Equin normand

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BIMESTRIEL GRATUIT n°143 2024
CSIO LA BAULE Meeting AEC Saint-Lô
Cabourg Classic Championnat de France Fontainebleau Luxury International Equestrian Magazine Maimarkt Mannheim Les Ducs de Normandie Caen Grand national DEAUVILLE

Comment un simple défilé de jeunes pouliches, de poulinières, de foals, peut devenir un show de performance génétique que des scénographies enchantent.

En 2023, pour la première, les personnalités médiatiques et commerciales de la gent équestre s’y pressaient, impulsant à l’événement une énergie qui dynamisa les enchères.

Aux

Normandy QUEENS Auction, les acteurs-créateurs de Cheval Normandie, vous embarquent pour une nouvelle étape du voyage dans l’imaginaire que depuis plusieurs décennies, ils ont su donner avec subtilité à la fabuleuse Foire aux Foals. Ce condensé éclectique de l’élevage normand dont les succès sportifs des perles qui y sont dénichées, reviennent en écho à la renommée de leur parenté. Le moment glamour sensationnel et incontournable du Normandie Horse Show

Création-Texte/Photos Jean Bougie

contenu

SAINT-LÔ

Le Meeting de printemps de l’AEC

CAEN

Les Ducs de Normandie

CABOURG

Le Classic CSI3*

CANTELEU

Grand National

MANNHEIM

60ème Maimarkt Turnier

AUTEUIL

Prix du Président de la République

Elevage de Brion

LA BAULE

CSIO5* de France

LA HAYE PESNEL

Concours Pro1

DEAUVILLE

Grand national

Les Normands des HN

Jean-Claude Oursin

Sauf mention spéciale, Textes et Photos : Auteurs-Photographes

Jean Bougie- Charlotte Meury-Bougie

EDITORIAL

17 Ans – N°1 en France

Le premier exemplaire d’Equin normand était publié en juin 2007. Depuis 2016, il est uniquement diffusé en digital, d’abord à 10.000 destinataires privilégiés, puis au monde entier sur le site www. equin-normand.com. Equin normand est par ailleurs adossé à une page Facebook qui compte plus de 5000 abonnés et à un compte Instagram.

Nous nous revendiquons, magazine de luxe. Ce luxe nous nous le payons. Celui d’être la seule publication qui couvre l’ensemble de la filière équine : sport, élevage, courses.

Toutes nos publications sont, en outre et seulement, le fruit de déplacements sur le terrain. Et tout cela c’est : Gratuit ! Merci à nos partenaires, chacun d’eux exclusif dans son domaine.

Directeur de la publication

Rédacteur en chef : Michel GALLET

mgallet.edas@gmail.com

ISSN > 221-E

Dépôt légal à parution Ne pas jeter sur la voie publique.

Equin Normand est une marque déposée auprès de l’INPI sous le N° national N° 4362095

Toute reproduction, même partielle, des textes, photos et illustrations est interdite. La revue Equin Normand n’est pas responsable des textes, dessins, photos, cartes de situation et illustrations, qui lui sont envoyés sous la seule responsabilité de leur auteur

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Meeting de printemps de l’AEC

Nicolas LAYEC au sommet avec DU VALON

Au sommet ! Le cavalier des écuries Rocuet outre Du Valon (Kannan), avait qualifié Coolcream Bérence (Kannan) avec laquelle il se classe 4ème. Avec Best of Iscla (Diamant de Semilly), il est écarté du barrage pour 1 point de temps dépassé comme 6 autres couples.

Deuxième du Grand National de Saint-Lô en octobre dernier, le duo Layec/Du Valon partait en ouvreur. Comme au premier tour, c'est avec de la marge en hauteur et avec une aisance affichée qu'ils établissaient un chrono que personne des 6 autres, dont lui-même, ne purent abaisser.

L'on note cependant que Bernard Briand-Chevalier et Espoir de Bayard affichèrent le même temps mais en y ajoutant 4 points. Il faut aussi remarquer que, fait rare, le podium échappe aux Normands. En effet, PierreMarie Friant est 2ème avec le routinier Urdy d'Astrée et que Tony Cadet est 3ème avec Festnoz du Vert. Si on connait bien Urdy, Festnoz est une jument de 9 ans, fille de Vagabond de la Pomme et d'une mère par Ideal de la Loge née chez Didier Labigne et François le Guen à Telgruc sur Mer et landerneau dans le Finistère.

La souche maternelle de Festnoz est celle de la fameuse Sarcelle de Sisse (Iveday) ISO 170 née chez la famille Prime à Poilley dans la Manche. Ironie du sort, chez Jean-Pierre Herpin par ailleurs naisseur de Du Valon, Sarcelle a produit en particulier Ideal du Valon (Le Tot de Semilly) ISO 154, mort le 1er avril 2024 à l'âge de 28 ans. Monté par JP Herpin himself à 5 ans, il effectua l'essentiel de sa carrière avec Vincent Balleux. Sarcelle était montée à 4 et 5 ans par Denis Morel. JP Herpin nous dit qu'il l'avait achetée pour sa fille Clarisse alors junior. La jument un peu chaude fut essayée par Hervé Godignon et fit la carrière que l'on sait avec lui.

Du Valon est issu de la souche de Guy Bru en Eure et Loire. Qool (Laudanum) la jument souche est la soeur de Raspail ISO 182 avec Roger-Yves Bost.

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Classement

1- Nicolas Layec/Du Valon 0 et 44.60

2- Pierre-Marie Friant/Urdy d’Astrée 0 et 44.66

3- Tony Cadet/Festnoz du Vert 0 et 44.71

4- Nicolas Layec/Coolcream Berence 0 et 45.42

5- Pénélope Leprévost/Fedor VH Moeshof 0 et 46.12

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La « PARADE » des 7 ans

L’année des « H »

C’est avec humour, qu’on ne lui reconnaissait pas encore, que Jean-Claude Heurtaux faisait circuler cette plaisanterie : « L’année des H », en référence au succès de son cheval Hadj de Blinière dans le Trophée des 7 ans, alors qu’Hasting Condéen, vainqueur de l’épreuve du 13 avril est la propriété de Patrick Herman.

La semaine précédente c’est avec Hip Hop de Laume pour le compte de Denis Morel que Thomas Rousseau avait remporté l’épreuve.

Hip Hop de Laume est un fils de Lauterbach et une mère par Galion de Laume. Toute la souche de Camera et le sang de l’illustre PS Rantzau.

Hastings Condéen a lui aussi pour géniteur, le, parfois écrié, à tort Lauterbach. La preuve ! On y retrouve, avec Niaouli Condéenne la souche de Louis Malle et le réputé Le Condéen.

Hadj de Blinière est un fils de Carpe Diem Champ Blanc. Il trouve sa source chez Christian Prime à Poilley (50), affixe Sisse dont la fameuse Sarcelle de Sisse (Iveday) ISO 170 avec Hervé Godignon

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PROTÉGER VOS ACTIVITÉS  ÉQUINES ET VOS ÉQUIDÉS.

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Alexis Gautier

Vincent vous accueille ZA de la Chevalerie- 110 Rue Louis Armand – 50000 SAINT-LÔ Tel : 0233051409 – Email : saint-lo@padd.fr www.padd.fr Mardi au Vendredi 10h-12h30/14h-19h Samedi 10h-19h

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Partenaires de
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ALEXIS GAUTIER et DAIRZEL DUVERIE Ambassadeur

Les «BELLES»

Avec déjà deux victoires, l'amazone de Ceaux dans la Baie du Mont Saint- Michel récidivait dans le Grand Prix de clôture parrainé par Saint-Lô Agglo et Audevard avec Chacco Belle et prenait la 10ème place avec Denfer de la Folie.

Indécis jusqu’au bout le Grand Prix

Cinquante-deux partants, 12 barragistes dont deux qui préféreront rentrer chez eux ; le scénario était parfait. Quelques couples avec du temps dépassé, parmi eux la moins lente Camille Jussiaux et Borax Brun qui récoltent le 13ème prix d’un montant de 640 euros.

Vainqueur du Grand Prix des 7 ans avec Hastings Condéen, Laurent Goffinet, lui- même Condéen depuis le début de l’année, avait toutes les faveurs des pronostics pour les flots du vainqueur après un tour rapide, serré au mieux avec Elwoods Blues. Puis, avec 4 points, Alexis Gautier en selle sur Dairzel Duverie, que l’on espère désormais voir dans d’aussi bonnes dispositions, occupait la 2ème place.

Vainqueur du Grand Prix des 7 ans avec Hastings Condéen, Laurent Goffinet, lui- même Condéen depuis le début de l’année, avait toutes les faveurs des pronostics pour les flots du vainqueur après un tour rapide, serré au mieux avec Elwoods Blues. Puis, avec 4 points, Alexis Gautier en selle sur Dairzel Duverie, que l'on espère désormais voir dans d'aussi bonnes dispositions, occupait la 2ème place.

Axelle Lagoubie ne l’entendait pas de cette oreille. Chacun connait la finesse et le savoir-faire que la Bordelaise de naissance peut, comme pour servir un grand cru à bonne température, mettre pour conduire un barrage. Avec Chacco Belle, cette jument de 11 ans fille de Chacco Blue qu’elle monte avec succès depuis deux saisons, Axelle, en abaissant le chrono en dessous des 40 secondes montra que pour 2024 qui commence, il faudra compter sur ce couple lorsqu’il s’alignera dans un barrage.

Classement

1- Axelle Lagoubie/Chacco Belle 0 et 39.14, 2-Dylan Levallois/Artiste de l’Abbaye 0 et 40.47, 3- Laurent Goffinet/ Elwoods Mac 0 et 40.70, 4- Anastasia Popovici/ Elegance d’Elle 0 et 40.97, 5- Alexis Gautier/Dairzel Duverie 4 et 40.81

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: Axelle Lagoubie et CHACCO

EQUIN NORMAND n°143 2024 13

Vous êtes propriétaires d’un cheval OC ?

Il peut être éligible à l’inscription au Stud-Book Selle Français !

Il pourra ainsi profiter du programme d'élevage SF et de ses avantages :

→ Accéder aux épreuves d’élevage sans payer de droit d’accès et bénéficier des surprimes de 20% sur les gains

→ Profiter de l’appellation SF pour la visibilité et le commerce

→ Produire en Selle Français si c’est une jument

Comment savoir s’il est éligible ? Contactez-nous à info@sellefrancais.fr en renseignant le nom complet et/ou le N° SIRE de votre cheval. Toutes les informations SF sur : www.selle-francais.fr • www.etalonsf.fr • www.formationsf.fr

14 EQUIN NORMAND n°143 2024
Stud-Book
@studbook_sellefrancais
Selle Français

Rapport Moral 2023 Assemblée Générale Ordinaire

Elever : une profession où se conjuguent passion, raison et ambition.

Nous avons tout, en France, pour sortir notre épingle du jeu. Le jeu consiste à faire naitre, élever, former et vendre des chevaux de sport à tous les cavaliers français mais aussi étrangers, quel que soit leur niveau. Nous sommes concurrencés par plus de 70 Organismes de Sélection de chevaux de sport dans le monde qui ont c ette aspiration.

Le Stud-Book Selle Français inscrit ses missions et son accompagnement en tant qu’organisme de sélection auprès des acteurs de cette filière, en organisant la caractérisation sur le terrain, en structurant les circuits de sélection, en formant les éleveurs, les bénévoles qu’ils soient juges et/ou Young Breeders. Nous nous associons aux associations régionales d'éleveurs font un travail essentiel d'organisation de la caractérisation et des concours de modèles, allures et aptitudes. En plus d'être des étapes de qualification pour nos championnats, le contrôle de performances précoce a une triple vocation :- la mise en situation des individus évalués pour voir si le poulain a bien assimilé les exercices d'évaluation, - il justifie la collecte de données zootechniques pour l’analyse, la mise à jour, l’évolution des outils de sélection et support du programme de sélection, - il peut donner lieu à des ventes pour peu qu'un acheteur soit intéressé par les qualités exprimées d'un poulain sur un atelier.

2023 fut également marqué par des actions à l’international qui contribuent à la promotion de notre StudBook et notamment notre participation à la première édition du Championnat du Monde des Stud Books de la WBFSH à Valkenswaard. Nous avons mis en place un accompagnement financier et technique, avec l’aide de la FFE et sa DTN Sophie Dubourg, qui a mis à disposition Franck Schillewaert en tant que chef d’équipe et pour la sélection des 7 ans et plus. De son côté, la SHF a tout particulièrement mis en œuvre la sélection de nos couples 4/6 ans sur le Top 100 et la finale de Fontainebleau. Je profite de cette occasion pour remercier Michel Guiot, son Président ainsi que son équipe pour l'accompagnement sur de nombreux sujets en tant que Maison Mère et Organisme tiers responsable du contrôle de performance des OS. Très actifs à la WBFSH, le Stud-Book Selle Français a présenté aux élections du bureau Armand Pette qui succède à Paul Hubert, que je remercie pour son implication durant de nombreuses années. L’un des d ossiers que nous portons à la WBFSH est la traçabilité et la collecte d’information sur les pratiques d’enregistrement des produits issus d’ICSI au sein des membres. Ce dossier fait écho au colloque que nous avons organisé en fin d’année et qui portait entre autres sur les nouvelles techniques de reproduction.

Je remercie également Hélène Dal Corso, Présidente du Fonds Eperon ainsi que Jean De Chevigny, secrétaire général et tout le comité d'engagement qui instruisent les dossiers de demande et nous soutiennent fidèlement grâce à la solidarité des 2 sociétés de course, Le Trot et France Galop qui financent la PA CE et les épreuves de caractérisation notamment. Nos partenaires privés ne sont pas en reste, ils nous aident à financer nos évènements et à mieux récompenser les éleveurs qui y participent, ainsi que la Région Normandie berceaux de race de notre Selle Français, le Département de la Manche et la Communauté d'Agglomération de St Lô qui nous soutiennent depuis de nombreuses années.

Je ne peux conclure ce rapport moral sans mentionne r les performances des chevaux Selle Français qui ont été en 2023, 1er au classement WBFSH dans la discipline du saut d'obstacles et 2ème en concours complet d'équitation. Ces classements illustrent le travail des professionnels qui portent cette production avec passion, raison et ambition. Nous allons croiser les doigts pour que les JO / JOP Paris 2024 soient ceux du Selle Français et de nos équipes de France. Les éleveurs méritent que leur travail de sélection soit récompensé et mise à l'honneur et nous essaierons de les accompagner le mieux possible pour ce challenge historique.

Je remercie encore et encore notre équipe de permanents qui œuvre au quotidien à vos côtés avec passion et sans compter leur énergie.

Bravo aux éleveurs de Selle Français et vive le Selle Français !

