La casa es otra La maison est autre
(Edición bilingüe)
Traducción de Adrien Pellaumail

E diciones E l R eloj
E diciones E l R eloj 2024 2020

Laura González Durán
La casa es otra La maison est autre
(Edición bilingüe)
Traducción de Adrien Pellaumail

E diciones E l R eloj
E diciones E l R eloj 2024 2020
Primera edición, Ediciones El Reloj, junio 2024
Diseño: Laura González Durán
Formación: Rosa Trujano López
Fotografía del logo: Silvia González de León
Flip Book y trazo del logo: Carlos A. Orenda Trujano
© Ediciones El Reloj
Pétalo 52
04640 CDMX
© Laura González Durán (textos)
© Adrien Pellaumail (traducción)
Hecho en México
La casa es otra La maison est autre
a Enrique (in memoriam)
à Enrique (in memoriam)
No puedo cerrar mis puertas ni clausurar mis ventanas: he de salir al camino donde el mundo gira y clama.
Sara de Ibáñez
Je ne peux pas fermer mes portes et sceller mes fenêtres: il me faut prendre le chemin où le monde tourne et clame.
Sara de Ibáñez
La casa es otra, habrá que recuperar el aroma del café, subir y bajar las escaleras con otro ritmo, sacar la basura con el esmero acostumbrado, mirar despacio, sólo sentir la tranquilidad de las plantas, el aleteo de colibríes en el jardín e inventar el día.
12 ]
La maison est autre, il faudra retrouver l’arôme du café, monter et descendre les escaliers à un autre rythme, sortir les poubelles avec l’assiduité habituelle regarder lentement sentir simplement la quiétude des plantes, les battements d’ailes des colibris dans le jardin et inventer ce jour.
13 ]
Hay caudales en las grietas de los muros, ríos de memoria sin tregua que acompañan el día a día de la casa.
14 ]
Il y a des flux dans les fissures des murs, des rivières de souvenirs sans trêve qui accompagnent le quotidien de la maison.
15 ]
Fin de año
1. Cierra el año con su día último.
Terminan sus doce meses y los breves segundos constructores de sueños.
Terminan también sus horas de prodigiosa exactitud.
Todo en el silencio parece estar en orden. Habrá que abrir la puerta y dejar que el alba ilumine la casa.
2. Mirar el horizonte de este último día del año,
[ 16 ]
Fin d’année
1. L’année s’achève en ce dernier jour, clôturant ses douze mois et les ultimes secondes où se construisent les rêves.
Scellant aussi ses heures d’une prodigieuse exactitude. Tout dans le silence semble en ordre. Il faudra ouvrir la porte et laisser l’aube illuminer la maison.
2. Contempler l’horizon de ce dernier jour de l’année,
[ 17 ]
[ 18 ] contar sus doce meses y dejarlos quietos en la balanza, observar el desequilibrio, dejar que este viento leve de la tarde resuelva, ordene, decida hacia dónde apunta el número siete, suma inevitable del año que poco a poco nos envuelve.
compter ses douze mois et les laisser posés sur la balance, observer le déséquilibre, laisser ce léger vent du soir résoudre, ordonner, décider vers où pointe le chiffre sept, somme inévitable de l’année qui peu à peu nous enveloppe.
[ 19 ]
Es largo el camino de la mirada hacia el tronco añoso y hay una luz que dice apenas lo que siente. Parece sabio con sus ramas fuertes abiertas al silencio.
Se recoge en su memoria y algo dice: tal vez una ruta sin faro, tal vez sólo de nuevo una espera, una tarde quieta frente a la ventana.
Il est long le chemin du regard vers le tronc séculaire et il y a une lumière qui dit à peine ce qu’elle ressent. Il semble sage avec ses a fortes branches ouvertes au silence.
Recueilli dans ses souvenirs il dit quelque chose : peut-être un itinéraire sans phare, peut-être seulement à nouveau une attente, un après-midi tranquille devant la fenêtre.
A paso veloz, a vuelo rápido rompen las manecillas un camino trazado en los límites de este tiempo cautivo que dibuja con precisión el ritmo de la incertidumbre.
22 ]
À grands pas, à vive allure, les aiguilles font bifurquer un chemin tracé dans les limites de ce temps captif qui dessine avec précision le rythme de l’incertitude.
Miro las hojas desde la distancia precisa para encontrar el tiempo calmado de la tarde, un antiguo compás de piano a cuatro manos que aquiete la nostalgia.
