Extrait Les cultures associées au potager - Éditions Ulmer

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CHRISTA WEINRICH

LES

CULTURES

ASSOCIÉES au potager Guide visuel des bonnes associations


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SOMMAIRE Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Que sont les cultures associées ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 AVANTAGES DES CULTURES ASSOCIÉES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Différentes profondeurs racinaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Utiliser les nutriments différemment.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Ombrager le sol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Prévenir la fatigue des sols. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Repousser les maladies et les ravageurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Favoriser la croissance entre voisines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 CULTURES ASSOCIÉES EN RANGS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Gertrud Frank, pionnière des cultures associées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 La rotation des cultures par décalage annuel des rangs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Les cultures en rangs au fil de l’année. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

CULTURES ASSOCIÉES EN PLATES-BANDES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 La plate-bande comme unité de taille facilement gérable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Cultures principales et intercalaires, précultures et postcultures.. . . . . . . 44 Associations éprouvées pour les plates-bandes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Les combinaisons à éviter. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Les partenaires recommandés au potager. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 La rotation dans les cultures associées.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

CULTURES ASSOCIÉES SUR DES PETITES SURFACES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Les cultures associées dans un petit jardin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 Les cultures associées surélevées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 Les cultures associées sous serre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 AROMATIQUES ET ORNEMENTALES AU POTAGER.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 Annuelles et bisannuelles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Plantes vivaces. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 CULTURES ASSOCIÉES AU VERGER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 Petits fruits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150 Arbres fruitiers.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 Index. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156


AVANT-PROPOS « Pourquoi l’Abbaye Fulda n’a-t-elle donc pas encore rassemblé ses connaissances sur les cultures associées dans un livre dédié ? ». C’est la question que nous ont posée divers jardiniers en quête de conseils, question qui nous a également amenées à comprendre qu’un tel ouvrage rencontrerait un vif intérêt. Et, nous y voilà. Dans le présent livre sont exposées, de façon facilement compréhensible, plus de 50 années d’expérience sur les cultures associées, avec de nombreux exemples pratiques de cultures organisées en lignes ou en plates-bandes, assortis de dessins et de tableaux. Ainsi espérons-nous mettre un guide à disposition de ceux qui veulent utiliser les avantages éprouvés des associations de plantes, sans y passer trop de temps, dans leur propre jardin. Nous sommes tout particulièrement redevables à l’infatigable travail de nos Sœurs jardinières dans l’élaboration de cet ouvrage, ainsi qu’à celles qui nous ont déjà quittées, de même qu’à Madame Gertrud Frank (décédée en 1996) qui nous prêta assistance par tous les moyens disponibles, et aux nombreux jardiniers « bio » qui ont partagé avec nous leurs connaissances. À tous, nos remerciements. À ceux qui utiliseront ces pages pour organiser et cultiver leur potager, nous souhaitons la réussite, de belles récoltes et, malgré tous les efforts que l’on peut engager dans un jardin, toute la joie que cela peut aussi abondamment procurer. Sœur Christa Weinrich OSB Abbaye de Fulda

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AVANTAGES DES CULTURES ASSOCIÉES


L

a mise en place de cultures associées apporte à nos plantes cultivées bien plus qu’il n’est communément admis. Cela ne change rien au fait qu’une relation bénéfique donnée pourrait ne pas être attestée dans toutes les zones climatiques ni dans n’importe quel contexte. Au fil des nombreuses années d’expérimentations, différents arguments viennent cependant corroborer l’intérêt des cultures associées.

DIFFÉRENTES PROFONDEURS RACINAIRES On connaît des légumes qui n’utilisent et ne racinent que dans les premiers centimètres du sol — ce sont les plantes à enracinement superficiel. Les concombres et les radis, par exemple, appartiennent à cette catégorie. Si l’on ne plante que ce type de légume, on se retrouve après un certain temps à devoir gérer une perte considérable de nutriments. Jusqu’à un tiers des nutriments est transporté par les pluies et les arrosages en profondeur. Puisque les racines de ces espèces ne s’enfoncent pas profondément dans le sol, ces nutriments sont perdus si l’on ne planifie pas une rotation culturale ou une culture associée de plantes à enracinement profond. Ces plantes à enracinement profond, justement, sont celles dont les racines pénètrent très loin dans le sol (jusqu’à plus d’1 mètre), et qui donc peuvent encore capturer les nutriments qui menacent de s’infiltrer. En se décomposant, leurs résidus mettent par ailleurs à nouveau les nutriments à disposition pour les espèces à enracinement superficiel qui suivront. De plus, au cours de leur progression, les racines profondes créent des conduits dans lesquels pourront se glisser les racines des plantes suivantes quelque temps plus tard, leur permettant elles aussi d’atteindre une plus grande profondeur. Plus une espèce fore

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profondément, plus elle sera efficace pour aller chercher des nutriments de toutes sortes, et plus elle résistera à des périodes de sécheresse occasionnelles. De nombreuses légumineuses comme les fèves appartiennent à cette catégorie, ainsi que les tomates.