Pascal Cadiou Président du Stud Book Selle Français

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L’Elevage de BRION

Avec Hasard, ils remportent le Prix du Président de la République

Avec des résultats réguliers depuis 30 ans dans l’élevage de sport, l’élevage de Brion, mené par Charles et Odile Gauquelin, n’était pas identifié dans les courses d’obstacles. On aurait cependant pu se douter que dans cette enclave de la Manche, à Dragey-Ronthon, au cœur de ces paysages paradisiaques dominés par le Mont Saint-Michel où l’élevage et la valorisation du cheval pursang, plus précisément AQPS sont implantés depuis des décennies, les Gauquelin avaient pas échappé.

Monté par James Redeley, entrainé par Manon Scandella-Lacaille, propriété de Robert Aubaud, HASARD DE BRION, après une course menée avec une redoutable stratégie, s’est imposé de plusieurs longueurs.

Avant eux, leurs voisins Lamotte d’Argy, Quinton ont brillé sur la butte Mortemar dans les grandes échéances du steeple-chase avec notamment Otage du Perche, Polar Rochelais. Le dimanche 21 avril, c’était au tour de l’élevage de Brion, d’inscrire son nom au palmarès du Prix du Président de la République (Gr3). Une belle récompense pour ce couple qui, outre les chevaux, exploite, sur une centaine d’hectares, un troupeau laitier de 90 têtes.

En passant par « hasard » devant l’impasse de Brion sur la Route du Bec d’Andaine, nous nous sommes arrêtés pour en savoir davantage sur cette passion que les Gauquelin cultivent depuis longtemps pour la discipline de la course d’obstacles.

AUTEUIL

Le « HASARD » ? Pas tant que ça !

En effet, lorsqu’il se rend acquéreur, cheptel et matériel compris, de la ferme de Brion au milieu des années 8, auprès de Claude Lebedel, Charles Gauquelin, laisse filer trois poulinières de course. Parmi elles se trouvait Olympiade de Brion qui sera la mère du vainqueur du Grand Steeple de Paris, Polar Rochelais : « J’étais plutôt préoccupé par la marche de mon exploitation laitière. Par mon père, j’étais plutôt attiré par les chevaux de selle ». Confie-t-il, tout en poursuivant : « Avec la rencontre d’Odile et le fait que nous sommes dans le berceau de ces chevaux de course et fort du regret que j’avais eu de ne pas garder les premières, le virus m’a gagné. En 1992, j’avais repéré une jument en fin de carrière, issue de Cadoudal, à ce moment tête de liste des chevaux d’obstacles. Elle courait un « réclamer » à Auteuil pour 100.000 francs. J’y suis allé et j’ai failli mettre un tiquet. Je me suis dégonflé. A l’automne, pour les ventes de Deauville, je note que figurait une jument pleine de Cadoudal. Je vais la voir. Le lendemain j’ y retourne pour les ventes. Là je lève la main deux trois fois et 45.000 balles, le marteau est tombé ».

Elle s’appelait La Moule

Fille de Moulin (PS), née à Ewar Stud Farm dont à l’époque les naisseurs étaient le Hars de la Reboursière pour le compte de Ray et Tony Richards qui ont marqué l’histoire du galop en ayant été les premiers européens à courir le Kentucky Derby avec Bold Arrangement. La Moule avait couru et gagné en plat. Charles poursuit « J’ai eu la chance qu’elle me fasse une pouliche : Milka. On l’a mise à l’entrainement chez M. Lamotte d’Argy. Manque de chance, première course en plat à Vire, elle s’est faite marcher sur le postérieur. Le tendon arraché. Le cauchemar total. Elle était très prometteuse et elle se retrouve poulinière. Un mal pour un bien sans doute. Nous avons fait des croisements plus ou moins heureux. On est allé sur Beyssac puis Dress Parade sans résultat, puis Le Balafré qui nous a donné Plume. Patrice Quinton l’a prise à l’entrainement. Elle débute à St Brieuc, descend à Pau et gagne en steeple et en cross. Après on a eu Radja qui avait été placé à Auteuil, puis Tropic, un fils de Network avec le courant de sang de Monsun, comme Axoss ( père de Hasard). Il était très tardif. Il avait terminé 6ème du Grand cross de Pardubice en République tchèque (NDLR : l’année où Orphée des Blins , née à Dragey chez les Communier l’avait gagné ) ».

Belladona, fille de Voix du Nord montre le chemin

Belladona ne courra pas. Milka réformée, La Voix du Nord mort, Charles Gauquelin assure la descendance de sa souche.

A cette époque, nous sommes en 2016, il y avait encore la queue de comète des Haras nationaux avec Sud Haras à La Haye Pesnel. Charles porte son choix sur Axxos « Il n’avait pas une grande production. Je le trouvais beau. Hasard est né ». Le hasard sans doute comme naquit aussi De What A Joy, un étalon de la Haye Pesnel, Espoir de la Mare, champion olympique de concours complet avec Jean Teulère.

18 EQUIN NORMAND n°143 2024

Charles constatait qu’en grandissant Hasard montrait de réelles qualités morphologiques : du cadre, de l’action : « A 2 ans, je décide le faire débourrer chez Cyril Boué à Saint-Ovin. Tout s’est bien passé. Il fallait aller plus loin. Je discute avec Valentin Lemasle le maréchal ferrant qui me conseille de contacter Marin Belloir (Elevage de la Baie). Il accepte de le prendre. Le cheval n’était pas des plus faciles. Il avait des humeurs d’une journée sur l’autre. Il était lunatique. Marin est parfois tombé. Il collaborait avec Pierre Fertillet à qui il a été présenté pour l’entrainement ».

La belle aventure commence

Nous étions en avril. En septembre, il l’engage dans le Finot à Auteuil, la grande course des poulains. Le cheval était vraiment bien. En passant la haie d’essai, il se monte dans le glome. Non partant. De nouveau un mal pour un bien pense Charles : « Le cheval aurait sans doute été brillant mais il n’était, à mon avis, pas mûr ». Il débute et s’impose sur les haies à Lyon. C’était le 22 novembre 2020. Au printemps suivant en débutant, il gagne deux fois de suite en steeple au Lion d’Angers et à Bordeaux : « Le deal du départ, il était en location avec l’intention d’aller sur le marché anglais. Avec le Brexit et le Covid, le marché était moins bon. Le cheval a ainsi été vendu à M Aubaud. Il a ensuite couru et gagné à Cagnes. Il s’est bien tenu. En 2022 le propriétaire qui réside dans le Sud, a alors souhaité l’engager dans le Grand Prix de la Ville de Nice (Gr3). Malgré quelques soucis de dernière minute, il gagne. Il revient à Auteuil pour courir le Clermont Tonnerre pour terminer 6ème, avant de s’arrêter après la rivière des tribunes dans le Prix du président de la République. Lorsque qu’il a été repris au cours de l’été, le cheval a dû se donner un coup qui a nécessité un arrêt de 20 mois. Entre temps, Pierre Fertillet a changé d’orientation professionnelle, Hasard s’est retrouvé chez Mme Scandella-Lacaille qui entraine dans le Sud-Est. Elle a fini de fabriquer le cheval de très belle manière. Il est devenu très calme. On fait pratiquement ce qu’on veut. C’est le top du top ».

Et après ?

Charles évoque d’emblée les deux sœurs du champion : « J’ai deux femelles dont une qui semble pouvoir être une vraie jument de course. Java la sœur de Hasard était partie chez Pierre. Il allait arrêter son activité et ça n’a pas suivi. L’an dernier j’ai perdu la mère de Hasard et son poulain. Dans ces conditions Java va rester poulinière. Elle est très typée Cadoudal, épaisse. Il faut que je trouve un étalon. Pour les autres je tempère. Pendant un certain temps je faisais saillir une année sur deux. On ne sortait plus grand-chose. C’est l’élevage ».

Aux dernières nouvelles, dans un entretien à nos confrères de Jour de Galop, Manon Scandella-Lacaille confirme qu’à 7 ans, Hasard n’est pas encore mature. Elle poursuit en disant qu’après sans doute le Prix des Drags, il viendra se reposer en Normandie pour aborder les steeples de l’automne.

Le sport toujours

Mis en exergue lors du dernier Championnat de France des foals avec Noisette (Jilbert) et Nouba (Candy de Nantuel), l’affixe de Brion s’affiche avec son fer de lance du moment Génial de Brion (Vagabond de la Pomme) avec Margaux Rocuet. On nous dit aussi qu’un trotteur serait prêt pour paraitre en course

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Caen – Les Ducs de Normandie

LBenjamin Rochard – IZOARD VEDAQUAIS au sommet

e Ligérien avait déjà, le 7 mars, jour de ses 28 ans, remporté 3 courses sur l’hippodrome de la Prairie avant, d’un coup d’aile, en ajouter 4, le même jour à Laval.

Entré dans le cénacle de l’élite française en 2023 avec plus de 120 victoires, Benjamin remportait entre autres son premier Groupe 1 à l’attelé avec Kana de Beylev. Quatre ans plus tôt, il avait remporté, sous la selle le Prix de Vincennes avec Gangster du Wallon. Deuxième du Prix du Bourbonnais, associé à Izoard Vedaquais, il s’ouvrait la porte de l’Amérique. Malheureux lors de cet épisode, distancé un mois plus tard dans le Prix de Paris, le fils de Bird Parker, se voyait octroyer 75 jours de pause qui manifestement se sont révélées positives sur la piste de la Prairie. Le protégé de Philippe Alllaire qui courait pieds nus bat non seulement le record de l’épreuve mais aussi celui de la piste. Pour 2024, il s’est fixé l’objectif de 200 victoires. C’est bien parti.

EQUIN NORMAND n°143 2024 23

Les Ducs (Gr II)

Un départ chaotique

Déjà, il aura fallu changer le sulky de Fakir du Lorault. Suivirent trois faux départs et autres reprises avant que les 16 trotteurs ne s’élancent avec finalement un quart d’heure de retard. Pour ces perturbations les drivers responsables ont été sanctionnés. Benjamin Rochard et Gabriele Gelormini sont punis de 4 jours de mise à pied et 300 euros d’amende alors que Jean-Michel Bazire, Mathieu Abrivard et Clément Duvaldestin, le sont plus lourdement avec 2 jours de suspension et 1300 euros d’amende

Le départ a été donné.

De front figurent Emeraude de Bais et F. Nivard,Hohneck et G. Gelormini,Cl. Duvaldestin et Idao de Tillard,derrière lui D. Thomain et Hokkaido Jiel. JM. Bazire observe de derrière la situation avec Ganay de Banville. A droite Elvis du Vallon et Yoann Lebourgeois que le driver d’Idao rendra responsable de sa contre-performance en l’ayant freiné volontairement.

Izoard Vedaquais n’y figure pas et pour cause. Benjamin Rochard l’a élancé de derrière complètement à gauche. Les tribunes passées, il s’est rabattu à grande vitesse pour s’emparer du commandement dès la sortie du virage. On peut observer qu’Elvis du Valon trotte à sa droite légèrement en retrait devant Idao de Tillard dont le driver semble contempler le paysage.

La suite et la fin

Qui a roulé pour qui, qui a roulé contre qui. Difficile de la savoir, Toujours est-il qu’Idao gêné par Elvis du Valon va perdre des places qui l’empêcheront de se battre pour la victoire. Né au vent il termine 3ème en réglant Hohneck. Benjamin Rochard leader en patron n’a jamais été inquiété. Il l’emporte devant l’inattendu Gaspar de Brion. Il restera dans les annales en abaissant le record de la piste et de l’épreuve de 2.10.4, détenu par Etonnant en 1.10.2.

24 EQUIN NORMAND n°143 2024

Le Prix Pierre Gamare Gr II (3 ans)

Le Prix Henri Ballière Gr II (4 ans)

Kelly de Banville aux bras

Outre des records, la réunion de Caen, a révélé la forme de certains professionnels et pas seulement Philippe Allaire. Avec Ganay de Banville dans les Ducs, Lexie 3ème du Pierre Gamare et la victoire de Kelly, l’élevage de Jean Duprey à Catz dans la Manche.

C’était aussi le premier succès de l’entraineur sarthois Stéphane Bourlier à ce niveau. Quant au jockey P.Ph. Ploquin, il s’était déjà imposé en 2019 avec Fado du Chêne.

Little Orélie sur un nuage

Avant les grands Ducs, le record de cette course pour mâles et femelles de 3ans a été également battu en 1.13.1. Le précédent était détenu par J’aime Le Foot, lauréat du St Léger des Trotteurs en 2022.

Doublé aussi pour Mathieu Mottier qui avait enlevé cette course en 2023 avec Kyt Kat. La fille de Feeling Cash née chez et propriété de Luc Vanderhaegen à Origny Sainte Benoite dans l’Aisne s’est imposée avec beaucoup d’autorité après avoir laissé jouer Lyzia des Agets. Le premier accessit revient à Lutin des Bordes monté par Anthony Barrier qui précède Lexis de Banville avec Adrien Lamy. Belle journée pour le jockey manchois qui se classera deuxième du Prix Ballière avec Kapaula de l’Epine.

Le Prix Guillaume Le Conquérant Gr III (4 ans)

Koctel du Dain de bout en bout

Simple. La photo au poteau du premier passage fut celle de l’arrivée, même si, dans la ligne d’en face, Keenan de Joudes qui sera deuxième, lui contesta sa supériorité. Drivé avec habilité et surtout facilité par David Thomain, Koctel né chez R. Merlet à Beauvoir sur Mer (85), offre son second succès de la journée à Philippe Allaire, lequel était 2ème en 2022 avec Izoard Védaquais et 3ème en 2023 avec Just a Gigolo. Comme Inoui Danica, vainqueur du prix du Calvados, Koctel est un fils de Boccador de Simm

EQUIN NORMAND n°143 2024 25

Caen 2022, 2024 – Vincennes 2022-2023

La chasse gardée de Tanguy de la Bourdonnaye

Une magnifique première pour Th. Dromigny et A. de Vaugiraud

Etcomment ! Janvier 2022, François Lagadeuc en selle sur Fantaisie remportait à Vincennes le Prix du Calvados. Il récidivait en janvier 2023. Et, entre-temps, le 14 mai 2022, le propriétaire de cette talentueuse jument y ajoutait, à Caen, bien

Après le tumultueux Prix des Ducs et le nouveau succès de la casaque Allaire, celle, orange à chevron blanc de La Bourdonnaye s'imposait de nouveau dans le Prix du Calvados. Cette fois, c'était au tour d'Inoui Danica, un étalon de 6 ans de briller en terminant en solo avec Thibaut Dormigny en selle. Le fils de Boccador de Simm est né chez les Romarié dans la Mayenne. Il est entrainé par Antoine de Vaugiraud. Le jockey et l'entraineur âgés tous les deux de 27 ans étaient, voilà 10 ans, ensemble à l'école Afasec de Grosbois.

