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UN ROMAN-JEU

À LIRE SEUL OU À DEUX

TRÉSOR PERDU AU LOUVRE

TRÉSOR PERDU AU LOUVRE

ADÈLE

Ilfautsuivre

les deux histoires en parallèle, chapitre après chapitre!

TU LIS CE ROMAN SEUL ?

De ce côté du livre, tu vas suivre l’enquête d’ADÈLE.

Alterne entre chaque personnage tout au long de l’histoire.

Pour cela, rends visite à NOAH à la fin de chaque chapitre pour lire son côté de l’histoire.

exemple

« J’ai lu le chapitre 1 d’ADÈLE, maintenant je vais lire le chapitre 1 de NOAH.

Je vais noter les indices que j’ai trouvés dans chaque partie, ils vont m’aider pour la suite.

Maintenant que j’ai lu les deux chapitres 1, je vais passer aux chapitres 2. »

TU LIS CE ROMAN À DEUX ?

De ce côté du livre, tu vas suivre l’enquête d’ADÈLE.

À la fin de chaque chapitre, fais le point avec ton co-lecteur qui lit la partie de NOAH pour échanger les indices que vous aurez trouvés.

exemple

« – J’ai terminé le chapitre 1, tu en es où, toi ?

– Je l’ai fini aussi, ADÈLE a trouvé l’indice “42”, et toi ?

– NOAH a trouvé “Lune” !

– Ok, notons-le quelque part avant de lire le chapitre 2. »

En casde nécessité, tous les indices et solutions de chaquejeu se trouvent à lʼintérieur de la couverture.

CHAPITRE 1

À quoi bon mettre cet horrible ciré jaune qui jure avec sa longue tresse rousse si c’est pour être quand même trempée jusqu’aux os ?

La jeune fille se serait bien passée de l’option rinçage entre le métro et son immeuble. Frissonnante, elle déverrouille la porte cochère et se prépare mentalement à l’ascension des 5 étages sans ascenseur qui la séparent de chez elle. Elle traîne ses chaussures couinantes d’eau jusqu’à la boîte aux lettres – il ne faudrait pas qu’en plus sa mère lui demande d’aller chercher le courrier une fois en haut. Entre deux factures au papier blanc hôpital se trouve une enveloppe de vélin crème portant son nom : Adèle Strubel. Son coeur bondit dans sa poitrine.

Dans le coin supérieur gauche, elle reconnaît les deux loupes entrecroisées du pensionnat Schabert, la prestigieuse école d’agents spéciaux. Elle a passé les grandes vacances à réviser pour leur exigeant concours d’entrée. –

Je croyais qu’ils m’avait refusée ? bafouille la jeune fille.

La rentrée a eu lieu il y a quelques semaines, signifiant qu’elle n’a pas été admise. Elle a retrouvé ses camarades de l’an passé dans son petit collège parisien et a entamé sa cinquième, loin du majestueux château qui héberge les détectives en herbe. Se pourrait-il que les cours commencent en octobre dans cette école si particulière ?

Les mains tremblantes, elle s’empresse de décacheter le pli et trouve à l’intérieur trois feuillets.

Madame, Après l’étude de votre dossier et l’examen de votre concours d’entrée, nous avons le regret de vous informer que votre candidature n’a pas été retenue pour cette rentrée scolaire. Vous pourrez, si vous le souhaitez, retenter votre chance l’an prochain pour venir compléter nos effectifs en cas de désistement éventuel et très rare. Sincères salutations, Apolline de la Maraudière, Directrice du Pensionnat Schabert Quid Pro Quo

Adèle Strubel, À compter de la réception de la présente, vous êtes désignée membre à vie de la Réserve du Pensionnat Schabert. Aux vues de vos - presque - excellents résultats au concours d’entrée et bien que vous n’ayez pas fait vos classes parmi nous, considérez-vous mobilisée pour prendre part à l’enquête menée par un groupe d’étudiants de première année. L’un d’eux va prendre contact avec vous dans les heures qui vont suivre la réception de ce courrier. Pour cela, rendez-vous immédiatement à la pyramide du Louvre et récupérez un paquet situé au niveau de la dalle C3

Antoine Verguin Professeur d’investigation

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Frqilghqwlho - Oh Orxyuh fdfkhudlw xq wuhvru dbdqw dssduwhqx d Qdsrohrq 3. Yhulilhc o’lqirupdwlrq hw wurxyhc oh wu- hvru, v’lo halvwh.

