Un Careme pour mieux aimer

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Les textes de la traduction officielle liturgique de la Bible et les passages tirés du Missel romain sont reproduits avec l’autorisation de l’Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF).

© AELF, Paris, 2013, pour la traduction officielle liturgique de la Bible.

© AELF, Paris, 2021, pour le Missel romain.

MAME

Direction : Guillaume Arnaud

Direction éditoriale : Sophie Cluzel Édition : Vincent Morch

Direction artistique : Armelle Riva Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Audrey Bord Mise en pages : Charlotte Howland

© Mame, Paris, 2023 pour l’ensemble de l’ouvrage www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7289-3298-6 MDS : MM32986

Pour partir du bon pied

Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent !

Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie !

(Is 35, 1-2)

C’est forts de cette promesse que nous entrons dans le Carême. Il est bon en effet de penser que l’Église nous offre ce temps pour faire fleurir et vivifier nos déserts plus que pour arracher les mauvaises herbes de notre vie. Le Christ nous invite à prêter attention au bon grain plus qu’à l’ivraie. Si cela suppose des ascèses, et si l’on peut buter contre toutes sortes de difficultés, c’est surtout le désir de mieux aimer qui aidera à affronter l’aridité du moment et à y reconnaître le temps béni des semailles de joie ! Voici quelques petits rappels, aussi bien généraux que pratiques, qui nous y aiderons.

Qu’est-ce que le Carême ?

Le Carême – 40 jours sans compter les dimanches – fait référence aux 40 années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en Terre promise ; il renvoie aussi aux 40 jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre 40 symbolise le temps de préparation à de nouveaux commencements. Le Carême est un temps de conversion et de maturation. Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux. À sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit Saint. Durant le Carême, nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans la prière, la pénitence et l’aumône, pour nous aider à discerner les priorités de notre vie. Le Carême est un temps autre qui incite à une mise à l’écart pour faire silence et être ainsi réceptif à la parole de Dieu.

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Pourquoi et comment jeûner ?

Le chrétien jeûne par amour. Pour lui, l’essentiel est d’aimer, et l’ascèse est un moyen d’aimer Dieu et ses frères. Jeûner, c’est se priver pour l’autre. Le jeûne contribue aussi à nous faire acquérir la maîtrise sur nos instincts et la liberté de cœur. Le jeûne consiste à faire un seul repas pendant la journée (un plat principal) avec une alimentation frugale le matin et le soir (café + pain/soupe + pomme par exemple). On ne doit rien manger entre les repas, sauf maladie. La loi de l’Église sur le jeûne oblige tous les majeurs jusqu’à 59 ans.

Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?

N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ?

(Is 58, 6-7)

En quoi consiste l’abstinence ?

L’abstinence est le fait de se priver de viande. La loi de l’abstinence oblige tous ceux qui ont 14 ans accomplis.

L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

(Dt 8, 3 ; Mt 4, 4)

L’aumône ou le partage

Sans se tromper, on trouvera dans les œuvres de miséricorde la juste manière de pratiquer l’aumône. Un examen de conscience à partir des œuvres de miséricorde est proposé à la fin de l’ouvrage.

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Le mystère du chapelet

On s’efforcera de prier le chapelet en commençant par l’avoir avec soi et en profitant de tous les instants perdus pour se tourner vers la Vierge Marie. Si la méditation d’un mystère apparaît trop compliquée, on orientera chaque grain vers une intention particulière.

Le chemin de croix

Cette dévotion communautaire peut tout aussi bien être personnelle. On profitera du Carême pour se rendre à l’église et honorer le chemin de croix en place par la méditation des quatorze stations. Si le temps manque, on pourra faire tout ou partie de ce chemin, à l’église ou à la maison, quitte à disposer des stations dans la maison !

