

LE JOUR DE MA PREMIÈRE COMMUNION





« Aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, grâce à l’expérience d’une longue vie, vous dire, à vous les jeunes : n’ayez pas peur du Christ !
Il n’enlève rien et il donne tout.
Celui qui se donne à lui reçoit le centuple.

Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ, et vous trouverez la vraie vie. Amen. »


Messe inaugurale du pontificat de Benoît XVI
24 avril 2005



Chers enfants,
Le pape Benoît XVI, avant d’être un vieux pape aux cheveux blancs, était comme vous un enfant. Tandis qu’il allait encore à l’école, son cartable sur le dos, son goûter dans son sac, déjà il se prit d’amour pour Jésus Hostie.
Jésus sait guérir les malades, chasser des démons, ressusciter des morts. Il sait même pardonner les péchés des hommes, qui les rendent si malheureux et si tristes. Jésus est Dieu et il est vraiment très fort. Et ce qui est étonnant, c’est qu’alors qu’il est très fort, il choisit de se rendre minuscule : il se fait pain. Jésus se laisse prendre dans nos mains. La grandeur de Jésus, c’est de nous
aimer tellement qu’il décide de se faire infi -
niment petit, juste pour être avec nous, que nous puissions manger son corps et vivre pour toujours.
Vous avez fait votre première communion. C’est un jour très grand. Le plus heureux d’entre tous que vous fassiez votre première communion, encore plus heureux que votre papa, votre maman, que vos grands-parents ou votre parrain et votre marraine, qui pourtant sont tous très heu -
reux, c’est Jésus. C’est le plus heureux parce que c’était exactement son rêve : venir dans chacun de vos cœurs. Y habiter pour toujours.
Le jour de sa première communion,
Benoît XVI a fait cette prière à Jésus : « Je voudrais être toujours avec toi, mais toi, surtout, sois avec moi. » Jésus écoute
toujours la prière des enfants, alors évidemment il l’a exaucé.
Vous aussi, demandez à Jésus en ce beau jour qu’il reste toujours avec vous, que cette première communion soit le début d’une grande histoire d’amour et de sainteté entre vous et Jésus qui vous aime.
Grâce à vous, aujourd’hui, l’Église est en fête.
BÉNÉDICTE DELELIS