Associer des fleurs à une culture de cornichons sous serre permet d’attirer les insectes pollinisateurs.


Des plates-bandes en cultures associées : différentes espèces légumières et aromatiques poussent dans le même massif.

UTILISER LES NUTRIMENTS DIFFÉREMMENT La profondeur racinaire n’est pas le seul facteur qui empêche la disparition des nutriments : les diverses espèces végétales n’ont pas toutes les mêmes besoins. La plupart des fertilisants, y compris organiques, contiennent à peu près la même proportion de nutriments. Si, à chaque cycle cultural, une seule espèce est cultivée, quelques nutriments demeurent forcément inutilisés et seront perdus en profondeur par infiltration. Un excès de nutriments indésirables peut cependant aussi conduire à une inhibition de la croissance : A. Un massif planté de céleri en monoculture. Le céleri ne peut toutefois utiliser qu’une petite

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partie des nutriments mis à sa disposition à chaque cycle. Il dépense une énergie inutile car il doit chaque fois aller chercher plus loin avec ses racines les nutriments appropriés, tout en évacuant les éléments indésirables. Il reste donc petit. B. Si l’on associe cette fois céleri et chou-fleur, le résultat est le suivant : ce que le céleri ne peut prélever qu’en quantité limitée est un accélérateur de croissance pour le chou-fleur. Les nutriments rejetés, accumulés autour des racines du céleri, sont aussi prélevés par le chou. On sait depuis longtemps de manière empirique que du chou-fleur planté entre des céleris

avantages des cultures associées


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se développe bien, et inversement. De plus, l’odeur du céleri éloigne les ravageurs du chou, de sorte que cette combinaison est à recommander de trois points de vue : - les ravageurs sont repoussés - les nutriments sont mieux utilisés - la croissance est favorisée. On trouve un cas semblable (correspondant aux besoins nutritifs des plantes) en associant tomate et chou rouge, cabus ou de Milan.

OMBRAGER LE SOL Dans une prairie, le sol est protégé du rayonnement direct du soleil par l’obstacle épais que forment les herbes vertes, et encore davantage dans une forêt par la couche de feuilles tombant annuellement. L’importance de cet ombrage du sol a été redécouverte ces dernières années en agriculture. On cherche ici à planter l’inter-rang de telle sorte qu’une culture déterminée prenne en charge l’ombrage du sol du champ après la récolte de la culture précédente. Au jardin potager, des plantes comme les fèves poussent en longueur et en hauteur, et leurs feuilles ne sont pas assez larges pour empêcher le soleil d’irradier le sol. Si ce dernier reste découvert, il sèche très vite, une croûte dure et compacte se forme, puis se fissure. L’eau des couches profondes du sol, dont les plantes auraient urgemment besoin, s’évapore ensuite continuellement à travers ces fissures. Le durcissement du sol a pour conséquence que le dioxyde de carbone éliminé par les racines ou expiré par les micro-organismes du sol ne peut plus s’échapper par la surface. Il se page de gauche : Les plantes à feuilles larges, comme l’arroche, protègent le sol et les plantes plus fragiles de l’impact direct des gouttes de pluie.

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concentre alors autour des racines et inhibe leur croissance. Pour la même raison, l’oxygène si utile aux racines et aux bactéries du sol ne peut plus s’y infiltrer. Il n’est donc pas étonnant que de telles plantes aient une croissance amoindrie et qu’elles subissent les attaques des ravageurs et des maladies. Si, en revanche, on sème entre les fèves des épinards ou de l’arroche, à croissance rapide, le sol sera vite ombragé par leurs feuilles comme autant de petits « parasols ». Par temps de pluie drue, les gouttes cinglantes et dures sont interceptées et finement dispersées sur la terre. Ainsi, elles ne peuvent pas emporter la couche de terre arable, ni la colmater. Dans ce type de sol et avec un tel voisinage, la plupart des légumes se sentent bien, se développent admirablement, et le jardinier peut qui plus est récolter de l’épinard ou de l’arroche en prime.

Les feuilles d’épinard peuvent aussi être mangées crues quand elles sont jeunes.

