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DOSSIER LA PROBLÉMATIQUE DE LA MOBILITÉ DANS LES CENTRES-VILLES
JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS
315.000 visiteurs pour la 18e édition
POLITIQUE
Interview avec le Vice-premier ministre Jan Jambon
FORMATION EN ALTERNANCE
Visite de la ministre Valérie Glatigny chez Nonet
Faut-il abattre des vaches sacrées ?
«Pour chaque bien que nous mettons en ligne, la moitié de la Hollande nous appelle. » Ce ne sont pas mes mots, mais ceux de plusieurs agents immobiliers de la province d’Anvers. Et ces propos ne me surprennent pas. Chez nos voisins du Nord, une véritable crise du logement fait rage. Il manque plus de 300.000 logements, ce qui fait flamber les loyers, qui sont facilement 25 % plus élevés que chez nous. Résultat : l’orange domine en Belgique, du moins dans la région frontalière entre notre pays et les Pays-Bas.
Chez nous aussi, une crise du logement guette, mais grâce au travail de lobbying intensif d’Embuild, cette crise peut être contenue. En effet, sous notre impulsion, le gouvernement fédéral a décidé de rendre permanente la TVA réduite de 6 % pour les démolitions-reconstructions, y compris pour les projets destinés à la vente. Cette mesure doit normalement entrer en vigueur le 1er juillet et donnera un coup de pouce à la construction de nouveaux logements à louer ou à acheter à des prix abordables. C’est une nécessité absolue.
D’ici 2030, nous aurons besoin, chaque année, de 75.000 logements supplémentaires pour répondre à tous les besoins.
Très bien, Embuild a remporté une victoire très importante, mais ceux qui pensent que nous allons maintenant nous reposer sur nos lauriers se trompent lourdement. Il reste encore du pain sur la planche dans de nombreux domaines, et nous nous y attelons avec plaisir. Ainsi, la coalition Arizona du gouvernement fédéral souhaite renforcer la protection du consommateur et cible à cet égard également le secteur de la construction et de l’installation.
Pour nous, c’est très clair : toute extension éventuelle de la loi Breyne, la création d’un véritable service de médiation pour la construction, ainsi que toute nouvelle réglementation en matière de protection du consommateur, doivent toujours se faire en concertation étroite avec les entreprises du secteur. Autrement, de telles mesures créeront une nouvelle vague de tracasseries administratives pour nos entreprises de construction, sans réelle valeur ajoutée pour le consommateur.
Dans la lutte contre la fraude sociale également, Embuild continuera de jouer un rôle majeur. Les cow-boys doivent être écartés, mais nous tenterons de contrer toute règle symbolique superflue. Notre position est limpide : le gouvernement ferait mieux de s’attaquer financièrement aux entreprises malhonnêtes, plutôt que d’assaillir les entreprises honnêtes de nouvelles règles et de charges administratives supplémentaires. Un système de sanctions qui punit sévèrement des oublis ou erreurs administratives est pour nous un « no pasaran » absolu.
Nous continuerons également à nous battre pour une simplification administrative, afin de réduire cette montagne de paperasse. Par ailleurs, nous plaidons pour un marché du travail plus flexible, qui permet notamment de faciliter le travail du samedi. Les chantiers ne manquent donc pas. Nous espérons que le gouvernement fédéral passera réellement à l’action concernant toutes les réformes promises, car notre économie en a cruellement besoin !
Niko Demeester CEO Embuild
« Avec la TVA réduite pour les projets de vente impliquant démolition et reconstruction, Embuild concrétise une priorité majeure, mais il reste encore beaucoup de pain sur la planche. »
« UNE RÉDUCTION DES COÛTS SALARIAUX D’ENVIRON 1 MILLIARD D’EUROS EST PRÉVUE D’ICI 2029 »
3 ● Édito
Faut-il abattre des vaches sacrées ?
7 ● Point de vue régional
Embuild.Brussels se bat depuis un an pour sauver les primes RENOLUTION !
ÉVÉNEMENT
8 ● Journée chantiers ouverts
315.000 visiteurs pour la 18e édition.
VOS INTÉRÊTS
12 ● Politique
Interview avec Jan Jambon, le Vice-premier ministre.
14 ● Sécurité
L’inspection renforce les contrôles concernant l’installation d’équipements sur les toits.
16 ● Droit du travail
Embaucher un étudiant jobiste : quelles règles s’appliquent en 2025 ?
18 ● Directive CSRD
Un guide pratique pour aider à réaliser le reporting de durabilité.
19 ● Greenomy
L’outil idéal pour transformer vos données en un rapport ESG clair et complet.
20 ● FIEC
Un acteur clé pour défendre la construction en Europe.
DOSSIER
23 ● Introduction
La problématique de la mobilité dans les centres-villes.
En avril dernier, Embuild a rencontré Jan Jambon, le Vice-premier ministre et ministre des Finances et des Pensions. Lors de cet échange, notre fédération professionnelle a abordé plusieurs dossiers importants pour le secteur. Embuild Magazine a également soumis quelques questions au ministre fédéral.
DOSSIER : LA PROBLÉMATIQUE DE LA MOBILITÉ DANS LES CENTRES-VILLES
Pour les entreprises de construction et d’installation, venir travailler dans le centre de certaines villes belges s’apparente à un véritable casse-tête. Dans ce dossier, nous examinons spécifiquement le cas des trois villes belges qui disposent d’une zone LEZ : Bruxelles, Anvers et Gand.
« NOUS AVONS L’AMBITION DE FAIRE DE L’ALTERNANCE UNE MODALITÉ
PÉDAGOGIQUE CENTRALE »
Le 9 mai dernier, Embuild Wallonie a rencontré Valérie Glatigny, la ministre de l’Education et de l’Enseignement pour Adultes en Fédération Wallonie-Bruxelles, sur le site du centre de recyclage Hublet (Groupe Nonet), à Floreffe. L’objectif était d’échanger autour de l’alternance dans le secteur de la construction. Embuild Magazine a pu s’entretenir avec la ministre à ce sujet.
LA GARE DE MALINES SUBIT UNE TRANSFORMATION COMPLÈTE
La gare de Malines est actuellement en pleine métamorphose. Comme elle doit rester opérationnelle pendant les travaux, ceux-ci sont réalisés par phases, avec à chaque fois une intervention sur deux ou trois quais simultanément. En ce moment, la société momentanée créée par Artes Roegiers et CIT Blaton travaille à la rénovation des quais 8,9 et 10. Cette phase durera jusqu’à la fin de l’année 2026. Ensuite, Artes Roegiers et CIT Blaton s’attaqueront aux autres quais. Ce chantier se poursuivra jusqu’à la mi-2030.
24 ● Bruxelles
Venir réaliser un chantier à Bruxelles ?
Un vrai casse-tête !
26 ● Entreprise/Témoignage
« Certains de nos techniciens ont refusé de venir travailler à Bruxelles ».
28 ● Cobaty
La mobilité bruxelloise au cœur d’un dîner-débat.
30 ● Flandre
Des problèmes liés à l’approvisionnement des chantiers dans les villes flamandes.
SECTEURS & MÉTIERS
35 ● Matexpo
Focus sur le business pour la 41 e édition.
36 ● Formation en alternance
Visite de la ministre Valérie Glatigny
Chez Nonet.
38 ● Bois & Habitat
La construction en pleine révolution : bois, innovations et décarbonation.
40 ● BuildForward 2030
Ensemble vers une construction durable et abordable.
43 ● Patrimoine wallon L’appel à projets pour le Prix Patwal ouvert jusqu’au 25 juillet.
44 ● Buildwise
• Approche intelligente de la maintenance des installations techniques.
• Nouvelle NIT 296 ‘Nettoyage des façades’.
• Guide numérisé de l’entretien durable : mode d’emploi.
• L’entretien des bâtiments : la clé d’une qualité durable.
PROJETS & ENTREPRISES
48 ● Projet
• Chiffre du mois. 48
La gare de Malines subit une transformation complète.
50 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
53 ● Marché de la construction
Knauf.
54 ● Marquant
• L’entreprise Paul Frateur intègre le Groupe Broers.
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Embuild.Brussels se bat depuis un an pour sauver les primes RENOLUTION !
Depuis près d'un an, Embuild. Brussels se bat sans relâche pour la relance des primes RENOLUTION, outil indispensable pour atteindre les objectifs climatiques régionaux et pour assurer la viabilité économique de nos entreprises dans la capitale.
La situation est critique pour le secteur bruxellois de la construction. En 2024, le régime des primes RENOLUTION a connu deux interruptions brutales. Face à cette instabilité préoccupante, Embuild.Brussels s'est immédiatement mobilisée pour défendre les intérêts de cette filière en plein développement. C'est grâce à ce combat acharné que les primes ont pu être relancées en octobre 2024, avant leur nouvel arrêt en décembre, faute de gouvernement bruxellois.
Les chiffres révélés par l'étude d'Embuild. Brussels sont particulièrement alarmants : plus de la moitié des entreprises interrogées anticipent une chute de plus de 50% de leur chiffre d'affaires. Plus inquiétant encore, une entreprise bruxelloise sur dix pourrait simplement disparaître en cas de non relance des primes. Cette menace plane sur un secteur qui a déjà enregistré 1.945 faillites en 2024, soit une hausse dramatique de 22% par rapport à 2023.
L'argument budgétaire souvent avancé ne tient pas. Des financements dédiés existent : le Fonds relatif à la politique de l'énergie (30 millions annuels), le Fonds Social Climat bruxellois qui doit être finalisé pour fin juin 2025 (2,21 milliards pour la Belgique) et les revenus du futur système ETS 2 à partir de
2027. Par ailleurs, comme le souligne l'étude « Evaluatie Mijn VerbouwPremie » en Flandre, les primes sont un outil indispensable et complémentaire aux autres outils financiers.
Suite à l’impulsion d’Embuild.Brussels, un scénario cohérent à budget maximum de 60 millions d'euros pour 2025 a été élaboré par les acteurs de terrain de l'alliance RENOLUTION. Ce travail cible les interventions les plus structurantes pour la salubrité et la performance énergétique, tout en garantissant un équilibre financier réaliste. Ce scénario a également pour objectif de maximiser l'effet incitatif et l’effet de levier tout en minimisant l'effet d'aubaine avec un retour maximal à l’économie bruxelloise. Cette approche rend donc ce scénario encore plus vertueux économiquement pour la Région.
Ces cinq dernières années, le secteur est passé de 30.000 à 35.000 travailleurs. Cette montée en puissance, essentielle pour atteindre les objectifs de 2033 et 2045, risque d'être anéantie sans rétablissement rapide des primes. Pour éviter une crise dans le secteur de la rénovation énergétique en Région de Bruxelles-Capitale, il faut relancer les primes sans attendre un nouveau gouvernement.
La balle est dans le camp des décideurs politiques. Des milliers d'emplois et l'avenir du bâti bruxellois en dépendent.
Alexandre De Cesco Président Embuild.Brussels
« Plus de la moitié des entreprises interrogées anticipent une chute de plus de 50% de leur chiffre d'affaires. »
La Journée Chantiers Ouverts a attiré 315.000 visiteurs physiques et virtuels
Le 25 mai dernier, Embuild organisait la 18e édition de la Journée Chantiers Ouverts, avec 125 chantiers remarquables ouverts au grand public. « Cette édition a été un véritable succès, avec 65.000 visiteurs physiques et 250.000 visiteurs virtuels, soit beaucoup plus que l’an dernier », a indiqué Niko Demeester, le CEO d’Embuild. Cet événement a également attiré des représentants du monde politique aux quatre coins du pays.
Le programme de cette journée comprenait notamment de grands travaux d’infrastructure, des logements à haute efficacité énergétique, des réseaux de chaleur, des piscines et bien d’autres projets.
Ministres fédéraux et régionaux
Plusieurs de ces chantiers ont été visités par des personnalités politiques. Nous avons notamment accueilli le Premier ministre Bart De Wever, ainsi que les vice-premiers ministres fédéraux Maxime Prévot, Jan Jambon et Vincent Van Peteghem ; le ministre fédéral de l’Energie Mathieu Bihet, la ministre fédérale des Indépendants et des PME Eléonore Simonet, la ministre fédérale de la Justice Annelies Verlinden et la ministre fédérale de l’Asile et des Grandes Villes Anneleen Van Bossuyt. En Wallonie, le ministre wallon de l’Economie Pierre-Yves Jeholet, le ministre wallon de la Mobilité et des Travaux publics François Desquesnes, la ministre wallonne du Patrimoine et du Tourisme Valérie Lescrenier, le ministre wallon de l’Environnement Yves Coppieters et la ministre wallonne de l’Energie et du Logement Cécile Neven, le président des Engagés Yvan Verougstraete et le ministre-président de la Communauté germanophone Olivier Paasch se sont également rendus sur les différents sites de construction. Des ministres de la Région flamande ont également participé : Jo Brouns, le ministre de
La ministre fédérale de la Justice Annelies Verlinden a visité la nouvelle maison d’arrêt d’Anvers, qui pourra accueillir 440 détenus (Jan De Nul/EEG). →
l’Environnement ; Annick De Ridder, la ministre des Travaux publics, de la Mobilité et des Ports et le président du CD&V Sammy Mahdi.
125 chantiers remarquables
Pour l’occasion, nos membres avaient rendu 125 chantiers remarquables ouverts au grand public, tant pour des visites physiques que virtuelles. « Nous voulons en effet faire découvrir notre secteur au plus grand nombre. C’est important, car la construction et l’installation ont fortement évolué ces dernières années. Notre secteur joue un rôle crucial dans la transition climatique, la modernisation de nos infrastructures et la création de logements supplémentaires », a expliqué NIKO DEMEESTER.
315.000 visiteurs ont participé à cette 18e édition de la Journée Chantiers Ouverts. 65.000 personnes l’ont fait sur place, sur un chantier même, et 250.000 l’ont fait virtuellement, derrière un ordinateur. Il s’agit donc d’un grand succès. Sur le site journeechantiersouverts.be, ces chantiers restent toujours accessibles durant plusieurs semaines. Encore merci à toutes et tous d’avoir participé et rendez-vous l’année prochaine !
Sammy Mahdi, le président du CD&V, s’est rendu sur le chantier du centre culturel d’Asse (Artes).
↑ À Bruxelles, la rénovation du Musée Kanal-Centre Pompidou (BPC Group-CIT Blaton).
Hugues Kempeneers, le directeur d’Embuild Wallonie, était sur le chantier du Grand Théâtre de Verviers. →
↓ L’événement suscite toujours l’intérêt des médias. Ici, notre CEO Niko Demeester répond en direct aux questions de Radio 2 depuis le casino d’Ostende, en pleine transformation (Artes).
Le nouveau stade de football de La Louvière était dans la liste des chantiers à visiter. C’est notre membre Reno Energy qui s’occupe des installations techniques.
La ministre fédérale des Indépendants et des PME, Eléonore Simonet (au centre), a visité les travaux en cours à la Gare Centrale. A sa gauche, la directrice générale d’Embuild Christine Lhoste (Franki Construct et Willemen Infra).
↑ De g. à dr. Bob Van Poppel (président d’Embuild Antwerpen), le président d’Embuild Christophe Maes, et Bart De Wever, le Premier ministre, sur le site du Tunnel de l’Escaut, à Anvers (COTU, Jan De Nul, BESIX et Stadsbader Contractors).
À g., le ministre wallon de l’Economie Pierres-Yves Jeholet et le ministre fédéral de l’Energie Mathieu Bihet ont visité les travaux en cours au Grand Théâtre de Verviers (Wust-Denys). →
La ministre wallonne du Patrimoine et du Tourisme Valérie Lescrenier (avec la veste verte) et le président des Engagés Yvan Verougstraete (à l’avant-plan) sur le chantier de l’espace Trésignies, à Charleroi (Lixon).
← De dr. à g. : Maxime Prévot, Vice-premier ministre, le ministre wallon de l’Environnement Yves Coppieters et la ministre wallonne de l’Energie et du Logement Cécile Neven. Ils étaient à Suarlée sur le chantier du SRJ Clair Val, où l’on construit quatre nouveaux bâtiments et une aire de jeux pour des jeunes en situation d’handicap (Lixon).
↑
Le Vice-premier ministre Vincent Van Peteghem était aussi de la partie.
À Limbourg, notre membre SERBI s’occupe du chantier du Préventorium de Dolhain. Ce bâtiment servait initialement de sanatorium pour enfants atteints de tuberculose, favorisant leur guérison par l'exposition au soleil.
À Gembloux, BPC Group et VMA réalisent un site ultramoderne destiné à Full-Life Technology. Ce bâtiment de 4.000 m² accueillera la production d’un traitement innovant contre le cancer, basé sur une technologie de thérapie alpha ciblée.
Le ministre-président de la Communauté germanophone Olivier Paasch était à Eupen, où l’on construit un nouveau hall sportif (Convents SA-Jouck SRL et Heinen SA).
« Une réduction des coûts salariaux d’environ 1 milliard d’euros est prévue d’ici 2029»
En avril dernier, Embuild a rencontré Jan Jambon, le Vice-premier ministre et ministre des Finances et des Pensions. Lors de cet échange, notre fédération professionnelle a abordé plusieurs dossiers importants pour le secteur. Embuild Magazine a également soumis quelques questions au ministre fédéral. Entretien.
Jan Jambon, en matière fiscale, Embuild se réjouit de l’extension du taux de TVA réduit pour les démolitions-reconstructions. Quelles sont les conditions de durabilité qui seront liées à ce taux réduit à l’avenir ?
