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Le rôle des haies
Les haies constituent les meilleurs brise-vent. Elles sont beaucoup plus efficaces qu’un mur que le vent vient frapper, puis escalader, pour redescendre derrière en tourbillonnant. Elles se composent de préférence d’arbustes à feuilles persistantes et d’essences variées (thuyas, houx, laurier, troènes…), à sélectionner selon la région de culture.
La protection d’une haie
Une haie (à feuilles persistantes) protège mieux qu’un mur car elle laisse le vent s’infiltrer, le freinant au passage. Elle préserve donc un espace plus important qui peut aller jusqu’à 10 à 20 fois sa hauteur ; ainsi, selon sa perméabilité, une haie haute de 2 mètres protégera une bande de terre large de 20 à 40 mètres.
Les autres avantages de la haie
En plus de leur effet protecteur, les arbres et les arbustes constituant les haies sont de puissants « échangeurs » d’énergie entre la terre et l’atmosphère ; ils sont absolument nécessaires à la vie humaine.
Les haies rendent d’immenses services : - en régularisant les climats, créant ainsi des microclimats plus tempérés ; - en freinant les vents, adoucissant ainsi la température ; - en favorisant les pluies et les rosées ; - en régulant la circulation de l’eau grâce aux racines des arbustes, facilitant ainsi sa pénétration dans les nappes phréatiques et aidant au maintien des sources.
En outre, les haies abritent les prédateurs comme les orvets, les hérissons, les crapauds et de nombreux oiseaux… les grands amis de l’homme.
Les haies, comme les talus, tiennent une place importante dans l’équilibre cultural.
Réussir l’implantation d’une haie
Pour réussir une haie, il est nécessaire de donner la priorité : - aux espèces locales acclimatées à la nature du sol ; - aux végétaux résistants aux facteurs climatiques de la région, à l’exposition ; - aux végétaux qui résistent aux maladies et au parasitisme ; - à ceux qui confèrent une harmonie paysagère.
Une haie doit être composée de plusieurs espèces ou essences d’arbres ou arbustes : ainsi elle offrira une meilleure résistance aux maladies et parasites ; n’hésitez pas à alterner des familles différentes.
Choisir de préférence des arbustes à feuilles persistantes bien garnis du sommet à la base qui se révéleront d’excellents coupe-vent.
Planter les haies en quinconce, pour offrir une meilleure protection aux cultures : les haies occuperont ainsi plus d’espace en largeur et seront plus touffues.
LA RÉGLEMENTATION POUR LA PLANTATION ET L’ENTRETIEN DES HAIES ET DES ARBRES
La législation établit certaines règles à respecter concernant la plantation et l’entretien des haies et des arbres entre les propriétés. Extrait des articles 670 et 673 du Code civil : « […] les plantations (sauvages ou volontaires) ne peuvent être conservées ou effectuées à moins de deux mètres par rapport à la ligne séparative si les arbres ou arbustes ont une hauteur supérieure à deux mètres, à moins d’un accord entre les deux riverains. Les arbustes de moins de deux mètres pourront être plantés à 50 cm de la ligne séparative ; si la hauteur est dépassée ils devront être taillés. » • Les branches ne doivent pas s’étendre au-delà des limites de la propriété. • Il est interdit de tailler soi-même les haies ou les branches des arbres de son voisin lorsqu’elles empiètent sur son terrain, mais on est à même d’exiger que le propriétaire y procède. • Concernant les feuilles des arbres des voisins qui tombent dans votre jardin, il n’y a aucun recours. La seule solution est de les ramasser ! • Si ces arbres sont porteurs de fruits et que les branches dépassent la limite séparatrice, il est interdit de les cueillir sans l’accord préalable du propriétaire, sauf s’ils sont tombés sur le sol de votre jardin.
Dans ce cas, il ne peut vous empêcher de les ramasser ni en demander la restitution.
Ne pas oublier que les haies sont de précieux refuges pour les animaux prédateurs des parasites des cultures et pour les oiseaux, si utiles.
Les propriétés séparées par un mur
Le possesseur d’un mur a le droit d’y appuyer des arbres en espaliers sans avoir à respecter la moindre distance.
Si le mur séparateur est mitoyen (appartenant aux deux propriétaires), chaque propriétaire pourra utiliser ce mur pour y adosser ses arbres fruitiers en espaliers ; cependant ceux-ci ne devront pas dépasser la hauteur du mur.
La réglementation locale
Avant d’entreprendre la plantation d’une haie, principalement en façade, il est préférable d’interroger la mairie pour connaître les usages locaux.
Par ailleurs, des règles particulières existent dans certaines régions : on peut se renseigner auprès de la chambre d’Agriculture ou de la direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt. Ces organismes sont en mesure d’indiquer les règles à respecter.
Lorsqu’un litige survient, toujours tenter, dans un premier temps, un arrangement à l’amiable ; si la démarche n’aboutit pas, le tribunal d’instance dont dépend le domicile des parties peut être saisi afin de faire appliquer la réglementation en la matière.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La zone, au sol, protégée par un mur ne dépasse guère le double de sa hauteur. Ainsi, la protection offerte par un mur haut de 2 mètres ne dépassera pas les 4 mètres.
Pour protéger un potager, une haie est idéale.
ZOOM SUR… LA RÉGLEMENTATION CONCERNANT LES RACINES
Aucune autorisation n’est nécessaire pour couper les racines des arbres qui se propagent au-delà de la limite de séparation lorsque les plantations respectent les distances normales ; et on ne peut pas non plus contraindre son voisin à y procéder. Ce dernier étant malgré tout responsable des dommages causés par les racines de ses arbres, il est possible de demander réparation en cas de litige.