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2021

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BIM E ST RI EL GR ATUIT

Édition Internationale

L’Elevage de VESQUERIE L’Elevage de TIVOLI

Le NEW TOUR

Le Championnat des Etalons de 3 ans

Balade viroise avec Eric RAFFIN



EQUIN NORMAND n°121 2021

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« L’Elevage de VESQUERIE »

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« Championnat des Etalons SF de 3 ans »

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Sommaire est un magazine édité par la Société EDAS Chemin du Poirier - 14220 Hamars SARL EDAS - RCS de Caen 497 704 460 N° de gestion 2007 B 343 Capital de 5 000 € Directeur de la publication Rédacteur en chef : Michel GALLET mgallet.edas@gmail.com Auteur - Photographe : Jean, Eugène BOUGIE Mobile 06 27 22 96 25 j.bougie@wanadoo.fr

L’Elevage de TIVOLI

Charlotte MEURY - BOUGIE

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Réalisation graphique : Agence EDAS 14000 CAEN Mobile 06 2012 03 60

ISSN > 221-E Dépôt légal à parution. Ne pas jeter sur la voie publique.

Equin Normand est une marque déposée auprès de l’INPI sous le N° national N° 4362095

Le NEW TOUR

Courses à VIRE

Toute reproduction, même partielle, des textes, photos et illustrations est interdite. La revue Equin Normand n’est pas responsable des textes, dessins, photos, cartes de situation et illustrations, qui lui sont envoyés sous la seule responsabilité de leur auteur.

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Madame Bérengère LACROIX, directrice du Stud Book Selle Français a été conviée à écrire l’éditorial du magazine international de l’élevage Breeding News. Cette réflexion personnelle de l’intéressée, s’inscrit dans un contexte sanitaire à double titre singulier. Elle pose avec acuité, subtilité le rapport entre la réalité temporelle du vivant et les moyens pour parvenir à l’inscrire dans un monde virtuel, essence subliminale du rêve.

Elevage 3.0 En ce printemps 2021, nous voilà face à de nouvelles interrogations sur la saison d’élevage qui débute ; choix du Stud Book pour l’inscription des poulains, choix des futurs reproducteurs, choix du mode de reproduction, choix stratégiques et commerciaux etc. Nous sommes plongés au cœur d’un monde virtuel pour mener nos réflexions et affiner nos choix. Privés de rassemblement d’élevage, lieux d’échanges et de discussion avec les étalonniers, les éleveurs, les stud books ; les conseils seront-ils pris sur Facebook et les décisions vont-elles se prendre à distance ? Peut-être. La promotion se fait au travers des écrans et les acteurs du monde de l’élevage se réinventent et redoublent d’ingéniosité pour valoriser la génétique. Est-ce que cela simplifie ou complexifie les choix ? Dans ce monde qui évolue à toute vitesse, ne nous laissons pas emporter par la facilité du choix au détriment de l’expertise et des outils acquis depuis des décennies, fruit du travail individuel et collectif des éleveurs du monde réel. Le savoir-faire autour de la sélection, conduite par les Stud Books, mène au succès des chevaux sur les terrains de compétition parce qu’il passe par la caractérisation, les outils d’aide à la décision, l’indexation, l’investissement dans la jeune génétique, la détection précoce d’un potentiel, le soutien au développement de la recherche, la participation aux évolutions des techniques de reproduction, la promotion et la valorisation de ce savoir-faire. Libre à chacun de s’y associer et d’en bénéficier pour conforter ses choix. Chaque semaine, les résultats des ventes aux enchères de paillettes, saillies et embryons nous montrent que de plus en plus d’argent est investi dans la génétique haut de gamme. Des paillettes vendues à plus de 40 000€, des embryons qui dépassent parfois les 60 000€ ; est-ce la confirmation de ce qui est rare est cher ou la frénésie du monde virtuel ? ère Il y a quelques jours en France avait lieu la 1 vente aux enchères de bitcoins (monnaie virtuelle) ; 20 bitcoins ont été vendus pour plus de 800 000€ de CA. Les acheteurs ont investi dans … rien…

Peut- on faire un parallèle avec l’élevage, devient-il virtuel ? Est-ce un bon placement ? Il convient surement de dire que la valeur de la génétique vendue ne semble pas être dépréciée tant qu’elle reste de l’ordre du fantasme et qu’elle n’est pas concrétisée par une naissance. Le développement des techniques de reproduction extrêmement précises encourage ce marché à haute valeur ajoutée, la question de l’éthique et du bien-être qui entourent ces juments aux caractéristiques très recherchées pourraient se poser, mais dans un monde virtuel, elles ne se posent pas. En attendant, on vend du rêve, parce que rêver est rassurant, motivant et laisse entrevoir un avenir toujours meilleur. Il convient de faire les bons choix, transformer le rêve en réalité et assurer le passage du virtuel au réel. Bérengère LACROIX Directrice du Stud Book Selle Français

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TOKI

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DE RIVERLAND


Champion des Etalons Selle Français de 3 ans EQUIN NORMAND n°122 2021

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ITOKI The Champion !! 10 EQUIN NORMAND n°122 2021


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A Huis Clos

RIVERLAND- 8 Dans le jargon équestre, il est coutumier de qualifier un cheval enclin à faire tomber les barres de « footballeur ». Alors dans ce contexte morose, pourquoi ne pas saisir, avec humour, l’occasion de replacer ce championnat au demeurant fort intéressant malgré ce chaos sanitaire, dans la cadre du ballon rond. La Normandie région leader dans la discipline, accueillait 74 joueurs venus de toute la France en découdre pour repartir avec le droit de jouer en Ligue 1. Avec 18 représentants, les Normands étaient sur la feuille de match les plus nombreux. Pour la première fois ils se trouvaient confrontés à l’équipe charentaise du Haras de Riverland arrivée avec 12 gaillards qui à l’automne lors des sélections avaient déjà montré leur cohésion. Malgré quelques meneurs bien connus sous le maillot de Semilly, Tame et autres Forêts ou Laume, l’équipe normande était amputée de quelques têtes d’affiche qui n’avaient pas fait le déplacement. Ainsi, pas d’Elle, d’Argouges, de Rouet etc..

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Dans ces conditions, l’«Arsenal » Charentais et Mickaël Varliaud son « Arsène Wenger » finit par faire jeu égal avec les Normands. Huit joueurs admis dans la cour des grands et en particulier Itoki, sacré meilleur butteur du jour sans oublier Igelo le plus athlétique. Les Normands, outre la confirmation des valeurs sûres avec I am Semilly, le fils de la légende germanique Casall, Isope des Forêts et Ivanhoé Tame, d’autres belles individualités se sont mises en évidence telles : Instant Brecam, Ilarius du Bary, Im The Boss Val Henry et Iron Rock. C’est surtout Ideo du Lirot, qui peut sans aucune contestation se voir attribuer le « Mbappé » d’honneur et son jeune entraîneur Jérémie Rolland celui de « Zidane » dans la mesure où il permet par ailleurs à deux joueurs prêtés pour l’occasion par la famille Balou Star d’entrer dans le cercle des 29 qui dès la semaine suivante pouvaient jouer en professionnel.