C’est en septembre dernier qu’Antoine de Vaugiraud s’installait en tant qu’entraineur à Moyaux, près de Lisieux, sur la structure créée par Tanguy de La Bourdonnaye. L’ancien jockey de Patrick Terry, passé professionnel au cours de l’été 2022, enregistrait en février, sur l’hippodrome d’Agen, son premier succès d’entraineur. Nul doute que ce Prix du Calvados, une course européenne de référence, va créer une émulation supplémentaire pour ces deux jeunes. D’autant que leur bailleur de fonds a manifesté sur le podium, sa volonté de construire avec eux quelque chose de durable.

EQUIN NORMAND n°143 2024 27 Le
du
Prix
Calvados
Sans paroles

Cian O’CONNOR

Vainqueur avec EVE D’OUILLY, il repart avec ECLIPSE DES FORETS

Rares sont, en France, les apparitions sportives de l’Irlandais, à l’exception d’évènements majeurs tel La Baule. Coach, mentor des frères Wachman, petits enfants des propriétaires de la fondation Coolmore ; il en est le bras armé commercial.

A son tableau de chasse on compte plusieurs chevaux : Berlux Z, Fancy de Kergane etc.

Après coup, on comprend tout. Accompagné de ses élèves, il avait pour but, au-delà de remporter le Grand Prix avec Eve d’Ouilly, de finaliser l’opération commerciale avec le Haras des Forêts pour Eclipse. Opération « Tipperary » réussie.

CABOURG CLASSIC
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Hugo PARIS - Eclipse de Forêts
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L’Irlandais Cian O’CONNOR et une première pour EVE D’OUILLY ............née dans le Calvados !

Si ce round final de l'édition 2024 restera dans les annales comme le premier succès d'Eve d'Ouilly, née dans le Calvados, dans un Grand Prix CSI3* ; il ne demeurera pas anthologique, si ce ne sont les 18 abandons sur les 52 partants. La majorité des exclusions s’opéra au travers, c’est le mot, des deux premiers obstacles du triple, des verticaux. Au-delà de ce nombre rarement aussi important, qui n’occasionna, heureusement pas d’incident, le sport fut de qualité avec 5 valeureux barragistes rescapés de cette opération de destruction massive Après ce scenario assez atypique, ils furent 5 valeureux, pour avoir franchi le premier tour sans encombre, à se disputer la victoire au barrage. Leur ordre de sélection releva aussi, comme cela se produit régulièrement, laissant l’incertitude du sport faire son oeuvre, passablement irrégulier.

Ainsi, le premier, Julien Anquetin en selle sur le routinier et volontaire Gravity of Greenhill était le 23ème à se présenter. Frederic Vernaet, Belge, avec Orak d’Hamwyck était le suivant. Deux cavaliers plus tard, on fit une pause. A la reprise, soit le 27ème, c’était au tour du Britannique Joshua Hutchins de monter dans le bon wagon qu’emprunta dans la foulée, le futur vainqueur Cian O’Connor, associé à Eve d’Ouilly. Et, c’est en 35ème position qu’Hugo Paris créa, avec Eclipse des Forêts la surprise du jour. Avec le Normand Anquetin en ouvreur, porté par les performances qu’il emmagasine depuis quelques mois au haut niveau, il était patent que son temps, avec naturellement un parcours sans faute, allait mettre ses challengers sous pression. Le Belge Vernaet presque 3 secondes plus lent, privilégia le sans faute. Il sera 3ème. L’Anglais, âgé de 27 ans, originaire de Cornouailles, ancien champion poney et préalablement assigné aux jeunes chevaux, monte en puissance en particulier avec cette jument KWPN de 9ans. Kyrah c’est son nom, repart avec 8 points.

L’arrivée de Cian O’Connor ne laissait pas de doute encore que, comme on l’a dit, la fille de Qlassic Bois Margot ne revendiquait encore pas de succès à ce niveau. Très appliqué, ne cherchant pas à tout prix le résultat, l’Irlandais voulait bien faire. La sagesse était son maître mot. Il ne devance le Français que de 17 centièmes, suffisant pour inscrire sur le CV d’Eve d’Ouilly, après le passage d’Hugo Paris, le Grand Prix de Cabourg, chez elle dans le Calvados.

Car, pour Hugo Paris avec pourtant tout le clan familial perché sur l’estrade, la tâche semblait difficile mais pas impossible. Hélas, d’emblée, Eclipse des Forêts faisait faute sur le mur placé dès le départ. Sans se démonter, le courageux et téméraire Hugo ne perdit pas son sang- froid et, c’est, performance remarquable, en 35 secondes et 40 centièmes qu’il franchissait l’arrivée ; dans le même temps que Julien Anquetin.

Eclipse des Forêts de la verte Normandie vers la verte Erin

Le lendemain, le Haras des Forêts faisait savoir qu’Eclipse des Forêts qu’il avait, le soir du concours vendu Eclipse des Forêts à l’Irlandais Cian O’Connor, pour le compte de la fondation Coolmore, ceci après trois semaines de négociation.

32 EQUIN NORMAND n°143 2024

PRIX DU CALVADOS

Constant Van Paesschen et Karnak du Roset...............comme en 2023 !!

Podium étranger pour cette véritable première grosse épreuve du Cabourg Classic 2024 disputée le vendredi. Soixante concurrents au départ et 13 barragistes, le chef de piste réussissait un bon compromis. Marc Dilasser- Arioto de Gèvres et Carl Cook- Caracole de la Roque préférant en rester là pour la journée, ils furent 11 à se mesurer sur un parcours qui finissait sur le 1 du premier tour aux couleurs du département du Calvados.

Ironie de l'histoire, c'est associé à ce hongre suisse de 10 ans que le Belge remportait la même épreuve l'an dernier, doublant ainsi la mise.

La veille, toujours avec Karnak il avait remporté la 145. Autre bizarrerie, à l'exception de ces deux succès à 150, le couple ne revendique aucune autre victoire à ce niveau.

Titouan Schumacher, cavalier rapide s’il en est, bien que fautif avec Camera des Brimbelles donna le là pour ce qui était du chrono. On allait gagner en moins de 40 secondes. Effectivement, Cian O’Connor associé au BWP Maurice le confirma. Sa compatriote Jessica Burke, en selle sur l’étalon AES African Affair, rogna encore quelques dixièmes. Puis, le Belge Van Paesschen termina le travail en 39.21. Il montait Karnak du Roset un hongre suisse de 10 ans, fils de Kannan et Flamme du Roset par Dollar dela Pierre. Il appartient conjointement à Daniel Etter et Claire et Philippe Rozzoli.

A propos d'Eve d'Ouilly

Née chez les Lebon à Ouilly du Houley (14), âgée de 10 ans, elle est issue de la souche primaire de la majestueuse Gardenia qui engendra les : Jubilée, Lesbos, Kronos. Suivront : Utopie, Osiris, Schou dont les ISO sont d’exception, 146,162, 154.

Tefnout (Poor Boy), fille d’Osiris est la mère d’Eve. Indicée 150, elle fut montée successivement par Gregory Whatelet, l’Irlandais Broderick, David Jobertie, l’Italien Moneta et les années dernières par la Française Lea Battikha. Chloris d’Ouilly (Lando), la soeur utérine d’Eve, ISO 140, formée par David Jobertie, Faustine Laferrerie, puis, comme Eve, valorisée par Alexandra Francart, fut, fin 2023, exploitée par le Belge Thomas Kairis. Avant Cian O’Connor, qui la monte depuis début 2023, pour son élève canadienne sa propriétaire, Eve fut sellée par : Coralie Gruet, Alberto Pochettino, Alexis Bonnard et Alexandra Francart, jusqu’à 145.

Eve a, à Ouilly, deux produits enregistrés : un mâle, Jupiter, par Mylord Carthago âgé de 5 ans et une femelle, Krichna, de 4ans par Clarimo.

EQUIN NORMAND n°143 2024 33

Les Manchois survolent

Le Grand Prix pour Jean-François FILATRIAU

Le Petit Grand Prix pour Camille PIOT

Coup double pour l'Ecurie Sellerie de Marigny- Lannoo

Vainqueur de la 1ère étape d'Auvers, Xavier Hazebrouck, absent à Canteleu, c'est son camarade d'écurie JF Filatriau qui s'impose aujourd'hui dans la deuxième.

Le cavalier, en résidence aux écuries de l’Olivier, près de Saint-Lô était associé à Cap Libellule. Lillois de naissance, Jean-François à qui la quarantaine va bien est venu à bout de 8 autres barragistes sans qu’aucun ne puisse venir le chatouiller vraiment. Emeric George et Gavroche de Rohan décrochent le premier accessit alors que l’autre SaintLois, Hugo Paris dont les progrès sont, sinon fulgurants, du moins très prometteurs est 3ème avec Eclipse des Forêts.

Cap Libellule est un hongre, fils de Cap Kennedy et Victoire Libellule par Jarnac. Il est né chez Gilles Baumann à Guern dans le Morbihan. Il est issu de la souche Leredde par sa grand-mère Kavala d’Auvray, une fille de Papillon Rouge et Violetta la Rouge par Starter. Elle était la soeur de : Duc Rouge II, ISO 156 avec Jean Le Monze et Imperio Rouge ISO 160 avec Patrice Planchat en particulier.

Longtemps monté par A. Chanal, il est passé sous la selle de JF Filatriau au cours de l’été 2023. Depuis, passées les semaines d’adaptation, le hongre de 12 ans n’a cessé d’engranger les très bons résultats. D’abord aux épreuves saint-loises de l’automne, puis, le Grand Prix du CSI2* de Royan en février, avant le doublé de Canteleu : vitesse de samedi et Grand Prix d’aujourd’hui.

Par ailleurs, c’est le cavalier de tête de l’Elevage Manciais, Camille Piot, qui remportait le Petit Grand prix aux rênes de la jument maison Dalma de l’Oiselière. Il devance quand même FX Boudant et Gloria des Besnards la championne des 7 ans 2023.

34 EQUIN NORMAND n°143 2024 GRAND NATIONAL CANTELEU

Les Pays-Bas par la grâce du Normand

Pour la seconde année consécutive, au terme d’un parcours particulièrement haletant, les Pays- Bas pour deux points de temps dépassé s’imposent à l’équipe allemande. C’est associé au hongre de 9 ans seulement, Foxpit Grim, né dans la Manche, que Michael Greeve réalisa cette performance. La France, invitée, se classe 3ème en retrait.

Troisième saison pour la série européenne de Coupes des Nations. Elle remplace peu ou prou l’ancienne ligue 2. Son but est avant tout de rassembler toutes les nations du contient européen, y compris l’Ukraine, cela qu’elles soient ou non membres de l’Union Européenne. Deux épreuves qualificatives se déroulent dans chacune des 4 zones. La France dans la zone Ouest était seulement invitée en Allemagne, elle dans la zone centre, avec en particulier les PaysBas.

A chaque étape les 10 équipes classées marquent de 100 à 35 points. Les 5 meilleures sont qualifiées pour deux demi-finales qui se déroulent à Deauville du 20 au 23 juin et Budapest du 10 au 14 juillet. La finale a lieu à Varsovie du 5 au 8 septembre.

1964-2024 : 60 ans, 60 Maimarkt Turnier

Et depuis 40 sous la présidence du bouillant et trépidant Peter Hofmann. Le concours de Mannheim a, depuis 1985, la particularité de se dérouler pendant cette monumentale foire commerciale qui dure 10 jours. Autre particularité, le concours est programmé du samedi au mardi avec pour conclure le très réputé Grand Prix « Die Badenia ». Y sont accolés un concours de dressageCDI3* et un concours para-équestre d’ampleur mondiale. Par ailleurs, outre plusieurs championnats nationaux, Mannheim a accueilli deux championnats d’Europe : 1997 et 2007, le championnat du monde de voltige en 2000 et le CSIO5* d’Allemagne en 2015, année des championnats d’Europe à Aix la Chapelle. Le CSIO 5* d’Allemagne 2026 à Mannheim ?? Lors de la conférence de presse de clôture, en présence du maire Christian Specht qui, en passant, remercia Equin normand d’être présent, Peter Hofmann leva le voile sur la possibilité pour Mannheim, aux dates du Maimarkt, d’accueillir le CSIO, une nouvelle fois en lieu et place d’Aix la Chapelle qui organisera les Championnats du monde au cours de l’été.

36 EQUIN NORMAND n°143 2024 Coupe des Nations

Foxpit G

rim

EQUIN NORMAND n°143 2024 37

Galactée deTivoli

3ème de la finale des jeunes

chevaux

Dès la première épreuve qualificative pour les chevaux de 7 et 8 ans, la fille de Vagabond de la Pomme se mettait en évidence. Lors de la finale à 145 disputée par 15 barragistes, Galactée, montée par le Suédois Fredrik Spetz, dernier couple à partir, décrochait la 3ème place. Une performance qui signifie d'avoir le privilège de participer aux épreuves dédiées du CHIO d'Aix

Galactée de Tivoli (Vagabond de la Pomme) est née chez

Jean-Paul Chauvin à Valognes. Vendue à 3 ans à Sébastien Tence, elle fut montée à 4 ans par sa cavalière l’Espagnole Marina Gibert Raya jusqu’à la finale de Fontainebleau. Troisième du championnat, classée Elite, elle fut commercialisée sur place. Acquise voilà 2 ans par la Suédoise Charlotte Rapp Hamrén auprès des Ecuries Hendrix de Baarlo aux Pays Bas ; elle est montée en épreuve internationales depuis le début de cette année par le Suédois Fredrik Spetz. La propriétaire nous précisait avec délicatesse qu’elle surnommait Galactée : «Lilli» !

• L'élevage Tivoli

Jean-Paul Chauvin, aujourd'hui retraité mais actif au sein du Groupement des éleveurs de Sainte- Mère-Eglise dont il était encore il y a peu de temps trésorier, sans oublier sa fonction de commissaire aux courses de trot, était salarié aux Maîtres Laitiers du Cotentin. Originaire de Saint Germain sur Ay, il s'est établi aux abords de Valognes. De l'élevage Tivoli, issu de la souche familiale, sont nés Fenaud de Tivoli (Umour du fenaud) ISO 153 avec Gilbert Doerr et Clémence Laborde, Quassiopée de Tivoli (Hélios de la Cour) ISO 156 avec la Suissesse Christina Liebherr. Laquelle a produit Vaillant de Tivoli (Toulon) ISO 151 avec Romain Bourdoncle et Axelle Lagoubie, Copain de Tivoli (Dollar dela Pierre) ISO 137. Pour l'histoire, Quassiopée, revenue sur ses terres a produit en 2023 Ninja de Tivoli, un male par Casallo Z. Circée de Tivoli (Tresor) fut

38 EQUIN NORMAND n°143 2024

Coupe des Nations

Les Pays Bas comme en 2023.........devant l'Allemagne

La France bonne 3eme en retrait

Michael Greeve : Un parcours décisif avec Foxpit Grim

Il n’avait pas eu, en première manche, à seller l’excellent Fox Pit Grim (Vigo d’Arsouilles) né chez notre si sympathique compatriote manchoise Pascale Bonnemason à Saint Pierre Langers, puisque ses trois collègues «Orange» avaient bouclé chacun, leur parcours sans faute. C’est lui qui, en revanche, pour le final, tenait la victoire où un éventuel barrage avec les Allemands ; voire purement simplement la défaite synonyme malgré tout de seconde place. En effet, alors que les Néerlandais affichaient un score à zéro, les locaux concédaient 4 points cela avant le passage de leur dernière carte. Sous les vivas manifestement chauvins des spectateurs venus en masse, Richard Vogel assurait un parcours de classe avec Cydello. Restait donc à Michael Greeve de finir la tâche. En optant pour la montre, il jouait gros le garçon. Une touchette dans le triple retint la joie non feinte des Allemands de voir tomber une barre. Mais rien de rien ne sembla perturber la Batave qui tranquillement s’achemina vers l’oxer, puis le vertical final avec certes deux points de temps dépassé mais la victoire pour son équipe.