Je regarde les feuilles à la distance précise pour déceler le calme de l’après-midi, un air ancien de piano à quatre mains qui apaise la nostalgie.
a Pina (in memoriam)
Estás a salto de mata en la cebolla y su sopa, en los olores de la casa, en los adobos de Mamá grande, en el gancho y las carpetas de Mamina y tal vez en las gallinas del tío Chucho, y no dudo que estés en el velo de novia o en el encaje loco, en la glicinia que presumía sus flores moradas a la entrada de la casa, no dudo que estés aquí en el viento ligero de esta tarde de octubre que celebra tu nacimiento.
26 ]
à Pina (in memoriam)
Te voilà un peu partout dans l’oignon et la soupe, les odeurs de la maison, les marinades de Mamá grande, le crochet et les dossiers de Mamina peut-être même parmi les poules de l’oncle Chucho, je ne doute pas que tu sois là sous le voile de la mariée ou la dentelle folle, dans la glycine arborant ses fleurs violettes à l’entrée de la maison, je ne doute pas que tu sois là dans le vent léger de cet après-midi d’octobre qui célèbre ta naissance.
Caen las hojas sin saber del viento leve que las entrega a un destino de tierra fértil y de segundos como frágiles emisarios de un tiempo memorioso que sabe del color de amarillos y rojos profundos, caen hacia la incertidumbre del paso que disuelve su historia.
Les feuilles tombent sans rien savoir du vent léger qui les livre à un destin de terre fertile et de secondes comme de fragiles émissaires d’un temps mémoriel sachant l’intense couleur d’ocre et de sienne, elles tombent vers l’incertitude du passage qui dissout leur histoire.
Vivir una ciudad, dibujar sus calles, una silueta en la ventana. Caminar en su memoria y abrir puertas que liberen el paso mesurado de las palabras. Sólo imaginar será una travesía.
Vivre une ville, dessiner ses rues, une silhouette à la fenêtre. Parcourir sa mémoire et ouvrir des portes qui libèrent le pas mesuré des mots.
Ne serait-ce qu’imaginer sera un périple.
Agua cristalina entre los dedos, puras gotas que caen en el tezontle del jardín y recobran la infancia escondida en un laurel que ha crecido al compás de la música.
Manuel
Manuel
De l’eau cristalline entre les doigts gouttes pures qui tombent sur le tezontle du jardin et retrouvent l’enfance cachée dans un laurier ayant poussé au rythme de la musique.
Como pájaros los años con su afán de vuelo.
Comme des oiseaux les années ne songent qu’à s’envoler.
a Elena y a Manuel
Sueño, tal vez un lago inmenso perdido entre los pinos.
Breve recuerdo, luz radiante, pura sensación de horizonte inabarcable. Solo día entrañable por el sendero. Puro caminar, echarse al agua, beber vino, conversar, dejar que lenta la tarde nos abrigue.
à Elena et Manuel
Je rêve, peut-être d’un immense lac perdu entre les pins.
Bref souvenir, lumière radieuse, pure sensation d’horizon à perte de vue. Seul jour envoûtant sur le sentier.
Marcher sans répit
se jeter à l’eau, boire du vin, bavarder, laisser lentement le soir nous envelopper.
❧
Setenta años
Tarde de un viernes siete, cabalístico por decreto.
Penúltimo día de un periplo que gira la mirada a la precisa orilla del nacimiento. Ius soli en las venas, ius sanguini en el cuerpo. Pertenencia casi intacta a la historia y a la sangre.
Puro enigma. Sólo certeza de esta tarde del décimo mes que prepara un nuevo camino.
Soixante-dix ans
Après-midi d’un vendredi sept, cabalistique par décret.
Avant-dernier jour d’un périple qui tourne son regard vers le rivage précis de la naissance. Ius soli dans les veines, ius sanguini dans le corps. Appartenance presque intacte à l’histoire et au sang. Pure énigme.
Seule certitude de cet après-midi du dixième mois qui prépare un nouveau chemin.
De otro modo
Apenas pensé que pudiera vivir por primera y única vez dentro de un árbol, dentro de sus raíces que cautivan, que me cautivan, el árbol crece.
Enrique Velázquez
1.
Tal vez desde cero o un poco más adelante, desde uno o dos, poco importa, todo es así, pocas precisiones, intuición pura, reconocimiento de otro a la deriva. Imaginar, puro imaginar
Autrement
Je n’aurais pas cru pouvoir vivre pour la première et seule fois dans un arbre, dans ses racines qui captivent, qui me captivent, l’arbre croît.
Enrique Velázquez
1.