avantages des cultures associées


PRÉVENIR LA FATIGUE DES SOLS La fatigue des sols apparaît lorsqu’une même culture a été menée pendant une longue durée au même endroit. Malgré un apport constant de fertilisant et des soins appropriés, le rendement diminue peu à peu. Ce phénomène est particulièrement notable chez les producteurs de roses : si l’on retire les vieilles souches et que l’on replante de nouveaux pieds au même endroit, leur croissance sera souvent très ralentie. On parle d’ailleurs de fatigue du sol pour une plante précise plutôt que de manière générale. De même, puisque nos arbres fruitiers à noyaux et à pépins appartiennent à la même famille des Rosacées, le problème de fatigue des sols peut apparaître si l’on remplace un verger de fruits à noyaux par d’autres noyaux, ou des fruits à pépins par d’autres pépins. Afin d’éviter ce phénomène, on accorde une grande importance en agriculture et en maraîchage à la rotation annuelle des cultures. Cela n’est toutefois pas possible dans les entreprises gérant des cultures spécialisées. Mais l’on peut ici améliorer la structure du sol à l’aide de

cultures associées. On peut par exemple installer des œillets d’Inde (Tagetes) entre les rosiers afin de contrer la fatigue du sol due à ces derniers, ce qui permet de replanter un rosier au même endroit plus tard. Il en va évidemment de même avec d’autres combinaisons. Partout où l’on évite la monoculture au profit de plusieurs espèces associées, le risque de fatigue est écarté.

ORIGINES DE LA FATIGUE DES SOLS → Utilisation d’un seul type de fertilisant → Accumulation de composés racinaires inhibiteurs de croissance → Apparition d’une souche unique de microorganismes, qui investissent les alentours des racines et s’approprient la solution nourrissante du sol → Développement de germes microbiens ou de ravageurs n’attaquant qu’une seule espèce de plante.

REPOUSSER LES MALADIES ET LES RAVAGEURS Au fil de l’évolution, les ravageurs et agents pathogènes se sont adaptés à un seul genre, voire à une seule espèce de plante, et se sont donc spécialisés. Ils sont capables de contourner les défenses spécifiques de leur plante-hôte, et de s’insinuer dans ses tissus et ses cellules. Afin de pouvoir survivre à ce genre d’attaque, se sont constituées des communautés de plantes dont les membres s’entraident grâce à des émissions racinaires de composés chimiques.

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Si l’on transpose ces connaissances à nos plantes cultivées, on arrive à la conclusion suivante : il faut planter les bons partenaires ensemble afin qu’ils se protègent mutuellement, ou bien recourir à d’autres types de mesures moins naturelles. Les praticiens ont depuis longtemps constaté que les massifs en mélange sont bien moins souvent la proie des ravageurs et des maladies que les monocultures. Il est clair que les


Le but des cultures associées est de garder le parterre vert le plus longtemps possible. Là où l’on récolte quelque chose, une autre espèce est aussitôt semée ou plantée.

insectes phytophages et les agents pathogènes sont inféodés à des genres ou espèces-hôtes. De nombreux ravageurs possèdent d’ailleurs la capacité de repérer leur hôte à des kilomètres. Imaginez donc une grande plate-bande de choux, ou même un champ entier. Toutes les Brassicacées (la famille du chou) émettent une molécule, la sinigrine, peu perceptible pour nous mais qui attire comme un aimant de nombreux ravageurs de cette famille. Les pucerons cendrés du chou volent donc vers ce champ, y trouvent de la nourriture à profusion, leurs descendants peuvent ensuite sans encombre passer d’une plante à l’autre, et voilà bientôt tout le champ envahi. En culture associée, à l’inverse, la progression du ravageur d’une plante à l’autre est déjà plus difficile, puisqu’entre les rangs de la culture principale sont intercalés des obstacles, sous la forme de plantes d’espèces ne faisant pas partie

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« ASSOCIATION DE BIENFAITEURS » CONTRE LES RAVAGEURS → Céleri : éloigne les ravageurs du chou par son odeur → Tomate : de même, éloigne les ravageurs du chou → Carotte primeur : éloigne la teigne de l’oignon et du poireau → Oignon et poireau : repoussent la mouche de la carotte → Ail : protège les fraisiers contre les acariens → Salade : éloigne les altises des jeunes choux et radis → Épinard : protège aussi contre les altises → Géranium odorant (Pelargonium) : sous serre, repousse les aleurodes (mouches blanches) → Marjolaine : peut éloigner les fourmis.

avantages des cultures associées



CULTURES ASSOCIÉES

EN PLATES-BANDES


C

ontrairement à ce que l’on a vu dans la partie précédente, les exemples proposés ci-après ont pour base des massifs délimités par des allées intermédiaires. On peut donc rentrer plus facilement entre les cultures pour l’entretien ou les récoltes, mais cela implique aussi une perte de place au profit des cheminements. On prendra ici pour base des parcelles de 1,20 m de large. Si vous disposez de davantage de place, il vous suffit de répéter les associations en conséquence et de conserver la même largeur pour les allées.

LA PLATE-BANDE COMME UNITÉ DE TAILLE FACILEMENT GÉRABLE Pour de nombreux maraîchers, mais aussi pour la plupart des jardiniers amateurs, le zonage des surfaces de cultures en plates-bandes facilite beaucoup le travail. Une largeur de 1,20 m est aujourd’hui le standard international.