Le crucifix voilé

Le cinquième dimanche de carême marque l’entrée dans le Temps de la Passion. À partir de ce jour, la liturgie prépare les fidèles à l’« Heure » du Christ et oriente leur regard vers la croix où doit s’accomplir la rédemption. Pour nous le faire saisir, elle recouvre les crucifix et les images saintes d’un voile violet : la divinité elle­même se voile derrière les souffrances de la mort. Le crucifix sera dévoilé solennellement le Vendredi saint lors de l’office de la croix. On pourra faire de même à la maison.

Un Soutien quotidieN

Pour aider à vivre ce Carême et soutenir votre prière personnelle, nous avons organisé chaque jour de la manière suivante :

Dieu me parle

Un extrait de la parole du Dieu du jour.

Je l’écoute

Une méditation plus personnelle à prendre comme une invitation à grandir avec le Christ.

Je lui réponds

La réponse personnelle est tout simplement la demande quotidienne faite à la messe par l’Église. Cette prière appelée « collecte » synthétise la demande de tous les fidèles auxquels nous sommes unis. Elle a été adaptée pour l’occasion pour être plus personnelle.

Je m’engage à sa suite

Nous proposons des pistes d’action charitable centrées sur les trois piliers du Carême : prière, pénitence, aumône. Il s’agit de propositions. Peut­être certains trouveront­ils opportun de ne pas multiplier les initiatives et de pratiquer pendant une semaine ou tout le Carême tel ou tel effort de conversion jugé bénéfique.

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Je viens lui rendre compte

En s’aidant si nécessaire du tableau­bilan en fin d’ouvrage, on pourra chaque jour ou chaque semaine rendre compte du bien et des progrès qui ont été faits, des opportunités saisies ou des pauvretés à offrir à la miséricorde divine. L’objectif n’est pas de cocher des cases mais de s’efforcer de préciser ce qui a été fait et de quelle manière.

Nous échangeons

Petit bilan sous forme d’examen de conscience pour approfondir ou aller plus loin. Saint Carême !

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Mercredi des Cendres Jour de jeûne et d’abstinence

Dieu me parle

En ce temps­là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux » (Mt 6, 1).

Je l’écoute

Mon enfant, il y a en toi une blessure qui te fait vouloir être toujours premier, parfait, reconnu, préféré et remarqué. Tu es attiré par tout ce qui est visible, sensible et extérieur à toi pour obtenir une satisfaction, un plaisir, une récompense immédiate. Or, ce qui t’attire t’étire et te disloque peu à peu sans te rendre plus heureux. Tu cherches aujourd’hui à t’unifier pour être davantage un avec moi. Ne me cherche pas en dehors de toi­même ! Ne jeûne pas de moi ! Je suis là dans ton âme et je te regarde, je t’aide, je t’aime et je t’attends. La récompense que tu recherches n’est pas loin de toi, c’est moi, et je suis là, dans le secret, au plus près. C’est d’abord à l’intérieur de ton âme que je veux t’aider à mener mon combat contre l’esprit du mal. Avant de vouloir renoncer à l’extérieur par l’aumône, la prière et le jeûne, commence simplement par me préférer à toute chose et à m’établir solidement à l’intérieur, dans le secret, là où mon Père sème déjà ta récompense.

Je lui réponds

Accorde­moi, Seigneur, de savoir commencer saintement par le jeûne l’entraînement au combat spirituel : que mes privations me rendent plus fort(e) pour lutter contre l’esprit du mal.

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Je m’engage à sa suite

Prière : Je consacre quinze minutes de prière silencieuse, dans ma chambre ou auprès du tabernacle, pour habiter en présence du Seigneur. Je le laisse disposer de moi. J’installe un vrai coin prière si ce n’est pas déjà fait.

Pénitence : Aujourd’hui, je jeûne et je m’efforce de garder un esprit de recueillement en limitant mes paroles à celles qui sont nécessaires.

Aumône : Je réfléchis à quelle œuvre je veux soutenir financièrement pendant ce Carême. Je choisis combien je vais donner et fixe quand.

