Extrait Un potager productif et naturel - Éditions Ulmer

Sommaire

6

INTRODUCTION

13

SE PRÉPARER & BIEN DÉBUTER

Quels sont les objectifs recherchés ? 14 Prendre en compte ses contraintes personnelles 15

Réfléchir et observer 19

La permaculture, une panacée ? 24 Les difficultés inévitables 26 Outils et matériel 28 Faire un plan chaque année 31 Préparer le sol et la zone de culture 34 Que planter sur quelle surface ? 46 Le suivi sur tableur 53 Faire son potager : pertes ou bénéfices ? 54

PLANTER, ENTRETENIR & RÉCOLTER

Planter par variété ou en mélange ? 94 Repiquer en pleine terre 99 Arroser et pailler 100 Désherber ou pas ? 109 Utiliser des bâches

pendant

SEMER

Acheter ou faire ses plants ?

Serre ou pas serre ? 62 Le terreau et les graines.......................

Réaliser ses semis

Planter des pépins ou noyaux d’arbres fruitiers 85 Entretien et croissance des plants 88 Multiplier gratuitement

Faire son potager et son verger répond à un ensemble d’objectifs complémentaires et personnels : produire pour sa famille une alimentation saine et exempte de produits chimiques dangereux pour la santé, faire des économies mais aussi prendre du plaisir au quotidien, se relaxer ou trouver du sens. Je ne me lasserai jamais du plaisir qu’offre la nature : partir d’une graine, observer les plants grandir, récolter fruits ou légumes, puis à nouveau les graines.

Dans un potager autonome, on retrouve cette boucle du vivant et l’on se reconnecte véritablement à la nature. Il est si simple d’acheter ses fruits et légumes en supermarché que ce processus naturel est souvent oublié ou mis de côté. Mais rien ne remplacera jamais le goût d’une tomate, d’une betterave, d’un épi de maïs de son potager ! Rien ne remplacera jamais non plus la fierté et le plaisir quotidiens pris dans son jardin jour après jour, année après année.

Devenir le plus autonome possible vis-à-vis de son alimentation constitue alors un véritable choix de vie. Celui que j’ai fait il y a bientôt 10 ans. D’un petit potager de 20 m2, j’ai, année après année, échec après échec, réussite après réussite, augmenté la surface de mon terrain dédiée à ma production de légumes et de fruits.

Dans cet ouvrage, vous trouverez un ensemble d’informations techniques et pratiques vous permettant de rapidement démarrer et progresser pour augmenter votre production qui peut atteindre aisément plus de 500 kg sur une surface relativement réduite de 150 ou 200 m2, la taille actuelle de mon potager.

Les objectifs de ce livre sont principalement de deux ordres : vous faire bénéficier de mon expérience, mais surtout vous donner envie d’aller plus loin dans cette quête d’autonomie et de sens ! En écrivant cet ouvrage, j’ai eu envie de vous faire partager et découvrir les joies et le bonheur que procurent les récoltes abondantes de produits sains et d’une qualité gustative incomparable par rapport à un légume ayant parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres pour arriver dans votre assiette. Faire son potager et son verger étant l’un des actes les plus écologiques qui soit, soyons de plus en plus nombreux !

L’ouvrage est construit dans une logique temporelle par rapport aux différentes étapes du cycle de vie d’un potager-verger :

- La 1re partie de l’ouvrage, fondamentale selon moi, abordera la phase préparatoire de votre potager, étape qui ne doit pas être négligée pour minimiser les mauvaises expériences ultérieures.

- La 2e partie traite des semis et de la préparation des plants avant introduction dans votre potager.

- Dans une 3e partie, j’aborderai la vie et l’entretien de votre potager avant les récoltes.

- La fin de l’ouvrage traitera des méthodes de conservation et de la récolte de ses propres graines. Étapes à ne pas négliger pour l’atteinte d’une vraie autonomie mais très délicates, comme vous pourrez le constater. Enfin, un ensemble de fiches de culture vous permettra de vous améliorer dans la production de vos légumes et petits fruits préférés !

Le fil conducteur de l’ouvrage étant de vous fournir des techniques et astuces simples et pragmatiques, à l’image du contenu de ma chaîne Youtube. Tout en allant à l’essentiel, l’ouvrage ne néglige pas non plus l’aspect « plus spirituel » qui me tient particulièrement à cœur. Pour aller plus loin dans les thèmes, vous trouverez tout le long de l’ouvrage des QR codes renvoyant à mes différentes vidéos. Ce livre n’a aucune vocation à être exhaustif, mais il peut compléter à mon sens un certain nombre d’ouvrages qui abordent principalement l’aspect « permaculturel » ou purement botanique.