Cette largeur se révèle pratique, car elle permet à un jardinier de taille moyenne d’atteindre le milieu de la plate-bande avec ses outils, sans devoir piétiner la terre. Pour les petits jardins, une largeur de 1 m est aussi valable. La plupart des exemples donnés ci-après sont aisément transposables sur cette largeur, en modifiant les écartements de 3 à 5 cm à chaque fois. Ce genre de plate-bande doit dans l’idéal être positionné perpendiculairement aux vents dominants. Étant donné que nous sommes, en Europe, principalement soumis à un régime de vents d’ouest, il est donc préférable d’orienter les plates-bandes nord-sud. De cette manière, le soleil peut dispenser sa lumière équitablement à toutes les plantes au cours de la journée. Sur chaque côté de la parcelle, les massifs seront délimités par une allée de 30 cm de large, afin de pouvoir les travailler depuis l’extérieur sans avoir à y entrer.

Une orientation nord-sud des plates-bandes est idéale sous nos climats dominés par les vents d’ouest.

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Une largeur de 1,20 m permet d’atteindre le milieu de la plate-bande facilement depuis les allées et d’éviter de devoir marcher sur la terre.

Vous pouvez marcher sans problème sur les allées entre vos massifs, mais il vaut mieux les renforcer avec de la pierre ou du bois. Une fois installés, ils doivent pouvoir rester en place plusieurs années, et rester accessibles par temps humide. La sciure de bois ou les écorces broyées ont aussi fait leurs preuves à cet usage. En procédant ainsi, les mauvaises herbes sont contenues, et les chemins restent propres durant environ 3 ans. Le jardinier doit toutefois prendre garde de n’utiliser ces matériaux que dans les allées, et non dans les plates-bandes, sans quoi la croissance des jeunes légumes s’en trouverait inhibée. Garnir le potager d’une petite haie de bordure (de buis ou de lavande, par exemple) est certes chronophage, mais cela améliore l’esthétique de l’ensemble et lui donne un caractère

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plus formel. Ce genre de bordure peut toutefois se révéler gênant pour l’entretien, en particulier si votre potager est vraiment un jardin vivrier. Pour établir le zonage initial, il est plus pertinent de commencer par la plate-bande qui se situera au milieu de la parcelle. À la fin, peut-être vous restera-t-il sur un côté ou deux une bande étroite qui sera à travailler depuis le bord. Le plan d’un jardin rectangulaire de taille moyenne pourrait donc être le suivant : un chemin central séparant la parcelle en deux moitiés, et de part et d’autre de ce chemin, les plates-bandes. La longueur et le nombre de ces dernières sont à déterminer en fonction de la taille du jardin. Une parcelle carrée pourra également être organisée selon un plan en croix, à la façon d’un jardin de curé.

Cultures associées en plates-bandes


CULTURES PRINCIPALES ET INTERCALAIRES, PRÉCULTURES ET POSTCULTURES Toutes les plantes n’occupent pas le potager pendant la même durée. Toutes les cultures ne nécessitent pas les mêmes soins. En culture associée, des plantes aux exigences très diverses seront cependant installées ensemble. Pour différencier les différents partenaires d’une culture associée, les spécialistes parlent de culture principale ou dominante, et de cultures intercalaires. La culture principale est celle qui réclamera le plus d’espace, de soins et de temps. Les cultures intercalaires seront celles qui n’accompagneront cette dernière que pendant un laps de temps donné dans la plate-bande.

Les radis sont idéaux pour débuter : ils poussent rapidement et il en existe des variétés pour le printemps et pour l’automne.

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Par exemple, si l’on prévoit d’installer dans une plate-bande une association de chou d’hiver et de salade, le chou est alors la culture principale, et la salade la culture intercalaire. Avec du céleri et du chou-fleur précoce, c’est le céleri qui est la culture principale, car il reste plus longtemps en place que le chou-fleur. À la différence du système A-B-C établi par Gertrud Franck, il n’y a ici que ces deux groupes. Si la culture intercalaire est semée après la culture principale, on peut aussi parler de sous-semis. Les plantes qui ne côtoient pas directement les cultures principales sont appelées précultures (si elles ont été récoltées avant), ou postcultures (si elles sont plantées ou semées après). Elles ont en commun d’avoir un développement relativement rapide, et d’être la plupart du temps des plantes de jours courts, prospérant donc au printemps ou en automne. En été, à l’inverse, avec une longueur du jour allant jusqu’à 16 h, elles ne forment pas de touffes, de racines ou de rosettes satisfaisantes : elles montent directement à fleurs et à graines. Quelques-unes de ces plantes de jours courts ont cependant été sélectionnées pour obtenir des variétés capables de produire en été (entre autres, salades et radis). Si l’on souhaite cultiver ces légumes en été, un choix avisé de variété est donc nécessaire.

page de droite : En culture associée, on pense d’abord aux cultures principales, qui ont besoin de temps et d’espace, comme ici le chou et le céleri, puis on y associe des cultures intercalaires.