Je viens lui rendre compte

Nous échangeons

Quelles paroles vaines ai­je échangées aujourd’hui ? Comment ai­je réagi devant la tentation de manger plus que nécessaire ? Qu’ai­je peur de perdre ?

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• Prière • Pénitence • Aumône
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Jeudi après les Cendres

Dieu me parle

En ce temps­là, Jésus disait à ses disciples : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui­même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Quel avantage un homme aura­t­il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui­même ? » (Lc 9,23­25.)

Je l’écoute

Mon enfant, par le baptême, j’ai fait de toi un membre à part entière de l’Église et je t’ai associé à moi. Pour me suivre, il te faut acquérir une mentalité de membre de telle sorte que tu puisses dire : « Continuellement la vie des autres entre dans ma vie : en ce que je pense, je dis, je fais, je réalise. Et vice versa, ma vie entre dans celle des autres : dans le mal comme dans le bien » (Benoît XVI, lettre encyclique Spe Salvi, n° 48). Perdre sa vie implique de te décentrer de toi­même pour considérer les autres et me considérer en eux. À la condescendance, tu peux opposer la prévenance. Contre l’indifférence, garde les yeux ouverts, sois attentionné aux autres, parle de leurs qualités, sois attentif à leurs attentes et désirs, envoie­leur des ondes de bonté et de bienveillance. Ne cherche pas à sauver en toi le dédain, la critique et le fiel car il n’y a pas de place pour cela au Ciel !

Je lui réponds

Que ta grâce inspire et précède mon action, je t’en prie Seigneur, qu’elle la soutienne et l’accompagne, pour que toutes mes activités prennent leur source en toi et reçoivent de toi leur achèvement.

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Je m’engage à sa suite

Prière : Je considère mon crucifix (si je n’en ai pas, je m’en procure un) et je prie en le tenant en main, demandant à Jésus la force de le suivre ; je l’embrasse pour me préparer à la vénération du vendredi saint.

Pénitence : Je range ma chambre ou ma maison et je mets de l’ordre dans mes affaires, j’écarte ce qui pourrait me détourner de Dieu (décorations futiles, objets inutiles, encombrements, etc.) ; je recherche le nécessaire par une certaine sobriété. Je mets à l’honneur mon espace de prière.

Aumône : Grâce à mon rangement, je donne quelque chose à quelqu’un sans chercher à refiler un truc pourri, une vache boiteuse…

Je viens lui rendre compte

Nous échangeons

Qu’est­ce qui me fait peur dans la croix de Jésus Christ ? Qu’ai­je peur de perdre ? Que me faudrait­il abandonner (un bien, une pensée, un mauvais désir, etc.) pour avancer ? En vue de quoi est­ce que j’amasse des biens ? Ai­je vraiment confiance en Dieu ?

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Prière
Pénitence
Aumône
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Vendredi après les Cendres

Dieu me parle

En ce temps­là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent­ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient­ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront » (Mt 9, 14­15).

Je l’écoute

Mon enfant, ma présence transforme la vie de manière très concrète. Lorsque je suis là, il faut se réjouir comme deux époux. Quand ma présence se fait plus discrète, c’est pour être plus désiré. Le jeûne creuse le désir. Il n’est pas un but en soi. Il révèle un manque par lequel tu peux manifester ton désir de me rencontrer. C’est pourquoi ton jeûne doit se vivre dans la joie : « Parfume­toi la tête et lave­toi le visage » (Mt 6, 17) !

Ton jeûne n’est pas seulement de pénitence en raison de ton péché mais un jeûne d’attente pour me demander de hâter ma venue. Même lorsque cela t’est difficile, appelle­moi doucement et avec confiance : « Maranatha, viens Seigneur Jésus ! » Je suis là quand tu m’appelles.

Je lui réponds

Que ta bienveillance m’accompagne, Seigneur, durant ce temps de pénitence qui vient de commencer, afin que la discipline imposée à mon corps soit aussi pratiquée d’un cœur sincère.