Cher pape, quels souvenirs as-tu de ta première communion ? Je me souviens bien du jour de ma première communion. C’était un beau dimanche de mars 1936, il y a donc 69 ans. Le soleil brillait, l’église était très belle, la musique aussi, je me souviens de beaucoup de détails, si beaux ! Nous étions une trentaine de garçons et de filles de mon petit village, qui ne comptait pas plus de 500 habitants. Mais, au cœur de mes beaux et joyeux souvenirs, je garde ceci en mémoire : j’ai compris que Jésus était entré dans mon cœur, qu’il m’avait rendu visite, à moi, personnellement. Et, avec Jésus, c’est Dieu lui-même qui était avec moi. C’est un don d’amour qui vaut vraiment plus que tout ce que la vie peut donner d’autre ! Alors j’ai réellement été rempli d’une grande joie, car Jésus était venu à moi. Et j’ai compris qu’une
nouvelle étape de ma vie commençait. J’avais 9 ans, et il me fallait désormais rester fidèle à cette rencontre, à cette communion. J’ai fait une promesse au Seigneur, dans la mesure de mes possibilités : « Je voudrais être toujours avec toi », et j’ai fait cette prière : « Mais toi, surtout, sois avec moi. » Et c’est ainsi que j’ai avancé dans la vie. Grâce à Dieu, le Seigneur m’a toujours pris par la main, il m’a guidé même dans les difficultés. La joie de ma première communion a été le début d’un chemin parcouru ensemble. J’espère que, pour chacun de vous, votre première communion sera le début d’une amitié pour toute la vie avec Jésus. Le début d’un chemin ensemble car, en marchant avec Jésus, on avance dans la bonne direction et la vie devient bonne.
Saint-Père, avant ma première communion, je me suis confessée. Je me suis ensuite confessée plusieurs fois. Mais je voudrais te demander : dois-je me confesser pour chaque communion ? Même lorsque j’ai fait les mêmes péchés ? Car je me rends compte qu’il s’agit toujours des mêmes.
Je dirais deux choses : la première, naturellement, est que tu ne dois pas toujours te confesser avant de communier, si tu n’as pas fait de péchés graves au point de devoir les confesser. Il n’est donc pas nécessaire de se confesser avant chaque communion eucharistique. C’est nécessaire seulement si tu as commis un péché réellement grave, si tu as profondément offensé Jésus, au point que l’amitié est brisée et que tu dois la renouer. Ce n’est que dans ce cas, lorsqu’on est en état de péché mortel, c’est-à-
dire grave, qu’il est nécessaire de se confesser avant de communier. Voilà le premier point. Le deuxième : même si, comme je l’ai dit, il n’est pas obligatoire de se confesser avant chaque communion, il est utile de se confesser régulièrement. C’est vrai que nos péchés sont généralement toujours les mêmes, mais nous nettoyons bien nos maisons, nos chambres, au moins chaque semaine, même si la saleté est toujours la même. Pour vivre dans la propreté, pour recommencer ; autrement, la saleté ne se voit peut-être pas, mais elle s’accumule. C’est la même chose pour l’âme, pour ma personne. Si je ne me confesse jamais, mon âme est négligée. Je finis par être toujours content de moi et je ne fais plus d’efforts pour devenir meilleur, pour aller de l’avant. Ce nettoyage de l’âme, que Jésus nous donne dans le sacrement de pénitence et de réconciliation, nous
aide à avoir une conscience plus nette, plus ouverte et, aussi, à mûrir spirituellement en tant que personne humaine. Il y a donc deux choses : se confesser n’est nécessaire qu’en cas d’un péché grave, mais il est très utile de se confesser régulièrement pour cultiver la propreté, la beauté de l’âme et mûrir peu à peu dans la vie.
Ma catéchiste, quand je préparais ma première communion, a dit que Jésus était présent dans l’Eucharistie. Mais comment ? Je ne le vois pas !
En effet, nous ne le voyons pas, mais il y a tant de choses que nous ne voyons pas et qui existent et sont essentielles ! Nous ne voyons pas notre intelligence et, pourtant, nous en
possédons une. Nous ne voyons pas notre âme non plus et, pourtant, elle existe et nous en voyons les effets, car nous pouvons parler, penser, décider, etc. Nous ne voyons pas, par exemple, le courant électrique et, pourtant, nous voyons qu’il existe, nous voyons les lumières. En un mot, ce sont souvent les choses les plus profondes, les piliers de la vie et du monde, que nous ne voyons pas. Mais nous pouvons en voir, en ressentir les effets. Nous ne voyons pas l’électricité, le courant, mais nous voyons la lumière. Et ainsi de suite. Le Seigneur ressuscité, nous ne le voyons pas non plus avec nos yeux, mais nous voyons que là où est Jésus, les hommes changent, ils deviennent meilleurs. Là grandit un esprit de paix, de réconciliation, etc. Nous ne voyons donc pas le Seigneur lui-même, mais
nous en voyons les effets : c’est ainsi que nous pouvons comprendre que Jésus est pré-
sent ; comme je l’ai dit, les choses invisibles sont précisément les plus profondes et les plus importantes. Allons donc à la rencontre de ce Seigneur invisible, mais fort, qui nous aide à bien vivre.
Votre Sainteté, on nous dit qu’il est important d’aller à la messe le dimanche.
Nous voudrions y aller mais, souvent, nos parents ne nous accompagnent pas, parce que, le dimanche, ils dorment ou alors (c’est le cas du père et de la mère d’un de mes amis) ils travaillent dans un magasin ou bien (c’est notre cas) nous rendons visite à nos grands-parents. Comment leur expliquer qu’il est important d’aller ensemble à la messe, chaque dimanche ?
Je pense que oui, naturellement, il faut l’expliquer, avec un grand amour, avec un grand respect, aux parents qui, certainement, ont beaucoup de choses à faire. Toutefois, avec le respect et l’amour d’un enfant, on peut dire : « Chère maman, cher papa, il serait important pour nous tous, pour vous aussi, que nous rencontrions Jésus. Cela nous enrichit, c’est important dans notre vie. Ensemble, trouvons un peu de temps, nous pouvons trouver une possibilité. » Peut-être là où habite votre grand-mère peut-on trouver une messe ? En un mot, je dirais, avec un grand amour et respect pour les parents : comprenez que ce n’est pas important seulement pour moi, ce n’est pas uniquement les catéchistes qui le disent, c’est important pour nous tous ; et ce sera une lumière dans notre dimanche pour toute la famille.