NORMANDIE- 8

ITOKI DE RIVERLAND Père : Candy de Nantuel Mère : Dirka de Riverland par Action Breaker Il s’agit de la souche de Javotte D (Cor de Chasse) à l’origine des produits prestigieux de l’affixe du Château. Luce d’Hesperid (Quidam de Revel), la grand- mère maternelle d’Itoki est à la tête de 20 produits dont le premier Quento Sange (Cento) est indicé 151 avec Roger-Yves Bost. En tant qu’étalon Quento a 22 produits dont Arpège de Carles, né chez Michel Guiot à Grandpré (08) ISO 148 avec le jeune italien Pieraccini. Ses notes Modèle : 17.4, Allures en liberté : 17.25, Saut en liberté 16.5, Moyenne :17.81 qui comprend un bonus étalon de 0.8 Igelo de Riverland – Meilleure note au modèle 17.7 EQUIN NORMAND n°122 2021

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2- ICHAI DE REILE For Feeling et Naiade Dunoise par Eykens des Fontenis Né chez Laurence Gatier à Paris à qui il appartient. Ses notes : Moyenne 17.65, Modèle 16.8, Allures en liberté 17.37, Saut en liberté 16.62. Naiade Dunoise sa mère est née chez Patrice Vimont à la Chapelle Cécelin. Championne de sa génération à 6 ans avec Jacques Bonnet, elle est de la souche mythique de Son altesse et Magali. Le Vice- champion est le frère utérin de Quracao de la Roque (Kannan) ISO 170 en 2016 sous le nom de Quister avec JaneRichard -Philips et Elisabeth Madden.

3- IDEO DU LIROT Vagabond de la Pomme et Cheilane de Blondel par Nonstop Né chez Jérémie Rolland à Pirou (50) à qui il appartient. Ses Notes : Moyenne 17.24, Modèle 15.4, Allures en liberté 17.62, Saut en liberté 17.37 Cheilane née chez Michel Ruel à Ravenoville, formée par Jérémie Rolland, exportée, évolue aujourd’hui au Mexique avec l’indigène Gerardo Pasquel Mendez.

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4- IMPERIAL DE L’O Balou du Rouet et Alaska du Soleil par L’Arc de Triomphe Né chez Rachel Tomada au Domaine de l’Ô près de Decizes, cœur de l’élevage pur- sang dans la Nièvre à qui il appartient. Ses notes : Moyenne 17.21, Modèle 16.9, Allures en liberté 16.25, Saut en liberté 16.5 Sa souche maternelle est issue de l’élevage de notre cher François, comte de La Béraudière, à Bouzillé Melay dans le Maine et Loire. 5- IRON MAN DE FAVRAY Cher Epoux et Arrow de Banuel par Orlando Né chez Laurène Blin-Delamare à Deux Jumeaux (14), il appartient à Jean-Pierre Texier de Saint-Alban (22) Ses notes : Moyenne 17.04, Modèle 15.9, Allures en liberté 15.87, Saut en liberté 17.75 Digne fils du double champion fils de Network à 2 et 3 ans, Iron Man a de nouveau été époustouflant au saut en liberté. Destiné au concours complet, il va suivre les traces de sa sœur utérine Fly Up de Banuel (Upsilon) ICC 152 avec Mathieu Lemoine. EQUIN NORMAND n°122 2021

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BALOU STAR ......................

ICATCHER DE BALOUSTAR Trois produits sélectionnés trois approuvés soit 100 de réussite. Qui fait mieux ?? Balou Star, né en 2005, est un étalon d’1.60m inscrit au stud-book Oldenburg. C’est un fils de Balou du Rouet (Baloubet du Rouet) et d’une mère par le Français Quick Star. Outre d’être, en 2019, le père de la championne des 6 ans du Oldenburg, il était, en 2017, Champion d’Europe par équipes jeunes cavaliers avec la Britannique Millie Allen. Avant cela, il avait accompli une carrière internationale. ITOT DE BALOUSTAR – Mère Bora Bora de Courcel par Diamant de Semilly Ses notes : Moyenne 16.13, Modèle 15, Allures en liberté 16.87, Saut en liberté 16.87 INSTANT BRECAM – Mère Tania Chevane par Air Jordan (OLD) Né chez Adrien Bret à Couvains (50) Ses notes : Moyenne 16.05, Modèle 15.8, Allures en liberté 15.87, Saut en liberté 16.37 ICATCHER DE BALOUSTAR – Mère Lady du Drulhe (OLD) par Lordanos (Photo au saut en liberté) Ses notes : Moyenne 16.03, Modèle 15.2, Allures en liberté 16.25, Saut en liberté 16.75 • Itot et Icatcher sont nés chez Udo Oppermann en Suisse. Ils étaient présentés par Jérémie Rolland de Pirou dans la Manche. Distribué par Equitecnhnic- 14340 Notre Dame d’Estrées- marc.spalart@evolution-xy.fr

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..STAR !!

INSTANT BRECAM

ITOT DE BALOUSTAR

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A Saint-Lô : Ils marquent leur passage !

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és chez le sorcier brésilien Nelson Pessoa à qui ils appartiennent, les deux étalons fils l’un de Canturo, l’autre du fameux London, en rappelant que leur mère Pandora EGP est une fille de Kanann, viennent d’être confiés au cavalier français Benjamin Robert. Connu pour avoir formé Quickly de Kreisker et autres Qlassic Boimargot, Conrad, il est installé en Belgique, près de Panne au cœur des East Sea Stables, à quelques encablures de la frontière française.

LONDON KING

Plutôt que de passer le « Week-end à Zuydcotte » tout près, il avait cédé à la tentation bien utile de venir présenter ses deux nouveaux partenaires aux épreuves de prestige disputées en marge du Championnat des étalons de 3 ans.