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Cultures associĂŠes en plates-bandes


Associations éprouvées pour les plates-bandes Pour les associations suivantes, on prendra toujours comme base la plate-bande de 1,20 m évoquée précédemment. Chacune des espèces utilisables comme culture principale fait l’objet d’un volet dédié. En outre, elles sont souvent

décrites ailleurs en tant que culture intercalaire. Les espèces légumières n’ayant pas leur propre section sont aussi évoquées en tant que partenaires de diverses associations.

AVEC LES HARICOTS Haricot vert – Salade – Chou-rave Mars : Dès que le sol a suffisamment ressuyé, plantez un rang de chou-rave précoce au milieu de la plate-bande. Comme tout bon jardinier le sait, les jeunes plants de chou-rave sont attaqués par les altises (de petits insectes) lors des épisodes secs. C’est pourquoi vous devez semer, à 20 cm de part et d’autre, un rang de laitue à couper mêlé d’un peu d’aneth. La feuille de chêne rouge, à croissance rapide, a aussi fait ses preuves ici, car l’odeur des feuilles de salade éloigne les altises du chou-rave. Les radis (de la même famille botanique) en profitent tout autant. Plantez-en dans la même ligne que vos salades et aneth. Les plantules germent ainsi sous leur protection, et peuvent être récoltées selon les besoins. Sur les côtés de la plate-bande, à 20 cm du bord, semez un rang d’épinard. Mai : L’épinard est retiré mi-mai, de même que les radis, les salades donnent leurs premières récoltes de feuilles et le chou-rave est presque à maturité. Là où se trouvaient les épinards, semez maintenant des poquets de haricot vert, avec 5 à 6 graines tous les 25 à 30 cm. Durant le deuxième tiers du mois de mai, installez un chou tardif (chou rouge, cabus ou de Bruxelles par exemple)

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entre les pieds de chou-rave, tous les 50 à 60 cm. Dès que les jeunes choux nouvellement installés commencent à grandir et à réclamer davantage de place, récoltez les choux-raves. De cette manière, vous pouvez utiliser au mieux l’espace vacant. Le chou de Bruxelles attend en effet l’arrivée de jours plus froids pour former ses fleurettes.

Juin : Début juin, les laitues et l’aneth ont fait place nette, de sorte que les haricots et les choux de Bruxelles, désormais seuls, peuvent s’étendre à leur guise. Août/septembre : fin août, les haricots sont récoltés et leurs fanes évacuées. Deux rangs de mâche distants de 10 cm sont semés à leur place. À partir de septembre, il ne reste donc plus ici que les espèces mentionnées ci-dessus, qui résistent au froid et peuvent rester dehors jusqu’à leur consommation.


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Mars Mars

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Septembre Septembre

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Cultures associÊes en plates-bandes ⚍ Avec les haricots


Haricot – Chou précoce

Laitue

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Radis

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Mars Mars

Laitue

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120 cm

Mars : Dès que le temps le permet, installez Juin/juillet : Les batavias ont disparu, et fin deux rangs de gros plants de batavia au milieu juin/début juillet, on peut récolter le chou de la plate-bande, à 45 cm du bord et distantes cabus. À sa place, plantez un rang d’endive, en de 30 cm entre elles. Vous pouvez aussi semer un distançant de 25 cm. Laitue Laitue Choux cabus Radis rang de radisChoux justecabus entre les salades. Août : Début août, les haricots verts ont aussi été retirés. À leur emplacement, vous pouvez Avril : Mi-avril, plantez une ligne de chou encore mettre du chou frisé jusqu’au 10 août précoce (le chou cabus, par exemple) à 20 cm environ. À l’entrée de l’hiver, il ne reste donc de chaque bord, et distants de 45 cm. 20 25 15 15 25 20 plus qu’endive et chou. Les endives peuvent Mai : Mi-mai, récoltez les radis, et commencez 120 cmsupporter un froid léger, mais souffrent lors de Mi-avril gels forts et prolongés. Arrivé en novembre, vous à prélever des feuilles de salade. Dans le rang devez donc les prélever avec leurs racines, et les laissé vide entre elles, semez des haricots disposer serrées les unes contre les autres dans verts en poquets de 5-6 graines tous les 25 cm. une caissette que vous entreposerez dans un Lorsqu’ils commencent à être à l’étroit, récoltez Choux cabus Laitue Haricot nain Laitue et protégé Choux cabusce que vous endroit sombre jusqu’à le reste des batavias. ayez envie d’une délicieuse salade hivernale.

HARICOTS NAINS, OU À RAMES ?