FOXPIT GRIM

Hongre de 9 ans, fils de Vigo d’Arsouilles, a pour mère Re Garde Moi (Papillon Rouge) née chez Philippe Lecardonnel à Coutances. Il s’agit de la souche d’Almé avec ensuite Si Tu Viens etc ...Performance d’ampleur pour ce cheval qui jusque- là, n’avait pas enregistré une seule place internationale dans le top 10. Foxpit fut vendu foal à Paul Maïs. Il appartient aux écuries Lansink

• Re Garde Moi et Poxpit Grim au concours de foals à Sartilly

by courtesy of Pascale Bonnemason

Marie Pellegrin donne ses galons à Deuxcatsix d'Eglefin

Non pas que les autres aient démérité, mais avec deux parcours sans faute et avec la manière, la Lyonnaise fait définitivement entrer le fils de Vigo Cécé dans le cénacle des chevaux de haut niveau. A 11 ans, l’étalon né chez Claudine Digard à Fumichon dans le Calvados, encore un Normand, a manifestement de très belles perspectives à entrevoir. En devançant d’un point seulement, 12 contre 13, l’équipe slovaque, la France, grande nation équestre s’il en est, met en exergue l’intérêt de ce circuit pour faire évoluer les nations de l’Est dans un contexte européen qui, au moment des élections montre là comme ailleurs la nécessité de faire bloc.

40 EQUIN NORMAND n°143 2024
Photo

Grand Prix « DIE BADENIA »

Richard Vogel le survole avec Cydello

Unscénariste hollywoodien n’aurait pas mieux fait. Il fallait absolument que la vedette montante du saut d’obstacles allemand l’emportât. Comme avant lui Ludger Beerbaum, également membre de l’association organisatrice, l’avait fait. Pour ce faire, Christa Jung revenue au meilleur de sa forme après son terrible accident de cheval en novembre dernier, avait construit un parcours que les cavaliers étrangers, français surtout redoutent. Quarante-six partants, 10 barragistes dont bien entendu le « lokal matador, et les autres jeunes cavalières : Sophie Hinners, sa compagne, Teike Carstensen et Pia Reich, 2 éliminés, 3 abandons. Parfait !

La Suédoise, Wilma Hellström, championne d’Europe par équipe entama les hostilités avec sa jument Cicci BJN peu vue cette année. Remarqué lors du premier tour, le couple mis ses adversaires au pied du mur avec un sans-faute raisonnablement rapide. La marge était large.

En effet, avant le futur vainqueur, tous les autres avaient fautifs, mais plus rapides en particulier Hansi Dreher associé à son puissant Cous Cous. Vogel qui revenait dans son pays bardé de succès au Mexique et aux USA avec Cydello montra la réactivité exceptionnelle du hongre hanovrien de 10 ans. Le fils Cascadello, compense sa petite taille par une énergie qui lui procure une propulsion d’exception. En abaissant, sous les vivas d’une population dense et enthousiaste, le chrono à moins de 42 secondes, soit trois de moins que la Suédoise, il ne laissait que peu de chances aux suivants. C’est Christian Kukuk, le suivant immédiat qui s’en tira le mieux avec Nice van’t Zorgvliet. Avec 6 dixièmes de retard il sera deuxième. Pour compléter le top 5 on retrouve l’incontournable Ulrich Hensel toujours en selle sur Europa H et qui comme en 2023, explosa de joie dès le sans- faute du premier tour.

Côté tricolore, Alexandra Francart est pénalisée de 8 points avec Betty du Prieuré alors que Marie Pellegrin manque le barrage pour une faute malheureuse sur la rivière avec le convaincant Deuxcatsix d’Eglefin.

EQUIN NORMAND n°143 2024 41

Cédric HUREL et FANTASIO FLOREVAL Z

Le Cheval de sa vie

On a lu, entendu, que ce titre national était, pour le quinquagénaire Cédric Hurel qui, avant Fantasio, se voyait cantonné au rang de formateur de jeunes chevaux : une revanche. Le Francilien n'avait à se venger de personne, même du sort, mauvais en l'occurrence, qui l'en avait privé l'an dernier. Mais, le sort si on le convoque et qui se résume à : "l'incertitude du sport", avait souri à Edward Levy de manière fort légitime. Après l'épisode de Fontainebleau, souvenons- nous que Fantasio s'était aussi arrêté dans le Grand Prix de La Baule, le premier auquel Cédric participait, cela avant de remporter avec brio celui du difficile CSIO3* de Deauville.

Le succès de Cédric Hurel repose avant tout sur ce qui fait l’existence même des professionnels de tous les métiers, de toutes les disciplines et davantage encore ceux liés à l’être vivant, dont plus particulièrement le cheval dans sa dimension sportive : l’expérience, la persévérance et c’est le cas, la chance, cadre conceptuel de la vie en général, lié à tous les autres aléas. Pour les cavaliers, tomber sur le bon cheval.

Championnat de France Pro « ELITE »

Les Hurel : Ils parlent « Cheval »

Il faut faire un détour à la fin des années soixante, début des années 70. Jean-Louis Hurel, moniteur d'équitation a épousé Nicole, issue d'une famille d'industriels. Elle est cavalière amateur et secrétaire médicale de profession. Ils fonderont, en s'appuyant, quant au nom, sur des bases historiques, le Haras de Malvoisine. C'est à Senlisse, dans la vallée de Chevreuse que les Hurel accueillent 4 garçons : Jérôme, Christophe, Vincent et Cédric. Le premier quitte, très jeune, le concon familial, les deux suivants y résident toujours et font tourner les écuries, le centre équestre, sans compter d'autres formations.

S'il n'est pas utile de rappeler la carrière internationale de Jérôme, toujours d'actualité mais qui cette année était contraint de lever la main dès la chasse avec Byron du Telman et avant de nous intéresser à celle de Cédric, penchons- nous sur Christophe et Vincent. Le premier, toujours actif en compétition, remportait, en 2013, associé à Reward Sine (Apache d'Adriers), la dernière étape du Grand national organisée à Genainville (78). Cédric était 3ème avec Paola du Terroir (Diamant de Semilly) et Jérôme 5ème avec Urano de Cour au Bois (Baloubet du Rouet). L'année suivante, Jérôme et Christophe terminaient 5èmes de la finale du Championnat de France Elite. Le second, Vincent, inscrit toujours son nom sur les tablettes de la FFE et de la SHF en formant des jeunes chevaux.

Quant à Cédric qui nous occupe, c'est, voilà environ un quart de siècle qu'il quitte Malvoisine pour parfaire sa formation chez les Chenu d'abord. Il y montera P'tit Pol et Un Ricard. Il travaillera ensuite pour d'autres professionnels, avant de s'installer aux écuries de Nessi à Gambais, à l'orée de la forêt de Rambouillet, seulement distant de quelques dizaines de kilomètres de Senlisse.

Photo : Félicités par ses collègues, Cédric Hurel est entouré de ses parents, Nicole et Jean-Louis

46 EQUIN NORMAND n°143 2024

Le Championnat : Un podium imprévisible

Et pour cause. Après la chasse ils étaient sur 30 sur 66 à être séparés de moins d’une barre (4 points). C’est dans ce lot que les meilleurs se retrouveront. Alix Ragot 3ème, pointait au 29ème rang, Simon Delestre, le Vice-champion était 15ème et Cédric Hurel 7ème.

Simon Delestre monte dans le bon wagon

Alors que, comme les autres cavaliers, il n’avait d’autre choix pour participer au CSI5* que de s’engager dans le Championnat de France, le Lorrain a saisi l’occasion pour en faire une belle opération valorisante. Installé dans un système économique particulièrement confortable dans le cadre de la société H créée, pour sa fille Jennifer, par le banquier du Liechtenstein Nicholas Hochstadter, Simon Delestre et son père Marcel y apportent les volets du savoir-faire professionnel ventilé entre compétence équestre, pédagogie et réseau commercial d’envergure. L’aventure débutée avec Berlux, s’est poursuivie avec Dexter Fontenis Z et Tinka’s Hero. Les rapports étroits entretenus avec Janakabhorn Karunayadhaj ont été l’occasion pour Simon de monétiser au sens sportif et le plus positif du terme tous les paramètres évoqués ci-dessus.

Blessée dans la chute de All Pleasure Hero début mars au Qatar, la jeune Thailandaise première de son pays, qualifiée pour les JO de Paris, laissait le soin à Simon Delestre de monter Kinmar Agalux. En le montant au pied levé, il confirmait les qualités de la jument irlandaise de 12 ans qu’il va continuer d’exploiter au niveau international jusqu’au rétablissement de la cavalière de 27 ans.

Alix Ragot............fait "re" parler de lui

A 37 ans, installé dans les écuries familiales près de Chartres, Alix se mettait en exergue avec Thais de Pegase, l’étalon maison qui l’avait, pendant plusieurs années, propulsé sur la scène internationale. Depuis le retrait de l’étalon maison, Alix se construisait un piquet qui lui permettait de garder le contact avec le haut niveau. Coldplay EJ, les jeunes Gold Sky de Pegase et Gotcha de Baerenrain en étaient les piliers jusqu’à l’arrivée fin 2023 de KS Kara (alias QH Sole Mio Santo Antonio), un hongre suédois de 10 ans. Débuté sans performance notable par le Brésilien Mansur, KS Kara, avant un passage chez A. Sueur, faisait un passage éclair à Aix la Chapelle sous la selle du Colombien Roberto Teran Dafur avec qui il obtenait ses meilleurs résultats. Discret jusque-là avec le Français, le fils de Canvas Plus né chez Pernilla Sjöstrand à Stehag, près de Malmö, s’est montré redoutable débordant de force et d’enthousiasme. Un enthousiasme qui permet à Alix de prendre le second accessit et dont il n’est jamais avare.

Harold Boisset, le Montpelliérain vainqueur de la chasse avec sa jument de 17 ans T’Obetty du Domaine (Kashmir) prend la 4ème place et Pierre-Marie Friant, 4ème en 2022, leader avant l’ultime parcours, est victime d’une faute dans le triple après avoir été perfectible sur la spa qui précédait. L’ambassadeur «Selles Meyer», installé à La Chapelle sur Erdre (44), se classe finalement 5ème associé à Urdy d’Astrée (Bouffon du Murier) âgé de 16 ans.

Quant à Sébastien Duplant, 2ème de la chasse, il n’accède pas à la 2ème manche de la finale, victime de deux fautes avec Alpha de Preuilly (Pacha de Preuilly) qui fut champion des 7 ans.

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Pierre-Marie FRIANT Ambassadeur des selles MEYER

A propos de Fantasio Floreval Z

Ilest né chez Evelyne Pater en région parisienne. C'est un fils de Florian de la Vie (Eurocommerce Berlin) et Une Dame du Seigneur (Clinton). Sa souche maternelle est imprégnée de sang normand par l'étalon Aramis de la Cense (Grand Veneur x Furioso) né chez Jacky Mistelli à Moon sur Elle (50). Florian de la Vie a 92 produits enregistrés dont, outre Fantasio indicé 174, deux autres notables à 140 et 133.

Débuté à 4 ans par Cédric Hurel, après 3 saisons avec la fille de la propriétaire et deux autres cavaliers, Fantasio retrouve « son » cavalier au cours de l'été 2019. Il fut acquis pour son épouse Barbara, par ailleurs sa groom, qui le monte du lundi au jeudi. Après quelques belles places à 145, le cheval s'est véritablement révélé en prenant la 2ème place de la finale du Grand national 2020.

En 2021, après une 3ème place de l'étape du GN de Barbaste et 2 de 4ème dans des 150 à Saint-Tropez, le couple s'impose dans les étapes du GN de Notre Dame d'Estrées, d'Auvers, du Mans, et se classe 7ème du GP CSI4* de Rouen.

L'année suivante, ce fut d'abord le premier accessit du GP CSI3* de Nancy avant d'aller à Lisbonne glaner le Grand Prix du CSIO3*, ceux de Macon 3* et Saint Tropez 4*. On se retrouva à Maastricht avec une superbe 4ème place dans le Grand Prix 4* et une 5ème dans celui 4* aussi de Rouen.

L'an dernier, ils débutent en avril par une victoire en 145 dans le GP de l'AEC à Saint-Lô, puis, c'est à Deauville que Cédric et Fantasio s'imposaient dans le Grand Prix du CSIO 3*, effaçant ainsi, d'un trait de plume leurs contre- performances du Championnat et du Grand Prix de La Baule : 2 arrêts. Avant ce succès bellifontain, Cédric Hurel, avait, en levant un peu le pied, on peut l'imaginer, pour préparer cette échéance, ajouté quelques beaux flots au palmarès de Fantasio.

Stratégie manifestement payante. Il reste maintenant pour couronner le tout, à venir une victoire dans un Grand Prix CSI 4, et souhaitons-le 5*.

50 EQUIN NORMAND n°143 2024
Championnat de France Pro « Elite »

Les Normands dans l'histoire

Cavaliers et chevaux bien représentés dans toutes les catégories

Mathieu Billot se classe 7ème avec Lord de Muze, Clément

Boulanger 8ème avec Kipling van Het Beet Jen, Alexis Deroubaix 15ème associé à Feedback des Forêts. Charlotte SpaasLevallois, héroïne de l'édition 2023, prend le 26ème rang avec Dream de Beaufour, devant Julien Anquetin et Gravity Van Het Haverhof. Edward Levy, le Champion sortant n'est que 33ème en montant Elfy du Pic. Sans tous les nommer, ceux capables d'y participer étaient là, sauf les Manchois. Seul Jean-François Filatriau avait fait le déplacement avec Cap Libellule. Le couple vainqueur du GN de Canteleu ne gardera hélas pas un souvenir impérissable de son voyage bellifontain. Fautif sur le et sur le 1 et sur le 2 de la chasse, il abandonnait dans la 2ème épreuve :" Le cheval ne supporte pas les écrans" constatait amèrement le Saint-Lois. La Normandie était représentée dans le Championnat Pro1 par Axelle Lagoubie hélas non qualifiée pour la finale. Camille Conde Ferreira et Faustine Laferrerie terminent dans le top 20 alors que Laurent Goffinet, au bénéfice d'une belle finale remonte 9ème. Il montait " le p'tit noir" Elwoods Blues :" Je vois qu'il progresse bien mais le championnat Elite était trop fort pour lui. Je suis venu parce-que participer au championnat, quel qu'il soit, fait prendre beaucoup d'expérience aux chevaux".