Les conditions de durabilité qui seront liées au taux de TVA réduit ne sont pas encore déterminées. En effet, elles ne sont prévues que pour 2027. Nous avons donc encore un peu de temps. Raison pour laquelle mon administration examine encore les conditions à appliquer, et comment nous pouvons leur donner une forme concrète. Je veillerai toutefois à ce que les conditions de durabilité n'entraînent pas de charge administrative supplémentaire et à ce qu'elles restent aussi simples que possible. Une fois que nous aurons des propositions concrètes à ce sujet, j’aimerais impliquer le secteur dans ce processus. Afin de pouvoir tester ces conditions en pratique, au quotidien.
Dans le cadre du Green Deal, allez-vous donner suite à notre demande d'inclure les matériaux de construction sans émissions dans la déduction fiscale thématique pour investissement ?
Dans ce contexte budgétaire difficile, nous devons faire des choix. Et, comme on dit, choisir, c’est renoncer. Malheureusement, l’argent ne tombe pas du ciel, nous n’avons donc pas prévu d'inclure cette disposition pour le moment. Nous optons plutôt pour une baisse de la TVA à hauteur de 250 millions d’euros, ce qui n’est pas non plus une sinécure dans ce contexte budgétaire. En outre,
la déduction pour investissement écologique passe de 30 à 40 %. Enfin, une réduction des coûts salariaux d’environ 1 milliard d’euros est prévue d’ici 2029.
Toutes les entreprises de construction sont des entreprises familiales : elles investissent durant des décennies dans leur entreprise pour pouvoir la transmettre en bonne santé à la génération suivante. Comment la taxe sur les plus-values va-t-elle affecter leur sens des affaires, leur propension à investir et à prendre des risques ?
Nous travaillons actuellement sur un projet de taxe sur les plus-values au sein du gouvernement. Tant que le texte de loi n’est pas totalement achevé, je ne peux rien annoncer. Je peux simplement vous dire que nous accordons suffisamment d’attention à ces préoccupations et que nous les prenons en compte.
Quel sera l’impact du chômage temporaire sur les droits de pension des travailleurs ? En effet, les employeurs du secteur de la construction ont souvent besoin de ce système pour faire face aux fluctuations imprévues des conditions météorologiques et du volume de travail, et préfèrent que leurs travailleurs ne soient pas pénalisés. Je comprends totalement ces préoccupations. Notre système de chômage temporaire était jusqu’à récemment assez unique au monde. Il s’agit d’un instrument très utile dans le cadre de la politique économique anticyclique. Et, moi-même, je suis totalement conscient qu'il s’agit d’une forme essentielle
et ministre des Finances et des Pensions) et Christophe Maes (président d'Embuild).
De g. à dr.: Niko Demeester (CEO d'Embuild), Jan Jambon (Vice-premier ministre
« Notre système de chômage temporaire était jusqu’à récemment assez unique au monde. »
de soutien économique pour l’industrie et la construction.
Dans le même temps, les périodes de chômage temporaire mènent à des assimilations dans le régime de pension. Aujourd'hui, elles comptent tant pour l'accès à la pension (nombre d'années de carrière) que pour son calcul (assimilation au salaire réellement perçu). Et il est évident que cela a un coût, car aucune cotisation sociale n’est payée pour ces périodes.
La réforme des pensions de l’Arizona a deux grands objectifs. Un, préserver notre régime de pension et deux, récompenser le travail et donc faire preuve d'une solidarité raisonnable. Mais actuellement, la pension moyenne d’un travailleur est constituée d’environ un tiers de périodes assimilées. Ce n’est plus payable, et pas très juste socialement non plus. Nous devons donc rationaliser un certain nombre de périodes assimilées, dont aussi le chômage (temporaire).
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Le chômage reste une période assimilée pour l’accès normal à la pension. Mais il n'y aura pas d’assimilation pour échapper au malus pension que nous allons introduire, ni pour entrer en ligne de compte pour la pension anticipée à 60 ans après 42 années de carrière.
Par ailleurs, lors du calcul du montant de la pension, nous n'utiliserons plus le salaire réel pour les périodes de chômage, mais un salaire fictif limité. En outre, pour contrôler le volume des périodes assimilées, nous allons introduire une limite au nombre de périodes assimilées incluses dans le calcul de la pension. Nous commencerons avec un maximum de 40 % en 2027 et réduirons cette limite de 5 % chaque année pour atteindre 20 % en 2031.
Toutefois, compte tenu de l'importance économique du chômage temporaire, nous nous demandons s'il convient de traiter le chômage temporaire de la même manière que le chômage ordinaire. Dans le même temps, nous nous demandons s'il ne faudrait pas faire une distinction entre les différents types de chômage temporaire (par exemple, le chômage pour cause d’intempéries). Il est possible que nous continuions alors à traiter le chômage temporaire ou d’autres types de chômage de manière plus favorable. La décision sera prise rapidement, car le gouvernement De Wever a l'ambition de faire voter la
réforme des pensions Arizona au Parlement avant la fin de l'année.
La lutte contre la fraude sociale est une priorité absolue pour Embuild. Soutenezvous le Plan pour une Concurrence Loyale et comment envisagez-vous concrètement l'introduction du check-out prévue dans l’accord de gouvernement ?
J'attends de mon collègue, le ministre Rob Beenders, une initiative sur la fraude sociale. Mais il va de soi que je veux soutenir pleinement cette initiative et me battre pour son introduction. En effet, l’introduction du checkout est prévue dans l’accord de gouvernement, mais c’est mon collègue qui est responsable de sa mise en œuvre pratique. Je suppose qu'il travaillera également avec le secteur pour trouver une solution viable pour toutes les parties.
En réponse aux incertitudes géopolitiques, le gouvernement prépare à juste titre un plan de défense. À quoi le secteur de la construction doit-il se préparer en termes d'investissements dans les routes, les ponts, les tunnels, les casernes et autres infrastructures militaires ?
Dans le cadre du déploiement du plan de défense précédent, de nombreux travaux d'infrastructure sont en cours ou en préparation. Cet investissement total s'élève à pas moins de 630 millions d'euros par an. Cet argent servira à construire de nouveaux bâtiments ou à rénover des bâtiments existants, comme des casernes, ou encore à effectuer des rénovations énergétiques.
La défense travaille actuellement à l'élaboration d'une nouvelle vision stratégique, qui comprend un volet « infrastructures ».
La prochaine décennie verra donc une reprise des investissements dans les casernes et autres infrastructures militaires. Cela comprend les bâtiments administratifs (bureaux, logements, complexes horeca...), les infrastructures logistiques (entrepôts, hangars, complexes de maintenance...) ainsi que les infrastructures opérationnelles (zones sécurisées, installations d'entraînement et de sport, dépôts de munitions, bâtiments de garde, quais...), mais aussi les travaux routiers et les pistes d'atterrissage. En outre, dans le cadre du renforcement de la mobilité militaire, des investissements dans les ponts et les tunnels sont également prévus.
L’inspection renforce les contrôles concernant l’installation d’équipements sur les toits
Ces dernières années, les toits plats accueillent de plus en plus d’équipements techniques tels que des pompes à chaleur, des panneaux photovoltaïques ou des unités extérieures. Ces installations exigent des interventions régulières, qu’il s’agisse d’entretien ou de maintenance technique. Il n’est donc pas surprenant que le Contrôle du Bien-être au travail procède de plus en plus fréquemment à des contrôles au sujet de leur installation sur chantier.
En effet, ces types d’installations techniques sont prévues ou déjà en place sur les toitures de grands chantiers de construction (immeubles à appartements, supermarchés, hôtels, bâtiments de bureaux ou industriels…). Une attention particulière est donc logiquement portée par le Contrôle du Bien-être au Travail au respect de l’Arrêté royal relatif aux chantiers temporaires ou mobiles (la désignation en temps utile du coordinateur de sécurité en phase de conception) ainsi qu’au respect des principes généraux de prévention et de la hiérarchie des mesures de prévention.
« Ces principes sont énoncés aux articles 5 et 15 de la Loi sur le Bien-être au Travail », explique MARC DE WILDE , spécialiste en politique de bien-être au sein du service d’études d’Embuild. « Au total, il s’agit d’une dizaine de principes fondamentaux, essentiels pour garantir un environnement de travail sûr et sain. Mais qu’entend-on exactement par cette fameuse hiérarchie de prévention ? Celle-ci précise quelles mesures doivent être prises en priorité. En résumé, la hiérarchie se compose de quatre niveaux. D’abord, il faut prendre des mesures organisationnelles permettant d’éliminer le risque à la source ou, à défaut, de le réduire autant que possible. Viennent ensuite les équipements de protection collective (EPC),
par exemple des dispositifs de protection collective contre les chutes. En troisième position, on retrouve les équipements de protection individuelle (EPI), tels que le harnais de sécurité et la ligne de vie. Enfin, en dernière position, figurent les instructions et les formations. »
Dès la phase de conception d’un chantier, le maître d’ouvrage, la direction des travaux chargée de la conception et le coordinateur sécurité-conception doivent réfléchir à la hiérarchie des mesures de prévention et en tenir compte. « En réalité, il faut déjà, dès la phase de conception d’un bâtiment, réfléchir suffisamment en fonction d’une utilisation et d’un entretien aussi sûrs que possible à l’avenir », souligne Marc De Wilde. Cela signifie que, pour l’entretien futur des installations techniques en toiture, la priorité doit être donnée aux mesures de protection collective plutôt qu’aux mesures de protection individuelle. Parmi les bons exemples de mesures collectives pour les travaux ultérieurs en toiture, on peut citer un parapet suffisamment haut ou encore des garde-corps permanents ou escamotables.
Jugement du Tribunal correctionnel du Luxembourg
« Nous constatons d’ailleurs, aussi bien dans nos pays voisins comme la France et
les Pays-Bas qu’en Belgique, une attention croissante de la part des services d’inspection à ce sujet », poursuit l’expert en sécurité chez Embuild. « Et dans des cas exceptionnels, des infractions à la hiérarchie des mesures de prévention peuvent même conduire à des poursuites judiciaires. Un jugement récent rendu par le Tribunal correctionnel du Luxembourg, division de Marche-en-Famenne, en est une illustration notable. Il a d’ailleurs été relayé par la presse nationale. Dans cette affaire, le tribunal a déclaré coupables à la fois le maître d’ouvrage, une chaîne hôtelière, et le bureau d’architecture, pour des manquements à la hiérarchie des mesures de prévention. En phase de conception, ils avaient opté pour l’usage d’une ligne de vie (équipement de protection individuelle) pour l’entretien du bâtiment, plutôt que pour une protection collective contre les chutes, ce qui constitue une violation des principes de prévention établis. »
Il faut absolument un coordinateur de sécurité à temps
Sur la base d’un certain nombre de contrôles récents menés par l’Inspection du Contrôle du Bien-être au travail, avec un accent particulier sur le respect de l’AR relatif aux chantiers temporaires et mobiles, il appa-
raît que d’autres infractions fréquentes sont encore trop souvent constatées. « D’après les chiffres de l’Inspection, l’infraction la plus fréquente concerne l’absence ou la désignation tardive d’un coordinateur de sécurité en phase de conception », précise Marc De Wilde. « En effet, celui-ci doit être désigné dès la phase d’étude par le maître d’ouvrage ou par la direction des travaux chargée de la conception, l’architecte donc. Légalement, ce dernier ne peut même pas entamer ou poursuivre l’élaboration du projet tant que ce coordinateur n’a pas été désigné. Ce coordinateur de sécurité en phase de conception est chargé de l’élaboration d’un plan de sécurité et de santé ainsi que du dossier d’intervention ultérieure (DIU). Ce dossier doit être adapté aux spécificités du chantier et contenir les informations utiles à la sécurité et à la santé dont il faut tenir compte lors de futurs travaux », explique encore l’expert en sécurité chez Embuild. « Et la réglementation est claire : dès la phase de conception, toutes les parties concernées doivent tenir compte des principes généraux de prévention et de la hiérarchie des mesures de prévention dans leurs choix architecturaux, techniques et organisationnels. L’article 17 de la Loi sur le Bien-être au Travail veille en réalité à ce que la sécurité et la santé soient intégrées dès les premières esquisses du projet », conclut le conseiller social senior d’Embuild.
Embaucher un étudiant jobiste : quelles règles s’appliquent en 2025 ?
Vous souhaitez faire travailler un jeune talentueux, qui est en formation en alternance quelques semaines durant les mois d’été, comme étudiant jobiste ? Est-ce autorisé ? Et qu’en est-il de vos propres enfants ? Sont-ils soumis aux même règles ? Dans cet article, nous récapitulons les règles principales concernant les étudiants jobistes.
Les étudiants jobistes peuvent intégrer le secteur de la construction de différentes manières. Les deux principales sont : comme étudiant jobiste ou comme jeune en alternance. Cette dernière, appelée « formation en alternance », permet au jeune d’acquérir des connaissances à l’école tout en gagnant de l’expérience sur de vrais chantiers. Mais les jeunes ont également la possibilité de travailler dans le secteur de la construction via un job étudiant.
Quelles règles pour les étudiants jobistes ?
Les entreprises de construction ne peuvent engager des étudiants jobistes que pendant les périodes de présence non obligatoire dans les établissements scolaires ; en d’autres termes, le samedi, le dimanche, les jours fériés et pendant les vacances scolaires. Jusqu’à fin 2016, les jeunes ne pouvaient effectuer que 50 jours de travail étudiant, mais cette règle a été modifiée en 2017. Depuis lors, la durée maximale d’occupation est exprimée en heures. Récemment, les règles ont été ajustées et les jeunes peuvent désormais travailler 650 heures par année civile. Tant qu’ils ne dépassent pas ce quota, ils ne sont pas soumis aux cotisations de sécurité sociale, ni au précompte professionnel. Les étudiants jobistes ne paient qu’une cotisation de solidarité de 8,13 % (2,71 % à charge de l’étudiant et 5,42 % à charge de l’employeur).
Mais qui est considéré comme étudiant ?
Le travail étudiant est autorisé pour : ● les étudiants ayant satisfait à l’obligation scolaire à temps plein (15 ou 16 ans) et poursuivant une formation à temps plein ; ● les étudiants qui ne sont plus soumis à
l’obligation scolaire, parce qu’ils ont 18 ans ou ont terminé leurs études secondaires, et qui poursuivent une formation de jour avec un programme complet ; ● les étudiants mineurs âgés de 15 ans ou plus, qui suivent un enseignement ou une formation à temps partiel, à condition que l’emploi ait lieu uniquement pendant les vacances scolaires et qu’ils ne perçoivent pas d’allocation d’insertion.
Un jeune en formation en alternance peut donc également effectuer un job d’étudiant. Mais attention, si le job d’étudiant est effectué chez le même employeur auprès duquel le jeune suit également sa formation pratique, le SPF Emploi et l’ONSS l’acceptent uniquement pour les mois d’été (juillet et août).
En tant qu’employeur, vous devez conclure au préalable un contrat d’étudiant écrit avec le jeune. Un modèle de contrat est disponible sur le site web d’Embuild. Par ailleurs, vous devez effectuer une déclaration DIMONA, en indiquant les dates d’entrée et de sortie. Enfin, les étudiants doivent également utiliser des cartes de contrôle électroniques en cas de chômage temporaire.
Combien
cela rapporte-t-il ?
Depuis le 1er juillet 2023, le barème salarial étudiant dans le secteur de la construction suit le barème salarial de la catégorie I. Ce barème est indexé chaque trimestre, et à partir du 1er avril 2025, il s’élève à 18,034 euros brut par heure.
Les barèmes salariaux des étudiants employés (non-ouvriers) peuvent être consultés sur le site du Fonds Social de la CP 200. Les revenus des étudiants sont soumis à des règles fiscales spécifiques. S’ils travaillent moins de 650 heures par an, disposent d’un contrat de travail écrit et ne paient pas de
cotisations sociales, aucun précompte professionnel n’est retenu. L’obligation de payer des impôts dépend du revenu total de l’étudiant. Celui-ci peut également rester à charge de ses parents, à condition de faire partie du ménage, de ne pas dépasser un certain plafond de ressources et de ne pas percevoir de salaires déductibles comme frais professionnels pour les parents.
Et la sécurité ?
L’employeur doit effectuer une analyse des risques auxquels l’étudiant jobiste est exposé dans le cadre de ses activités. Il évalue ainsi tous les risques pour la sécurité, la santé physique et mentale, ainsi que le développement de l’étudiant. Cette analyse doit être réalisée en collaboration avec le conseiller en prévention du service interne ou externe pour la prévention et la protection au travail. Elle doit être intégrée dans le plan global de prévention et, sur cette base, des mesures de prévention appropriées doivent être prises. Pour des raisons de sécurité, certaines activités sont interdites aux travailleurs mineurs (moins de 18 ans). Logiquement, elles sont également interdites à tous les étudiants-travailleurs, quel que soit leur âge. Ces restrictions ne s’appliquent pas aux étudiants-travailleurs âgés de 18 ans ou plus, suivant une formation correspondant au travail ou aux tâches concernées par l’interdiction, à condition d’être encadrés par un travailleur expérimenté.
Formation à la sécurité de base obligatoire
Les étudiants sont engagés sur la base d’un contrat de travail. S'ils sont engagés sur des chantiers temporaires et mobiles, ils doivent donc, comme les autres travailleurs, avoir suivi la formation à la sécurité de base obligatoire d’au moins huit heures, et ce dans le mois qui suit leur entrée en service.
Certains étudiants de l’enseignement professionnel ou technique peuvent profiter d’une dérogation lorsqu’ils ont décroché une attestation VCA dans leur école.
