BLOB ET ESPÈCES ÉTONNANTES








LE BLOB : NI ANIMAL, NI VÉGÉTAL, NI CHAMPIGNON 2
À L’AUBE DES TEMPS 6
DES CELLULES PAS SI PETITES 8
DES GÉANTS MULTICELLULAIRES 10
INTELLIGENTS SANS CERVEAU 12
MANGER ! OU SE FAIRE MANGER... 14
LA VIE PREND PLACE PARTOUT 16
VIVRE VERS L’INFINI ET AU-DELÀ 18
ELLES PORTENT BIEN LEUR NOM 20
ILS SE FONT REMARQUER 22
© 2023, FLEURUS ÉDITIONS
57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com
Direction : Guillaume Pô
Direction éditoriale : Sarah Malherbe
Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche
Édition : Sélène Chateau
Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert
Couverture et page de titre : Ambrine Angaud
Mise en page : Studio BDAG
Direction de fabrication : Thierry Dubus
Fabrication : Audrey Bord
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : mars 2023
1ère édition – N° d’édition : J23123
ISBN : 978-2-2151-7968-9 • MDS : FS79689
Achevé d’imprimer en février 2023 en Europe (par Rotolito en Roumanie)
Ce livre est imprimé avec des encres à base végétale et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.
Connaissez-vous cette cellule géante, jaune, qui n’est ni animale, ni végétale, ni champignon ? En anglais elle s’appelle « moisissure gluante »… Mais en français son nom lui vient du film « The Blob » de 1958, et il est entré officiellement dans le dictionnaire en 2021 ! D’abord classé dans le règne des champignons, il les a quittés pour rejoindre celui des amibozoaires, espèces unicellulaires qui se déplacent. Dans ce règne se trouve la classe des myxomycètes regroupant l’ensemble des blobs, soit plus de 1 000 espèces !
Le blob serait apparu sur Terre il y a au moins 500 millions d’années ! Il fait partie des plus vieux organismes encore vivants. Il vit dans des lieux sombres et humides, principalement sur les sols, écorces et feuilles des forêts. Il se nourrit de bactéries, champignons, et autres micro-organismes par phagocytose, c’est-à-dire qu’il entoure la nourriture et forme de petits sacs pour ingérer les nutriments. De cette manière, il dégrade la matière organique du sol et la transforme en matière minérale qui nourrit les plantes et participe à l’équilibre de la forêt.
Le rose est nommé « lait de loup », l’orange est le « tubifère rouillé ». En jaune, les plus connus sont Physarum polycephalum (ci-contre), et Fuligo septica surnommé le « vomi de chien ».
Il existe des milliers d’espèces de blobs avec des formes et des couleurs différentes (blanc, rose, rouge, noir, jaune…). Ils sont difficiles à élever en laboratoire mais il y en a un qui s’y plaît beaucoup : Physarum polycephalum, ce blob jaune qui ne mesure « que » quelques centimètres carrés dans la nature, mais qui peut en réalité atteindre plusieurs mètres carrés ! Il est étudié pour son déplacement et son comportement, aussi bien en physique et mathématiques, qu’en biologie et éthologie (étude des comportements des espèces animales).
Le blob est composé d’une seule cellule, alors que l’être humain en possède des milliards ! Cette cellule a pour particularité qu’elle forme un réseau de veines avec un liquide qui circule à l’intérieur pour transporter les éléments nutritifs et l’oxygène. Le flux change de sens toutes les 90 secondes environ, ce va-et-vient permettant au blob d’avancer en formant des extensions appelées pseudopodes (du grec « faux pieds »). Il se déplace de quelques millimètres par heure et sa vitesse de pointe est à 4 cm/h ! Derrière lui, il laisse du mucus, un peu comme la bave d’un escargot, ce qui lui permet de savoir où il est déjà passé et lui évite de revenir sur ses pas.
desquelles se trouvent les spores lui permettant de se reproduire.