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Je m’engage à sa suite

Prière : Je prie pour les couples qui ne se désirent plus et pour les prêtres dont le désir de l’Eucharistie et l’amour de l’Église se sont éteints ou abîmés.

Pénitence : Je laisse ou éteins mon téléphone portable pour un temps long (par exemple toute une soirée et une nuit). Cet effort pourra être l’objet d’une décision constante pendant le Carême.

Aumône : Je consacre le temps laissé par l’extinction du téléphone à mon conjoint (tête­à­tête, écoute, service rendu, disponibilité…), à mes enfants (lire des histoires, passer un temps privilégié avec tel ou tel…), à ma famille (jeux de société, échanges, regarder des albums photos, bricolage, etc.).

Je viens lui rendre compte

Aumône

Nous échangeons

Est­ce que j’attends le Seigneur comme un voleur ou comme un époux ? Sa venue dans la gloire est­elle l’objet de mes désirs ? Mon jeûne a­t­il été plutôt une ascèse ou une preuve d’amour ?

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• Prière
Pénitence
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Samedi après les Cendres

Dieu me parle

En ce temps­là Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est­à­dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suismoi. » Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez­vous et buvez­vous avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent » (Lc 5, 27­32).

Je l’écoute

Mon enfant, ne t’étonne pas de tes fautes, ne pense pas guérir en un jour de tant de mauvaises habitudes et de péchés. Je suis venu pour cela. Quand je t’appelle, suis­moi, relève ton cœur doucement vers moi. Je connais ta misère et je veux t’en retirer. Mais laisse­moi le temps d’agir avec délicatesse. Ne prête pas attention au regard des autres et, pire, à ton propre jugement sur toi­même. Tu ne te relèverais jamais. Avec courage et confiance, reviens à moi sur le chemin de la vertu que tu as un instant abandonné. Je veux me réjouir avec toi, à Cana autant qu’avec Lévi. Accueille­moi seulement chez toi pour une grande réception ! C’est le péché qui te rétrécit l’âme. Moi, je l’élargis, car mon cœur est grand ouvert pour toi : suis­moi !

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Je lui réponds

Dieu éternel et tout­puissant, jette un regard de bonté sur ma faiblesse, et pour me protéger, étends sur moi ta main souveraine.

Je m’engage à sa suite

Prière : J’ouvre ma prière aux pécheurs, aux malades, à ceux qui souffrent ou ont besoin du Christ médecin. J’intercède pour eux et demande à la Vierge Marie la conversion des pécheurs.

Pénitence : J’accepte, en esprit de sacrifice, les petites gênes et les contrariétés de la vie courante (retard, attente, lenteur, bruit, imprévu, place occupée, etc.).

Aumône : Je montre un visage aimable et souriant et fais bon accueil à tous.

Je viens lui rendre compte

Nous échangeons

Est­ce que je sais prendre du bon côté les petites gênes et privations de la vie courante ? Est­ce que je fais bon accueil à tous ? Ma maison est­elle hospitalière pour tous ?

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• Prière .................................................................................................................................................................. • Pénitence .................................................................................................................................... •
Aumône

Lundi de la première semaine du Carême

Dieu me parle

En ce temps­là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. […] Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allezvous­en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité”» (Mt 25, 31.41­43).

Je l’écoute

Mon enfant, je me suis incarné pour me faire proche de toi et t’indiquer le chemin pour me trouver et revenir vers moi. Ce chemin passe par un appauvrissement : le tien après le mien. C’est pour cela que je t’ai donné des frères avec leurs pauvretés et leurs misères. Tu connais bien cet évangile et ces principes mais, pourtant, tu sais bien que tu en es souvent loin. Je voudrais que cet évangile ait une vraie incidence pratique dans ta vie et tes communautés de vie. Ne t’accoutume pas à ignorer la misère pour ne pas perdre l’émerveillement, la fascination, l’enthousiasme de vivre l’Évangile de la fraternité et de la justice ! Je t’enseigne que, dans le frère, on trouve le prolongement permanent de l’Incarnation : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Je t’indique en fait la priorité absolue de « la sortie de soi vers le frère ». Ce sera le signe le plus clair pour discerner sur ton chemin de croissance spirituelle.