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i Carioca ZE avait déjà été vu avec brio voilà deux ans au salon des étalons, la Normandie découvrait El London King. D’un modèle très sport, très souple, il n’est pas sans rappeler son père si brillant sous la selle de Gerco Schröder. Il s’impose avec facilité dans le barrage de l’épreuve réservée aux étalons de 7 ans devant Dairzel Duverie monté par Valentin Besnard. Dans la confrontation finale du jour qui voyait s’opposer des étalons de 9 ans, Carioca ZE a dû céder, de peu, mais quand même la vedette à Raimondo de l’Abbaye. Marc Spalart, directeur d’Equitechnic nous a assuré qu’au cours de la saison, Benjamin Robert a prévu de participer aux concours de notoriété organisés en Normandie. Contact : Equitechnic 14340 Notre Dame d’Estrées marc.spalart@evolution-xy.fr

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EL CARIOCA ZE


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Les Normands au crible

IMPERIAL PLATIERE

Fils de Casall et Rolls Platière par Quidam de Revel, il est né chez Gilbert Leforestier à Périers dans la Manche. S’il n’est pas utile de revenir sur l’élevage mythique de Gilbert que nous avons largement détaillé dans l’une de nos éditions précédentes, il est bon de rappeler qu’à une époque encore récente, l’éleveur manchois tenait une liste d’attente pour l’acquisition de ses poulains.

On peut également se souvenir que dans cette souche issue de Valérianne (Bel Avenir) on compte Gentleman Platière (Jalisco B) ISO 173 et Lys Platière (Quidam de Revel) ISO 166. Parfaitement présenté par Benjamin Devulder, Impérial n’a pas été approuvé. Mais peu de temps plus tard, à la faveur d’une vidéo détonante, il a trouvé preneur.

I AM SEMILLY A l’instar d’Imperial Platière, I Am Semilly est un fils de Casall. Né chez Richard Levallois à Couvains, il a pour mère Alizée Semilly. Fille de Diamant de Semilly elle puise ses racines dans la souche Paris avec Azalée de Mai, Fleur de Mai moules des Absalon Le Condéen) avec Julien Epaillard, Hermès Saint-Lois (Quidam de Revel) avec Rodrigo Pessoa et Egérie saintLoise (Laudanum) avec Timothée Anciaume. Approuvé, 12ème place, I Am Semilly a obtenu la moyenne de 16.48 avec 17 au modèle, 16.12 aux allures et 16.12 également au saut en liberté.

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ILARIUS DU BARY Né chez Marina Storgato et Christian Gonsolin à Montgardon, Ilarius est ce qui aujourd’hui interpelle : un produit du circuit court. En effet, fils de Quabri de l’Isle, il a pour mère Cachemire Belmanière, l’affixe réputé de Claudie Blandamour à Néhou. Il entre dans la belle lignée entamée par Hyades Belmanière (Talent Paltière) ISO 164 avec Julien Epaillard, No Name de Siva (Cumano) ISO 157. Approuvé, il obtenait une moyenne de 16.08 avec 16.5 au modèle, 17.12 aux allures et 15.12 au saut en liberté.

IBIS DE LAUME Né chez Denis Morel à Saint Aubin de Terregatte, il a pour père Eldorado de Hus et pour mère Ukraine de Laume par Pezetas du Rouet, l’étalon du voisin Fardin. Ibis est surtout le fruit de l’attachement de Denis Morel à Golène Montiège sa grandmère, fille du totem de la famille Vas Y Donc Longane d’autant que dans la même lignée on remarque Jabad de Montiège ISO 148 en 2007. L’élevage de Montiège est celui de Georges Le Moullec à St Aignan de Couptrain dans la Mayenne.

IDAHO DU MENJO Idaho est le fruit de l’accouplement d’Untouchable (Kwpn) avec Radja de Menjo (AACR). Il est né chez Sophie Grasset à Bazoges en Pareds (85). Il est la propriété du Groupe France Elevage. Dans cette souche deux noms résonnent : Galet d’Auzay (Leprince de Thurin) ISO184 avec Michel Robert et Mister Davier (Quiniou) ISO 175 avec Julien Epaillard. Approuvé, Idaho termine 22ème avec la moyenne de 16.09. Il obtient 15 au modèle, 15.87 aux allures et 16.87 au saut en liberté.


Photo : Pierre-Yves Le Meur


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L’Elevage De

Vesquerie

En passant par C’est à la fin des années 60 que Gérard Coulombier, libéré de ses obligations

militaires et démuni de chevaux, partit à la conquête des racines de l’élevage créé par son père Fernand. Il s’en fut en Lorraine. Il ne rencontra pas trois capitaines puisque c’est avec Jacky Misteli qu’il voulait faire affaire. Un pèlerinage en somme. C’était à l’époque à Sion, mais pas sur la colline, que le naisseur des « Cense » y faisait commerce de chevaux avant d’émigrer à Saint-Clair sur L’Elle. Il détenait, Lorraine E, une jument que Fernand Coulombier lui avait autrefois vendue. Gérard s’en porta acquéreur après avoir acheté deux de ses filles. Et c’est ainsi que Lorraine E la bien nommée a fait de nouveau souche à Sartilly. Cinquante plus tard, alors que Gérard après avoir développé ensemble les élevages bovin et équin a pris sa retraite, ce sont Xavier et Jérôme, ses fils, qui sur les deux fronts ont donné au ruisseau de la Vesquerie au bord duquel s’étend l’exploitation, la dimension d’un fleuve qui inonde la notoriété de l’élevage du cheval de sport normand.

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la Lorraine

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Liliane et Gérard Coulombiers les fondateurs

Les enfants : Xavier, Lydie et Jérôme

Les petits enfants Augustin, Lalie et Paul

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La Vesquerie : Le décor d’une famille avec l’amour de la terre vissé au corps Située aux portes de Sartilly, la ferme a abrité plusieurs générations de Coulombier. Gérard, qui a remis en route l’élevage du cheval de sport conduisait au début des années 70, en compagnie de Liliane épousée en 1976, une ferme d’à peine plus de 20 hectares avec uniquement des vaches laitières de race normande. De fil en aiguille, outre le cheval de sport dont nous allons détailler la croissance, à la faveur de leur travail ils développent l’outil tout en accueillant trois enfants. Xavier en 1977, Jérôme en 78 et Lydie en 1981. Au début du siècle, alors que Lydie s’expatrie dans les environs de Pont Lévêque, Xavier et Jérôme après s’être forgé des compétences agricoles auprès de leurs parents mais aussi au travers d’un BPA pour l’un et d’un BTS ACSE pour l’autre le tout option élevage bovin, ont entamé le processus de succession. Cela tout en continuant le développement de l’exploitation en profitant des cessations d’activité dans les environs. Xavier et Jérôme vivent sur l’exploitation avec leur famille dans des habitations « up to date » réhabilitées avec beaucoup de goût, cela sans ostentation, en un mot dans un cadre parfaitement à leur image. Le premier a épousé Virginie, la fille de Daniel Dairou, éleveur des Charbonière à Sartilly même. Deux garçons Augustin en 2007 et Paul en 2009 sont venus agrandir le clan. Le deuxième est marié à Carole Fardin, la fille de Christian Fardin qui exploitait, sans faire d’élevage équin, la ferme du Grand Rouet à Juilley aux racines de l’affixe mythique créé par l’aïeul Louis Fardin. Lalie née en 2012 est leur enfant unique. Virginie et Carole ont des occupations professionnelles à l’extérieur. Xavier, Jérôme et Lydie cavaliers dès leur jeunesse, il n’était pas pensable que leurs enfants y échappent. Pas plus sans doute qu’ils n’échapperont à suivre leurs parents dans le cercle de la SHR de Sartilly dont Jérôme est Président.


