
KARINE-MARIE AMIOT





Ours, le vieil ours solitaire, avait hiverné tout l’hiver…
Quand, un matin, une odeur légère lui chatouilla les narines et le tira de sa torpeur. Le parfum du printemps… C’était bien l’heure de se lever !
Ours se laissa bercer encore un peu par le chant de la cascade, puis il bailla un grand coup, s’étira et jeta par terre sa couette de feuilles.
Il fit quelques exercices de gymnastique, attacha un à un les boutons de son veston et poussa la porte de sa maison : le soleil, très doux, chauffait les premiers bourgeons.
Du bout de ses chaussons, Ours toucha un petit bout de neige qui tardait à fondre. Puis, de son pas lourd, il se dirigea vers sa boîte aux lettres, en balançant sa tête d’un côté puis de l’autre. Il savait bien qu’il ne trouverait pas de courrier puisqu’il n’attendait de nouvelles de personne. Ours habitait vraiment tout seul, au fond des bois, sans ami et sans voisin. Mais qui sait…