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Je lui réponds

Fais­moi revenir à toi, Dieu mon Sauveur, et pour que ce Carême me soit profitable, forme mon esprit par l’enseignement qui vient du ciel.

Je m’engage à sa suite

Prière : Je prie pour les âmes qui sont souvent providentiellement liées à la mienne (personne rencontrée) ou dont j’ai la charge (épouse, mari, enfants, etc.) et qui se trouvent avoir besoin de moi.

Pénitence : Je prends date pour me confesser au début du Carême et avant Pâques.

Aumône : Je prends soin concrètement de quelqu’un (visite, nourriture, attention, appel téléphonique, service rendu, etc.). Où en suis­je de ma résolution prise au début du Carême de don à une œuvre ?

Je viens lui rendre compte

Nous échangeons

Suis­je vraiment solidaire de tous mes frères humains ? Ai­je des contacts avec les pauvres ? L’attention aux autres : où en suis­je vraiment ?

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Prière
Pénitence
Aumône

Mardi de la première semaine du Carême

Dieu me parle

En ce temps­là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne­nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets­nous nos dettes, comme nous­mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre­nous du Mal. Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes » (Mt 6, 7­15).

Je l’écoute

Mon enfant, n’imite pas ceux qui multiplient les actions et les paroles pour essayer d’être satisfaits. Ce n’est pas en tirant beaucoup que tu atteindras la cible, c’est en visant bien ! Tu t’agites parfois beaucoup pour un résultat décevant à la joie passagère. Fais­ moi confiance, je sais ce qui est bon pour toi. Apprends à te contenter du nécessaire pour que je puisse te combler en te permettant de recevoir aussi des autres. Si tu fais tout, que pourrais­ je pour toi ? Si tu ne te tais pas, comment pourrais­ je te parler ? Si je ne te pardonne pas, comment pourrais­tu pardonner ? Parle peu, écoute ­ moi : mes bienfaits ne peuvent nourrir une âme repue d’elle ­ même.

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Je lui réponds

Regarde ta famille, Seigneur, et que mon esprit, affiné par la discipline imposée à mon corps, resplendisse à tes yeux du désir de te trouver.

Je m’engage à sa suite

Prière : Je donne quinze minutes de silence pour me tenir en présence de Dieu et me laisser combler par lui. Je repousse paisiblement les inévitables distractions et je finis par un Notre Père récité lentement.

Pénitence : Dans les conversations, je m’efforce d’écouter plus que de parler.

Aumône : Je sollicite une rencontre avec une personne qui m’a offensé(e) pour lui pardonner ; j’accorde mon pardon pour une offense ; je reprends humblement contact avec une personne avec qui je suis en froid.

Je viens lui rendre compte

Nous échangeons

Qu’est­ce que je multiplie pour être comblé(e), satisfait(e) (sorties, paroles, pratiques mauvaises ou dangereuses, séries télévisées, etc.) ? Pourquoi ? Comment puis­je davantage dépendre des autres et de Dieu ?

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Prière
Pénitence
Aumône

Table des matières

Pour partir du bon pied ............................................ 5

Un soutien quotidien ............................................... 8 Mercredi des Cendres .............................................. 10

Première semaine du Carême ................................ 18

Deuxième semaine du Carême 30

Troisième semaine du Carême ............................... 42

Quatrième semaine du Carême ............................. 54 Cinquième semaine du Carême............................. 66

Semaine sainte .......................................................... 78 Bilan du jour................................................................ 90

Un examen de conscience à partir des œuvres de miséricorde ...................... 91 Prière du pape François ........................................... 95

Achevé d’imprimé en novembre 2022 par Dimograf en Pologne Numéro d’édition : 23007 Dépôt légal : janvier 2023

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