Vous retrouverez tous les détails sur les jobs d’étudiants et la sécurité dans le dossier 151 de Constructiv sur l’emploi des jeunes dans la construction et de la fiche info 3009Bien-être des jobistes dans les entreprises de la construction.
MON ENFANT M’AIDE ? QUID ?
Imaginez, vous avez votre propre entreprise de construction. Le samedi matin, vous emmenez votre fils mineur avec la camionnette pour livrer du matériel sur différents chantiers, afin que les équipes gagnent du temps le lundi matin. C’est une situation courante dans beaucoup d'entreprises de construction familiales. Si vous vous faites aider d'une manière ou d’une autre par vos enfants au sein de votre entreprise, soyez conscient qu’il existe deux statuts possibles : soit le jeune est occupé sous contrat d’étudiant, soit il est considéré comme aidant d’un indépendant personne physique mais les enfants de l’indépendant ne sont pas assujettis au statut social des indépendants lorsqu’ils n’ont pas encore 20 ans ou lorsque leur activité est occasionnelle (moins de 90 jours par an). Contactez votre caisse d’assurances sociales pour en savoir plus. Attention, sans statut légal, cela sera considéré comme du travail au noir.
INFO :
Dans la partie membres du site d’Embuild, vous retrouverez un large dossier sur le travail des étudiants, qui vous fournira davantage d'informations, entre autres, sur les formalités d’emploi, les travaux interdits et les mesures de sécurité, le statut social et fiscal de l’étudiant et bien plus.
Mais n’oubliez pas que, même si vos enfants sont soumis à un statut légal, ils courent des risques, surtout s'ils travaillent sur le chantier. Même s'il n'y a pas de travaux en cours à un moment donné, il subsiste des risques pour la sécurité. Cette dernière est une priorité absolue pour Embuild. Ce n'est pas pour rien que nous avons exigé que tous les travailleurs du chantier aient suivi une formation de base en la matière. Les enfants qui accompagnent leurs parents sur le chantier devraient donc également avoir suivi au moins cette formation. Car, en cas d’accident, les conséquences peuvent être gravissimes...Peu importe le statut du jeune, l’important c’est de travailler en sécurité.
Un guide pratique pour aider à réaliser le reporting de durabilité
Pour aider les entreprises de construction à réaliser leur reporting sur leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), selon la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), Embuild vient de réaliser un guide sectoriel pratique, en partenariat avec CAP Conseil. L’objectif ? Aider ses membres à transformer « cette contrainte » en un avantage compétitif.
Dans notre secteur, la durabilité est au centre de toutes les attentions et devient un critère central de compétitivité. Les donneurs d’ordre, les banques, les investisseurs et les fournisseurs y prêtent de plus en plus attention et nos entreprises doivent en tenir compte. De plus, la directive européenne CSRD leur impose de se mettre en conformité par rapport à cette durabilité.
Cette tâche se rajoute aux activités quotidiennes déjà bien chargées de nos entreprises, peu importe leur taille. En effet, si dans un premier temps, cette directive concerne les grosses structures, il convient de signaler que les PME sont aussi indirectement ciblées par cette législation européenne. « Pour réduire la charge administrative pesant sur les plus petites structures, la Commission européenne a présenté un ensemble de mesures de simplification, connu sous le nom de paquet Omnibus. L’objectif principal est d’alléger les exigences de la directive CSRD, en particulier pour les PME, en tenant davantage compte des spécificités de chaque secteur. Afin de laisser aux entreprises de toutes les tailles le temps nécessaire pour se préparer, la Commission a décidé de faire une pause de deux ans. Concrètement, cela signifie qu’aucun rapport ne devra être publié avant 2028 », explique MARIE-LORRAINE BARETH , European affairs advisor chez Embuild.
Boîte à outils
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul dans vos démarches. Outre cette simplification
● Le reporting de durabilité concerne tout le secteur, PME comprises.
● Le guide Embuild vous simplifie la vie, étape par étape.
● Des outils concrets, des témoignages, une FAQ
● Maîtrisez les risques et anticipez les opportunités
législative, Embuild a développé un guide complet, didactique et opérationnel. Il s’agit d’une boîte à outils qui doit vous accompagner dans votre reporting. « Il contient des check-lists, une structure de rapport pour grandes entreprises et PME, les étapes et des outils pour la réalisation de l’analyse de la double matérialité et l’identification des Impacts, Risques et Opportunités (IRO), tous étayés d’exemples concrets. Le document comprend également une FAQ, un lexique et des témoignages d’entreprises déjà engagées dans la durabilité », indique ANNE-LAURE LEJEUNE , SME & Sustainability advisor chez Embuild, responsable de ce projet. « Ce guide Embuild propose également une feuille de route claire et précise en dix étapes pour élaborer son reporting. Il vous fait donc gagner du temps en vous fournissant des outils éprouvés et adaptés au secteur de la construction. Il vous permet de structurer votre démarche, d’anticiper les attentes de vos partenaires et de maîtriser les risques liés à l’élaboration d’un rapport de durabilité. Cette obligation, bien qu’elle représente un défi, constitue également une opportunité de se démarquer. »
Le guide est disponible et téléchargeable gratuitement sur le site internet d’Embuild www.embuild.be. D’autres informations sur ce sujet (webinaire, omnibus et formations) sont également à votre disposition sur le site. N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience et de vos suggestions pour l’enrichir afin d’impliquer et engager la grande famille des membres d’Embuild vers une croissance durable et responsable.
Greenomy,
l’outil idéal pour transformer
vos
données en un rapport ESG clair et complet
Outre la réalisation d’un guide, Embuild s’est associée à Greenomy, une plateforme belge spécialisée dans la collecte de données pour le reporting ESG, pour accompagner ses membres dans cette transition. L’objectif de cette collaboration est de simplifier une démarche perçue comme contraignante, complexe et chronophage. Entretien avec François-Guillaume de Lichtervelde, chief of staff chez Greenomy.
PPouvez-vous nous présenter Greenomy ?
Il s’agit d’une plateforme SaaS (Software as a Service) qui, grâce à l’intelligence artificielle, transforme les obligations complexes en un modèle de données harmonisé. Grâce à une interface intuitive, tous les types d’entreprise y ont accès et peuvent facilement y structurer leurs données ESG. Le résultat est des rapports de durabilité complets, produits plus rapidement et avec moins d’efforts. Depuis l’année dernière, nous avons accompagné plus de 500 PME dans la réalisation de leur reporting ESG.
L’outil est donc très intéressant pour les nombreuses PME que compte notre fédération professionnelle.
Absolument. Même sans obligation, le reporting ESG reste un outil de gestion précieux. Il permet d’anticiper les risques (exemple : la dépendance énergétique), de montrer les efforts réalisés en matière de durabilité à tous ses partenaires et donc de se différencier commercialement dans les appels d’offres publics et privés. Autrement dit, il devient un levier de compétitivité pour tous vos membres.
Quels sont les avantages et les atouts de la plateforme ?
Elle est intuitive et accessible à tous, y compris aux entreprises qui ne disposent pas de ressources spécialisées. Au niveau fonctionnalité, grâce à l’intelligence artificielle, la plateforme aide à récolter toutes les données nécessaires pour répondre notamment au questionnaire standardisé VSME, la norme de durabilité pour les PME. Cela permet de structurer des rapports et générer des tableaux de bord clairs pour piloter la stratégie ESG. Résultat : gain de temps, meilleure visibilité et accès facilité aux finance-
« Il s’agit d’une plateforme SaaS (Software as a Service) qui, grâce à l’intelligence artificielle, transforme les obligations complexes en un modèle de données harmonisé. »
FRANÇOIS-GUILLAUME DE LICHTERVELDE
ments. La Greenomy Academy propose aussi des modules de formation pratique qui décryptent les notions clés du reporting ESG, comme la VSME, la double matérialité ou l’alignement à la taxonomie européenne.
Embuild sensibilise de plus en plus ses membres à la numérisation, notamment l’utilisation de l’IA. Greenomy est un bel exemple à ce sujet.
Oui. Greenomy intègre un agent d’IA générative, appelé Artemis, qui permet d’analyser automatiquement les rapports internes ou les fichiers Excel, tout en restant conforme aux exigences d’audit. Cela réduit considérablement le temps passé à encoder manuellement les données.
Grâce à notre collaboration, nos membres bénéficient de conditions avantageuses pour utiliser vos services.
En 2025, les PME membres d’Embuild bénéficient d’un accès gratuit au modèle ESG, avec une transition prévue vers le nouveau standard européen VSME. Cela leur permettra d’évaluer facilement leur maturité en termes de durabilité, indépendamment de toute obligation réglementaire. Les grandes entreprises de construction bénéficient, quant à elles, de 10 % de réduction sur les solutions Greenomy dédiées au reporting CSRD et à la taxonomie.
Un petit mot pour conclure ?
Le reporting ESG est un véritable outil de gestion, de pilotage des risques et de création de valeur. Pour les PME, il engendre des bénéfices en termes de financement et d’image de marque. Il ne faut surtout pas le voir comme une contrainte ! Avec Greenomy, les PME peuvent structurer leur démarche, valoriser leurs efforts et anticiper l’avenir durablement.
La FIEC : un acteur clé pour défendre la construction en Europe
La FIEC (Fédération européenne de l’industrie de la construction) représente les intérêts des entreprises de toutes tailles du secteur auprès des institutions européennes. Elle regroupe 32 fédérations membres issues de 27 pays européens, dont 24 États membres de l’UE, ainsi que la Norvège, la Suisse et l’Ukraine. Son rôle est crucial pour défendre les enjeux du secteur et accompagner les entreprises face aux évolutions réglementaires européennes, desquelles dépendent, à environ 75% directement ou indirectement, celles nationales.
Ces dernières années, les politiques européennes ont pris une importance croissante pour le secteur de la construction. La précédente législature a été largement façonnée par le Green Deal, visant à faire de l’Europe le pre-
mier continent neutre en carbone d’ici 2050. Cette ambition a eu un impact considérable sur les entreprises du secteur, avec plusieurs réformes majeures.
Citons-en trois principales. La première est l’obligation de publier des rapports de durabilité, imposant aux entreprises une
transparence accrue sur leur impact environnemental. La seconde est la révision du règlement sur les produits de construction, incluant l’introduction d’une base de données numérique recensant les spécifications techniques et environnementales des matériaux. Et la troisième est la refonte de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD), visant à accélérer la rénovation du parc immobilier européen pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Nouvelle législature : compétitivité
Jusqu’en 2029, la priorité de l’Union européenne sera de renforcer la compétitivité des entreprises européennes face à des concurrents aux pratiques parfois agressives, comme
« Ensemble, nous défendons avec force les intérêts des entreprises du secteur auprès des décideurs européens.
Ensemble, notre voix est plus forte. »
Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur le congrès annuel de la FIEC, qui s'est tenu à Athènes mi-mai.
la Chine et les États-Unis. L’Europe devra adapter sa politique industrielle pour éviter de perdre du terrain. La compétitivité sera donc le fil rouge de cette nouvelle législature. Parmi les initiatives clés pour le secteur de la construction et de l’installation figurent : un allégement de la charge administrative, notamment via la révision des directives sur les marchés publics, afin d’accélérer et de simplifier les procédures de passation des marchés et les initiatives "Omnibus", visant à rationaliser certaines législations, notamment celles liées à la publication d’informations en matière de durabilité et à la taxonomie verte, dont l’un des principaux objectifs est d’améliorer l’accès à la finance verte.
Durabilité
Si la compétitivité est un enjeu central, la
durabilité reste une priorité pour la Commission européenne. Les cinq prochaines années verront l’émergence de nouvelles règles en matière d’économie circulaire, avec un focus sur le secteur de la construction et de la démolition. Une stratégie européenne pour la résilience à l’eau sera également mise en place, afin d’anticiper les défis liés aux ressources hydriques (sécheresses, inondations et pollution de l’eau).
Logement abordable
Dans toute l’Union européenne, l’accès à un logement abordable et durable devient un enjeu critique. Face à cette crise, la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a nommé Dan Jørgensen, premier Commissaire européen en charge du Logement. Sa mission peut se résumer en trois points : élaborer un plan européen pour le logement abordable et durable y compris une stratégie pour booster l’offre de construction résidentielle, mettre en place une plateforme pan-européenne d’investissements dédiée au logement et troisièmement, réviser les règles en matière d’aides d’État, afin de faciliter les investissements nationaux dans le logement social et abordable.
Pénurie de main-d’œuvre
Ces priorités et objectifs n’ont de sens que s'ils peuvent effectivement être mis en place. Malheureusement, aujourd’hui, nos entreprises sont confrontées à une pénurie de main-d’œuvre et à des lacunes de compétences. Il est donc indispensable de soutenir les investissements en formation et d’améliorer l’attractivité du secteur.
Même s’il s’agit de responsabilités principalement nationales, l’Union Européenne dispose de programmes et des financements dédiés, auxquels la FIEC participe activement.
Le relais des fédérations nationales est néanmoins indispensable pour leur mise en place.
Partenaire incontournable
Dans ce contexte en pleine évolution, la FIEC est un partenaire incontournable pour Embuild. Ensemble, nous défendons avec force les intérêts des entreprises du secteur auprès des décideurs européens. Ensemble, notre voix est plus forte.
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La problématique de la mobilité dans les centres-villes
Pour les entreprises de construction et d’installation, venir travailler dans le centre de certaines villes belges s’apparente à un véritable casse-tête : zones de basses émissions (plus connues sous le nom de zones LEZ) qui obligent à adapter sa flotte de véhicules, difficultés de stationnement et formalités administratives coûteuses et complexes pour occuper l’espace public. Face à ces obstacles, certaines ont même renoncé à venir travailler dans les centres-villes. Dans ce dossier, nous examinons spécifiquement le cas des trois villes belges qui disposent d’une zone LEZ : Bruxelles, Anvers et Gand. Objectif ? Mieux comprendre les difficultés de mobilité dans ces centres urbains et proposer des pistes de solutions.
Venir réaliser un chantier à Bruxelles ? Un vrai casse-tête !
Pour beaucoup d’entrepreneurs, venir travailler à Bruxelles est devenu un vrai casse-tête : difficulté d’accès et de stationnement, zone LEZ, encodage complexe des chantiers dans le logiciel Osiris… « À cause de toutes ces contraintes de mobilité et administratives qui engendrent des coûts, le constat est sans appel : venir travailler à Bruxelles est 30 % plus cher que dans les deux autres régions du pays », dénonce Laurent Schiltz, secrétaire général d’Embuild. Brussels. Il avance des pistes de solutions.
Si la Région de Bruxelles-Capitale a entrepris des initiatives pour sa transition écologique et la mobilité douce, il n’en demeure pas moins que pour nos entreprises de construction et d’installation, se rendre dans la capitale pour exécuter des chantiers est un véritable parcours du combattant, qui plus est très coûteux.
Commençons par expliquer le flou autour du guichet Osiris, géré par Bruxelles Mobilité. Pour rappel, ce logiciel a été mis en place en avril 2014 et avait pour objectif d’offrir aux entreprises une plateforme unique pour toutes les demandes relatives à un chantier sur le domaine public. En 2017, Embuild.Brussels avait obtenu la gestion de ce guichet et constaté sa complexité.
Chaos
En 2020, Bruxelles Mobilité a repris ce rôle et mis en place son propre guichet. « Depuis lors, c’est le chaos », indique LAURENT SCHILTZ « L’idée de départ d’Osiris était la simplification administrative et l’harmonisation des procédures au niveau régional. Mais ça ne fonctionne pas. Les communes n’ont pas réussi à rentrer dans le système et chacune d’entre elle continue de demander des formalités distinctes et très complexes à encoder pour nos entrepreneurs. Au départ, ils pouvaient continuer à aller à la commune où quelqu’un encodait pour eux. Ce n’est plus le cas, mais les communes continuent de demander des taxes et frais de dossier coûteux. Bruxelles Mobilité reconnaît, elle-même, être dépassée par ce guichet. Certaines entre-
prises ont dû engager un ETP pour ne faire que de l’encodage dans la plateforme. De plus, les amendes pour un simple oubli d’affichage d’autorisation Osiris peuvent aller de 5.000 à 13.000 €. Certaines entreprises se sont vu infliger plus de 40.000 € d’amendes en l’espace de quelques mois. À cause de ce système, beaucoup d’entrepreneurs refusent de venir travailler à Bruxelles et les Bruxellois peinent à trouver des professionnels pour réaliser leurs travaux. »
Réformer et alléger
Face à ce constat, que préconise Embuild. Brussels ? « Il faut réformer et alléger cette législation, notamment les procédures beaucoup trop complexes et longues. On demande que les chantiers ayant peu ou pas d’impact sur la voirie ne soient plus obligés d’être encodés dans Osiris. Nous demandons également au futur gouvernement de diminuer les coûts directs de ce système en supprimant les droits de dossiers, vu que ce sont maintenant les entreprises qui font tout le travail d’encodage, ainsi que la révision fortement à la baisse des montants des amendes applicables, en cas d’infractions, qui sont actuellement disproportionnés et injustifiés. Et troisièmement, Embuild.Brussels demande d’amener l’ensemble des opérateurs publics à s’aligner afin de créer une vraie plateforme unique, simple et efficace pour toutes les demandes et autorisations liées aux chantiers de construction dans la Région de Bruxelles-Capitale, qui pourrait se baser sur les premiers travaux de la BCBO, la Banque Carrefour des Bâtiments et de leur Occupation. »
Zone LEZ/électrification
Ensuite, la zone LEZ représente aussi un frein pour venir travailler à Bruxelles. L’interdiction de la norme Euro 5 a bien été reportée de deux ans, en 2027. Mais les moteurs diesel seront interdits en 2030, suivis par l’ensemble des moteurs thermiques en 2035. « La vraie question sur cette thématique est l’électrification de la flotte de nos entreprises », souligne Laurent Schiltz.