20 25 15 15 On peut aussi réaliser les associations mentionnées avec des haricots à rames. Mi-mai 120 cm Pour les petits jardins, la mise en place puis le retrait des piquets, de même que la récolte avec une échelle, entraînent cependant Haricot nain beaucoup plus de travail que pour les haricots nains. Pour une surface donnée, Choux cabus il faut néanmoins savoir que le rendement des haricots à rames est souvent 3, voire 4 à 5 fois supérieur. 20 Juin 48

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Choux cabus

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Choux cabus

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Laitue

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Mi-avril Mi-avril

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Choux cabus

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Haricot nain

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Laitue

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Haricot nain Choux cabus

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Juin Juin

120 cm

Haricot nain

Endive

20

Juillet Juillet

49

20

40

40

Endive

40

20

120 cm

Cultures associées en plates-bandes ⚫ Avec les haricots


AVEC LE CÉLERI Le céleri est un excellent partenaire des choux, comme cela a déjà été décrit page 17. Vous verrez ici que c’est aussi le cas avec d’autres légumes.

Céleri – Poireau Mars/avril : Semez entre mars et avril trois lignes de poireau, puis plantez de jeunes chouxraves et laitues.

de purin d’ortie. Un apport de cendre de bois, riche en potassium, leur feront aussi le plus grand bien.

Mai : Après la récolte des choux et des laitues, plantez du céleri à leur place en respectant un écartement de 40 cm dans le rang. Poireaux et céleri se retrouvent ainsi intercalés. Donnez-leur de temps en temps un amendement sous forme

Septembre/octobre : C’est au tour du céleri d’être récolté. Le poireau peut rester en place plus ou moins longtemps selon la variété semée. Sur les espaces désormais libres, semez de la moutarde en engrais vert.

Céleri – Haricot nain Préculture : chou-rave – laitue à couper/radis/aneth – épinard

Mars : Dès que le sol est suffisamment ressuyé, plantez un rang de chou-rave au milieu de la parcelle. De part et d’autre à 20 cm, semez une ligne de laitue à couper, en mélange avec un peu d’aneth et des radis. Préférez ici la feuille de chêne rouge, à croissance rapide. L’odeur de la salade éloigne les altises du chou, dans un périmètre assez important. Les radis en profiteront également. Vous pourrez les récolter au fur et à mesure de leur développement. À 20 cm des bords, semez une ligne d’épinard.

Mai : En milieu de mois l’épinard est prélevé, de même que les radis, les laitues commencent à donner une récolte régulière de feuilles, et les choux-raves sont presque à maturité. Dans les rangs qui hébergeaient les épinards, semez des haricots nains en poquets (5-6 graines tous les 25 à 30 cm). Durant la deuxième quinzaine de mai, vous pouvez installer de jeunes céleris

98

entre les choux-raves restants, en les distançant de 40 cm dans le rang. Le céleri est particulièrement sensible aux gelées, aussi attendez bien que les dernières soient passées avant de l’installer dehors. Dès que ce dernier commence à demander davantage de place, récoltez les derniers choux-raves.

Juin : Dès le début du mois, les laitues et l’aneth ont laissé le champ libre pour le développement des haricots et du céleri. Août : Une fois la récolte des haricots terminée en fin de mois, arrachez les pieds. Remplacez-les par deux rangs de mâche espacés de 10 cm. Octobre : Une fois le céleri sorti du sol et stocké, semez de la moutarde le rang central et ses alentours.


Laitue à couper, aneth et radis

Laitue à couper, aneth et radis

Épinard

20

Chou-rave

20

20

Mars Mars

Épinard

20

20

20

120 cm Dernier chou-rave, jeunes plants de céleri Haricot nain

20

Laitue à couper

20

Laitue à couper

20

Mai Mai

20

Haricot nain

20

20

120 cm

Céleri

Mâche

20

10

Mâche

30

Août Août

30

10

20

120 cm

Moutarde Mâche

Mâche

20 Octobre Octobre

99

10

30

30

10

20

120 cm

Cultures associées en plates-bandes ⚫ Avec le céleri


AVEC LES TOMATES Les tomates, sensibles au gel, ne doivent pas être sorties en plein air avant la période des saints de glace. Pour ne pas avoir à attendre trop longtemps leurs premiers fruits, vous devez préparer les jeunes plants, dans un local suffisamment chaud, de la manière suivante : - Semez (pas trop densément) vos tomates fin février ou début mars dans une terre meuble, humifère et enrichie en sable, que vous aurez au préalable aspergée de purin de prêle. - Au début du mois d’avril, lorsque vous procéderez au deuxième repiquage, installez vos plants dans un lieu plus frais — par exemple sous châssis fermé. Avec des températures de 12 à 15 °C, ils se développeront en de sains et vigoureux sujets que vous pourrez planter dehors mi-mai.

Étant donné qu’elles peuvent occuper le même endroit plusieurs années, il vaut mieux construire une structure solide pour soutenir les tiges. En fonction du nombre de pieds que vous souhaitez installer, vous pouvez soit mettre en place une rangée de tuteurs au milieu du parterre, soit deux rangs disposés chacun à 20 cm du bord de celui-ci. Pour le premier et le dernier tuteur de chaque rang, employez un gros fer à béton. Un grillage métallique sera ensuite placé entre les tuteurs pour y entrelacer les tiges de tomate. Là où cela vous est possible, orientez les rangs en fonction des vents dominants : les feuilles pourront ainsi mieux sécher après les pluies, et les plantes seront moins sujettes au mildiou.

