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Les exigences des plantes potagères

Pour vivre, l’homme a besoin de respirer, de se nourrir, de l’énergie solaire, de l’eau, fonctions et éléments qui lui sont vitaux. Nos plantes légumières, elles aussi, vivent au milieu d’un ensemble de conditions indispensables à leur bon développement.

Les éléments indispensables

Grâce au phénomène de la photosynthèse (assimilation chlorophyllienne), les feuilles synthétisent la matière organique. Pour y parvenir, la lumière (l’énergie solaire), le gaz carbonique de l’air et les minéraux puisés dans le sol par les racines, leur sont indispensables. C’est ainsi que se fabriquent les matières vivantes que sont les plantes. • L’air est un élément essentiel à la bonne croissance des plantes potagères. Par leur feuillage, elles peuvent ainsi assimiler leur premier aliment : le gaz carbonique.

ZOOM SUR… LES FEUILLES, « POUMONS » DES PLANTES

Les parties aériennes des plantes, principalement les feuilles, respirent l’air, mais aussi absorbent l’eau, puis transpirent par la voie de leurs stomates (orifices microscopiques se trouvant principalement sur l’épiderme de la face inférieure des feuilles). En période chaude, cette caractéristique permet un certain rafraîchissement de leurs parties aériennes. • L’humidité de l’air et du sol (sans excès) joue un très grand rôle dans leur croissance. • La luminosité est indispensable aux plantes, mêmes si certaines préfèrent l’ombre. C’est grâce à la lumière qu’elles synthétisent leurs protéines avec la chlorophylle ; l’exposition est donc cruciale. • La température du milieu (de l’air et du sol) est aussi primordiale ; lorsque celle-ci est trop élevée ou trop basse (selon les espèces), certaines plantes peuvent en mourir ! • L’eau (surtout de pluie et la rosée) est l’une des substances les plus précieuses pour les plantes. D’ailleurs, leur sève (qui constitue le sang de la plante) est constituée d’eau et de substances dissoutes dans celle-ci. • Les plantes ont besoin de se nourrir grâce à la terre fertile, « mère nourricière » qui va mettre à leur disposition les éléments vitaux apportés notamment par l’homme sous forme d’amendements et d’engrais. Ce sont les micro-organismes du sol qui rendent les minéraux des engrais ou des amendements assimilables par les plantes ; c’est ensuite en consommant celles-ci que d’autres êtres vivants comme les animaux et les hommes vont pouvoir assimiler ces éléments indispensables. Il est donc essentiel d’amender et de fertiliser naturellement sa terre !

Amender la terre

Amender signifie rendre meilleur, corriger ou modifier son sol. Les amendements apportent un peu d’éléments nutritifs, mais leur rôle est essentiellement d’améliorer la structure physique du sol.

La composition des amendements Les amendements, comme le compost, étant des améliorants du sol, ils sont moins riches en éléments nutritifs ; pour cette raison, les apports sont plus élevés que s’il s’agissait d’engrais. En outre, la quantité à apporter varie selon le mode de fabrication. Ainsi, le compost du commerce s’incorpore à raison de 50 à 100 kg pour un are, tandis que le compost fait maison s’incorpore à raison de 250 kg pour un are (soit environ 5 brouettes). • Les composts : à base de fumiers riches en paille (de chevaux, de moutons, de bovins, de volailles, de lapins…), de déchets de culture, d’écorces broyées, de goémon, ils sont plus ou moins pauvres en nutriments. • Les poudres de roches : ces amendements de diverses origines deviennent de véritables engrais, riches en éléments

CONSEIL

Tous les amendements et les engrais doivent être superficiellement mélangés à la surface du sol à l’aide d’une fourche crochue (ou croc).

L’eau, une resource précieuse pour les plantes.

nutritifs, lorsqu’ils sont associés à d’autres matières minérales, végétales ou animales.

• La poudre de roches issues des érup-

tions volcaniques : les apports de cet amendement spécifique peuvent varier de 50 à 300 g/m2 ou 5 à 30 kg/are. • Les terreaux : aujourd’hui la norme

NF U 44-551 autorise l’apport d’engrais dans ces supports de culture. Vérifier sur l’étiquette des produits que les engrais sont mentionnés ; si tel n’est pas le cas, prévoir d’ajouter une pincée d’engrais par godet 15 jours après la levée de vos plantations. Griffer avec une fourchette pour mélanger. En principe, le terreau devrait provenir de la décomposition des feuilles, du fumier, de divers débris organiques ; pourtant, il est de plus en plus difficile, aujourd’hui, de trouver des terreaux corrects. La plupart sont en effet fabriqués avec de la tourbe, qui souvent est de mauvaise qualité ! • La terre de bruyère : c’est un support de culture dont le but est de recréer artificiellement une nature du sol à pH acide. • La tourbe : ce support de culture particulièrement pauvre en nutriments est à utiliser très modérément.

Fertiliser la terre

Fertiliser sa terre signifie « rendre fertile son sol en le nourrissant avec des engrais d’origine naturelle qui seront rendus assimilables par les plantes grâce à la vie microbienne du sol si importante ». Les engrais, à la base de l’alimentation des plantes, sont riches en nutriments (c’està-dire en macro-éléments et en oligoéléments), et modifient donc la structure chimique du sol.