Pour avoir un état des lieux de la situation actuelle, Embuild.Brussels a lancé une enquête auprès de ses membres, en janvier 2025 (voir encadré). « Il en ressort que plus de la moitié des entreprises ne veulent pas passer à l’électrique, car l’investissement est encore trop lourd et pas adapté aux utilitaires, et que les infrastructures concernant les bornes de recharge pour véhicules utilitaires ne sont même pas encore en question. »
Stationnement
Un autre gros problème concernant la mobilité à Bruxelles est le stationnement et
la perte de temps qui en découle. Mais sachez qu’il existe une formule qui peut vous intéresser. « parking.brussels propose notamment une carte « professionnelle » régionale à 90 €/ mois. C’est le fruit d’un travail de lobbying de plusieurs années d’Embuild.Brussels », souligne Laurent Schiltz. Nos collègues bruxellois ont récemment organisé un webinaire (ndlr : il est encore disponible sur le site internet d’Embuild.Brussels) sur le sujet avec tous les tarifs en vigueur dans la Région de Bruxelles-Capitale, ainsi que les explications des différentes zones de stationnement. Nous vous renvoyons à ce sujet aux pages 34-35 de notre édition d’avril 2024.
Conclusion
La mobilité est un sujet très problématique et coûteux à Bruxelles. « Embuild.Brussels compte bien défendre ses membres à ce sujet. Certaines entreprises paient leurs ouvriers 8h alors qu’ils n’en prestent réellement que 6 à cause des problèmes de mobilité. Ce n’est pas rentable », conclut Laurent Schiltz.
UNE TRANSITION VERS L’ÉLECTRIQUE DIFFICILE POUR DES RAISONS PRAGMATIQUES
Selon l’enquête réalisée par Embuild. Brussels, seules 39 % des entreprises interrogées ont déjà adopté des véhicules électriques, 9,4 % envisagent cette transition et 51,6 % ne sont pas intéressées. Les entreprises ne veulent pas passer à des véhicules électriques pour des raisons pragmatiques. Il y a de vrais obstacles. Cette enquête révèle néanmoins que les grandes entreprises sont plus avancées que les PME, grâce à une capacité financière supérieure, une flotte plus diversifiée et un accès facilité aux aides. Les petites structures sont freinées par le coût, la dépendance aux utilitaires et les contraintes logistiques.
Pour 90 % des sondés, l’électrification concerne principalement les véhicules de société (90 %), suivent les utilitaires (48 %) et les engins de chantier (3 %). Les utilitaires, essentiels au secteur, traînent à cause du coût élevé, d’une autonomie réduite et d’un manque de modèles adaptés (absence de solutions pour le remorquage électrique). « L’enquête montre aussi très clairement que la recharge
reste un problème majeur. Les entreprises ne peuvent pas compter sur les bornes publiques. Le stationnement à Bruxelles est déjà difficile et trouver une place libre équipée d’une borne l’est encore plus. Installer des bornes sur chantier ou au domicile des ouvriers est encore très compliqué et les interruptions liées à la recharge impactent la journée de travail », explique LILY BENOIT, conseillère Mobilité et Logistique chez Embuild.Brussels. « Les solutions possibles sont: le développement de bornes adaptées aux utilitaires en milieu urbain, un réseau d’infrastructure de recharge pour les professionnels, l’installation de bornes mobiles sur chantier, l’aide à l’installation en entreprise et la mutualisation des infrastructures.»
Pour passer à l’électrique, des aides existent. Mais l’enquête montre que seules 30 % des entreprises connaissent ces aides. Celles jugées utiles sont : les avantages fiscaux, les primes à l’achat ou au leasing et à l’installation de bornes. En conclusion, cette enquête montre que l’électrification du secteur progresse
lentement, mais reste limitée et inégale entre petites et grandes entreprises. Le coût de tels véhicules et les difficultés liées à la recharge constituent également des freins. « Embuild.Brussels plaide pour une collaboration étroite entre tous les acteurs privés et publics et un soutien accru aux petites structures pour permettre une transition réaliste et efficace. Nous formons un groupe de travail avec Bruxelles Environnement, Bruxelles Mobilité et Bruxelles Economie et Emploi pour trouver des solutions adaptées à notre secteur pour faciliter le passage à l’électrique et de manière globale vers une mobilité plus durable», indique Lily Benoit. « Mais attention, le passage à l’électrique n’est qu’une solution parmi d’autres. Repenser la logistique au sein de l’entreprise de manière globale peut être un véritable levier pour augmenter sa rentabilité, surtout dans un contexte urbain tel que Bruxelles. Je pense à l’optimisation des trajets, le développement d’une flotte de vélos, l’appel à des services de kitting…», conclut la conseillère Mobilité et Logistique chez Embuild.Brussels.
« Certains de nos techniciens ont refusé de venir travailler à Bruxelles»
Vivian Crowet est Supply Chain Manager chez Senec, une entreprise spécialisée depuis plus de 60 ans dans l’installation, la réparation et l’entretien des chaudières, ainsi que dans la climatisation. Senec est très active dans les grandes villes, dont Bruxelles avec plus de 30.000 contrats d’entretien. « Nous constatons qu’il devient de plus en plus compliqué de venir travailler dans la capitale. Nous allons expérimenter différentes pistes de solutions, mais nous espérons qu’un soutien politique se manifeste. »
La société compte 230 collaborateurs dont 145 techniciens, et parmi eux une petite cinquantaine sont actifs sur Bruxelles. En tant que responsable de la chaîne logistique, VIVIAN CROWET est bien au courant des difficultés rencontrées par les techniciens pour venir travailler dans la capitale. Selon Vivian Crowet, le plus gros problème à Bruxelles est le stationnement. « Nous avons bien adapté notre usage des véhicules en fonction du type d’intervention : des petites camionnettes pour de la maintenance, des moyennes pour de la réparation et des grandes pour l’installation. Mais se garer reste toujours aussi compliqué pour nos techniciens. Trouver une place sur Bruxelles peut prendre jusqu’à 35-40 minutes, voire davantage selon les zones. Ils doivent régulièrement tourner dans le quartier pour trouver un emplacement si bien que parfois, ils renoncent et replanifient leur intervention. C’est une perte de temps et une frustration, aussi bien pour nos hommes que pour nos clients. Il faut également noter que nos techniciens utilisent la carte professionnelle de 90 €/mois proposée par parking.brussels. Mais encore, faut-il trouver une place…» Il a également un mot au sujet de la zone piétonnière. « Elle n’est accessible qu’à une certaine tranche d’heure matinale. Si vous dépassez de quelques minutes cet horaire, vous recevez des amendes conséquentes. Le politique pousse pour une mobilité douce, mais elle va à l’encontre de l’activité profes-
Vivian Crowet est Supply Chain Manager chez Senec.
sionnelle. Certains de nos techniciens ont refusé de venir travailler à Bruxelles. Le politique doit mettre des choses en place, car le risque de déserter la ville est très grand. »
Electrification
Avec le renouvellement de la flotte automobile, qui s’effectue sur une période prédéfinie, la zone LEZ n’est pas un problème pour Senec. Par contre, au sujet de l’électrification des véhicules, Vivian Crowet explique qu’effectuer la transition est compliqué à tous points de vue. « Le prix d’achat de véhicules utilitaires électriques reste élevé, l’autonomie est limitée à entre 120 et 300 km, et les infrastructures ne sont pas là pour recharger », indique-t-il. « Ce n’est pas non plus adapté à nos types d’intervention. Imaginez que nos techniciens doivent se garer à 1 km du client pour trouver une borne et que l’intervention dure une heure. C’est tout simplement ingérable au niveau du planning. Tant que l’infrastructure de recharge n’est pas suffisamment présente, c’est impossible. Nous ne sommes pas fermés à l’électrification, mais il faut une mobilisation politique à ce sujet. »
Concernant le guichet Osiris, il explique. « Pour notre organisation interne, nous préférons laisser les clients gérer les demandes auprès d’Osiris, mais la difficulté réside dans le fait que beaucoup d’entre eux n’effectuent pas ces démarches, ce qui complique nos interventions. »
Solutions
Senec cherche à trouver des solutions ainsi qu’à innover pour une meilleure mobilité dans la capitale. « Nous discutons avec des conseillers d’Embuild et Urbike sur l’utilisation de vélos cargos ou d’autres alternatives facilitant l’approvisionnement de nos techniciens. Il faudrait pour cela disposer d’entrepôts sécurisés ou Hub pour stocker le matériel. Différents tests sont encore à expérimenter afin de trouver des solutions fiables et tournées vers le long terme, mais sans certitudes quant aux résultats. La rationalisation de la flotte a déjà été effectuée et donne des premiers résultats satisfaisants. Enfin, nous sommes en train de travailler à l’optimisation du planning en fonction des interventions. Il s’agit d’un système qui divise Bruxelles en différentes zones et qui attribue des chantiers à un technicien en fonction
Dans l’entreprise, une petite cinquantaine de techniciens sont actifs sur Bruxelles.
de son lieu d’habitation », explique Vivian Crowet.
Conclusion
Dans sa conclusion, le Supply Chain Manager de Senec lance un message au monde politique. « Bruxelles ne dispose actuellement pas des aménagements nécessaires pour soutenir des activités professionnelles comme la nôtre. Quant à la transition énergétique vers l’électrique, elle exige des infrastructures plus adaptées, qui font actuellement défaut. Il revient au pouvoir politique à faire évoluer tout cela et nous espérons que notre appel sera entendu. De notre côté, nous allons nous atteler à tester les solutions mentionnées auparavant. »
« Le politique doit mettre des choses en place, car le risque de déserter la ville est très grand. »
La mobilité bruxelloise au cœur d’un dîner-débat organisé par Cobaty
Hasard du calendrier, le dernier dîner-débat organisé par Cobaty, le club d’affaires lié aux métiers de la construction et de l’immobilier, avait pour thème : « La mobilité à Bruxelles : échanges (constructifs) de points de vue. » Cette soirée s’est tenue au Château Sainte-Anne à Auderghem le 22 avril dernier, et a permis d’en apprendre davantage sur le GRACQ (Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens) et Interparking.
Devant la cinquantaine de membres présents et après un mot d’accueil de Wim Straetmans, président de Cobaty, FLORINE CUIGNET a été la première oratrice de cette soirée-débat. En 2008, elle a rejoint l’asbl GRACQ, qui fédère et défend les droits des cyclistes en Belgique francophone. Depuis 2014, elle y occupe la fonction de chargée de politique bruxelloise et assure la représentation des cyclistes vis-à-vis des autorités régionales principalement.
« Malgré le nombre stable de voitures, environ 500.000, la difficulté de circulation reste croissante. »
Le GRACQ est né en 1975, peu après le premier choc pétrolier. « À Bruxelles, on avait assisté au développement de grandes infrastructures routières, où les cyclistes n’avaient pas leur place. Notre asbl est donc née d’un mouvement de résistance. Nous sommes aujourd’hui présents à Bruxelles et en Wallonie et comptons environ 19.500 membres. Notre action repose essentiellement sur l’investissement de bénévoles. Notre objectif est de faire en sorte que toute personne qui souhaite se déplacer à vélo puisse le faire dans les meilleures conditions possibles, via la représentation des cyclistes auprès des pouvoirs publics, l’organisation de formations et de campagnes de communication & sensibilisation », a expliqué Florine Cuignet.
Un leitmotiv : l’asbl souhaite encourager toujours plus de personnes à se mettre en selle. « Car le vélo est l’une des réponses à de très nombreux enjeux sociétaux et a un impact positif sur la qualité de vie », a-t-elle souligné. Avant de citer en exemple Amsterdam, aux Pays-Bas, « on y a construit la culture du vélo » et d’expliquer l’évolution à Bruxelles. « Notre
capitale compte de plus en plus de cyclistes. Le taux de croissance moyen depuis 2010 est énorme : 12 % par an ! Un exemple est la rue de la Loi : en 2010, 211 cyclistes y roulaient à l’heure de pointe pour plus de 1.000 en 2024. Malheureusement, la pratique reste inégale avec 60 % d’hommes, 40 % de femmes, et très peu d’enfants. Autre constat : parmi les ménages sans voiture personnelle, les citoyens avec des revenus élevés utilisent davantage le vélo que ceux qui ont des bas salaires. » « Notre objectif est de mettre le vélo à la portée de tous. » Cela passe notamment par une bonne infrastructure cyclable, en privilégiant sur les axes principaux une séparation claire entre cyclistes et automobilistes, mais aussi entre cyclistes et piétons, avec un message intéressant lancé aux entrepreneurs. « Build it and they will come ! », traduisez « Construisez-la et ils viendront ! » On voit également l’apparition de cyclostrades. « Elles sont en construction, aussi bien à l’intérieur de Bruxelles que pour assurer la liaison avec sa périphérie. Elles permettent de booster le potentiel du vélo, également pour les déplacements interrégionaux. »
Florine Cuignet a ensuite déploré le manque criant de stationnement vélo sécurisé. « La crainte du vol constitue un frein à la possession de vélos, et donc à son utilisation. En 2023, on dénombrait 4.956 vols déclarés. Il y a actuellement 13.000 demandes d’emplacements sécurisés en attente pour environ 8.000 disponibles. Il faut intégrer des normes plus ambitieuses au sein des nouvelles constructions ! » Message lancé aux entrepreneurs et promoteurs présents dans l’assemblée.
Enfin, elle a rappelé l’importance de former les cyclistes et les automobilistes pour favoriser une meilleure cohabitation entre usagers, un sujet qui a fait l’objet de nombreuses discussions en deuxième partie de soirée, et intégrer l’apprentissage du vélo dans les programmes scolaires.
Interparking
C’est ensuite ARNAUD BAIJOT, Head of Group M&A chez Interparking, qui a pris la parole. « Notre groupe a été fondé en 1958, à l’occasion de l’Exposition universelle et notre siège social se trouve toujours à Bruxelles. Après la finalisation de l’acquisition de Saba, prévue fin 2025, nous serons présents dans 16 pays, plus de 500 villes et gèrerons plus de 2.000 parkings grâce à 4.000 personnes. Nous avons quatre activités principales : le design, la construction et le développement, l’acquisition et la gestion de parkings », a-t-il indiqué. « Nous voyons le parking comme un vestiaire de restaurant, il est au service de la ville comme acteur clé de la mobilité urbaine. Une voiture sur trois qui circule en ville cherche à se garer. Grâce à notre gestion de 800.000 places, la plupart off-street, nous rendons plus de 4.000 km de voirie aux utilisateurs actifs. Nous insistons aussi sur le rôle intermodal de nos parkings (voitures partagées, last mile, parkings vélos sécurisés et Pcard multimodale) et notre déploiement d’un réseau de chargeurs électriques à travers l’Europe, 35.000 dans les cinq prochaines années. »
Concernant Bruxelles, il a pointé quelques
constats intéressants. « Malgré le nombre stable de voitures, environ 500.000, la difficulté de circulation reste croissante. Si Bruxelles reste une des régions les plus riches d’Europe, malgré un revenu par habitant plus faible que la moyenne nationale, c’est grâce aux 350.000 navetteurs qui soutiennent l’économie bruxelloise. Bruxelles doit continuer à attirer ces navetteurs, sans quoi ils dépenseront leur pouvoir d’achat dans d’autres villes de qualité aux alentours. Cela passe par une amélioration de la fluidité des différents modes de mobilité, et non un repli sur soi-même. Parmi les villes européennes où nous sommes présents, Bruxelles a eu un retard pour rattraper son niveau de fréquentation pré-Covid. On a néanmoins récemment constaté le retour du tourisme qui permet de dépasser les fréquentations pré-Covid, malgré les mesures du plan Good Move. »
Débat
La soirée s'est terminée avec de nombreux échanges et questions. On a pu observer les ponts qui relient ces deux acteurs de la mobilité, à la base diamétralement opposés, mais qui se rejoignent notamment au sujet de l’importance de favoriser l’intermodalité dans et à l’approche d’une ville comme Bruxelles. « Une soirée riche en enseignements pour les cobatystes présents », a conclu WIM STRAETMANS , en remerciant au passage Katrien Kempe (UPSI) et Francis Carnoy (Embuild) pour l’initiative de cet événement qui fera date dans les annales du cercle…
« En 2010, 211 cyclistes roulaient à la rue de la Loi à l’heure de pointe, pour plus de 1.000 en 2024. »
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Florine Cuignet est chargée de politique bruxelloise au sein de l'asbl GRACQ.
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Arnaud Baijot est Head of Group M&A chez Interparking.
Des problèmes liés à l’approvisionnement des chantiers dans les villes flamandes
Une enquête menée en 2023 par Embuild Vlaanderen auprès de 300 entreprises de construction a révélé que 93 % d’entre elles avaient déjà refusé des marchés dans les centres urbains. Non seulement en raison des embouteillages, mais aussi à cause des problèmes de stationnement (tant en raison de la difficulté à trouver une place de parking près du chantier que du coût associé), de la paperasserie administrative et du risque d'amendes, ou de sanction administrative communale (SAC). La situation s’est-elle améliorée depuis, et quelles mesures le nouveau gouvernement flamand et les autorités locales envisagent-ils ? C’est ce que nous expliquons dans cet article.