Ses talons claquent sur les pavés, éclaboussant aussi bien son jean que les badauds alentour alors qu’elle fonce en direction de la pyramide de verre. Adèle dépasse une file de parapluies massée en serpentins devant l’entrée pour s’engager dans la travée de droite, filant entre deux bassins triangulaires. Elle n’a que faire de s’émouvoir que les fontaines soient en panne. Elle n’est pas là pour une visite culturelle, non, elle est là pour effectuer sa première mission. L’indice que lui a donné le professeur Verguin est clair : « C3 », elle n’a plus qu’à trouver la planque.

À l’aide de l’indice « C3 » trouve l’emplacement de la cache.

Il ne faut qu’une poignée de seconde pour que la jeune fille trouve l’emplacement désigné par l’indice. Elle fait courir sa main sous le rebord humide de l’assise en pierre qui longe l’étendue d’eau. Elle heurte une surface en métal. Victoire ! Se mettant à genoux, elle découvre ce qui semble être un boîtier électrique. Vérifiant autour d’elle que personne ne l’observe, elle constate que les quelques courageux à braver l’averse ne sont là que pour prendre des poses idiotes avec la pyramide. Rassurée, elle examine sa trouvaille. D’une trentaine de centimètres de côté et d’une vingtaine de profondeur, le coffret est on ne peut plus banal. Il est toutefois pourvu d’une serrure. Une boule se forme dans la gorge d’Adèle.

« Ce n’était pas prévu », pense-t-elle. Le seul indice qu’elle a lui permet de trouver l’emplacement de la boîte, et c’est chose faite. Sans y croire, elle essaye d’ouvrir le portillon qui résiste sous ses doigts. Se pourrait-il que la clef soit cachée à proximité ?

À nouveau, Adèle inspecte chaque recoin du banc et en fait de même avec la dalle sur laquelle elle se trouve. Mais aucune encoche, cavité, ni même touffe d’herbe n’est visible.

La sueur de son front se mêle à la pluie. Aurait-elle mal compris l’indice ? Serait-elle au mauvais endroit ?

À moins qu’il y ait une clef dans l’enveloppe ? Adèle n’a peut-être pas pris connaissance de tout ce qu’elle contenait un peu plus tôt, tant elle était captivée par les trois feuillets – et notamment celui codé.

Avec des gestes saccadés, elle tire de sa poche le courrier qu’elle protège comme elle peut de l’averse. Soigneusement, elle extirpe les feuilles et l’examine à nouveau. Rien. Elle étouffe un grommellement désespéré. Elle ne peut quand même pas échouer dès sa première mission !

Jetant des regards affolés autour d’elle pour identifier un détail qui aurait pu lui échapper, elle enfonce la lettre dans la poche de son imperméable et cogne son index contre une surface dure et effilée. Aurait-elle rangé son trousseau à cet endroit ? Habituellement, elle préfère le mettre dans son sac. Elle extirpe l’objet : une clef qui n’a rien à voir avec les siennes. Décontenancée, Adèle regarde frénétiquement autour d’elle en se demandant qui a bien pu la glisser dans sa poche mais n’identifie personne en particulier.

Elle hoche la tête, impressionnée. Le pensionnat n’a pas menti sur les compétences extraordinaires de ses agents spéciaux en matière d’adresse et de discrétion.

Sans attendre plus longtemps, elle introduit la clef dans la fente et le panneau s’ouvre. À l’intérieur se trouve un petit paquet en carton dépourvu de toute inscription. C’est pour elle, c’est sûr !