Tomate – Poireau Préculture : chou-rave – salade

Mars : Dès que le temps le permet, installez un rang de laitue batavia et un de chou-rave, distants de 40 cm (et de fait, distants du bord de 40 cm également), en respectant un écartement entre plants de 25 cm. Semez aussi de la camomille, à 5 cm des bords, car sa proximité est profitable aux tomates. Mai : Les deux rangs de tomate seront installés en pleine terre après la mi-mai, de la même manière que décrit précédemment. En fin de mois, immédiatement après la récolte des deux précultures (chou-rave et laitue), plantez une ligne de jeunes pieds de poireau au milieu du parterre en les espaçant de 15 cm.

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Cette combinaison se révèle particulièrement pertinente dans les régions où la teigne du poireau est à l’origine de gros dégâts, car elle n’aime pas l’odeur des feuilles de tomate. Le poireau n’est pas très exigeant en termes de luminosité, ce qui permet de l’intercaler entre les rangs de tomate qui projettent une ombre assez importante. Entre les tomates elles-mêmes, vous pouvez encore semer des soucis.

Septembre/octobre : Une fois les dernières tomates ramassées et les pieds arrachés, le poireau peut rester en place jusqu’à ce que vous en ayez besoin. De part et d’autre, semez de la moutarde.


Camomille

Chou-rave Laitue

5

35

Chou-rave Laitue

40

Mars Mars

35

Tomate (+ souci officinal)

Camomille

Poireau

15

40

Mai Mai

Camomille

40

15

5

120 cm

Moutarde

Poireau

60

Septembre/octobre Septembre/Octobre

101

5

120 cm

Tomate (+ souci officinal)

5

Camomille

Moutarde

60 120 cm

Cultures associées en plates-bandes ⚫ Avec les tomates


Tomate – Chou/souci officinal Mars : Semez de la moutarde sur tout le parterre, car l’expérience montre qu’elle constitue une excellente préculture pour la tomate. Elle prépare le sol et l’ameublit avec ses racines. Une fois les tuteurs bien enfoncés et attachés, il suffit de semer à la volée tout autour. Avril : Plantez un rang de chou (cabus, rouge, de Milan) au milieu de la parcelle, en distançant les plants de 50 cm. Afin d’utiliser au mieux l’espace libre entre eux, installez-y à chaque fois un plant de laitue batavia précoce. Vous aurez au préalable arraché la moutarde là où cela était nécessaire, et l’aurez déposée au sol. Elle est conservée sur le reste de la parcelle. Mai : Plantez les tomates en milieu de mois. Vous aurez pris soin de bien attacher les tuteurs entre eux, et ce même là où vous n’installerez pas des tomates tous les ans. Il est temps d’arracher le reste de la moutarde, que vous laisserez également au sol entre les rangs, en paillage. Dans chaque trou, apportez un peu de compost bien mûr mélangé à un peu de poudre de roche, ainsi que quelques graines de moutarde : nous avons ici pu observer qu’en germant, elles accélèrent l’enracinement des jeunes tomates. La profondeur du trou se détermine selon la taille du plant à repiquer : ils seront enterrés jusqu’à la première vraie feuille. Au sein du rang sont ensuite semés des soucis, qui seront plus tard éclaircis si besoin. Un apport de purin d’ortie dilué s’avère bénéfique pour le début de croissance des tomates en extérieur. Trois à 4 semaines plus tard, les plants seront buttés pour favoriser le développement racinaire. En raison de la grande sensibilité des tomates à l’air humide, le sol doit être bien recouvert dès que possible. La paille coupée en petits morceaux est, parmi d’autres débris végétaux, un très bon paillage pour elles.

102

Juin : Mi-juin, la laitue peut être récoltée tandis que les choux prennent du volume. Entre-temps, les soucis ont grandi et commencent même pour certains à fleurir. Les premières tomates grossissent, et de nouvelles grappes apparaissent. Un peu plus tard, vous devrez châtrer vos pieds en enlevant les tiges latérales (et éventuellement l’extrémité des tiges principales), afin de favoriser le développement et le mûrissement des fruits, et non la croissance des parties végétatives. Juillet : Les fruits ont maintenant commencé à rougir, et il vous faut procéder à une récolte ci et là plusieurs fois par semaine. Étant donné que les deux rangs sont situés en bordure du parterre, on peut sans difficulté en inspecter les deux côtés sans chahuter les choux au milieu. Au voisinage des tomates, ces derniers sont en outre à l’abri de la piéride du chou (papillon ravageur) qui déteste leur odeur.