Cas d’Anvers
Selon JORIS DE FRÉ, directeur d’Embuild Antwerpen, les zones de basses émissions (LEZ) instaurées dans les centres-villes d’Anvers et de Gand (respectivement en 2017 et 2020) ont déjà exclu un grand nombre de petites entreprises de construction (surtout les artisans) de l’exécution de travaux en centre-ville. « Ils ne voulaient pas investir dans de nouvelles camionnettes pour pouvoir intervenir en centre-ville et ont donc préféré renoncer. Ce phénomène risque d’ailleurs de se reproduire avec l’introduction des zones zéro émission dans les centres urbains. »
À Anvers, une deuxième rupture avec le passé a été l’interdiction pour les entrepreneurs de placer, eux-mêmes, les panneaux d’interdiction de stationnement temporaire. « Désormais, ce sont les services communaux qui le font. Mais la demande peut être introduite de manière numérique. Tant l’entrepreneur que le maître d’ouvrage peuvent le faire. Le coût minimum pour ce service reste raisonnable, à savoir 58 €. »
Pouvoir se garer à proximité du chantier
Un problème supplémentaire est survenu lorsque le conseil communal a décidé que, dans le centre historique d’Anvers, seuls les résidents et un nombre limité de détenteurs de permis étaient encore autorisés à se garer. Les entreprises d’installation et de finition pouvaient obtenir ce permis, mais pas les
entrepreneurs généraux, par exemple. « Nous avons immédiatement réagi à cette situation, et six mois plus tard, le règlement a été modifié, permettant ainsi à tous les entrepreneurs de construction de se garer à nouveau dans le centre historique. Désormais, en plus des habitants, leurs fournisseurs et tous leurs entrepreneurs sont de nouveau les bienvenus. En principe, les entrepreneurs peuvent à nouveau se garer à proximité de leur chantier. Les possibilités de stationnement sont d’ailleurs plus étendues qu’auparavant, car les touristes et les clients des commerces ne peuvent plus occuper les places de stationnement dans la rue. Là aussi, la demande se fait par voie numérique. La redevance correspond à ce qu’un automobiliste devrait normalement payer pour se garer dans cette zone de la ville. »
Une charte au lieu d’une interdiction
À la suite d’un tragique accident (un camion qui a renversé deux jeunes filles), l’échevin de la Mobilité de la ville d’Anvers a été soumis à une forte pression pour prendre une mesure. Mais au lieu d’interdire le trafic de camions pendant les heures d’entrée et de sortie des écoles, comme c’est par exemple le cas à Malines, le collège communal, en concertation avec Embuild Antwerpen, a choisi une charte. Plutôt qu’une interdiction stricte, la ville a opté pour une série d’engagements, ce qui ouvre la voie à des accords concertés. « En signant la charte, l’entrepreneur s’engage à
« Plutôt qu’une interdiction stricte, la ville d’Anvers a opté pour une série d’engagements, ce qui ouvre la voie à des accords concertés. »
«
Je constate que les termes employés dans les règlements de redevance des différentes communes ne sont pas toujours formulés de manière claire.
À
cet égard, je plaide pour plus d’uniformité. »
organiser de manière réfléchie la circulation vers, depuis et sur le chantier. Le transport doit se faire via la route la plus sûre. L’entrepreneur doit utiliser, pour les poids lourds (de plus de 3,5 tonnes), autant que possible des voies d’accès de catégorie élevée, et éviter au maximum les petites ruelles. Pour cela, la ville met à disposition un outil de mobilité sous la forme d’un planificateur d’itinéraires. Pour les chantiers situés dans un rayon de 100 mètres autour d’une école, l’entrepreneur devra, au préalable, convenir avec l’école des modalités de livraison du chantier, ce que la plupart des entrepreneurs font déjà. La charte prévoit également, entre autres, que les camions doivent être équipés de caméras à 360 degrés et de signaux sonores pour avertir le trafic environnant. D’ailleurs, les véhicules de nos entrepreneurs évoluent déjà en ce sens, conformément aux normes de sécurité européennes. »
Enchevêtrement de redevances
Un cinquième problème auquel les entrepreneurs sont confrontés dans le centre-ville
d’Anvers, et sans doute le plus problématique, concerne les redevances pour l’occupation du domaine public. Pour une occupation de 100 m², ces redevances peuvent dépasser 40.000 €. « La ville est tenue de rendre ces taxes publiques, et elles sont effectivement mentionnées sur le site web de la ville. Mais il n’est pas facile de les retrouver. Outre les taxes sur l’occupation du domaine public, il existe également des taxes sur les banderoles accrochées aux échafaudages, ainsi que sur la puissance motrice des machines utilisées sur un chantier. Je conseille donc vivement aux entrepreneurs de bien consulter le site web de la ville. Par ailleurs, je constate que les termes employés dans les règlements de redevance des différentes communes ne sont pas toujours formulés de manière claire. À cet égard, je plaide pour plus d’uniformité », indique Joris De Fré.
Cas de Gand
Selon le témoignage de ROELAND DE GEYTER , directeur technique de l’entreprise générale Dero Construct (Flandre orientale), l’ampleur démesurée des redevances pour l’occupation du domaine public constitue également un point de friction important. « À partir de 2023, pour la rénovation d’un bâtiment historique situé dans le centre de Gand, il nous faut introduire une demande d’occupation d’emplacement communal pour installer le chantier et une grue à tour. Sur base du règlement des redevances, on atteint assez rapidement le plafond. Jusqu’en 2023, il était de 29.500 €. Mais à partir de 2024, ce montant est passé de 80.000 à 160.000 € par an, selon la durée de l’occupation. De plus, nous avons été contraints de retirer temporairement toute l’installation du chantier, y compris la grue à tour, en raison des Gentse Feesten. Finalement, les coûts et redevances liés à l’occupation de l’emplacement communal se sont élevés à 175.000 €, soit près de 10 % du coût du gros-œuvre fermé du projet dans son ensemble. Un coût qui doit en fin de compte être pris en charge par le maître d’ouvrage, ce qui a un effet dissuasif sur la valorisation du patrimoine bâti existant. »
Possibilités limitées de concertation
« Nous avons également entamé une concertation avec les services communaux afin de définir les itinéraires d’accès les
plus logiques, tant pour l’approvisionnement du chantier que pour limiter au maximum les nuisances pour le trafic. Nous avons souvent constaté à ce sujet que les acteurs de terrain étaient à l’écoute, mais se heurtaient à des règles qui ne pouvaient pas être appliquées de manière pragmatique. Cela a entraîné une multiplication des sanctions administratives communales, a rendu l’itinéraire moins sûr et plus perturbant pour le trafic public, et a exigé une réorganisation supplémentaire du chantier. Une solution sur mesure aurait pu être du win-win pour la ville et pour l’entrepreneur. »
Manque de coordination
STEVEN DEWEERDT, de l’entreprise de rénovation Deweerdt à Oostakker, qui exécute souvent des travaux de rénovation de bâtiments patrimoniaux dans le centre de Gand, déplore également les nombreuses formalités administratives et les contrôles qui en découlent. « Les services ne sont pas coordonnés entre eux. Par exemple, il faut demander un permis pour l’occupation du domaine public et un autre pour l’accès aux zones piétonnes. Mais ces deux autorisations ne sont pas délivrées en même temps. Il peut donc arriver que vous obteniez un permis pour l’un, alors que vous attendez encore l’autre. De plus, pour pouvoir occuper une place de stationnement, vous n’obtenez qu’une autorisation pour 6 mètres, mais mes camions mesurent 7 mètres. Vous recevez dès lors une amende ou non, selon la bonne volonté de l’agent de police. »
Une charte aussi à Gand ?
Lors de l’introduction de la zone LEZ en 2020, Embuild Oost-Vlaanderen a organisé une enquête à laquelle environ 200 entrepreneurs ont répondu. Environ deux entrepreneurs sur cinq ont déclaré ne plus vouloir travailler à Gand, alors qu’ils le faisaient auparavant. Et un tiers des répondants n’intervenait désormais dans le centre-ville que pour des chantiers « très intéressants ». Un point positif est que l’accord de gouvernance de la nouvelle coalition gantoise reconnaît explicitement cette problématique.
Cet accord prévoit concrètement : « Une carte sera mise en place pour les entrepreneurs et les ouvriers. Lorsqu’ils doivent intervenir ou travailler dans le centre, cette carte leur permettra de se garer à proximité
de leurs clients. » Le conseil communal de Gand a récemment approuvé l’introduction de cette carte pour les entrepreneurs.
PHILIP BOGAERT, co-directeur d’Embuild, a entre-temps pu constater que le nouveau collège communal de Gand est désormais disposé à examiner de plus près les problèmes de transport et de stationnement rencontrés par les entrepreneurs, ouvert à des solutions et souhaite revenir aux principes de la charte pour le transport de chantier, conclue en 2018 entre la ville et plusieurs organisations sectorielles de la construction, dont Embuild.
Politique flamande
L’enthousiasme politique initial autour des LEZ semble s’être quelque peu estompé. L’accord de gouvernement flamand 2024-2029 affirme clairement : « Etant donné que l’évolution vers un parc automobile sans émissions améliore la qualité de l’air, nous ne renforcerons plus le cadre légal relatif aux zones de basses émissions au-delà des conditions
« Selon l’accord de gouvernance de la nouvelle coalition gantoise, une carte sera mise en place pour les entrepreneurs et les ouvriers. »
« Les règles de circulation et de stationnement diffèrent régulièrement d’une commune à l’autre. »
effectivement en vigueur au 1er septembre 2023. » Selon le site web du gouvernement flamand, cela doit toutefois encore être clarifié par voie législative.
L’accord de gouvernance de la nouvelle coalition gantoise prévoit explicitement : « La zone de basses émissions ne sera pas renforcée. Nous mènerons une étude sur la valeur ajoutée de la LEZ actuelle. Si cette valeur ajoutée ne peut pas être suffisamment démontrée, nous supprimerons la LEZ. » Entretemps, une nouvelle abréviation s’est imposée dans le débat : ZEZ, pour Zero Emission Zone, ou zone zéro émission. Ces nouvelles zones concernent directement le secteur de la construction.
D’une étude à un accord-cadre
Le projet de distribution urbaine sans émissions a été lancé dès 2021. Pour l’étude préparatoire, les villes d’Anvers, de Louvain et de Courtrai ont été utilisées comme zones pilotes. L’objectif était d’analyser la logistique actuelle dans ces villes et de déterminer comment rendre cette distribution sans émissions. L’étude a notamment révélé que 27 à 40 % des kilomètres parcourus par des camions en ville sont liés à des activités de construction. Le transport dans la construction est l’un des plus grands secteurs logistiques en milieu urbain. Mais l’étude reconnaît également que la transition vers le « zéro émission » pour le secteur de la construction n’est pas évidente.
En 2024, le gouvernement flamand a conclu un accord-cadre, auquel Embuild Vlaanderen a également souscrit. Embuild Vlaanderen y a confirmé que les entreprises de construction évoluent, elles aussi, vers une mobilité électrique, mais elle a également souligné qu’il est important de ne pas imposer des ZEZ, mais que les villes flamandes puissent décider, à partir de 2027, de mettre en place ces zones de manière progressive.
Conditions préalables à une logistique zéro émission
CAROLINE DEITEREN , directrice générale d’Embuild Vlaanderen, a déclaré à ce sujet. « Un certain nombre de conditions préalables doivent être remplies. Il faut qu’un nombre suffisant de véhicules sans émissions soient disponibles à un prix acceptable. Ensuite, un soutien financier est nécessaire pour éviter tout
surcoût pour les entrepreneurs. Enfin, il faut disposer d’une infrastructure de recharge suffisante et d’une capacité de réseau adéquate. » Les règles de circulation et de stationnement diffèrent régulièrement d’une commune à l’autre. Un élément important de l’accord-cadre sur les ZEZ était la volonté d’harmoniser la réglementation afin qu’elle s’applique dans toutes les villes flamandes. À la suite de l’étude, la proposition pour les véhicules entrant dans les ZEZ a été formulée comme suit : pour les nouvelles camionnettes achetées, l’objectif est qu’elles soient zéro émission à partir de 2027 et pour toutes les camionnettes la date limite est 2033 ; pour les nouveaux camions et tracteurs, l’objectif est 2029 ; et enfin pour l’ensemble des véhicules, la date butoir est 2035.
Le département et le cabinet de la Mobilité et des Travaux publics ont apporté la nuance suivante : « Au cours des prochaines phases de l’étude, une approche pragmatique sera adoptée afin d’ajuster ce calendrier si nécessaire, de manière à ce que les entreprises obtiennent à temps une vision claire de ce qui est attendu de leur part, et qu’elles disposent du temps nécessaire pour s’y adapter. Mais une chose est claire : l’uniformité est importante, tant pour les villes que pour les entreprises. »
Projets pilotes autour de la logistique urbaine
En 2024, des projets pilotes en matière de logistique urbaine ont également été lancés. Ainsi, la ville de Malines a mis à disposition des entreprises effectuant des livraisons en ville une offre variée de véhicules, comme des vélos-cargos avec conteneur amovible, des véhicules électriques légers, des camionnettes électriques et des camions frigorifiques électriques. Pour ce projet, la ville a collaboré avec plusieurs entreprises logistiques.
La ville de Gand a également mis à disposition des entrepreneurs une flotte de test composée de véhicules « zéro émission ». Certains transporteurs choisissent désormais d’externaliser leurs livraisons urbaines à des transporteurs locaux spécialisés dans la logistique urbaine zéro émission, s’inspirant du concept de hubs logistiques de construction situés en périphérie urbaine. Cette approche permet une livraison plus groupée et sans émissions vers le centre-ville. Ces projets pilotes seront évalués d’ici fin 2025.
À VOS CÔTÉS, PRO ET PRIVÉ
5 conseils pour prévenir les accidents au travail : les bonnes pratiques
La sécurité au travail n’est pas une option, c’est une nécessité. Chaque année, de nombreux accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples et une prévention plus efficace. Formation, matériel, équipements adaptés… Voici 5 conseils pratiques pour réduire les risques et garantir un environnement de travail plus sûr pour tous.
1. FORMEZ ET SENSIBILISEZ LES EMPLOYÉS AUX RISQUES COURANTS
La formation continue est la première ligne de défense contre les accidents. Il est essentiel d’enseigner à votre équipe les bonnes pratiques de sécurité, qui peuvent varier en fonction de votre activité. Il faut également connaitre et appliquer les bons réflexes en cas de danger.
2. VÉRIFIEZ
RÉGULIÈREMENT LE MATÉRIEL ET L’ÉQUIPEMENT
Pour limiter les risques d’accidents, il est essentiel de vérifier régulièrement l’état du matériel et des outils, ainsi que de s’assurer que les contrôles des machines, engins de levage, ... ont bien été effectués. À défaut, leur utilisation est interdite. Investissez aussi dans un matériel de qualité et assurez-vous que vos collaborateurs sachent bien l’utiliser. L’utilisation d’outils ou de machines présentant un défaut est donc déconseillée.
3. UTILISEZ DES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION ADAPTÉS
La sécurité doit être une priorité, il est dès lors nécessaire d’investir dans des équipements de protection individuels et collectifs.
4. FAVORISEZ LA COMMUNICATION
Il est essentiel d’encourager votre équipe à communiquer, surtout dans le cas de situations à risque. Organiser des briefings, créer des affiches de préventions et instaurer des consignes claires à respecter permet aux travailleurs de se sentir impliqués et protégés au sein d’une entreprise plus sûre.
5. SOUSCRIVEZ UNE ASSURANCE ACCIDENT DU TRAVAIL POUR COUVRIR L’IMPRÉVU
Malgré ces conseils, des accidents peuvent survenir. Si vous employez du personnel, il est obligatoire de souscrire une assurance Accidents du Travail. Vous pouvez compter sur des conseils de prévention. Et si un accident se produit, vous savez que la victime recevra une aide, tant pour l’incapacité temporaire que pour l’incapacité permanente.
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Toute décision de souscrire une assurance accidents du travail doit être basée sur une lecture attentive de l’IPID et des conditions générales. FEDERALE Assurance
Focus sur le business pour la 41e édition de Matexpo
La 41e édition de Matexpo, le salon professionnel des machines et du matériel pour la construction, aura lieu à Courtrai Expo du 10 au 14 septembre. Il s’agit du rendez-vous incontournable, où les professionnels de la construction peuvent venir découvrir les dernières nouveautés sur le marché des équipements.
«Il y a deux ans, pour la 40e édition, nous avions organisé un salon festif avec la sortie d’un livre et des actions particulières durant l’événement. Tout cela est derrière nous et cette année, le focus est sur le business en tant que tel », indique GREGORY OLSZEWSKI , le directeur de Matexpo. Durant ces cinq jours du mois de septembre, les professionnels du secteur auront donc l’occasion de parcourir les 130.000 m² du site de Courtrai Expo pour observer les dernières tendances dans les machines de construction et éventuellement investir dans ces engins. En pleins préparatifs, quel sentiment anime le directeur du salon à l’aube de cette nouvelle édition ? « C’est une période avec beaucoup de défis pour le secteur et cela a un impact sur nos clients, qui sont les fournisseurs, et les entrepreneurs. Le gouvernement fédéral a promis beaucoup de choses, mais il faut du temps pour réaliser tous ces changements. On ressent donc une certaine frilosité dans les investissements. Malgré ce contexte de frilosité et de prudence, tous les stands sont pris et un peu plus de 350 exposants seront présents. Nous avons même des retours comme celui de Wirtgen », explique Gregory Olszewski.
