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Une transhumance transitoire
EDITO…
Une transhumance transitoire
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Les officiels marocains et leurs journaux corroborés continuent toujours et encore à nous nommer à tort et à travers les MRE (Marocains résidents à l’étranger). Certains préfèrent nous nommer les MDM (Marocains du monde) c’est plus charitable mais ça revient au même. C’est bizarre que des gens et des responsables s’incrustent des décennies durant à des acronymes qui ne veulent absolument plus rien dire et rien démontrer. Nous sommes en 2020, très loin des années soixante et loin du départ des premiers pionniers vers les mines de charbon de France et de Belgique. Avec le temps même les montagnes se rodent avec le vent, la pluie, les orages, les éclairs et la sécheresse. Malheureusement, nos détracteurs ne se fatiguent pas. Entre temps, nous avons connu plusieurs Maroc. Le Maroc avant 1912, le Maroc entre 1912 et 1956, le Maroc entre 1956 et 1999 et enfin le Maroc à partir de 1999. Un nouveau Maroc vient naître après la mort du Hassan II le 23 juillet 1999. Mohamed VI est proclamé roi du Maroc et son intronisation a eu lieu le 30 juillet 1999. C’est un événement historique qui va opérer un virage important et sous l’impulsion de sa Majesté le Maroc van entamer des réformes horizontalement, verticalement et dans la profondeur. Le pays en avait grandement besoin pour devenir en principe un pays démocratique, ouvert à la modernité et à la transformation de son économie. Le destin du Maroc a voulu que l’avènement du Roi Md VI soit venu au bon moment. Le Maroc de son côté ne manque pas d’atouts. Une population jeune, un pays très stratégique par rapport à l’Europe, à l’Afrique et au bassin méditerranéen. Le Nord du Maroc baigne sur la Méditerranée et l’Ouest sur l’Atlantique. Entre Tanger et l’Espagne, à vol d’oiseau à peine 18 kilomètres. Le Maroc a connu une histoire mouvementée avec l’Espagne et la France mais a gardé toujours de très bonnes relations de voisinage. Depuis les années soixante le Maroc a conclu des accords bilatéraux de main d’œuvre avec la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et plus tard avec l’Espagne et l’Italie. Pour couronner le tout, après de longues et âpres négociations le Maroc a obtenu de l’Union Européenne le statut avancé en octobre 2008. C’est à dire des multitudes d’accords dans plusieurs domaines et la poursuite de négociations dans d’autres domaines. Si la Méditerranée est au cœur du centre Nord-Sud, le Maroc est au cœur du centre Europe Afrique. Le Maroc est en même temps la porte de l’Afrique pour les Européens et la porte de l’Europe pour les Africains. Historiquement le Maroc était depuis belle lurette un pays d’émigration. Avant le protectorat le Maroc était un très grand pourvoyeur de juges, de professeurs et d’imams. Après l’indé- pendance en 1956 le Maroc est petit à petit redevenu un pays d’émigration, de 1960 à 2000. Aujourd’hui nous trouvons la communauté d’origine marocaine dans tous les continents, dans tous les pays européens et pratiquement dans tous les pays arabes, surtout dans les Emirats Arabes, sans oublier les Etats Unis et le Canada. Après des événements tragiques à Madrid, à Paris et à Bruxelles, après les guerres d’interventionnisme à outrance des Etats Unis et de l’Eu- rope au Moyen Orient et en Afrique le Maroc a subi à son tour le choc du printemps arabe et de la transhumance transitoire des africains vers l’Europe. Pays de transit le Maroc est devenu un pays d’accueil pour immigrés africains mais aussi européens. Surtout après la crise du bâtiment en Espagne en 2008 beaucoup d’ouvriers spécialisés au chômage sont venu travailler et s’installer dans un pays en plein boom de construction de tout genre. Doucement mais sûrement le Maroc est en train de se métamorphoser. Une meilleure gouvernance combinée avec des réformes structurantes a généré de la croissance. Pour asseoir son développement le Maroc a apporté une amélioration profonde et solide concernant la sécurité sociale et la moudawana. Le Maroc n’est pas pour autant devenu le paradis pour les femmes, loin de là, il reste beaucoup à faire et le chemin est semé d’embûches.