Déballant sa trouvaille, elle découvre un objet d’un autre temps : un téléphone à clapet. Elle n’en a vu que dans les films que regardent ses parents. Fascinée, elle ouvre le portable et scrute les touches de son tout premier téléphone. Elle est la seule de sa classe à ne

pas encore en avoir un. Jusqu’à cet instant.

Elle parvient à allumer l’appareil en appuyant longtemps sur une touche latérale. Quelques images mettent en scène le logo de la marque et la mention « code pin » apparaît. L’échine de la jeune fille se glace, et cette sensation n’a rien à voir avec les gouttes qui s’infiltrent dans sa capuche imbibée. Elle n’a pas ce code. Comment va-elle faire pour le déverrouiller ?

Une rapide vérification de la missive de Schabert lui permet de constater qu’il n’y a pas d’autre indice pouvant la mener à trouver les quatre chiffres. Fixant intensément l’écran pendant quelques minutes sans identifier de solution, elle décide d’essayer une combinaison au pif. Pourquoi pas sa date de naissance ? Alors qu’elle tape cette dernière et appuie sur « entrer », le téléphone émet une vibration et le code s’efface. Maintenant il est écrit : « 2 essais restants ». Adèle déglutit avec difficulté et réfléchit plus intensément.

Et si elle essayait la date de création de l’établissement ? Aprèstout, c’était l’une des questions du concours d’entrée. Alors qu’elle tape « 1523 », le portable vibre à nouveau. Plus qu’une chance !

Tous les sens en alerte, Adèle scrute le panneau électrique qu’elle vient de découvrir devant elle. Peut-être qu’il contient la réponse ?

En toute logique, quel est le code à quatre chiffres inscrit sur l’un des boutons qui pourra déverrouiller le téléphone ?

Adèle appuie sur le bouton qu’elle a choisi, et sur lequel il y a écrit « -3 ». Elle sursaute violemment alors que l’eau des bassins se met à bouillonner puis à jaillir sous les acclamations des quelques touristes frigorifiés. Ce signe de bon augure donne le courage à l’apprentie détective de tenter la combinaison inscrite sous le bouton qui a lancé l’activation des jets d’eau. Cette fois, l’écran devient noir.

– Oh non ! lâche Adèle avec angoisse.

Après une fraction de seconde qui lui a semblé durer une éternité, le téléphone se rallume et affiche une page d’accueil.

La jeune fille n’a pas le temps de dire « ouf » que le portable est secoué de vibrations. « Appel inconnu ». Elle décroche.

Si tu lis ce livre à deux, c’est le moment de faire le point avec ton co-lecteur ! Voici l’indice à lui transmettre : « – 3 ». Si tu lis ce livre seul, retourne-le, et lis le chapitre 1 de Noah. Si tu l’as déjà lu, alors tu peux résoudre le jeu suivant.

En plus d’être une réussite, considère-t-elle en raccrochant, sa mission est désormais officielle. Son correspondant de Schabert, un garçon un peu pédant, s’appelant Noah Norak - qu’elle a décidé de rebaptiser « Anorak » – lui a expliqué le fonctionnement de leur collaboration. Son groupe et lui, les Pies, ont un mystère à résoudre.

Comme le terrain de l’enquête se trouve à Paris et qu’eux-mêmes sont au pensionnat, dans le fin fond des pays de la Loire, ils ont pour les aider un agent détaché sur le terrain qui n’est autre qu’Adèle. S’ils veulent mener à bien leur mission, ils devront collaborer ensemble en échangeant les indices qu’ils obtiennent au fil de leurs découvertes. Et le premier que son correspondant lui a donné c’est « Chiffre de César ».

Une brève discussion a permis à Adèle et Noah de comprendre qu’il fallait y associer l’indice trouvé par Adèle. Ainsi, le Chiffre de César, qui est un code utilisé par l’empereur romain du même nom, utilise un simple décalage de lettre. « -3 », qu’à trouvé Adèle, leur a permis d’identifier précisément lequel : « Décaler les lettres de trois places en arrière. »

Prends un papier et un stylo, et écris toutes les lettres de l’alphabet. Puis, en suivant le Chiffre de César, écrit à côté chaque lettre décalée de 3 places en arrière. Voici les 4 premières : A = X, B = Y, C = Z, D = A.