Accélérateur de la reprise
Le big boss du salon courtraisien espère que l’événement pourra « relancer les affaires ». « Un salon professionnel a un énorme impact sur le business. Malgré ce contexte d’incertitudes, je sens que les choses reprennent tout doucement et j’ai l’espoir que Matexpo soit l’accélérateur de cette reprise. Pour le savoir, nous devrons attendre les réactions des visiteurs. »
Il y a deux ans, en septembre 2023, ils étaient environ 38.000 à avoir rallié le salon.
« C’était pleine canicule à l’époque et cela avait eu un impact. Mais selon moi, ce n’est pas le nombre qui compte, mais bien la qualité des échanges avec les exposants. Le salon est aussi l’endroit idéal pour rencontrer ses fournisseurs et ses clients en peu de temps. Je dis toujours : visiter Matexpo, c’est gagner du temps ! On devrait d’ailleurs en faire notre slogan », indique Gregory Olszewski. Un possible slogan, mais pas de thèmes lors de l’événement. « On choisit volontairement de ne pas en avoir. Les trois majeurs dans la construction sont l’innovation, la durabilité et la sécurité. En choisir un, c’est exclure les deux autres ! Mais nous constatons que la sécurité est un thème qui prend le devant. » Et de conclure. « Nous sommes optimistes. La campagne publicitaire bat son plein et on espère qu’elle aura un impact sur les visiteurs. » Réponse mi-septembre.
INFO : Pour connaître le programme de l’événement et avoir des informations sur les exposants, surfez sur www.matexpo.com.
La 40e édition de Matexpo était un événement festif.
«
Nous avons l’ambition de faire de l’alternance une modalité pédagogique centrale »
Le 9 mai dernier, Embuild Wallonie a rencontré Valérie Glatigny, la ministre de l’Education et de l’Enseignement pour Adultes en Fédération Wallonie-Bruxelles, sur le site du centre de recyclage Hublet (Groupe Nonet), à Floreffe. L’objectif était d’échanger autour de l’alternance dans le secteur de la construction. Embuild Magazine a pu s’entretenir avec la ministre à ce sujet.
Madame Glatigny, la réforme de l’enseignement qualifiant est au cœur de la Déclaration de politique communautaire (DPC), notamment avec la suppression de la 7ème technique de qualification. En quelques mots, que comptez-vous réaliser au niveau de l’alternance ?
LAvec mon collègue Vice-Président Pierre-Yves Jeholet, nous voulons vraiment réussir cette réforme systémique du qualifiant, car nous sommes inquiets quand on voit le challenge dans l’enseignement qualifiant. Les formations ne sont plus suffisamment en phase avec les besoins des entreprises et les évolutions technologiques des métiers. Nous avons l’ambition de faire de l’alternance une modalité pédagogique centrale et que ce système soit un choix d’excellence, et non par défaut, pour répondre aux attentes du monde du travail et des jeunes.
« On doit aller vers une tripartite gagnante, winwin-win, pour le jeune, l’école et l’entreprise. »
C’est un énorme chantier, qui commence par un cadre incitatif. Il y a une toute une série de points sur lesquels on va devoir travailler, notamment l’accès aux stages et la collaboration école-entreprise pour que les deux parties s’y retrouvent. Nous allons aussi mettre en place un parcours d’orientation, en première et deuxième secondaires, pour promouvoir les avantages des métiers techniques.
Le secteur est très impliqué dans ce système de formation. En effet 50 % des jeunes inscrits dans une filière menant à un métier de la construction sont inscrits dans l’alternance. Quel sera son rôle dans cette réforme ?
Embuild Wallonie a pris contact avec nous pour nous rencontrer, cela signifie qu’il y a une vraie attente, et nous saisissons cette main tendue. Ensemble, nous allons construire un projet-pilote, en travaillant sur les référentiels pour être en phase avec les besoins de
La rencontre entre Embuild Wallonie et la ministre Glatigny a eu lieu sur le site du centre de recyclage Hublet (Groupe Nonet), à Floreffe.
terrain, les évolutions technologiques des métiers, sur les conventions de stage et sur les droits et devoirs de chacun. Un stage doit être réussi car l’objectif est que le jeune reste dans l’entreprise, et ce sur le long terme. On doit aller vers une tripartite gagnante, win-winwin, pour le jeune, l’école et l’entreprise. Ce sera le marqueur de mon mandat et je vais tout mettre en œuvre pour y arriver.
Vous l’avez déjà souligné au début de l’entretien. Aujourd’hui, on constate un décalage entre les compétences acquises à l’école et celles requises en entreprise. Comment remédier à ce problème ?
Certains contenus de cours ne sont plus revus : 80 % des programmes ont plus de 14 ans. Quand je vois l’évolution, encore aujourd’hui, d’un secteur comme le vôtre, c’est un problème à résoudre. Tous ces programmes doivent être mis à jour avec un suivi régulier. La Flandre a un temps d’avance sur nous à ce sujet. Pourquoi y arrive-t-elle et pas nous ? La réforme du Service Francophone des Métiers et des Qualifications (SFMQ) doit aller plus vite.
D’un côté, il y a donc la mise à jour des programmes et de l’autre, celle des formateurs. Certains enseignants n’ont plus accès aux chantiers et ne sont plus en phase avec la réalité de terrain, qui exige des compétences aussi bien techniques que numériques avec des technologies de pointe. C’est un enjeu sur lequel on doit travailler avec tous les niveaux de pouvoir.
Comment s’assurer d’avoir un afflux suffisant de jeunes dans notre filière pour répondre à la pénurie récurrente de main-d’œuvre ? Pour rappel, le secteur de la construction wallonne recherche d’urgence 6.000 bras et 30.000 d’ici 2030.
C’est un chantier sociétal. Le plus gros challenge est de valoriser les filières techniques et qualifiantes. Il doit y avoir un saut qualitatif dans les référentiels et dans les formations. Les jeunes doivent trouver leur orientation le plus tôt possible, via un parcours orientant, et c’est important qu’ils soient rapidement confrontés à la réalité sur le terrain. Dans les formations, il faut donc prévoir des contacts avec des entreprises de la région, comme celle visitée ce jour, pour leur offrir la possibilité de s’orienter positivement et non plus « par défaut ». C’est toujours un drame
La ministre et Hugues Kempeneers, le directeur d’Embuild Wallonie, ont échangé sur la thématique de l’alternance dans le secteur.
d’entendre qu’un jeune se retrouve dans l’enseignement qualifiant car il a échoué ailleurs. C’est un regard sociétal qui doit changer.
Que retenez-vous de la rencontre de ce jour avec l’entreprise Nonet ?
Beaucoup d’émotions, car c’est une entreprise familiale comme l’était celle de mes grands-parents. J’ai pu voir et constater la fierté de la direction de montrer le développement d’une entreprise avec un ancrage local. Elle s’engage dans la formation en prenant en charge des jeunes, notamment en alternance, pour les faire évoluer dans la société. C’est un modèle qui doit servir d’exemple dans le monde de la formation. J’ai pu également me rendre compte de la diversité et de la grande évolution des métiers dans le secteur. J’avais déjà observé cela lors de ma participation à Install Tomorrow (ndlr : organisé par Techlink), fin avril, un événement permettant aux jeunes étudiants de découvrir les métiers de l’installation. J’avoue que moi-même, je n’étais pas consciente de cette évolution technologique. C’est un point à absolument valoriser dans les écoles et dans la société en général.
Enfin, dernière question madame la ministre, avez-vous bien pris note des demandes d’Embuild Wallonie lors de cette rencontre ?
« Certains contenus de cours ne sont plus revus : 80 % des programmes ont plus de 14 ans. »
Oui, j’ai noté le besoin d’organiser le rythme de l’alternance par semaine complète avec des contrats annuels. Il est également important que les enseignants soient formés de manière continue pour s’adapter aux réalités du monde du travail actuel avec des contenus actualisés et réalisés en partenariat avec le secteur. On peut s’assurer de la qualité de ces formations via des chartes et des conventions de stage sectorielles. Aussi, les professionnels de la construction doivent être représentés dans les organes décisionnels de la formation (CEFA, IFAPME…). Enfin, il faut donner une image positive de vos métiers. Cette filière doit être vue comme positive et valorisante avec la possibilité d’effectuer des études supérieures après l’obtention d’un CESS dans l’enseignement qualifiant. Il faut arrêter de travailler en silo et regrouper tous les acteurs concernés autour de la table pour former les jeunes qui construiront le monde de demain.
La construction en pleine révolution : bois, innovations et décarbonation
Le 28 mars dernier, à l’occasion du salon Bois & Habitat, Embuild Wallonie a organisé une conférence intitulée : « La construction en pleine révolution : bois, innovations et décarbonation ». Les thèmes centraux étaient la décarbonation et l’intégration du numérique dans la construction bois, avec le retour d’expérience de l’entreprise Paille-Tech.
Dans son introduction, MÉLANIE
LÉONARD, coordinatrice Numérique chez Embuild Wallonie, a notamment indiqué que la décarbonation et le numérique étaient des enjeux cruciaux à intégrer dans les entreprises de construction pour atteindre les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050. « Je rappelle que pour y arriver, il faudra tripler, voire quadrupler le rythme de rénovation actuel. Le secteur du bois est là et offre de nombreuses solutions d’avenir. Paille-Tech va démontrer, via un projet, qu’il a su intégrer le numérique de manière intelligente. »
HÉLÈNE DELLOGE , manager Environnement, Energie et Durabilité chez Embuild Wallonie, a ensuite expliqué que la décarbonation était un sujet prioritaire pour la construction. En effet, le carbone est partout sur terre (océans, forêts, sols et atmosphère), et aussi dans les matériaux de construction. Cette surabondance de carbone entraîne des gaz à effet de serre amplifiés qui, à leur tour, font augmenter la température : + 1,5 °C (impacts modérés mais gérables), + 2 °C (catastrophes climatiques accrues) et + 3 °C ou plus (zones inhabitables, crises alimentaires et migratoires). « Il y a donc un lien entre le carbone et les augmentations de température », a-t-elle précisé. « Et la construction émet beaucoup de CO2 au quotidien sur chantier : les engins et machines, l’utilisation et le transport de matériaux à forte empreinte carbone comme le ciment et l’acier, la consommation énergétique…Tout cela constitue des sources d’émissions de CO2. »
Pistes de solutions
En vue de respecter les objectifs européens du Green Deal, la réduction de 55 % des GES à l’horizon 2030 et la neutralité carbone en 2050, le secteur a donc un rôle capital à jouer. « Il existe des pistes de solutions pour réduire cette empreinte carbone et c’est maintenant qu’il faut agir ! », a insisté Hélène Delloge. Ces pistes sont notamment : améliorer l’isolation du bâti, recours aux énergies renouvelables pour le chauffage et la climatisation, transports plus propres et optimisés avec des équipements électriques/hybrides, utilisation de matériaux locaux, innovants et recyclés, voir le déchet comme une matière, optimiser les conceptions (marchés Design & Build), préfabrication/construction modulaire, construire pour déconstruire, éviter les surplus de chantier et se former aux nouveautés
Hélène Delloge, manager Environnement, Energie et Durabilité chez Embuild Wallonie, a expliqué que la décarbonation était un sujet prioritaire pour la construction.
Julien Lefrancq, administrateur de PailleTech, a raconté comment son entreprise innovait de manière intelligente.
Hugues Kempeneers, directeur général d’Embuild Wallonie, a participé au Forum Horizon Bois pour relayer la voix du secteur.
Lors de ce salon, s’est tenu le Forum Horizon Bois. Une nouvelle journée d’échanges « sans langue de bois », destinée à rappeler, illustrer, et appuyer le rôle clé de la construction bois face aux actuels défis climatiques et environnementaux.
HUGUES KEMPENEERS, directeur général d’Embuild Wallonie, y a notamment participé pour relayer la voix du secteur de la construction au sein d’un débat qui se tiendra désormais tous les ans lors du salon Bois & Habitat.
technologiques et aux nouvelles pratiques de construction… « Dans le cadre du Green Deal, les Etats membres s’organisent et des outils, dont le secteur doit profiter, se développent : l’échelle de performance CO2, l’outil GRO qui permet de mesurer et d’accroître la durabilité des projets de construction, l’outil TOTEM pour connaître l’impact environnemental des matériaux, l’analyse ESG et les stratégies régionales telles que Circular Wallonia. »
Le département Environnement, Energie & Durabilité se tient également prêt à vous accompagner dans cette transition en répondant à toutes vos questions.
Paille-Tech
JULIEN LEFRANCQ , administrateur de Paille-Tech, a ensuite expliqué comment son entreprise innovait de manière intelligente. Cette société, basée à Floreffe, est spécialisée dans la construction de bâtiments et modules préfabriqués, utilisant à titre principal l’ossature bois, l’isolation en paille et les enduits d’argile. Elle met l’accent sur des procédés de construction écologiques et durables, soit le parfait exemple des solutions avancées plus haut dans cet article pour réduire l’empreinte carbone du secteur. « Nous utilisons le plus possible de matériaux locaux et notre produit phare, c’est la paille locale. Les maisons en bois et paille sont des puits de carbone. De plus, la construction en paille résiste au temps, au feu, à l’humidité et aux rongeurs. Sur nos murs Paille-Tech, réalisés en atelier, nous coulons 4 cm d’enduit d’argile à l’horizontale directement sur la paille. Tout sèche ensuite dans nos ateliers. Les avantages de l’argile sont : l’inertie thermique, la régulation hygrométrique, l’isolation acoustique, le revêtement 100 % écologique et l’étanchéité à l’air. »
En matière de numérisation, Julien Lefrancq parle de « low-tech », soit une technologie simple, utile et accessible adaptée à leur business model. C’est suffisant pour leurs activités, alors que pour d’autres, une numérisation « plus poussée » sera davantage importante. En effet, pour renforcer l’offre et la rendre accessible, une industrialisation des matériaux sera aussi nécessaire. L’important est que chacun intègre ces technologies selon ses besoins. « Nous sommes 18 au total, nous construisons environ 20 bâtiments/an dont 10-15 maisons. Nous fabriquons toutes nos machines nous-mêmes et nous n’en avons
aucune à commande numérique. Nous travaillons avec quatre scies circulaires. Pour moi, le numérique est intéressant pour communiquer et dans la gestion en interne. En effet, la plus grosse complexité d’une entreprise est l’organisation interne des collaborateurs, nous utilisons donc des logiciels 3D pour le dessin et le logiciel Notion pour le partage d’infos et la coordination sur chantier. »
Pour l’administrateur, la quintessence du principe « low-tech » est leur réalisation du siège social d’une entreprise de construction, au Luxembourg. Paille-Tech a préfabriqué 800 m² de paroi (façades rideaux avec des matériaux biosourcés) avec des éléments de 2,30/12 mètres. Le tout a été placé sur une structure en béton préfabriquée et coulée sur site. « Nous avons créé un système de levage spécifique pour placer ces façades de plus de cinq tonnes. En huit jours, tout était assemblé et tout est démontable hormis la cage d’ascenseur », a indiqué Julien Lefrancq.
Remarquable dans ce projet : l’efficacité énergétique du bâtiment. En effet, aucune technique spéciale n’a été installée. « On y retrouve le concept autrichien 2226. Grâce à l’inertie thermique et la très bonne isolation, la température reste comprise entre 22 et 26 °C en permanence », explique l’administrateur de Paille-Tech. « Soulignons également l’approche circulaire et durable, l’optimisation de la mise en œuvre et l’usage de matériaux géo & biosourcés, de réemploi et recyclés. Enfin, sur ce projet, la coconception a été possible grâce à une méthode Design & Build indispensable et un logiciel 3D (jumeaux numériques) pour tout le monde. Ce projet est vraiment un exemple challengeant de la bonne intelligence numérique et de la décarbonation dans la construction. »
Numérique et conclusion
Lors de la dernière partie, Céline Lejeune a souligné l’importance de la numérisation des processus administratifs (devis, factures, outils de planification…) pour soutenir efficacement l’activité opérationnelle. Elle a insisté sur la nécessité d’optimiser ces processus afin d’assurer la continuité, la fluidité des opérations et une meilleure clarté stratégique pour permettre à l’entreprise de rester concentrée sur son cœur de métier. Rappelons que les équipes d’Embuild Wallonie sont disponibles pour vous aider à ce sujet.
BuildForward 2030, ensemble vers une construction durable et abordable
Quatorze organisations se sont ralliées au plan sectoriel global BuildForward 2030. Lors de l’événement NEXT du 29 avril, elles se sont engagées à contribuer à la transformation du secteur. Une telle transformation ne pourra pas être assumée par chaque organisation individuellement. Il s’agit d’un défi partagé, où la collaboration jouera un rôle central.
Et cette collaboration a également été au cœur de l’élaboration du plan sectoriel BuildForward 2030, comme l’a souligné Olivier Vandooren, CEO de Buildwise, dans son mot d’accueil. Ce plan n’a pas été conçu par un cercle restreint d’experts, mais il a pris forme grâce à un processus de cocréation impliquant un écosystème de 14 acteurs, représentatifs de l’ensemble du secteur.
L’événement NEXT marque ainsi le début
Le groupe réunissant tous les orateurs et partenaires actuels de BuildForward 2030.
d’un trajet à long terme. D’autres acteurs sont plus que bienvenus à rejoindre l’initiative et à contribuer à la mise en œuvre de cette démarche. Nous ne devons pas uniquement subir la transformation que connaît actuellement le secteur, nous devons tous en prendre les rênes. Le message principal de l’événement était donc clair : « Be part of the change ».