Peut-être en partant de zéro ou un peu plus tard, de un ou deux, peu importe, tout est comme ça, peu de précisions, intuition pure, reconnaissance d’un autre à la dérive. Imaginer, seulement imaginer
42 ] el horizonte y desear. Tal vez un presagio, alguna claridad en el camino.
2. Si de pronto la vida de la casa con su jacaranda, sus colibríes y sus mastuerzos con mariposas blancas, pierde ruta, si la bruma invade rincones y poros de la piel, si la incertidumbre se desliza lenta y clara por la puerta, si de pronto frente a la ventana
43 ] l’horizon et désirer. Peut-être un présage, une lueur sur le chemin.
2. Si tout à coup la vie de la maison avec son jacaranda ses colibris et ses capucines aux papillons blancs, perd son chemin, si la brume envahit les recoins et les pores de la peau, si l’incertitude se glisse lentement et clairement par la porte, si tout à coup devant la fenêtre
Qué si de pronto.
3.
Tal vez de otro modo, esperar otra luz, tal vez un reflejo. Mirar con otros ojos entre las hojas. Agudizar el oído, escuchar el grito sordo de la tarde, seguir, sólo seguir.
[ 44 ] muda el paisaje.
4. En esta tarde de junio nueve, llena de calor, con ventanas y puertas abiertas que cobijan al que duerme
le paysage se transforme.
Qu’en sera-t-il si tout à coup.
3.
Peut-être d’une autre façon, attendre une lumière, peut-être un reflet. Regarder d’un autre œil entre les feuilles.
Aiguiser l’ouïe, écouter le cri sourd de l’après-midi, continuer, seulement continuer.
4.
En cet après-midi du neuf juin sous une forte chaleur, les portes et fenêtres ouvertes abritant celui qui dort
en la sala de la casa, se construyó una instalación entre sondas y tanques de oxígeno, entre tulipanes y jacaranda.
Sólo hogar amable que protege al que difícilmente respira. Desciframos sus movimientos, sus leves gestos.
Así los días, poco a poco, paso a paso.
5.
Frente a la ventana, cada uno con su mirada: la tuya secreta, indescifrable (a saber qué sentirán tus pensamientos
dans le salon de la maison, on a construit une installation entre les sondes et les bonbonnes d’oxygène entre les tulipes et les jacarandas.
Un foyer accueillant qui protège celui qui respire difficilement. On déchiffre ses mouvements, ses moindres gestes.
Ainsi passent les jours, peu à peu, pas à pas. 5.
Devant la fenêtre, chacun son regard : le tien secret, indéchiffrable (nul ne sait ce que ressentent tes pensées
6. Al piano las manos más entrañables llenan la casa, todos escuchamos, también el que respira con otro ritmo.
Pareciera que al inhalar y exhalar quisiera izar las velas, zarpar, llegar a puerto.
48 ] a estas horas de la tarde), la mía frente a tu rostro tranquilo de incipiente barba. Creo que compartimos por un instante el amparo de la casa.
49 ] à cette heure de l’après-midi), le mien face à ton visage calme à la barbe naissante. Je crois que nous partageons l’espace d’un instant la protection de la maison.
6. Au piano les mains les plus chères emplissent la maison, tout le monde écoute, y compris celui qui respire à un autre rythme. On dirait qu’à travers chaque souffle il souhaiterait hisser les voiles, lever l’ancre, rejoindre le port.
Tu rastro en el café de la mañana, en los pedacitos de papel con tu escritura.
Tu voz en no sé dónde tan perdida antes de tiempo.
Algún gesto como pájaro entre los muebles, repetido vuelo en el espejo.
Por todas partes un murmullo, algo que viene de lejos.
Tal vez una luz en la mira.
Ta trace dans le café du matin, sur les petits bouts de papier avec ton écriture. Ta voix je ne sais où si perdue avant l’heure.
Un geste comme un oiseau parmi les meubles, vol répété dans le miroir.
Partout un murmure, quelque chose qui vient de loin. Peut-être une lumière en vue.
Sí, no cabe duda, esta luz de hoy cambió, la presencia de las plantas y de los objetos amaneció otra. Discretos cambios, casi imperceptibles. Creo que llegó el otoño.
Oui, cela ne fait aucun doute cette lumière d’aujourd’hui a changé, la présence des plantes et des objets au lever du jour était autre. Discrets changements, presque imperceptibles. Je crois que l’automne est arrivé.
Vivimos al mismo tiempo en nuestras latitudes. Siempre llega el alba con su café y su esperanza. Iniciamos sin saber a pesar de la rutina. El día nos conduce y si algo inesperado se cruza en el camino todo cambia y rompe el vuelo.
On vit en même temps sous nos latitudes.