La composition des engrais N, P et K sont les symboles chimiques des principaux éléments nutritifs apportés en général par les engrais : N : azote ; P : acide phosphorique ; K : potasse.

Ils apparaissent toujours dans le même ordre sur les sacs ; chacun est précédé ou suivi d’un chiffre indiquant en pourcentage la quantité employée.

D’autres éléments fertilisants sont également nécessaires à la croissance des plantes : • Les macro-éléments : le calcium (Ca), le magnésium (Mg), le fer (Fe), le sodium (Na), le soufre (S). • Les oligo-éléments : le cobalt (Co), le cuivre (Cu), le bore (B), l’iode (I), le manganèse (Mn), le chlore (Cl), le zinc (Zn), le molybdène (Mo) et l’aluminium (Al).

La fonction des fertilisants Dès qu’une carence apparaît en un seul de ces éléments, il en résulte un déséquilibre. Ils remplissent tous un rôle fondamental dans la croissance des végétaux et leur présence est indispensable dans le sol et dans les plantes.

• Le NPK

- L’azote : il participe à la fabrication des protéines, et agit sur la croissance des plantes et sur la photosynthèse des végétaux (chlorophylle). - Le phosphore : il intervient dans la fabrication des cellules, dans la germination des plantes, dans le développement

La fertilisation des plantations.

des racines. Il est bénéfique à la floraison et au développement des graines et des fruits. C’est l’un des constituants indispensables des végétaux. - Le potassium : participe à la fabrication des protéines, augmente la résistance des végétaux au gel, aux parasites et aux maladies. Avec l’azote, il intervient dans le processus de la photosynthèse.

• Les macro-éléments - Le calcium : il participe à la fabrication des protéines. Il lie les cellules entre elles, et joue un rôle important dans la physiologie des plantes. - Le magnésium : il intervient dans la formation de la chlorophylle, des glucides et des protides et joue un grand rôle sur la résistance aux maladies des végétaux. - Le fer : activateur d’enzymes, il influence la synthèse de la chlorophylle. - Le sodium : il agit sur la croissance des végétaux. - Le soufre : son rôle est très important dans la synthèse des protéines ; il est indispensable à la vie des végétaux.

• Les oligo-éléments

Ils sont indispensables, en très petite quantité, à la nutrition et au développement des végétaux. Les engrais azotés organiques • Les engrais simples - La corne torréfiée, qui agit progressivement mais de façon durable, contient 12 % d’azote. Dosage : 4 à 7 kg/are. - La corne broyée, fertilisant à action lente et plus prolongée que la corne torréfiée, contient 13 % d’azote.

Dosage : se référer à celui préconisé par les fabricants. Elle est surtout destinée aux arbres et aux arbustes. - Le sang desséché a une action rapide et durable. Il contient de l’azote d’origine animale (11 % N). Dosage : 4 à 7 kg/are.

• Les engrais binaires ou composés

Le tourteau de ricin, le guano, les farines de plumes, les déchets de laine et de cuirs.

Dosage : se référer à celui préconisé par les fabricants.

Les engrais contenant du phosphate naturel Les phosphates ont plusieurs origines : - phosphates naturels tendres ; - arêtes de poissons ; - végétale (tourteau de ricin) ; - roches phosphatées (phosphates tricalciques naturels).

Ces engrais sont généralement composés, étant associés avec d’autres éléments.

Les engrais potassiques naturels Ils sont pour la plupart à base de poudre de roches (les zéolithes) importées de Bulgarie (riches en potasse, en magnésium, en calcium et en oligo-éléments) ou à base de patentkali (roches magnésiennes) contenant du magnésium et de la potasse. - Les extraits de vinasse (déchets rejetés par les sucreries de betterave à sucre) contiennent de la potasse organique. - Toutes les poudres de roches sont riches en silice.

Ces engrais sont généralement associés aux phosphates naturels – parfois à de l’azote –, devenant ainsi des engrais binaires ou composés. Dosage : se référer à celui préconisé par les fabricants.

Autre produit naturel spécifique Le lithothamne (Lithothamnium calcareum), algue marine calcaire, riche en calcium, en magnésium et en oligoéléments, s’emploie pour remonter le pH des sols trop acides.

On le dose à raison de 2 kg/are à l’automne et 2 kg/are à la fin de l’hiver. Il remplace avantageusement la chaux. Le lithothamne contient 45 % de calcium, 6 % à 10 % de magnésium et de nombreux oligo-éléments.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Il existe trois types d’engrais. - Les engrais simples : ils ne contiennent qu’un seul élément.

Par exemple : 5 % N qui correspond à 5 % d’azote. - Les engrais binaires : ils contiennent deux éléments.

Par exemple : 12 % P, 10 % K. - Les engrais composés : ils contiennent trois éléments.

Par exemple : 6 % N, 10 % P, 4 % K. Les engrais binaires sont surtout utilisés en arboriculture. Les engrais dits « coup de fouet » sont solubles ; d’action rapide, ils sont généralement riches en azote ; ils descendent, en partie, vers les nappes phréatiques ! Les engrais de fond sont insolubles ; ils agissent lentement avec une décomposition progressive et durable.

PEUT-ON UTILISER

LA CENDRE DE BOIS ?

Riche en potasse, en phosphore et en oligo-éléments, la cendre de bois peut très bien s’utiliser. Elle s’incorpore superficiellement dans le sol dès son épandage et s’emploie à raison de 5 à 7 kg/are.

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