A propos des chevaux normands, dans le Pro " Elite", l'on note la 4ème place de T'Obetty du Domaine (Kashmir) (Photo) née chez Jacques Morin dans la Manche. Du Valon (Kannan) propriété de Jean-Pierre Herpin remarquablement monté par Nicolas Layec est 9ème.

Dans le Pro 1, Geffroy Bouret est 5ème avec Clubber des Forêts (Quamikaze des Forêts et Vodka des Forêts) : du pur Paris de Couvains.

Arnaud Bourdois, le Breton, est Champion Pro2 associé à Gin Fizz des Matis (Contendro) né chez la fille de Marc Houssin à Cheux dans le Calvados. Jin Aboudaram est 3ème avec Enigma de Braize (Utrillo vd Heffinck) né chez Alexandre Boyer à Saint Sever Calvados. Guillaume Blin- Levreton est 4ème et Julien Lavarec 5ème. Avec Elina de Grandry (Qlassic Boimargot) Emma Bodier est 7ème.

Chez les jeunes cavaliers, nouveauté 2024, Alexandre Remaux est champion avec Dragon Boy d'Ick (Vagabond de la Pomme) né au Haras d'Ick dans l'Eure. Baptiste Eichner est ViceChampion en selle sur Black'n Roll (Rock'n Roll Semilly) fils de Ribelia né chez Bernard Leport à Julouville (50). Alice Lainé de la Seine Maritime est 3ème et Eden Leprévost- BlinLebreton du Calvados 5ème

Photo : Harold Boisset et T’Obetty du Domaine

EQUIN NORMAND n°143 2024 51

G RAIGNES

L’Hippodrome provincial de renommée vous accueille

Pour 30 réunions annuelles dont 13 « Premium ». L’anneau manchois se targue d’être le dauphin immédiat de Vincennes.

Son appellation de « Petit Vincennes normand » n’est donc pas usurpée

ENTREE

3 € – *5 € pour le feu d’artifice

Jeudi 13 Juin – 19H00

Jeudi 27 Juin - 19H00

Jeudi 25 Juillet – 19H00

Jeudi 1er Août – 19H00

SAMEDI 10 AOUT – 19H00- Feu d’artifice*

Jeudi 22 Août – 19 H00

Jeudi 29 Août – 19H00

Lundi 2 Septembre – 19H00- PREMIUM

Suivez-nous sur les réseaux sociaux : www.hippodromedegraignes.fr ----

Le Restaurant panoramique sera ouvert Tel : 06 88 18 49 94

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L’Association des Eleveurs de Cheval de Sport de Normandie a tenu son assemblée générale le samedi 20 avril 2024 au Pôle Hippique de Saint-Lô. Après avoir accueilli les membres du bureau, les élus, les éleveurs sociétaires et rendu hommage aux disparus, le Président Michel Mesnil a ouvert l’assemblée générale 2024. Le procès-verbal de l’assemblée précédente adopté, les activités de l’année 2023 ont été détaillées. En commençant par rappeler l’implantation dans chaque département et en précisant l’importance des élevages dans chacun d’eux.

Le détail de chacune des activités : concours d’élevage (foals, 2 et 3 ans), activités commerciales (ventes de foals, Queens Auction), New Tour, a été proposé tant en termes d’ampleur de fréquentation que de résultat financier. Il en est ressorti que l’Association dégage une santé financière saine adossée à une vitalité unanimement reconnue. Trois élèves du Lycée de Thère ont présenté une étude menée auprès des éleveurs afin de connaitre leur niveau de satisfaction de Cheval Normandie et des attentes auxquelles ils souhaitent qu’elle réponde.

Ensuite, Stéphanie Lebranchu Directrice du GDS Manche, après avoir présenté de façon générale l’association a donné des informations plus précises quant à sa volonté de développer le volet équin.

Enfin, et avant la remise des récompenses, le tirage des saillies et le traditionnel repas, il a été procédé au vote pour l’élection des membres du conseil d’administration dont la liste est jointe à cet envoi.

L’élection du Président s’est déroulée une semaine plus tard. Michel Mesnil, Président sortant, était le seul candidat au poste. Il a été réélu pour une période de 4 ans. La composition du bureau figure ci-dessous avec le trombinoscope complet.

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Les Récompenses

Jeunes chevaux -Elevage

Nougat du Lirot – Ideo du Lirot x Impala du Lirot (Cap Kennedy) - né au C.E. de Pirou (Manche)

Champion de France – Catégorie des mâles jeunes – moyenne de 17.68

Noisette de Brion – Jilbert van’t Ruytershof x Vanille de Brion (Opium de Talma) – née à l’EARL de Brion (Manche)

Championne de France – Catégorie des femelles jeunes – moyenne de 17.15

Ladiva du Luot – Delstar Mail x Bledina du Luot (Ilvien des Mielles) – née chez Liliane Dugué (Manche)

Championne régionale des femelles de 2 ans – moyenne de 16.31

Kamaro de l’Abbaye – Ekano DKS x Diaz de l’Abbaye (Nartago) – né au GAEC de l’Abbaye (Manche)

Champion régional 3 ans SPORT (section mardi matin) – moyenne de 16.42

Koachella Tame – Festival d’Argouges x Groseille Tame (Cornet Obolensky) – née à la SCEA Denis Brohier (Manche) Championne régional 3 ans SPORT (section mardi aprem) – moyenne de 16.57

Kaline Charbonnière – Malito de Rêves x Dorée Charbonnière (Padock du Plessis) – née chez Daniel Dairou (50) Championne régionale 3 ans SPORT (section mercredi matin) – moyenne de 16.65

Karta Bella du Lozon – MJT Nevados S x Dolce Vita du Lozon (Kannan) – née chez Laurent Vignaud (Manche)-Championne régionale 3 ans SPORT (section mercredi après- midi) – moyenne de 16.45

Kyleena du Plant – Untouchable 27 x Paula du Plant (Eyken des Fontenis) – née chez Jacky Sauvé (50)-Championne de France des femelles de 3 ans – moyenne de 17.38

Kill Bill du Mesnil – Emerald van’t Ruytershof x Vinca Major V Vlieringen (Dominard) – élevé chez JL Lebourgeois (50)-Champion du testage des étalons des 3 ans

Jolie Girl du Breil - Mylord Carthago x Testarossa Breil (Osiris D’Orion) – née chez Didier Domergue (Manche)-Championne de France des 4 ans femelles.

Virtuose Breil (ex Truman) - Mylord Carthago x Kastana (Kolibri) – née chez Didier Domergue (Manche)

Justmy Express - Orient Express x Quismy des Vaux (Dollar Dela Pierre) – né au Haras des Coudrettes (Calvados)Champion des mâles de 4 ans. Illico Mouche - Kannan x Aqua Mouche (Calvaro) – né au GAEC Mouche (Manche)-5ème du Championnat de France des mâles des 5 ans Ydille de Vesquerie (Hunters Scendro x Tanelle de Vesquerie (Ogion des Champs) – née au GAEC de la Vesquerie (Manche) 2ème du Champ des femelles des 5ans

Harry de Beaufour - Cornet Obolensky x Ramona de Beaufour (Diamant de Semilly) – né chez Eric Levallois (Calvados)- Champion des 6 ans Hot Pleasure Semilly - For Pleasure x Betty Boop Semilly (Diamant de Semilly) – né chez Richard Levallois (Manche)-3ème du Champ de France des mâles des 6 ans

Hoptum de L’Abbaye (Malito de Reve x Amour de l’Abbaye (Diamant de Semilly) – né chez Jean-Jacques Leconte (Manche)- 5ème du Champ. de France des 6 ans

Gloria des Besnards -Cicero Z x Happy Girls (Quidam de Revel) – née chez Jacky et Monique Boudant (Manche)-Championne des femelles des 7 ans

Béryl des Prés - Popstar Lozonais x Ravie des Prés (Djalisco du Guet) – née chez Arnaud Bazire (Manche)-Résultats en CSI3 et 4* Floyd des Prés - Vigo Cece x Osiris des Prés (Papillon Rouge) – née chez Arnaud Bazire (Manche)-Résultats en CSI3 et 4* Jagger Express- Orient Express x Roxy Musik (Alligator Fontaine) – né au Haras des Coudrettes (Calvados)- 2ème du Championnat des 4 ans Jamaica Bay -Plot-Blue x Anastasia (Acorado)-jument née chez Véronique Le Caillec à Millières (50) Elite-2ème du Champ. De France des 4 ans

Izalia Mouche – Candy de Nantuel x Valeska Mouche (Quartz du Chanu) né au Gaec Mouche -Bellet à La Mouche (50) -Championne des femelles de 5 ans

Chevaux dans le circuit international de CSO et de CC

Dynamix de Belheme - Snaike de Blondel x Soudaine du Montet (Cornet Obolensky) – né chez Frederic Aimez (Seine-Maritime)

Citadin du Chatelier - L’Arc de Triomphe x Ulane du Chatelier (Diamant de Semilly) – né chez Jean-Louis Lemasle (Manche)

Valmy de la Lande – Mylord Carthago x Athena de la Lande II (Starter) – né chez Jérôme Leconte (Manche)

Vick du Croisy - Mylord Carthago x Merveille Ducroisy (Vondeen) – né chez Joseph Mauger (Manche)

Bel Canto de Boguin - Grenat de Grez x Nocturne de Boguin (Arpege Pierreville) – né chez Jocelyn Guillemette (Manche)

Epona du Quesnoy - Ogrion des Champs x Quilaura du Seigneur (Nabab de Reve) – née chez Jacques Morin (Manche)

Azaria Dinero - Mylord Carthago x Noire de Tame (Drakkar des Hutins) – née chez Mr & Mme Hebert (Manche)

Triton Fontaine - Gentleman IV x Grenouil Fontaine (Nightko) – né chez Sophie Pelissier Coutureau (Calvados)

Vendredi Biats – Winningmood Vd Arenberg x Liane Normande (Camelia de Ruelles) – né chez Sophie Floquet (Orne)

Valmy Biats – Orlando x Aurelie du Prieure (Hadj A) – né chez Philippe Brivois (Orne)

Viens du Mont - Norway de la Lande x Kaline du Mont (King’s Road) – né chez Maurice Viel (Manche)

Elmundo de Gasco - Dollar Dela Pierre x Waldblute (Gandini Baloubet du Rouet) – né chez Johan Nicolas (Calvados)

Vinci de la Vigne – Esterel des Bois x Korrigane de Vigne (Duc du Hutrel) – né chez Lucien Villotte (Calvados)

Altair de la Cense – Jenny de la Cense x Ninja (Haarlem) – né chez Diego Filipa Horta E Costa (Manche)

Calgary Tame - Old Chap Tame x Davendy (Kashmir Van’t Schuttersho) – né SCEA Denis Brohier (Manche)

Farah Tame - Quadrio Tame x Bora Tame (Panama Tame) – née SCEA Denis Brohier (Manche)

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Le Lycée Agricole de Touscayrats (Tarn), en voyage d’étude dans le département de la Manche

Pour les élèves de BTS Acse, ce stage de développement local avait, pour but la découverte des filières agricoles performantes de la Manche ainsi que l’étude du développement local associé à ces filières.

Pour cette première édition, les formateurs du Lycée, Bérengère Mouroux et Julien Delon avaient choisi la filière bovin lait et évidemment la filière cheval de sport incontournable dans la Manche mais aussi pour le Lycée de Touscayrats qui propose des formations professionnelles hippiques et où de nombreux élèves pratiquent l’équitation. Pour information les trois quarts élèves présents sur ce voyage sont cavaliers et un bon quart se destine à une carrière dans la filière équine.

Les élèves, des filles et un seul garçon, avec Bérengère Mouroux et Annabelle Le Borgne

Au cours d’une semaine riche en visite, les étudiants et leurs formateurs se devaient de visiter le pôle hippique de Saint Lô Ce fut le cas le mercredi 20 mars, jour de concours SHF. Ils ont pu dans un premier temps échanger avec Annabelle Leborgne, chargée de mission filière équine au département, sur les particularités de sa mission et sur l’engagement important du département vis-à-vis de cheval au sens large. Ils ont ensuite rencontré M. Mesnil et Lucille Duval qui ont poursuivi les échanges sur les actions de Cheval Normandie.

L’après-midi a été consacrée à la visite du Pôle Hippique avec Yann Adam. Une demi-journée riche en échange sur les particularités de la filière, l’historique du Pôle Hippique les projets du site et son importance en termes de dynamisme territorial et de rayonnement national et international pour la filière équine.

Les étudiants ont plébiscité ce voyage lors du trajet de retour, au-delà de l’intérêt pédagogique de l’ensemble des visites, ils ont apprécié l’accueil chaleureux et professionnel de l’ensemble des protagonistes cités plus haut, sans oublier : L’élevage de la Mouche et la famille Bellet, La Ferme de l’Isle, Les lycées agricoles de Saint-Hilaire du Harcouët et de Saint-Lô Thère, Philippe Pontis pour la chambre d’agriculture de la Manche.

• Sur la commune de Verdalle, dans le Tarn, au sud de Castres, au pied de la Montagne Noire en Occitanie, le Lycée est situé sur une Exploitation Agricole de 90 Ha au milieu d'un parc datant du 19ème siècle. Depuis plus de 50 ans, nous y avons développé des Outils Pédagogiques de qualité : - Des arbres remarquables et anciens, des haies, une pépinière, servent de support d'études et de travaux pratiques à l'Aménagement et la Valorisation de l'Espace. - Une Exploitation Agricole, avec 70 Chevaux, des juments Anglo-Arabe, des chevaux de Selle, des Écuries (41 boxes, 40 stalles), 4 Carrières, dont une couverte (30 m x 70 m), un Cross sur 12 Ha, des Selleries.

• Bérengère Mouroux, après une quinzaine d’année dans la Manche en tant qu’exploitante agricole (Elevage et valorisation de chevaux) est aujourd’hui enseignante en BTSACSE.

EQUIN NORMAND n°143 2024 59

Le « Printemps »

Avant de gagner quelques jours plus tard le prix Ledoyen (GRIII) à Vincennes, François Lagadeuc, le jockey-driver de Grandcamp les Bains, s’imposait 5 fois sur l’hippodrome de Graignes. C’était le 14 avril.

