L'herbier des petits sorciers

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S E D R E I B R E ’H

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paul beaupère


Textes et illustrations botaniques : Paul Beaupère Illustration de couverture et personnages : Alba Filella Direction : Guillaume Pô Direction éditoriale : Emmanuelle Braine Bonnaire Édition : Sophie Brault, assistée d’Élodie Condé Relecture : Michel Luchesi Direction artistique : Maïté Dubois, assistée de Julie Bureau Mise en pages : Élise Bonhomme Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Marie Guibert © Fleurus, 2021 www.fleuruseditions.com ISBN : 978-2-215-16527-9 MDS : FS65279 N° édition : J21052 Imprimé en Chine Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. »


INTRODUCTION

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epuis qu’ils existent, les sorciers et les sorcières se servent des plantes ! Ils les mélangent dans de gros chaudrons de cuivre pour en faire des potions magiques. Avec les branches des unes, ils fabriquent des balais pour filer la nuit vers les étoiles. Avec celles des autres, ils font des baguettes magiques ou des flûtes aux étranges pouvoirs. Avec certaines herbes ils font venir l’amour, avec d’autres ils peuvent faire fuir le mal ! Les sorciers ne se contentent pas d’offrir des fleurs pour la fête des Mères ou les anniversaires, ils s’en servent dans des centaines d’occasions. Il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, l’homme de Neandertal grignotait déjà de la camomille ou de l’achillée millefeuille : ces plantes ne sont ni bonnes au goût, ni nourrissantes, mais il avait découvert qu’elles l’apaisaient et le soignaient. Ceux qui savaient les utiliser étaient sans doute les sorciers, les magiciens de l’époque. Bien plus tard, les docteurs ont compris que les plantes pouvaient être des remèdes, ils s’en sont donc servis pour guérir. Alors herbes, racines et fleurs ont quitté les chaudrons pour gagner les laboratoires. Et, aujourd’hui encore, il n’est pas rare qu’elles entrent dans la composition des médicaments.

ATTENTION AUX PLANTES ! Si elles ont servi aux sorciers et sont maintenant utiles aux docteurs, c’est parce qu’elles sont puissantes et qu’elles ont de réels pouvoirs. Il convient donc de les manier avec précaution et attention car du remède au poison, il n’y a parfois qu’un pas, et certaines fleurs pourraient être aussi belles que mortelles. Si tu n’es pas sûr de l’identité d’une plante, renseigne-toi auprès d’un adulte.

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La Cueillette La première étape pour réaliser un herbier est la récolte des feuilles, fleurs et plantes qui vont le composer. Pour bien faire, il y a quelques règles simples qu’il convient de respecter :

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Le moment de la récolte C’est souvent en été ou à l’automne que la récolte est la plus pertinente, mais il y a des fleurs qui se cueillent au printemps. Il faut attendre que les feuilles soient bien développées, et qu’elles ne soient pas gorgées d’eau pour les prélever ! Pour les feuilles qui prennent des couleurs spectaculaires ou particulières à l’automne, il peut être intéressant de récolter deux feuilles pendant ces deux saisons différentes. Il est préférable de récolter en milieu de journée, quand la rosée du matin s’est évaporée.


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Le choix des feuilles ou des fleurs Choisis une feuille complète, sans défaut, et d’une taille lui permettant de tenir tout entière dans l’herbier. Plutôt que ramasser les feuilles par terre, il est préférable, quand c’est possible, de les récolter directement sur l’arbre. Pour cela, une paire de ciseaux ou une petite pince serait idéale, afin de détacher délicatement la feuille sans l’abîmer. Quand la plante est composée de plusieurs petites feuilles attachées, essaie de prendre un ensemble complet.