Une ferme au standard du 21ème siècle

Une économie équestre parfaitement maitrisée

Aujourd’hui, Xavier et Jérôme sont à la tête d’une entreprise qui s’étend sur 160 hectares. Le chargement animal est optimisé avec 140 vaches laitières de race Primholstein qui produisent 1.450.000 litres de lait par an. Les veaux mâles sont vendus rapidement alors que les femelles sont conservées pour le renouvellement du cheptel. Afin de fournir au collecteur de lait une production constante, les vêlages ont lieu toute l’année. Dans ces conditions, l’effectif de bêtes à cornes oscille entre 250 et 300. L’alimentation est assurée par la culture de 65 hectares de maïs sans compter le foin, du blé qui, vendu pour partie à terme, permet d’acquérir de l’orge et de l’avoine pour les chevaux.

On a reproché et on reproche encore beaucoup aux éleveurs normands de ne pas suffisamment connaître le prix de revient de leurs chevaux et de demander des prix qui confinent parfois au fantasme. Cela relève de la frustration de savoir que par la suite ils peuvent être commercialisés au profit d’investisseurs, après plusieurs changements de main et autant d’intermédiaires, pour des montants qui eux en sont la concrétisation.........du fantasme !

70 chevaux Un effectif équin fort de 70 têtes réparties entre une bonne dizaine de poulinières et un certain nombre de porteuses pour la reproduction. En effet, titulaire du brevet d’inséminateur, Jérôme davantage orienté vers les chevaux a développé le transfert d’embryon sur les jeunes juments. Une vingtaine de poulain nait chaque année à la Vesquerie. Les poulains d’un à 3 ans sont logés dans des stabulations dédiées avec un paddock étendu pour permettre les sorties journalières. Les chevaux au travail disposent de 27 boxes dont 24 dans deux barns récents. Un manège datant d’une petite dizaine d’années (36mx16m) est intégré au cœur de la structure. Xavier et Jérôme sont accompagnés dans leur tâche par un salarié, deux apprentis, cela davantage au profit de l’activité bovine et une jeune stagiaire là pour les chevaux. Au moment de notre reportage il s’agissait de Lucie, une jeune fille, originaire de La Mouche, une commune toute proche, en formation à la MFR de Vains. Par ailleurs, chaque année, à raison de deux sessions d’une et de 3 semaines, un, voire deux élèves ingénieurs agricoles sont immergés à la Vesquerie. L’équipement équestre est complété par un marcheur et une carrière en sable de 75x40. A l’exception de quelques débourrages, tout le travail est effectué par Jérôme. Xavier, qui fut comme Lydie cavalier dès l’âge de 6 ou 7 ans, a depuis quelques années, renoncé à seller pour se concentrer essentiellement aux travaux de la ferme.

« Nous faisons naître ce que nous sommes capables de valoriser et vendre » Chez les Coulombier, Xavier et Jérôme disent de concert vouloir totalement dominer cette approche financière qui permet la commercialisation au moment opportun. Ils ne conservent pour la formation que les sujets qu’ils sont en capacité d’emmener au terme de l’objectif fixé. Ainsi outre 2 ou 3 chevaux d’âge pour les concours pro, Jérôme a en charge, pour le cycle classique SHF entre 8 et 10 chevaux de 4 à 6 ans voire 7 ans s’ils ne sont pas vendus au sevrage, les chevaux le sont alors à 3 ans soit de gré à gré, soit par le biais des ventes aux enchères Nash ou Fences « Les ventes ont cet intérêt, malgré les frais, de vendre parfois à un prix supérieur à celui qui l’aurait été à la maison et surtout d’élargir notre réseau. Après celui que nous avions vendu à Fences, nous avons pu en vendre deux peu de temps après à la maison. » précise Jérôme. Xavier renchérit : « Nous faisons naître ce que nous sommes capables de valoriser et vendre ». C’est dit ! EQUIN NORMAND n°122 2021

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Un affixe très très prolifique Qu’il s’agisse de Gérard et maintenant de ses fils, Vesquerie a toujours fait naître beaucoup de chevaux. En partant de Lorraine E, de Flicka ou d’Isis et Fox Trotte Pirou (Plein d’Espoirs IV) celle-là née chez Claude Guerrin le beau-père de Jérémie Rolland, toutes les filles qui sont restées à La Vesquerie se sont trouvées chacune suitées d’une moyenne de 10 poulains. Isis (Tigre Rouge) née chez Jacqueline Savalette est la mère d’Olive de Sartilly (Heros de Cavron) d’où Alouette Vesquerie (Elf III) mère de Roi de Vesquerie (Djalisco du Guet) étalon et surtout Elite de la Vesquerie (Le Tot de Semilly) vendue à 3 ans à Mme Malandain, ISO 156 en 2001 avec Aldrick Cheronnet.

Quanto d’Or et Laurent Laporte

Jérôme Coulombier et Java de Vesquerie Xavier et Jérôme le justifient « A une certaine époque, un commerçant belge venait acheter des chevaux et repartait avec 3 semi et remorque pleins. Dans le même temps l’armée achetait bien ». Nous étions alors dans la décennie 90. A la Vesquerie, et l’arrivée de Flicka trotteuse, il y eut autant de poulinières selles que de trotteuses. A ce titre, les annales du trot laissent apparaître que l’éleveur Gérard Coulombier est titulaire de 13 victoires. Si Lorraine E et Flicka ont constitué les bases de l’élevage, d’autres matrones sont venues diversifier les origines. Ainsi, Carol de la Cour (Rantzau) née chez Jean Barbedette a produit Quillon IV (Jiloi) ISO 114 avec Eric Levallois. LORRAINE E Revenons-y ! Nous l’avons dit en exergue, il s’agissait de l’une des dernières poulinières de feu Fernand Coulombier. C’était une fille d’Ultimate PS et Harmonie DS par Vert Galant DS née en 1955. Avant de rentrer au bercail manchois en 1975, Lorraine produit 6 poulains affixés « de la Cense ». Gérard Coulombier était allé « par le train » nous précise Jacky Misteli Le marché débuta avec deux filles de Lorraine E : « Je ne voulais pas trop vendre la jument mais avec le temps, Gérard finit par me convaincre » ajoute Jacky Misteli. Les deux pouliches se nommaient Caly de la Cense (Quelqu’un) et Doly de la Cense (Questeur). L’une a donné 4 Vesquerie, l’autre 10, pas tous Vesquerie d’ailleurs. On note Ma Minette, Nature, Phenol Osaka de Sartilly etc... Nature a tracé chez Jean Cage à Saint Bonnet sur Gironde avec Babet de l’Ardente (Jasmin).

