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Homélie de Christian Journet, diacre de Montlouis

Homélie du 9 octobre 2022 – Luc 17,11-19

Avez-vous remarqué qu’il s’est passé quelque chose « en cours de route » dans l’Evangile que nous venons d’entendre ? En cours de route ! Avezvous remarqué et pris le temps de regarder ce qu’il s’est passé en cours de route dans votre vie, hier, cette semaine, le mois dernier, l’année dernière… ? Avez-vous pris le temps de regarder l’œuvre de Dieu en cours de route ?

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« Ils furent purifiés ».

Voilà dix lépreux exclus, mis à l’écart, qui viennent à la rencontre de Jésus, qui restent à distance et qui lui crient d’avoir pitié.

Cette expérience de la mise à l’écart nous venons de la vivre avec la peur de la contamination et de la mort liée à la COVID 19. Gestes barrières au temps de Jésus, gestes barrières au 21ème siècle pour sauver nos vies.

Combien d’hommes et de femmes ont été laissés à l’écart de notre société, ont été abandonnés à eux-mêmes, combien de personnes ont crié « prends pitié de nous » ?

Dans tous les événements que nous traversons actuellement, nous sommes invités, dimanche après dimanche, à suivre le Christ et à marcher à sa suite sans connaître à l’avance ce qu’il va se passer sur cette route.

Nous pouvons, face aux événements du monde, à ceux de nos vies de famille, de nos vies professionnelles, de quartier, ne pas toujours marcher derrière Jésus…

Nous avons, nous aussi, à reconnaître nos lèpres et celles de la société dans laquelle nous vivons.

Nous avons à ouvrir les yeux sur toutes les personnes que nous croisons 24 sur nos routes sans faire exception d’aucune.

Les accueillir telles qu’elles sont, avec leurs différences, leurs lèpres, leurs croyances qui peuvent être différentes des nôtres.

Neuf des dix lépreux vont voir les prêtres pour être réintégrés socialement à la communauté. Un revient : un samaritain, un étranger. Et il revient pour rendre gloire à Dieu, lui qui n’avait pas les mêmes croyances que les Juifs, Jésus l’accueille.

Il n’est pas sectaire, il ne met pas de barrière. Il reconnaît la foi là où l’on ne s’y attend pas : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » ; Jésus montre que le salut est pour tous.

Ce fut également le cas pour le général syrien Naaman qui est guéri de sa lèpre et qui emporte de la terre du pays pour offrir des sacrifices au Seigneur Dieu d’Israël

Neuf lépreux n’ont pas fait demi-tour, ils ont rencontré le Messie mais ils ne l’ont pas reconnu ou peut-être ont-ils considéré comme plus urgent de se mettre en règle avec la loi en continuant leur chemin vers le temple et les prêtres. Ils y vont sans même prendre le temps de rendre grâce à Dieu.

Nous le savons, c’est un des thèmes fréquents des évangiles : le salut est pour tous les hommes mais bien souvent ce ne sont pas ceux qui s’en croient les plus proches qui l’accueillent le mieux !

Rappelons-nous déjà dans le même évangile de Luc, ce que disait Jésus la guérison de Naaman :

« nul n’est prophète en son pays », puis il avait ajouté « il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée ; pourtant aucun d’entre eux ne fut purifié, mais bien Naaman le Syrien. »

A ces mots toute la synagogue s’était mise en colère.

Plus tard dans les Actes des Apôtres, Luc insistera sur le refus opposé à l’Evangile par toute une partie du peuple d’Israël en contraste avec le succès de la prédication chez les païens. A travers le récit de ce jour nous avons à toujours nous redire :

- que le salut inauguré par Jésus Christ dans sa passion, sa mort et sa résurrection est offert à tous les hommes sans exception,

- que rendre grâce à Dieu est la vocation du peuple élu, mais parfois ce sont des étrangers pouvant être considérés comme hérétiques qui le font le mieux,

- que ce sont souvent les pauvres qui ont le cœur le plus ouvert à la rencontre de Dieu.

Sur le chemin de Jérusalem, c’est-à-dire le chemin vers la Passion, le chemin du salut, Jésus entraîne tous les hommes qui le veulent bien. Quelle que soit leur race, leur religion, il suffit d’être prêt à faire demitour. Dieu ne nous sauve pas sans nous. L’acte de foi fait partie intégrante du salut qui instaure une relation avec Dieu. Il nous met en communion avec lui.

En ce jour consacré au Seigneur, portons dans notre prière toutes les personnes atteintes de différentes lèpres qui leur collent à la peau.

Portons nos lèpres, celles de notre Eglise et accueillons la parole de salut de Jésus : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Amen

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