Août/septembre : Selon les variétés choisies, les choux seront à récolter entre août et septembre. En fonction du temps, les tomates pourront rester en place jusqu’à octobre. Les fruits encore verts à ce moment-là seront ramassés, et soigneusement placés en cagette sous des tissus sombres pour les faire mûrir. Lors du nettoyage du parterre, les pieds de tomate malades doivent être mis à part et brûlés. Vous ne mettrez au compost que les pieds sains, afin que l’agent de la maladie ne puisse s’y multiplier. La plate-bande peut encore recevoir un semis de phacélie ou d’arroche en engrais vert.

Les soucis sont faciles à cultiver et très florifères. Une fois installés, ils se ressèment d’eux-mêmes.


103

Cultures associées en plates-bandes ⚫ Avec les tomates


En voici quatre qui apprécient de se côtoyer : tomates, choux, soucis et aneth.

Tomate – Souci/persil Dans cet exemple, le souci officinal est directement la culture d’accompagnement de la tomate. Si, dans les cas précédents, les espèces associées (choux, poireau) profitaient de la proximité de la tomate, ici elle est la bénéficiaire exclusive de l’association avec le souci. Commencez par occuper le parterre à l’aide de moutarde, comme décrit plus haut, mais semez également dès que possible un rang de souci au milieu, et un de persil à 5 cm de chaque bord. Ce dernier est un bon partenaire pour la tomate car il en intensifie le parfum des fruits. Lorsque vous aurez mis en place vos tomates à 40 cm des soucis, après les dernières gelées de mai, les deux espèces précédentes se seront déjà bien développées. C’est le moment d’éclaircir les soucis, et d’aller mettre les plantes surnuméraires dans d’autres endroits du jardin, par exemple au verger sous les fruitiers.

104

Les trois plantes peuvent pousser toutes ensemble. Le persil est à couper de temps en temps pour la cuisine, les tomates sont à cueillir au fur et à mesure de leur maturation, et les soucis apportent un peu plus de couleur à l’ensemble. Vous pouvez retirer les capitules fanés, et les plantes entières une fois que leur aspect n’est plus satisfaisant. Elles continueront en principe à produire de nouvelles fleurs jusqu’en octobre. Lorsque vous aurez arraché les tomates et nettoyé le parterre, vous avez la possibilité de semer à nouveau des soucis mais en engrais vert. La plupart des graines ne germeront que l’année suivante, mais étant donné que vous cultiverez encore des tomates ici, cela leur sera très profitable.


Tomate – Chou précoce Préculture : laitue à couper, et suivis de mâche

Mai : Le rang central de laitues est récolté en premier, de façon à libérer l’espace pour la plantation des tomates dès la mi-mai. Les deux autres rangs peuvent rester en place jusqu’à la deuxième récolte de feuilles. Il faudra ensuite les retirer pour laisser se développer les choux.

Pour ce cas, un seul rang de tomate sera installé au milieu du parterre. Comme évoqué plus haut, les tuteurs pourront ici être une structure pérenne, ou bien être enfoncés en terre juste avant la mise en place des tomates.

Mars : Semez trois rangs de laitue en préculture,

Laitues à couper

à 40 cm du bord puis à 20 cm les unes des autres. Le rang central est donc situé exactement entre les tuteurs qui accueilleront plus tard les tomates, ce qui n’empêche en rien la croissance des salades.

Avril : Installez à 40 20 cm du bord des

choux précoces, rouge ou cabus. Mars

20

Juillet/août : Fin juillet, les choux sont récoltés. Le mois suivant, vous pouvez semer deux rangs de mâche le long de chaque bord. Septembre/octobre : Au moment où les

tomates seront arrachées, en septembre ou octobre20 selon le temps, semez de40la moutarde entre les rangs de mâche. 120 cm

Tomate

Chou cabus

Chou cabus

20

40

40

Mai Mai

20

120 cm

Tomate

Mâches

Mâches

10

Août

105

10

40

40

10

10

120 cm

Cultures associées en plates-bandes ⚫ Avec les tomates


GUIDE COMPLET ET VISUEL DES BONNES ASSOCIATIONS AU POTAGER La méthode des « cultures associées » consiste à cultiver ensemble des plantes qui ont des influences positives les unes sur les autres, que ce soit parce que leurs besoins fondamentaux se complètent (type de sol, besoin en nutriments, systèmes racinaires, etc.) ou que les composés chimiques qu'elles émettent repoussent certains ravageurs ou maladies. Cette méthode de culture naturelle, qui a vu le jour en Allemagne, a fait ses preuves depuis de nombreuses années. Toutes les associations présentées dans ce livre sont illustrées aux moments clés de leur culture, permettant de visualiser facilement les écartements, successions et périodes d'intervention essentielles. Elles concernent en premier lieu les légumes mais aussi les arbres fruitiers, petits fruits, plantes aromatiques et fleurs ornementales.

ISBN  : 978-2-37922-012-8

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