Il franchissait successivement le poteau en tête avec :

- Kassoumaye (A. de Jésus)

- Kaline d’Erable (Cl. Thomain)

- Ino Paludine (D. Marsault)

- Jeff de Tillard (Ch. Mottier)

- Hougarden (PL. Desaunette

Photo : Freddy Grippeau

Sur l’hippodrome de Graignes, le 18 avril, Tom Compas remportait sa 50ème victoire. Il l’emportait au sulky de Keen on Me. Par ailleurs, le jeune professionnel argentanais, avait, début février le plaisir de voir Ixelle Bleue, dont il copropriétaire avec l’entraineur Antoine Triholet de remporter son 1er quinté +. Ixelle était drivée par JM Bazire son ancien employeur.

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des courses en Basse Normandie

Le1er mai restera une journée mémorable pour Andrea Maillard. Agée de 22 ans, arrivée dans le métier sans avoir suivi d’école professionnelle à cet effet, elle remportait sa 1ère course. C’était au sulky de Jaguar d’Escrit pour l’entraineur A. Randon de Lisieux.

Plus tôt dans la saison, nous avions, par deux fois fréquenté l’hippodrome d’Argentan pour des réunions de galop. Sur les haies d’abord, la chance de voir évoluer le Britannique James Reveley. Il gagnait deux courses avec respectivement Mister Secret et Madrilène. Le 20 avril, en selle sur Hasrd de Brion, il remportait le Prix du Président de la République, l’occasion pour lui qui réside en France depuis plusieurs années de solliciter son titre officiel de séjour.

Plus tard, le 10 avril, Manon Fleury, remportait sa 1ère course. C’est en se faufilant dans un trou de souris que la jeune jockey a ouvert son palmarès en s’imposant d’un nez. Elle montait Kahouna, une jument de 6 ans entrainée par Isabelle Monnier qui, elle aussi, enregistrait son premier gagnant.

Le dimanche de la Pentecôte, jour du Grand Steeple, l’hippodrome de Granville accueillait sa première réunion mixte, sous le soleil. Le Prix des bénévoles, Dieu sait s’ils sont indispensables, un steeple- cross-country était remporté par Florian Besson en selle sur Quart de Coing.

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Le 24 mai 2024, Olivier Paulmier et Vanessa Gau, respectivement Président et Directrice générale de l'entreprise premier fabricant français de camions pour chevaux et leader en Europe, avaient convié près de 250 personnes pour partager le 100ème anniversaire de l’entreprise.

Après les discours de bienvenue prononcés par les dirigeants, les élus ne manquèrent pas, à leur tour, de mettre en exergue l'excellence de la maison. Avant une visite largement commentée de l'usine, la coupure du ruban marqua non seulement le 100ème anniversaire mais aussi la sortie du 10.000ème véhicule fabriqué à Avranches et l'agrandissement des locaux qui sont passés de 10 à 14.000m2. Outre la construction d’une cafeteria de standing pour accueillir les 180 salariés, de nouveaux ateliers, ce sont aussi de nouveaux outils de production tel un robot de peinture unique en France qui ont été installés.

De l'eau a coulé sous les ponts de la Guérinette depuis qu'en 1924, en mai précisément, Emile Théault, âgé de seulement 22 ans, installé comme carrossiercharron, démarra l'aventure. S'il fallait remettre cet évènement qui s'avérera majeur pour le rayonnement d'Avranches, dans le contexte historique de cette année-là, on dirait que les frères Laurent et Seguin inventaient la télévision. Pour les férus de cyclisme, c'est dans la Manche que l'histoire du Tour de France se forgea une légende. En effet, le 26 juin, lors de l'étape Cherbourg-Rennes qui vraisemblablement passait à Avranches, le journaliste Albert Londres, au café de la gare de Coutances, à la suite de l'abandon brutal des frères Pélissier pour protester contre les conditions inhumaines de course, écrivit dans le Petit Parisien, ce mot resté célèbre : "les forçats de la route".

Tout a bien changé depuis. Tellement changé qu'à l'époque c'est le cheval, peut-être pas forçat mais diablement sollicité, qui transportait tout : marchandises, personnes, canons etc. Aujourd'hui, c'est Théault, fer de lance en la matière, qui, chaque jour, innove pour les transporter dans des conditions de confort d'exception. Et pour longtemps !

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Concours SHF SARTILLY Baie Bocage

Une journée en immersion au cœur de l’élevage manchois

La Société Hippique Rurale de Sartilly organisait, du 21 au 23 mai, sa session annuelle de concours SHF pour les jeunes chevaux de 4,5 et 6 ans. Après une première journée perturbée par la pluie, grâce au travail accompli dans la soirée et le vent de la nuit, le terrain en herbe que ses initiateurs avaient voulu, voilà un quart de siècle, un peu comparable à celui de Dinard, se montrait en parfaite condition. Les stigmates de la veille avaient disparu et le soleil aidant, avec un vent "gaulassant", tout s'est déroulé dans ce qu'il faut bien oser appeler : le paradis ! "Gaulassant", c'est ainsi que s'était exprimé le feu Louis Fardin, nous étions à la même époque de 1997, lorsque je l'avais rencontré alors que partions dans ce champ entouré de haies de cépées de châtaignier, observer la mère de Baloubet du Rouet. Un moment inoubliable.

C’est avec, en fond d’écran, la ferme de Daniel Dairou, créateur de l’affixe Charbonière et plus particulièrement sa fameuse Chipie, qu’évolua au cours de cette journée consacrée aux 3 générations, une centaine de chevaux, sous l’œil bienveillant et critique à la fois, de tel ou tel père fondateur de la SHR comme Albert Blin-Lebreton. Cela, pendant, qu’affairés en coulisses la fratrie Levêque et autres bénévoles, s’affairaient pour satisfaire cette confrérie équestre au moment de la pause méridienne que dans nos zones rurales l’on nomme plus simplement le casse- croûte.

Au hasard de la génération la plus jeune on relevait le nom de Kartani du Rouet monté par Léo Nerzic. L’élevage Fardin bien présent présentait ce mâle, fils de Cartani et Kastille du Rouet, une fille de Narcos II. Sa mère, El Ira du Rouet (Galoubet A) est la sœur de Baloubet du Rouet. Elle compte 24 produits enregistrés.

Dans la génération des 5 ans, restons aux frontières bretonnes avec Joker de Laume, un mâle par Mylord Carthago et Vespa de Laume par Dollar du Murier né chez Denis Morel, le plus proche voisin des Fardin.

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L’épreuve des 6 ans au chronomètre constituait le clou de la journée. Il fallut attendre la quasi fin de la trentaine de concurrents pour que le podium se dessine.

Montée par le percutant Victor Cherré, Inuline de Vains l’emporta. Elle est née au Haras du Fougeray, propriété de la famille Bihl à Bacilly. Fille de Lauterbach, elle a pour mère Mutine de Vains par Adelfos. Aurore de Balme (Narcos II), mère de Mutine fut indicée 152. Isis de Tatihou (Cicave du talus) monté par Camille Piot est 2ème alors qu’Iskabdar Bérence (Satisfaction FRH) monté par Pacôme Heurtaux est 3ème

Suivent : Izabella de Vesquerie (Ogrion des Champs) née au Gaec Vesquerie des frères Coulombier, dont Jérôme est le cavalier mais aussi Président de la SHR. On attendait Ydille de Vesquerie (Hunters Scnedro) qui fut Elite à 5 ans mais une faute la repousse dans le classement.

Belle prestation d’Ilaria de Coquerie, montée par Mickael Duc. Née chez Raphael Dulin à Subligny, c’est une file de Corrado du Moulin. Sa mère Poésie de Coquerie (Heartbreaker) est la sœur utérine de Déesse de Coquerie (Consul de la Vie Z) ISO 159, Ugano de Coquerie (Indoctro C) ISO 162 et la sœur de Team de Coquerie, ISO 162.

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La Région Normandie soutient les investissements des entreprises équines de demain

Depuis 2015, le Région Normandie, précurseur en la matière, a affiché sa volonté de soutenir les investissements en cohérence avec les enjeux de demain. Ils sont cofinancés avec l’Union européenne dans la cadre du FEADER. Durant ces quelques années près de 400 entreprises se sont vues attribuer 11 millions d’euros.

Le plancher des dépenses éligibles est fixé à 10 000 € et le plafond des dépenses éligibles à 300 000 € sur la durée totale de la programmation (20232027). Le taux d’aide de base est de 30% avec certaines variantes

Pour cette présentation à la presse, la Région Normandie avait délégué Madame Sophie de Gibon,

C’est à Cesny aux Vignes, ni en Bourgogne, ni dans le Bordelais, mais tout près de Mézidon, aux portes Pays d’Auge, que Guillaume Lambertz, la quarantaine et son épouse Dorothée ont, à partir d’une page blanche, sur 8 hectares, fait sortir de terre un établissement équin.

Lui, ancien technicien à la Chambre d’agriculture, cavalier amateur, elle pétrie de formation et de compétences agricoles nombreuses ont démarré cette aventure voilà 7 ans. Avec un oncle installé dans le pur-sang en Irlande, un autre dans le trotteur dans la Mayenne, il ne fait pas de doute que la fibre équine a bien imprégné Guillaume

Formé au shiatsu équin et à l’éthologie, il pratique le débourrage et le pré-entrainement essentiellement de pur- sang sans compter l’accueil de poulinières. Les Lambertz ne dédaignent pas l’élevage dont les premiers produits se détendent allègrement dans les paddocks.

C’est autour d’une belle demeure de construction récente que le couple a bâti sa structure. De larges paddocks, des boxes ouverts sur l’extérieur se rapprochant de l’écurie active, ils offrent aux chevaux des conditions de vie en cohérence avec ce qu’exige le bien être.

Les investissements qui ont été éligibles au soutien régional concernent, une piste de 900 mètres en copeaux de bois, une quarantaine de boxes dont certains pour le poulinage, un marcheur, un hangar de stockage de fourrage et de matériel, des bureaux et un local de convivialité pour le personnel.

Les perspectives de rentabilité sont encourageantes : « Lorsque j’ai envisagé cette activité, j’ai su par mes collègues de l’installation qui tablant sur une année, s’apercevaient qu’après 6 mois c’était plein. C’est la seule activité équine dans notre région dans laquelle nous ne sommes pas assez nombreux. Les clients viennent de France, d’Europe, de partout dans le monde en fait. A terme, j’envisage embaucher de 5 à 7 personnes ».

Labellisée EquuRES, l’Ecurie Timoline (du prénom des deux enfants Timothée et Coline) a bénéficié d’une aide de 51.000 €

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Sur cette page

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COUPE DES NATIONS

Après Abu Dhabi et Rome...........et de 3 pour l’Allemagne

Malgré la concurrence du Global Champions Tour de Cannes qui avait rallié les engagements de grosses pointures mondiales dont Julien Epaillard, Ben Maher, Harrie Smolders ; c’est d’ailleurs le Normand qui s’impose avec Dubai du Cèdre ; la manifestation phare du calendrier international français n’était pas en reste. Surtout avec une équipe d’Allemagne auréolée de ses succès d’Abu Dhabi et de Rome. Les cavaliers d’Outre-Rhin étaient favoris. Ils ont gagné. Ils ont, comme toujours, mis en évidence, outre leur capital cavalerie, un esprit d’équipe qui fait référence et dont nous manquons parfois.

Avec 1 point de temps dépassé au compteur de Simon Delestre l’un de nos représentants les plus capés, c’est surprenant mais, comme le disait Henk Nooren : « ça peut arriver ». Surprenant d’autant qu’en deuxième manche le Lorrain prenait une marge du plus de 2 secondes sur le temps accordé. Sans cette fatidique incartade, nous aurions eu un barrage qui, comme cela se déroule parfois apporte à la Coupe des Nations, la ferveur finale que seule La Baule et sa piste en herbe belle comme jamais cette année, peut engendrer.

Les Américains avaient bien commencé

Surtout après le magnifique sans faute de Carl Kook et Caracole de la Roque, le couple vainqueur du GP de Rome. Hélas, dès le passage de Ken Farrington et ses deux refus brutaux sur le double après la rivière avec Landon on sentit la fébrilité gagner les Yankees. Ce qui n’empêcha pas Lillie Keenan de boucler un parcours limpide associée à Argand de Beliard. Aron Vale, quant à lui maintenait le cap avec 4 points pour Carissimo 25. Le retrait de Farrington pour la seconde manche et les 20 points accumulés par ses compatriotes les clouèrent au pilori de l’échec.

74 EQUIN NORMAND n°143 2024 CSIO de France LA BAULE

La France : peut mieux faire

Pour la France Olivier Robert et François-Xavier Boudant, pourtant sonnés par la petite déception de Simon Delestre, réussiront à réaliser deux parcours sans pénalité qui mettent en exergue le pragmatisme reconnu depuis longtemps de ces deux professionnels. A propos de Roger-Yves Bost. Egal à lui-même, le cavalier de Barbizon n’a pas ménagé ses efforts pour sortir le meilleur de son Delph. Piégé par la rivière en première manche, il sort le grand jeu et le « body language » qu’on lui connait pour « péter » un sans-faute.

Les autres

Les Belges, après une première manche en demiteinte reprenaient des couleurs pour la seconde. Quel Homme de Hus bien « Guéry », montrait qu’à 18 ans, il n’a rien perdu de sa superbe et Wilm Weirmer, le placide, bouclait un double sans faute avec Iq van het Steenje, sa fille de Toulon lauréate en 2022 de la Coupe du Monde de Malines. Grâce au double sans faute aussi de Max Hühner et Elektric Blue P, l’Autriche confirme sa médaille européenne avec un parcours clear de Khatarina Rohmberg et Cuma et un autre de Gerfried en selle sur son puissant Naxcel V.

Classement

1- Allemagne – 4pts

2- France – 5pts

3- Belgique - 12

4- Suisse - 16

5- Autriche - 24

6- Etats Unis - 24

7- Brésil - 25

8- Suède – 32

L’Espagne avait été éliminée après la 1ère manche

EQUIN NORMAND n°143 2024 75

Au tour de Shane SWEETNAM après Denis Lynch et Shane Breen

Depuis sa création en 1963, le Derby de La Baule demeure la propriété incontestée du Brésilien Nelson Pessoa. Si, aujourd’hui, les Irlandais dominent le sujet ; il faut rappeler qu’ils ne comptent que 5 victoires. La première en 2012 avec Dennis Lynch et Night Train dont le tour d’honneur est resté dans les mémoires avec cette collision sur la brouette de fleurs. En 2015, c’était au tour du jeune prodige Bertram Allen avec le Kwpn Will Thing L pénalisé de 4 points.