Tom Willemen, président du comité de vision de Buildwise, a souligné l’importance de se projeter vers l’avenir. Créé en 2019, ce comité a déjà réalisé six études portant sur des thèmes majeurs tels que : la transformation urbaine, la circularité et la numérisation dans la construction, la faisabilité financière des projets, les mégatendances dans la construction et leur approfondissement. Une septième et récente étude, récemment réalisée, s’est penchée plus en détail sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur de la construction.
Travailler davantage en cocréation
Un point d’attention important concerne l’application des écosystèmes dans le secteur de la construction. Comment pouvons-nous créer ensemble plus de valeur ajoutée pour les acteurs de la chaîne de construction et pour les clients finaux ? C’est, selon Olivier Vandooren, la question centrale aujourd’hui. C’est pourquoi, l’an dernier, Buildwise a décidé de transformer le Comité Technique Architectes en Comité Technique Co-design Proces, où la collaboration entre les acteurs du processus de construction est au centre des priorités. Par ailleurs, des réflexions sont en cours pour voir comment mieux intégrer les performances dans les cahiers des charges, afin de favoriser l’application de solutions innovantes.
Niko Demeester, CEO d’Embuild, a clairement abordé les problématiques actuelles dans la construction : obtention difficile de permis et coûts plus élevés que prévu alors que les marges se montrent de plus en plus faibles. Nous devons nous attaquer à ces problèmes avec un large groupe de partenaires. Non seulement, la construction doit devenir plus durable, mais aussi plus productive. Et comment faire ? En collaborant et en innovant davantage (y compris sur le plan logistique) et en créant plus de valeur ajoutée.
Trois défis cruciaux
Les orateurs se sont ensuite penchés plus en profondeur sur les défis majeurs du secteur. Jan Parys, président de l’organisation des bureaux d’études et d’ingénierie ORI, a abordé le premier défi : le développement durable Ce défi reste inévitable. Il suffit de penser au changement climatique, qui ne disparaîtra pas. En effet, les sécheresses et inondations continueront à faire l’actualité. En même temps, ce défi est extrêmement multidimensionnel : au-delà des aspects écologiques, il comprend aussi des dimensions sociales et économiques. La durabilité peut rendre la construction plus chère, si on perd de vue l’équilibre entre ces dimensions. L’évolution observée au niveau européen s’inscrit dans cette logique : on passe du Green Deal à un Clean Industrial Deal, où la compétitivité occupe une place plus marquée. Koen Kempeneers, président de Bouwunie, a ensuite abordé le deuxième défi : l’accessibilité financière de la construction. Et cela ne concerne pas uniquement le coût des maté-
riaux et de la main-d’œuvre, mais aussi celui des terrains à bâtir. Il a lancé un avertissement clair : nous nous dirigeons vers une crise de la construction. En effet, le nombre de permis de bâtir ne cesse de diminuer. Il est donc essentiel que l’ensemble du secteur collabore à l’élaboration de solutions abordables, tout en préservant la rentabilité des entreprises de construction.
Et c’est ainsi que l’événement a abordé le troisième défi du secteur : l’augmentation de la rentabilité et de la productivité Fanny Verschraege, Customer Service Manager chez Buildwise, a présenté plusieurs pistes de solutions : la construction lean, les nouvelles solutions logistiques et la construction modulaire. « Compte tenu de la croissance lente et de la productivité limitée du secteur, nous devons mieux nous coordonner les uns avec les autres, et miser sur des processus plus solides. »
La
collaboration entre les entreprises, les concepteurs et
les fabricants
Pour concilier les trois défis cruciaux identifiés, l’événement s’est ensuite concentré sur les trois piliers de BuildForward 2030 : collaborer, innover et créer de la valeur ajoutée pour le client final et pour le secteur.
Steven Lannoo, directeur du Netwerk Architecten Vlaanderen (NAV, le réseau des architectes flamands), a souligné que la tripartite traditionnelle dans la construction (maître d’ouvrage, concepteur et entrepreneur) laisse de plus en plus la place à une configuration de type table ronde. Selon lui, il est temps d’abandonner la « mentalité parapluie », qui prévaut encore trop souvent dans le secteur. Il a plaidé pour une collaboration basée sur la confiance, avec davantage de contrats Design & Build et un cahier des charges-type généralisé.
Frank Vanhove, président des Producteurs des Matériaux de Construction (PMC), a rappelé que les producteurs innovent et in-
Thomas Scorier, président de Buildwise, avec les drapeaux portant les logos des partenaires.
« L’évolution observée au niveau européen s’inscrit dans cette logique : on passe du Green Deal à un Clean Industrial Deal, où la compétitivité occupe une place plus marquée. »
vestissent massivement pour réduire leur empreinte environnementale. Mais cela nécessite aussi de la collaboration, notamment en échangeant plus de données et en intégrant les producteurs dès le début des projets.
La construction comme moteur de l’innovation
L’événement a ensuite abordé le deuxième pilier de BuildForward 2030 : la transformation de la construction en un moteur d’innovation à fort impact.
Bart De Pauw, directeur général de l’UBAtc (Union belge pour l’Agrément technique dans la Construction), a expliqué que le besoin de certification pour les solutions innovantes (aussi bien pour les produits que les systèmes) ne cessera d’augmenter. L’UBAtc peut jouer un rôle important à cet égard, en contribuant à établir la confiance autour de ces innovations.
Herman Derache, directeur général de Sirris (le centre collectif de l’industrie technologique belge), a constaté que le secteur de la construction repose encore sur des prototypes uniques et innove trop peu. La croissance de la productivité et de la rentabilité est très difficile dans ce contexte. Selon lui, l’industrie manufacturière a développé de nombreux concepts dont le secteur de la construction pourrait s’inspirer, notamment dans les domaines de l’industrialisation, de la numérisation et de l’intelligence artificielle. Inversement, l’industrie peut aussi tirer des enseignements de la construction. En effet, la construction travaille avec une approche collective souvent très réussie, qui peut être inspirante.
Peter Claeys, directeur de Volta, a signalé que l’électricité devient de plus en plus le vecteur d’énergie par excellence , et que l’installateur doit désormais évoluer vers un rôle de conseiller en énergie. Il est donc essentiel que les installateurs s’adaptent à cette évolution.
Enfin, Gorik Rutten, consultant en intelligence artificielle chez Buildwise, a présenté une démonstration de la manière dont l’IA peut aider à analyser de longs cahiers des charges : par exemple en extrayant des éléments spécifiques comme l’isolation ou en détectant des incohérences dans ces documents.
Création de valeur orientée client
L’événement s’est terminé par le troisième pilier du plan BuildForward 2030 : la création
FLUX+ WALL
La révolution des systèmes de ventilation D+
Consommation d’énergie réduite de 30 % par rapport à des appareils similaires
Détection intégrée de l’humidité, du CO2 et des COV
Toutes les pièces changées en moins de 5 minutes
Flux de réglage guidé unique grâce à l’application d’installation
Renson
de valeur ajoutée centrée sur le client. Bruno Vandenwijngaert, CEO de Constructiv, a proposé une redéfinition de l’image du secteur de la construction. Plutôt que d’être perçu comme « dangereux », « sale » et « difficile », il doit se profiler comme « dynamique », « numérique » et « diversifié ». Selon lui, les innovations aident à redorer l’image du secteur et à attirer de nouveaux talents.
Eva Van den Bossche, directrice du CRR (Centre de recherches routières), a indiqué que le secteur routier dispose, plus encore que le secteur du bâtiment, d’une expérience significative en matière de formes alternatives de collaboration et de contrats, qui stimulent l’ouverture à l’innovation. En même temps, elle a souligné que les maîtres d’ouvrage du secteur routier attachent une grande importance à la fois à l’accessibilité financière et à la durabilité.
À l’issue de l’événement, le président de Buildwise, Thomas Scorier, a lancé un dernier appel à s’engager activement dans la transformation du secteur de la construction. Pour symboliser cet engagement, chacune des 14 organisations participantes a planté un drapeau portant son logo, comme le signe de leur engagement à contribuer à cette transformation.
« Le secteur de la construction repose encore sur des prototypes uniques et innove trop peu. »
L’appel à projets pour le Prix Patwal ouvert jusqu’au 25 juillet
Depuis près de dix ans, les entreprises mécènes du collectif Patwal, dont fait partie Embuild et coordonné par l’asbl Prométhéa référence belge en matière de mécénat, lancent leur appel à projets pour récompenser une initiative qui valorise le patrimoine wallon. Le vainqueur est lauréat du Prix Patwal et reçoit la somme de 10.000 €. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 25 juillet.
La Wallonie est riche de son patrimoine. Le préserver et le promouvoir font partie des objectifs des acteurs économiques issus du secteur de la construction et regroupés dans le collectif Patwal. Depuis 2016, ces entreprises ont choisi de mettre en commun leurs expertises et leurs ressources pour faire du patrimoine un levier de développement territorial, de cohésion sociale et de sensibilisation culturelle.
Cette année encore, un chèque de 10.000 € attend le vainqueur du Prix Patwal. Pour son édition 2025, le prix évolue et veut davantage mettre l’accent sur la valorisation et la communication autour du patrimoine bâti. Il vise à soutenir des projets portés par une association ou une institution locale (asbl, musée, centre culturel…), qui rendent ce patrimoine plus lisible, plus vivant, et surtout accessible au plus grand nombre. « L’ambition est de stimuler les démarches de terrain qui contribuent à renforcer le lien entre la population et son cadre bâti, tout en mettant en lumière les métiers et le savoir-faire qui le font vivre », souligne SABRINA MARINUCCI , Communication & Event Manager chez Prométhéa.
Chaque projet doit répondre à plusieurs critères : concerner un site ou élément du patrimoine bâti situé en Wallonie, être accessible au grand public, intégrer un volet de sensibilisation ou de communication et pouvoir être réalisé dans les 12 mois suivant l’octroi du prix. « Si vous connaissez des associations ou institutions culturelles correspondant à ces critères, n’hésitez pas à diffuser cet appel à projets autour de vous », précise Sabrina Marinucci.
100.000
€ de mécénat
Durant toutes ces années, le collectif a
DES MEMBRES D’EMBUILD DANS LE COLLECTIF PATWAL
Le collectif Patwal regroupe des entreprises actives dans les secteurs de la restauration, des matériaux ou de l’aménagement. Parmi ces entreprises, on retrouve des membres d’Embuild tels que Bajart SA, Entreprises Générales Dherte SA, Macors SRL, RC RENO SA et Socatra. Ensemble, elles incarnent une nouvelle forme de mécénat entrepreneurial, ancrée dans les réalités du terrain, et orientée vers l’impact. En soutenant des projets qui allient valeur patrimoniale, transmission et valorisation des métiers, les entreprises du collectif Patwal affirment une vision d’entreprise ancrée dans la pérennité, la responsabilité et l’attachement au territoire. Elles démontrent qu’au-delà de leur activité, elles peuvent jouer un rôle actif dans la préservation du patrimoine et la reconnaissance des savoir-faire qui y sont liés. INFO : Envie de rejoindre le collectif ? Contactez sabrina.marinucci@promethea.be
déjà généré près de 100.000 € de mécénat financier en faveur du patrimoine. « Une somme qui témoigne d’une conviction partagée : les entreprises ont un rôle à jouer dans la sauvegarde du patrimoine, au-delà de leur cœur de métier. En soutenant des projets de valorisation, elles contribuent à redonner du sens au bâti ancien, à dynamiser les territoires et à sensibiliser les jeunes générations aux enjeux de conservation et aux métiers du secteur », indique Sabrina Marinucci. La date limite pour répondre à l’appel à projets 2025 est le 25 juillet. Quant à la remise du Prix Patwal 2024, il aura lieu le 20 août prochain. Nous y reviendrons dans une prochaine édition.
INFO : www.promethea.be
Approche intelligente de la maintenance des installations techniques
La mise en place d’une gestion technique centralisée (GTC) sera obligatoire dans les grands bâtiments tertiaires à partir de 2025. L’utilisation de ces données ouvre la porte à de nouvelles fonctionnalités telles que la maintenance prédictive des installations techniques du bâtiment.
Dans les grands bâtiments, la maintenance du système est souvent confiée à des entreprises spécialisées. La stratégie de maintenance est alors formalisée par un contrat de maintenance qui spécifie clairement les exigences et les objectifs à atteindre.
Les différents types d’actions de maintenance
La maintenance corrective (voir schéma) consiste à attendre la panne pour intervenir. Elle peut être programmée en urgence ou de façon différée selon les règles définies dans le plan de maintenance.
Il est également possible de prévenir les risques de défaillance ou de panne par la mise en place d’une maintenance préventive. Contrairement à l’approche corrective, elle permet :
● le maintien du confort et de la santé des occupants
● le maintien de la performance énergétique des systèmes
● la réduction du nombre d’interventions d’urgence
● la prolongation de la durée de vie des équipements
● la prévention des effets dangereux ou des effets en cascade d’une panne.
La maintenance préventive peut être de deux types : systématique ou conditionnelle.
La maintenance systématique consiste à réaliser des actions préventives à intervalles réguliers, soit en fonction du temps écoulé depuis la dernière intervention, soit en fonction du temps de fonctionnement de l’équipement.
La maintenance conditionnelle, quant à elle, permet de mieux cibler les actions à mener et les équipements à remplacer de façon pré-
Les activités de maintenance se distinguent en plusieurs catégories définies par la norme NBN EN 13306.
ventive. Celle-ci repose sur des observations ou des indicateurs laissant présager l’imminence d’une défaillance. Ainsi, contrairement à la maintenance systématique, elle évite le remplacement prématuré d’équipements encore capables d’assurer leur fonction. Cette méthode demande cependant de récolter des données sur l’élément étudié (équipement, système, …). Elle se décline en deux sous-catégories : la maintenance conditionnelle non prévisionnelle et la maintenance conditionnelle prévisionnelle, souvent appelée maintenance prédictive.
Dans le cas de la maintenance conditionnelle non prévisionnelle, des seuils sont établis sous forme de règles explicites pour certains paramètres de l’installation (débit, température, perte de pression, …), et leur dépassement indique que l’élément étudié pourrait être en train de dysfonctionner.
Pour appliquer la maintenance prédictive, les données sur le fonctionnement de l’installation sont également exploitées. Des méthodes d’analyse plus poussées, utilisant ces données et leur historique, permettent alors de déterminer si l’équipement fonctionne comme attendu. Ces méthodes avancées sont plus performantes, car elles sont capables d’identifier des anomalies plus subtiles et, par conséquent, de détecter
des dysfonctionnements à un stade précoce.
Le potentiel de la maintenance prédictive
Dans le cadre de la réglementation PEB, la mise en place d’une GTC sera obligatoire pour les grands bâtiments tertiaires à partir de 2025, et pour les plus petits, à partir de 2030. Pour rendre possible la maintenance prédictive, les coûts se limitent alors au développement et à l’intégration de méthodes d’analyse dans l’environnement de la GTC.
La maintenance prédictive ne concerne pas
Résumé d’un article paru en p. 18-19 du Buildwise Magazine 2024/4. Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
uniquement les grands bâtiments équipés de GTC. En effet, elle peut aussi être implémentée à l’échelle d’un équipement (chaudière, pompe à chaleur, …) ou de plus petites installations techniques
Afin de suivre ces innovations de près, Buildwise participe actuellement au projet PREMAI (PREdictive Maintenance using AI). Ce projet, soutenu par Innoviris, explore le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) pour le développement des méthodes d’analyse de données sur lesquelles se base la maintenance prédictive.
Nouvelle NIT 296 ‘Nettoyage des façades’
La nouvelle Note d'information technique 296 sur le nettoyage des façades, élaborée cette année par Buildwise, offre sur 80 pages largement illustrées et détaillées toutes les directives pour le nettoyage des façades. Elle souligne l'importance de restaurer les façades dans un état de propreté suffisant, tout en préservant la patine et les traces du temps. Elle aborde également tous les aspects techniques à prendre en compte lors de cette opération.
Le document présente les différents matériaux de façade, tels que la pierre naturelle, les matériaux manufacturés et les finitions et jointoiements, en détaillant les techniques de nettoyage adaptées à chaque type de matériau. Il aborde également, entre autres facteurs d’encrassement des façades, leur état de surface, les modifications physico-chimiques, les efflorescences, la poussière, la suie, les taches, et l'encrassement biologique.
Les techniques de nettoyage sont classées en trois grandes familles : nettoyages à l'eau, nettoyages chimiques et nettoyages mécaniques. Chaque méthode est décrite en détail, avec ses avantages, ses inconvénients et ses domaines d'application. Le document insiste sur l'importance de choisir la technique de nettoyage en fonction de la nature et de l'état des matériaux de façade ainsi que du type de salissure.
Des essais préalables sont recommandés pour déterminer les paramètres d'exécution et les techniques les mieux adaptées. La protection des surfaces non soumises au nettoyage est également abordée, avec des
conseils sur les matériaux de protection et les techniques de mise en œuvre. Le document traite des cas spécifiques tels que le nettoyage des métaux, l'élimination des taches, des peintures de façade et des graffitis, en fournissant des méthodes et des produits adaptés à chaque situation. Enfin, la NIT 296 aborde l'évaluation qualitative et quantitative du nettoyage de façade, en proposant des critères et des méthodes de mesure pour vérifier l'efficacité du nettoyage et la préservation des matériaux. Elle conclut par un aperçu de la législation belge en matière de nettoyage des façades, en soulignant les aspects techniques, les mesures de sécurité, les nuisances environnementales et la nécessité d'un permis d'urbanisme pour les bâtiments patrimoniaux. En finale, une liste d’ouvrages de référence sur le nettoyage des façades vient compléter cette nouvelle NIT.