Le lieu de la récolte À condition d’être curieux, on découvre que le moindre jardin recèle de plusieurs espèces de plantes, d’arbres, de fleurs. Il suffit souvent de se baisser ou de lever les bras pour faire sa récolte, pour peu que l’on soit observateur. Les feuilles récoltées doivent être mises à l’abri pour ne pas arriver abîmées à la maison au moment du séchage. Une boîte métallique ou un classeur rigide et du papier journal… Voilà de quoi rapporter des trésors ! Quand la cueillette est effectuée, une fois chez soi, il faut vite s’occuper des plantes si l’on veut qu’elles restent belles et fraîches une fois sèches. Les meilleurs sorciers sont souvent ceux qui sont les plus attentifs quand ils récoltent les ingrédients de leurs potions. UNE DERNIÈRE RÈGLE QU’IL FAUT ABSOLUMENT RESPECTER : Certaines espèces de plantes sont protégées et il est interdit de les cueillir. À toi de te renseigner pour ne pas te tromper. Faire un herbier, c’est avant tout vouloir connaître et mieux aimer les plantes et la nature, ce serait dommage de mettre en péril des espèces rares menacées.

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L’aubépine

Famille : ROSACEAE No m savant : CRATAEGUS

~ Histoire ~

Il y a fort longtemps, on disait que l’aubépine était une sorcière qui s’était transformée en arbre ! Il y avait toujours une haie d’aubépines dans les jardins de sorcières, et c’est sous leurs branches qu’avaient lieu une part des rituels de sorcellerie. Si l’aubépine poussait en compagnie d’un chêne et d’un frêne, on pouvait y apercevoir des fées. On la plantait près des étables où elle avait le pouvoir d’éloigner les serpents et ainsi de protéger les bêtes, mais aussi d’aider à la conservation de la viande et du lait. Cependant, attention : à l’intérieur de la maison, l’aubépine peut porter malheur, alors qu’à l’extérieur, au mois de mai pour décorer… c’est un porte-bonheur ! On dit d’elle qu’elle favorise les mariages.

~ Description ~

C’est un arbuste aux feuilles caduques, qui fait le plus souvent 2 ou 3 m de haut, mais qui peut mesurer jusqu’à 10 m et vivre jusqu’à 500 ans. On le trouve souvent en lisière des forêts ou dans des haies. Il se couvre de fleurs blanches au printemps et de baies rouges à l’automne, jusqu’à l’hiver. Ses fruits sont fades et farineux, mais peuvent être utilisés pour des confitures. D’ailleurs, les oiseaux en raffolent et disséminent ensuite les graines dans leurs crottes, permettant ainsi à l’espèce de pousser un peu partout.

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On la trouve partout en Europe, mais aussi en Chine ou en Amérique pour les voyageurs. Elle pousse jusqu’à 1 600 m d’altitude.


Ta plus belle fleur et ta plus belle feuille d’aubépine

Récolte du À


L’achillée millefeuille

Famille : ASTERACEAE No m savant : ACHILLEA MILLEFOLIUM

~ Histoire ~

Elle est utilisée depuis des millénaires pour soigner les blessures. On dit que son nom lui vient d’Achille, le héros de la mythologie grecque, qui s’en servit pour guérir ses hommes et cicatriser leurs plaies. Mais comme Aphrodite, qui n’était jamais très loin d’Arès (qu’elle aimait en cachette), cette plante avait aussi des vertus pour les jeunes filles : elle leur permettait de voir en songe leur bien-aimé. Pour cela, il leur suffisait de cueillir l’achillée, de préférence à un croisement de chemin, sur une tombe ou tout autre endroit fréquenté par un fantôme, de placer une feuille sous leur oreiller et de dire quelques mots magiques pour rêver de leur futur amour.

~ Description ~

C’est une plante vivace qui peut vivre de nombreuses années. Elle mesure en moyenne 30 à 70 cm. Elle lance dans le ciel ses élégantes ombrelles constituées d’une multitude de minuscules fleurs qui se balancent au bout de longues tiges laineuses. Ses fleurs peuvent avoir différentes couleurs dans les jardins, même si dans les champs elles sont blanches la plupart du temps. Sauvage, cette plante pousse en liberté jusqu’à 2 500 m d’altitude.