Il faut admettre que Md VI a hérité d’un Maroc vraiment appauvri, meurtri et analphabète. La population était constituée principalement de pauvres et de précarisés. Ceux qui travaillaient avaient un salaire de misère. Dans le domaine social c’est un champ de mines qu’il faut réformer à tout prix de long en large. Pour réformer le code du travail il faut impérativement mettre ensembles tous les interlocuteurs sociaux et le gouvernement. Ce qui n’est pas chose facile avec la mondialisation et la globalisation. Néanmoins il faut prendre le taureau par les cornes et trouver une issue de secours qui puisse satisfaire tout le monde tout en s’attaquant à tous les défis qui menacent notre pays. En relation directe avec le monde de travail il fallait s’attaquer à la couverture médicale obligatoire et l’institution d’un régime d’assurance maladie. C’est une condition sine qua non pour continuer le développement économique et les réformes. Première étape pour les salariés et puis les indépendants, les malades, les handicapés, les veuves, les enfants, les étudiants, les agriculteurs et les fonctionnaires. Que ce soit en tant que MRE, MDM ou citoyens européens d’origine marocaine le Maroc n’a jamais daigné nous faire participer activement en tant que partenaire malgré que nous avons participé depuis toujours à la coopération au développement et au développement économique et autre par l’envoi des devises nécessaires et par nos investissements directs entre autres dans le bâtiment, l’agriculture, les petites et moyennes entreprises, l’hôtellerie et dans le transfert de la technologie. D’autres chantiers sont aussi importants pour nous que pour nos concitoyens de l’intérieur. La régionalisation avancée nous interpelle directement parce que nous faisons partie intégrante des diverses régions du Maroc. A titre d’exemple, les nouvelles mesures adoptées par les administrations marocaines, qui visent à nous dispenser de la paperasse agaçante, notamment la légalisation des signatures et les copies conformes sont en réalité une très ancienne revendication comme tant d’autres qui n’ont pas reçu un accueil favorable en son temps comme d’autre revendication entre autre le droit de vote et d’éligibilité qui reste jusqu’à aujourd’hui lettre morte. Le Maroc est fier du guichet unique, je vous rappelle que c’était aussi une de nos revendications et je réitère entre autres. Nous ne voulons pas être seulement des spectateurs et des consommateurs passifs. Nous voulons participer activement à la gestion et à la gouvernance de la cité, nous en sommes aptes, compétents et affranchis. Finalement, il est également grandement temps que les autorités du pays à tous les niveaux prennent des décisions courageuses et de dépasser les bonnes intentions, les discours et la rhétorique, les promesses non tenues et les multiples rendez vous manqués avec malheureusement tous les gouvernements toutes tendances confondues. Nous refusons catégoriquement la démocratie représentative où l’on parle à notre nom, ou l’on décide à notre nom. Nous exigeons une démocratie participative, où nous serons physiquement présents, légalement et directement sans intermédiaires et sans aucun paternalisme. Notre communauté possède assez de cadres et d’experts pour défendre nos intérêts et ceux de nos prochaines générations à l’intérieur du Maroc qu’à l’extérieur. La balle est dans votre camp, c’est à vous de décider de continuer de travailler avec nous dans la transparence la plus totale ou sans nous. A bon entendeur. Sarie Abdeslam sarie@dounia-news.be Une Réforme Marquante du Statut de la Femme: un nouveau code de la famille « la Moudawana » a été unanimement adopté par le Parlement Marocain en février 2004. La nouvelle loi est une réforme marquante du statut de la femme marocaine, puisqu’elle la met sur un pied d’égalité avec l’ homme, sur des sujets comme le mariage et les enfants. Le nouveau code place la famille sous la responsabilité conjointe du mari et de la femme, à la place de celle du mari uniquement, et refrène la soumission des femmes à la garde d’un membre mâle de sa famille. Texte intégral de la moudawana : http://bit.ly/3b7uzhd) Aujourd’ hui la CNSS s’occupe du secteur privé. (La caisse nationale de sécurité sociale ou CNSS est un établissement public marocain, à vocation de sécurité sociale créé en 1959 et placé sous la tutelle administrative du ministre chargé de l’emploi. Siège : 649, Bd Mohammed V - BP 10726 Casablanca - Téléphone : +212 5225-47054). C’est un des grands chantiers où les luttes et les négociations restent toujours d’actualité.