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Caly de la Cense est à la genèse de Gitane Vesquerie (Ibrahim) mère de 14 produits dont Okarina Vesquerie (Uriel) d’où Caly d’Vesquerie (Pot d’Or) mère de Kayack de Vesquerie (Chenu du Plessis) ISO 140 en 2008. Jérôme raconte « C’était au Normandie Horse Show en 2005, le cheval était vendu avant par l’intermédiaire de Martine Bollach pour partir en Italie. Dans la 1ère épreuve des 7 ans, je suis 5ème le premier jour. Dans le Petit Grand Prix à 145, je termine 4ème derrière Patrice Delaveau avec King de la Love, Eric Navet est 2ème avec Bodega et Bertrand Pignolet 3ème avec Karouan de Cartigny ». A Sartilly, Lorraine E, présentée à Amour du Bois donne naissance à Kaironnaise II. Elle aura 14 produits. A commencer par Quanta d’Or (Imam d’Or) vendu à Alfred Lefèvre, ISO 142 en 1990 avec Laurent Laporte. Ce fut ensuite le tour de Verdict (Pot d’Or) IDR 151 en 1993. Ulmaire de Vesquerie (Pot d’Or) a produit 13 Vesquerie dont Doly de Vesquerie, vendue à Olivier Tharreau, mère de Latina du Pitray (Calisco du Pitray) ISO 166 avec Julien Epaillard. Istar de Vesquerie (Rosire) ISO 152 en 2004 avec Alix Guillot et Olivier Guillon CSIO de Rotterdam en 2009. Java de la Vesquerie (Arpège Pierreville) ISO 149 en 2004 avec son propriétaire Jérôme Coulombier a produit 7 Vesqurie dont Rosière (Narcos II) ISO 154 en 2015, Quabile (Narcos II) ISO 134, Tango (Mr Blue) ISO 132 et Ulane (Diamant de Semilly) ISO 134 vendue à Flore Ruiz Picasso, l’arrière-petite-fille du peintre cela après avoir engendré plusieurs produits dont Fleur et Guiness deux filles de Vagabond de la Pomme objet de transferts d’embryons en même temps que leur participation au cycle classique.

Ulane de Vesquerie -- Kayak de Vesquerie

L de la Vesquerie (Pot d’Or PS) étalon fils de Lorraine E a 222 produits enregistrés.

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Xavier Coulombier et Ut de la Vesquerie Jérôme Coulombier et Altesse de Vesquerie

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FLICKA Gérard Coulombier a deux frères. L’un fut salarié dans le domaine du galop, l’autre dans celui du trot. C’est par le biais de celui-ci qu’il acheta Flicka une jument trotteuse fille de Pont L’Eveque. Elle donna naissance à 15 poulains dont seulement deux chevaux de sport : Ut de la Vesquerie (Elf III) et Gika de Vesquerie (Theo Top). De la descendance d’Ut de Vesquerie, mère de 13 produits, on peut détacher Oxane de Vesquerie (Grenat de Grez) mère d’Altesse de Vesquerie (Marquis de la Lande) ISO 145 en 2016 vendue à 7 ans par le biais de Cédric et Eugénie Angot. Il est utile aussi de citer Caline d’Vesquerie (Saphir d’Elle) très prolifique avec 15 rejetons dont Guiness Vesquerie (Papillon Rouge) ISO 143 en 2004, vendue à Marcus Hauri et récupérée comme poulinière après sa carrière sportive, mère de Milady de Vesquerie (Le Tot de Semilly) ISO 138 en 2006 et Deschamps d’Vesquerie (Ogrion des Champs) ISO 138 en 2019 finaliste à Fontainebleau à 6 ans avec Grégoire Hercelin. Toscane de Vesquerie (Helios de la cour II) était suitée en 2020 d’une femelle par Ekano DKS. Quant à FOX TROTTE PIROU, au travers de ses filles Open de Vesquerie (Jivaro du Rouet) et Virgule de Vesquerie (Apache d’Adriers), elle est à la souche basse d’Eulalie de Vesquerie (Quartz du Chanu) ISO 151 en 2020. Photo de droite – Jérôme et Eulalie de Vesquerie


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La Tournée des Crampons Créée voilà quelques années à l’initiative des SHR de Brécey, La Haye Pesnel et Sartilly, la Tournée des Crampons voyait sa finale se dérouler sur le stade équestre de Sartilly dans une ambiance qui sublime notre ruralité et ses bienfaits sociaux. Si les choses rentrent dans l’ordre pour l’édition 2021, la SHR de Villedieu les Pôeles entre dans la boucle. Il ne manquera plus alors qu’Avranches pour conforter le rôle éminent qu’ont joué et que jouent encore ces associations, creuset de l’élevage dans la Manche en particulier Photo : Jérôme et Chipie Charbonière - Sartilly 2019

SAKANN Est une jument SF de 15 ans par Kannan et Nidor Platière née chez Max Paillousse à Anhiers dans le Nord. Débutée en partie puis montée par Thierry Rozier et Maelle Martin elle aborda les CSI5* avec la Portugaise Luciana Diniz. Intégrée dans la boucle commerciale d’Altesse de Vesquerie, elle débute sous la selle de Jérôme Coulombier son nouveau propriétaire en mai 2019 à Avranches. Depuis, la fille de Kannan ne cesse de se mettre en valeur avec pour point d’orgue une seconde place dans le GP 140 de Rennes en 2020. Par transfert d’embryon, Sakann est suitée de deux femelles, l’une par Dollar du Rouet l’autre par Putch des Isles. CHIPIE CHARBONIERE Est une jument de 9 ans par Padock du Plessis et Papillon Rouge née chez Daniel et Claudine Dairou à Sartilly, les beaux-parents de Xavier Coulombier. Débutée par Jérôme à 4 ans, finaliste à Fontainebleau à 5 et 7 ans, elle n’a cessé, en 2020 de venir aux flots. Victorieuse, comme en 2019, du GP de Sartilly 135, elle brillait par trois fois au Pôle hippique de Saint-Lô avec 1 victoire et deux 2èmes places à 140 sans compter le premier accessit lors de l’ouverture 2021 dans le GP135 du concours organisé par l’AEC. En ce printemps 2021, si perturbé pour nous humains, à La Vesquerie, la nature ne va pas déroger à son cycle immuable. Et, dans des conditions sommes toutes acceptables pour le monde agricole, il faut s’en réjouir, Xavier et Jérôme Coulombier vont, en même temps que la préparation des terres pour les semis de maïs entamer la saison des poulinages et des saillies. Le rituel parfaitement orchestré des cavaliers, éleveurs mais avant tout paysans, sous l’œil bienveillant du patriarche Gérard dont, on le dit, la visite matinale est quotidienne. Ainsi vont les Vesquerie. Et ils vont bien !!