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Elle pousse un peu partout dans l’hémisphère nord, de l’Asie à l’Amérique. En Europe, elle possède toutes sortes de noms : herbe à dindes, à dindons, aux charpentiers, aux cochers, aux militaires, herbe de la Saint-Jean, des menuisiers ou sourcils de Vénus (le nom romain d’Aphrodite), et bien d’autres encore.


Ta plus belle fleur et ta plus belle feuille d’achillée millefeuille

Récolte du À


Le basilic

Famille : LAMIACEAE No m savant : OCIMUM BASILICUM

~ Histoire ~

Au Moyen Âge, le basilic faisait partie des plantes prisées en sorcellerie. On prétend que les sorcières buvaient du jus de basilic juste avant de s’envoler sur leurs balais. On en faisait aussi des tisanes qui aidaient les femmes à se remettre après un accouchement. Le basilic était utilisé contre les angoisses, car il apportait la joie et la gaieté dans la maison en même temps qu’il éloignait les moustiques et combattait les morsures de serpents. Cette plante avait d’ailleurs la réputation d’apporter la richesse à ceux qui en avaient dans leurs poches ou en déposaient avec leur monnaie dans les boutiques. Répandu sur le sol d’une habitation, le basilic en chassait les mauvais esprits et, placé dans de petits sachets, il protégeait une pièce ! Voilà bien une plante aux milles usages, car en plus de tout cela, elle est excellente avec des tomates !

~ Description ~

Annuel ou vivace éphémère, le basilic peut atteindre 80 cm. Fragile, il craint le gel. On récolte ses feuilles, ovales et en forme de fer-de-lance, de juin à août. Si on le laisse pousser, des fleurs, petites et blanches, vont se développer en été sur sa longue tige.

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Originaire de l’Asie du Sud ou d’Afrique, le basilic est passé par l’Égypte il y a 4 000 ans avant d’aller à Rome vers le IIe siècle, pour ensuite arriver sur nos tables et dans nos assiettes.


Ta plus belle fleur et ta plus belle feuille de basilic

Récolte du À


Table des matières Introduction......................................................................................................... 3 La cueillette.......................................................................................................... 4 Le séchage............................................................................................................. 6 Le collage............................................................................................................... 8 L’aubépine......................................................................................................... 10 L’achillée millefeuille.................................................................................... 12 Le basilic............................................................................................................ 14 La chélidoine.................................................................................................... 16 La grande ortie................................................................................................ 18 Le gui.................................................................................................................. 20 Le houx............................................................................................................... 22 La fougère-aigle.............................................................................................. 24 Le millepertuis perforé................................................................................ 26 La verveine........................................................................................................ 28 La lavande.......................................................................................................... 30 La sauge............................................................................................................. 32 La Circée de Paris.......................................................................................... 34 Le sureau noir.................................................................................................. 36 L’if........................................................................................................................ 38 L’angélique........................................................................................................ 40 L’armoise........................................................................................................... 42 Le châtaigner................................................................................................... 44 Le bouleau verruqueux................................................................................ 46 Le noyer............................................................................................................. 48 Le fenouil.......................................................................................................... 50 L’ail...................................................................................................................... 52 Le noisetier....................................................................................................... 54 La pervenche.................................................................................................... 56 La valériane....................................................................................................... 58

LES RECETTES MAGIQUES

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Soupe d’ortie.................................................................................................... 60 Confiture de sureau....................................................................................... 62 Baguettes........................................................................................................... 64 Flûte de sureau................................................................................................. 66



E D R E I B L’HER

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paul beaupère

Quelle plante peut permettre d'aider les sorciers à voler, de faire fuir les vampires ou encore de rêver de son amour secret ?

Au fil des anecdotes et des croquis, cet herbier magique te présente 25 plantes incroyables à découvrir et à trouver au détour d'une forêt ou dans un jardin. Il te sera également possible d’apprendre à reconnaître des graines, fleurs ou fruits de ces plantes et arbres hors du commun. En fin d'ouvrage, retrouve aussi des recettes inédites et activités à réaliser toi-même !

Illustration de couverture : Alba Filella www.fleuruseditions.com

14,95 € France TTC France

ISBN : 978-2-215-16527-9 • MDS : FS65279


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