultiver avec succès ses plantes potagères favorites : tomate, courgette, haricot, poivron, radis, carotte, pomme de terre, laitue, fraise et petits fruits.
Lancez-vous !