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TIVOLI L’Elevage de Jean-Paul CHAUVIN

TIVOLI, ville de la banlieue de Rome l’Impériale mais aussi village aux abords de Valognes le « Petit Versailles » normand, c’est sous cet affixe que l’élevage de Jean-Paul Chauvin, issu de celui de son père PaulLouis est reconnu. Septuagénaire, natif d’Angoville sur Ay, près de Lessay, Valognais d’adoption, Jean-Paul Chauvin a mené de concert une carrière de technicien aux réputés Maîtres Laitiers du Cotentin et un petit élevage de 2 poulinières qu’il a cessé aujourd’hui. Il n’en demeure pas moins très actif au sein du dynamique et exemplaire Groupement des éleveurs de chevaux de Sainte-Mère-Eglise dont il est trésorier. On le croise également régulièrement sur l’hippodrome de Graignes où il officie en tant que commissaire. Ceux qui l’ont connu dans sa jeunesse, se souviennent de ses performances marathoniennes. La victoire de Romain Bourdoncle associé à Vaillant de Tivoli lors du concours de l’AEC en février et sa 2ème place dans le GP du CSI2* de Royan méritent de revenir sur un élevage conduit par un homme aussi méritant qu’attachant. EQUIN NORMAND n°122 2021

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A Angoville sur Ay au milieu des années 60, Louis-Paul Chauvin élevait veaux, vaches

cochons et chevaux de sport. Au début, il y eut Babiole, une jument noire fille de parents demi-sang comme on disait alors. En 1976, après Glycine, Hermina et Iena, nait Kipela (Arabel). C’est cette fille de Bel Avenir qui fera souche chez Jean-Paul le fils installé dans le Valognais. Avant d’aller produire des « Rochefort » chez Denis Herman à Périers, elle donne naissance à Pensée de la Mare (Et Hop AA). Uranie de Tivoli (Pandore du Thot) sera la première de ses 5 produits et la plus qualiteuse : « Elle était exploitée à 4 ans chez Jean-François Noël. Au vu de son potentiel, j’avais décidé de ne pas poursuivre sa carrière. Je pensais la faire saillir par Pandore du Thot. Jean-François n’y croyait pas trop. Je l’ai fait quand même » se réjouit Jean-Paul. Après le talentueux Fenaud de Tivoli (Humour du Fenaud) vendu foal, il s’était classé 3ème du championnat de France et 2ème du championnat d’Europe à Douai. ISO 153 en 2000 avec Gilbert Doerr et Clémence Laborde, nait Iberia de Tivoli par Verdi. Maestro de Tivoli (Avec Espoir) le premier poulain d’Iberia sera indicé 158 en 2011 avec en particulier le Transalpin Alberto Zorzi. Oceano de Tivoli (Désir du Château) sera Excellent à 4 ans. En 2004, vient au monde Quassiopée de Tivoli (Hélios de la Cour II). Finaliste à 4, 5 et 6 ans sous la selle du fidèle Sébastien Tence, elle est vendue à Bruno Rocuet. Confiée d’abord à Régis Bouguennec, Quassiopée est exportée en Suisse. Elle débute en avril 2012 en compagnie de Jeroen Dubbeldam. Ce sera ensuite, pour quelques concours le Suisse Alain Jufer. Et c’est finalement au début de la saison 2013 que sa propriétaire, la cavalière émérite Christina Liebherr s’en empare pour briller jusqu’au niveau CSI5*. La fille d’Hélios de la Cour est indicée 156 en 2013. En transfert d’embryon Quassiopée est mère de 4 produits dont Vaillant de Tivoli (Toulon). Débuté par Sébastien Tence, Vaillant est exploité jusqu’à l’été 2017 par Boris Barba. Axelle Lagoubie se présente avec lui à Auvers au printemps de l’année suivante. Après quelques parcours, le fils de Toulon fait équipe avec Romain Bourdoncle pour, depuis le début de la saison 2021, exploser au grand jour.

Du « TIVOLI » dans ses écuries : Un privilège devenu rare. Sa carrière terminée, Quassiopée est devenue poulinière. Après un mâle de 3 ans nommé Mac et une pouliche du nom d’Oloya, elle est pleine de Quabri de l’Isle. Ce sera donc un SForiginel. Avant d’évoquer le seul « Tivoli » encore sur le marché, mentionnons Galactée de Tivoli (Vagabond de la Pomme) Elite 3ème du Championnat des 4 ans 2020 sous la selle de Marina Gibert Maya. Vendue à Sébastien Tence, elle a été depuis exportée. Sa mère Best de Tivoli (Mozart des Hayettes) est la sœur utérine de Quassiopée et de notre Circée. La fille de Trésor fut sacrée Championne de France des femelles de 3 ans en 2015. Malheureusement préoccupé par une situation familiale douloureuse, Jean-Paul confesse qu’il n’a pas été sans doute assez attentif à la carrière sportive de sa jument. Aujourd’hui âgée de 9 ans, Circée est confiée au jeune Charles Grillard dans la perspective d’une commercialisation. Débuter un élevage avec une souche d’une telle qualité, n’est-ce pas là une occasion rêvée !

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Quassiopée de Tivoli et Christina Liebherr au GP CSI3* de Mannheim en 2014

Romain Bourdoncle et Vaillant de Tivoli vainqueurs du Grand Prix Pro 1 de l’AEC en février 2021 EQUIN NORMAND n°122 2021

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Le NEW TOUR by Cheval Normandie Un succès !

Déjà largement impliquée dans l’organisation des concours d’élevage du cheval de sport depuis les foals jusqu’à celui de 3 ans, l’association des éleveurs normands a manifestement réussi son examen de passage avec le New Tour. Soutenu par les départements de la Manche et du Calvados les quelques 223 heureux auteurs de parcours sans faute lors des finales Deauvillaises et Saint-loises parmi les quasis 2000 engagés du circuit se sont partagés la somme de 38.000€ soit 170€ chacun. Le jeu en valait la chandelle et surtout d’envisager la perspective de revivre la même aventure en 2022 !