Adèle regarde le papier sur lequel elle a traduit le code et le place à côté du troisième feuillet que contenait la lettre. Elle va pouvoir à présent déchiffrer le message !

Avec le code que tu as trouvé, déchiffre le troisième feuillet orange, page 7.

CHAPITRE 2

L’oeil morne, Adèle observe Mme Quilbert, une femme d’un âge certain aux courts cheveux orange, gesticuler avec grand renfort de mimes et d’expressions faciales qui tordent sa bouche peinturlurée dans tous les sens. Cela ne suffit pas à retenir son attention sur le sujet du jour, la prise de la Bastille qui a déclenché la Révolution française. L’esprit de la jeune fille est bien trop occupé à réaliser pleinement la nouvelle trajectoire de son destin. Désormais, elle est Agente Spéciale, Réserviste du Pensionnat Schabert en mission au Louvre pour retrouver le trésor caché de Napoléon III. Et ça, ça envoie bien plus qu’Adèle Strubel, prisonnière du cours d’histoire-géo en 5ème 2 !

Une brusque vibration faisant trembler la poche de son pantalon la tire de sa rêverie. Mme Quilbert s’interrompt et fouille la classe de son regard de fouine à la recherche de la provenance du

bruit – et d’un élève à coller par la même occasion. Les téléphones portables étant interdits au collège, Adèle improvise une violente quinte de toux pour étouffer la vibration et lève la main pour demander à sortir. L’enseignante hausse les épaules et reprend sa tirade passionnée.

Une fois dans le couloir, Adèle a juste le temps de décrocher avant que l’appel ne bascule sur messagerie. C’est Noah – qui d’autre ?

Quand enfin la cloche retentit, Adèle file dans le métro en direction du musée, sans même repasser chez elle pour déposer ses affaires. C’est donc chargée comme une mule qu’elle se retrouve sous la pyramide, à hésiter entre les trois entrées menant aux différents bâtiments que comporte le musée. Il y a, à gauche l’aile Richelieu, en face l’aile Sully et à droite l’aile Denon. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle doit se rendre au département des Sculptures Françaises pour y trouver une statue bien particulière, et elle n’a pas envie de parcourir les 73 000 m2 du Louvre pour la trouver.

– Tu es perdue ?

Elle se retourne et fait face à un garçon d’une vingtaine d’années aux cheveux bruns ébouriffés, affublé d’un veston trop grand pour lui mais estampillé du logo du musée.

– Euh, oui, non, pas exactement… hésite l’apprentie détective. Deux mamies, portant bobs et gros appareils photos, interpellent l’employé.

– Joconde ? chevrote la plus ratatinée des deux dans un fort accent japonais.

– Par là, sourit l’employé du Louvre en désignant l’entrée menant à l’aile Denon.

Inclinant la tête d’un même remerciement, les dames prennent la direction demandée à la vitesse de l’escargot.

– Tout le monde demande la Joconde… soupire le jeune homme amusé.

– Pas moi. Je cherche les Sculptures Françaises.

– Excellent choix, approuve-t-il. Ce sera dans l’aile Richelieu, au niveau -1, cours Marly et Puget ! Tiens, prends donc cette carte, ça pourra t’aider.

Y jetant un oeil, elle se rend compte que le plan n’est pas assez détaillé pour indiquer précisément l’emplacement de la statue qu’elle recherche.

– Eh ! fait-elle au garçon qui s’est éloigné de quelques pas.

– Nathanaël, rit-il en inclinant légèrement la tête.

– Adèle, se présente-t-elle plus simplement. Je cherche les Allégories, tu sais dans quelle cour elles sont ?

– C’est précis, dis donc…

TRÉSOR PERDU AU LOUVRE

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