Il ne saurait non plus être adapté parfaitement à votre terroir qui est unique. Mon potager est situé dans le Sud-Ouest de la France en bord d’océan, sur un sol principalement sableux. Il convient de garder en tête tout le long de l’ouvrage que mes techniques ou conseils sont certainement à adapter aux caractéristiques de votre terrain.

Enfin, à mon sens, les quelques conseils que l’on peut donner à un débutant seraient les suivants : sois persévérant, pragmatique et fais tes propres expériences. En effet, dans le cadre d’un potager dit bio ou sur « sol vivant », il ne saurait exister de solutions miracles et c’est ce qui fait la beauté du vivant !

Telle une toile d’artiste, le potager devient chaque année une création personnelle et unique en fonction de vos envies et de l’imprévisibilité de dame-nature. C’est sur ce chemin de la création que je vous transporte dans cet ouvrage.

Espérant de tout cœur que cela vous sera utile dans cette longue quête vers le plaisir du potager et pourquoi pas vers une plus grande autonomie !

lecture !

Bonne

SE PRÉPARER & BIEN DÉBUTER

Entrons ensemble dans le vif du sujet. En 2011, lorsque j’ai démarré mon premier potager, je me suis précipité comme tous les débutants à délimiter une zone de culture et à planter rapidement quelques légumes. Dans ce chapitre, qui est conséquent, je vais vous expliquer pourquoi c’est une grosse erreur.

L’objectif de ce chapitre est de vous proposer un ensemble d’axes de réflexion afin d’éviter les écueils que le débutant peut rencontrer. Même si l’apprentissage par l’échec est récurrent dans la réalisation de son potager, il convient de se poser un certain nombre de questions et de se préparer sereinement. Personnellement, j’essaie d’occuper les périodes hivernales à ce type de démarche. Vous arriverez alors en février fin prêt pour les premiers semis !

Un potager n’est pas seulement qu’un rectangle avec une allée centrale et des zones de culture. Dans son fonctionnement quotidien, la rationalisation et l’optimisation des usages vous permettront de gagner en temps et en efficacité. Vous aurez également des objectifs propres et un matériel associé, un sol et un contexte local unique.

Si votre objectif est d’être productif et c’est le but de cet ouvrage, je considère que plus votre potager sera réfléchi, plus l’objectif aura une chance d’être atteint.

Ce sont toutes ces phases préparatoires que nous allons aborder ensemble maintenant.

Quels sont les objectifs recherchés ?

Avant d’aller plus loin dans cet ouvrage, il convient de vous poser les questions suivantes :

• Combien de temps êtes-vous prêt à consacrer à votre potager-verger ?

• Disposez-vous de ce temps ?

• Êtes-vous prêt à lire des ouvrages, à vous investir, à faire vos propres recherches ?

• Nourrir votre famille de produits sains est-il l’une de vos principales priorités ?

• Êtes-vous prêt à connaître des échecs majeurs et à y faire face ?

• Êtes-vous prêt à faire des taches manuelles en contact avec la terre ?

Finalement, souhaitez-vous vraiment vous investir à long terme ?

Ces quelques questions vous permettront de constater que se lancer dans un potager de 100 ou 200 m2 est un véritable choix de vie et un engagement à long terme pour les quelques raisons principales suivantes :

• Vous démarrerez certainement sur une petite surface et vous grossirez au fur et à mesure, en tout cas c’est ce que je vous conseille.

• Votre qualité de sol ne pourra s’améliorer qu’au fil des années, cela dépendra principalement de sa qualité initiale et de la matière organique que vous rapporterez régulièrement. Et donc du travail que vous fournirez pour « nourrir » votre sol.

• Pour être autonome en graines, il vous faudra plusieurs années de sélection et de récolte.

• Une récolte de fruits correcte ne peut intervenir qu’au minimum 3 ou 4 ans après la plantation (hors fruits à baies).

• Certains investissements sont conséquents (les serres, par exemple). Autant être sûr de soi avant d’investir !

Prendre en compte ses contraintes personnelles

LE TEMPS DONT ON DISPOSE

Dans ce monde moderne, chacun a des contraintes importantes à prendre en compte avant d’élaborer un projet de potager-verger. Il est fortement souhaitable d’être tous les jours dans son potager à deux périodes.