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Le circuit se déclinait en 6 étapes de chacune de journées, alternées entre Saint-Lô et Deauville, entre le 13 janvier et le 25 février. Près de 2000 Engagés 1906 exactement soit une moyenne de 160 par jour Saint-Lô 1292 Deauville 614 Le pic était atteint à Saint-Lô les 10 et 11 février avec 578 engagés Chaque journée comprenait 4 catégories d’épreuves avec des hauteurs allant de 0.90m à 1.25m, adaptées aux jeunes chevaux de 4 à 7 ans. Les engageurs venaient pour La Manche 165, le Calvados 112, l’Eure 9, la Seine Maritime 9, l’Orne 4 De Bretagne 26, des Pays de Loire 16, d’autres régions 30 et de l’étranger 7 Diffusées en streaming par la chaîne ClipMyHorse, les finales ont été bien suivies. Ainsi on a relevé 1339 vues pour Deauville et 1247 pour Saint-Lô, essentiellement en France et dans les pays traditionnellement attachés à la production normande soit l’Allemagne, la Belgique les Pays Bas et la Suisse.

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Les finales Les deux dernières finales étaient primées. Cette prime était attribuée aux chevaux ayant réussi un parcours sans faute à condition d’avoir accompli lors d’une étape du New Tour un minimum de deux tours. Le montant de la dotation était de 38.000€ financés par les Conseils départementaux de la Manche et du Calvados. Ainsi, 223 chevaux, 147 à Saint-Lô,76 à Deauville, ont bénéficié chacun d’une prime de 170€. Les partenaires Outre les subventions attribuées par les collectivités : 30.000€ pour la Manche, 20.000 pour le Calvados, de nombreux partenaires se sont associés au circuit. Les vans Théault a récompensé le meilleur engageur, le Haras de Clarbec par des bons de location d’un camion pour un week- end. Le sellier CWD a remis un bon d’achat, soit 10 au total, aux acheteurs d’un cheval. L’habilleur Harcour a remis des bons cadeaux à 8 cavaliers. Equi SCS, professionnel de l’alimentation a récompensé cavalières et cavaliers les plus élégants ainsi que le meilleur engageur » Hors Normandie. Litière-Cheval.com, spécialisé dans la commercialisation de litières a offert une palette de copeaux aux 2 et 3èmes meilleurs engageurs. Enfin, The European Sulky Academy a remis des baptêmes de sulky à certains engageurs. Sans compter les nombreuses saillies offertes par les étalonniers. EQUIN NORMAND n°122 2021

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L’Ecurie Pour la 3ème année consécutive, Saint-Lô Agglo, en partenariat avec le magazine Equin normand soutient une écurie à ses couleurs dans le circuit du Grand national de saut d’obstacles. En Normandie, et dans le département de la Manche, le territoire de Saint-Lô Agglo est particulièrement bien identifié dans sa relation avec le cheval. Qu’il s’agisse d’une part des sports équestres avec en premier lieu le Pôle hippique mais aussi des haras de Semilly, d’Elle, des Forêts, de Moyon etc.et d’autre part des courses avec Graignes et ses 30 réunions annuelles, tête de pont des 14 hippodromes situés dans le département. Alexis Gautier et Benjamin Devulder, l’un résidant à Bourgvallées, l’autre à Pont Hébert, ont intégré l’écurie dès la création du circuit en 2008. Aujourd’hui, l’Ecurie Saint-Lô Agglo/ Equin normand est la plus ancienne avec les deux mêmes cavaliers. Une prouesse de fidélité ! Alexis Gautier, âgé de 46 ans, fut sacré Champion de France Elite en 2010 et 2011 avec Hélios de la Cour II, appartenant au Haras de Moyon. Il s’agit encore maintenant du seul cavalier ayant réussi ce doublé avec le même cheval. Gravement blessé à la fin de l’année 2019, Alexis reprend totalement sa place cette saison après l’avoir cédée momentanément à son jeune élève-cavalier Hugo Delsarte. Benjamin Devulder, de 11 ans son cadet qui revendique aussi à son palmarès un titre national, a particulièrement mis en valeur les couleurs de ses soutiens. En 2020 il était couronné meilleur cavalier du Normandie Horse Show 2020 sans compter une victoire dans le Concours international 4 étoiles de Saint-Lô, pour lui une première à ce niveau. La saison 2021 devait débuter à Auvers mi-mars pour le lancement du Grand national. L’épizootie de Rhinopneumonie associée au Covid 19 en a décidé autrement. Selon la devise cavalière demeurons « En avant calme et droit » pour viser outre sur certaines autres étapes, celles de Notre Dame d’Estrées (14) en juin et d’Auvers reprogrammé en août, sans oublier le Grand Indoor de Saint-Lô mi-octobre et bien sûr les manifestations régionales telle le Normandie Horse Show. Les aventures de l’écurie Saint-Lô Agglo/ Equin normand sont à suivre sur le site internet www.equin-normand.com et sur la page Facebook du magazine.  EQUIN NORMAND n°122 2021

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DESTINATION

AVRIL

Dimanche 18 – 13h00

MAI

Samedi 1er – Premium – 16h00 Samedi 8 – Nocturne – 18h00 Vendredi 14- Semi nocturne – 16h00 Jeudi 20- Premium – 12h00 52 EQUIN NORMAND n°122 2021

JUIN

Jeudi 3 – Premium – 16h00 Jeudi 17- Nocturne – 18h00


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VILLEDIEU les POÊLES Pour Pâques

S’il est un seul endroit dans notre pays où le week-end pascal prend toute sa dimension symbolique c’est bien à Villedieu les Poêles. La cité sourdine n’est-elle pas connue sur la planète pour ses fonderies de cloches. Elle l’est aussi pour son attachement au cheval. Qu’il soit de sport ou de trot. De sport avec la SHR qui organise un concours hippique sur le terrain des Violettes, de trot avec l’hippodrome du Saut Chevreuil et la mémoire de la fantastique jument Ozo. Sept courses au programme avec d’abord un doublé de Jean-Loïc-Claude Dersoir avec en particulier l’inédite Izia de Cambes. Motivé par ses 4 succès de la veille à Vire, David Thomain remportait la 3ème avec Gare à Vous Pena. La 4ème était pour le duo Marius Coignard et Fronsac du Vivier, alors que le jeune apprenti Lucas Labbé s’imposait avec Cousin Hub. La casaque de Christian Boisnard réalisait le doublé dans la course courue sous la selle avec Anne Barthélémy/Fredy de la Noé tout juste devant William Dersoir-Habib et Frange Fleurie. La journée se terminait avec la course des amateurs à laquelle participait l’ancienne gloire du cyclisme normand Michel Coroller. Battu au sprint par Fabrice Perron et Edison Debane, il prend la 3ème place associé à son excellent Falkris.

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VILLEDIEU LES POÊLES

Michel COROLLER..............au sprint !