⟶ Rendez-vous sur www.buildwise.be et consultez cette NIT incontournable pour le secteur !
Guide numérisé de l’entretien durable : mode d’emploi
La quatrième édition du Guide de l’entretien pour des bâtiments durables, parue en 2023, a été entièrement mise à jour en version numérique. Celle-ci est disponible sous la rubrique « Outils de calcul » du site Internet www.buildwise.be. Vous y trouverez également un mode d’emploi pour vous aider dans l’utilisation de ce guide d’entretien numérisé.
«M
ieux vaut prévenir que guérir » dit l’adage. Transposé au bâtiment, cela pourrait devenir : « Mieux vaut entretenir que guérir ! ». Surtout qu’une réparation coûte toujours nettement plus cher qu’un simple entretien. Une réparation qu’un entretien « normal » aurait pu éviter est source fréquente de litiges. Afin de prévenir ce genre de problèmes, Buildwise a publié en 2023 la quatrième édition de son Guide de l’entretien pour des bâtiments durables, qui tient compte des évolutions de l'acte de bâtir et des réglementations toujours plus nombreuses et plus pointues. Chaque chapitre du Guide comporte un certain nombre d'articles correspondant à un composant, à un matériau ou à un sys-
tème constructif. La rubrique « Prestations », généralement étayée par les documents de référence actuels, décline les différentes opérations réclamées par les éléments, les matériaux ou les installations : contrôles, net-
Le Guide de l’entretien durable se consulte exclusivement sur le site de Buildwise.
Ce mode d’emploi facilite l’utilisation du Guide de l’entretien durable.
toyages et autres interventions.
Guide de l’entretien durable numérisé
Les techniques et éléments de construction n’étant pas tous présents dans chaque projet, il n’est pas toujours judicieux de fournir la version intégrale du guide d’entretien au maître d’ouvrage. La version numérique du guide permet à l’entrepreneur d’adapter le document au contexte du projet. En effet, l’utilisateur peut procéder à une sélection des éléments de construction et des mesures correspondantes qui l’intéressent. Un vrai plus !
Mode d’emploi
Pour mieux s’y retrouver, un « mode d’emploi » du Guide d’entretien numérisé est éga-
lement disponible en ligne. On y retrouve la façon de se connecter correctement avec son compte Buildwise, comment définir la langue, personnaliser le guide, y insérer des mesures d’entretien personnelles… Comment aussi effectuer une recherche spécifique, sélectionner les mesures d’entretien voulues, en ajouter d’autres encore, opérer des modifications, etc. Avez-vous rencontré certains autres problèmes techniques spécifiques lors de l’utilisation de votre Guide d’entretien numérisé ? Du genre : « boutons d’enregistrement qui restent bloqués » ou « mesures personnelles enregistrées mais non visibles », etc. Le mode d’emploi est désormais à votre disposition (également sous la rubrique « Outils de calcul » sur le site Internet www.buildwise.be) pour vous permettre de surfer en toute agilité !
L'entretien des bâtiments : la clé d'une qualité durable
Bien entretenir un bâtiment permet non seulement de garantir la sécurité et l’efficacité de celui-ci, mais aussi d’éviter qu’il perde de sa valeur. Buildwise vous indique quels éléments doivent être entretenus et à quelle fréquence, des toitures aux installations techniques en passant par les façades. Mieux vaut prévenir que guérir : en suivant nos recommandations et en respectant les fréquences d'entretien préconisées, vous pourrez anticiper les problèmes et éviter ainsi des réparations coûteuses. Buildwise vous offre tout ce dont vous avez besoin pour gérer efficacement l’entretien des bâtiments : un Guide de l’entretien numérisé personnalisé et des recommandations pratiques pour le nettoyage des façades, mais aussi des publications intéressantes sur l'enveloppe du bâtiment, les finitions et les installations. Laissez-vous guider par notre expertise et contribuez à la durabilité des bâtiments de demain.
⟶ Découvrez tout ce que nous avons à vous offrir sur https://buildwise.direct/ entretien-des-batiments.
La gare de Malines subit une transformation complète
La gare de Malines est actuellement en pleine métamorphose. Comme elle doit rester opérationnelle pendant les travaux, ceux-ci sont réalisés par phases, avec à chaque fois une intervention sur deux ou trois quais simultanément. En ce moment, la société momentanée créée par Artes Roegiers et CIT Blaton travaille à la rénovation des quais 8,9 et 10. Cette phase durera jusqu’à la fin de l’année 2026. Ensuite, Artes Roegiers et CIT Blaton s’attaqueront aux autres quais. Ce chantier se poursuivra jusqu’à la mi-2030.
Le bâtiment de la gare de Malines a déjà connu une histoire mouvementée. Malines était à l’origine le nœud central du réseau ferroviaire belge. Dès 1838, un premier bâtiment de gare a été achevé. Cinquante ans plus tard, ce bâtiment a été remplacé par une nouvelle gare dotée d’une verrière en acier et en verre. Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont rendu nécessaire la construction d’une nouvelle gare, qui a été inaugurée en 1959. Mais entre-temps, la SNCB et la ville de Malines ont estimé qu’il était à nouveau temps de construire une nouvelle gare, tout en réaménageant complètement le quartier environnant. Auparavant, un nouveau contournement routier de 2,7 km avait déjà été construit à l’arrière (côté est) de la gare, reliant la Brusselsesteenweg à la N15 : il s’agit de la fameuse « Tangente ». En 2017, le gros-œuvre de cette tangente et du parking souterrain attenant a été achevé, et en 2020, le bypass (contournement ferroviaire) avec les quais 11 et 12 a été mis en service, avec un premier exemplaire de la nouvelle couverture au-dessus de ces voies.
Réalisation par phases
La mission actuellement confiée par la SNCB à Artes Roegiers et CIT Blaton concerne les 10 voies restantes. Ce chantier représentera un coût d’environ 100 millions d’euros. Une première phase de ces travaux portait sur la rénovation des voies 1 et 2, qui sont désormais déjà en service. Actuellement, ce sont donc les quais 8,9 et 10 qui sont en cours de rénovation. Des propositions ont été faites pour faire progresser les travaux graduellement, en par-
tant des quais 11 et 12 vers les quais 1 et 2, comme à la gare de Gand-Saint-Pierre. Mais cela s’est avéré impossible à la gare de Malines. Une particularité de cette gare est que la moitié des voies se trouve à un niveau plus élevé que l’autre moitié. Selon la SNCB, il fallait que des voies restent disponibles en permanence sur chacune des deux parties.
Défis logistiques
C’est pour cette raison que les deux quais les plus éloignés ont d’abord été rénovés, avant d’aborder ceux situés entre les deux. BERT BAUWENS , chef de projet chez Artes Roegiers, explique. « Voilà pourquoi nous devons maintenant travailler entre ces deux extrémités, actuellement sur un chantier long de 400 mètres et large de seulement 24 mètres. Cette configuration entraîne des difficultés particulières pour l’acheminement et l’excavation des terres et des matériaux. L’accès à la zone de chantier est très limité. C’est pourquoi nous utilisons, entre autres, le tracé qui sera plus tard emprunté par les bus. En effet, une galerie souterraine destinée aux bus sera aménagée en diagonale sous les voies. Le futur terminal des bus se trouvera à l’arrière de la gare, et non plus à l’avant comme actuellement. De plus, nous avons déjà préparé de nombreux éléments pour la finition des quais en les entreposant à l’avance en bordure de la zone de chantier, ce qui nous permettra de les acheminer plus facilement lors de la phase de finition. »
Plus spacieux et plus profond
Le couloir souterrain qui relie actuellement les quais de la gare ne fait que 10 mètres
Les travaux de soutènement et d’excavation pour l’aménagement des quais 8, 9 et 10.
l’est.
Vue sur la nouvelle gare de Malines depuis
de large. À l’avenir, un couloir souterrain de 100 mètres de large traversera l’ensemble des voies. L’objectif est d’y créer une vaste place souterraine (« plaza »), à laquelle donneront accès non seulement les escaliers et les ascenseurs, mais aussi les guichets pour les voyageurs et plusieurs espaces commerciaux. Sous cette plaza, un tunnel cyclable et de vastes parkings à vélos seront aménagés.
Afin de maintenir en place les quais et les voies qui restent en service pendant les travaux, d’importants travaux de consolidation du sol par jet grouting sont nécessaires. L’histoire complexe du site de la gare a par ailleurs causé plusieurs surprises pendant les opérations.
Sous-sol instable
Mechelen in beweging
Mechelen in beweging
Bert Bauwens explique. « Lors des travaux de terrassement pour ces parois, nous tombons régulièrement sur des vestiges des anciennes gares : des blocs de béton, des restes de maçonnerie, et même des traverses de chemin de fer. Lors de la construction des quais 1 et 2, nous avions opté pour des parois en VHP (Very High Pressure). Cette technique consiste à mélanger in situ le sol avec un coulis de ciment (grout) et à former des colonnes de fondation à l’aide de tiges de forage fines. Mais les nombreux obstacles que nous rencontrions compliquaient considérablement cette opération. Par la suite, nous avons opté pour des parois clouées pour la partie supérieure du soutènement. Cette méthode consiste à insérer dans le sol des éléments d’armature ou « clous » capables d’absorber les contraintes du terrain. Cela permet de créer une masse de sol renforcée. Pour la partie inférieure du soutènement, nous avons toutefois continué à utiliser des parois VHP. Dans la phase actuelle, en concertation avec la SNCB, nous avons mis au point une technique de remédiation, qui nous permet d’utiliser des parois VHP sur toute la hauteur. Lorsque nous rencontrons un obstacle massif, nous le perçons à l’aide d’une foreuse. Cela nous permet de réaliser une paroi solide et de maîtriser plus efficacement la stabilisation du terrain. »
Travailler sur un site encore opérationnel
Bert Bauwens explique aussi les difficultés liées à un chantier sur un site qui doit rester opérationnel. « Réaliser des travaux dans cette gare encore en activité, c’est comme effectuer une opération à cœur ouvert sur un patient
encore éveillé. Les voyageurs doivent pouvoir continuer à circuler. Les quais doivent rester accessibles via les escaliers et les ascenseurs. Et il y a un problème supplémentaire : la gare de Malines ne dispose que d’un seul couloir de circulation, contrairement à celle de GandSaint-Pierre, qui en possède deux. Nous ne pouvons donc pas fermer temporairement ce couloir. Ce couloir unique devait rester accessible des deux côtés. Cela nous a obligés à détourner temporairement la circulation à l’aide de containers tunnels, pour ensuite rétablir la circulation centrale avec de nouveaux containers. Ces containers se sont finalement révélés plus sûrs que la passerelle piétonne ouverte que nous avions utilisée pour les quais 1 et 2. Travailler dans une structure encore opérationnelle implique aussi souvent la construction de cages d’escaliers provisoires et d’abris provisoires. »
Structure de toiture ultralégère
Un autre élément remarquable de la nouvelle gare de Malines est sa structure de toiture ultralégère. Le nouveau bâtiment est le fruit de l’imagination des architectes Salvatore Bono et Brent Turchak. Pour concevoir l’architecture de la gare, ils se sont inspirés des ponts Vierendeel, qui enjambent le canal Louvain-Dyle, toujours existants et en cours de rénovation. Pour les parties transparentes de la toiture, le choix s’est porté sur l’éthylène-tétrafluoroéthylène (ETFE). « Il s’agit en fait de coussins d’ETFE maintenus dans un profilé métallique et ensuite gonflés à l’air via des tubes en PVC. Ces coussins sont très translucides, résistants à la saleté et surtout extrêmement légers. Cela a permis de recourir à une structure porteuse plus légère. En-dessous, au niveau des quais, une clôture en verre a été choisie pour assurer une protection supplémentaire », indique Bert Bauwens.
Expertise en construction de gares
Avec ce projet, Artes Group et CIT Blaton n’en sont pas à leur coup d’essai dans le domaine de la construction de gares. Ils ont déjà collaboré à la rénovation de la gare d’Ostende. Entre-temps, la rénovation de la gare d’Ottignies est également prévue à l’agenda. Comme pour Malines, ces travaux seront réalisés en partenariat entre Artes Group et CIT Blaton.
La zone de chantier actuelle pour les quais 8,9 et 10.
PROMO DU MOIS MAI ET JUIN 2025
Journal des Travaux
Embuild
Embuild THE BELGIAN CONSTRUCTION ASSOCIATION
Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y être inscrits tous les renseignements relatifs à l’exécution des travaux.
Le journal des travaux permet d’avoir une vue d’ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu’à la réception provisoire du marché.
L’administration, l’entrepreneur et le concepteur de l’ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée.
Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés.
Prix de vente spécial seulement pour le mois de mai 2025
Prix membres pour cet ouvrage : 18,00 € htva
Prix non-membres pour cet ouvrage : 21,00 € htva
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La gamme Ceilings de Knauf : des solutions multi-matériaux pour plafonds et murs
Avec le lancement de la gamme Ceilings, Knauf Belgique réunit toutes ses solutions de plafond et ses solutions murales sur une seule et même marque claire et puissante. Résultat ? Un interlocuteur unique pour les designers, les architectes et les professionnels de la construction à la recherche de systèmes et de designs de plafond adaptés à tout type d’espace. Cerise sur le gâteau : la marque dote sa gamme d’une toute nouvelle dalle de plafond.
La gamme Ceilings de Knauf Belgique propose un vaste choix de solutions de plafond et de solutions murales, disponibles dans divers matériaux, formes, textures et coloris. Plafonds modulaires, panneaux muraux acoustiques ou îlots flottants : la gamme renferme une solution adaptée à chaque espace, en fonction du système, du matériau, des performances et de l’usage souhaités. « L’intégration de l’ensemble de nos
systèmes de plafond sous la marque Knauf est un choix stratégique qui fait écho à notre philosophie de possibilités illimitées », affirme Jens De Greve, Product Manager Ceilings Knauf Belgium. « Les identités de marque et logo distincts disparaissent. Tous les
produits sont désormais estampillés « Knauf ». Ce changement se traduit par des contacts simplifiés, une offre clarifiée et une expérience client optimisée à tous les niveaux. »
INFO : www.knauf.com
Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X
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Membre de WE MEDIA.
L’ENTREPRISE PAUL FRATEUR INTÈGRE LE GROUPE BROERS
Fin mars, notre membre Paul Frateur, spécialisé dans les travaux de voirie, a intégré le Groupe Broers. L’accord officialisant cette intégration a été signé entre OLIVIER DAVID , directeur général de Frateur, et XAVIER BROERS , administrateur délégué du Groupe Broers.
Fondé en 1982 par Jean Broers en tant qu’entreprise spécialisée dans l’aménagement des espaces verts, le groupe est aujourd’hui une entité détenant des participations dans plusieurs sociétés spécialisées dans le domaine de la voirie, de la construction, de la déconstruction, et de l’entretien général. Il emploie aujourd’hui plus de 200 personnes et ambitionne de jouer
un rôle clé dans le secteur de la voirie en Wallonie. « Nous sommes ravis d’accueillir les collaborateurs de Frateur
au sein de notre groupe. En plus des compétences en termes d’égouttage et d’impétrants qu’ils apportent, nous partageons un esprit d’entreprise familiale et des valeurs fortes. Ensemble, nous serons encore plus forts pour relever les défis de demain et affirmer notre rôle clé dans le secteur de la voirie », a indiqué Xavier Broers.
L’entreprise Paul Frateur compte actuellement 40 collaborateurs, qui poursuivent pleinement leurs activités dans le cadre de cette intégration. Olivier David conserve son poste de directeur général de Frateur et rejoint également le conseil d’administration du Groupe Broers, renforçant ainsi les synergies entre les deux entités.
FORTE VOLATILITÉ DANS LES VENTES DE MAISONS ET D’APPARTEMENTS CES DERNIÈRES ANNÉES
Au cours des dernières années, des changements significatifs se sont produits dans la vente de biens immobiliers. En 2019, on comptait 107.240 transactions de logements, avec une croissance de 15 % et un prix médian de 240.000 € (+ 7 %). En 2020, au début de la crise du coronavirus, le nombre de transactions a chuté de 21 %, tandis que le prix médian n’a augmenté que de 2 %. En 2023 et 2024, le nombre de transactions est resté relativement stable avec respectivement 86.297 et 85.736 ventes, tandis que le prix médian s’est stabilisé à 290.000 €, avec des hausses de prix minimes de respectivement 2 % en 2023 et 0 % en 2024.
De même, les ventes d’appartements ont considérablement évolué au
cours des dernières années. En 2019, 42.428 transactions ont été enregistrées, représentant une croissance de 15 % et un prix médian de 190.000 € (+ 4 %). En 2020, au début de la crise sanitaire, le nombre de transactions a chuté à 37.351, soit une baisse de 12 %,
avec un prix médian de 204.000 € (+ 7 %). En 2023 et 2024, le nombre de transactions est resté relativement constant avec respectivement 42.517 et 43.206 ventes, tandis que le prix médian s’est maintenu à 239.000 € en 2023 et 243.000 € en 2024.
De gauche à droite : Xavier Broers (administrateur délégué du Groupe Broers), Olivier David (directeur général de Frateur), et Loick Broers (le fils de Xavier).
et rapportez vos sacs gratuitement chez l’un des distributeurs participants. Plus d’infos sur cleansitesystem.be UNE INITIATIVE DE