Un parcours renouvelé

Sans changer radicalement les rayures du zèbre, le chef de piste Grégory Bodo avait concocté un parcours rallongé parsemé de nouveaux obstacles naturels, 5cm de plus et une meilleure dotation. La présence du speaker, très en verve, au milieu de la piste tout cela, donna un tonus supplémentaire à une compétition qui demeure avant tout du spectacle. Et du beau spectacle.

Shane Sweetnam un habitué

Si Irandole du Flot, la jument SBS de l’Irlandais participait à son premier derby, Shane y est rompu depuis 2010. Cette année -là, il se classa 5ème avec Little Emir. L’année suivante, pas de derby mais la victoire dans la Coupe des Notions avec Amaretto Darco (Darco x Tenor Manciais). Une Coupe dont on note, pour l’histoire que le seul double sans faute fut réalisé par Judith-Ann Melchior et As Cold As Ice. En 2012, il était 7ème avec Traffic Boy. Engagé en 2017 et 2019, il fut non partant.

Seulement 16 partants

Voilà encore cinq ans, on en comptait plus de 20. Cette année, comme on l’a dit, tout était fait pour qu’il soit attractif. Sans entrer dans le détail des résultats, un certain nombre de concurrents ne fit que de la figuration dans un exercice qui, hélas, demeure une niche. En revanche, ceux qui montèrent sur le podium firent preuve de beaucoup de dextérité. La 3ème en particulier. Britannique, c’était pour Lily Attwood, comme pour son cheval Johnnie Walker, formé par le Français Robinson Maupiler, leur premier derby. Etonnant. Une toute, toute petite touchette sur la rivière la prive de la victoire. Quant à Steve Guerdat, il avait sellé Easy Star de Talma, son étalon SF de 10 ans avec lequel il remportait, l’an dernier, le derby de Falsterbo, avant de se classer 3ème de celui de Dinard. Sans faute, il décroche le 1er accessit. Dernier à partir Shane Sweetnam, Vice-Champion d’Europe par équipe l’an dernier à Milan avec son crack James Kann Cruz, âgé de 43 ans, vit depuis une vingtaine d’années aux USA. Il monte Irandole du Flot depuis la fin de l’année 2023. Avant, elle avait été, en Belgique, formée par la native Pascale Haep. Sous le soleil baulois, la fille de Vivaldi du Seigneur boucle son parcours

76 EQUIN NORMAND n°143 2024 LE DERBY 2022-2023-2024 :

« HAT TRICK » irlandais

DERBY : Quesaco ?

Bien malin qui peut trouver une explication rationnelle à tout ce que l’on nomme derby et ce qui s’y rapporte. Etymologiquement, on se reporte à un anglicisme qui définit une rencontre sportive entre deux localités proches : Lyon et St Etienne en football par exemple.

Par ailleurs, outre d’être, une paire de chaussures, un fromage, DERBY est une ville anglaise dont le comte créa en 1780 le derby d’Epsom, cette course d’obstacles renommée. Dans le même esprit on connait les derbys de Curragh en Irlande, du Kentucky à Louisville aux Etats Unis. Hambourg revendique celui de courses de plat et celui, fameux, le premier d’ailleurs en CSO. En effet, la légende dit que les organisateurs d’Hickstead venus se renseigner en Allemagne, c’était en hiver, avaient mesuré la banquette couverte de 30 cm de neige, d’où la leur plus haute de cette différence.

Les derbys de CSO, outre ceux d’Hickstead et Hambourg sont rares. Falsterbo en Suède, Eindhoven aux Pays Bas puis Dinard et La Baule, complètent la liste. En Irlande, tous les cavaliers sont formés sur ce qu’in appelle les « Point to point », des parcours de plusieurs kilomètres en terrain naturel.

Pour compléter le tableau, il faut se souvenir que voilà 30 ans, dans la Manche, on courait des derbys à : Moyon, Vauville, La Haye Pesnel, Brécey et surtout, sur une idée de Fernand Leredde au NHS avec cette célèbre épreuve dont le classement se faisait sur un derby et un parcours de CSO à 150. Enfin, pour ce qui est de La Baule, les « Derby de La Baule » répondent parfaitement à l’étymologie puisque qu’on en recense, en tennis, en voile en beach volley etc..

Photos : Gauche , Sweetnam- Guerdat-Attwood . Droite : Sweetnam

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LA HAYE PESNEL

Maelle MARTIN et la locale ESKY MOUCHE

C’est au prix d’une option osée mais payante que la cavalière s’est imposée dans le Grand prix du Conseil départemental de la Manche.

Associée à Esky Mouche, une jument de 10 ans née chez les Bellet à La Mouche qui réalise par ailleurs une première à ce niveau, elle donne une dimension particulière au dynamisme de la SHR de la Haye Pesnel que Julien Bellet préside. Malgré des préparatifs contrariés par la pluie, le concours réunissait près de 1000 engagés avec la présence de la Championne olympique Pénélope Leprévost. Outre une réussite sportive d’exception, l’on nota une affluence populaire d’ampleur. Son enthousiasme fut sublimé par le soleil dont l’existence commençait à être mise en doute.

Epsy Mouche est une jument de 10 ans par Quintus et Ulisca Mouche par Kannan. Julien Bellet, Président de la SHR et naisseur de la jument gagnante ne cachait pas son bonheur en guise de cerise sur le gâteau eu égard à la réussite de la manifestation " Je suis naturellement très heureux pour tout. Epsy avait été vendue à 3 ans lors de ventes aux enchères. Elle nous avait été rendue. Mathieu (Bellet) l'a montée à 4 ans, (NDLR Jean-Marc Le Guennec à 5). Romain Duguet, (NDLR le compagnon de Maelle Martin) en avait acheté la moitié. Depuis nous l'avons vendue à un investisseur. Les résultats sont là". En effet, avant ce succès, le couple Martin- Epsy a cumulé les podiums à 145 dans des épreuves particulièrement bien dotées, en particulier au Portugal. Ceci étant, La Haye Pesnel constitue sa première victoire à ce niveau.

Si Julien Bellet, regretta de ne compter que 26 partants dans le Grand Prix, outre le beau temps, il se réjouissait d'avoir enregistré l'engagement de Pénélope Leprévost et de sa fille Eden, venues avec de nombreux chevaux. Maelle Martin, Pauline Guignery, lauréate l'an dernier, Florian Angot, vainqueur du concours associé d'Hérouville St Clair, mais aussi Arnaud Bourdois, Champion de France Pro 2 et bien entendu Axelle Lagoubie, donnaient belle allure à ce Grand Prix doté de 18.000 Euros construit par le très perspicace Vincent Molard.

Lequel, très humblement, reconnut qu’avec un chrono un peu plus serré et peut-être l’avant dernier obstacle légèrement plus haut, il aurait évité à l’infortuné Thomas Rousseau de passer à côté de la prime. En effet, la dotation se limitait à 8 prix. Il termina 9ème et dernier des barragistes.

Pour ce qui fut du déroulement de ce final, on retiendra que le Breton Anthony Le Goff établit le premier sans faute. Un sans-faute très énergique bouclé par le Finistérien de Lannilis, grâce au dynamisme de Fidji des Trois Croix (Canabis Z) né dans les Vosges. Le Goff se classe deuxième. Les Leprévost, mère et fille respectivement en selle sur Ike et Ehning Flamingo complètent le quinté sans faute en 4ème et 5èmes places. Pour sa première sortie à 145, Axelle Lagoubie décroche le second accessit.

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Aurait-on pu imaginer un autre scénario. Maelle Martin avait bouclé un premier tour assez serein avec Epsy Mouche. Pour gagner, elle devait terminer en moins de 40.67. Rouler plus rapidement ou parcourir moins de terrain. En choisissant d'être la seule à passer devant le puits qui siège en haut de la piste, elle prenait le risque d'aborder le vertical suivant dans un angle périlleux. Pari réussi et un chrono de 37.67, soit trois secondes pile de moins que le 2ème. A propos des chronos, il est amusant de noter que les 3,4 et 5èmes, sont dans la même seconde avec 1 dixième de différence.

Classement

1- Maelle Martin/Epsy Mouche 0 et 37.67

2- Anthony Le Goff/ Fidji des Trois Croix 0 et 40.67

3- Axelle Lagoubie/Gaufrette des Roches 0 et 41.11

4- Eden Leprevost-Blin Lebreton/Ike 0 et 41.21

5- Pénélope Leprevost/Ehning Flamingo 0 et 41.31

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Grand National

La Bretonne Margaux Rocuet

devance le Breton Arthur Le Vot

Le Grand national fait toujours recette. Il se suffit à lui-même et n’a pas besoin d’habillage. Il poursuit avec sérénité sa 17ème saison.

Souhaitons ardemment qu’en 2025, avec une nouvelle équipe fédérale, la pérennité du circuit soit assurée. Depuis le début à sa tête, fidèlement et efficacement assisté de Marie Guibet, Jean Morel n’a jamais manqué une seule étape qu’elle soit de dressage, de complet ou de CSO. Ainsi, juste avant l’étape de Deauville avait lieu celle de dressage à Macon et ainsi de suite sur le terrain certes mais aussi en coulisses pour élaborer les règlements, gérer les écuries etc etc.

L’étape de Deauville a été une belle réussite sportive avec le plein dans toutes les épreuves et une cinquantaine de partants dans le Grand Prix. Idéal. Margaux Rocuet s’impose devant Arthur Le Vot et Eden Leprévost- Blin Lebreton. Un beau podium.

7 barragistes, un très bon compromis

Avec 47 couples au départ, comment faire mieux avec en plus tant un premier tour qu’un barrage qui ont ravis, concurrents et spectateurs venus en nombre.

Après les 4 points de BBC - Bernard Briand Chevalier avec Dahna de Ponthual, le message parvenait à Eden Leprévost Blin Lebreton qui en selle sur Ike, se posait en générale en chef, pour assurer le premier sans faute et une 3ème place sur le podium.

Jean-François Filatriau, brillant, avait survolé le premier tour à bord de son avion de chasse Cap Libellule. Hélas, un piqué un peu osé pour aborder la ligne finale avec un blocage du train d’atterrissage lui ôtait toute chance de victoire.

Arthur Le Vot confirmait la sérénité vue au premier passage de Djinn Cécé. Outre un sans- faute, il volait la vedette - pour un court instant- à Eden. En effet, Margaux Rocuet qui, en passant, n’avait pas piqué un flot du week end partait le couteau entre les dents aux rênes d’Iliade kdw Z pour accrocher la victoire au tableau de chasse de l’écurie familiale et ce avec presque une seconde d’avance.

82 EQUIN NORMAND n°143 2024 DEAUVILLE

L’Ecurie Saint-Lô Agglo / Equin normand en force

Equin normand avait délaissé La Baule pour se porter en soutien des 3 membres de l’Ecurie Saint-Lô Agglo/ Equin normand créée dès le début du circuit en 2008 et depuis toujours avec Alexis Gautier et Benjamin Devulder auxquels s’est jointe en 2021 la jeune et talentueuse Ramatou Ouedraogo.

Pour la première fois, eu égard aux programmes des uns et des autres, outre d’être venus avec de nombreux chevaux, ils étaient tous les trois engagés dans le Grand Prix.

Et c’est, nous nous en réjouissons tous au-delà des déceptions des deux gars, pourtant valeureux, Ramatou Ouedraogo, Normande depuis quelques temps, qui tire son épingle du jeu.

Associée au formidable étalon du GFE, Jilbert Van’t Ruytershof totalement remis de sa blessure, la jeune cavalière boucle son parcours initial sans faute avec hélas deux points de temps dépassé qui la privent du barrage. Malgré cela, la représentante de la plus ancienne écurie du Grand national décroche la 7ème place et les quelques points qui vont avec pour le classement général de l’édition 2024.

Par ailleurs, Ramatou se classe 3ème du Grand Prix des 7 ans avec Hacuna Matata

Benjamin Devulder était 6ème du barrage de la 145 du vendredi avec Doris Platière

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Jean-Claude OURSIN

86 EQUIN NORMAND n°143 2024 Les Normands des Haras nationaux

: de Père en Fils

Plus connu aujourd’hui comme animateur à succès de l’affixe de Biéville, ce village typique du « countryside » manchois proche de Torigny sur Vire, Jean-Claude Oursin est un pur produit de l’institution des Haras nationaux. Après son père qui déroula toute sa carrière à Saint-Lô, c’est lui qui, après y avoir passé les débuts, porte sur ses états de service les noms d’Annecy, Rosières aux Salines, Lamballe. Après 35 ans de service, il termine sa carrière, avec le grade d’Adjudant-Chef, à Landivisiau. Voyage au cœur de la vénérable institution avec l’un de ses fidèles serviteurs.

La mémoire du père

Lorsque Jean-Claude nait le 27 juillet 1945 à Siouville dans la ferme où sa mère elle-même avait vu le jour, son père Fernand, âgé de 33 ans, est détaché du Haras de Saint-Lô, aux Pieux pour la saison de monte. Il a une sœur de 2 ans plus âgée. Un frère viendra 18 ans plus tard.

Au cours de sa carrière, Fernand séjourna, outre les Pieux, dans différentes stations pour terminer en tant que second à Percy. Son fils se souvient plus particulièrement du séjour de la famille à Bény Bocage : « Les gardes partaient à cheval de Saint-Lô. Ils s’arrêtaient pour faire collation à Torigni où était, il y encore quelques années, le restaurant l’Alpado. Un véhicule emmenait le matériel, selles et autres ainsi que les familles avec les poules et les lapins. On logeait dans des genres de boxes aménagés. Pour l’école, on commençait l’année scolaire à Saint-Lô et à partir de fin février on allait où notre père était stationné. Bien entendu, j’allais au catéchisme. J’ai fait ma communion dans le Calvados. C’était un an plus tôt que dans la Manche. En arrivant sur place, on était accueilli par le maire et les conseillers. Tout juste s’il n’y avait pas la musique ». Il poursuit avec l’enthousiasme qui traduit sa volonté de laisser la mémoire de cette époque :

« Le dimanche matin, mon père se mettait en grande tenue pour aller, à la sortie de la messe, dans certaines communes du canton ( Il y avait une station par canton), présenter face aux propriétaires privés, l’étalon de travail, percheron ou cob », conclut Jean-Claude en précisant que son père, après Vire et Sainte- Mère- Eglise à cette époque avec l’Adjudant Maillard à qui était réservée cette station un peu huppée, termina sa carrière en 1974 à Périers où pour l’histoire étaient stationnés : Un Prince, Juriste et Débuché.

Des débuts chez les trotteurs

Le certificat d’études acquis, le jeune Jean-Claude intègre l’école des palefreniers du Haras du Pin. Le Versailles du cheval accueillait aussi l’école des directeurs. Avant d’être affecté dans tel ou tel établissement, ils passaient là pour recevoir une formation dédiée à la fonction et plus particulièrement une remise à niveau à cheval : « C’est nous qui sellions et préparions les chevaux. Inutile de dire qu’ils ne faisaient pas de pansage. L’Adjudant Roland Hay qui fut plus tard affecté à Saint-Lô comme chef de dépôt, était chargé de cette formation. A l’époque M. Charpentier qui vint plus tard aussi à Saint-Lô était Directeur de l’école. M. de Poncin était Directeur du Haras du Pin. M. de La Motte Rouge qui dirigea aussi Saint-Lô était Sous- Directeur ».