S’il est bien quelqu’un à qui cette expression colle parfaitement c’est à Michel Coroller. Né à Bayeux le 10 mai 1949, Michel avant de s’adonner à la drive amateur, a eu une vie riche toujours faite de défis dans le vélo d’abord puis dans le commerce automobile. Gymnaste, coureur à pied dans son enfance, il embrasse la petite reine dès l’adolescence « J’étais déjà bon en sport. C’est un copain qui m’a entrainé avec lui vers le vélo. En cadet, j’étais toujours avec Raymond Martin. Ce sont ses parents qui m’emmenaient. Ils choisissaient des parcours pentus qui lui convenaient bien. J’étais meilleur au sprint. La même année j’ai collectionné 12 places de 2ème derrière lui », commente Michel qui en 1973 est reconnu comme le meilleur amateur français « Avec 42 victoires j’ai battu le record d’Esclassan ». Passé professionnel, il participe, en 1974 à son premier Tour de France dans l’équipe Flandria « J’étais avec Daniel Leveau. Il y avait des costauds : Walter Godefroot, Freddy Martens. On a été Champion du Monde par équipes intermarques. » En 1975, 2ème boucle pour le Normand mais dont les racines sont en Bretagne du côté de Fouesnant « C’était une équipe Flandria mais française dont Cyrille Guimard était le leader. J’étais classé 4ème des sprints intermédiaires. On m’avait attribué le Prix de l’Humour. A chaque étape je sortais une vanne. J’ai terminé 4ème du Midi Libre». En 1976 dernière année pro dans l’équipe Jobo « Je me souviens de la dernière étape contre la montre du circuit de la Sarthe. J’avais le maillot jaune mais c’était Hinault le leader (NDLR : Classement établi la veille). C’était de Sillé le Guillaume à Beaumont sur Sarthe. Tout le monde m’encourageait. A 5kilomètres de l’arrivée, Hinault m’a lâché ».

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Sale histoire l’année suivante « Il fallait marquer des points pour le Championnat de France. Au lieu de me mettre du 172.5 sur la manivelle du pédalier, ils m’ont mis du 175. Dans l’effort je me suis déchiré un tendon. Foutu. Je me suis fait opérer à Paris mais à ce niveau- là il faut être au top. Un copain, concessionnaire Opel à Argentan m’a conseillé d’arrêter. Il m’a recruté comme vendeur. Daniel Girard, c’était lui, à qui je dois beaucoup m’a ensuite proposé de prendre sa succession. L’histoire a duré 30 ans. J’ai été longtemps parmi les meilleures concessions de France. Je faisais des courses Gentleman. Pour finir j’ai vendu le site à Lidl. » Et le cheval « A Argentan, tout baigne autour du cheval. Je vendais pas mal de voitures aux entraineurs qui me tannaient pour acheter un cheval. Je me suis laissé convaincre et de fil en aiguille j’ai pris une licence d’amateur. Aujourd’hui j’ai disputé une soixantaine de courses avec 2 victoires. C’est ma première course depuis 7 ans. Avec Falkris acheté à réclamer, j’ai un bon cheval. Aujourd’hui, je suis mal parti, j’étais un peu crispé. Troisième c’est pas mal. » conclut Michel qui nous confie par ailleurs fonder des espoirs sur Jidol de l’Orée fille de Timoko née de sa jument Cherry de l’Orée (Texas Charm). A suivre, tout autant que les prochaines courses de l’attachant septuagénaire qui nous a permis de replonger avec bonheur dans cette épopée du cyclisme normand.


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PORTFOLIO Une promenade printanière aux courses de

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IRE Normandie

avec Eric Raffin

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Retour aux écuries pour Clément Duvaldestin vainqueur avec Idao de Tillard un jeune mâle de 3 ans déjà gagnant lors de sa première course. Severino, le père d’Idao, vainqueur du Critérium Continental et du Prix Albert Viel (Gr1), fleuron de la casaque Bigeon était né également aux Ecuries Chaunion à Hoto en Auge (14) Yoann Lebourgeois, driver et jockey de notoriété s’il en est, n’a pas fait dans le détail en menant avec tact le grand Equjuelo, un fils de Kesaco Phedo vainqueur de 6 Groupes1 dont le Prix d’Amérique en 2004 entrainé par F. Lercier de Repentigny (14) dont c’était le 3ème succès de l’année. Nous étions à la 4ème course et le soleil printanier autorisait le thermomètre à se hisser jusqu’à 20 degrés. C’était au tour de Nicolas Chereau de l’emporter avec Hadol du Palma. Cette course dont le départ était donné à l’autostart ne laissera pas un souvenir inoubliable à Eric Raffin. En seconde ligne avec Hedic Gema le protégé de Marc Sassier, il manquait son départ et malgré ses efforts et la qualité du fils d’Akim du cap vert ne pouvait faire mieux que 4ème. Une performance en soi.

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H

ervé Desfrièches à Lisieux fait naître les Gibus. Il en a fait sa marque, son affixe. L’année des G, belle aubaine de nommer ce poulain tout simplement Gibus. Et Gibus c’est un guerrier. Propriété d’André Wit, il est entrainé par Loïc Peschet. Installé à Saint-Pair du Mont dans le Calvados, le Virois de naissance enregistrait là sa 300ème victoire et la 11ème depuis le 1er novembre 2020. Pour Sébastien Baude son driver, il s’agissait de son 3ème succès conquis en février pour Loïc Peschet et le 3ème de suite avec Gibus. Sébastien Baude qui compte aujourd’hui 728 victoires dont 1 titre de Champion du Monde avec Lady d’Auvrecy.


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armi les grands noms de cette réunion printanière de Vire, figurait aussi le nom de Franck Nivard. Le quintuple vainqueur du Prix d’Amérique, se devait de marquer son passage virois avec une victoire. Victoire qu’il marquera d’ailleurs d’une boutade : « Je ne suis pas venu ici que pour faire l’andouille » ! Il s’imposait avec facilité au sulky de Hoyee, une jument de 4 ans fille de Charly du Noyer entrainée par l’entraineur vedette Sébastien Guarato qui cueillait sa 3ème victoire consécutive depuis le début de 2021.


Le Prix Robert AUVRAY L’hippodrome porte son nom. Chaque année la course importante de février honore sa mémoire. Il s’agissait là de la dernière du programme dotée de 29.000 euros réservée à des chevaux de 7 à 9 ans. Hélas ! Une fois de plus Eric Raffin, récent vainqueur du Prix de France avec Delia du Pommereux et futur driver de Face Time Bourbon qui n’était pas venu à Vire depuis plusieurs années a échoué avec Emoi Special pourtant favori. Mais la bagarre a eu lieu. La photo finish suffit. C’est au terme d’une entamée dès le début de la ligne droite qu’Elegant de Tess drivé par Anthony Barrier devance d’un cheveu Eagle Pass avec Benjamin Rochard au sulky. Belle performance pour le Tompouce mayennais avant d’aller s’imposer magistralement quelques jours plus tard dans le Grand Prix de Paris avec Etonnant.

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AMBIANCE

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Viroise

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