Le blob grandit, se déplace, et se nourrit, il est ce que l’on appelle un plasmode à ce stade. Quand le moment vient de se reproduire, le plasmode se transforme en un ensemble de « petits arbres » qui contiennent des spores avec une cellule sexuelle. Chez l’être humain, deux cellules sexuelles se rencontrent, l’ovule de la femme et le spermatozoïde de l’homme. Elles fusionnent pour former un œuf qui deviendra le bébé. Chez le blob, c’est pareil, sauf qu’il n’y a pas 2 mais 720 types sexuels différents !
Sclérote formé sur du papier-filtre. Sous cette forme, le blob est de nouveau multicellulaire, des cloisons se sont formées autour des noyaux lors du desséchement.
Si l’environnement n’est pas bon pour sa survie, alors le blob peut se mettre en pause en devenant un sclérote, c’est-à-dire un blob desséché. Il peut rester sous cette forme pendant plusieurs années sans subir les conditions changeantes de l’environnement. Pour se réveiller, il absorbe l’humidité du milieu, qui rentre dans sa cellule. Autre particularité : quand il se réveille, il est plus jeune que quand il s’est endormi ! Alors, immortel ou pas ?
La cellule est une structure, le plus souvent microscopique, qui constitue l’ensemble des êtres vivants (bactéries, animaux, végétaux, etc.). Elle ressemble un peu à un ballon, dont les parois constituent la membrane de la cellule, ce qui la protège. À l’intérieur se trouve du liquide, que l’on appelle le cytoplasme, et dans lequel est le noyau (sauf pour les bactéries). C’est dans le noyau qu’est rangé l’information génétique, autrement dit notre ADN.
Contrairement au blob, les plus grandes espèces sur Terre sont multicellulaires, c’est-à-dire composées de plusieurs cellules. Celles-ci possèdent des formes et des fonctions différentes selon leur position dans l’organisme. Chez les animaux, il y a des cellules cardiaques, nerveuses, musculaire, etc. Les cellules forment un tissu, les tissus forment un organe, et les organes forment un être vivant.
Cette fleur des forêts humides d’Asie du Sud-Est ne possède ni tige, ni feuilles, ni racines. Elle est parasite de la vigne Tetrastigma, c’est-à-dire qu’elle ne fait pas de photosynthèse et vole une partie de l’eau et des nutriments à la vigne. La plante peut atteindre une taille de 1 mètre et un poids de 10 Elle n'est présente que quelques jours pour se reproduire, donc, pour être efficace, elle arbore une couleur rouge très voyante et produit une odeur de viande en décomposition pour attirer les mouches qui assurent sa pollinisation.
Il est l’un des plus grands poissons : il mesure en moyenne m de long ! Un record de 18 m pour un poids de 34 000 kg a même été enregistré. Le requin-baleine est une espèce migratoire qui vit dans les eaux chaudes. Sa bouche peut atteindre 2 mètres de large, ce qui lui permet d’avaler et de filtrer l’eau pour récupérer les petits poissons et le plancton. Il peut filtrer jusqu’à 6 000 litres d’eau par heure (en comparaison, un être humain boit 1 à 2 litres d’eau par jour). Il est malheureusement classé en danger d’extinction.
Les champignons sont beaucoup plus grands que ce que l’on croit. En effet, ce qui est visible sur le sol n’est que la partie reproductrice. Sous terre, un grand réseau de filaments, appelé le mycélium, prend place et permet au champignon de se nourrir. D’ailleurs, le plus gros organisme sur terre est un champignon, une Armillaire d’Ostoya, présente dans une forêt d’Amérique du Nord qui n’a jamais été touchée par l’Homme. Sa surface estimée est de 890 hectares, ce qui représente plus de 1 000 terrains de football !
Le blob vit sur les sols et participe à la dégradation de la matière organique. Comme lui, tous les êtres vivants ont un rôle dans l’équilibre des écosystèmes qui regroupent le milieu (terre, air, eau, etc.) et les êtres qui y vivent. Allant des froids polaires aux déserts chauds, de l’altitude des montagnes à la profondeur des océans, la vie prend place (presque) partout.