A l’issue de ces deux années, le jeune Jean-Claude, il a 17 ans, se prend d’intérêt pour les trotteurs. Il devient apprenti chez Pierre Arson : « A l’époque on s’entrainait au Tremblay. Les apprentis ne faisaient que du trot monté. En course on partait avec 25m d’avance. Je n’ai pas gagné de course. J’ai dû me contenter de places de 3ème, 4ème ».

Deux ans plus tard, ce fut l’appel sous les drapeaux. Pensant être affecté dans la cavalerie, il atterrit dans l’aviation. Enfin, juste pour l’administration et l’uniforme, car en vérité, à l’issue des classes et d’un stage de formation, il devint chauffeur de car. Et ce jusqu’au terme de ce qui, au milieu des années 60 durait 16 mois.

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Fernand Oursin et son épouse, les parents de Jean-Claude

L’appel des Haras nationaux est le plus fort Rendu à la vie civile, le temps de s’en remettre si l’on peut s’exprimer ainsi, le jeune Saint-lois travaille chez Saint- Cricq, le négociant en foin et fourrage qui détenait le monopole sur la place. Sans aucun doute avisé des conseils paternels, il postule pour les HN : « J’ai passé un examen banal qui constituait à calculer la ration ». A cet instant il est utile d’approfondir le sujet « A cette époque dans les haras, on nous donnait par cheval et pour 3-4 mois une certaine quantité de foin, d’avoine et de paille. Il fallait donc savoir gérer les quantités. C’est pour cette raison que l’on ramassait les crottins afin de ne pas gaspiller la paille par exemple ». Jean- Claude rappelle que chez Saint- Cricq qui fournissait la paille, il passait outre au Haras, chez les éleveurs de trotteurs -il évoque Louis Sauvé à Bacilly-, charger le fumier pour le livrer aux champignonnières dans le Maine et Loire.

Fort de sa réussite à cet examen, Jean- Claude Oursin intègre le Haras de Saint- Lô en février 1966. Il est affecté à la station de Sartilly pour les 4 mois que durait la saison de monte. De cette année, il se souvient du pur-sang Le Mioche dont il précise qu’il était borgne à la suite d’un accident à Auteuil.

L’établissement de Saint-Lô comptait une petite centaine de personnes. L’Adjudant Maillard était chef de dépôt c’est-à-dire en charge des gardes. Outre le Directeur et le Sous-Directeur, on comptait également les deux surveillants, essentiellement des administratifs qui organisaient les concours, géraient les cartes de saillies. Parmi eux un certain Weygand, petit-fils du général, héros de la 1ère guerre mondiale. Ces surveillants, rapporte Jean-Claude, portaient une attention spéciale à la détection des fausses cartes de juments : « Je l’ai vu en déchirer ». Plus tard, ces surveillants seront remplacés par des techniciens. Pour mémoire, à cette époque, celle de la reconstruction, rappelons-le, le personnel était logé dans des barraques en face du Haras : la Cité Verte, au Haras et Route de Saint Jean.

Le Haras abritait près de 300 chevaux répartis ainsi : Ecurie N°1 les Pur-sang, Ecurie N°2 les chevaux de selle, Ecurie N°3 les Percherons, Ecurie N°4, moitié Selle, moitié Cobs, Ecurie N°5 les Cobs, Ecurie N°6 les traits percherons, Ecurie N°7 les Trotteurs, Ecurie N°8 les chevaux d’attelage, sans oublier l’infirmerie. A propos de l’infirmerie dont le vétérinaire fut Mr Bozo, c’est là que le père de Jean-Claude termina sa carrière en tant qu’infirmier. C’est lui qui intervenait en première instance pour prodiguer les soins avant d’alerter le vétérinaire.

De Sartilly, à Trévières, Périers....avec papa, La Haye Pesnel

Après son année de stage à Sartilly, Jean-Claude est affecté à Trévières où il restera 3 ans. Entre-temps, il convole avec Colette, alors employée de maison chez M. Bozo. Dans le Calvados il s’occupera de Nankin, Verbois, du trotteur Nystag etc.. Puis ce fut, en 1970, Périers avec son père, pendant un an. Les étalons avaient pour nom : Un Prince, Juriste, Débuché, Pont d’Ouve. Ensuite direction La Haye Pesnel pour 3 ans. Là, avec Gosselin comme chef de station qui, précision, à la faveur de sa belle écriture, rédigeait les cartes de saillie. Les étalons avaient pour nom Cold Slipper, le pur-sang et le fameux Ukase dont il confirme le caractère difficile. Au cours de ces années,de Saint-Lô vers les stations, les chevaux vers les stations étaient acheminés en camion par un certain débutant appelé Jean-Paul Lepetit. En 1974, le « graal » avec la station de Sainte-Mère-Eglise, pour quelle raison la plus huppée. C’est là que l’Adjudant, Roland Haye à l’époque, prenait ses quartiers.

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C’est le moment où Jean-Claude évoque le déroulement de la monte qui ne se pratiquait qu’en main : « Les saillies avaient lieu chaque jour, 7 jours sur 7, un peu moins le dimanche quand même, à 8h, 11h et 16 heures. Au préalable, à Saint-Lô, au cours d’une cérémonie bien huilée, se déroulait le tirage au sort des cartes de chaque étalon, 60, 80 ou 100 selon les années et la notoriété des reproducteurs. Les juments étaient sélectionnées en fonction des points Pace, d’abord les 7, 6,5 etc.. Le chef de station et les responsables détenaient quelques cartes supplémentaires qu’ils distribuaient par exemple en récompense à l’occasion des concours de pouliches de 3 ans. C’était en un mot pour faire plaisir ». A Sainte-Mère, où Jean-Claude restera 4 ans, les étalons de renom dans ce temps-là avaient pour nom Uriel, Enfant Terrible et Francilius : « Ah celui-là » ! vitupère JeanClaude « Il fallait des fois deux heures avant qu’il ne saillisse. Le dimanche par exemple, tu voulais partir et ce monsieur te faisait attendre ».

Il faut bien rappeler que, fondés sous le régime napoléonien, les Haras nationaux, revêtaient, dans leur fonctionnement, eu égard à leur vocation première, un caractère militaire, qui dans son scénario comportait, entre-autre, les fameuses inspections « Tous les ans, l’Inspecteur général, faisait le tour des différents haras. D’abord, nous étions tous alignés par rang d’ancienneté, en uniforme bien sûr. Nous présentions, devant nous, la selle, les effets de pansage, les étriers. Ensuite, on se présentait par peloton de 6 à cheval. Certains qui ne montaient pas beaucoup où pas du tout avaient les chevaux de trait », s’amuse Jean-Claude en évoquant cette époque.

Au cours de cette période de renaissance des Haras entre 1945 et la dissolution au début des années 2000, les familles étaient un peu nomades. Femme et enfants suivaient le père de famille. Il n’y eut jamais de femmes dans les stations. Colette Oursin ajoute : « On n’était pas toujours bien logés ».

C’est d’ailleurs à cause du logement qu’Oursin muté à Bayeux fera valoir ses griefs auprès du maire : « C’était insalubre. En plus il fallait emmener nos meubles. Je suis allé, un peu remonté, à la mairie. Le maire ne voulait pas m’entendre. Finalement, ils ont fait des travaux rapidement. Mais on a commencé une semaine plus tard ». L’étalon vedette était Vin d’Honneur.

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Périers 1970 : Fernand, Jean-Claude et un garde avec Juriste, Un Prince et Débuché Jean Claude et Colette Oursin à l’occasion d’une cérémonie de départ

Annecy et Rosières aux Salines

Pour prendre du galon et les responsabilités qui s’y attachent, les Oursin sont affectés à Annecy en 1980. Jean-Claude ira, pendant un an, assurer le service à la station de la Roche sur Foron, une commune de Haute-Savoie située entre Annecy et Genève, au pied du célèbre plateau des Glières. Il y restera un an pour, avec le grade de chef, rejoindre la station de La Chapelle de la Tour du Pin. Cette commune si situe en Isère, à mi-chemin entre Lyon et Chambéry, éloignée de près de 100 kilomètres du Haras d’Annecy. C’est par la volonté du directeur M. Rivière qui voyait la station de la Chapelle se dégrader que les Oursin, malgré les interventions des éleveurs et des personnalités de la Roche sur Foron durent se résoudre à déménager. Ils y resteront 5 ans de 1981 à 1985. A Annecy les étalons de sport se nommaient Diamant et Mersebourg pour saillir souvent des juments à faible potentiel et essentiellement OI (Origine inconnue). Outre le traditionnel percheron présent partout en France, les chevaux de travail étaient en majorité comtois. A La Chapelle, Jean-Claude était assisté d’un seul garde : « Là-bas c’était une tradition, on allait chercher les juments en camions. On les gardait le temps de les faire saillir. Je partais souvent à quatre heures du matin. Je faisais le ramassage dans les fermes avec un gros camion. J’allais aussi emmener les étalons dans des stations difficiles d’accès, jusqu’en Ardèche avec un collègue, Jean-Jacques Mirecourt ». Compte tenu de l’effectif réduit c’est Colette Oursin qui assurait le secrétariat. Elle ajoute : « D’Annecy, il emmenait les gardes dans les différentes stations et revenait à La Chapelle. Nous avions de très bonnes relations avec les éleveurs. On a commencé avec 150/180 poulinières saillies. On a terminé avec 300. Il fallait bien accueillir les gens. La porte était toujours ouverte ».

En août 85, alors que Jean-Claude a gagné sa barrette d’Adjudant depuis déjà quelques temps, direction la Lorraine et le Haras de Rosières aux Salines avec en particulier les étalons Hidalgo de Riou et Trésor de Cheux. Et c’est plus précisément à la station de Thorey Lyautey qu’il officiera de 1986 à 1989. Thorey Lyautey est une commune de la Meurthe et Moselle qui compte moins d’une centaine d’habitants. Elle abrite le château que le Maréchal y fit construire et où il mourut en 1934.

C’est au cours de ces années qu’il découvre et participe à la mise en route de l’insémination artificielle. Il faut rappeler en effet que tous les inséminateurs et échographistes furent formés au Haras du Pin.

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Au salon du cheval en 1991

Arrivé à Lamballe en décembre 1989 où il occupe le poste de second, il est affecté pour la saison de monte à Corlay où sont stationnés essentiellement des étalons pur-sang. Pendant cette période, il passe, « En pied » (Chef de dépôt) et se dirige vers la station de Landivisiau en 1995. Il y restera jusqu’à sa retraite en 2002.

Alors que la pérennité de l’institution, comme d’autres, commençait à être mise en question, les Oursin évoquent sinon avec regret, du moins avec nostalgie, la sélection des étalons bretons : postier et trait, qui donnait lieu, comme tout et toujours en Bretagne, à des moments de convivialité d’exception « Tous les directeurs de dépôt venaient pour acheter les étalons de ces races régionales. Il y avait un concours. Les éleveurs arrivaient le mardi. C’était l’amicale des agents qui préparait les repas. On les nourrissait le mardi soir, le petit déjeuner du mercredi et les repas du mercredi. Le mercredi était le jour des achats avec le grand concours et tous les directeurs présents. Le soir, il y avait le tirage pour savoir qui allait voir son cheval acheté. On servait près de 300 repas. Les gens venaient en famille avec du ravitaillement. On servait ça dans l’écurie où étaient garées les calèches. Parfois, certains ne partaient que le jeudi soir ». Les fonds glanés par l’amicale étaient sinon conséquents, suffisants pour offrir des séjours à la montagne pour les familles sans compter, comme le précise Jean-Claude, qui en fut à l’origine avec deux autres collègues, le congrès annuel, à caractère professionnel, des Adjudants qui se déroulait à tour de rôle dans certains dépôts.

Aujourd’hui retraités dans leur havre verdoyant de « Biéville », près de Saint-Lô, Colette et JeanClaude Oursin conduisent avec succès l’élevage du même nom. Comme toute cette génération des 30 Glorieuses, sans avoir suivi d’études supérieures, ils se sont, au bénéfice de l’ascenseur social, épanouis avec simplicité et sagesse. Ils remarquent enfin que si l’étalonnage privé peut parfois conduire à du merchandising excessif ; ils constatent avec réalisme tout en gardant une certaine nostalgie, que l’existence des Haras nationaux ne se justifiait plus.

Pour conclure, Colette, avec l’acquiescement de son mari, ne manque pas de préciser qu’au cours de ces 35 années passées dans les Haras nationaux au cœur de différentes région, ils ont connu et appréciés beaucoup de gens. Ils se sont nourris de ces cultures régionales, sel qui contribuait à ce que l’on nomme aujourd’hui : « faire nation ». Le gâteau de « Savoie », souvenir d’Annecy, servi à l’issue de notre entretien en fut la parfaite illustration.

Hippodrome de Saint-Brieuc. Jean-Claude l’ancien driver en démonstration avec Ur

Ceux de Saint-Lô, lors d’une présentation de fin d’année 1998

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La carrière bretonne Lamballe, 1991, en tête d’un défilé avec un Postier breton

La journée

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des « Seniors »

Et quels seniors !

Ils se rencontrent régulièrement pour évoquer leurs heures de gloire. Quelques jours après la disparition du cheval mythique Général du Pommeau à l’âge de 30 ans, dont le driver Jules Lepennetier est lui décédé voilà plusieurs années, des grands noms du trot français étaient présents à Vire.

François Brohier, l’aîné, 91 ans le 15 janvier dernier, comme tous les Brohier, une génétique d’exception, revendique 5 Cornuliers, 1 Prix d’Amérique, 1 Prix de France, 1 Prix de Paris pour ne citer que ses grandes conquêtes. Roger Baudron, le Mayennais, fêtera ses 92 ans le 21 juillet prochain. En 1989, devant le Président Mitterrand, il remportait le Prix d’Amérique avec Queila Gédé en battant Ourasi. L’Ornais Gérard Mascle vainqueur de 24 Groupes 1 dont 3 Prix du Président de la République. Eugène Lefèvre, le gars de Fervaches dans la Manche eut ses heures de gloire avec le vénéré Ideal du Gazeau. Il y avait aussi Richard D’haene, Roland Dersoir etc etc et un plus jeune mais ô combien valeureux, Pierre Levesque.

La course en leur honneur était remportée par le jeune talentueux driver d’Idao du Rillardn Clément Duvaldestin qui était au sulky d’Iris des Roseaux, un fils de Saxo de Vandel qui fut entrainé par Thierry Duvaldestin.

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