La période des semis en serre

Si vous ne souhaitez pas acheter de plants en pépinière et atteindre l’autonomie, vous serez amené à réaliser entre 300 et 400 semis dans une période qui s’étale principalement de février à mai. La gestion d’un tel nombre de semis en serre requiert à la fois la gestion de la ventilation dans votre serre et la gestion de l’arrosage. J’ai constaté qu’il suffisait d’une journée sans ouvrir la serre pour endommager d’une manière irréversible les semis. Vous pourrez toujours faire le choix de laisser en permanence votre serre ouverte mais les écarts de température entre le jour et la nuit sont non négligeables sur la croissance des plants ainsi que l’intrusion de limaces et d’escargots qu’il ne faut surtout pas négliger (les gastéropodes sont des champions de l’escalade). La gestion de l’arrosage quant à elle est primordiale : sans humidité, les semis ne germent pas et sans arrosage quotidien, ils brûlent. Une vérification journalière s’impose donc pour obtenir des semis en pleine forme.

Serre pleine de semis.

Récolte intensive en juillet-août à la brouette.

La récolte intensive entre août et septembre Qui n’a jamais oublié de récolter ses courgettes pendant quelques jours ? La conséquence est la production de courgettes de plusieurs kilos pas vraiment goûteuses… De plus, si vous ne récoltez pas régulièrement, les fruits pourriront et ce sera d’autant de production gâchée. Les périodes d’absence prolongée de votre domicile seront également à prendre en compte. Une semaine reste tolérable sans problème hors période de canicule. Deux semaines, cela devient très compliqué et 3 semaines pourraient être catastrophiques si des systèmes d’arrosage automatique ne sont pas mis en place par exemple. Nous verrons par la suite que la gestion de l’arrosage sera primordiale en fonction de la fréquence de vos passages dans votre jardin.

Au final, il vous faudra donc élaborer votre propre stratégie de gestion au regard de la fréquence de vos interventions et du temps dont vous disposez. Cette stratégie de gestion évoluera au fil des années en fonction de vos échecs et de vos priorités personnelles.

L’ENVIRONNEMENT DU POTAGER-VERGER

La situation la plus fréquente est celle où vous avez décidé de débuter un potager-verger postérieurement à la location ou à l’achat de votre terrain. Dans le cas inverse, vous avez choisi votre terrain et vous connaissez certainement donc les critères à prendre en compte. Si vous devez vous adapter à votre terrain, il convient de prendre en compte les facteurs suivants :

• La surface dont vous disposez pour démarrer et pour évoluer par la suite.

• Disposez-vous d’eau et/ou d’électricité à proximité de votre futur potager ?

• Les caractéristiques du sol : sableux, argileux, limoneux, acide, basique, perméable, imperméable, saturé ou non en eau, etc.

• L’emplacement du potager pour une utilisation optimale pour limiter les déplacements, prendre en compte d’éventuelles livraisons de compost ou fumier. Disposez-vous d’espaces naturels de type forêts ou prés à proximité pour y récolter du paillage ou mulch ?

• Quel sera l’ensoleillement à toutes les périodes de l’année et tout au long de la journée ?

• Quels sont les vents dominants, leur force ?

• Souhaiterez-vous installer par la suite un poulailler, une ruche ou une mare ?

• Si vous souhaitez investir dans une serre (ce qui me semble indispensable, nous le verrons par la suite), prévoyez son emplacement exact et la surface à y consacrer.

• Disposez-vous de protections naturelles contre les animaux ou devez-vous tout clôturer ?

Avant de faire construire, j’ai réfléchi à l’optimisation de mes futures livraisons de matière organique pour faciliter le pelletage et la mise en place dans mon potager.

Devenir le plus autonome possible vis-à-vis de son alimentation constitue un véritable choix de vie

C’est celui que Denis Mayençon a fait il y a bientôt 10 ans pour lui et sa famille. D’un petit potager-verger de 20 m2, il a progressivement augmenté sa surface jusqu’à produire 500 kg de fruits et légumes sur 200 m2.

Il partage dans ce livre son expérience pour permettre à chacun d’obtenir des récoltes abondantes et saines dans son jardin.

La conservation des fruits et légumes ainsi que les méthodes pour produire ses propres graines, à ne pas négliger pour atteindre une véritable autonomie, sont également traitées.