Le blob vit sur les sols et participe à la dégradation de la matière organique. Comme lui, tous les êtres vivants ont un rôle dans l’équilibre des écosystèmes qui regroupent le milieu (terre, air, eau, etc.) et les êtres qui y vivent. Allant des froids polaires aux déserts chauds, de l’altitude des montagnes à la profondeur des océans, la vie prend place (presque) partout.
La pieuvre Dumbo, qui n’est pas une pieuvre mais une cousine éloignée, fait partie des céphalopodes qui vivent le plus profond. Elle vit entre 2 000 et 3 000 m de profondeurs dans les océans Atlantique et Pacifique. Elle mesure de 20 cm à plus d’1 m selon les espèces, possède 2 nageoires en forme d’oreilles et 8 bras reliés par un voile qui ressemble à un parapluie. Elle a des yeux développés qui lui permettraient de repérer les organismes qui font de la bioluminescence, ce qui est fréquent dans
Au-delà de 2 000 m d’altitude, seuls de petits végétaux sont présents, car ils profitent du microclimat au ras du sol. C’est le cas de l’edelweiss, aussi appelée l’immortelle des neiges. Elle vit entre 2 000 et 3 000 m d’altitude. Elle possède un duvet de poils blancs qui emprisonne l’air, ce qui sert d’isolant thermique, et la protège des fortes variations de températures. En hiver, la neige qui la recouvre joue ce rôle d’isolant. Elle fleurit de mai à septembre pour donner des fleurs en forme d’étoile d’un blanc éclatant.
Ce requin vit dans les eaux froides des océans Atlantique Nord et Arctique. Sa croissance est très lente, environ 1 cm par an, probablement à cause d’un métabolisme ralenti dû au froid du milieu. Même s’il est difficile d’évaluer l’âge de ces requins, ils seraient matures sexuellement à 150 ans, et auraient une espérance de vie de 272 ans. Il pourrait être le requin qui vit le plus longtemps ! Sa taille record est de 7,5 m pour un
Dans les milieux froids, tel que l’Arctique, les animaux limitent les surfaces en contact avec le milieu extérieur pour ne pas perdre leur chaleur corporelle. Par exemple, le renard polaire a les pattes, les oreilles et le museau plus courts que ceux de son cousin le renard roux. À l’inverse, le renard du désert, appelé fennec et qui vit dans des déserts d’Afrique du Nord, a de grandes oreilles, ce qui favorise l’évacuation de la chaleur. Il a également des coussinets très velus pour le protéger du sable brûlant.
Des espèces de la même famille adoptent des morphologies différentes pour survivre au mieux dans leurs milieux de vie.
Les conditions d’hypersalinité et d’hyperacidité dans ces eaux empêchent la présence de micro-organismes.
Ce petit arthropode surnommé « ourson d’eau », serait apparu sur Terre il y a 500 millions d’années. Il ne dépasse pas 1 mm, possède 8 paires de pattes griffues, une cuticule très résistante, et vit partout sur Terre. Il s'est fait connaître car il est extrêmophile : il peut survivre à des températures extrêmes (entre – 272,8 °C et +150 °C), supporter de fortes radiations, de fortes pressions, le vide spatial et le manque d’oxygène. Son secret ? Il possède une protéine, appelée « Dsup », qui protège son ADN. Ces résistances varient en fonction des espèces.
Il vit entre 1 et 3 ans mais peut entrer en dormance en se roulant en boule et vidant son eau pendant 10 ans. 1 000 espèces sont connues.
Il existe des micro-organismes résistants à de fortes salinités, des températures extrêmes, des milieux acides… Mais sur le site volcanique de Dallol, en Éthiopie, les trois conditions y sont réunies. Ce paysage multicolore est composé de petits étangs acides séparés par des croûtes de sel. Aucune vie microbienne n’a été détectée dans ces eaux, ce qui en fait pour l’instant le seul endroit sur Terre sans vie.