L’aube revient toujours avec son café et son espoir.
On commence sans le savoir malgré la routine.
Le jour nous mène et si l’inattendu croise notre chemin tout change et prend son envol.
Cómo respirar este aire cautivo de árboles entre colores de hojas que pierden su sitio: rojos interminables, abusivos, anaranjados como cáscaras de cítrico.
Todo es otra cosa, tal vez la misma, quizás sólo esta tristeza que vuela como pájaro.
Comment respirer cet air captif des arbres entre les couleurs de feuilles qui perdent leur attache : des rouges à n’en plus finir outranciers orangés comme des écorces d’agrume.
Tout est autre chose peut-être du pareil au même, peut-être juste cette tristesse qui vole comme un oiseau.
No sé por qué, la vida transita a través de la ventana. Es benévola y todo ocurre de pronto como la infancia, fruto perfecto de la memoria.
Je ne sais pas pourquoi, la vie s’écoule à la fenêtre. Elle est bienveillante tout survient spontanément comme l’enfance fruit parfait de la mémoire.
a Alex (in memoriam)
Caminar, caminar aunque el sendero no indique rumbo, seguir adelante, siempre seguir y tal vez el otoño indique camino.
à Alex (in memoriam)
Marcher, marcher même si on ne sait pas où mène le sentier, continuer à avancer toujours aller de l’avant et peut-être que l’automne montrera le chemin.
Recorrer paso a paso el piso rosa de la casa, estilo de los años cincuenta, creo que da un halo de frescura, como si los pies que lo transitan fueran ligeros, lejanos a sus pisadas y habituados a otros momentos.
Habría que descubrir su origen.
Ahora los que caminan son otros, no acaban de saberse, no pisan de la manera acostumbrada. Son torpes, ingenuos tal vez, distintos.
Parcourir pas à pas le sol rose de la maison style années cinquante semble donner un halo de fraîcheur, comme si les pieds qui le foulent étaient légers, détachés de leurs pas et habitués à d’autres moments.
Il faudrait découvrir leur origine.
Ceux qui marchent désormais sont autres, il ne se savent pas encore, ils ne se posent pas comme d’habitude. Ils sont maladroits, naïfs peut-être, différents.
Desde esta tierra blanca de tanta nieve, la ventana dibuja otro horizonte. Hay árboles sin nombre.
Creo que confían y serán otros cuando llegue la primavera.
Depuis cette blanche contrée revêtue de neige la fenêtre dessine un autre horizon.
Il y a des arbres sans nom.
Ils semblent confiants et seront autres quand viendra le printemps.
Seis meses y empieza el vuelo.
Se calienta el cuerpo y las alas con la fragilidad de la pérdida inician el regreso al origen.
Six mois et le vol commence. Le corps se réchauffe et les ailes avec la fragilité de la perte entament le retour vers l’origine.
Esta tarde regresó la rutina a la casa. Todo sugiere lo mismo, tal vez un mueble fuera de lugar o una planta más frondosa. Han pasado meses, siete parece, número de la buena suerte, suma de dos mil veintitrés.
Era un año para sembrar horizonte.
Pero hoy el silencio es inédito.
La piel que lo recorre va de un lado al otro para descubrir el hilo en la urdimbre.
Cet après-midi la routine est revenue à la maison.
Tout suggère la même chose, peut-être un meuble déplacé ou une plante plus touffue.
Des mois ont passé, sept, semble-t-il,
chiffre porte-bonheur, somme de deux mille vingt-trois.
C’est une année à semer des horizons.
Mais aujourd’hui le silence est inédit.
La peau qui le parcoure s’étend de part en part pour découvrir le fil dans la trame.
Aquí todo empieza de nuevo, hay algo que organiza, combina colores y muebles adoptados. Los recuerdos tienen cimientos que piden refugio. Será poco a poco, podar una jacaranda y dejar que broten las flores del plumbago, jazmín del cielo.
Ici tout recommence, il y a quelque chose qui organise, agence les couleurs et les meubles adoptés. Les souvenirs ont des fondements qui cherchent refuge. Ce sera petit à petit, tailler un jacaranda laisser éclore les fleurs du plumbago, jasmin du ciel.
Hacia dónde las alas de la casa, qué puerto de arribo, qué nombre entre las olas, qué orilla sin puntos cardinales, hacia dónde la brújula.
Vers où les ailes de la maison, quel port d’arrivée, quel nom au gré des vagues, quel rivage sans points cardinaux, vers où la boussole.


La casa es otra / La maison est autre cerró su edición el 13 de junio de 2024 en Pétalo 52, colonia El Reloj.
